Disclamer: vais-je vous surprendre en annonçant que rien est à moi, tout est à JK Rowling? C'est fou fou fou! N'est-il pas vrai?
Voilà donc ce piti chapitre 6, qui vous révèlera pitêtre quelques élèments... le mystère reste... suspens... hihihi, Angel's head déteint sur moi, je deviens sadique!
Bonne lecture!
Chapitre 6 : La fatalité du destin
Recroquevillé contre le mur de pierres glacé, secoué de sanglots violents incontrôlables, la respiration haletante et saccadée, la gorge encombrée de toussotements, Harry pleurait à s'en vider de toute substance. Il ignora combien de temps s'écoula, mais il ne parvenait plus à s'arrêter… et de se dire que Neville pouvait être à sa place… non, c'était égoïste… pourquoi pas, après tout, il avait trop subi…
Un léger bruissement de pas précipités résonna dans le couloir désert. Harry n'y prêta aucune attention… Il avait trop mal… mais l'écho s'intensifia, et cessa net.
- Ha… Harry ?
Dans un effort de volonté, Harry leva ses yeux de jade, inondés de larmes teintées d'un vert transparent, telles des gouttes d'émeraude liquide. Il s'essuya d'un revers de manche, par-dessous ses lunettes rondes, pour distinguer quelque chose, et vit une jeune fille… Nina. Ses yeux à l'iris craquelé, mêlé de vert pâle, de jaune clair profond, de turquoise pastel, fixaient Harry sans le voir vraiment… Ses genoux fléchirent et elle se laissa tomber devant lui. Il était dans l'impossibilité de prononcer correctement un mot.
- N-n-non… V-va - t'en… Lai-sse m-moi… bredouillai Harry, la voix brisée sous les sanglots.
- Harry…
Elle n'ajouta rien. Avec des gestes d'une infinie douceur, Nina se rapprocha de Harry et entoura de ses bras les épaules du jeune homme. Elle passa une main dans ses cheveux et l'étreignit délicatement, sans le serrer. Harry, lui, fondit de nouveau en larmes, incapable de faire autre chose que cet acte inutile. Il se blottit contre Nina, qui le serra contre son cœur, attendrie, surtout terriblement triste…
Au bout de quelques minutes, Nina relâcha Harry et recula. Le survivant s'étrangla en tentant de se contrôler, mais ses récents sanglots agitaient son corps de spasmes. Il se sentait à la fois honteux et stupide. Pourquoi craquer ainsi… ? Ca n'arrangerait sûrement pas les choses.
- Qu'est – ce qui se passe ? demanda Nina dans un murmure.
- R-rien… balbutia Harry, gêné. Je repen-sais à Si-Sirius et-et j'ai…
- Qu'est – ce que vous fichez par terre, vous deux ? Le ménage à même le sol ? interrogea une voix sèche dans leur dos.
Les deux adolescents se retournèrent d'un bloc. Mac Gonagal, toujours d'humeur joviale, pinçait les lèvres et scrutait Harry et Nina derrière ses lunettes rectangulaires.
- Potter… ? Mais qu'est – ce que vous avez, encore ? interrogea Mac Gonagal de son ton le plus compatissant – aussi raide que celui de Pétunia en colère -. Vous êtes blessé ?
Nina s'interposa.
- Non, tout va très bien, professeur. Harry est tombé, mais ce n'est pas grand-chose. Il se sent déjà beaucoup mieux, mentit elle à la perfection.
Harry acquiesça, mais un sanglot imprévu le secoua au même instant.
- Vous êtes…
- Nina Kaliba, je…
- Oui, je sais. Moi aussi, je fais partie de l'Ordre, miss. Bon, puisque Mr Potter n'a rien de cassé et est en excellente forme – Harry s'étrangla, victime d'un nouveau sanglot -, je vais vous laisser… A bientôt.
Le professeur de métamorphose fit volte face et disparut dans un tourbillon de cape écossaise d'un goût douteux.
Nina se tourna vers Harry. Il se sentait misérable. Anéanti. Il avait pleuré devant cette fille… Il s'était laissé aller… comme un enfant irresponsable.
- Comment tu te sens ? demanda Nina d'une voix si douce qu'Harry sentit un élan d'espoir traverser chaque fibre de son être.
- Je… suis désolé… Mais ça-ça va… maintenant… et t-toi ?
- L'infirmière n'a pas pu me retenir plus longtemps ! confessa Nina en prenant un air innocent. J'en avais assez de ne pas bouger… Elle m'a dit que j'étais arrivée à temps. Par un sort complexe, elle est parvenue à extraire le poison de mon corps. Je suis sortie dès que je m'en suis sentie capable.
- … Nina… ne parle pas de ça… aux autres…
La jeune fille détourna le regard par respect lorsque Harry essuya un nouveau flot de larmes ; mais elle ne répondit pas. Nina se contenta d'aider Harry à se relever et de lui offrir un sourire si sincère et purificateur qu'elle le fit vaciller. Elle le mena jusqu'au parc, près du lac, où le calamar géant projetait des gerbes d'eau vaseuse pour occuper ses journées monotones. Nina s'assit dans l'herbe brûlante et jaunie, à la surface décrépie, et étendit ses jambes. Harry l'imita en s'efforçant d'effacer les ultimes perles d'eau qui lui encombraient la vue. Il essuya au même moment son esprit embrouillé par la tristesse. Cette fille qu'il ne connaissait pas… ne l'avait pas jugé. Elle ne lui avait pas parlé pour divulguer des propos inutiles qui l'auraient énervé ou subjuguer dans sa déprime. Hermione l'aurait sermonné. Ron, parlé de tout et de rien pour lui changer les idées. Hagrid relativiserait à sa place. Cependant Nina demeura silencieuse, sauvegardant ce lien d'intimité noyé de peine au fond de son âme. Harry se surprit à l'observer. Il n'avait pas vraiment fait attention à son physique jusqu'à maintenant. Nina était mince, élancée, ses cheveux brillaient dans l'éclat du soleil, ses yeux presque irréels de beauté fixaient la surface vacillante du lac. Elle était jolie. Très jolie. Harry détourna le regard, mais Nina lui adressa un sourire.
- Poudlard n'est pas si mal que ça… J'espère que je m'y plairais !
La jeune fille s'interrompit pour détacher ses cheveux brun pâle.
- Je suis forcée d'intégrer Gryffondor… mais je pense que c'est une excellente maison. Je n'aurais pas apprécié Poufsouffle, ils sont trop rabat-joie ! Tu me présenteras tes amis ?
- Bien sûr… Quand arrive ton petit frère ?
- A la rentrée. Harry, je…
Nina baissa la tête. Elle paraissait anxieuse, tout à coup.
- Je sais que tu connais la raison de ma présence ici. Je sais aussi que tu ne peux pas me la révéler. Hier soir, Remus est venu me voir à la maison. Il… il a dit que je devais le suivre, que c'était très important, que la vie de quelqu'un en dépendait. Je lui ai obéi. Il m'a rapidement expliqué que je devais intégrer Poudlard et rester auprès de toi. Il m'a supplié d'accepter. Même si je n'ai pas compris, je ne désirais pas… être la cause de la mort de quiconque. Il m'a prévenu que ça bouleverserait ma vie…
Nina s'efforça d'adopter une attitude calme et serra d'une main tremblante sa chemise au niveau de sa poitrine pour calmer les pulsations de son cœur.
- Mais… La seule chose que j'aimerais savoir, c'est… si je vais… mourir.
Les entrailles de Harry se tordirent, son corps se mit à trembler. Non ! Encore ! Combien de temps devrait-il supporter le fait qu'il tuait tous ceux qui s'approchaient de lui !
- Nina… que… qu'est – ce que tu racontes, enfin… balbutia Harry, le teint pâle.
- Je le pressentais… tu me mens Harry… mais cela me rassure… parce que je ne mourrais pas pour rien… le fait que tu me mentes me protège… une partie de ma peur s'évanouit…
- Nina, arrête… je t'en prie… murmura Harry d'une voix rauque.
- Pardon… je te fais mal…
Nina lissa les plis de sa jupe et retint bravement les larmes qui se précipitaient au bord de ses yeux. Harry se demanda s'il ne s'était jamais senti aussi coupable. Il ramena ses genoux contre lui et enfouit son visage dans le creux qu'ils formaient.
- Quel mois es-tu né ?
- En juillet pourquoi ? fit Harry, étonné par cette étrange question.
- Pour rien… C'est un joli mois… il évoque la gaieté, le soleil et la vie… Moi, je suis née en novembre. C'est triste… ça ne représente rien de beau…
- Si j'étais né en novembre, jamais Voldemort n'aurait essayé de me tuer lorsque j'étais enfant, trancha Harry.
Nina demeura silencieuse.
- Euh… excuse moi… je ne voulais pas…
- Ce n'est rien, assura Nina. Je suis au courant pour la prophétie, étrangement… et je sais que toi seul peux tuer Voldemort… je crois… que je serais ton bouclier pour y parvenir…
- Ne dis pas ça ! s'écria Harry avec force.
Il s'apprêtait à réprimander Nina, à la secouer s'il le fallait, à la raisonner de toutes ses forces même s'il savait qu'elle ne faisait que révéler la vérité, mais un bruissement dans l'atmosphère l'obligea à lever ses yeux émeraude. Un groupe aérien, hissé sur des balais divers, modulant du nimbus 2002 à la comète 260, survolait le parc dans une tornade rousse flamboyante, discutait bruyamment, si bien qu'Harry comprenait presque leur parole. Ils entamèrent un zigzag, deux d'entre eux exécutèrent une série d'acrobaties dangereuses, les autres se contentèrent d'un virage serré, en piquet vers la terre ferme. Surtout vers Harry et Nina, en fait. Harry demeura immobile, concentré sur les six points orangés qui se dirigeaient droit sur eux. Il reconnut les Weasley et son cœur fit un bond de joie dans sa poitrine. Il se sentirait mieux auprès d'eux, ils étaient comme sa famille… Molly et Arthur Weasley atterrirent avec soin, Fred et Georges dans un fracas spectaculaire, Ginny de manière assurée et élégante, Ron comme un dératé qui aurait trop bu, cependant avec la prudence rudimentaire requise. Harry se précipita pour les accueillir, mais Nina ne bougea pas, assise auprès d'Hequilïn qui rugissait discrètement. Ron courut à la rencontre de Harry et tous deux s'assenèrent une amicale tape dans le dos, le rouquin tout sourire, le survivant bien moins assuré. Ron, d'après les estimations de Harry, avait encore grandi. Peu, certes, mais tout de même… Il visait certainement les deux mètres pour sa majorité… Ses cheveux couleur feu atteignaient le bas de son cou, des mèches désordonnées s'éparpillaient sur son front pâle, des tâches de rousseur constellaient ses joues gonflées de joie. Ginny se fit violence pour ne pas sauter au cou de Harry et l'étreindre, mais Fred et Georges lui tombèrent dessus dans le dos, ce qui le fit vaciller dangereusement, et tous trois s'écroulèrent dans un concert de rires, tous secoués. Mme Weasley les réprimanda durant au moins cinq minutes avant d'enlacer Harry - qui se noya dans une crinière bouclée rouge flamboyante - au point de le réduire à l'épaisseur d'une feuille de papier. Arthur lui serra simplement la main avec un clin d'œil malicieux. Harry prit soudain conscience de la situation quelque peu « anormale ».
- Excusez moi… C'est génial que vous soyez tous là, mais… pourquoi ? Comment savez-vous que…
- Ca n'a aucune importance, Harry ! assura Molly, l'air grave sous son sourire qui sonnait faux. Tu vas mieux, au fait ? J'ai eu si peur… Imagine que le sort est persisté chez ton oncle ? Sans énergie ni baguette… enfin, tu es en sécurité, ici.
Harry saisit au vol le coup d'œil inquiet qu'elle jeta à son mari.
- Euh… Arthur et moi allons… discuter avec Dumbledore. Nous vous rejoindrons ce soir… A plus tard, les enfants !
Tous deux se hâtèrent vers les gigantesques portes du château, Mme Weasley en peine pour courir, Arthur aussi frais qu'un gardon. Ginny se pinça les lèvres, Fred et Georges échangèrent un regard étonné qui en disait beaucoup, Ron abattit une grande main sur l'épaule de son meilleur ami.
- Laisse tomber… Dis moi, tu te sens en forme pour un entraînement de Quidditch ? J'ai un nouveau balai…
Harry ne se sentait pas en forme du tout, mais ç'aurait été impoli et déplacé de sa part de refuser l'enthousiasme de Ron à voler en sa compagnie. Il accepta avec un sourire contrit. Tandis que Harry lançait le sortilège d'attraction pour son éclair de feu, Ginny étouffa un petit cri suraigu. Elle chuchota des bribes de phrases inaudibles aux oreilles de Harry à ses frères, qui hoquetèrent eux aussi. Le survivant comprit deux mots : c'est Elle. Il eut l'impression que Ginny avait accentué le premier « e », pour lui donner l'importance d'une majuscule. Harry se souvint de ses débuts à Poudlard, où l'on parlait de lui de cette façon, comme l'être le plus puissant, le plus important de la Terre. Il fit soudain le rapprochement. Ginny faisait allusion à Nina. Cette fille que manipulaient Dumbledore, les aurores, peut être tout le monde sorcier. Harry réprima un sanglot qui montait dans sa gorge. Les jumeaux approchèrent de Nina en lui adressant leur sourire rassurant et charmeur. Elle resta de glace.
- Salut… Nous c'est Fred et Georges, firent en cœur les concernés. Et toi ?
- Je ne sais pas… mais apparemment, vous pouvez me renseigner, répliqua Nina en se levant.
Les jumeaux reculèrent d'un pas. Ginny se porta à leur rescousse.
- Je m'appelle Ginny, ce sont mes frères. Ca te dirait une partie de Quidditch ?
- Si Harry y va, je n'ai pas le choix… même s'Il n'apparaîtra sûrement jamais en plein jour… Remus m'a fait promettre…
Nina essuya ses yeux d'un revers de manche et marcha résolument vers le terrain, plantant là les Weasley, complètement décontenancés.
Bon, maintenant vous savez ce qu'il vous reste à faire non ?
Avec tout plein de bizouxmes au cookies !
Un dernier petit mot : "Coin operated boy sitting in the shelf, he is just a toy..." (Dresden Dolls, si ça vous intéresse...)
