o†o†O†- Une autre époque, une autre histoire...-†O†o†o

-Disclaimer-†

Tous les lieux et les personnages utilisés dans cette fic sont de la propriété de Johanne Kathleen Rowling, sauf ceux sortis tout droit de notre esprit quelque peu tordu !

- Note -†

CECI EST UNE FIC COÉCRITE PAR STELLMARIA ET LUCY KINKIRK !

N'oubliez pas que les reviews sont les seuls salaires des auteurs de fan fiction, et qu'elles nous encouragent beaucoup à continuer !

N'hésitez pas à vous montrer critique, car c'est ainsi, et seulement ainsi, que nous pourront nous améliorer !

NOUS REMERCIONS SINCÈREMENT TOUS LES REVIEWEURS!

-Note des auteurs-†

Ralalala... Toujours en retard, on sait! Nous tenons sincèrement à nous re-re- re- (...)-excuser... Croyez bien que nous faisons notre possible pour être à jour rapidement (quoique... Parfois, la paresse aidant...)

Je tiens également (Stellmaria), à m'excuser particulièrement car c'est moi qui avais la charge de ce chapitre, et j'avoue que je n'ai cessé d'en remettre la rédaction à plus tard, bien que les idées soient déjà en place. De plus il faut ajouter à cela quelques soucis techniques dus à nos chers amis les ordinateurs et à nos bien-aimées connexions Internet (qui mériteraient bien de temps en temps un bon petit coup au derrière!)

Sur ce je vous laisse en espérant que vous apprécierez le chapitre!

Et, une dernière chose, nous tenons à signaler que la fic a passé depuis peu le cap ô combien significatif des 100 reviews! Nous en sommes ravies et tenons à vous remercier pour votre engouement pour "Une autre époque...", surtout quand les deux auteurs sont aussi peu scrupuleuses dans leur travail!

Bonne lecture!

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o†o†O†- Chapitre 7: Un jour d'automne... -†O†o†o

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Harry étouffa un bâillement dans sa manche. Il jeta un coup d'oeil à sa montre et constata que les trois premières heures du matin n'allaient pas tarder à sonner. Il soupira de découragement.

Après avoir du abandonner Hermione, aux alentours de dix heures du soir, Harry avait du se rendre chez Cornélius Fudge, qui s'était permis l'offense de le laisser patienter. Le jeune homme n'en avait pas tenu compte, sachant que le ministre ne voulait là qu'une raison de l'énerver et de l'exaspérer. Quand enfin il pénetra dans le bureau, Fudge l'attendait, assis dans un confortable fauteuil de rotin, derrière son bureau massif de bois d'orme. Reposant son visage replet dans sa main au doigts noueux, il avait fait signe à son directeur du Département de Défense d'entrer d'un air importuné. Il prit la parole de sa désagréable voix nasillarde:

"- Potter, vous voilà enfin, j'ai failli vous faire re-mander... La ponctualité ne doit guère faire partie de vos qualité, mais bon, vous pouvez vous le permettre, vu votre renommée..."

Harry serra légèrement les dents, les empêchant de grincer. Les muscles de sa machoire s'étaient dessinées sur ses joues et son regard s'était fait un peu plus sombre.

"- Toutefois, là n'est pas le sujet," poursuivit le ministre, attrapant de sa main libre son chapeau melon vert, accessoire assez étrange pour beaucoup, et commençant à en triturer les rebords. "Voyez-vous mon cher, une attaque vous a été signalée aujourd'hui dans la soirée, je me trompe?..."

Le jeune homme hocha négativement la tête, se préparant déjà à ce qu'allait sans nul doute formuler le chef de la comunauté sorcière britannique.

"- Comme le veut la procédure, vous avez rejoints vos collègues et vous êtes, tout comme eux, rendu au lieu de l'alerte, une fabrique moldue, si mes souvenirs sont exacts."

"- Oui, une fabrique des Gobelins" concéda Harry, amusé à la pensée du nom que s'étaient donnés ces maitres-tisserands fort renommés dans le monde moldu. Peut-être étaient-ils mieux pour eux qu'il ignorent à quoi leur nom si réputé faisait référence...

"- C'est cela..." continua Cornélius Fudge, apparemment pressé d'en finir. " puis, sans aucune raison, après seulement quelques minutes de station, vous êtes repartis et êtes tranquillement revenu chez vous! Pouvez-vous m'expliquer ce comportement! Je le trouve inadmissible!"

Le ministre avait élevé la voix, dans un besoin impérieux de montrer son sentiment sur cette affaire - jugeant sans doute que sa figure rougeaude ne faisait pas assez forte impression.

"- Voyons, monsieur le ministre, calmez-vous donc et laissez-moi vous expliquer l'affaire..." dit calmement Harry. " Puis-je?" questionna-t-il en désignant de son index un fauteuil positionné face au bureau.

Cornélius acquiesça silencieusement, ne pouvant de toute façon pas décemment refuser sans faire outrage au protocole. C'était sans doute dans ces moments-là qu'il détestait à ce point cet ordre des priorités, dans ces moments où ce cher protocole n'était plus en sa faveur. Il orienta son regard agité de tics vers son chef du Département de Sécurité, et l'engagea à poursuivre.

"- Tout d'abord, croyez-vous vraiment, et sincérement, que j'aurais abandonné le terrain s'il y avait eu un quelconque danger? Je n'ai certes pas rédigé de rapport immédiat, mais un léger contre-temps peut toujours arriver, et vous m'avez fait appeler une heure à peine après que j'ai fait quitter la fabrique à mes hommes..."

Le ministre l'observait, gêné. Il était vrai qu'il savait que Harry était particulièrement compétent, et qu'il n'aurait abandonné le lieu que sous bonne garantie. Cornélius Fudge n'était pas mauvais bougre, même s'il lui arrivait souvent d'être impliqué dans quelques affaires mafieuses, mais quel homme politique ne l'était pas? Toutefois, il prenait un plaisir malsain à traquer Harry, dans lequel il voyait un adversaire potentiel de taille, après avoir été une bonne publicité pour son gourvernement. Harry sourit intérieurement. Il gagnait du terrain.

"- Laissez-moi tout vous expliquer en détail. La source d'information qui nous a prévenue n'était pas fiable, voire ennemie. En effet, quand nous sommes arrivés à la fabrique, aucun combat n'avait lieu, aucun mort, aucun blessé, pas un mangemort, nulle âme qui vive si ce n'est la vermine qui peuple les murs. Bien entendu, nous avons été déconcertés, et nous avons aussitôt imaginé de nombreux scénarios. Un seul s'est cependant imposé à moi: ma femme, Hermione."

"- Padon?" l'interrompit la ministre, l'air décontenancé, " voulez-vous dire que vous avez abandonné votre poste pour votre... femme?"

"- Mon cher Cornélius, je crains que vous ayez mal compris: les mangemorts nous ont envoyé sur une fausse piste, me forçant à laisser ma femme sans protections chez moi, vulnérable."

"-- Mais... Quel est le lien? Je ne vois pas ce qu'attaquer votre épouse puisse leur apporter," grommela Fudge, décidément buté.

"- Le lien? Mais c'est moi monsieur le ministre. Je ne crois pas que le professeur Dumbledore vous ai mis au courant de la prophétie me concernant pour rien, même s'il devenait de plus en plus difficile d'expliquer certains faits sans en parler. Si mon épouse avait reçu quelque mal, j'aurais été effondré, et donc je n'aurai plus eu aucune protections, et le Seigneur des Ténèbres aurait pu me tuer comme un simple nourisson, et achever ainsi ce qu'il n'avait pas réussi ce funeste soir du 31 juillet 1729..."

Fudge regarda un instant le plafond, apparemment en intense réflexion avec soi-même. Puis il jeta un regard mauvais à Harry et déclara d'un ton grinçant:

"- Soit, je vous crois. N'oubliez pas de rédiger malgré tout un rapport. Et votre si précieuse épouse, elle va bien?" demanda-t-il comme si on lui arrachait les mots de la bouche.

"- Elle n'a rien de grave, juste quelques brûlures superficielles et une cheville foulée. Rien qui ne soit réparable. Je vous remercie de prendre de ses nouvelles." acheva Harry, levant un sourire ironique.

"- Pas de quoi." répondit séchement Fudge. " Je crois que nous avons fait le tour du problème, bien, vous pouvez vous retirer. Permettez que je ne vous raccompagne pas, la nuit est longue quand on est ministre."

"- Je m'en doute et les employés du ministère sont de tout coeur avec vous en travaillant à vos côtés également la nuit." répondit le jeune homme, le ton imperceptiblement railleur.

Le ministre ne s'en apperçut pas: il s'était déjà plongé dans la lecture de la "Gazette de Sorcier" du lendemain matin, verifiant méthodiquement chaque article avant de donner son autorisation d'imprimer. Harry esquissa une légère révérence puis s'en fut. La censure commençait à devenir inévitable en ces temps sombres. Redonner du courage au coeur de la population était primordial, et empêcher que la terreur ne s'installe vital. Le jeune homme avait ensuite du se rendre dans le quartier des aurors où ses hommes attendaient sans nul doute de plus amples informations. Après quoi, Harry était retourné dans son bureau et, jugeant l'heure trop tardive pour importuner le professeur Dumbledore, il lui envoya un hibou. Enfin, le directeur du Département de Défense avait pu s'attaquer à la rédaction de son rapport, dossier sur lequel il planchait encore quand les trois heures du matin sonnèrent.

Harry regarda d'un air mélancolique par la fenêtre, révélant une nuit étoilée et une lune pleine. Que n'aurait-il pas donné pour ne pas être coincé dans ce lieu sinistre... Bien que l'adjectif fut un peu éronné face à la magnificience du lieu, Harry n'en trouvait pas d'autre pour exprimer ce que le ministère lui inspirait. Un ennui profond. Il aurait facilement pu se passer d'une carrière ministérielle, voire même d'une carrière quelconque tout simplement, compte tenu de l'argent que ses feux parents lui avaient légué. Même si Harry n'aurait pas souhaité passer son temps à regarder les mouches voler, il aurait été satisfait en n'étant qu'Auror ou même, et cela l'animait d'une grande désillusion, joueur de Quidditch. Ce-dernier métier n'était même pas en option, car Harry voulait se montrer utile pour son pays et oeuvrer dans la lutte contre les Forces du Mal, peut-être repenserait-il à ce métier quand tout serait fini, s'il ne mourrait pas avant. Quand au poste d'auror, il s'était tout naturellement présenté aux épreuves, mais quand l'examinateur avait constaté qu'il était le Harry Potter, il l'avait fait entrer sans problème dans le Département des Aurors, puis il avait rapidement été muté par Fudge comme Directeur du Département de Défense. Harry avait été déçu: il aurait voulu passer les épreuves comme tous les autres, arrêter d'être sans cesse mis en avant. De plus il n'amait guère son nouveau métier: il y avait plus de paperasses et de conférences que d'action.

Le jeune homme repoussa son dossier avec résignation: il le finirait demain, il n'avait plus les idées assez claires. Pour l'instant, quelques bonnes heures de sommeil s'imposaient. Il se leva et alla s'allonger sur le sofa de velour bordeaux installé sous sa fenêtre, puis, il s'endormit presqu'aussitôt, la fatigue l'emportant.

Le lendemain, il fut réveillé par une main qui lui agitait l'épaule d'une manière on ne peut plus délicate: autrement dit, comme l'on secoue une cloche. Harry se leva en sursaut et chercha de sa main ses lunettes. Dans le flou l'entourant, il apperçut une chevelure rousse.

"- Quoi? On est encore en retard en cours? Pourvu qu'on n'ait pas Rogue en première heure... Quoique McGonagall..." grommela-til en remettant enfin la main sur ses lunettes.

Il les mis sur son nez et vit le sourire espiègle de son ami Ron qui lui lança un regard moqueur.

"- Mais non, on a Ombrage, tu ne t'en souviens donc pas?"

"- QUOI!"

"- Hum... Mon vieux, je crois que tu as loupé quelques années, tu es marié et tu es le directeur du Département de Défense au Ministère..."

"- Ah oui, je me disais bien que j'avais oublié un détail..." marmonna Harry en faisant un sourire d'excuse, puis il reprit, la voix menaçante: "Mais que je ne te reprenne plus à me faire des blagues aussi stupides sur Ombrage dès le matin, je te signale que c'est dangereux pour le coeur!"

"- Je te l'accorde, mais rien que le fait de voir ta tête m'enlève toute culpabilité à ce sujet." répondit le rouquin, ne pouvant s'empêcher cette dernière tirade.

Harry fronça les sourcils et prit un air mauvais. Il attrapa l'un des moelleux coussins reposant sur le sofa et le jeta sur son meilleur ami. Ce-dernier l'esquiva habilement, et le coussin continua sa course vers la porte, laquelle s'ouvrit à ce moment-là et la personne entrant dans la pièce fut chaleureusement accueillie par le projectile dans le visage. Harry et Ron se regardèrent d'un air inquiet, se mordant malgré tout les lèvres pour ne pas exploser de rire en constant que leur malheureuse victime involontaire n'était autre que Ginny, qui ôta le coussin de sa coiffe d'un air amusé. Elle murmura légèrement un sort pour que ses cheveux reviennent à leur place puis elle s'adressa aux garçons:

"- Je croyais vraiment qu'avec Fred et George j'avais expérimenté toutes les manières d'être accueillie, mais là j'avoue que je vous dois des félicitations... Oui, des félicitations bien senties," ajouta-t-elle, sa voix se muant en une menace.

Elle renvoya le coussin sur son frère, avec une telle force qu'il tomba de travers sur Harry. S'ensuivit alors une joyeuse petite bataille de coussins de velours - le protocole oblige. Quand elle prit fin, Ginny s'assit, complètement échévelée, sur un fauteuil face au bureau de Harry, bientôt rejointe par son frère. Harry demanda alors, d'une voix ironiquement aritocratique:

"- Que puis-je faire pour vous gente dame?"

Ginny explosa de rire, suivie de ses deux amis. Elle reprit enfin son souffle, les joues rouges et le regard brillant.

"- Pfou... Heureusement que maman n'est pas là, que dirait-elle. À ce qu'il parait je n'ai plus le droit de m'amuser... Et le protocole, une jeune fille de ton âge doit savoir se tenir et abandonner ses jeux de gamines... Et gnia gnia gnia, il faut que tu arrêtes, tu es la seule jeune fille de la famille, il faut te trouver un beau parti... Et si j'ai pas envie de me marier? Mais c'est très important, arrête de trainer sans cesse avec des garçon, on pourrait croire que tu es une gourgandine..."

"- Une grougandine?" s'étouffa Ron. Il explosa de rire.

Harry observait la cadette des Weasley d'un air amusé. Apparemment celle-ci était profondément frustrée. Il serait dur de calmer son tempérament volcanique. Il soupira et s'adressa à elle, tandis que Ron tentait vainement de se calmer sous les regards noirs de sa soeur, puis repartait en rire en répétant inlassablement "gourgandine!".

"- Je compatis Ginny, vraiment, mais je ne pense pas pouvoir faire grand chose pour incliner Molly vers d'autres idées. Le monde n'est pas très féministe à notre époque, je le crains bien... Mais, ce n'est pas pour cela que tu es venue me voir, je me trompe?"

"- Non, non, en fait... Oh Ronald, je t'en prie, arrête, tu es lourd à la fin!"

Son ainé se tassa dans son fauteuil, fourrant son poing dans sa bouche sous le mine désapprobatrice de sa cadette. Ses oreilles s'étaient très légèrement teintées de rouge sous l'évocation de son prénom entier - chose qui l'horripilait au plus haut point. Cependant, cela ne semblait guère de poids pour faire taire le rire qui le secouait. Ginny leva les yeux au ciel et s'en désinteressa, jugeant qu'il vallait mieux pour sa patience et pour ses nerfs ignorer son frère.

"- En fait je suis venue accompagner papa au ministère ce matin - j'avais quelques affaires à régler, et puis je n'avais pas vu Tonks depuis longtemps et j'ai ouï dire qu'elle était rentrée de l'une de ses missions pour l'Ordre. Mais là n'est pas le sujet. Alors que je déambulais dans le ministère, j'ai entendu la rumeur qu'il y aurait eu une attaque hier soir dans ton Manoir..."

"- Ce n'est que l'exacte vérité. Nous avons eu une fausse alerte pendant laquelle des mangemorts ont profité pour attaquer le Manoir. Rien de grave cependant. Ron ne t'en a pas parlé?"

"- Oh, et bien c'est que Môssieur a bien trop à faire, il est bien trop important pour m'accorder son attention, et surtout qu'il est tout fier car pour la première fois depuis bien longtemps Môssieur ne dort pas toutes les nuits au Manoir." maugréa Ginny en fusillant Ron du regard.

"- Comment ça Ron? Tu ne m'en avais pas parlé?"

Ron tapota nerveusement les mains sur ses accoudoirs. Il s'était remis de son hilarité, et observait d'un air inquiet les regards scrutateurs de sa soeur et de son meilleur ami.

"- Ben quoi... Oh franchement, si je ne peux même plus avoir de vie privée!"

"- Ron... Ne te fais pas désirer..."

"- Bon d'accord. c'est Lavande Brown, tu te souviens d'elle Harry? Elle est vraiment devenue très jolie... Je ne sais pas si c'est sérieux, mais ça ne me dérangerais pas de m'engager, j'en ai un peu marre de n'avoir que des passes... Espérons juste qu'il ne s'agisse pas de quelques courtisanerie, car je sais bien qu'elle est friande des hauts faits de la cour et aimerait approcher les amis proches du roi. Et comme j'ai quelques contacts..."

"- Écoute Ron, sincérement, je trouve que c'est génial pour toi, un peu d'amour dans ta vie ne te fera pas de mal," dit Ginny, un tendre sourire aux lèvres.

"- Mais fait bien attention," lui rappela Harry, " je te connais assez pour savoir que tu t'éprends vite et je ne souhaiterais pas que ton coeur se brise une fois encore. Il devient de plus en plus long et laborieux d'en recoller les morceaux..."

"- Je le sais, mais Lavande me plait infiniment."

"- Dans ce cas, prends-là à son propre piège, séduits-la, ainsi elle abandonnera ses ambitions de petites vertues - excuse-moi de dire ça mais ce n'est pas faux- et peut-être qu'un nouveau foyer Weasley verra le jour."

Ginny recourvrit la main de son frère de la sienne et la serra doucement. Ron la recourvrit en retour d'un regard attendri. Harry observa le spectacle, ému. Comme il aurait aimé avoir avec quelqu'un cette complicité fraternelle... Bien sûr, avec Ron il y avait aussi quelque chose de ce genre là, mais quand il voyait Ron et Ginny, il avait vraiment l'impression de manquer quelque chose.

La cadette des Weasley se tourna vers lui.

"- Bon, je pense que je vais me retirer. Au fait, j'avais complètement oublié, comment va Hermione?"

"- C'est sans doute la plus touchée par l'attaque, mais ses blessures sont minimes, un cheville foulée et quelques brûlures."

"- Et tu ne me l'as pas dit plus tôt!" s'exclama Ginny.

"- Tu ne me l'a pas demandé." répondit Harry du tac au tac.

Le jeune femme afficha une petite moue boudeuse, puis elle déclara:

"- Bon, je vais aller la voir cet après-midi. Elle est au Manoir?"

"- Oui, elle y est retournée après s'être faite soignée à Ste Mangouste. j'ai demandé à Remus de veiller sur elle jusqu'à mon retour, mais tu pourras lui dire de partir quand tu arriveras. je ne voudrais pas le retenir, et puis, il n'y a plus rien à craindre, j'ai demandé à quelques aurors d'ajouter des sorts de protection au Manoir et au parc."

"- D'accord, pas de problème."

Elle se leva.

"- Pourrais-tu également lui dire que je suis désolé, mais que je rentrerai assez tard?" demanda Harry d'une voix hésitante. "Et dis-lui que... Je ferais mon possible pour essayer d'être là au dîner, mais que je dois voir Dumbledore... Et dis-lui... Que j'étais très inquiet et que la savoir en sécurité me rassure beaucoup. Et que je suis impatient de la revoir..." acheva-t-il dans un souffle.

Harry avait porté son regard à la fenêtre et regardait dehors d'un air vague. Ron et Ginny échangèrent une regard éloquent.

"- Bien," dit cette-dernière," je lui dirais tout cela. Mais là il va vraiment falloir que je m'en aille, car j'ai rendez-vous avec Papa dans le hall pour rentrer."

Elle fit une petite révérence moqueuse et se dirigea vers la porte.

"- Attends!" s'écria Ron.

Elle se retourna pour lui faire face et l'interrogea du regard. Il lui lança alors une sort et les habits de la jeune fille se remirent en place.

"- Maman n'est peut-être pas là, mais je ne suis pas sûr que Papa apprécierait ta tenue." expliqua Ron.

Pour toute réponse, Ginny lui tira gentiment la langue avant de sortir, faussement hautaine. Harry affichait une mine amusée. Il attendit que Ron s'asseye, puis lui demanda, narquois:

"- Et donc, Lavande?..."

o†o†O†o†o

Hermione s'était réveillée assez tard dans la matinée. La nuit avait été longue pour elle aussi, car elle avait eu énormément de mal à s'endormir. Tout d'abord les révélations de Rémus l'avaient beaucoup travaillé, mais aussi sa cheville n'avait cessé de la lancer. Cependant, quand elle s'éveilla, la jeune femme constata avec délice qu'aucune douleur ne subsistait, et qu'elle pouvait marcher tout à fait normalement. Elle avait rapidement petit-déjeuner pour rattraper le temps perdu, s'était vétue d'une longue robe de vaseline verte, puis était sortie prendre l'air dans le parc. Malgré l'automne avancé, le soleil avait décidé ce jour-là de poindre son nez de part les nuages, et d'offrir ses rayons de soleil si précieux en cette saison, pas brûlant, juste comme une légère brise tiède que l'on recueille avec délice sur son visage, les paupières fermées.

Hermione s'était installée sur un petit banc de pierre, près d'un bosquet de roses sauvages, un endroit qu'elle chérissait beaucoup, car il était un peu imparfait dans le parc, les fleurs sauvages l'envahissant, un peu laissé à l'abandon. Il lui semblait beaucoup plus naturel que les autres taillé avec précision. Il était un peu comme elle, une imperfecton dans un monde parfait, un endroit dérangé, décalé, mais où elle aimait venir s'abriter, lire, réfléchir, ou juste se reposer comme en cet instant là. Elle avait tendu son visage au soleil et, les yeux clos, en accueillait les rayons du l'astre avec délectation.

Elle sursauta lorsqu'elle entendit un craquement de brindille derrière elle. La jeune femme se redressa, baguette en main, prête à combattre. Remus se tenait en face d'elle, et souriait tout en l'observant de ses yeux fatigués.

"- Trés bons reflexes." commenta-t-il. "Harry avait raison, vous êtes excellente, je suis sûre que vous aurez bientôt un très bon niveau."

"- Merci, " répondit-elle, rangeant sa baguette dans sa poche. Elle se rassit sur le bance et l'invita à s'assoir.

"- C'est un très bel endroit," admira Remus, " bien différent des autres endroits du parc. J'ignorai qu'il existait."

"- Il faut avouer qu'il est bien caché, et quand je l'ai découvert l'endroit était peu accessible. Mais je me suis obstinée et le jeu en vaut la chandelle."

"- C'est vraiement merveilleux."

Tous deux se turent quelques instants, savourant le silence ambiant et la douceur du moment. Le soleil n'était pas encore à son zénith, et ne brûlait pas comme en été, non il était doux, calme, presque complice de ce moment. Une légère brise les enveloppa tous deux, leur apportant des pépiements d'oiseaux. Remus reprit la parole d'une voix douce:

"- C'est à regret que je dois vous annoncer que je dois vous laisser... On m'a prévenu que des sécurités ont été installées autour du Manoir et dans le parc, ma présence n'est plus nécessaire."

"- Oh mais vous pouvez rester encore un peu, ne vous sentez pas chassé!" protesta Hermione.

"- Pas le moins du monde" répondit gentiment Remus", mais j'ai toutefois des obligations auprès nde l'Ordre auquelles je ne puis décemment déroger. De plus, je vais me sentir coupable de vous tirer de cette agréable retraite, mais vous avez reçu la visite d'une amie, ce qui j'espère m'excusera de vous avoir dérangée." ajouta-t-il, un léger sourire aux lèvres.

"- Ginny?"

"- Oui, il s'agit bien de Miss Ginerva Weasley."

Hermione éclata de rire à l'entente du nom complet de son amie. Décidemment, à part Charlie, Fred et George, tous détestaient leur prénom! Bill- Billius-, Percy -Perceval, Ron -Ronald- et Ginny -Ginerva. Elle dit alors à Remus:

"- Soit, je vais aller les accueillir. M'accompagnerez vous tout du moins jusqu'aux grilles du parc comme elles sont sur le chemin."

"- Avec joie."

Les deux amis se mirent en route et se séparèrent à l'endroit dû, après que Remus eut légèrement baisé la main d'Hermione, lui soufflant une dernière recommandation envers son mari. Hermione le regarda partir le regard dans le vague. Ce Remus Lupin était décidément un drôle de presonnage, mais il était définitivement charmant et elle éait heureuse de le compter à présent parmis ses amis. Elle se souvint l'avoir apperçu à son mariage, il devait représenter le tuteur légal d'Harry.

Hermione rentra au Manoir, plongée dans ses souvenirs. Quand elle rentra dans le Hall d'entrée, une tornade rousse la happa au passage. Hermione, reconnaissant Ginny, la serra dans ses bras, un grand sourire aux lèvres. Elle recula pour observer son amie.

"- Ginny!... Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vues... Ohlala, tu es de plus en plus belle ma chérie, tous les hommes doivent te courir après!"

"- Mal leur en prendrait, ils risqueraient de me faire trébucher ces goujats..." grommela la rouquine.

"- Par contre caractériellement, tu n'as pas changé! C'est définitif, il n'y a plus d'espoir pour toi! Moi qui pensais que Blaise allait te calmer."

"- Disons que l'on ne se voit plus très souvent... Ma mère est en plein dans sa crise de jeune fille convenable et tout le gnan gnan qui va avec, et Blaise a quelques problèmes familiaux à régler."

"- Pas trop graves j'espère?"

"- Non, Serpentards c'est tout."

"- D'accord, je comprends, encore ces fichues magouilles... Mais viens-donc, tu ne vas pas rester debout-là, je manque à tous mes devoirs! Entre donc dans le salon!" s'exclama Hermione.

"- Mon dieu, Harry, en quoi m'as-tu changé mon Hermione, en vraie maitresse de maison..." railla Ginny en entrant dans le-dit salon.

Hermione leva les yeux au ciel, puis tapa dans ses mains, appelant ainsi Dobby.

"- Dobby, je suis désolée de te le demander, j'espère que cela ne te dérange pas, mais peux-tu aller voir si Néra est dans ses appartements ou si elle est encore à son travail? Si ell est là, dis-lui de venir nous rejoindre au Manoir, dans le salon, car Ginny est venue me rendre visite."

"- Bien sûr Madame, Dobby y va tout de suite si tels son les désirs de Madame."

Et l'elfe de maison disparut dans un petit "pop" sonore. Hermione sentit son coeur se serrer, se sentant triste de la dévotion sourde des elfes. Toutefois, elle adorait Dobby, qui avait adopté au fil du temps des idées plus humanistes, mais qui vouait malgré tout un véritable culte à Harry Potter et à tout ce qui y touchait, et donc depuis peu à Hermione.

Le jeune femme alla rejoindre son amie dans le salon. Elle s'approcha de la cheminée et y ajouta une bûche, constatant que la météo extérieure ne parvenais pas à réchauffer la luxueuse demeure. Puis elle s'assit délicatement sur un sofa, en face de son amie. Avant qu'elles n'aient pu ouvrir la bouche, un autre elfe de maison, Winky cette fois-ci, entra à son tour dans le salon, les bras chargés d'un plateau de thé et de gâteaux. Elle zigzagua entre les meubles et les bibelots, puis déposa son fardeau sur la table basse.

"- Merci beaucoup à toi Winky", dit Hermione, assez surprise toutefois, car elle ne se souvenait pas d'avoir commandé quoi que ce soit. "C'est très gentil de ta part."

"- De rien Mrs Potter, ce fut un plaisir." répondit poliment l'elfe avant de s'en aller d'un pas trottinant.

Hermione la suivit du regard puis saisit la théière et versa le liquide d'un mouvement souple, comme elle avait été habituée à le faire quand elle était serveuse.

"- Eh bien, le luxe te sieds bien," constata Ginny, "ne me regarde pas comme ça, c'est vrai, tu es resplendissante, tu es faite pour ça Mione. Ne reste plus que les quelques conseils que va te prodiguer ta chère amie... Mais avant tout, comment vas-tu? j'ai entendu parler de l'attaque de la veille."

"- Oh, très bien, je suis pratiquement complètement remise. Mais... De quoi voulais-tu me parler? Je n'aime pas quand tu prends cet air là..."

Ginny lui fit un sourire rassurant. Elle poursuivit:

"- Te souviens-tu du lendemain du jour ou tu as accepté de te marier à Harry? Tu étais prise de doutes à ce moment-là.."

"- C'est vrai," murmura la jeune femme," et j'avoue n'être pas certaine de les avoirs complètement éradiqués..."

"- Tu les éradiqueras, ne tinquiète pas," lui assura son amie en souriant, "mais... Là n'est pas la question. Te souviens-tu de m'avoir retrouvée et de m'avoir fait part de ton hésitation?"

Hermione acquiesça, ne comprenant pas où son amie voulait en venir.

"- Et je t'ai rassuré du mieux que je le pouvais. Te souviens-tu des mots que j'ai dit?"

"- Pas exactement..." avoua Hermione.

"- Je t'ai dis, et je m'en souviens bien car j'ai consigné ce souvenir dans ma pensine: "Quand tu te marieras, tu seras aux côtés des plus grands, du plus grand ! Rappelles-toi que ce mariage a pour fonction première de protéger Harry, car lui seul peu mettre fin à cette anarchie ! Mais il n'y arrivera pas seul ! Tu dois être là pour le protéger, l'aider, le soutenir ... Tu ne seras pas inactive, et, si tu mènes à bien ton rôle, nos illusions de bonheur n'auront plus lieu d'être, car l'on vivra en paix ! Hermione, tu as la chance de faire tes preuves, de changer la face des choses, de venger ceux qui ont tué froidement tes parents, ta sœur... Moi je ne le peux pas, je voulais me battre, mais on ne m'a pas laissé choisir... Toi si... " puis j'ai ajouté que rien ne pourrait nous séparer toi, Néra et moi, que nous changerons les choses. Bien sûr, sur le moment, ce n'était que paroles lancées au vent, pleines de témérité telle que celle que la jeunesse a. Mais depuis, qu'avons-nous fait pour faire avancer les choses? Rien. Et aujourd'hui je m'en rends compte, un peu à cause des lubies de ma mère je l'avoue."

Le regard de Ginny était empli d'une volonté nouvelle. Hermione réfléchit à ce que son amie avait dit. Ce n'était pas faux et la situation de la veille avait ranimé le feu qui brûlait en la jeune femme. Elle voulait agir, bouger! Elle aurait même espéré faire partie des aurors, si ce métier, comme bien d'autres, n'était pas interdit aux femmes. Hermione se tourna vers Ginny et demanda, la voix quelques peu chargée d'amertume:

"- Tout cela est bien beau et je suis ton ordre de pensée, cependant... Comment faire? Je n'ai pas encore assez de capacités pour combattre et..."

"-Ttt.." la coupa Ginny, une lueur amusée dans le regard," tu n'y es pas du tout..."

"- Mais... Explique-moi!"

"- Ma chère Hermione, nous sommes des femmes. Si nous faisions une action, aussi héroïque soit-elle, nous serions condamnées d'office. Les mentalités ne sont pas encore assez ouvertes. Laissons-donc les hommes faire joujou avec le pouvoir, croyant le contrôler parfaitement, et également croyant nous contrôler nous les femmes. Restons en apparence femmes et filles modèles. C'est ce qu'ils veulent, et bien nous le leur donneront. Cepndant, il va plutôt nous falloir apprendre à feinter. En manipulant les hommes, nous aller les tirer à assouvir nos désirs politiques comme si nous tirions les fils des marionettes. En feintant, rusant nous parviendrons à nos fins, pas en combattant pour une cause perdue."

Hermione contempla son amie, la mine abasourdie. Mais elle eut beau chercher, jamais elle n'avait vu Ginny aussi sérieuse.

"- Il faut agir Hermione, ce n'est pas en attendant les bras croisés que ça ira mieux. Ce n'est pas avec Fudge comme ministre et des taupes au ministère que nous allons gagner et vivre enfin en paix. Et, je t'arrête tout de suite, bien sûr il y a l'Ordre. Mais l'Ordre également ne posséde pas certaines qualités. La seule femme en service est Tonks, et seulement à cause de sa qualité de Métamorphomage. Les autres femmes sont passives. Et puis, ne l'oublie pas Hermione, nous sommes jeunes et ma foi assez séduisantes d'après les rumeurs. Et nous avons une certaine débrouillardise et expérience pour cela..."

"- Ginny, ton plan et tentant, mais par où commencer?... Et surtout, je ne suis pas sûre d'avoir le cran nécessaire, je ne suis pas sûre d'être suffisamment serpentarde pour cela..."

"- Tout le monde a une part de serpentard en lui," répondit Ginny, catégorique. " Il sufiit de la cultiver. Quant aux fronts à attaquer, j'ai ma petite idée. Néra pourra commencer en ville, une chance qu'elle travaille à Londres. Elle pourra essayer de recruter d'autres femmes et de sensibiliser des personnes, ou également d'utiliser ses propres moyens pour subtiliser ou glaner des informations. Certaines pourront nous être utiles, comme des projets de révoltes et d'émeutes. Moi, de mon côté, je vais m'attaquer au front serpentard. Le lien, comme tu t'en doutes, ce sera Blaise. Avec le maquillage et les coiffures, il pourra discrètement m'imiscer dans le monde des verts et argents. Je vais aussi y glaner des informations, mais également semer quelques peut la zizanie, convaincre quelques jeunes à se révolter contre les principes puis en séduire d'autres, car ma foi, je pourrai ainsi influencer leurs idées."

"- Je n'aime pas vraiment le comportement que cela va entrainer." remarqua Hermione.

"- Ne crois pas que je vais vendre mon corps! Non, je vais plutôt les faire marcher à la carotte, la-dite carotte étant moi, et également les lancer dans une quête éperdue du St Graal. Ce qui veut dire qu'ils auront de moi tout, sauf ce qu'ils désirent le plus intensément. N'as-tu jamais remarqué qu'un homme qui a enfin ce qu'il désire finit par s'en lasser. C'est cette attente qui va les pousser à rester avec moi et, inconsciemment, à m'obéir."

"- J'espère que tu sais ce que tu fais."

"- Ne t'inquiètes pas, je ne me lancerais pas dans une telle entreprise si je n'en avais pas calculé les moindres détails."

"- Je te fais confiance," accorda Hermione, "et moi, que devrais-je faire?"

"- Il te faudra te rendre souvent au Ministère..."

Hermione grimaça.

"- Je t'en prie, va aux soirées mondaines, lie des connaissances... Il y aura sans doute des personnes très haut placées et même des ambassadeurs étrangers. Fie-toi à ton instinct, il ne ta jamais abandonné. Il te faudra ainsi tirer les ficelles du pouvoir, mais également te faire apprécier de la communauté sorcière, en faisant de la publicité. Deviens une grande dame, demandée et courrue, pare-toi des plus beaux atours, attire les regards et deviens en quelques sorte une inrtiguante."

"- Je n'ai jamais porté ces femmes-là dans mon estime." siffla Hermione.

"- Moi non plus, mais là ce sera différent."

"- Pourrais-je prévenir Harry de nos projets?" s'enquit la jeune femme.

Ginny réfléchit, le front soucieux.

"- Ça m'ennuie de te dire ça, mais il vaudrait mieux éviter. Laisse-lui sous-entendre que tu oeuvres pour l'Ordre, et ce à mots couverts, pour qu'il ne puisse t'accuser de mensonges."

"- Cela me gêne par rapport à lui..."

"- Ne t'inquiètes pas, si tout avance comme je le désire, bientôt tu pourras tout lui dire. Avec un peu de chance dant plus de six mois."

Hermione opina de la tête.

"- Dois-je prévenir Néra?"

"- Non, j'irai la voir. Elle est apparemment encore à son travail, sinon, elle serait venue. Je pourrai ainsi répondre à toutes ses questions plus en détail.

"- Ma foi ce n'est pas faux. Et j'avoue être assez excitée par la perspective de la croisade dans laquelle nous nous lançons."

Ginny sourit, ravie. Puis elle se lança dans les explications de ses idées dans leurs moindres détails. Elles ne se séparèrent que sur les sept heures du soir, après que Ginny eut averti Hermione qu'il y avait quelques chances pour qu'Harry se montre au dîner.

Hermione monta dans sa chambre après avoir prévenu les elfes de préparer le repas. Elle désirait se rafraichir et se changer, qu'Harry la voit au moins bien mise. Elle ne savait pourquoi elle était légèrement fébrile par la perspective de le voir, malgré leur léger différend de la veille. Cela lui rappela alors sa rencontre avec Antonin Dolohov. Elle avait complètement oublié d'en parler à Ginny. Hermione plissa les yeux, renflouant la boule qui venait de se nouer dans sa gorge. Il ne fallait plus qu'elle y pense, du temps avait passé, de l'eau avait coulé sous les ponts... Un jour, elle se vengerait, mais elle n'était pas prête.

Elle fit appeler Winky afin que celle-ci l'aide à passer une robe bleu outre-mer, brodée de fils argentés. Elle faisait partie des nouvelles robes qu'Harry lui avait achetées. Elle ne l'avait encore jamais mise, mais elle lui seyait à merveille. Hermione espéra qu'Harry en pense de même.

"- Mais qu'est-ce qui me prend..." marmonna-t-elle, "comme si j'en avais quelque chose à faire. Bon d'accord, j'aimerais bien qu'il me compliment, ça fait toujours plaisir, mais ça s'arrête là."

Hermione releva ses cheveux à l'aide d'un sort puis se contempla, satisfaite. Au moins pourrait-elle voir si elle arrivait à user de son image comme Ginny le souhaitait dans ses plans. Elle redescendit dans le salon où elle avait passé l'après midi et se ré-installa sur le sofa. Elle prit un livre et commença une lecture en attendant le retour d'Harry.

Celui-ci n'arriva qu'une heure plus tard, mais Hermione ne s'en apperçut que lorsqu'il posa ses mains fraiches sur ses épaules, tant elle était plongée dans sa lecture. Elle sursauta légèrement et se tourna vers lui, un grand sourire aux lèvres:

"- Harry, tu es rentré."

Le jeune homme fut surpris par cet accueil mais le prit avec joie. Il s'assit aux côté de son épouse.

"- Oui, j'ai fait mon possible pour rentrer tôt. Je pense que je vais bientôt prendre quelques jours de congé, le ministère m'étouffe."

"- J'imagine, tu es un homme d'action, un bureau doit vraiment te sembler insipide."

Harry l'observa, étonné qu'elle le complimente. C'était rare! Hermione, de son côté, attendait anxieusement sa réponse à son avance dissimulée.

"- Oui, il est vrai que je m'ennuie. Tu as bien devinié. Heureusement, j'ai plusieurs amis à qui rendre visite en prétendant travailler!" plaisanta-t-il.

"- Cela ne m'étonne pas de toi!" répondit son épouse en riant légèrement. "Je suppose que tu dois souvent voir Ron..."

"- Non, c'est lui qui vient se réfugier dans mon bureau!" répondit Harry, un sourire malicieux étirant ses lèvres.

"- Mais bon, en définitive, ils te voient plus souvent que moi..." murmura Hermione, comme pour elle-même.

Harry la regarda, intrigué. Jamais la jeune fille n'avait semblé souffrir de son absence. Et même si lui-même aurait souhaité passer plus de temps avec elle, il pensait que la solitude lui plaisait...

"- Je suis désolé si je ne suis pas là souvent. Je pourrais essayer de me libérer et..."

"- Ce n'est pas grave," répondit Hermione avec un sourire. " Je comprends que ton travail soit important. De plus, tu m'as dit que tu essairais de te libérer quelques peu..."

Dans son fort intérieur, Hermione était surexcitée de voir à quel point elle pouvait manier habilement Harry. Toutefois, elle était mal à l'aise de constater que le fait d'avoir une conversation aussi normale avec lui, presque celle d'un couple, pouvait la chambouler. Elle se mit à remarquer une foule de détails qu'elle avait noté inconsciemment dans un coin de son cerveau et qui ressurgissaient. Par exemple sa manière de sourire si timidement... La jeune fille cligna des yeux, chassant ces idées de son esprit.

"- Ça va?" demanda Harry, apparemment inquiet.

"- Oui, ne t'en fais pas" répondit sa femme," juste un petit étourdissement."

"- Tu penses que cela a à voir avec tes blessures de la veille?" ajouta-t-il, anxieux.

"- Mais non je te dis!" protesta Hermione en riant, "J'étais tout simplement dans mes pensées..."

Harry lui sourit doucement. Puis il lui offrit son bras, annonçant qu'il serait peut-être temps de passer à table.

"- En effet mon cher mari, nous mangeons à des heures fort peu anglaises."

Ils dinèrent touts deux en bavardant gaiement, chose qui était rare, même jamais arrivée auparavant entre eux.

"- Et à propos, je voulais m'excuser..." dit Harry", Je n'ai pas toujours été très facile à vivre, déjà hier, si je n'avais pas été arrêté par la fausse alerte des aurors, je me serai énervé contre toi alors que je t'avais donné la permission de sortir en ville. Et puis je voulais aussi m'excuser d'avoir voulu infiltrer tes pensées alors que tu étais mal. Je suis désolé... Mais tu étais dans un tel état de détresse que je ne supportais pas de te voir souffrir. Je voulais à tout prix en connaitre la cause. Peu importe ce que tu en penses mais j'ai fini par m'attacher à toi et même si nos rapports sont un peu délicats, je tiens à toi. J'aimerai te demander de repartir sur de bonnes bases."

Hermione contempla le visage grave de son mari. Elle avait peur que son offre ne soit du qu'à la petite comédie à laquelle elle s'était prêtée, sans vraiment se forcer devait-elle avouer, mais qu'elle avait pratiqué sur lui pour le plan de Ginny. La jeune femme leva des yeux hésitant, puis sa décision fut prise. Elle répondit d'une voix claire:

"- Harry, je ne veux pas recommencer à zéro quelque chose qui a commencé depuis trop longtemps déjà. En revanche, on peut tourner la partie à notre avantage, tu ne crois pas? Déjà ce soir l'ambiance n'était pas trop mauvaise, et puis, tu t'es de ton plein grés excusé. Je trouve que nous avons déjà fait un grand pas, et il serait encore plus dommage dans ce cas de tout recommencer. Nous avons des caractères fort différents, mais nous commençons à nous habituer l'un à l'autre et à nous dompter. Ce n'est pas si mal ne crois-tu pas?..."

Harry lui sourit presque tendrement.

"- Je crois que c'est une excellente idée, mais elle ne peut que l'être venant de toi..."

Hermione rougit furieusement et se mit à tousser dans son verre. Harry s'approcha et vint l'aider.

"- Merci c'est gentil. Pfou... Je pense que j'ai assez mangé comme cela, et je suis exténuée... Je vais me coucher."

"- Je t'accompagnes, car je dois me lever tôt demain, ainsi rentrerais-je peut-être à une heure décente."

"- Ce n'est pas une mauvaise résolution ma foi." répondit Hermione, taquine.

Harry arbora une moue renfrognée puis raccompagna son épouse jusqu'à la porte de sa chambre.

"- On fait un peu vieux couple, tu ne trouves pas?" remarqua la jeune femme.

"- Mais voyons, deux mois de maraige, c'est long!" répondit son époux en riant. "ou alors tu peux prendre la version du chevalier raccompagnant sa belle à sa tour..."

"- C'est vrai que c'est plus romantique.. Et..." Hermione se mordilla la lèvre, l'air gênée, "que fait donc le chevalier à sa belle en la quittant?..."

Elle leva les yeux vers lui. Harry paraissait surpris par sa brusque prosition. Il répondit d'un voix douce:

"- Il l'embrasse tendrement je crois... À moins que ce ne soit sa belle qui lui accorde un baiser..."

Hermione s'avança doucement vers son époux. Harry pencha timidement sa tête et effleura les lèvres d'Hermione des siennes. Leurs soufles brûlant se mélèrent un instant. Après quoi il scella leur baiser tendrement...

Quelques minutes lus tard, Hermione se trouvait allongée sur son lit à contempler le plafond, partagée entre une folle envie d'hurler sa joie et celle de remonter le temps de quelques heures.

o†o†O†o†o

Hermione était en train de se brosser les cheveux avec application devant son miroir. Deux semaines s'étaient déroulées depuis qu'Harry et elle s'étaient embrassés pour la première fois. Il n'y avait eu depuis aucune récidive, ils n'en avaient pas reparlé. Toutefois les jeunes époux étaient depuis bien plus complices qu'avant, et Harry osait même parfois à s'aventurer à déposer des baisers dans le cou et sur les joues d'Hermione. Leur relation avançait lentement mais sûrement. Et pour la première fois qu'elle se trouvait au Manoir, Hermione était réellement heureuse. Heureuse et peut-être un peu amoureuse...

Elle était encore floue sur le plan des sentiments, mais Harry n'avait jamais été aussi doux et attentionné avec elle. Elle avait décidé de lui rendre une visite au ministère, pour qu'ils puissent ensuite aller dîner en ville. De plus, celà lui permettrait d'avancer dans le plan de Ginny, car ses deux amies avaient déjà fait quelques actions. Néra avait sensibilisé plusieurs personnes qui pourraient leur être d'un certain appui, et Blaise avait présenté Ginny comme sa fiancée. Elle s'était dite d'origine française et se nommer Gabrielle Duprès. Un nom tout à fait commun, avec lequel la rouquine espérait faire des miracles.

Hermione acheva sa coiffure et se vêtit d'une pélerine noire, avant de saisir une poignée de poudre de cheminette et de la lancer dans l'antre de sa cheminée en criant:

"- MINISTÈRE DE LA MAGIE!"

Elle se fit happer par des flammes vertes et vit aussitôt une multitude d'autres cheminées l'entourner. Quelque seconde plus tard, elle atterit avec grâce dans le Hall du Ministère. Bien qu'elle ne fut guère friande de ce moyen de transport, elle parvenait à y maintenir un certain équilibre, contrairement à Harry que cela horripilait.

Dans le Hall d'entrée, une multitude de sorcières et sorciers, plus ou moins richement vétus, allaient et venaient. An centre de la salle se trouvait la fontaine de la Charité. Hermione jeta un coup d'oeil dédaigneux aux statues. Tout cela l'exaspérait au plus haut point. Elle mit malgré tout un gallion d'or dans la fontaine, songeant que les malheureux à qui il était destiné n'y pouvaient rien si le scuplteur de cette statue était un profond imbécile doublé d'un intolérant.

Elle se dirigea vers le comptoir pour enregistrer sa baguette et prit un badge de visiteur. Ensuite, elle alla vers la rangée d'ascenseurs devant laquelle une foule de sorciers se pressaient. Elle entra et se retrouva complètement compréssée. Elle se souvint que le département de Harry se trouvait au niveau deux, au même niveau que le Département des Aurors. Elle prit son mal en patience et pû, au fil des étages, respirer à son aise au fur et à mesure que les personnes descendaient de la cabine. La jeune femme observa le notes de service voleter près du plafond de l'ascenseur, obscurcissant par moment la lumière.

Enfin elle entendit la voix synthétique s'élever du haut parleur et annoncer l'étage. Elle s'avança dans le couloir et à un embranchement, hésita. Elle n'était pas sûre de le direction à suivre. Finalement elle opta pour la gauche et pénétra dans un luxueux corrifor qu'elle longea rapidement, pressée de retrouver son mari. Cependant, lorsqu'elle se retrouva devant la porte du fond du corridor, elle vit inscrit en letres d'or: "MAGENMAGOT".

Hermione pesta silencieusement, puis se retrounrna pour reprendre d'un air résigné sa marche dans le sens inverse. À ce moment-là, une porte sur le côté s''ouvrit et un homme de haute stature en sortit. Hermione n'y fit guère attention et esquissa une rapide révérence. C'est alors qu'elle se figea.

L'homme portait avec élégance sur ses lèvres un fin sourire narquois. De longs cheveux d'un blond lunaire encadraient son visage mince et pâle. Aristocratique. Ses yeux d'un bleu acier poignant plongèrent dans les siens avec brutalité. Hermione retint un gémissement. Draco Malefoy se tenait devant elle.

"- Mes hommages Madame, je suis on ne peut plus ravi de vous revoir..." siffla-t-il en se courbant narrquoisement devant-elle.

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Et voilà un nouveau chapitre! J'espère qu'il vous a plu car j'y ai consacré beaucoup de temps!

D'autant plus qu'il est assez long.

Pour Lucy: Je sais que je t'avais fait un résumé général du chapitre, mais j'avoue l'avoir un peu remanié, car il me plaisait moyennement à la relecture. Cependant, j'en ai gardé les grandes lignes. J'espère que tu auras des idées pour la suite!

En tout cas merci à tous les lecteurs pour votre patience!

Et maintenant, n'hésitez pas à commenter, à critiquer, ou pourquoi pas à féliciter (). Et n'oubliez pas que les reviews sont, en plus du plaisir d'écrire, le seul salaire des auteurs de fanfictions!

RDV au prochain chapitre avec Lucy!

Amicalement,

Stellmaria...