Salut tout le monde ! Voici le 5ème chapitre, que je dédie en particulier à Angel (vous comprendrez pourquoi à la fin). Bonne lecture et Kenavo !

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Chanson d'un soir

Chapitre 5 : Bad, very bad day...


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Une semaine plus tard, Manoir des Kaiba

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« Mokuba, c'est non ! »

Seto Kaiba, les traits fatigués, faisait face à son frère Mokuba. Celui-ci le suivait partout depuis le début de la matinée, et ne le lâcherait visiblement pas avant d'avoir obtenu ce qu'il voulait.

- S'il te plaît, grand frère...supplia le petit garçon. Je m'en occuperais bien, je le nourrirais, il ne te dérangera pas, et puis cela nous fera un peu de compagnie...

Kaiba soupira. Voila plusieurs jours que Mokuba s'était mis dans la tête d'avoir un petit chien au manoir, et cette idée ne l'enchantait pas du tout. Jusque là, Seto avait réussi à échapper aux supplications de son frère, mais ce jour là, Mokuba semblait plus déterminé que jamais.

- Mokuba, je ne tiens pas avoir une de ces sales bêtes dans les pattes toute la journée...

- Il ne te dérangera pas, je te le promets, répéta le petit garçon.

- Ecoute moi petit frère, dit Seto d'un air sévère. Dois-je te rappeler la fois où je t'ai confié le chat de Miss Madison ?

« Ah celle là, pourquoi a-t-il fallu que cette extravagante aime ses bestioles au point de les emmener à chacun de ses déplacements, se dit Seto pour lui-même »

Mokuba ne put s'empêcher d'émettre un petit rire.

- Ah oui, je me rappelle, c'était drôle, on a retrouvé son chat...

Seto lui lança un regard noir. Aussitôt, le sourire de Mokuba s'effaça et il baissa la tête, culpabilisant.

- ...dans la poubelle en bas de l'immeuble, acheva-t-il d'une voix morne.

- Oui, lança Seto. Et tu sais combien ton manque de responsabilité m'a coûté ? Des millions ! Madison a refusé de conclure l'acte de vente de sa propriété !

- Je suis...désolé Seto, chuchota Mokuba. Mais ce n'est pas de ma faute si son stupide chat n'aimait pas les étrangers.

- Ne cherche pas d'excuses, coupa Kaiba. Quand on a des responsabilités, on les assume !

- Laisse moi avoir un petit chien, plaida Mokuba. Je ferais attention, je te jure, je te prouverai que je sais tenir mes responsabilités. Tu me dis toujours qu'il est temps que j'apprenne à les tenir. Alors voilà !

- ...

- Seto...toi aussi il a bien fallu que tu commences par quelque chose non. Alors je commencerai par m'occuper de mon animal. Tu n'auras rien à redire, c'est promis..

« Argh ! Ce petit a des arguments assez percutants ! C'est dans les gènes, mais actuellement c'est assez embarrassant...admit Kaiba »

Il ne put néanmoins s'empêcher de sourire face à la détermination de son petit frère. En un sens, il était très fier de lui, et quelque part, Seto savait qu'il ne fallait pas se faire de souci quand à l'avenir de sa société : Mokuba prendrait le relais et assurerait aussi bien que son grand frère. Ce dernier en était persuadé.

Seto regarda son frère. Celui-ci affichait un air innocent et savait déjà comment la discussion allait se finir.

« Tu le nourriras ? » demanda Kaiba.

- Bien sûr ! s'exclama Mokuba.

- Tu le promèneras à chaque fois qu'il le voudra ?

- Pas de problème !

- Et s'il pleure en plein de milieu de la nuit ?

- Je le dresserai pour qu'il n'en soit pas ainsi !

- Admettons que cette bestiole fasse des dégâts dans le manoir, endosseras-tu la responsabilité ?

- Promis, juré !

Kaiba regarda tendrement son frère.

- Parfait, déclara-t-il. Mais je te préviens : à la moindre incartade, cette bête sortira d'ici et plus question qu'elle ne revienne !

Mokuba s'exclama de joie. Il sauta au cou de Seto et ne semblait pas avoir entendu les derniers mots de son frère.

- Alors quel chien allons nous prendre ? demanda Mokuba, impatient.

- Pas maintenant petit frère, j'ai du travail, répliqua fermement Seto

- Mais...

- Mokuba, ça suffit ! J'ai une compagnie à tenir et pas question de la faire attendre ! Nous verrons cela ce soir.

Puis voyant que Mokuba allait de nouveau protester, il prit son ordinateur portable et ouvrit la porte d'entrée

- Ce soir Mokuba, et c'est mon dernier mot ! lança Seto d'un ton qui n'admettait aucune réplique.

Il sortit du manoir et s'engouffra dans la limousine. Encore une autre journée de business...

Il ne l'aurait jamais admis devant son frère, mais Kaiba était fatigué. Cela faisait maintenant une semaine qu'il ne dormait plus à cause de ce rêve pour le moins troublant. C'était toujours le même, il se répétait à l'identique dans les moindres détails. Et tout s'arrêtait au moment même où son subconscient s'apprêtait à embrasser la jeune inconnue qui le hantait. Il se réveillait en sueur, frustré, et tentait vainement de se rendormir dans l'espoir de poursuivre ce merveilleux rêve. Oui un rêve. Il devait bien l'admettre, ce n'était pas un cauchemar. Des heures et des heures, il avait essayé de se convaincre que ce n'était pas bien et que cela n'affecterait en rien sa vie dans le monde réel, une part de lui se refusait à l'avouer.

En effet, le travail était devenu une sorte de corvée. Comme si plus rien ne comptait mis à part ce rêve. Il n'avait qu'une hâte chaque jour : rentrer chez lui, se coucher le plus tôt possible et revoir la jeune fille qui l'appelait doucement chaque nuit.

Assis à son bureau, le jeune président de la Kaiba Corp était plongé plus dans ses pensées que dans ses dossiers. Il était d'une humeur encore plus irascible que d'habitude, et avait donné comme consigne de ne le déranger sous aucun prétexte.

« Non seulement, je dois subir ça, mais en plus je cède à tous les caprices de Mokuba. Qu'est ce qu'il m'arrive ? En tant normal, j'aurais refusé catégoriquement... »

Son esprit se porta alors sur les événements de la matinée

« Un chien... Comme si je n'avais pas assez de problèmes comme ça. Et maintenant, il faut que je m'arrange pour que Mokuba en choisisse un que je puisse supporter, un qui n'aboie pas, un qui se tienne tranquille... »

Un sourire mauvais apparut sur son pâle visage.

« Cet imbécile de Wheeler aurait pu faire l'affaire, et au moins il aurait pu...se rendre utile ! Dommage... »

Le fait de considérer Joey Wheeler comme inférieur lui redonna un semblant d'énergie, et il se mit au travail, en chassant toutefois difficilement les événements des nuits précédentes.

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Serenity et Joey travaillait dans la bibliothèque du collège. La jeune fille avait le visage marqué par la fatigue, et semblait sur le point de s'endormir sur le livre qu'elle était en train d'étudier. Son frère la secouait de temps à autre, lorsqu'il sentait qu'elle commençait à dodeliner de la tête :

« Hey Serenity ! lui murmura doucement Joey en lui donnant des petits coups de coude.

Celle-ci émergea de sa torpeur. Ses yeux étaient gonflés, et même le maquillage que Mai lui avait prêté ne pouvait pas le cacher.

- Hein ? Quoi ? fit-elle en sursaut.

La surveillante de la bibliothèque, Miss Tanuma, une femme au regard hautain que personne n'avait encore jamais vu sourire (NB : le cliché type d'un bibliothécaire, je sais) leva la tête de son ordinateur, et lança un regard sévère à la jeune fille

Joey sourit d'amusement. Néanmoins il s'inquiétait beaucoup pour sa sœur, car cela faisait la sixième nuit blanche consécutive qu'elle passait. Elle lui avait prétendu qu'elle faisait le même « cauchemar » chaque nuit, et que « cela la terrifiait à tel point qu'elle redoutait de se rendormir ». En tant que jeune fille maligne et intelligente, elle n'avait eu aucune difficulté à faire croire ce mensonge à son frère. En réalité, le même rêve revenait la hanter, et dès son réveil, elle passait le restant de la nuit à se poser mille questions sur sa signification, surtout depuis qu'elle l'entendait parler lui. Jamais elle n'aurait osé dire la vérité à Joey, elle savait qu'il se moquerait d'elle.

Son frère avait d'ailleurs insisté pour qu'elle s'installe dans sa propre chambre

« Joey, je ne suis plus une gamine que l'on doit rassurer constamment » avait véhément protesté Serenity.

« Tu as encore failli t'endormir, chuchota Joey.

- Quoi...demanda Serenity l'air hagard, en relevant la tête du livre qu'elle n'avait même pas commencé à étudier. Oh...je suis désolée Joey...je ne dors plus, tu sais...

- Pourquoi tu refuses de voir un médecin ? Je suis sûr qu'il pourrait faire quelque chose...

- Non ! coupa brusquement Serenity.

Son frère fonça les sourcils, et elle tenta de se rattraper.

- Je veux dire...reprit-elle plus calmement...que je ne pense pas que cela serve à grand-chose...Je...serais encore plus fatiguée qu'avant...en général les médicaments fatiguent beaucoup et...je ne veux pas...que cela m'oblige à manquer le collège... Tu comprends ?

- Mmmm...marmonna son frère. Je sais que tu me caches quelque chose, petite sœur, et je l'ai découvert...

Serenity se mordit lourdement la lèvre inférieure. Se pouvait-il...qu'il sache ? Se pouvait-il qu'elle ai parlé dans son sommeil ? Non, c'était impossible...Et pourtant le cœur de Serenity se mit à battre plus fort. Si Joey avait découvert son secret, alors...

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? demanda Joey.

- Je...bredouilla Serenity

- Tu avais peur que je te juges, c'est ça...

- Ecoutes Joey, je voudrais que tu saches d'abord que...

- Non, ptite sœur ! N'essaie pas de te défiler ! Je sais très bien que tu participes à la chorale du collège !

Serenity dut faire un gros effort pour ne pas tomber à la renverse. La chorale...il parlait de la chorale...depuis le début. Elle avait en effet intégré celle du collège, quand son professeur de musique lui avait déclaré qu'elle possédait une voix magnifique. Hésitante au début, elle avait décidé de pas en souffler mot à son frère, ni à personne, car la fête du Printemps qui devait se dérouler quelques jours plus tard, serait une occasion pour elle de prouver qu'il n'y avait pas que les études dans sa vie, et cela lui permettrait de montrer à son frère – et à ses amis – qu'elle avait confiance en elle.

- Ah euh...oui... fit Serenity, se retenant de pousser un soupir de soulagement. Je ne voulais pas te le dire...ajouta-elle en prenant un air gêné, ce devait être une surprise... pour la fête du Printemps...

Joey lui sourit, puis déclara :

« T'en fais pas p'tite sœur, je ferais comme si Mai ne m'avait rien dit ! »

- Mai ! s'exclama Serenity – "chut !" lança Miss Tanuma . "Elle avait promis de garder le secret ! continua Serenity, d'une voix basse, mais non moins exaspérée."

- Oups ! J'avais promis à Mai de ne pas te dire que c'était elle qui m'avait dit que tu lui avais dit...euh...enfin tu comprends quoi !

Serenity étouffa un petit rire à ses mots, mais elle se moquait aussi d'elle-même quelque part. Comment avait-elle pu croire un seul instant que Joey savait tout ? Et en pensant à ça, elle se rendit compte que ses insomnies lui avait complètement fait oublié la fête du Printemps... Elle était sensée répéter tous les jours sa prestation, mais elle n'avait guère la tête à cela... Et maintenant que Joey était au courant, la tâche ne lui serait pas facilitée. Mais au fond, elle s'estimait heureuse...heureuse que son frère ne sache rien de la nature de ses rêves !

- Alors, tu stresses beaucoup ? demanda Joey. C'est pour ça que tu fais autant de cauchemar...

- Euh...oui, répondit Serenity, qui se sentait de plus en plus mal à l'aise à mentir ainsi à la personne la plus chère à son cœur.

« La personne la plus chère à ton cœur ? Laisse moi rire ! Depuis quelque temps, on dirait qu'il est passé en seconde position derrière... Bah justement, derrière qui ? »

La jeune fille tenta de chasser ces pensées. Elle eut l'impression de rougir furieusement, et que cela pouvait se voir à des kilomètres, mais Joey ne sembla pas le remarquer.

- Ah p'tite sœur, tu sais que je suis très fière de toi ! J'ai hâte de te voir chanter ! N'empêche que je comprends mieux ton apathie de ces derniers jours ! Les répétitions doivent être très éprouvantes non ?

- Oh...non...enfin je veux dire...si... j'ai passé des journées à répéter...

« Ahrem...Serenity, tu vas trop loin là ! Mieux vaut que tu mettes fin à cette conversation au plus vite ! »

Comme si le Ciel l'avait entendu, Yugi et Tea firent irruption dans la bibliothèque, non sans quelque chahut, ce qui leur valu un regard assassin de Miss Tanuma. Celle-ci se reporta ensuite sur l'écran de son ordinateur en grommelant : « ...On se croirait dans un café du commerce...Ces jeunes...plus de respect... »

- Une entrée en beauté les amis ! chuchota Joey en poussant Yugi du coude, lorsque Tea et lui furent arrivés à leur table de travail. Rien de tel pour énerver cette vieille chouette !

Serenity se força à sourire, puis décida qu'il fallait profiter de cette interruption. Elle commença à ranger ses affaires, et prétexta qu'elle avait quelque chose d'important à faire. Joey lui fit alors un clin d'œil. La jeune fille sut ce qu'il pensait, mais elle n'avait pas du tout l'intention de se rendre à la chorale. Les cours étaient terminés et Serenity avait décidé d'aller se balader, pour se détendre un peu, car l'atmosphère de la pièce dans laquelle elle se trouvait la gênait terriblement. Il y régnait un air de mensonge, et cela, la jeune fille ne pouvait plus le supporter. Sa situation était déjà assez difficile comme ça...

Elle prit congé de ses amis, mais une fois sortie de la pièce, Yugi se tourna vers Joey :

- Serenity semble soucieuse...murmura-t-il

- Oh, t'en fais pas Yugi ! répondit le jeune homme blond. Je sais ce qu'elle a, mais j'ai promis de ne rien dire !

- Ce n'est pas grave au moins ? demanda Tea, inquiète.

- Bien sur que non ! Vous le saurez bientôt, ne vous en faites pas ! dit Joey d'un air enjoué.

Yugi n'insista pas, mais son double apparut dans son esprit.

« Tu penses à ce que je penses, lui demanda Yugi. »

« Mmmmmm, réfléchit Yami, en se tenant le menton. C'est difficile...

« Pourtant...Serenity semble fatiguée, tourmentée...Elle n'est plus la même depuis quelques jours.

« Joey semble savoir ce qui la tracasse » fit remarquer l'ancien pharaon. Puis il sourit : « Cela fait une semaine que tu soupçonnes tous nos amis, même Grand-père ! »

« Bah, il n'y pas d'âge pour aimer ! se justifia Yugi, en haussant les épaules. »

« Laisse faire le temps, partenaire. Les réponses à nos questions arriveront certainement au moment où nous les attendrons le moins... »

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Loin de la pesante atmosphère du collège, Serenity commençait à se détendre. Elle fredonnait un petit air qui lui trottait dans la tête depuis le début de la journée. Mais ce n'était pas la chanson qu'elle devrait interpréter quelques jours plus tard devant tous ses camarades. Celle qu'elle avait choisi était douce, romantique, tellement belle et triste. Tout ça à la fois. C'était sa préférée depuis quelques années, et elle la connaissait sur le bout des doigts. Elle aimait la chanter lorsqu'elle était seule, surtout le soir, quand tout Domino était rentré chez lui, quand la nuit venait remplacer le jour, quand la réalité d'une vie pouvait être oubliée le temps d'un rêve...

Mais ce jour-là, il n'était pas assez tard pour chanter à haute voix sans attiser la curiosité de passants. Le chant permettait à la jeune fille d'exprimer toutes ses émotions, sans en avoir honte. Tous ses rêves les plus secrets trouvaient leur interprétation dans la musique à laquelle s'adonnait Serenity. C'est pourquoi, elle avait hésité à joindre la chorale du collège, car elle ne voulait pas exprimer ses sentiments devant tout un public. Mais son professeur avait fini par la convaincre deux mois plus tôt.

Perdue dans ses pensées, la jeune fille avait pénétré dans le parc, son endroit favori. En ce début de printemps, certaines plantes étaient encore parsemées de bourgeons, tournés vers le soleil, et qui ne demandaient qu'à éclore. Mais la plupart des fleurs étaient déjà là...tout autour de Serenity. Leur nature, et l'alchimie de leurs parfums lui rappelait étrangement son rêve, mais, bien que troublée par cette ressemblance, elle ne pouvait se passer de cet endroit.

Elle frissonna une nouvelle fois au souvenir de sa voix :

Je t'attends...

Mais il n'y avait personne.

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« Mokuba, je n'ai pas toute la journée ! »

- Mais ils sont tous si mignons Seto ! protesta une petite tête brune aux cheveux touffus.

Les frères Kaiba s'étaient rendus chez un éleveur réputé, qui exerçait sa passion en plein centre ville de Domino, dans une villa luxueuse, mais dont le jardin était encore plus grand que la maison elle-même. Mokuba avait vite craqué à la vue des petits chiots que l'éleveur leur avait présenté, et si cela n'avait tenu qu'à lui, il les aurait tous ramené au manoir !

Cependant, Kaiba commençait sérieusement à s'impatienter. Ils étaient là depuis maintenant une heure et son petit frère ne s'était toujours pas décidé.

- Peut être ce jeune monsieur désirerait-il acquérir deux de ces chiots ? suggéra l'éleveur.

Mokuba détacha son regard des animaux, et leva ses yeux emplis d'espoir.

- N'y comptez pas ! lança brusquement Seto. Puis il se tourna vers Mokuba et lui dit : "Petit frère, maintenant décide toi ! J'ai assez perdu de temps comme ça"

Le petit garçon comprit que la patience de Seto était à bout.

- Celui-ci me plaît beaucoup...déclara-t-il, en désignant un bébé Yorkshire mâle à la robe marron et dont le cou était blanc.

- Combien ? demanda Kaiba.

- Ce jeune garçon a bon goût, ce sont des animaux fidèles de très bonne compagnie et d'un tempérament très calme, commenta l'éleveur, en sortant l'animal de son enclos , puis voyant le regard courroucé de Seto, il ajouta précipitamment : « 106 400 yens »(1)

- Parfait, déclara Kaiba.

Il paya sans un mot, puis se tourna vers Mokuba :

- Partons, petit frère !

Le petit garçon prit affectueusement le chiot dans ses bras, il semblait s'être déjà grandement attaché à l'animal, puis il suivit son frère vers la porte de sortie, ouverte.

Cependant, l'éleveur les stoppa :

« Messieurs, puis-je vous suggérer une cage...Ces animaux sont en général très nerveux lorsqu'ils se trouvent en présence d'inconnus. »

- Je sais très bien ce que je fais, répliqua durement Kaiba. Ce chien m'appartient désormais et je n'ai nul besoin de votre...

Il ne put achever sa phrase. La voix de Seto effraya le petit animal, et celui-ci se débattit dans les bras de Mokuba. Ce dernier le lâcha de surprise mais le chiot s'enfuit au-dehors.

« Vulcain ! cria Mokuba »

- Vulcain ? répéta Seto, décontenancé.

Mais le jeune Kaiba s'était déjà lancé à la poursuite de son chien.

- Mokuba ! cria Seto, en allant à la suite de son frère, et ne prenant pas la peine d'adresser une seule parole à l'éleveur, qui avait observé la scène d'un air désolé.

« Vulcain...ne put s'empêcher de penser Seto. Où diable Mokuba est-il allé chercher ce nom stupide ? »

Il retrouva Mokuba à l'angle de la rue, qui s'était arrêté, à bout de souffle. Des larmes coulaient le long de ses joues.

« Mon chien... sanglota-t-il

- Allons Mokuba, nous mettrons des avis de recherches, commença Kaiba, en prenant son frère par l'épaule.

- NON ! protesta Mokuba, en se dégageant. Je veux mon chien ! Le pauvre, il est tout seul, sans défense...

- Il se débrouillera très bien tout seul, déclara Seto. Nous nous en occuperons dès demain...

- Tu n'as pas de cœur, lança le petit garçon, au bord de la crise de nerfs.

- Mokuba, ça suffit ! On nous regarde...

- Je m'en fiche ! Je veux retrouver Vulcain ! Aide moi, je t'en prie...

Seto soupira longuement.

- Très bien, dit-il. Je vais appeler un de nos employés pour qu'il...

- NON ! Je veux que ce soit toi ! supplia Mokuba, qui pleurait à présent. Pour une fois, arrête de penser à ta société...

- Mokuba...

- C'est important pour moi...Seto..., murmura le petit garçon, entre deux sanglots.

Kaiba se sentit fléchir une fois de plus. Que n'aurait-il pas fait pour que son frère adoré retrouve le sourire. Il ferait n'importe quoi...

« Nous allons nous séparer, déclara-t-il. Ainsi nous aurons plus de chances de retrouver cette stup...Vulcain ! »

- Oh, merci Seto ! s'exclama Mokuba, en lui sautant au cou.

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Serenity s'était assise sur un banc du parc, et, les yeux fermés, elle se concentrait sur le silence, et sur l'odeur apaisante des fleurs. Cela la relaxait tellement, qu'elle aurait voulu rester là toute la nuit. Malheureusement, elle réalisa que le jour arriverait bientôt à son terme, et qu'il lui faudrait rentrer. Elle décida cependant de profiter des derniers rayons de soleil qui illuminaient le paysage, et retourna à sa rêverie.

Cependant, des bruits inhabituels l'arrachèrent de sa torpeur. En tendant l'oreille, elle perçut des gémissements ; ils semblaient se diriger vers elle. Curieuse de nature, elle se leva, et s'aperçut que le bruit provenait de derrière un des buissons de l'allée centrale du parc.

« C'est un animal, se dit-elle »

En effet, en écartant prudemment les branches, elle vit, recrovillé sur lui-même, un petit chien, visiblement un chiot, apeuré, et qui semblait perdu. Lorsqu'il la vit, il s'arrêta de gémir. Elle eut un sursaut au cœur lorsqu'elle vit cette petite boule de poil si mignonne, et si fragile. Elle s'approcha doucement de lui, pour ne pas l'effrayer davantage, et étendit la main vers son pelage brun. Le petit animal se roula encore plus sur lui-même, mais le contact de la main de Serenity sembla le rassurer. Il leva son museau vers elle, et, à la vue de la jeune fille, il sentit qu'il pouvait lui faire confiance.

Serenity le prit alors dans ses bras, se demandant d'où pouvait venir cette adorable petite bête. Puis elle le déposa à terre, voyant qu'il n'avait pas l'intention de s'échapper.

« Tu n'as pas de collier, murmura-t-elle... Si ce sont des gens qui t'ont abandonné, ils sont immondes ! s'insurgea-t-elle.

Le chiot, quand à lui, ne partageait aucunement les interrogations de la jeune fille, mais semblait s'intéresser au bas de sa jupe, qu'il avait commencé à mordiller par jeu.

« Hé ! s'exclama t-elle »

Elle se mit à jouer avec le petit animal, lui lançant quelques branches mortes qu'il s'empressait de lui rapporter. Mais bientôt, elle en vint à se poser des questions.

« Que vais-je faire de toi, se demanda-t-elle tout haut. Je voudrais tant que tu viennes avec moi, mais Maman et Joey risquent de ne pas être d'accord...et en même temps, je n'ai pas le cœur de te laisser ici, tout seul.

Pour toute réponse, elle eut un « ouaf ». Elle soupira, et reposa le chiot sur le sol, qui semblait s'être attaché à elle.

Mais avant que Serenity ne puisse pousser sa réflexion plus loin, le petit chien recommença à gémir, et se coucha sur le sol, les oreilles baissées.

« Qu'est ce qui se passe ? se demanda Serenity, inquiète.

Evidemment, elle n'eut pas de réponse de la part du chiot, mais elle ne tarda pas à l'avoir : des bruits de pas ; quelqu'un approchait. La jeune fille sentit son coeur se serrer : le parc était désert, et elle n'avait pour seule compagnie qu'un chiot innocent...

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« Sale journée, pensa Kaiba. Comme si je n'avais que ça à faire...chercher un chien... »

Une heure maintenant qu'il ratissait la ville, et pas de trace du Yorkshire de Mokuba. Une heure qu'il répétait le même nom.

« Vulcain ! » appela-t-il une énième fois, en vain.

Inutile d'ailleurs, puisque le chiot ne connaissait pas son nom..

« Stupide animal, ragea-t-il. Mokuba, tu me revaudras ça...»

Alors qu'il semblait sur le point de renoncer – « Un avis de recherche et une récompense auraient été tout aussi simples et m'auraient fait perdre moins de temps » - Kaiba distingua des bruits non loin de lui, en provenance du parc.

Le soleil émettait encore quelques rayons agréables qui parvenaient à percer la légère brume qui s'était emparée du paysage.

Il s'approcha rapidement, désirant en finir au plus vite. Peut-être la personne qui se trouvait là avait aperçue un chiot à la robe marron – et coûtant plus de cent mille yens -.

Il ne s'imaginait pas en tout cas retrouver le chiot de Mokuba.

Et pourtant, il eut la surprise de constater qu'il était là, en bonne santé – quoique apeuré -, et en compagnie d'une personne dont il se serait bien passé de rencontrer.

Serenity, toujours anxieuse à cause de la réaction du petit animal, attendait que l'inconnu émerge de la brume. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle s'aperçut qu'elle faisait face au grand Seto Kaiba en personne. Cela la rassura quelque peu car ce n'était pas une personne complètement inconnue, mais elle eut un sursaut d'appréhension lorsqu'elle croisa le regard glacé du jeune homme.

Celui-ci fixa le chien durement, puis reporta son regard vers la jeune fille.

« La sœur de Wheeler, se dit-il... »

Mauvaise, mauvaise, très mauvaise journée...

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(1) Environ 800 euros selon mes sources


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Et voilà pour le chapitre 5 ! Je sais, j'avais dit que ce chapitre, serait la "concrétisation" mais bon, j'ai coupé au plus mauvais moment, histoire de vous faire enrager un peu lol !

Le chapitre 6 sera peut-être un peu long à venir, parce que j'ai pas mal de devoirs sur les 2 prochaines semaines. Mais je vais essayer de l'écrire le plus vite possible...sans le bâcler évidemment !

Sinon, j'ai dédicacé ce chapitre à Angel, car c'est elle qui m'a donné l'idée de l'histoire avec le petit chien, et je trouve que c'était un très bon prétexte pour amorcer la rencontre de Serenity et Kaiba

Voila, en espérant que ça vous ait plus, je vous embrasse tous !