Bonjour tout le monde ! Voici le chapitre 10 de " Chanson d'un soir" ! Je n'ai malheureusement pas le temps de faire les RAR ce soir mais j'ai remarqué que certains d'entre vous avaient été déçus qu'il n'y ait pas de baiser entre Seto et Serenity... Patience ! Vous savez bien que notre Seto est très réticent quand il s'agit de faire des sentiments...En attendant, je préfère continuer de torturer ce pauvre Seto...

Remerciements à : Ocean's Angel, Lollypop, Luna Dream, guess who like s to dream, Golden Sun 17, Luinil Azuretoile, Lana808, Syt, Daffy la ouf, SuperWuwu, Ryana-Chan, vendred13, Mitsumi, yami, Tanakacchi et Sandelana pour leurs encouragements (encore une fois, j'espère que je n'ai oublié personne :S)

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Chanson d'un soir :

Chapitre 10 : Ça a commencé…


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Kaiba avait à peine quitté le stade que Joey se précipita sur sa sœur.

- Serenity…ça va ? demanda-t-il, inquiet. S'il t'a fait du mal, il va payer crois-moi….

La jeune fille resta silencieuse, encore choquée par son propre geste quelques instants plus tôt. Elle semblait ne pas avoir entendu son frère. Elle semblait d'ailleurs ne rien entendre. Depuis le moment où elle avait dit à Kaiba tout ce qu'elle avait sur le cœur, elle était restée immobile, retenant son souffle. Elle avait osé affronter son regard, certes pas longtemps, mais suffisamment pour voir qu'elle l'avait blessé. Oui, c'était une honte, chose inconcevable venant de Kaiba, qu'elle avait lu dans ses yeux.

« Jamais il ne doit avoir été humilié de cette façon » pensa Serenity.

Puis le jeune homme était parti sans rien dire, mais c'était plus une fuite qu'un véritable départ.

Serenity commença à avoir des remords. Elle tenta pourtant de se convaincre qu'elle avait eu de bonnes raisons de le frapper ; il avait été si abominable avec elle. Jamais, elle n'avait rencontré une personne si désagréable, si abjecte. Il méritait cela. Il lui avait fait mal moralement et physiquement. Et pourtant, elle regrettait…

- Non Joey, répondit-elle enfin, sortant de sa torpeur. Je vais bien.

- Il ne paie rien pour attendre celui-là ! grogna Joey.

- Joli coup Serenity, dit Mai, admirative. Il faut un sacré cran pour défier le « maître », ajouta-t-elle, une pointe de sarcasme sur le dernier mot.

- Il a eu peur de moi, lança Joey.

- Peur ? répéta Tea. Si c'est vraiment le cas, alors Kaiba a fait preuve d'un courage exemplaire, acheva-t-elle, en étouffant un rire.

Joey lui lança un regard noir.

- Pourquoi Kaiba s'est-il comporté de la sorte ? demanda Yami.

- Quelle question Yami ! dit Joey. Tu sais comment est ce snob. Il faut toujours qu'il sème le trouble parmi nous. Mais il a trouvé plus fort que lui. Pas vrai Serenity ?

La jeune fille sourit malgré elle.

- Je voudrais que nous rentrions et que nous oubliions ce qui s'est passé ce soir, dit-elle.

- Je crois que c'est ce que nous avons de mieux à faire, approuva Mai.

- Ouais, ne laissons pas Kaiba nous gâcher cette…euh… merveilleuse soirée, ajouta Duke.

- Serenity tu m'accordes une danse ? demanda précipitamment Tristan.

Duke le foudroya du regard tandis que Joey intervint :

- Non, mais ça va pas ! Vous n'avez pas écouté ce que je vous ai dit ou quoi ?

- Dit quoi ? interrogea Serenity.

- Euh…rien de très important p'tite sœur, dit Joey, l'air gêné.

- Ah..bien. De toute façon, je vais téléphoner à Maman pour qu'elle vienne me chercher…

- Déjà ? s'écrièrent Joey, Duke et Tristan en même temps.

La jeune fille confirma d'un signe de tête.

- Je suis…épuisée, mentit-elle.

En réalité, elle n'avait plus le cœur à retourner s'amuser après ce qui s'était passé. Kaiba l'avait troublée à un point qu'elle n'arriverait plus à le sortir de son esprit de toute la soirée. Elle aspirait à aller se coucher, non pas pour dormir, mais pour réfléchir à tout ça, au calme.

- Ce n'est pas cette histoire avec Kaiba qui t'a contrariée au moins ? demanda Joey, suspicieux.

Serenity fit un effort pour paraître naturelle.

- Non Joey. Ne t'inquiète pas, tout va bien. C'est juste que… avoir chanté tout à l'heure m'a vraiment fatiguée…et avec tout le stress…

- Nous comprenons, fit Mai, venant au secours de la jeune fille. Et pour toi, la semaine a dû être longue entre toutes ces répétitions et tes études qui plus est.

Serenity inclina la tête.

- Bon…très bien , dit Joey. Puis il se tourna vers les autres : Et vous, vous restez encore un peu ?

- Bien sûr, dit Tea d'un air enjoué, en faisant un clin d'œil à Yami.

- Je crois que je vais rester encore un peu moi aussi, histoire de pouvoir danser avec toi, ajouta Mai, ce qui fit rougir Joey.

Quant à eux, Duke et Tristan n'avaient plus aucune raison de rester, puisqu'ils étaient uniquement venus pour Serenity.

Mme Wheeler arriva bientôt suite à l'appel de sa fille. Joey avait insisté pour rester avec sa sœur, dehors, à attendre.

- Je ne tiens pas à ce que l'on vienne t'importuner encore…

- Joey…quand arrêteras-tu de te faire autant de souci pour moi ? avait demandé Serenity, dans une sorte de résignation.

- Jamais, avait répondu celui-ci en souriant.

La jeune fille n'avait pas insisté. Après avoir embrassé son frère, elle monta dans le véhicule où on l'attendait. Arrivée chez elle, elle se précipita dans sa chambre après avoir souhaité bonne nuit à sa mère. Elle se déshabilla et enfila un vieux débardeur, et un bas de pyjama, et se coucha.

Elle ferma les yeux, essayant de se rappeler le parfum du jeune homme qu'elle avait senti si près d'elle. Il l'avait touchée, en ayant posé une main sur sa joue pour essuyer ses larmes de douleur. Le contact avait été bref, mais si intense, et elle aurait voulu qu'il ne se brise jamais. Elle resta allongée, à rêver éveillée. Ainsi Kaiba l'avait entendue chanter dans le parc, et il avait été touché, elle en aurait mis sa main à couper.

La jeune fille avait ressenti cette froideur dans les paroles de Kaiba, et pourtant, elle avait eu l'impression qu'il se forçait à lui parler ainsi. Cela ne l'avait pas empêchée d'être blessée, et elle avait perdu son sang-froid. Elle l'avait frappé.

Elle avait du mal à comprendre son geste. Et surtout, elle savait qu'il ne laisserait pas passer ça. Pourtant, cela semblait ne pas l'inquiéter. Quelque chose en elle lui disait que Kaiba lui pardonnerait vite.

Serenity s'endormit bientôt, et plongea dans ses rêves dans lesquelles elle apercevait Seto Kaiba, l'homme qui la troublait autant.

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Pendant ce temps :

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Une limousine s'arrêta devant l'entrée d'une luxueuse propriété, et un jeune homme en sortit. Avant de refermer la porte, il prévint :

- N'oubliez pas ce que je vous ai dit : dans une heure, vous allez chercher Mokuba !

- Bien, Monsieur Kaiba.

Puis Seto entra le code d'accès qui protégeait son manoir, les grilles s'ouvrirent, et il y pénétra. Le jeune homme poussa ensuite la porte d'entrée de sa demeure. Il était revenu seul de la fête, préférant laisser Mokuba s'amuser :

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Flash Back :

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Kaiba fit rapidement demi-tour vers le gymnase. Il voulait s'éloigner le plus possible de cette humiliation dont il avait été victime. Trop pressé de quitter les lieux, il avertit précipitamment Mokuba de son départ.

- Déjà ? interrogea Mokuba, qui était en train de livrer un Duel de cartes sur table.

- Je ne t'avais promis qu'une heure, souviens-toi. Il est plus que temps pour nous de partir !

- Mais Seto… Il est trop tôt ! Je veux rester moi ! Je m'amuse tellement !

Kaiba ne se sentait pas d'humeur à discuter. Tout ce qu'il voulait était de rentrer chez lui, point. Après un silence, il abdiqua donc :

- Très bien. J'enverrai Roland te chercher.

- Merci grand frère !

- …

- Seto ? demanda Mokuba, soudainement intrigué. Qu'est-ce que tu as fait à ta joue ? Elle est toute rouge !

Instinctivement le jeune homme porta sa main sur son visage, à l'endroit où Serenity l'avait frappé.

- Un coup de chaud, sûrement, marmonna-t-il.

Cette réponse sembla satisfaire Mokuba.

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Fin du Flash-Back.

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Kaiba était donc rentré seul, seul avec ses tourments. Il n'y avait personne dans la grande bâtisse. Ses domestiques avaient tous fini leur travail, et logeaient dans un pavillon voisin. A peine avait-il passé le seuil du manoir, qu'un aboiement répété se fit entendre.

« Stupide chiot ! »

Il alluma la lumière et referma la porte derrière lui. Vulcain continua d'aboyer jusqu'à ce que Seto ouvre la porte du sous-sol dans lequel le chien avait été enfermé. Le jeune homme le foudroya du regard. Dès qu'il vit son imposant maître, l'animal se tut et se coucha à ses pieds. Kaiba savait qu'il avait peur de lui depuis le tout premier jour, mais la petite bête était très maligne et faisait souvent des bêtises.

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Flash back :

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- MOKUBA ! JE T'AI DIT CENT FOIS D'ENFERMER CE STUPIDE CHIOT DANS LE VESTIBULE ! REGARDE CE QU'IL A FAIT !

Seto avait hurlé. Il venait de pousser la porte de son bureau au manoir, qui était déjà entrouverte. Rien que ça lui avait mis la puce à l'oreille. Et sa crainte s'était confirmée lorsqu'il avait pénétré dans la pièce. A l'intérieur, tout avait été mis sens dessus dessous. Des livres et des dizaines de feuilles avaient été éparpillés sur le sol. Il ne restait presque plus rien sur la table de travail de Seto, hormis un téléphone et une lampe qui avait échappé au « massacre ». Des bibelots et autres objets s'étaient brisés au contact du sol. Fort heureusement, Seto avait eu la bonne idée de ne pas laisser son ordinateur portable, avec tout son travail dans le disque dur, dans son bureau.

- Que se passe t… commença Mokuba en pénétrant dans la pièce.

Il s'arrêta net en constatant les dégâts.

- Oh !

- Oh ! C'est tout ce que tu trouves à dire ? gronda Seto. Ta sale bête va le payer cher, crois-moi ! menaça-t-il.

- Mais Seto… ce n'est peut-être pas lui… dit Mokuba, d'une toute petite voix. C'est…c'est peut-être le vent !

Les yeux de Kaiba lancèrent des éclairs. Le petit garçon sut qu'il était allé trop loin.

- LE VENT ! hurla Seto. MOKUBA, TU TE FICHES DE MOI ?

L'intéressé baissa les yeux, sachant très bien ce qu'il en était. Kaiba se dirigea alors au pied de son bureau, enjambant tous ses dossiers qui jonchaient le sol, et désigna une petite flaque.

- Et ça aussi, c'est le vent peut-être ? demanda Seto avec plus de calme, mais non sans sarcasme.

Le chiot s'était oublié sur la moquette !

- Seto… Vulcain est petit, balbutia Mokuba. Il ne l'a pas fait exprès… il… voulait juste jouer.

- ET BIEN DANS CE CAS, IL IRA JOUER DANS LA RUE ! s'écria Kaiba, hors de lui. JE N'EN VEUX PLUS ICI !

- Non, grand frère… s'il te plaît, implora le petit garçon, les larmes aux yeux.

Le jeune homme ne voulait pas céder. Il revint en direction de son petit frère, et était sur le point de passer le pas de la porte, bien déterminé à rester impassible.

- Seto… continua Mokuba, en allant vers son frère. Il ne le refera plus, je te le promets…

Kaiba fronça les sourcils devant les supplications de son frère, mais il était encore sur le point d'abdiquer.

- A une condition, déclara t-il. Désormais cet animal dormira au sous-sol !

- Mais…

- Tu veux que cette bestiole reste ici, oui ou non ?

Mokuba poussa un soupir et fit un signe affirmatif de la tête.

- Très bien…dit le petit garçon. Il ne t'importunera plus. C'est promis !

- J'espère bien, car c'est sa dernière chance !

Mokuba se précipita hors de la pièce pour aller chercher son chien, mais la voix autoritaire de Seto l' empêcha d'aller plus loin que le seuil de la porte :

- MOKUBA !

Il revint la tête basse.

- Tu n'aurais pas oublié quelque chose ? reprit Seto, en croisant les bras. Souviens-toi, tu as dit que tu endosserais toute responsabilité !

Mokuba poussa un soupir et inclina la tête, résigné.

- La serpillière et les produits ménagers sont dans la buanderie. Et je te préviens : aucune aide de la part des domestiques, je vais y veiller personnellement ! Tu sais ce qu'il te reste à faire… acheva le jeune homme, en quittant la pièce.

Le petit garçon soupira longuement. Il allait apprendre le sens du mot « responsabilité ».

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Fin du Flash back

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Désormais, le chien avait élu domicile à la cave et Seto ne s'en portait pas plus mal, mis à part les aboiements incessants qu'il pouvait entendre la nuit. Le jeune homme ordonna à Vulcain de se taire et de retourner dans la cave, ce que le chiot exécuta, les oreilles basses. Puis Seto referma violemment la porte du sous-sol, excédé, et gravit les escaliers qui menaient à sa chambre. Il n'avait aucune envie de travailler. Tout ce qu'il voulait était de se coucher afin d'oublier les événements de la soirée.

Lui-même ne savait pas ce qui lui avait pris de se comporter de la sorte avec la jeune fille. Il était perdu, il ne savait plus que penser. Des idées toutes aussi farfelues les unes que les autres lui envahissaient l'esprit, ce qui l'empêchait de raisonner convenablement. Et lorsqu'il s'était retrouvé avec Serenity, le contact qu'il avait apprécié de ses doigts sur son visage lui avait fait battre le cœur à tout rompre.

« Je dois me sortir cette fille de la tête ! »

« Trop tard Seto… Trop tard… »

Kaiba pénétra dans sa chambre, sobrement décorée, et sans allumer la lumière. Un bleu uni tapissait les murs, et il n'y avait pour meubles qu'un grand lit, une armoire et une petite table de nuit sur laquelle était posés une lampe et un réveil. Deux fauteuils étaient également disposés dans un coin de la pièce. Une porte fenêtre, à demi cachée par des rideaux de même ton que la tapisserie, donnait accès sur un balcon.

Le jeune homme ôta la veste de son smoking, puis poussa la porte de la salle de bain, directement accessible depuis sa chambre. Il se passa de l'eau sur le visage, espérant que cela lui fasse reprendre ses esprits, et aussi pour soulager la marque rouge qu'avait laissé la main de Serenity sur sa joue.

" Wheeler... Elle paiera..."

Il revint ensuite dans sa chambre et s'arrêta net sur place. Quelque chose lui disait qu'il n'était pas seul dans la pièce.

- Qui est là ? interrogea-t-il, froidement.

Une forme émergea alors de l'ombre.

- Bonsoir Kaiba…

Seto activa alors l'interrupteur sur le mur. Devant lui se tenait une jeune femme à la peau bronzée. Elle releva alors le voile qui lui recouvrait la tête.

- Tu es aussi intuitif que ne l'était ton ancêtre…dit-elle.

- Shizu… marmonna Kaiba, incrédule. Qu'est-ce tu fais là ? demanda-t-il d'une voix très antipathique.

- Je voudrais te parler.

- Comment es-tu entrée ? interrogea le jeune homme, ignorant ses paroles. Non, laisse moi deviner ce que tu vas me répondre. Tu as fait ça par magie, n'est-ce pas ? ajouta-t-il d'une voix sarcastique.

- En quelque sorte, acquiesça l'égyptienne.

- Je vois que ton état mental ne s'est toujours pas amélioré, fit Seto d'une voix méprisante.

- Il ne s'agit pas de moi, répondit-elle calmement, indifférente à l'insulte. Mais de toi.

Kaiba resta silencieux un moment. Puis il se dirigea vers la porte de sa chambre et l'ouvrit :

- Je n'ai absolument rien à te dire, maintenant sors d'ici ! Estime-toi heureuse que je ne porte pas plainte pour effraction.

- Je n'ai pas l'intention de m'en aller, dit Shizu. Pas avant que je ne t'ais averti de ta destinée.

Kaiba la toisa d'un air dédaigneux, puis se mit à rire moqueusement.

- Tu n'as pas changé de refrain depuis BatailleVille à ce que je vois, dit-il, un sourire mesquin aux lèvres.

- Tes sarcasmes ne m'atteignent pas Kaiba. Je me doutais que tu réagirais de cette manière.

La jeune femme prit place dans un des fauteuils.

- Je ne t'ai pas permis de… commença Seto

- Que comptes-tu faire Kaiba ? coupa Shizu. Me faire sortir d'ici par la force ? Il t'en coûterait bien plus que de m'écouter.

- Tu me menaces maintenant ?

Elle secoua la tête.

- Non. Je tiens à te mettre en garde. Je tiens à ce que tu saches ce que te réservent les prochains jours, voire les prochaines semaines.

- C'est gentil à toi Shizu de t'être déplacée, dit Seto sarcastiquement, mais j'ai bien peur que tu ne sois venue pour rien, comme à ton habitude. Je contrôle parfaitement mon futur.

- En es-tu vraiment sûr ?

Kaiba ne répondit pas. Les doutes l'assaillirent. Il n'était plus sûr de lui, à cause d'elle. Mais il se refusait à l'admettre. Il avait toujours été sûr, et ce n'était certainement pas maintenant qu'il perdrait sa confiance en lui. Et pourtant…

- Le doute se lit sur ton visage, remarqua Shizu en souriant. Et je sais pourquoi.

- Tu ne sais absolument rien ! s'emporta Seto. Même après avoir perdu ce stupide objet qui te donnait de soi-disant pouvoirs, tu continues de croire que tu possèdes la capacité de voir l'avenir. Tu es folle !

- En cet instant, le plus fou de nous deux n'est certainement pas moi Kaiba. Tu sais très bien de quoi je veux parler.

- Détrompe-toi, j'ai du mal à suivre le fond de ta pensée. Sans doute parce qu'elle n'a aucun sens !

Puis Seto se dirigea vers le seuil de sa chambre.

- Puisque tu refuses de quitter ma maison, c'est moi qui vais la quitter, déclara-t-il.

Le jeune homme s'élança alors dans le couloir, mais avant qu'il n'ait pu faire un pas, Shizu s'était levée de son fauteuil :

- Tu l'aimes, Kaiba ! dit-elle.

Il se figea sur place. Un silence s'installa entre eux. Shizu regardait Kaiba d'un air déterminé, tandis que Seto restait immobile, lui tournant le dos. Puis, au bout d'un moment, il déclara, sans se retourner :

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Bien sûr que si, répondit Shizu.

- Tu es encore plus atteinte que je ne le pensais ! fit Seto, se décidant à lui faire face.

La jeune femme fit comme si elle n'avait rien entendu.

- Tout s'est mis en marche le jour où tu l'as rencontrée. Le jour où elle t'a supplié de faire atterrir le dirigeable où se déroulaient les finales du Tournoi de BatailleVille.

Le sang de Seto se glaça au souvenir, un an et demi plus tôt.

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Flash back :

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A l'issue de la première demi-finale du tournoi, Yami remporta le duel contre Bakura, qui se retrouva inconscient. La bande alla voir Kaiba dans sa cabine pour que celui-ci arrête le dirigeable afin de prodiguer des soins à Bakura.

- Vous voulez que j'arrête le dirigeable ? interrogea Seto.

- Bakura est blessé et inconscient ! expliqua Yugi.

- Tu pourrais l'arrêter temporairement, commença Tristan.

- Il doit aller à l'hôpital, acheva Joey.

- C'est hors de question ! décréta Kaiba.

Serenity intervint dans la conversation, timidement.

- S'il te plaît Kaiba, arrête le dirigeable. S'il n'a pas de traitement maintenant, il va…

Kaiba se tourna vers la jeune fille.

- Hmmm ?

Serenity baissa les yeux et rougit, alors que Tristan et Duke venaient à sa rescousse.

- Oui c'est vrai…commença Tristan

- Comment peux tu dire non à un si joli visage ? acheva Duke.

- Il n'avait qu'à prendre soin de lui. C'est son problème ! dit Seto.

Serenity inclina la tête, le suppliant de faire atterrir le Kaiba Craft 3 :

- Kaiba, la vie de quelqu'un est bien plus importante que ce stupide jeu de cartes !

- Elle a raison ! dit Duke.

- Bien dit ! renchérit Tristan.

Kaiba se leva alors de son fauteuil.

- Je ne ferai pas atterrir ce dirigeable, mais je possède à mon service les meilleurs médecins. Je vais les appeler pour qu'ils aillent à son chevet, déclara Seto, d'une voix neutre.

- Merci Kaiba ! dit Yugi.

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Fin du Flash back

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Shizu reprit, bien consciente du fait qu'elle avait réussi à ébranler le jeune homme :

- Elle t'a touché Seto ! Sinon pourquoi aurais-tu cédé à ses supplications ?

Kaiba sentit la fureur grandir en lui.

- Je n'ai pas cédé ! cria-t-il. J'ai simplement fait venir des médecins au chevet de Bakura.

- Mais l'aurais-tu fait sans l'intervention de Serenity ? demanda Shizu.

Le jeune homme resta silencieux un moment.

- Ca ne prouve absolument rien…

- Mon collier du Millenium m'avait avertie à l'époque qu'il se passerait quelque chose entre deux personnes à priori opposées. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait là d'un combat entre le Bien et le Mal, mais les sentiments que j'ai ressentis à travers ma vision…

- Tais toi !

- … étaient trop forts pour n'être que de la haine et une soif de pouvoir ! Il n'y a rien de plus fort que l'amour… acheva la jeune femme, ne tenant pas compte de l'interruption.

Seto bouillait de rage. Il n'avait aucun sentiment, du moins était-ce ce qu'il essayait de se persuader. Il revint dans la pièce, et s'avança vers la jeune égyptienne.

- Ton petit discours était très émouvant dit-il avec sarcasme. Dommage que tu te sois trompée de personne…

- Tu peux toujours continuer à nier Kaiba, cela ne changera rien à la réalité. Les rêves que tu fais sont là pour le prouver…

Seto se retint de se mordre la lèvre. Qu'avait-elle dit ?

« Comment peut-elle être au courant ? Ce…c'est impossible… »

- Avec l'ancienne magie de l'Egypte, rien n'est impossible, dit la jeune femme.

Kaiba écarquilla les yeux. Elle lisait dans ses pensées.

- Comment...fais-tu ça ? dit-il, d'un air rageur.

Shizu se contenta de sourire et se dirigea vers la sortie de la chambre pour s'arrêter sur le seuil.

- La magie, Kaiba… Elle existe… J'en suis affectée... Tout comme toi… Tout ceux qui sont restés sur le dirigeable sur lequel même étaient réunis les sept objets du Millenium ainsi que les trois cartes de Dieux égyptiens, ont acquis certains pouvoirs mystiques… Cette trop grande concentration de pouvoirs nous a tous affectés…

Puis, elle se retourna une dernière fois vers Seto :

- … D'où ta faculté à rêver de choses qui pourraient se produire dans la réalité, que tu le veuilles ou non, acheva-t-elle, avant de disparaître dans le couloir.

Seto resta quelques secondes sans réagir. Son visage était livide. Il se sentait tellement mal qu'il ne se demanda même pas comment Shizu avait pu quitter le manoir, sans posséder les codes de sécurité permettant d'ouvrir la porte d'entrée. Kaiba ne prit pas la peine de se déshabiller ; il se coucha tout habillé, épuisé par tant de lutte intérieure.

« Cette femme est folle… »

« Drôles de coïncidences tout de même, mon cher Seto. Il se trouve qu'elle connaît tes sentiments pour… »

« Je n'ai aucun sentiment pour personne ! Tout ça ne sont que des histoires à dormir debout ! Shizu voulait encore me parler de mon soi-disant passé, ces histoires de réincarnation ; qu'elle essaie de me convaincre, je ne prends pas ! »

« Pourtant, ce si gentil geste que tu as eu envers Serenity il y a un an et demi…. »

« Wheeler m'est complètement insignifiante ! »

« Ose me le jurer ! »

« Je… »

Silence. Il lui était impossible de jurer, ce serait mentir à lui-même.

Le jeune homme ferma les yeux et plongea une nouvelle fois dans les rêves qu'il essayait pourtant de s'interdire. Il ne put résister à l'appel de Serenity. Et alors qu'il glissait dans un doux sommeil, il retrouva la jeune fille. Il l'ignorait mais, elle, dans son lit, située à l'autre bout de la ville, rêvait de la même chose, en même temps.

Il n'y en aurait plus pour longtemps avant que leurs retrouvailles spirituelles ne se passent au-delà de leurs rêves.

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« Plus on aime, plus on souffre »


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Et voilà ! J'écris le chapitre 11 aussi rapidement que possible ! Merci à tous, je vous fais de gros bisous !

PS : Pour le Flash Back concernant la rencontre entre Kaiba et Serenity, il s'agit de l'épisode 85 de la saison 2 " La colère des Dieux Egyptiens". Les dialogues que j'ai retranscris ici ne sont pas exactement les mêmes ; je me suis aidé d'un site et de ma mémoire pour réécrire ce passage...