Waaa ! Je bats des records moi ! A peine deux jours après le dernier chapitre, j'en poste un autre… Bon, en fait, avant de poster l'autre chapitre, j'avais déjà bien entamé celui-ci, et comme je peux disposer de l'ordinateur toute la journée si je veux (je suis en vacances et mon frère est privé d'ordinateur)… c'est beaucoup plus facile.
Par contre, je préviens qu'il y a beaucoup de flashs back dans ce chapitre. Ils réprésentent environ un tiers de l'histoire de ce chapitre. Ne croyez pas que c'est juste pour remplir la page… Disons que je voulais prendre mon temps pour amener…enfin vous verrez bien. Le titre, de toute façon, est déjà assez explicite comme ça…
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Chanson d'un Soir
Chapitre 14 : L'Accident
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Serenity marchait à présent seule dans les rues. Sa robe bleue flottait derrière elle dans la légère brise, alors que des larmes s'envolaient également avec le vent. Car oui, elle pleurait. Elle était si déçue. Pourquoi son frère ne lui faisait-il pas confiance ? Pourquoi avait-il fallu qu'il la suive ? La prenait-il encore pour une enfant ?
Quand elle était partie, elle n'avait pas réfléchi, la colère mêlée à la tristesse avaient pris le dessus, mais maintenant, elle se disait que peut-être que cette réaction ferait réagir son frère. A présent, ils devaient tous avoir remarqué sa disparition.
Elle en était donc à marcher. Seule. Dans le noir. Une proie facile pour d'éventuels rôdeurs du soir. Mais peu importe, elle n'en avait pas conscience. Elle n'avait aucune envie de revenir dans ce restaurant. Affronter son frère et se disputer encore avec lui, elle ne le supporterait pas.
La jeune fille s'assit au bord d'un trottoir. Il n'y avait pas un bruit dans les rues. Il n'y avait personne pour l'écouter pleurer. Elle enfouit sa tête dans ses bras.
« Oh Joey… Pourquoi fais-tu ça… Pourquoi est-ce que tu ne me fais pas confiance ? »
Elle se sentait incomprise, surprotégée, comme si on voulait la conserver dans une bulle stérile, à l'abri du monde extérieur. Elle avait été si longtemps privée de liberté, à cause de sa cécité, qu'elle était plus déterminée que jamais à être indépendante. Mais son frère ne lui facilitait pas la tâche. Ni lui, ni Duke, ni Tristan. Elle avait le sentiment d'être considérée comme un précieux trésor, si fragile que sa place ne pouvait être ailleurs que sous une cloche de verre. Un trésor qu'on pourrait admirer sans cesse, mais à qui on ôterait toute liberté.
Serenity soupira.
« Je n'ai pas le droit de me plaindre ainsi, après tout ce que Joey a fait pour moi… Mais si seulement il pouvait comprendre ce que j'ai vécu…ce que je vis en ce moment… »
Les larmes ne semblaient pas vouloir s'arrêter de couler le long de ses joues. Une bourrasque plus forte la fit frissonner. Elle tremblait de froid. Il faut dire qu'elle était partie comme ça, sous le coup de l'émotion, sans prendre de quoi se couvrir, et la soirée était plutôt fraîche pour une fin de mois d'avril. Elle ne savait plus combien de temps elle avait erré dans ces rues. Dix, quinze minutes peut-être… Quelle distance avait-elle parcouru ? Quelques centaines de mètres tout au plus… Elle avait sillonné les rues avoisinantes à celle du « Tori » ; elle retrouverait aisément son chemin…
Pourquoi avait-elle accepté cette soirée ? Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle fasse parler une fois de plus sa gentillesse et sa douceur ? Si elle avait refusé, elle serait chez elle, à dormir paisiblement, en proie avec ses rêves… ces doux rêves qu'elle guettait chaque jour.
Elle serait avec lui.
Tout à l'heure, dans le restaurant, elle avait été prise de bouffées de chaleur à l'idée de penser à lui. Elle était donc partie se rafraîchir les idées… où plutôt se rafraîchir tout court. L'eau ruisselante sur son doux visage, elle avait tenté de mettre de l'ordre dans son esprit, mais c'était indéniable : à chaque fois que l'occasion se présentait, elle ne pouvait s'empêcher de diriger ses pensées vers lui. Vers l'homme de ses rêves, l'homme qu'elle voyait chaque nuit, et même le jour, lorsqu'elle avait de la chance. Et ce baiser lui était encore revenu en mémoire. Elle s'était revue frissonnante, lui l'attirant vers son visage, et elle imaginait encore le contact de leurs lèvres, si bref, et pourtant si intense…
Serenity releva la tête. Et une fois de plus, elle tenta de s'interdire ces pensées impures.
En vain.
La jeune fille se releva. Elle ne pouvait pas rester plus longtemps dans la rue. Bien qu'elle était toujours fâchée contre son frère, le fait d'avoir pensé à l'amour de ses nuits l'avait apaisée, et lui avait donné du baume au cœur…
Elle respira l'air frais du soir et reprit le chemin du restaurant, essayant de sécher ses larmes, avec difficulté. Et, en traversant une rue, elle était si plongée dans ses pensées, qu'elle ne vit pas les phares d'une voiture arriver droit sur elle…
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A quelques pâtés de maisons du « Tori », quelqu'un bouillait de colère à l'intérieur de sa limousine. Et ce quelqu'un n'avait pas comme principale vertu la patience.
Vingt minutes qu'il attendait. En ce moment-même, il aurait dû arriver triomphalement à son meeting, imposant le respect à tous les autres hommes d'affaires qui s'y trouvaient. Il aurait dû passer pour le plus grand et le plus puissant de tous, faisant trembler tous ces businessmen qui l'avaient pendant si longtemps sous-estimé. Il avait dû se battre pour gagner leur respect, et à son tour, il était désormais considéré comme le plus redoutable homme d'affaires de cette ville.
Et au lieu de ça, il se trouvait réduit à chercher un chien, un stupide chien, qu'il n'aurait d'ailleurs jamais dû accepter sous son toit. Il avait montré des signes de faiblesse…
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Flash-back
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Le petit garçon prit affectueusement le chiot dans ses bras, il semblait s'être déjà grandement attaché à l'animal, puis il suivit son frère vers la porte de sortie, ouverte.
Cependant, l'éleveur les stoppa :
« Messieurs, puis-je vous suggérer une cage...Ces animaux sont en général très nerveux lorsqu'ils se trouvent en présence d'inconnus. »
- Je sais très bien ce que je fais, répliqua durement Kaiba. Ce chien m'appartient désormais et je n'ai nul besoin de votre...
Il ne put achever sa phrase. La voix de Seto effraya le petit animal, et celui-ci se débattit dans les bras de Mokuba. Ce dernier le lâcha de surprise mais le chiot s'enfuit au-dehors.
« Vulcain ! cria Mokuba »
- Vulcain ? répéta Seto, décontenancé.
Mais le jeune Kaiba s'était déjà lancé à la poursuite de son chien.
- Mokuba ! cria Seto, en allant à la suite de son frère, et ne prenant pas la peine d'adresser une seule parole à l'éleveur, qui avait observé la scène d'un air désolé.
« Vulcain...ne put s'empêcher de penser Seto. Où diable Mokuba est-il allé chercher ce nom stupide ? »
Il retrouva Mokuba à l'angle de la rue, qui s'était arrêté, à bout de souffle. Des larmes coulaient le long de ses joues.
« Mon chien... sanglota-t-il
- Allons Mokuba, nous mettrons des avis de recherches, commença Kaiba, en prenant son frère par l'épaule.
- NON ! protesta Mokuba, en se dégageant. Je veux mon chien ! Le pauvre, il est tout seul, sans défense...
- Il se débrouillera très bien tout seul, déclara Seto. Nous nous en occuperons dès demain...
- Tu n'as pas de cœur, lança le petit garçon, au bord de la crise de nerfs.
- Mokuba, ça suffit ! On nous regarde...
- Je m'en fiche ! Je veux retrouver Vulcain ! Aide-moi, je t'en prie...
Seto soupira longuement.
- Très bien, dit-il. Je vais appeler un de nos employés pour qu'il...
- NON ! Je veux que ce soit toi ! supplia Mokuba, qui pleurait à présent. Pour une fois, arrête de penser à ta société...
- Mokuba...
- C'est important pour moi...Seto..., murmura le petit garçon, entre deux sanglots.
Kaiba se sentit fléchir une fois de plus. Que n'aurait-il pas fait pour que son frère adoré retrouve le sourire. Il ferait n'importe quoi...
« Nous allons nous séparer, déclara-t-il. Ainsi nous aurons plus de chances de retrouver cette stup...Vulcain ! »
- Oh, merci Seto ! s'exclama Mokuba, en lui sautant au cou.
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- MOKUBA ! JE T'AI DIT CENT FOIS D'ENFERMER CE STUPIDE CHIOT DANS LE VESTIBULE ! REGARDE CE QU'IL A FAIT !
Seto avait hurlé. Il venait de pousser la porte de son bureau au manoir, qui était déjà entrouverte. Rien que ça lui avait mis la puce à l'oreille. Et sa crainte s'était confirmée lorsqu'il avait pénétré dans la pièce. A l'intérieur, tout avait été mis sens dessus dessous. Des livres et des dizaines de feuilles avaient été éparpillés sur le sol. Il ne restait presque plus rien sur la table de travail de Seto, hormis un téléphone et une lampe qui avaient échappé au « massacre ». Des bibelots et autres objets s'étaient brisés au contact du sol. Fort heureusement, Seto avait eu la bonne idée de ne pas laisser son ordinateur portable, avec tout son travail dans le disque dur, dans son bureau.
- Que se passe t… commença Mokuba en pénétrant dans la pièce.
Il s'arrêta net en constatant les dégâts.
- Oh !
- Oh ! C'est tout ce que tu trouves à dire ? gronda Seto. Ta sale bête va le payer cher, crois-moi ! menaça-t-il.
- Mais Seto… ce n'est peut-être pas lui… dit Mokuba, d'une toute petite voix. C'est…c'est peut-être le vent !
Les yeux de Kaiba lancèrent des éclairs. Le petit garçon sut qu'il était allé trop loin.
- LE VENT ! hurla Seto. MOKUBA, TU TE FICHES DE MOI ?
L'intéressé baissa les yeux, sachant très bien ce qu'il en était. Kaiba se dirigea alors au pied de son bureau, enjambant tous ses dossiers qui jonchaient le sol, et désigna une petite flaque.
- Et ça aussi, c'est le vent peut-être ? demanda Seto avec plus de calme, mais non sans sarcasme.
Le chiot s'était oublié sur la moquette !
- Seto… Vulcain est petit, balbutia Mokuba. Il ne l'a pas fait exprès… il… voulait juste jouer.
- ET BIEN DANS CE CAS, IL IRA JOUER DANS LA RUE ! s'écria Kaiba, hors de lui. JE N'EN VEUX PLUS ICI !
- Non, grand frère… s'il te plaît, implora le petit garçon, les larmes aux yeux.
Le jeune homme ne voulait pas céder. Il revint en direction de son petit frère, et était sur le point de passer le pas de la porte, bien déterminé à rester impassible.
- Seto… continua Mokuba, en allant vers son frère. Il ne le refera plus, je te le promets…
Kaiba fronça les sourcils devant les supplications de son frère, mais il était encore sur le point d'abdiquer.
- A une condition, déclara t-il. Désormais cet animal dormira au sous-sol !
- Mais…
- Tu veux que cette bestiole reste ici, oui ou non ?
Mokuba poussa un soupir et fit un signe affirmatif de la tête.
- Très bien…dit le petit garçon. Il ne t'importunera plus. C'est promis !
- J'espère bien, car c'est sa dernière chance !
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Fin des Flash back
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Non.. il avait été FAIBLE tout simplement. Mokuba avait beau être son frère, il n'aurait jamais dû céder à ses multiples requêtes. Et résultat : il était à présent assis dans une limousine, impuissant, à attendre que son frère daigne revenir…avec ou sans le chiot, du moment qu'il revenait…
L'impuissance… il détestait ce mot, ce sentiment. Être impuissant signifiait être faible. Et Seto Kaiba ne passerait jamais pour faible. Il était le plus fort, le meilleur dans tous les domaines. Il n'avait peur de rien. Si, d'une chose : qu'il arrive malheur à son frère adoré. Mais là, en ce moment-même, il se sentait tout à fait capable de trucider Mokuba pour sa conduite. C'était décidé, il ne céderait plus. Il se montrerait impitoyable avec lui, et peu importe ses protestations, ses supplications, peu importe que son frère coopère ou non, il serait impartial. Jusqu'ici, céder aux requêtes de Mokuba ne lui avait apporté que des ennuis, à commencer par ce chien, qui, dès, le premier jour l'avait conduit à…
« Non ! Je ne dois pas penser à ça ! »
Seto secoua la tête.
« J'ai l'impression que la moindre de tes pensées réussira toujours à te mener à cette fille… »
Encore cette voix. Il ne s'écoulait pas un jour sans qu'il ne l'entende, et à chaque fois, il trouvait le moyen d'échapper à cette seconde conscience. Elle le rendait faible elle aussi. Comme si ça ne suffisait pas comme ça. Où était donc passé le froid Président de la KaibaCorp, l'homme qui ne connaissait ni les regrets, ni la pitié, ni la compassion ? Où était-il ? Que restait-il de cet homme qui avait toujours été de marbre jusqu'au plus profond de lui-même ? Maintenant il suffisait d'un mot, d'un regard pour réussir à faire vaciller et fendre cette pierre. Un mot, un geste, et les doutes commençaient à l'assaillir, même s'il parvenait encore à rester maître de lui-même. Combien de temps encore tiendrait-il ? Kaiba ne voulait certes pas admettre que son impassibilité commençait à s'écrouler, mais il n'était pas idiot : il s'en rendait compte. Quelque chose en lui changeait. Tout doucement, rendant friable la pierre de son cœur, jusqu'à ce qu'elle ne s'émiette entièrement pour qu'il se retrouve noyé sous les sentiments, chose qu'il refusait.
Ce baiser… cet étrange contact, cette toute nouvelle sensation, l'avait marqué au plus profond de lui. Tous les jours, il y repensait. Il ne se passait pas une heure sans que cela ne lui revienne à l'esprit…
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Flash-back
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- Vraiment Wheeler, il faut toujours que je te trouve sur mon chemin…
La jeune fille se retourna brusquement, une lueur d'inquiétude dans les yeux. Il eut du mal à rester de marbre, face à la belle jeune fille devant lui. Pendant deux semaines, il avait réussi à l'éviter, et maintenant que Mokuba le forçait à sortir de son bureau, il fallait qu'il la voie.
- Kaiba, commença Serenity, timidement. Je... J'aimerais te dire que je suis désolée pour ce qui s'est passé l'autre...
- Silence, coupa Seto. Que tu sois désolée ou non, ça ne change rien. Tu n'aurais jamais dû porter la main sur moi !
Il la regarda dans sa gêne, la trouvant décidément adorable avec ses longs cheveux et ses yeux noisette pétillants de vie. Il éprouva l'irrésistible envie de la toucher encore, juste du bout des doigts. Juste pour se rappeler cette merveilleuse sensation.
Il s'avança vers elle, et Serenity soutint courageusement son regard.
- Kaiba, je suis désolée, je… je ne voulais vraiment pas…
- Jamais de ma vie je ne laisserai passer une telle chose… Personne ne lève la main sur moi, tu entends ? Personne !
- Je suis désolée, s'écria Serenity. Je te l'ai déjà dit ! Laisse moi tranquille maintenant !
Elle tenta de s'échapper de cette situation qui allait trop loin selon elle, mais Seto se plaça juste devant elle, la forçant à reculer, et empiéter sur l'herbe.
Il était tout près d'elle à présent. Kaiba s'apprêtait à lui lancer une autre de ses répliques cinglantes, lorsque deux gamins qui se pourchassaient bousculèrent tour à tour Serenity, qui tomba sur Seto, l'entraînant dans sa chute.
Ils atterrirent lourdement sur l'herbe, dans une position assez délicate : Serenity se trouvait à présent allongée sur Kaiba ! Ce dernier fut si surpris qu'il ne pensa pas à repousser la jeune fille. A terre, il put sentir sa chaleur contre lui, son parfum si entêtant lui envahissant les narines. La jeune fille plongea alors son regard dans le bleu des yeux de Seto, dont le cœur commença à battre plus fort dans sa poitrine. Leurs respirations s'accélèrent, et ils se fixèrent quelques secondes ainsi.
Tout inimitié semblait avoir disparu ; c'était un regard intense dans lequel ils se perdirent. Ils ne se préoccupèrent plus de ce qu'il se passait autour d'eux et s'oublièrent dans leur contemplation de l'autre. Le souffle chaud de Seto vint brûler la joue de Serenity, témoignant de la proximité à laquelle ils se trouvaient. Instinctivement le jeune homme remua le bras et vint le glisser autour du cou de la jeune fille, dont la respiration et le cœur s'accélérèrent. Elle sentit les doigts du jeune homme dans son cou, et s'en délecta. Quant à Kaiba, il éprouvait une agréable sensation au contact de la nuque de la jeune fille. Jamais ils n'avaient été aussi proches que dans leurs rêves.
Se rendit-il compte de ce qu'il faisait ? Sûrement pas… car il attira Serenity contre lui, un désir intense le prenant de l'embrasser. La jeune fille laissa le jeune homme rapprocher son visage de lui, leurs yeux ne se quittant jamais. Leurs regards étaient en feu à présent. Leurs souffles commencèrent à se mêler.
Leurs lèvres s'effleurèrent, puis se touchèrent. Il apprécia la douceur de celles de la jeune fille, alors que celle-ci avait fermé les yeux, frissonnant d'excitation. Il mordilla alors tout doucement ses lèvres, lui arrachant un soupir, prêt à lui donner ce que tous deux désiraient. Elle se crut encore dans son rêve, dans leur rêve, mais cette fois ci, c'était bien réel…
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Fin du Flash back
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« Non ! Je ne peux pas me laisser aller à ce genre de choses ! »
« Tu es un homme Seto… Et comme chaque homme, tu éprouves des sentiments… tes actes sont poussés par une force invisible… et tu ne peux pas contrer cela…
« Ce n'est qu'une question de temps avant que je ne réussisse à contrer cela. J'ai vaincu des dizaines et des dizaines de fois dans ma vie, et je vaincrai encore ! »
« Cette fois, le combat est différent… et en cédant à tes sentiments l'autre jour dans le parc, tu as déjà perdu ce combat »
« NON ! J'ai toujours été vainqueur, et je ne compte pas déroger à cela !
Il serra les poings malgré lui.
C'était à cause de cette fille, de cette Wheeler. S'il ne l'avait pas rencontrée, rien ne serait arrivé… S'il n'avait pas entendu sa voix…cette voix qui le faisait encore frissonner… il n'en serait pas là. Il refusait de croire au destin. Il avait parfaitement contrôlé le sien jusqu'à présent… Il en avait d'ailleurs fait une belle démonstration sur son dirigeable, durant le tournoi de Batailleville, lorsqu'il menait un duel contre cette folle de Shizu.
Il ne put s'empêcher d'esquisser un rictus à cette remémoration. Elle avait été idiote de croire en sa stupide babiole qui lui prédisait soi-disant l'avenir. Il l'avait écrasée grâce à son Dragon Blanc aux Yeux Bleus et Shizu en avait été quitte pour une humiliation, tandis que lui, LE Seto Kaiba, avait une fois de plus triomphé…
Il n'avait jamais laissé personne rabattre son orgueil. Personne. Et ce n'était certainement pas maintenant que cela commencerait…
« Je ne laisserai jamais personne faire de moi un faible. Et encore moins une Wheeler… »
Voilà ce qu'il se disait, depuis plusieurs jours, à chaque fois que ses pensées le ramenaient à cette fille. Et à chaque fois, il sortait vainqueur de ce petit duel intérieur : il n'entendait plus son inconscient lui faire la morale.
Et au diable ce meeting ! De toute façon, il était trop tard à présent. Et il s'était montré tellement convaincant avec Takahashi au téléphone qu'il était persuadé que tous ces businessmen n'oseraient pas entamer les négociations sans lui.
Une fois de plus, il sourit de contentement, flatté de son influence sur tous ces idiots.
Mais à présent, il lui fallait aller à la recherche de Mokuba. Il avait passé suffisamment de temps à attendre sans rien faire.
« Si encore Mokuba avait pris son téléphone portable… » soupira-t-il intérieurement.
Il appuya sur un bouton, provoquant l'abaissement de la vitre qui séparait l'avant du véhicule de l'arrière, et annonça au chauffeur, qui attendait patiemment les ordres de son patron :
- Redémarrez ! Nous allons chercher Mokuba. Faites le tour des quartiers, allez où bon vous semble, je m'en contrefiche, mais ne roulez pas trop vite. Si Mokuba venait à être blessé, je ne donnerais pas cher de votre place…et de votre vie !
Jiro se contenta d'incliner la tête, alors que la vitre se refermait sur lui. L'instant d'après, la limousine se remettait en marche, et commençait à sillonner les rues de ce riche quartier de Domino.
Kaiba se rassit en croisant les bras, et guetta le paysage qui défilait devant ses yeux.
« J'espère que ce chien profite de ses derniers instants de liberté, car une fois que je l'aurais retrouvé, il en sera quitte pour le restant de sa vie à séjourner à la cave! »
Le trajet se déroula dans le même silence qu'auparavant, jusqu'à ce qu'un choc inhabituel se produisit à l'avant de la voiture. Immédiatement, la limousine stoppa net sur place. Kaiba, l'air courroucé par ces multiples contretemps, actionna alors l'abaissement de la vitre qui le séparait du chauffeur.
- Qu'est-ce qui se passe encore ? dit-il, contenant difficilement son calme.
Le visage de Jiro était livide.
- Je… je ne l'ai pas vue Monsieur... bégaya-t-il.
- Vu quoi ? demanda sèchement le jeune homme.
Le chauffeur, pour la première fois en des années de carrières, ne répondit pas à une question de son patron. Il sortit précipitamment du véhicule, suivi bientôt par Kaiba, qui en avait décidément plus qu'assez de tous ces incidents.
Ce n'est qu'une fois sorti qu'il comprit de quoi Jiro parlait : un corps était étendu sur la chaussée, dans l'ombre, inerte.
Le sang de Kaiba ne fit alors qu'un tour.
- Il ne manquait plus que ça ! ragea-t-il. J'espère pour vous qu'il est encore en vie, sinon je risque les ennuis à cause de votre incompétence et ce n'est pas vraiment le moment!
- Mais…Monsieur Kaiba… je n'ai pas vu cette jeune fille… bafouilla le chauffeur, tremblant.
- Cette... jeune fille ? répéta Kaiba, soudain en proie à de l'inquiétude.
Il fut alors pris inexplicablement d'un mauvais pressentiment, et se précipita, le cœur battant, vers la forme immobile étendue à terre, auprès de laquelle il s'agenouilla. Et ses doutes se confirmèrent lorsque ses yeux s'écarquillèrent d'horreur, reconnaissant la personne inconsciente.
« Oh non… Pas elle… »
Serenity gisait au sol, ses longs cheveux, détachés sous l'effet du choc, étaient répartis sur la chaussée. Sa robe bleue comportait à présent de multiples tâches noires, tandis que le propre corps de la jeune fille commençait à se recouvrir d'ecchymoses. Un filet de sang s'écoulait de son bras droit.
Kaiba resta figé dans l'horreur, incapable de faire le moindre geste. Que devait-il faire avant que cet accident n'arrive déjà ? Où devait-il aller ? Tous ses projets, tout ce qu'il devait faire… semblait avoir disparu de sa mémoire et de son esprit. Il ne pensa plus qu'à cet instant-même, à ce visage inconscient sur le sol.
Se pouvait-il qu'elle soit…
Il porta sa main au visage de la jeune fille, et y fit courir ses doigts avec légèreté, sans réfléchir à son acte. Puis, il plaça, tremblant, son index et son majeur sur la jugulaire gauche de Serenity. Il sentit un pouls, un pouls qui battait doucement, mais suffisamment pour indiquer que la jeune fille n'était qu'inconsciente…
« Elle est vivante… »
Seto poussa alors un soupir de soulagement.
- Je vais… appeler une ambulance… murmura le chauffeur, resté en arrière, de sa voix défaillante.
Le jeune homme reprit alors ses esprits, et se releva, le soulagement ayant laissé place à la fureur. Avant que Jiro n'ait eu le temps de réagir, Kaiba se précipita sur lui, poussé par une force inexplicable, et le saisit à la gorge, pour le plaquer violemment sur le capot de la limousine.
- IMBECILE ! VOUS AVEZ FAILLI LA TUER ! hurla-t-il.
- Je...ne...l'ai pas...vue…elle a...surgi…de nulle part…sans regarder… je vous...en prie… Monsieur…je ne…peux plus respirer… haleta la pauvre Jiro, suffocant.
Une lueur de démence s'alluma dans les yeux de Kaiba.
- A CAUSE DE VOUS, C'EST ELLE QUI A FAILLI NE PLUS JAMAIS RESPIRER, ESPECE D'IDIOT ! continua le jeune homme, ne décolérant pas.
Il était comme fou. Il avait perdu tout contrôle. Elle avait failli mourir... à cause de cet idiot… Il allait le payer… très cher… Personne n'avait le droit de lui faire du mal à elle… Personne…
- Vous avez de la chance qu'elle soit encore en vie… siffla-t-il
Malgré cela, Kaiba resserra encore sa poigne, un désir de la venger s'emparant de lui. Non…personne ne lui ferait plus de mal… pas même lui… Il ne réalisa pas qu'il était sur le point de tuer son propre chauffeur. L'homme qui l'avait servi fidèlement pendant des années était en train d'agoniser sous lui…
Puis, finalement, Seto reprit ses esprits, et heureusement pour Jiro, ce fut avant qu'il ne l'étrangle complètement. Le jeune homme relâcha lentement son étreinte, la lueur de démence s'éteignant peu à peu. Il fixa l'homme sous lui avec horreur.
« Mais qu'est-ce qui m'a pris… »
Kaiba recula alors de quelques pas, et le chauffeur se releva, en se massant le cou, à l'endroit-même où Kaiba lui avait laissé une marque de strangulation. Il respira bruyamment, reprenant son souffle, tandis que Seto reportait son regard sur Serenity, toujours inconsciente sur le goudron.
« C'est à cause d'elle… j'ai réagi comme ça… à cause d'elle… »
« Quoi d'autre aurait pu provoquer un tel accès de fureur de ta part, mon cher Seto ? »
Kaiba secoua la tête, en espérant vaguement que cela l'aiderait à lui remettre les idées en place. Jiro, quant à lui, peinait à croire l'acte de son patron. Il le savait impatient et colérique, mais pas à ce point-là tout de même… Il avait lu dans les yeux du jeune Président, une envie de meurtre… qui n'avait certes duré que quelques secondes, mais cela avait suffit à lui faire peur. Qui était donc cette fille pour que Seto Kaiba ait une telle réaction ?
Le jeune homme se dirigea lentement vers Serenity, tournant le dos à son chauffeur, non sans lui murmurer, froidement :
- Partez…
Jiro en fut presque décontenancé. Pas même un mot d'excuse, alors la conduite du jeune homme était inqualifiable…
- Mais Monsieur…
Seto se retourna brusquement, envahi par un nouvel accès de colère :
- JE VOUS AI DIT DE PARTIR ! VOUS ÊTES VIRE ! HORS DE MA VUE ! aboya-t-il.
Le chauffeur frissonna de peur, et préféra ne pas insister. Il s'éloigna, penaud, et disparut dans l'ombre. Indifférent, Kaiba ne lui accorda pas un seul regard, ses yeux toujours rivés sur Serenity.
« Qu'est-ce que je vais faire bien pouvoir faire d'elle ? Je ne sais même pas ce qu'elle faisait là… »
Il était hors de question pour lui de la laisser là. Alors, il n'eut plus qu'un seul choix : la ramener avec lui. Elle n'était qu'inconsciente, elle se réveillerait probablement sous peu. Mais en attendant, il ne pouvait pas la laisser là, seule dans le froid.
Le sang coulait encore, et la plaie était assez impressionnante. Seto déchira un morceau de son pull et s'agenouilla de nouveau afin de faire un pansement de fortune à la jeune fille. Il entoura le bras de cette dernière avec le bout de tissu, afin de stopper l'hémorragie.
Son visage redevenu impassible, il souleva délicatement la jeune fille du sol. Il n'eut aucun mal à la porter jusqu'à la limousine. Même inconsciente, ses traits étaient toujours aussi doux et détendus, et il était difficile de croire qu'elle avait subi un choc. Il l'étendit avec précaution sur la banquette arrière, et dégagea les quelques mèches de cheveux qui recouvraient son visage. Son cœur se serra et ses yeux bleus de glace s'adoucirent à la vue de Serenity, paisiblement endormie. Kaiba secoua la tête, et referma la porte arrière de la limousine. Avant de monter à la place du chauffeur, quelque chose à terre attira son attention : l'élastique à la fleur bleue, qui, quelques instants auparavant, maintenait encore en place les cheveux de la jeune fille. Kaiba saisit l'objet, le regarda, puis le serra dans sa main, avant de le glisser dans sa poche.
Il monta alors dans le véhicule, prit le volant et démarra. Il avait complètement oublié Mokuba. Désormais, ses pensées ne voyaient plus qu'elle. Serenity. Sereinement endormie à quelques mètres de lui.
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« Qui hait à l'excès sait aussi chérir à l'excès » (Remaniement d'une citation d'Aristote : « Qui chérit à l'excès sait haïr à l'excès »)
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Voilà ! Je ne coupe pas au meilleur endroit c'est sûr, mais au dernier moment j'ai décidé de consacrer un chapitre entier à l'accident. Donc, ce qui devait se passer dans ce chapitre est reporté au suivant, en espérant que je fasse aussi vite pour l'écrire…
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RAR
Nakuru Akisawa : Merci à toi ! Et bien comme tu peux le voir, Seto a mieux à faire maintenant que de se préoccuper des bêtises de Mokuba et de Vulcain lol ! Pauvre Mokuba, oublié par son propre frère… Quant à la réaction de Seto à la bêtise de Vulcain… je te laisse imaginer… parce que moi-même je ne sais pas trop comment ça va se passer. Contente que cette fic te plaise. Bisous à toi ! Bye !
Emilie Rosier : Ah enfin quelqu'un qui plaint Duke au lieu de vouloir sa mort lol ! C'est clair que le pauvre Duke se souviendra de cette soirée. Et il n'est pas au bout de ses surprises, étant donné ce qui est arrivé à Serenity…Il n'aura plus qu'à, aller se coucher et oublier ce fiasco total lol ! Vois le coup qu'il rêve de Serenity et de Kaiba ( Duke : Arrggggghhh c'est un cauchemar ! ; Serenity : Non c'est la réalité ! ) Merci à toi. Bye !
Luinil Azuretoile : Bingo pour la « Serenity en détresse » ! Je me demandais si quelqu'un devinerait… Bon c'est peut-être pas la « Serenity en détresse » dans le sens où la demoiselle se fait importuner par de méchants monsieurs, mais elle est toujours en détresse ! Donc voilà, tu l'as eu ton miracle (T'as été à Lourdes peut-être ?). Et puis Mokuba, là, il est passé aux oubliettes, notre cher Seto n'a de pensées que pour sa belle. Mici à toi ! Bye !
Golden Sun 17 : Oui en quelque sorte, elle a rencontré Seto… Enfin je dirais plutôt que c'est Seto qui l'a rencontré, parce que la pauvre Serenity est dans les vappes totales là ! Et là, tout s'enclenche… Kaiba va la ramener chez lui et puis ben… on verra ça au prochain chap… En attendant, je l'ai dit et je le redis, je veux la suite de ton crossover, et je suis sûr que je ne suis pas la seule à la vouloir ! ( Mana : Je m'associe à toi Marek…vas-y prend le conhtrôle de son esprit pour qu'elle nous poste la suite au plus vite ! ; Marek : Mmmm c'est plutôt de ton esprit dont j'ai envie de m'emparer là… ; Mana : Je me sauve !) Bon en tout cas merci ! Bisous ! Bye !
Joana Serenity : Tu peux frapper Joey autant que tu veux, après tout il est là pour ça, c'est une tête à claques (Joey : Mais euhhhh !). Et merci de m'autoriser à en mettre à Talia, je sens que je vais bien me défouler gnark gnark… Ah décidément Vulcain va devenir un personnage à part entière… Dommage qu'il n'existe pas dans le manga et l'anime, ça aurait exaspéré une certaine personne… Seto et Serenty se sont retrouvés… mais pas pour le meilleur… je dirais plutôt pour le pire, enfin… pour l'instant ! Merci à toi ! Bye !
Vendred13 : Lol, et heureusement que tu parlais de Vulcain ! Parce que Joey, mignon et innocent euh… Innocent, certainement pas et mignon…euhh… ça dépend pour qui en fait ! ( Pour Mai il est mignon lol ). (Vulcain, au mariage de Seto et Serenity : Et voilà ce que je mérite, enfermé dans la cave alors que les deux tourtereaux que j'ai réunis se la coulent douce ! Pas même un sucre ou un nonos en guise de remerciement ! Que le monde est cruel !) Et je doute que Kaiba s'en aperçoive, tu sais comment il est : il ne voit rien ! Enfin si, il voit quand même des choses : l'argent, la place de numéro un, sa société, la place de numéro un, son BEWD, les cartes de dieux égyptiens, la place de numéro un, le pouvoir, le prestige… j'ai cité la place de numéro un lol ? Bon, merci à toi ! Bye !
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Bye tous !
