Salut tout le monde ! Voilà le chapitre 12 ! Enjoy !

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Chanson d'un soir

Chapitre 12 : Leur Destin est d'être Ensemble


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Dans les rues, une jeune fille courait, empruntant à toute vitesse les rues qui menaient jusqu'à chez elle. Elle était en retard… elle n'aurait jamais dû faire ce détour par le parc, d'autant plus qu'elle n'osait pas croire ce qu'il lui était arrivé.

Serenity s'arrêta dans sa course pour reprendre son souffle, et se mit à marcher la tête basse, plongée dans ses pensées. Elle avait fait quelque chose de mal. Mais cette sensation était…

Jamais de sa vie elle n'avait ressenti ça ; elle devait l'admettre, un bonheur infini s'était emparé d'elle l'espace de quelques secondes, ses peurs, ses angoisses, tout s'était envolé lorsque ses lèvres avaient touché celles de Kaiba. Elle avait plongé ses yeux dans ce regard glacé qu'elle croyait impénétrable et pourtant, elle y avait vu une véritable passion qui l'avait enflammé.

Ce n'était certainement pas le Kaiba qu'elle et ses amis connaissaient.

« Tu en pinces pour lui ! »

« Non… Joey m'a toujours dit de rester loin de lui… »

« Ah oui, vous êtes restés très éloignés l'un de l'autre tout à l'heure… »

« C'était une erreur… Kaiba est froid, égoïste et… »

« Terriblement attirant ! »

Serenity eut un sourire, mais elle rougit furieusement à cette pensée. Elle le trouvait, c'était vrai, très beau, mystérieux, il avait tous les atouts pour plaire ; mais elle secoua bientôt la tête. Non elle ne l'aimait pas… elle ne pouvait pas l'aimer… Mais pourquoi l'avait-il embrassée ? Bien sûr ce n'était qu'un chaste baiser sur les lèvres, mais que se serait-il passé si elle n'avait pas rouvert les yeux, en revenant à la réalité ? Que se serait-il passé si Kaiba ne l'avait pas repoussée ?

La jeune fille frémit, laissant libre cours à son imagination. Elle ne savait plus vraiment où elle en était. Ce qu'elle voyait dans ses rêves, elle le considérait parfaitement normal, ou presque, à présent. Elle s'était dit qu'elle n'avait pas à culpabiliser à faire de tels songes, dans la mesure où elle exprimait un désir d'affection, d'être aimée de quelqu'un qu'elle aime. Mais elle voyait en Kaiba, la dernière personne au monde dont elle aurait voulu rêver, et elle ressentait une pointe de malaise à y repenser.

Mais là tout avait été réel. Elle l'avait senti contre elle, ce corps que, d'ordinaire, seul son esprit avait la chance d'effleurer. La jeune fille voulut chasser ces pensées déplacées de sa tête, mais elle ne le pouvait pas. Elle n'aimait pas ce jeune homme froid et arrogant… mais maintenant, elle n'en était plus très sûre.

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Du côté de Kaiba

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Seto était resté au même endroit, le regard hagard et vide de sens. Mais lorsque que les gamins qui avaient bousculé Serenity étaient revenus pour avoir un autographe de Kaiba, ce dernier leur avait adressé son meilleur regard méprisant. Les jeunes fans avaient ravalé leurs sourires et s'étaient éloignés, déçus. Puis le jeune homme, dont le visage avait été inhabituellement empourpré de rouge, avait tout de même réussi à reprendre sa légendaire attitude de marbre et hautaine. Néanmoins, il était toujours sous le choc.

« Je… J'ai embrassé…une Wheeler »

Il pouvait encore sentir les lèvres de la jeune fille sur les siennes. Il passa un doigt sur sa bouche, comme pour se rappeler de l'effet que cela lui avait fait, mais tout ce qu'il ressentit fut de la frustration.

« Tu l'aimes Seto… »

« Non ! C'était un accident… »

Un accident qu'il aurait bien aimé voir se reproduire.

« Ben voyons ! Ton bras s'est soulevé « accidentellement » du sol, et il s'est glissé « accidentellement » autour de sa nuque… »

« Parfaitement… Tout ça est à oublier… Je n'ai pas le temps pour ça ! Wheeler n'est rien pour moi ! Si ces stupides gamins ne s'étaient pas interposés… »

« … tu te serais avancé encore plus vers elle, et tu l'aurais embrassée ! Ca ne change absolument rien ! »

C'était en effet ce qu'il avait été tenté de faire. Seto, avant que les jeunes enfants ne la bousculent, avait voulu élever la main, et lui caresser la joue, pour se rappeler encore de cette sensation, comme il en avait eu l'occasion lors de la Fête du Printemps. Il en mourait d'envie ; cette odeur et ce parfum l'avaient complètement intoxiqué. Il avait été totalement subjugué par la jeune fille en face de lui, surtout qu'il ne l'avait plus vu pendant deux semaines, ce qui lui avait paru comme une éternité.

« Tu es de plus en plus dépendant de sa présence…. C'est plutôt bon signe… »

« Je n'ai pas de sentiment ! »

- Ce n'est..qu'une passade, acheva Seto, à voix haute…

Il ne s'était pas aperçu qu'une petite personne aux cheveux noirs de jais se tenait devant lui, intriguée.

- Qu'est-ce que tu dis Seto ?

Le jeune homme se réveilla alors, et il vit son petit frère Mokuba, qui fronçait les sourcils, un cornet de glace à la main. Il le fixa un instant, puis se rappela que Mokuba lui avait posé une question.

- Rien… répondit le jeune homme. C'est sans importance.

Le garçon regarda son frère d'un drôle d'air, peu convaincu.

- Seto, tu es sûr que ça va ? demanda Mokuba, inquiet. Tu es tout pâle… Quelque chose de grave est arrivé ?

Kaiba s'avança alors et passa devant son frère.

- Un peu de fatigue, sans doute… marmonna-t-il. Rentrons. Ma patience est à bout.

Il prit le chemin de la sortie du parc, suivi d'un Mokuba dubitatif, qui était désormais plus préoccupé sur l'attitude de son grand frère, que par la dégustation de sa glace, qui fondait comme neige au soleil. Le petit garçon n'était pas stupide, et encore moins sourd :

« Qu'est-ce qui n'est qu'une passade pour Seto ? se demanda-t-il. »

Il se promit alors de demander des explications à son grand frère, une fois qu'ils seraient rentrés chez eux.

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Magasin de jouets de

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Yugi était allongé sur son lit. Il n'avait pas été à la rencontre parents-professeurs, son grand père ne pouvant pas quitter la boutique. Alors, il était resté là une bonne partie de l'après-midi, à réfléchir sur les récents événements de la journée, surtout sur ce que lui avait dit son double égyptien. Il avait du mal à croire une possible idylle entre Kaiba et la sœur de Joey, c'était tout bonnement impossible !

A force de penser, il en était même arrivé à la conclusion que le mental de Yami avait dû être sérieusement affecté par ces trois mille ans enfermé dans un puzzle ! Mais Yami avait tout suivi de la réflexion et s'en était montré outré :

- Je ne t'ai pas demandé de me croire, dit-il, son corps immatériel s'asseyant sur le lit, mais de là à penser que je suis fou ! Tu me vexes là Yugi !

- Désolé partenaire, s'excusa Yugi. Mais c'est tellement… inenvisageable !

- Je sais… mais dis-toi que rien n'est sûr. Ce ne sont que des suppositions, comme tu l'as dit toi-même. Mais nous le saurons bientôt, j'en suis persuadé !

- Espérons oui, cette histoire me prend vraiment la tête !

Yugi ne pouvait pas rester là à ne rien faire. Cela le tourmentait trop pour qu'il garde ça pour lui-même. Il eut alors une idée, qu'il fit partager avec son double.

- Yugi.. je ne sais pas si c'est une bonne idée que tu… commença Yami.

- Tea est ma meilleure amie, dit Yugi. On peut lui faire confiance !

- Oui mais… dit Yami, en rougissant.

- Mais quoi ? demanda Yugi. Elle ne va pas te manger !

- C'est que… je me vois mal… parler de ça… avec…elle, bégaya t-il.

Yugi sourit face à la gêne de son ami.

- Bien, déclara-t-il. Je vois, c'est moi qui lui parlerai donc…

Yami se sentit soudain soulagé.

Yugi téléphona à Tea et lui donna rendez-vous dans un café situé au centre-ville, comme il l'avait fait avant le tournoi de BatailleVille pour que la jeune fille aide Yami à retrouver les origines de son passé. Le jeune homme pensait que c'était la bonne personne à qui confier ce qu'il avait sur le cœur.

Les deux jeunes gens se retrouvèrent ainsi à la terrasse d'une brasserie, et commandèrent quelque chose à boire. Cependant, Tea était vraiment intriguée par le coup de fil de Yugi.

- Yugi, demanda-t-elle, si tu me disais enfin pourquoi nous sommes ici ?

Il reposa le verre de limonade qu'il était en train de boire, et commença, sérieusement :

- Tea… tu n'aurais pas remarqué quelque chose d'étrange chez Serenity ?

La jeune fille haussa les sourcils.

- Pas que je sache, répondit-elle. Elle est toujours aussi ouverte et intelligente. Pourquoi cette question Yugi ?

- Et bien… balbutia son ami. C'est assez difficile à expliquer…

Tea le regarda bizarrement, se demandant bien ce qu'avait à voir la petite sœur de Joey avec Yugi, et elle ressentit une pointe de jalousie. Après un moment de silence, Yugi poursuivit :

- Je vais faire bref : Yami…euh…pense que, ah vraiment c'est incroyable ce qu'il pense ! Il croit que… Kaiba et Serenity sont faits l'un pour l'autre !

Tea le regarda d'abord comme si elle n'avait pas très bien entendu, puis fit les yeux ronds, et enfin son visage se crispa dans un sourire.

- Je ne voudrais pas vexer Yami mais c'est la chose la plus stupide que j'ai jamais entendue !

Yugi poussa un soupir.

- Tu as entendu ? demanda-t-il à son double.

- J'ai entendu, marmonna ce dernier. Et je t'avais prévenu ! Je passe pour quoi maintenant moi ?

- Yugi, ça ne va pas ? demanda Tea.

- Si, ça va, mais je commence à me demander si Yami n'a pas raison…

La jeune fille eut un autre sourire.

- Mais où est-il allé chercher cette idée ? dit-elle. Franchement, c'est impossible, tout le monde le sait ! C'est juste pour ça que tu m'as faite venir ?

- Euh…oui… bégaya Yugi. Mais je n'aurais pas appelé si ça n'avait pas été important Tea. Yami a de bonnes raisons de le croire, surtout après ce qu'a dit Shizu…

Tea eut alors un air intéressé. Elle décroisa les bras, et posa ses coudes sur la petite table.

- Shizu ? répéta-elle. Tu as vu Shizu ?

- Il y a quelques semaines, approuva Yugi en hochant la tête. Elle a confié à Yami que le destin de deux personnes serait modifié, deux personnes proches de nous et aussi… nous nous sommes servis du Collier du Millenium de Shizu pour tenter d'en savoir plus et Yami a ressenti…

Yugi s'interrompit, se demandant s'il fallait qu'il aille plus loin.

- Ressenti quoi ? insista Tea.

Le jeune homme se sentit un peu gêné mais il n'avait pas le choix.

- De… l'amour, acheva-t-il.

Le visage de la jeune fille s'étonna de ces derniers mots.

- Oh !

Tous deux restèrent silencieux un instant, puis le regard de Tea s'illumina, comme si elle venait de se rendre compte de quelque chose d'important ; quelque chose qui lui avait échappé jusque là…

- Ca s'expliquerait… murmura-t-elle.

- Quoi donc ? demanda Yugi.

- J'ai promis de ne rien dire, dit simplement Tea en souriant, mais je crois que… je vais être plus attentive aux faits et gestes de Serenity dès maintenant !

Yugi n'insista pas, et ils entamèrent une autre discussion rapidement, car le fait de parler de sentiments semblait avoir installé un malaise entre eux, surtout du côté de Tea, qui était gênée que Yami puisse entendre tout ce qu'elle disait.

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Appartement des Wheeler

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Serenity poussa la porte de chez elle, révélant un appartement assez grand et joliment décoré. Des plants trônaient dans l'entrée, et une moquette, présente dans pratiquement toutes les pièces de l'habitat mis à part la cuisine et la salle de bain, permettait à la jeune fille de marcher pieds nus sur le sol, ce qu'elle adorait. Elle verrouilla le porte après avoir pénétré dans la pièce.

Son frère et sa mère n'étaient pas encore rentrés, et elle sourit à cette pensée :

« Pauvre Joey ! Qui sait ce que les professeurs peuvent bien lui dire en ce moment même ? »

Elle ôta ses chaussures et son regard fut attiré par une petite enveloppe blanche, sur laquelle était inscrit « Serenity ». Elle était à même le sol, et gisait à quelques dizaines de centimètres de la porte, près d'un mur, ce qui expliquait pourquoi Serenity ne l'avait pas remarquée tout de suite. Sans doute avait-elle été glissée sous la porte.

La jeune fille décacheta l'enveloppe et en sortit un petit carton clair ; quelques mots y étaient écrits.

Chère Serenity,

Accepterais-tu de dîner avec moi samedi soir ? J'ai réservé une table dans un des meilleurs restaurants de la ville. Je passerai te prendre à 19h.

Avec toute mon affection.

Duke Devlin.

Elle poussa un long soupir, et ce qui s'était passé plus tôt dans la journée avec Kaiba lui revint alors en mémoire. Elle eut un sourire d'exaspération. Duke était gentil, certes, mais elle voyait clair dans son jeu. Il essayait de la séduire, comme il essayait de le faire depuis près de deux ans maintenant. Même les menaces de Joey ne l'avait pas découragé, lui autant que Tristan. Son frère était même maintenant de plus en plus enclin à permettre à Duke ou à Tristan de sortir avec elle ! Mais pour la jeune fille, les deux jeunes hommes et rivaux ne seraient et ne resteraient que de simples amis.

Quant à Kaiba… c'était une autre histoire. Elle le connaissait à peine et pourtant elle avait l'impression de le connaître depuis toujours. Et ce baiser… elle en frissonna de nouveau, alors que son cœur battait plus fort à ce souvenir. Elle en oublia presque l'invitation de Duke, et alla prendre une douche et profiter de la relaxation de l'eau chaude pendant qu'elle était encore seule dans l'appartement.

Lorsqu'elle sortit enfin de la salle de bain, elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir, et Joey et sa mère apparurent dans la pièce.

- Ah, Serenity tu es là ! dit Mme Wheeler.

- Alors ? demanda la jeune fille. Cela n'a pas été si terrible Joey ?

Ce dernier poussa un grognement et répondit sarcastiquement.

- A ton avis ? Maman a insisté pour qu'on rencontre tous les profs, et ils ne m'ont pas fait de cadeau !

- Tu exagères Joey ! protesta Mme Wheeler, en ôtant son manteau. Tu as juste besoin de te « motiver un peu et de cesser de penser à ce jeu de cartes qui t'obnubile l'esprit » selon leurs propres mots…, fit leur mère, en imitant une voix autoritaire.

Serenity étouffa un rire, alors que Joey se tournait vers elle.

- Tu n'es pas rentrée trop tard p'tite sœur ? demanda-t-il.

Avant que la jeune fille ne puisse répondre, Mme Wheeler intervient :

- Allons, laisse ta sœur tranquille ! Je sais que tu es très protecteur envers elle, mais tout de même !

- Mouais… Personne ne lui fera de mal, sinon il aura affaire à moi…

Mme Wheeler secoua la tête et disparut dans la cuisine. Serenity sourit et s'apprêtait à aller dans sa chambre pour y écouter de la musique, quand Joey aperçut la lettre de Duke que Serenity avait laissé sur le petit secrétaire à l'entrée.

- Tiens, s'intrigua-t-il. Aurais-tu des admirateurs p'tite sœur ?

Derrière ce qui voulait paraître comme un ton humoristique, Serenity décela quelque nervosité dans la voix de son frère. La jeune fille se souvint alors de l'invitation du Maître des Dés ; elle l'avait complètement oubliée !

- Ah oui, dit-elle distraitement. Duke m'invite à sortir avec lui…

- Sortir avec lui ? coupa Joey, la panique s'emparant de lui.

- Pas dans le sens où tu l'as compris Joey, le rassura précipitamment Serenity. Il m'invite juste à dîner… samedi soir…

Le jeune homme blond relut la lettre plusieurs fois, comme pour s'assurer qu'il n'y avait pas une quelconque mauvaise intention derrière chaque mot.

- Duke…marmonna-t-il. Il me revaudra ça…

Puis s'adressant à Serenity :

- Tu vas y aller ?

Elle rougit.

- Et bien… balbutia-t-elle. Je ne sais pas trop… Je vais… y réfléchir…

- Je pense que ce serait bien que tu y ailles ! Duke est cool, nan ? Et puis, tu prendrais l'air un peu !

Serenity fut décontenancée par l'attitude son frère. Il la poussait presque dans les bras de Duke ! La jeune fille ne savait pas vraiment comment réagir, mais, d'un sens, Joey avait raison : elle avait besoin de prendre l'air, et surtout de se sortir Kaiba de la tête. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle n'était pas sortie avec ses amis, hormis pour la Fête du Printemps, à cause de la fatigue due à ces rêves étranges qui rendaient son sommeil agité.

- Tu as sûrement raison, grand frère ! dit-elle en souriant. Je vais l'appeler pour le lui confirmer.

Et elle fila en direction du salon, sa chevelure auburn disparaissant dans l'encadrement de la porte.

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Manoir des Kaiba

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Les frères Kaiba étaient revenus au manoir depuis quelque temps. Vulcain, le chiot, avait, comme à son habitude, fait des joies lorsqu'il avait vu son jeune maître rentrer. Par contre, il s'était aussitôt couché à la vue de Seto. Ce dernier ne lui avait prêté aucune intention. En fait, Seto était resté silencieux durant le retour, et Mokuba commençait à se demander si son frère ne lui cachait pas quelque chose. Il avait un comportement trop étrange pour que ce ne soit qu'une affaire de chantage, comme l'avait prétendu le jeune homme. Le jeune Kaiba s'était promis de questionner son frère à ce sujet. Mais en aurait-il le courage ?

Seto ne dit pas un mot, et Mokuba avait l'impression d'avoir en face de lui, le frère indifférent qu'il avait eu ces deux dernières semaines, avant que Kaiba ne s'explique.

Du moment où il était parti chercher sa glace au moment où il était revenu retrouver son frère, il avait eu l'impression d'avoir affaire à deux Seto. Quelque chose s'était passé dans le parc. Il n'avait vu son frère aussi bouleversé qu'une seule fois dans sa vie : lorsque leurs parents biologiques étaient décédés dans un accident de voiture. Ce devait être certainement important ; bien plus important qu'une histoire de chantage.

Mokuba nourrit son chien dans la cuisine, et l'enferma de nouveau à la cave en lui promettant de revenir jouer avec lui.

« Tu comprends, il faut que je sache ce qu'a mon frère »

Vulcain le regarda avec des yeux implorants, mais il remua tout de même la queue et lança un léger aboiement. Puis Mokuba alla à la suite de son frère, qui s'était engouffré, non pas dans son bureau, comme à son habitude, mais dans sa chambre.

Le garçon frappa timidement contre la porte, redoutant la réponse. Comme il n'en reçut pas, il entra. Kaiba avait ouvert la porte-fenêtre de sa chambre et était à présent accoudé au balcon. Mokuba traversa silencieusement la chambre, et observa son frère de loin durant quelques minutes, sans que celui-ci ne s'en rende compte. Son visage n'était en rien celui qu'il avait l'habitude de voir. Il avait perdu tout air glacial ; en effet, son jeune frère distingua une douceur qu'il n'avait jamais vue. Une sorte de tristesse aussi.

Bien que Kaiba ne regardait pas son frère directement dans les yeux, Mokuba entrevit le regard de Seto ; et ce regard n'était plus celui de quelqu'un d'arrogant, de fier. Non, c'était plutôt comme si Seto s'était rabaissé à un rang inférieur ; comme s'il ne se sentait plus à la place qu'il s'était forgée pendant des années ; comme s'il était en train de se remettre en question…

Apparemment, Kaiba était plongé dans ses pensées, car il n'avait pas entendu Mokuba frapper. Cependant, le jeune homme sentit une présence dans son dos, et il se retourna, revêtant une fois de plus son masque habituel : froid et impénétrable.

- Mokuba, qu'est-ce que tu fais là ? demanda Seto.

Le jeune garçon ne répondit pas et se contenta d'observer son frère curieusement.

- Qui est-ce ? finit-il par dire.

Kaiba le regarda avec surprise.

- Que veux-tu dire Mokuba ? demanda-t-il, en s'efforçant de rester stoïque.

- Qui est-ce ? répéta son frère. Qui est la personne à qui tu penses tout le temps ? Qui est celle qui a rendu mon frère aussi... changé ?

- Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit nerveusement Seto.

- Tu es distant Seto… et ça dure depuis des semaines. Tu ne parles plus, tu ne manges plus, tu ne dors plus, tu es toujours dans tes pensées ; et là, à l'instant, quand je t'observais, tu as eu ce doux regard que je ne t'ai connu qu'une seule fois, il y a longtemps… Qui est-ce ?

- Mokuba, c'est ridicule ! Tu as trop d'imagination !

- Rappelle-toi, grand frère, coupa Mokuba, en s'avançant sur le balcon. C'était peu de temps avant que nos parents n'aient cet accident…

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Flash-back

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Un groupe d'enfants s'amusaient, insouciants, dans le parc de Domino. Une petite fille avec d'élégantes couettes brunes, et une petite robe à pois rouges adorable, s'avança vers deux gamins qui s'étaient isolés.

- Seto, Mokuba, vous voulez jouer avec nous ? leur demanda-t-elle.

Seto enfant leva les yeux du pâté de sable qu'il était en train de construire pour Mokuba, assis à côté de lui. Il rougit furieusement face à la petite fille qui se tenait devant lui.

- Euh… Hana…, balbutia Seto, je… joue avec Mokuba.

- Tu ne veux vraiment pas venir ? Il y a plein d'autres enfants ! On s'amuserait bien ! dit la petit fille, d'un air enjoué.

Seto se tourna vers son frère et rougit encore plus quand celui-ci lui fit un clin d'œil amusé. Voyant qu'il ne répondait pas, Hana sembla s'impatienter :

- Bon.. dit-elle, déçue. A une autre fois peut-être… Seto.

Seto, empourpré de rouge, la regarda s'éloigner, l'air pensif et rêveur. La petite fille s'en alla rejoindre ses amies, et le petit Seto ne la quittait pas des yeux.

- Grand-frère, appela Mokuba. Tu l'aimes bien Hana, hein ?

Seto se tourna vers son petit frère et lui sourit fraternellement en lui ébouriffant les cheveux.

Toute cette journée durant, il repensa à cette adorable petite fille, à qui il n'avait jamais adressé la parole jusque là, mais qu'il avait observée longtemps dans la cour de récréation de son école ; ses yeux toujours animés d'une vive joie.

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Fin du Flash back

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- Mokuba, dit Seto. Ce ne sont que des souvenirs d'enfance, rien de plus…

- Mais tu aimais Hana, s'exclama Mokuba. Je l'ai vu dans tes yeux. C'est la même lueur que je vois aujourd'hui, à la différence que tu essaies de me le cacher…

Kaiba s'éloigna du balcon, passa devant Mokuba, et revint dans sa chambre ; il ôta son lourd manteau de cuir, qui lui donnait cette allure si imposante, et le posa sur une chaise.

- C'était donc ça qui te taraudait depuis des semaines, murmura Mokuba…Qui est-ce ? insista t-il. Dis-moi Seto !

- Tu te trompes Mokuba, dit Kaiba, un malaise l'envahissant de toutes parts.

Il fallait qu'il abrège cette conversation au plus vite.

- Tu l'aimes Seto ? demanda Mokuba, malicieusement.

- Non, je ne l'aime pas ! s'écria brusquement Kaiba.

Le jeune homme se rendit compte avec horreur de la gaffe qu'il venait de faire, et Mokuba eut un sourire triomphant.

- Donc il y a vraiment quelqu'un, dit-il, en souriant innocemment.

Seto se figea, comme gelé sur place. Son frère savait. Ce n'était pas bon du tout. Le contrôle de la situation lui échappait, bien qu'il ne l'avait jamais vraiment eue en main…

- Je la connais ? glissa Mokuba.

Kaiba sentit la colère monter en lui.

- Ca ne te regarde pas, petit frère ! Maintenant je t'ordonne de sortir de cette chambre et d'aller faire tes devoirs !

- Seto, tu détournes… commença Mokuba.

- VA MAINTENANT, SINON JE SERAI OBLIGE DE SEVIR !

Le jeune garçon préféra ne pas insister. Il sortit de la chambre aussi silencieusement qu'il y était entré, sous le regard courroucé de son frère. Il n'était nullement intimidé par ce dernier ; au contraire, il savait ce qu'il avait voulu savoir et il était heureux. Son frère était amoureux, il en aurait mis sa main au feu ; et il se demandait qui cela pouvait bien être.

Mokuba se réfugia dans sa propre chambre, mais il ne se mit pas au travail ; il était trop joyeux à l'idée qu'une fille avait fait battre le cœur de son frère, si froid habituellement. Elle seule pourrait percer la carapace que Seto s'était construit autour de lui durant toutes ces années.

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Centre ville de Domino

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Yugi et Tea achevait leur petite sortie de fin d'après-midi. Ils avaient fait tous les jolis endroits de la ville, des salles de jeux jusqu'aux espaces verts.

- Vraiment Yugi, dit Tea, j'ai passé une excellente journée avec toi !

- Merci Tea ! répondit ce dernier en souriant.

Il avaient prévu de passer au musée de Domino, car Tea avait très envie de revoir les tablettes de pierre représentant le passé de Yami, dans le cas où Shizu déciderait de les ramener en Egypte. Elle voulait se remémorer tous les souvenirs, bons ou mauvais, de BatailleVille, avec son ami.

Il arrivèrent bientôt au Musée, tout en plaisantant et en riant, lorsqu'ils virent un camion de déménagement devant le bâtiment historique ; des hommes plaçaient de lourdes antiquités dans la remorque. A côté, se tenait une jeune femme voilée, veillant à ce que les objets du Musée ne soient pas abîmés.

- Shizu ! s'écrièrent Tea et Yugi.

La jeune égyptienne porta son regard vers eux, et fut visiblement très contente de les voir. Ils se précipitèrent vers elle.

- Vous êtes décidément bien souvent à Domino, lui dit Tea.

Elle acquiesça.

- Ce sont les derniers objets que je dois rapporter dans mon pays ; ils sont des éléments importants pour l'histoire de l'Egypte.

- Nous comprenons, dit Yugi. Nous aurions aimé voir les tablettes…

- Je suis désolée, dit la jeune femme en secouant la tête. Mais les tablettes ont déjà été transférées. Elles sont en route pour Le Caire à présent.

- Oh… dommage, fit Tea.

Un homme s'avança alors vers eux.

- Madame, dit-il en s'adressant à Shizu. Tout a été monté à bord du camion ; nous sommes prêts à partir.

La jeune femme hocha la tête, alors que l'homme s'éloignait.

- Malheureusement, je vais devoir vous quitter, s'excusa l'égyptienne. Une longue route m'attend…

Il y eut un silence où Yugi et Tea semblaient s'attrister de son départ.

- … mais avant, continua-t-elle, je voudrais vous conseiller de ne pas vous étonner des événements qui vont suivre, mais plutôt de les aider à se poursuivre.

Devant ses paroles mystérieuses, Yugi et Tea restèrent sans voix. Puis le Puzzle du Millenium brilla et Yami prit la place de Yugi.

- Mon Pharaon, fit Shizu, en s'inclinant.

- Est-il question des événements dont vous m'avez parlé ? demanda Yami.

La jeune femme se releva et approuva.

- Oui. Seto Kaiba et la petite sœur de Joey Wheeler. Leur destin est d'être ensemble.

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"L'amour grandira…"


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Et voilà un autre chap de fait ! En fait c'est plutôt une transition entre ce qui s'est passé et ce qui va suivre. Car je prévois de m'attarder ensuite sur le dîner entre Duke et Serenity. Si je mène à bien mes idées, ça risque d'être assez comique…

Bye tous !

RAR :

Ryana-Chan : Et bien voilà, le chap 15 ! Enfin le 12 plutôt ! Bon, je suppose qu'après l'avoir lu tu dois être déçue (pas de tête à tête entre Seto et Serenity) mais je peux pas faire ça à tous les coups lol ! En tout cas, je te remercie beaucoup !

Syt : Quand je les mets vraiment ensemble ? Hé, Hé, pas avant… un bon bout de temps ! C'est que Seto est vraiment pas facile à manier, mais t'inquiète j'ai plein d'autres idées par la suite, même que je les ai eu aujourd'hui ces idées ! je regardais un film en économie, c'était vraiment barbant, alors j'ai laissé mon esprit, disons, s'égarer, et pis voilà, plein de petites idées sur la suite des chap me sont tombées dessus ! C'est ti pas beau ça ! Bisous à toi !

Yami : Oh oui ça le hante, ça le hante ! La preuve, tellement que Mokuba s'est rendu compte de ce qu'il se passait ! Gros bisous et merci !

Angel Friendship Girl : Tu changes souvent de pseudo… c'est original je trouve ! La petite phrase de la fin du chap 11 était là pour apporter une touche de comique à la situation… j'espère que ça a pas trop gâché… Et puis, ce fanart, il me hantait, il fallait absolument que j'y fasses une référence dans cette fic ! Merci pour tout et gros bisous !

Wind : Ah, il faudrait que je te le montre ce fanart… un de ces quatre sur MSN… Je vois que tout le monde attendait le bisou avec impatience ! Dsl de vous décevoir mais dans ce chap, il n'y en avait pas ! Pas trop déçue j'espère , Allez, bisous et bye !

Joana Serenity : Ben moi pour tout te dire mon chap préféré pour l'instant est celui de l'Interlude, donc le 7 si tu veux… Ouais t méchante envers Kaiba, il mérite pas un tel traitement quand même… quoique des fois, c'est limite de chez limite ! En tout cas je suis vraiment contente que tu aimes cette fic ! Bye !

Vendred13 : Je suis contente parce que je vois que je suis pas la seule à adorer ce fanart ! C'est vrai que c'est trop chou… C'était certes un petit baiser sur les lèvres, mais ça va bien les tourmenter tous les deux pendant quelque temps ! Allez bye et merci de lire cette fic !

SuperWuwu : SuperReview oui lol ! Nan mais des big reviews comme ça t'en fait souvent ? Parce que j'étais o-O devant mon ordinateur quand j'ai vu ça ! En tout cas génial ton dessin de Seto en Brice, je crois que je ne le dirai jamais assez ! Arg, je suis désolée pour les quelques fautes (je suis impardonnable je sais) et pourtant je relis au moins deux fois chaque chapitre avant de le poster ! Mais l'erreur est humaine dit-on… et je peux pas fier au correcteur grammaire et orthographe ! J'espère que t'as pu voir le fanart… et que ça t'a fait rêvé euh… rêveR ! Bisous et Bye !

Luinil Azuretoile : Ouais Yugi, il me fait marrer, et puis j'aime bien glisser des ch'tits trucs comme ça dans les fics, ça fait moins « sérieux » ! En tout cas, contente que tu te sois bien marrée, ça me fait plaisir lol , bye !

Strange Angel : Oui, heureusement que Mokuba est là histoire de calmer un peu Seto… Il serait pas là, je crois que Seto serait vraiment un cas irrécupérable ! Et là, les ennuis ne font que commencer pour Serenity ! Duke qui l'invite à dîner, je me demande comment elle a fait pour accepter d'ailleurs lol ! Tes encouragements m'ont fait super plaisir ! Merci ! Bye !

Anzu-3 : Bon, Seto il s'est pas amusé à courser les gamins ! Il ne s'abaisserait pas à ça tout de même ! Lol, ben Mokuba, il a été gentil ; il a été cherché sa glace, tranquille et il a pris tout son temps pour revenir lol ! Toute façon, je l'aurais fait revenir, j'en connais qui m'auraient certainement étripée pour avoir fait ça lol ! Merci à toi !

Emilie Rosier : Ouais j'aime bien le torturer Kaiba… après tout pourquoi pas ? Il torture bien Joey avec ses répliques cultes (« chihuahua », « chiot apeuré » etc….). Merci à toi ! Bye !

PS : S'il y a des fautes de frappe ou d'orthographe j'espère que vous me pardonnerez, je n'ai malheureusement pas le temps de me relire correctement, car l'ordinateur est sollicité chez moi ! Donc, je la relirai demain, et s'il y a des fautes, je corrigerai !