Bonjour ! Je suis désolée de vous avoir fait attendre, mais j'ai eu du travail ces derniers jours et je n'ai pu m'occuper que de ma petite fic sur Harry Potter. Mais bon, ce chapitre est assez long, j'espère que vous me pardonnez !

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Chanson d'un soir

Chapitre 11 : Au Fond de nos Yeux


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Quelques jours plus tard…

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Deux semaines après la fin de la fête du Printemps, la vie de Serenity avait repris son cours. Elle avait eu le droit à des félicitations de tous les gens qu'elle côtoyait chaque jour, ce qui lui avait fait énormément plaisir. Joey, quant à lui, était tout fier de répéter à qui voulait l'entendre, même si à présent tout Domino était au courant, que sa sœur avait chanté devant des centaines de personnes.

La jeune fille avait fini par s'accoutumer à ses étranges rêves. C'était toujours la même chose qui se reproduisait chaque nuit, et il semblait que cela faisait maintenant entièrement partie d'elle. C'était son jardin secret ; et le fait de ne plus avoir eu affaire à Kaiba après l'incident de la soirée l'avait beaucoup aidée.

Mais cela ne l'empêchait pas de lancer des coups d'œil furtifs autour d'elle à chaque fois qu'elle marchait dans la rue ; lorsque Mokuba quittait le collège, Serenity espérait secrètement que le jeune homme vienne chercher son frère, comme il l'avait déjà fait. Mais Seto ne venait plus ; d'ordinaire si populaire, personne n'avait plus de nouvelles du jeune Président. Certains disaient qu'il préparait un nouveau tournoi, terré dans son bureau toute la journée.

6h45. La sonnerie du réveil résonna dans les oreilles de Yugi, qui se leva péniblement en s'étirant.

- Yami, bailla-t-il, s'adressant à son double assis sur le lit, tu ne pourrais pas prendre ma place rien qu'une journée au collège ?

- Je préfère encore me réfugier dans le puzzle, répondit l'esprit en souriant.

- Question idiote…marmonna Yugi..

Il s'habilla et prit un rapide petit déjeuner, alors que son grand père ouvrait la boutique de jouets, et partit en direction du collège.

- Quelque chose te tracasse Yugi ? demanda mentalement l'esprit.

- Oui, mais c'est sûrement idiot…répondit ce dernier par télépathie.

- Je ressens la même chose que toi, coupa Yami. Quelque chose approche…

- Oui… il va se passer quelque chose dans très peu de temps, et j'ai l'impression que ce ne sera pas sans problème…

- Tea à Yugi ?

Le garçon émergea de sa conversation mentale, et s'aperçut qu'il n'était plus seul. Tea l'avait rejoint et elle marchait à présent à ses côtés.

- Bonjour Tea, sourit Yami. Je suis désolé, je parlais à Yami…

Aussitôt le visage de la jeune fille se fit plus curieux.

- Yami ? répéta-t-elle. Comment va-t-il ? Tu lui as dit que j'avais adoré aller à la fête du Printemps avec lui ?

- Inutile que je le lui dise ; il t'a entendue et il te remercie, répondit Yugi.

« J'ai passé une excellente soirée avec toi Tea… »

Ce que Yugi s'empressa de répéter à son amie.

- Et il dit qu'il a passé une excellente soirée avec toi !

La curiosité de Tea se transforma en joie, et cela la mit de très bonne humeur.

Les deux amis arrivèrent au collège, où ils retrouvèrent Joey, Serenity, Tristan et Duke. Le blond avait apporté son jeu de Duel de monstres, et arborait fièrement devant tout le monde son Dragon Noir aux Yeux Rouges, sous le regard admiratif de sa sœur et ceux déconcertés de Tristan et Duke.

- Oh, je vois que notre ami Joey essaie encore de s'attirer des admirateurs… déclara Tea.

- Je dirais plutôt des admiratrices… corrigea Serenity, en rigolant.

- Je t'ai entendue p'tite sœur !

Joey revint vers le groupe, l'air déterminé.

- Hey Yugi ! Comment ça va ?

- Bien Joey, je te remercie, répondit Yugi. Pourquoi as-tu apporté ton deck ici ?

- Pour défier Kaiba, déclara le blond, pompeusement.

Tous haussèrent les sourcils

- Tu veux dire Mokuba Kaiba ? demanda Yugi.

- Nan, pas lui, mais son arrogant de frère !

- Mais enfin Joey ! Kaiba ne vient plus au collège depuis des lustres !

Le blond sourit mesquinement.

- Pas aujourd'hui Yugi… Il y a une rencontre parents-professeurs cet après midi pour les première année. Et comme Mokuba est en première année, Kaiba sera obligé de venir, en tant que tuteur, et là je le provoquerai en duel !

- Et tu perdras, acheva Tea, en secouant la tête.

- Pas cette fois ! s'écria Joey. Je gagnerai ; je vais lui faire payer d'avoir importuné Serenity l'autre jour.

La jeune fille aux cheveux auburns s'avança vers son frère.

- Joey, je t'ai déjà dit que ce n'était pas grave… dit-elle timidement, le simple fait de se souvenir cet incident la mettant mal à l'aise.

- C'est grave ! coupa le blond. Et je ne lui ferai pas de quartier !

- Joey… murmura Serenity.

Un court silence s'en suivit. A chaque fois que le nom de Kaiba était évoqué, cela jetait un froid dans la conversation.

- Ecoute Joey, reprit Yugi. C'est idiot. Cet incident a eu lieu il y a deux semaines ; je parie que Kaiba l'a oublié… Ne va pas chercher les ennuis, laisse-les là où ils sont !

- Non, Yugi, Joey a raison, intervint Tristan. Kaiba n'avait pas à s'en prendre à Serenity…

Même si Duke se contenta d'observer la situation sans prendre part à la conversation, il partageait l'avis de Tristan. Leur amie, dont ils espéraient chacun tant faire fondre le cœur, avait été en contact avec Kaiba. Quelque part, il y avait une rivalité entre eux et le jeune président de la Kaiba Corp. Ce dernier avait tout pour plaire : de l'argent, un corps musclé qui faisait craquer n'importe quel fille, du charisme et de la présence. Tristan et Duke n'étaient pas idiots et si Kaiba n'avait pas été si froid et distant, ils auraient facilement pu s'imaginer que Serenity tombe sous son charme. Ce dont ils étaient loin de se douter…

- Enfin un peu de soutien ! dit Joey.

Mokuba apparut alors dans la cour du collège. Joey se précipita vers lui, et le reste du groupe le suivit .

- Hé Mokuba ! interpella le blond.

Le jeune garçon se retourna.

- Joey ? Qu'est-ce que tu veux ?

- Dis à ton frère que je le défie en duel, annonça Joey. Aujourd'hui même !

Mokuba fit les yeux ronds, et jeta un coup d'œil rapide vers le reste de la bande, restée en arrière.

- Désolé Joey, mais Seto n'est pas d'humeur à se battre en duel…

- Quoi ? Il a peur c'est ça ! fit Joey, triomphant.

Mokuba haussa les épaules et soupira. Son visage était inquiet et mélancolique, ce n'était plus le garçon éveillé et vif que Yugi avait l'habitude de voir, aussi ce dernier s'avança vers lui.

- Quelque chose ne va pas Mokuba ? demanda-t-il.

Le petit frère de Kaiba fit un signe affirmatif de la tête.

- Je ne sais pas ce qui se passe, dit-il, l'air battu. Seto n'est plus lui-même ces temps-ci…

- C'est-à-dire ? insista Yugi, intrigué.

- Il ne fait plus rien, dit Mokuba. Il est devenu distant…

- Comme s'il ne l'était pas déjà, marmonna Joey à sa sœur.

- … et il s'enferme dans son bureau lorsqu'il rentre du travail, continua le garçon. Il refuse qu'on le dérange, même moi ; il n'assiste plus aux repas… Il ne me parle même plus…

Des larmes commencèrent à embuer les yeux de Mokuba. Yugi fut stupéfait. Kaiba n'était pas, certes, bavard, mais il le savait très proche de son petit frère et très attentif à son bien-être.

- Je lui ai demandé pourtant ce qui ne va pas, poursuivit Mokuba, mais il ne veut pas me répondre…

- Je suis sûre qu'il a une bonne raison, le rassura Tea.

- Au point de ne même plus vouloir me parler ? sanglota le petit garçon.

Tea resta silencieuse.

- Et depuis quand Kaiba est-il dans cet état ? demanda Yugi.

- Deux semaines…répondit Mokuba, se calmant un peu. Quand je suis rentré de la Fête du Printemps, Seto était parti se coucher, et le lendemain, il ne m'a même pas adressé la parole. J'ai cru que ce n'était qu'une passade au début, mais il a continué à s'acharner dans son travail et…

Sa voix s'éteignit.

- Je dois y aller maintenant, reprit Mokuba. Il faut que j'explique aux professeurs que Seto ne viendra pas à la réunion…

Il s'éloigna.

- Pauvre Mokuba ! dit Tea.

- Tu parles ! C'est encore une des sautes d'humeur de son frère… dit Joey. Il ne devrait pas se mettre dans un état pareil !

- Et toi, répliqua Tea, comment tu réagirais si Serenity ne voulait plus te parler ? Ca ne te ferait pas de la peine ?

- Ce n'est pas la même chose ! Ca n'arrivera jamais ! protesta Joey.

- Bien sûr que si ! Tout comme toi et Serenity, Kaiba et son frère sont comme les doigts de la main, et pourtant ils ne se parlent plus !

Alors que Tea et Joey continuaient de se chamailler, Yugi entra en contact avec son double.

- Le jour de la Fête du Printemps… murmura Yami. Quand avons-nous vu Kaiba pour la dernière fois ?

Yugi réfléchit.

- Et bien, il est parti juste après que Serenity l'ait frappé, mais je ne pense pas que cela l'ait affecté autant… Kaiba reste impassible dans tous les cas de situation…

Yami resta silencieux un moment.

- J'étais à ta place, dit-il. Maintenant je me souviens… j'ai vu son regard… il était ébranlé…

- Comment peux-tu dire ça sur un simple regard ? demanda Yugi.

- 5000 ans d'expérience… répondit Yami. En Egypte nos coutumes se fondaient beaucoup sur les expressions du regard, et non sur les mots. J'ai appris à déceler les émotions des autres sur leur visage, mais je dois dire que j'ai un peu perdu la main : je n'avais pas fait attention à ce détail auparavant…

- Si ce que tu dis est vrai, ça n'en a pas plus de sens, déclara Yugi. Pourquoi Kaiba aurait-il été aussi secoué par une simple gifle ?

- Peut-être parce que la gifle ne venait pas de n'importe qui…osa dire Yami.

- Qu'est ce que tu veux d… commença Yugi, avant de s'interrompre, comprenant à quoi faisait allusion son double égyptien.

Il n'en crut pas ses oreilles.

- Mais c'est impossible ! protesta Yugi. Kaiba et… Serenity ?

Yami approuva.

- C'est fort plausible Yugi. Rappelle-toi ce que j'ai ressenti à travers le collier de Shizu. Cette situation tumultueuse dont je t'ai parlé. Et rappelle-toi encore, lorsque tu as été trouver Kaiba à la KaibaCorp pour lui demander de nous soutenir à la Fête du Printemps…

- Il parlait tout seul…se souvint Yugi. Je l'ai entendu crier… Déjà alors, Seto n'était pas dans son état normal.

- Et il n'y a qu'une seule chose qui pourrait mettre Seto Kaiba dans un tel état, déclara Yami. L'amour. C'est quelque chose que même lui ne peut pas contrôler.

- Yami tu me laisses sceptique… dit Yugi. Admettons que tu dises vrai, pourquoi Shizu aurait-elle tenu à nous prévenir sur ce fait ?

- Quelque chose me dit que Shizu savait dès le début de qui il s'agissait, dit Yami. Je crois qu'elle avait mesuré l'ampleur de cette situation. Elle voulait nous mettre en garde… Les réunir tous les deux ne sera pas chose facile, si quelque chose ils ont à faire ensemble…

- Tout ça ne sont que des suppositions Yami, dit Yugi.

- Peut-être, partenaire… Seuls le temps et la patience nous le diront… En attendant, il vaudrait mieux ne rien dire à Joey ni aux autres…

- Oui…

Yugi abandonna la discussion avec son double. Personne n'avait remarqué son air absent, et Joey et Tea continuaient d'argumenter. Serenity souriait devant les mimiques de son frère, et ses cheveux flottaient dans le vent. La sonnerie retentit, annonçant le début des cours et mettant fin au petit débat entre Tea et Joey. Tous se dirigèrent vers leurs classes respectives, et Yugi observa rapidement Serenity.

« C'est vrai qu'elle serait parfaite pour Kaiba » pensa-t-il.

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L'après midi même

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Seto Kaiba était assis à son bureau, au sein de la Kaiba Corp. Sa table de travail était couverte de paperasses et de rendez-vous, tous annulés, des derniers jours. Il n'était pas d'humeur à recevoir. Chaque jour, depuis deux semaines, il se contentait de mettre à jour ses placements en bourse et de vérifier ses marchés ; il chargeait sa secrétaire de jouer les intermédiaires par téléphone entre ses clients et lui, prétextant qu'il n'avait pas le temps de s'en occuper.

Depuis cette fameuse soirée qu'il essayait en vain d'oublier en s'acharnant sur son travail, Seto ne sortait plus. Il avait annulé ses meetings ; ils ne voulait plus prendre le risque de s'offrir un déplacement en ville par peur de l'apercevoir elle ; il se contentait juste de trajets entre son domicile et sa société, en prenant bien le soin de garder son regard fixé ailleurs que sur la rue et le paysage.

Elle l'avait ensorcelé. Il ne voyait qu'elle tous les jours, dans sa tête ; toutes les nuits, dans ses rêves. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il ne voulait pas cela. Il s'était battu toute sa vie pour ne jamais éprouver le moindre sentiment, pour toujours rester de marbre et ces efforts semblaient sur le point d'être réduits à néant. Il se refusait à accepter ses sentiments. Pour lui c'était une honte.

Et être entré en contact avec la peau si délicate de la jeune fille l'avait tellement chamboulé. Il n'avait rien laissé paraître devant elle, mais il aurait tellement aimé recommencer…

« Non ! Non ! Et non ! Je dois me l'enlever de la tête ! »

C'était ce qu'il se répétait tous les jours, mais sans résultat.

Jusqu'à présent, il n'avait pas songé à l'amour, c'était inconcevable. Il ne pouvait pas l'aimer. Pas elle. Pas une Wheeler.

- M. Kaiba, annonça la secrétaire par interphone, votre frère est là. Je le fais entrer ?

- Dites-lui que je suis occupé, dit Seto.

- Il insiste, monsieur…

- Je vous ai dit de…commença Seto, mais fut interrompu par la voix de Mokuba à l'autre bout de la ligne.

- Seto ! Je ne partirai pas d'ici tant que tu ne m'auras pas laissé entrer ! Et j'ai tout mon temps !

- Mokuba, je t'ordonne de quitter immédiatement ce bâtiment ! gronda Kaiba.

- Sinon quoi ? Tu chargeras tes gardiens de me mettre à la porte ?

- MOKUBA SORS D'ICI ! C'EST UN ORDRE !

- NON ! hurla Mokuba encore plus fort. JE VEUX TE VOIR, GRAND FRERE ! JE VEUX QUE TU ME PARLES !

- C'EST CE QUE JE SUIS EN TRAIN DE FAIRE !

L'interphone semblait sur le point d'exploser devant autant de cris.

- NON ! JE VEUX QUE TU ME PARLES COMME AVANT, QUE TU T'OCCUPES DE MOI ET QUE TU ARRÊTES DE FAIRE COMME SI JE N'EXISTAIS PAS !

Kaiba sut qu'il ne servirait à rien de continuer.

- Très bien, abdiqua Seto, en soupirant longuement. Faites le entrer Miss Mori…

- B..bien, M. Kaiba, bégaya la secrétaire, secouée par cette violence verbale.

Une minute plus tard, Mokuba pénétra dans le bureau de son frère, furieux et attristé à la fois.

- Qu'est-ce que tu veux ? lança froidement Seto, toujours assis à son bureau.

- Retrouver mon frère, répondit Mokuba, en se calmant quelque peu.

- Ridicule, répliqua le jeune homme.

- Seto, pourquoi tu réagis comme ça ? Qu'est-ce que j'ai fait ?

- Tu n'as rien fait.

- Mais alors, pourquoi es-tu aussi froid ? Qu'est-ce qui s'est passé à la Fête ? demanda Mokuba.

Le jeune homme resta silencieux alors que Mokuba s'avançait vers lui.

- Seto… Je ne sais pas ce qui se passe… mais je voudrais que tout redevienne comme avant… si tu le veux bien…. Je…je suis triste de te voir comme ça grand frère… tu me laisses dans l'incompréhension…je voudrais tant savoir…

Kaiba sentit la culpabilité le gagner. Il avait été ignoble avec son frère ces deux dernières semaines. Il n'avait plus prêté attention à lui ; il l'avait délibérément évité, ne supportant même plus sa compagnie. En fait, il n'avait rien contre lui. Il avait laissé son frère parce qu'il ne voulait pas qu'il le voit faible ; il ne voulait pas que Mokuba ait une image négative de lui. Alors il l'avait évité, croyant que cela résoudrait les problèmes. Au contraire, ils avaient empiré.

Il venait juste de s'en apercevoir ; il s'était rendu compte à quel point il avait été égoïste, à quel point il l'avait rendu malheureux. Il était prêt à s'excuser.

- Mokuba, je suis désolé, dit-il dans un souffle.

Mais il lui faudrait mentir pour cela.

- Je n'ai pas voulu t'inquiéter au sujet de la société…commença-t-il.

- Comment ça Seto ?

- J'ai eu… des problèmes, continua le jeune homme. Un des clients m'a fait chanter. Il aurait possédé le tout nouveau modèle de nos disques de duels en exclusivité…

- Et ? interrogea Mokuba.

- J'ai réglé le problème, dit Seto, en espérant satisfaire les questions de Mokuba.

- Pourquoi tu ne m'en a pas parlé ? demanda le jeune garçon.

- Je ne voulais pas t'inquiéter, c'est tout.

- Si c'est réglé, pourquoi as-tu continué à te conduire de la sorte ?

- J'étais inquiet Mokuba. J'ai pensé que d'autres clients auraient pu avoir notre modèle…

Le jeune garçon observa son frère, sceptique, puis déclara :

- J'étais inquiet pour toi, grand frère. Je suis content que tu m'en aies parlé…

Kaiba se sentit mal à l'aise, pour une des rares fois de sa vie, mais sourit, alors que Mokuba se jetait dans ses bras.

- Et si nous allions nous balader ? proposa Mokuba. Cela fait si longtemps que nous n'avions pas été… et j'ai fini les cours plus tôt aujourd'hui..à cause des réunions parents- professeurs, tu n'as pas voulu venir…

Seto eut un sourire d'excuse mais préféra ne pas décliner la proposition ; néanmoins, il ne voulait pas sortir. Il ne voulait pas prendre le risque de la voir.

- Allez viens Seto… dit Mokuba en entraînant son frère par le bras.

- Petit frère, je ne sais pas si c'est…protesta Kaiba.

- Oh allez, viens, je voudrais te montrer ce qu'ils ont inauguré dans le parc.

« Non pas dans le parc ! C'est la première fois que je l'ai entendue… »

« Attention Seto, si tu refuses de le suivre, ton petit frère sera très déçu… Tu ne voudrais pas le décevoir encore une fois, n'est-ce-pas ?

« Non, mais… »

« Pas de « mais » Seto… De toute façon, tu ne la verras pas… Tu as une chance sur un million…. Depuis ce que tu lui as fait l'autre jour, je pense que son chihuahua de frère doit la suivre partout où elle va… »

« Tu as sûrement raison… »

Kaiba se sourit à lui-même. Non, il ne la verrait pas.

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Serenity marchait dans la rue, seule. Elle rentrait chez elle. Joey avait insisté pour la raccompagner, mais Tea et, étrangement Yugi, avaient réussi à le convaincre de la laisser souffler un peu. En effet, elle venait du collège. Les rencontres parents-professeurs se déroulaient en ce moment, mais on avait jugé que Serenity n'en avait pas vraiment besoin, compte tenu de ses excellents résultats. Par contre, pour Joey, c'était autre chose : sa mère en aurait certainement pour tout l'après midi à discuter du cas de son frère !

En fait la jeune fille avait très envie de faire un détour par le parc : la ville avait fait réaménager une partie du jardin pédestre, qui avait été fermée au public durant de longs mois. Elle était impatiente de découvrir ce qui y avait été fait, elle qui adorait la nature.

Serenity toucha bientôt son but. Il y avait du monde en ce début d'après midi ; des enfants jouaient entre eux dans l'herbe, sous le regard attentif de leurs parents. La jeune fille s'empressa de rejoindre la partie orientale du parc, là où avaient été réalisés les réaménagements. Et ce qu'elle vit l'émerveilla en tous points. Des fleurs de toute beauté et des arbres majestueux recouvraient la quasi-totalité de la surface ; dans ce magnifique jardin, on trouvait de larges allées qui laissaient aux promeneurs l'opportunité de se balader à leur guise. Enfin, au centre, une grande fontaine de marbre laissait couler de l'eau claire, scintillante au soleil de mai.

La jeune fille regarda alors les promeneurs ; ils semblaient tous ravis par le changement. Certains marchaient sous les chauds rayons ; d'autres s'étaient assis dans l'herbe, à l'ombre. Le regard de Serenity se posa alors sur une personne en particulier.

« Oh non…»

Seto Kaiba. Il était seul, son frère, mais cela Serenity l'ignorait, étant parti s'acheter une glace. La jeune fille voulut tourner les talons ; elle ne l'avait pas revu depuis l'incident de la Fête. Et elle savait bien que Kaiba n'avait pas apprécié la gifle qu'il avait reçue d'elle.

Serenity détourna son regard alors que le jeune homme l'apercevait. Il en fut tout retourné malgré lui.

« Non… Pas elle… »

« Très intéressant tout ça… »

« Une chance sur un million, hein ? »

« Ne sois pas si sarcastique Seto, c'est bien ce que tu voulais au fond de toi non ? »

Il préféra ne pas répondre à lui-même, connaissant très bien la réponse.

La jeune fille ne sut pas où se mettre ; elle marcha vers la fontaine en faisant mine d'être intéressée, espérant que Kaiba ne la suivrait pas. Ô qu'elle se trompait !

Seto était partagé entre l'envie de la voir de plus près et de l'humilier une fois de plus ; or, ces deux idées nécessitaient qu'il aille à sa rencontre.

Serenity sentit l'enivrante présence du jeune homme derrière elle ; elle s'efforça de rester concentrée à la contemplation de l'immense fontaine, mais elle entendit la voix glaciale de Kaiba dans son dos.

- Vraiment Wheeler, il faut toujours que je te trouve sur mon chemin…

La jeune fille se retourna brusquement, une lueur d'inquiétude dans les yeux. Il eut du mal à rester de marbre, face à la belle jeune fille devant lui. Pendant deux semaines, il avait réussi à l'éviter, et maintenant que Mokuba le forçait à sortir de son bureau, il fallait qu'il la voit.

- Kaiba, commença Serenity, timidement. Je... J'aimerais te dire que je suis désolée pour ce qui s'est passé l'autre...

- Silence, coupa Seto. Que tu sois désolée ou non, ça ne change rien. Tu n'aurais jamais dû porter la main sur moi !

Il la regarda dans sa gêne, la trouvant décidément adorable avec ses longs cheveux et ses yeux noisette pétillants de vie. Il éprouva l'irrésistible envie de la toucher encore, juste du bout des doigts. Juste pour se rappeler cette merveilleuse sensation.

Il s'avança vers elle, et Serenity soutint courageusement son regard.

- Kaiba, je suis désolée, je… je ne voulais vraiment pas…

- Jamais de ma vie je ne laisserai passer une telle chose… Personne ne lève la main sur moi, tu entends ? Personne !

- Je suis désolée, s'écria Serenity. Je te l'ai déjà dit ! Laisse-moi tranquille maintenant !

Elle tenta de s'échapper de cette situation qui allait trop loin selon elle, mais Seto se plaça juste devant elle, la forçant à reculer, et empiéter sur l'herbe.

Il était tout près d'elle à présent. Kaiba s'apprêtait à lui lancer une autre de ses répliques cinglantes, lorsque deux gamins qui se pourchassaient bousculèrent tour à tour Serenity, qui tomba sur Seto, l'entraînant dans sa chute.

Ils atterrirent lourdement sur l'herbe, dans une position assez délicate : Serenity se trouvait à présent allongée sur Kaiba ! Ce dernier fut si surpris qu'il ne pensa pas à repousser la jeune fille. A terre, il put sentir sa chaleur contre lui, son parfum si entêtant lui envahissant les narines. La jeune fille plongea alors son regard dans le bleu des yeux de Seto, dont le cœur commença à battre plus fort dans la poitrine. Leurs respirations s'accélèrent, et ils se fixèrent quelques secondes ainsi.

Tout inimitié semblait avoir disparu ; c'était un regard intense dans lequel ils se perdirent. Ils ne se préoccupèrent plus de ce qui se passait autour d'eux et s'oublièrent dans leur contemplation de l'autre. Le souffle chaud de Seto vint brûler la joue de Serenity, témoignant de la proximité à laquelle ils se trouvaient. Instinctivement le jeune homme remua le bras et vint le glisser autour du cou de la jeune fille, dont la respiration et le cœur s'accélérèrent. Elle sentit les doigts du jeune homme dans son cou, et s'en délecta. Quant à Kaiba, il éprouvait une agréable sensation au contact de la nuque de la jeune fille. Jamais ils n'avaient été aussi proches que dans leurs rêves.

Se rendit-il compte de ce qu'il faisait ? Sûrement pas… car il attira Serenity contre lui, un désir intense le prenant de l'embrasser. La jeune fille laissa le jeune homme rapprocher son visage de lui, leurs yeux ne se quittant jamais. Leurs regards étaient en feu à présent. Leurs souffles commencèrent à se mêler.

Leurs lèvres s'effleurèrent, puis se touchèrent. Il apprécia la douceur de celles de la jeune fille, alors que celle-ci avait fermé les yeux, frissonnant d'excitation. Il mordilla alors tout doucement ses lèvres, lui arrachant un soupir, prêt à lui donner ce que tous deux désiraient. Elle se crut encore dans son rêve, dans leur rêve, mais cette fois-ci, c'était bien réel.

Réel ? Cela fit reprendre ses esprits à la jeune fille. Elle ouvrit brusquement les yeux, et Kaiba sembla revenir à la réalité lui aussi.

- WHEEEEELLER !

Le jeune homme la repoussa presque violemment le plus loin possible de lui. Il se relevèrent et se toisèrent du regard un instant. Serenity, rougissante, ne put soutenir longtemps ce regard, pendant un moment en flammes, mais maintenant redevenu froid et impénétrable. Elle tourna les talons et s'enfuit en courant, laissant Seto complètement désorienté et incrédule. Il suivit la jeune fille du regard jusqu'à ce qu'elle ne disparaisse au loin, puis resta là, comme enraciné à la terre. En quelques secondes, les images de ce qui venait de se passer défilèrent des dizaines de fois dans son esprit.

Il ne sut pas comment, mais réussit à se décider, encore chancelant, à aller retrouver Mokuba.

Les deux gamins qui avaient bousculé la jeune fille revinrent à ce moment-là vers lui.

- Nous sommes désolés, Monsieur Kaiba, dirent-ils.

Puis ils arborèrent un grand sourire.

- Pouvons-nous avoir un autographe ?

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"La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur" (Paul Eluard)


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Et voilà pour le chapitre 11 ! J'espère que vous ne me détestez pas trop…

Et au fait, la petite scène romantique entre Seto et Serenity se rapporte à un certain fanart…

RAR :

Yami : J'espère que tu es satisfait avec ce chapitre lol ! Merci à toi !

Kawai Angel-Chan : Et bien, j'espère que tu es satisfaite ! Pas bien d'avoir ce genre de pensées … Je vais finir par me poser des questions…. Seto, gentil avec Vulcain ? Déjà que c'est dur de le faire plus gentil avec Serenity, ça sera dur de le faire plus gentil avec le chien… de toute façon, ce n'est même pas dit que je le fasse ! Quant à Shizu, bah vi elle est magique, j'aime bien la magie moi, et encore plus quand c'est de la magie égyptienne ! Bon, je te fais de gros bisous et je te remercie de suivre cette fic depuis le début !

SuperWuwu : Ce que j'aime bien avec tes reviews, c'est qu'il y a toujours plein de délires te de remarques dedans ! En gros à chaque fois je me marre lol ! Trop fort le « KC » franchement j'y avais pas pensé, alors du coup j'étais explosée de rire devant mon ordi ! Le truc moins drôle, c'est ton chantage… J'espère que t'a été satisfaite avec ce chap (même si j'ai mis deux semaines avant de le mettre c'est vrai ; mais l'important c'est qu'il soit là non ?). Donc j'attends le dessin de Seto en Brice ! Et au fait, merci pour tes encouragements dans Haryy Potter et pour répondre à ta question, le truc avec Evanescence, c'est fait exprès ! Alors je peux te le dire, je vais mettre les paroles de la chanson « Going Under » dans le prochain chap ! Bisous à toi !

Anzu-3 : Merci à toi, tes encouragements m'ont fait super plaisir (un peu comme Serenity quand tout le monde la félicite pour avoir chanté sa chanson lol). Bisous à toi !

Bye !