Et me revoilà, miracle ! Moins d'une semaine après le précédent post ! Mais cette fois c'est plus long... Enjoy !

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Chanson d'un Soir

Chapitre 13 : Petit dîner romantique... entre Amis, 1ère Partie


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Appartement des Wheeler, 18h50

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Ce samedi-là, Serenity s'apprêtait à sortir avec Duke. Elle avait revêtu une robe bleu clair assez sobre qui retombait à ses pieds, les touchant presque. Elle détestait les mini jupes ou même les robes arrivant aux genoux, elle trouvait cela trop… provoquant. Elle s'était soigneusement attachée les cheveux derrière la nuque avec un élastique orné d'une fleur bleu foncé.

Plus le temps passait, et plus la jeune fille regrettait d'avoir accepté ce dîner. Elle n'en voyait pas l'intérêt. Elle n'avait rien en commun avec Duke, et surtout, elle n'était pas aveugle –enfin plus maintenant- mais elle savait très bien pourquoi le jeune homme faisait ça. Tout ça ne disait rien qui vaille à Serenity. Elle avait l'impression de s'être engagée trop loin, et que ce dîner, aussi innocent soit-il, pourrait donner des idées à Duke à l'avenir.

Mais c'était trop tard pour reculer à présent. De plus, Joey semblait très content pour sa sœur.

On cogna à la porte de sa chambre.

- Je peux entrer ? demanda la voix de Joey.

- Oui, répondit Serenity. Entre grand frère !

Il s'exécuta et regarda fièrement sa sœur, qui s'était levée de son lit.

- Tu es superbe, dit-il.

- Oh arrête Joey, tu vas me faire rougir… Et je suis suffisamment stressée comme ça…

- Pourquoi ça, p'tite sœur ? demanda son frère en s'avançant vers elle. Tout se passera très bien, j'en suis sûr. Duke est un type sympa, et vous allez passer une soirée sympa…ensemble, acheva-t-il, avec une soudaine difficulté à prononcer le dernier mot.

« Mais ça ne m'empêchera pas de garder un œil sur lui » pensa Joey, machiavéliquement.

- Ca va ? demanda Serenity.

- Hein… euh oui… répondit précipitamment son frère. Ahrem… tu devrais sortir de cette chambre… Duke ne va pas tarder à arriver…

Elle approuva silencieusement.

- Dis-moi Joey… demanda la jeune fille. Que comptes-tu faire ce soir ? Tu vas rester ici tout seul ?

- Euh.. oui ! dit-il, un peu gêné. Maman n'est pas là et… j'aimerais profiter d'avoir tout l'appartement pour moi tout seul…

Mme Wheeler avait été appelée la veille au chevet de sa sœur, malade, en urgence. Partie précipitamment, elle avait recommandé à son fils de bien veiller sur sa petite sœur en leur disant qu'elle ne savait pas du tout quand elle rentrerait. Joey avait vu là une occasion de respirer un peu, débarrassé de sa mère, tandis que Serenity s'était plutôt inquiétée du sort de sa tante à l'hôpital.

- Pourvu qu'elle aille mieux…

- Mais Serenity, on ne la connaît même pas… On ne l'a jamais vue ! avait dit Joey.

- Joey ! s'était insurgée Serenity. Comment peux-tu dire une chose pareille ?

Une sourire malicieux éclaira le visage d'ange de la jeune fille.

- Tu penses… inviter quelqu'un ? demanda-t-elle.

- Mais non enfin… dit son frère, brusquement. Ah p'tite sœur mais où tu vas chercher des idées pareilles… J'aime mon indépendance moi ; je suis entièrement capable de me débrouiller seul et je n'ai besoin d'aucune compagnie pour…

DING DONG…

- Je vais ouvrir ! s'écria Joey.

« Ouf… Sauvé ! » se dit-il.

Duke apparut bientôt sur le seul, élégamment vêtu et un bouquet de roses rouges en main. Il souriait, ravi, et son sourire se transforma en béatitude, quand il vit Serenity en face de lui, rayonnante. Se sentant observée sous tous les angles, elle rougit furieusement.

- Euh… Serenity, commença Duke. Je t'ai apporté ça… dit-il en lui tendant les fleurs.

- Duke… elles sont magnifiques… dit la jeune fille, en prenant le bouquet. Je vais les mettre dans un vase avant que nous ne partions…

Elle s'en alla vers la cuisine, laissant Joey et le Maître des Dés seuls.

- Devlin, je t'ai à l'œil… fit le blond, en s'efforçant de paraître menaçant. Tu lui fais du mal… et tu auras affaire à moi !

- Hé ! Relax ! Je te promets de prendre soin de ta sœur ! Promis ! jura solennellement Duke, un poil moqueur, mais Joey ne le remarqua pas.

- Ouais… j'espère pour toi, dit-il. Sinon moi je peux te promettre que tu ne la reverras pas de sitôt ma sœur…

- Vous parlez de moi ? demanda Serenity, en revenant de la cuisine.

- Euh…bégaya Joey. Vous savez, il se fait tard…. Ce serait dommage de vous retenir ici alors que vous avez sûrement un bon dîner qui vous attend. Allez, vous feriez mieux de partir !

Serenity n'insista pas et s'enveloppa de son châle préféré, puis sortit de l'appartement, presque poussée par son frère, au bras de Duke, qui semblait émerveillé de se retrouver en telle compagnie. Ils se retrouvèrent bientôt dans la rue, et Duke fit monter Serenity dans sa limousine.

- Où allons-nous ? demanda la jeune fille.

- Tu verras, murmura Duke en souriant, et en prenant place à ses côtés.

Serenity se décala légèrement un peu plus loin de lui, gênée par la proximité du jeune homme. Duke, trop euphorique pour le remarquer, fit signe au chauffeur de démarrer.

Joey les avait regardés partir de la fenêtre de l'appartement, au troisième étage de l'immeuble. Une lueur inquiète se lisait dans ses yeux, et, sitôt la limousine disparue à l'angle de la rue, hors de portée de sa vue, il se précipita sur le téléphone. Il composa un numéro, et attendit une réponse à l'autre bout du fil. Un déclic se fit entendre.

- Moshi moshi Mai-Chan ? demanda-t-il.

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Maison des Gardner

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Tea s'apprêtait à dîner, lorsque quelqu'un cogna contre la porte.

- Tea ! cria la voix de sa mère de la cuisine. Tu peux aller ouvrir ?

La jeune fille s'exécuta et trouva sur le pas de sa porte, un Tristan complètement essoufflé.

- Tristan mais… tu as vu l'heure ? gronda-t-elle.

- Dé…Désolé, haleta-t-il. Mais il… faut…absolument…que tu m'aides….

Elle soupira.

- Ça peut pas attendre ? Je vais manger là !

- Non…c'est… urgent, reprit Tristan, reprenant peu à peu son souffle.

- Je ne vois ce qu'il pourrait y avoir de plus urgent que mon dîner… marmonna Tea. Bon, excuse moi, mais là, il faut que j'y aille. On se voit demain !

Elle allait lui claquer la porte au nez, quand il mit son bras dans l'embrasure, l'empêchant de la fermer.

- Ecoute, c'est à propos de Duke… commença-t-il.

- Rien que ça ! coupa la jeune fille sarcastiquement. Tes affaires avec ce crétin ne m'intéressent pas vraiment ! Maintenant, enlève….

- Et.. de Serenity, acheva le jeune homme.

Tea ressortit alors précipitamment de la maison, en refermant la porte derrière elle. Sa curiosité avait été piquée à vif.

- Comment ça ? Explique ! Il est arrivé quelque chose ? le pressa-t-elle.

Mais elle n'eut pas besoin d'attendre sa réponse.

« Le dîner…pensa-t-elle. C'est ce soir… Oh, non ! »

- Tu sais que cet abruti de Devlin a invité Serenity non ? demanda Tristan.

La jeune fille approuva.

- Comment ne pas le savoir… ajouta-t-elle avec sarcasme. Il l'a au moins dit à tout le collège et laissé à maintes reprises « par accident » échapper le nom du restaurant dans lequel ils allaient dîner… Je me demande d'ailleurs comment il a fait pour que Serenity n'en sache rien… murmura Tea, les yeux au ciel.

- Peu importe, c'est tout bonnement inacceptable ! s'écria Tristan. Il ne faut PAS que ce dîner soit réussi, dit Tristan en serrant les poings.

D'ordinaire, Tea se serait mise à rire devant cette jalousie et cette rivalité qui créaient sans arrêt ces conflits, mais depuis ce que Shizu leur avait dit l'autre soir, elle voyait les choses d'une toute autre manière. Elle avait été très surprise de la révélation de la jeune femme, et elle y avait souvent repensé ces derniers jours. Et plus le temps passait, plus elle se disait que l'égyptienne avait raison : Kaiba et Serenity était faits l'un pour l'autre. Elle ne savait pas pourquoi elle pensait ça, mais son instinct ne l'avait jamais trompée, et Yugi semblait partager la même opinion.

- Euh… Tea, interrogea Tristan en lui faisant des grands signes de la main. Hou hou…

Elle sembla se souvenir où elle était.

- Je suis d'accord avec toi ! finit-elle par dire, une pointe de malice dans la voix. Duke et Serenity… c'est une plaisanterie !

- Ah ! Enfin quelqu'un qui me soutient ! dit Tristan, ravi. Tu sais, je crois que Serenity mérite beaucoup mieux. Il lui faut un homme fort, capable de la protéger, ce qui n'est pas le cas de cet avorton !

- Pour sûr ! acquiesça Tea, l'air cependant rêveur. Tu sais quoi ? interrogea-t-elle en se tournant vers Tristan. Je vais appeler Yugi, et ensemble nous ferons tout pour que Serenity revienne à son homme fort capable de la protéger…

Le visage de Tristan s'éclaira, ne comprenant pas l'ironie dans la voix de son amie. Pourtant quelque chose l'intrigua.

- Yugi ? répéta-t-il, incrédule. Pourquoi tu veux le mêler à cette histoire ?

- Oh…euh…balbutia Tea. Ahrem… et bien… ce ne serait pas sympa de le laisser en dehors de ça… et…euh… enfin bref ! Je vais l'appeler !

L'esprit du jeune homme ne chercha pas à comprendre la gêne de son amie, alors que cette dernière rentrait chez elle, pour passer un coup de fil.

- Allo Yugi ?

- Tea ? Pourquoi tu appelles à cette heure-çi ?

- C'est à propos du dîner entre Duke et Serenity….

- -Oui, je sais que ça ne doit pas t'enchanter non plus mais je ne vois pas ce qu'on peut y faire…

- Détrompe-toi ! Tristan vient de me donner une idée géniale !

- Tristan ? Mais qu'est-ce qu'il vient faire là-dedans ?

- C'est drôle... murmura la jeune fille. Il a posé la même question à ton sujet quand je lui ai dit que j'allais t'appeler… Bon, bref ! Retrouve-nous devant chez moi dans dix minutes ! Je t'expliquerai…

- Mais… protesta la voixde Yugi.

CLIC. Elle avait raccroché.

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Restaurant « le Tori », périphérie de la ville

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Une limousine s'arrêta devant un établissement luxueux, et un portier s'avança afin d'aider les occupants à en sortir ; il ouvrit la portière mais un signe de la main de Duke le fit reculer, et retourner à son poste. Le jeune homme sortit du véhicule, et tendit avec galanterie la main vers Serenity encore dans le véhicule.

- Tu n'es pas obligé de faire autant de manières, dit-elle en souriant.

Il se pencha et lui baisa la main, et le visage de la jeune fille se troubla ; elle était très mal à l'aise, et elle regrettait sérieusement à présent d'avoir accepté cette soirée. Elle n'avait pas les sentiments que lui éprouvait pour elle.

- J'insiste, dit-il, les yeux brillants. Tu es si belle…

Elle eut un sourire forcé, et s'éloigna de lui en direction du restaurant. Elle monta les quelques marches et ouvrit elle-même la porte de l'établissement.

« J'ai fait une erreur… se dit-elle. Mais c'est trop tard pour faire marche arrière à présent…

Duke la rejoignit en courant. Il avait bien remarqué le malaise de son amie.

- Serenity ! Je suis… commença-t-il.

Mais la jeune fille était perdue dans la contemplation de la décoration de l'intérieur du restaurant, ce qui le fit s'interrompre. C'était un luxueux restaurant. Les tables étaient faites en bois de chêne, recouvertes de nappes bordeaux ; les couverts et les assiettes brillaient de mille feux argentés à la lueur de chandeliers et de lustres anciens, qui éclairaient toute la salle.

- Oh Duke… murmura-t-elle. C'est magnifique…. Je ne savais pas qu'il existait un tel endroit dans cette ville.

Et pourtant cet endroit lui paraissait familier. Une image floue, troublée dans le brouillard lui revint en mémoire ; une image d'une salle éclairée de la même manière… à l'ancienne…avec des bougies se reflétant sur les murs. Et une musique… une danse… L'espace d'une seconde, elle se sentit revivre quelque chose de merveilleux, jusqu'à ce qu'une main se pose sur son épaule.

- Serenity… chuchota la voix de Duke… Notre table est là-bas…

Le maître d'hôtel les mena jusqu'à une petite table dans le fond du restaurant. En parfait gentleman, Duke fit s'asseoir son amie comme le veut la coutume. Tout ceci exaspéra encore plus cette dernière, qui ne se sentait pas à sa place dans tout ce trop-plein de luxe et de bonnes manières. Un serveur leur apporta la carte, et Duke glissa à Serenity :

- Surtout ne te prive pas…

Elle soupira intérieurement. La soirée risquerait d'être très très longue…

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Extérieur du restaurant

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Cet endroit de la ville était calme. C'était le plus réputé aussi. Réputé pour ses hôtels et restaurants distingués. Réputé pour les grandes écoles qui faisaient le bonheur des aspirants étudiants. Réputé aussi pour la présence de nombreuses personnalités qui avaient choisi d'y vivre, comme c'était le cas des frères Kaiba. Mais on y accédait facilement. Non pas que les prix étaient accessibles à tous, mais disons qu'on laissait entrer n'importe qui dans les riches établissements, sauf peut-être les clochards ou les individus pas nets au premier abord. Mis à part ça… on prenait ses aises parmi les plus aisés avec une facilité déconcertante. Le tout étant d'avoir de l'argent. La politique contre l'exclusion dans laquelle s'était lancée la municipalité en était pour beaucoup en ayant imposé des règles dans les restaurants et autres hôtels. De plus, l'on sait que la culture japonaise se base beaucoup sur la vie en groupe et non sur l'individu. Les dirigeants de cette ville avaient donc encouragé le mélange de classes sociales différentes, bien que ce quartier restât essentiellement un quartier bourgeois.

Et justement, ce soir-là, deux ombres se glissèrent silencieusement vers le restaurant « le Tori », en rasant les murs. Apparemment, elles ne tenaient pas à se faire remarquer. Les deux individus se dirigèrent vers l'arrière de l'établissement, comme si elles avaient l'intention d'y entrer en douce. Ils s'accroupirent derrière un buisson, et la lumière qui se dégageait du restaurant à travers les fenêtres éclaira légèrement leurs visages, suffisamment pour voir que les deux personnes se trouvaient être Joey et Mai.

La jeune femme poussa son énième soupir de la soirée.

- Rappelle-moi pourquoi on est ici déjà ? marmonna-t-elle.

- Je te l'ai déjà dit Mai, chuchota Joey, en scrutant discrètement l'intérieur à travers le vitrail.

Elle grimaça.

- Pour une fois dans ta vie, tu ne pourrais pas arrêter d'être constamment sur le dos de ta sœur ?

- Ce n'est pas sur son dos que je suis, mais sur celui de Duke, se défendit le blond.

- Très bien, alors entre et je suis sûre que ta sœur ne se sentira pas du tout concernée, dit Mai avec sarcasme.

Joey la foudroya du regard, mais reporta son attention à l'intérieur du restaurant.

- Mais où diable sont-ils ? s'énerva-t-il.

- Quand je pense que je t'ai suivi jusqu'ici… Et tu m'as roulée ! soupira la jeune femme.

- Hé ! protesta Joey, en détournant la tête. Je t'ai pas roulée. Je t'ai dit qu'on allait au restaurant et on y est non ?

- Je voyais ça dans un autre sens… marmonna-t-elle encore.

- C'est pas vrai ! fit Joey en portant une main à son front. Tu ne penses toujours qu'à ça ! L'argent, le luxe… il n'y a rien d'autre qui t'intéresse ?

- Si, les fringues ! dit Mai.

Le blond poussa un soupir, réalisant qu'il était inutile d'insister.

- Laisse tomber…

Un silence s'en suivit alors que Mai ronchonnait toujours en murmurant des « n'importe quoi » ou « insensé », tandis que Joey s'évertuait à localiser l'endroit du restaurant où se trouvaient Serenity et Duke.

- Tu vois bien qu'ils ne sont pas de ce côté-là, dit Mai. Ta sœur et ton futur beau-frère sont sûrement en train de roucouler dans un fond de salle bien tranquille, ironisa-t-elle.

- Ce n'est PAS mon futur beau-frère ! s'écria Joey.

Mai lui plaqua une main contre la bouche.

- Tais-toi ! Ou on va se faire repérer !

- Ah bon ? interrogea Joey avec sarcasme. Je croyais que tu regrettais d'être ici…

- J'ai des relations haut placées, fit la jeune femme avec arrogance. Je ne tiens pas à ce qu'ils me voient ici, planquée dans les buissons… Oh non ! Regarde mes chaussures ! Elles sont pleines de boue ! dit-elle, la mine horrifiée.

Joey eut un sourire à la fois gêné et moqueur.

- Tu me revaudras ça ! menaça la jeune femme. Tu sais combien ça coûte ce genre de…

- Ah, ils sont là ! coupa le blond.

Il venait de repérer sa sœur et Duke dans un petit coin de la salle. D'après ce que pouvait observer Joey, ils discutaient tranquillement en attendant l'arrivée de leur commande. Mai jeta un rapide coup d'œil en direction du couple, puis se rassit contre le mur en soupirant.

- Tu veux mon avis Joey ?

- Dis toujours, marmonna-t-il. Je trierai les idées potables des idioties ensuite…

- Je me demande pourquoi tu as laissé partir ta sœur avec un imbécile pareil, dit-elle, en grimaçant toutefois à la précédente réflexion du jeune homme. Elle est beaucoup trop bien pour lui…

- Je ne vois pas où est le problème, dit Joey, décontenancé. Ils s'entendent à merveille, tu le vois bien non ?

Elle secoua la tête.

- Vous êtes tous pareils, vous les hommes ! Ca saute aux yeux que Serenity ne se sent pas à l'aise avec cet idiot !

- Ah ouais, et qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda Joey avec sarcasme.

- L'instinct féminin, chéri !

- Ridicule…

Cependant il ne trouvait rien à répondre et un autre silence s'en suivit.

- Tu comptes rester là toute la nuit ? interrogea la jeune femme.

- Non, il faut que je trouve le moyen de rentrer là-dedans sans me faire repérer…

- D'accord, alors si ça ne te dérange pas, je vais rentrer chez moi…

Elle se leva et s'apprêta à repartir aussi silencieusement que possible, laissant Joey à ses affaires, quand celui-ci l'empêcha de s'en aller en lui agrippant le bras.

- Non Mai… murmura-t-il. C'est là que tu interviens…

Il la regarda d'un air malicieux, et elle comprit, et lui fit un clin d'œil.

- Ouais… dit-il. Finalement tu vas l'avoir, ton petit dîner dans un restaurant de luxe ce soir…

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Non loin de là, au Manoir Kaiba

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Pendant ce temps, Kaiba se préparait à aller assister à un énième meeting et avait pour objectif de conclure une très grosse affaire ce soir-là. Après que Mokuba eut découvert ce qui se passait avec son grand frère depuis quelques semaines, ce dernier avait jugé qu'il valait mieux qu'il reprenne ses activités normalement, comme si rien ne s'était passé. Il avait donc abandonné le comportement indifférent qu'il avait eu envers son frère durant de nombreux jours. Kaiba avait donc retrouvé ses bonnes veilles habitudes : travailler sans relâche, houspiller ses employés et donner un coup de pied au chien de Mokuba quand l'occasion s'en présentait.

Si Mokuba était heureux de tout ça, il n'en restait pas moins inquiet au sujet de son grand frère adoré. Depuis quelques jours maintenant, la même question revenait sans cesse dans sa tête : qui était-ce ? Oh certes, sur le moment, il avait été content que son frère puisse éprouver des sentiments pour quelqu'un d'autre que lui, mais Seto et lui n'en avaient pas reparlé depuis, et le petit garçon n'avait pas osé revenir sur le sujet, connaissant la susceptibilité de son grand frère. Pourtant, il était curieux : pendant que Seto travaillait à la KaibaCorp, Mokuba en avait profité pour aller fouiller dans les affaires de son frère, à la recherche d'un indice qui aurait pu l'éclairer sur l'élue du cœur de Seto. En vain. Il n'avait rien trouvé ; juste des papiers administratifs et autres dossiers importants ; pas une seule photo, ni la moindre lettre. A croire que son frère ne voulait pas s'avouer cette douce vérité, cette vérité qui voulait qu'il l'aime elle.

« Je me demande bien à quoi elle ressemble… » s'était demandé Mokuba.

Aujourd'hui, son frère devait assister à une autre de ces importantes réunions qui l'empêchaient de passer du temps avec lui. Mokuba détestait ça. Il aurait fait n'importe quoi pour que Seto reste avec lui, ici, dans le Manoir.

Dans sa chambre, le petit garçon soupira. Il passerait encore cette soirée tout seul… avec son chien. D'ailleurs où était-il passé ? Mokuba se rendit compte qu'il avait été si accaparé par ses pensées qu'il en avait complètement oublié de surveiller Vulcain.

Il fit le tour de la maison, à la recherche de son animal, mais il n'en trouva aucune trace. Il avait disparu. Soudain Mokuba réalisa :

« Oh mon Dieu… la porte de derrière… Seto va me tuer… »

Il se précipita à l'arrière de la maison, dans la cuisine, dont la porte donnait sur le pavillon des domestiques. Et ses craintes se confirmèrent : la porte était grande ouverte, et un vent frais s'était engouffré dans la pièce. Et comme si le sort semblait s'acharner sur lui, son grand frère pénétra dans la pièce, revêtu de son éternel manteau gris métallisé, une valise noire en main.

- Mokuba, qu'est-ce que tu fais là ? Tu devrais être dans ta chambre à faire tes devoirs ! reprocha Kaiba.

- C'estVulcainils'estenfuit, dit Mokuba, en baissant les yeux, d'une voix inaudible et inarticulée.

Kaiba fronça les sourcils, et lança un regard interrogateur, mais impatient, à son frère.

- Le chien…bégaya Mokuba. Il… il est parti !

Les yeux du jeune homme lancèrent alors des éclairs. Il semblait faire de gros efforts afin de contenir la colère grandissante en lui. Il commençait à en avoir assez de ce stupide animal qui ne lui avait causé que des ennuis jusqu'à présent. Il avait cette réunion à laquelle il lui était indispensable d'assister, et il n'avait guère la tête à s'occuper du sort du chiot de son frère. Jugeant qu'il était inutile qu'il ne s'énerve, il annonça, après avoir longuement observé son frère, de son habituelle voix glaciale :

- Très bien… Il passera donc la nuit dehors.

Et il s'attendait à une protestation de Mokuba.

- Mais…

- Pas de « mais » petit frère, trancha-t-il. Tu avais la responsabilité de ce chien. Débrouille-toi pour le retrouver si ça te chante ; mais tu attendras demain.

- Mais Seto, je ne vais tout de même pas le laisser tout seul… le pauvre… il n'a pas l'habitude…

- Il retrouvera son chemin, coupa fermement Kaiba. Maintenant, je dois y aller. Fais tes devoirs et sois couché pour 22h, c'est clair ?

Le petit garçon resta silencieux, les larmes aux yeux, observé par son frère. Ce dernier ne céderait pas. Non, assez de caprices. Il croisa les bras, attendant la réponse de son frère.

- Mokuba ?

- Oui...Seto, lâcha-t-il en un murmure.

Kaiba hocha la tête et tourna les talons, s'apprêtant à rejoindre sa limousine qui l'attendait devant le Manoir. A vrai dire, ce meeting, comme tous ceux auxquels il avait assisté, ne l'enchantait pas, mais il n'avait pas le choix. N'importe qui pourrait lui souffler l'affaire qu'il convoitait. Mais avant même qu'il ait pu sortir de la pièce, deux mains l'agrippèrent.

- Seto ! s'écria Mokuba. Je t'en supplie ! Aide-moi à retrouver Vulcain !

Il pleurait, les larmes coulant le long de sa joue. Kaiba ébouriffa doucement les cheveux de jais de son frère.

-Je ne peux pas Mokuba…murmura-t-il.

Toute colère avait disparu dans sa voix. Elle avait été remplacée par de la résignation. Il détestait voir son frère pleurer. Mokuba n'était pas un enfant qui faisait beaucoup de caprices, mais dans le cas présent, il s'était très attaché à son chien, et la seule pensée de voir son frère aussi malheureux brisait le cœur de glace de Kaiba.

- S'il te plait, insista Mokuba en sanglotant. Tu pourrais m'aider à le retrouver… Tu arriverais juste un peu en retard à la réunion… ce ne serait pas si dramatique…

Le jeune homme soupira. Il préférait rater une affaire, aussi importante soit-elle, que d'être rongé par la culpabilité toute la soirée.

- Très bien, abdiqua-t-il. Nous allons prendre la limousine et nous ferons le tour des quartiers…

Et comme s'il tenait encore à garder sa dignité, il ajouta :

- Mais si, au bout d'une heure, nous ne retrouvons pas ce chien, nous rentrerons, c'est compris ?

Le petit garçon approuva d'un signe de tête, en espérant de tout cœur retrouver son chiot adoré.

Ils empruntèrent bientôt la limousine qui devait à l'origine conduire Seto sur le lieu de sa réunion.

Le jeune homme ne pouvait pas se douter qu'il retrouverait bien plus qu'un chien ce soir-là.

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" Offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est comme donner du pain à qui meurt de soif" (en référence aux sentiments non réciproques de Duke envers Serenity)


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Et voilà pour cette première partie ! Je ne me suis pas encore décidée si je ferais deux ou trois parties à ce chapitre.

Désolée pour les fans du couple, mais pas de Seto/Serenity aujourd'hui ! Mais comme l'annonce la dernière phrase de cette partie, des retrouvailles sont à venir… J'en dis pas plus !

Et maintenant les RAR :

Angel Friendship Girl : Je sens que je vais souvent entendre les « A mort Duke et Tristan ! » lol ! Mais je suis d'accord avec toi ! A mort ! Et oui, Yami est plutôt vif pour un « vieillard de 5000 ans » (Angel s'énerve : Comment ça, VIEILLARD ? ; Mana : Oups… je retire ce que j'ai dit…). Allez, bisous et bonne année p'tite sœur !

Emilie Rosier : Oui, inévitablement, Joey réagira comme ça lorsqu'il apprendra la nouvelle, mais quand… c'est une bonne question ! Pas de torture pour Kaiba cette fois, faut bien le laisser souffler un peu ; mais elle reviendra vite cette torture (La recette du Nouvel An façon « Chanson d'un Soir » : 200g de romance, un verre de torture, un zeste d'inconscient et deux pincées de musique, le tout laissé mijoté quelque temps donne un résultat…explosif ! Bonne année à toi !

Wind : Tu es heureuse ouais ! Alors je suis heureuse aussi ! Et voilà, tu as lu la suite. Avec tes yeux de chiens battu, tu fais concurrence à Mokuba, dont personne ne peut résister aux supplications… Je n'ai pas su résister à tes supplications moi non plus… Je deviens faible… (Seto : Pas de place pour les faibles dans ce monde ! ; Mana : Cause toujours toi !) Bonne année ! Bisous !

Vendred13 : Et en voici un deuxième avant le nouvel an ! Bah je suis en vacances, alors j'en profite quoi ! Happy new year !

Yami : Hé, hé Seto est désormais lié par son serment. Et c'est sacré un serment, même si on le fait à soi-même… Bon, pas de rencontre cette fois-ci, mais ça viendra bientôt ; dans le contexte de la fic, elle aura lieu dans les prochaines heures, comme le fait deviner la dernière phrase du texte (enfin j'espère qu'elle le fait deviner lol). Dans mon contexte à moi… ça prendra une semaine au moins (dsl). Merci à toi et je te souhaite une bonne année !

MisticElfe : Merci à toi pour tes compliments. C'est vrai que c'est dur de respecter leurs personnalités… en fait j'essaie toujours de me mettre dans le contexte de l'animé en me demandant « Comment un tel aurait réagi en telle situation etc… ». Mais de toute façon, je serai obligé de dévier dans le cas de Seto, puisqu'il tombe amoureux… et ça, je sais pas vraiment comment je vais l' amener… En tout cas, bisous et bonne année !

SytEvol : Ben en tout cas, je suis admirative…Arriver à écrire des fics tout en suivant le cours o-O… J'oserais jamais… Là j'accorde un petit répit à Seto ; il n'est plus trop embêté par son inconscient mais ça reviendra… encore plus fort ! Et tu connais Kaiba : jamais il n'irait voir Yugi pour lui demander conseil… Toujours aussi arrogant, ça change pas ! Bisous à toi, et bonne année !

Strange Angel : Alors passée de bonnes vacances ? En tout cas, je suis contente que tu sois contente lol ! Mmmm…je ne peux rien te dire quant à si Kaiba verra Duke draguer SA Serenity… mais d'une manière ou d'une autre il l'apprendra…. Merci à toi et bonne fin de vacances ! Bye !

Luna Dream : Ben là pour les quiproquos, j'ai essayé d'en faire un entre Tea et Tristan, mais on va dire que c'en est pas vraiment un…enfin si…c'est un demi quiproquo, puisque Tristan pense que Tea est d'accord sur le fait que c'est lui qui est fait pour Serenity… Enfin bref… compliqué tout ça. Je n'ai pour l'instant aucune idée de comment Joey va découvrir la vérité… mais il frôlera sûrement la crise cardiaque ! Bonne Année ! Bye !

Lou-la-Vénusienne : Oui je sais… j'ai une tendance un peu sadique… rien qu'à voir les autres chapitres que j'ai fait… mais j'adore torturer les gens… c'est une passion cachée lol ! Non là j'exagère ! Et bien en fait je vais te dire comment Seto et Serenity sauront qu'ils font les mêmes rêves : Je suppose que tu as du espérer en lisant cette dernière phrase, mais manque de bol, la sadique en moi a refait surface et ne dira rien du tout ! Je suis vraiment méchante ! S'il te plaît, pardonne moi ! Allez, pour être un peu plus sérieuse, je te souhaite une bonne Année ! Bye !