A travers l'écriture on met en scène des choses atroces comme on peut créer de la beauté, de l'empathie, de la douceur... Il y a des choses que des personnages de récits vivent sous notre plume d'auteur.e mais qui finalement nous passe au dessus de la tête, parce que nous savons en tant qu'auteur.e que dans le prochain chapitre, prochaine dizaine de pages, on bordera ce personnage de positivité, de douceur, de tendresse, qui l'aideront à passer outre la mauvaise expérience que nous avons crée pour lui...

Et puis, il y a la réalité. La vie dans toute sa violence. Et, quand un proche vit , subit, la violence du monde, de la pire des façons, aussi créative et pleine de verbe que je sois, je ne peux rien faire d'autre sinon pleurer et prendre cette personne dans mes bras. Parce que lui dire que tout ira bien est faux. Parce que je n'ai pas de mots, Ô comble pour l'auteure que je suis, pour l'aider dans sa peine... Je n'ai que mes bras pour la soutenir, et mes yeux pour pleurer... Parfois, la vie est moche, et ça fait mal, très mal.

Sofia.


Shanks, assis sur le pont, le regard posé sur l'horizon, avait dans sa main le journal du jour. Il y avait lu un article qui ne lui plaisait pas. Sa bouteille de rhum posée à sa droite n'avait pas encore été ouverte. Cela était assez inhabituel que pour inquiéter l'équipage.

-Qu'as-tu lu, cap's, lança Benn, inspirant une bouffée de tabac, appuyé contre le bastingage.

- De quoi m'inquiéter, répondit évasivement Shanks.

- Ah ?

- Notre enclume a des problèmes.

- A Dawn ? C'est ce qui t'inquiète ?

- Il n'est plus à Dawn.

- Et où serait-il ?

- Sur le Moby Dick.

- Ace est commandant et Newgate ne ferait jamais de mal à la famille de ses fils, fronça des sourcils Benn.

-Je sais, je sais… C'est ce qui l'a mené là qui m'inquiète.


Ace avait laissé Luffy dormir allant déjeuner au réfectoire. Il devait encadrer sa division aujourd'hui et remplir quelques rapports. Il préférait commencer tôt afin de pouvoir accorder tout son temps à son cadet par la suite. Ils naviguaient en eaux calmes, et n'avaient croisé aucuns navires ennemis depuis qu'ils avaient quitté la dernière île. Leur restockage avait permis de trouver des vêtements d'hiver à Luffy. Au moins était-il certain que son cadet ne serait pas trop peu couvert sur les îles hivernales. Il allait devoir retourner à l'infirmerie pour s'assurer que sa croissance se déroulait normalement. Ace songeait en marchant à un moyen de le persuader de se soumettre à l'examen…

- Ace ! Tu tombes bien, viens vite, l'interpella Izou, assis à la table des commandants, fixant le journal avec ennui.

- Qu'est ce qui ne peut pas attendre que j'aie bu mon premier café, grogna Ace en se dirigeant vers son frère commandant.

- On a un problème, yoi, intervint Marco, assis de l'autre côté de la table, sirotant une tasse de café noir. Ace fronça des sourcils. Qu'est ce qui pouvait bien les inquiéter ?

- Lis l'article qui fait la une, l'invita Izou, poussant le journal devant lui.

- Et ne brûle pas le journal, yoi, l'avertit Marco.

- Tu peux toujours espérer, ricana Thatch de sa cuisine.

Sans accorder un regard à ses frères commandants qui semblaient plus pâles que d'habitude, il lut…

« Un enfant pirate, sous la coupe d'un empereur.

Nos investigateurs ont eu le privilège de croiser la fameuse recrue surprotégée de l'empereur célèbre depuis l'ère du Roi des Pirates, Barbe Blanche. Vous qui avez cru à une carte maîtresse qui l'aiderait à défaire Kaidou, vous faites face à l'improbable, chers lecteurs.

En effet, il nous est possible d'affirmer que la fameuse nouvelle recrue n'est autre qu'un enfant, surprotégée par les commandants de flottes (surtout du nouveau second commandant, d'après nos experts). La Marine le voit déjà comme une menace même si son nom reste un mystère et a mis à prix sa tête ! Sachant que la légitimité et maitre mot de la Marine, ce sont très certainement les crimes de cette recrue qui ont mené à sa prime. Faisons-nous face à un nouvel enfant démoniaque après la survivante de Ohara ? »

Ace arrêta de lire, ses poings s'enflammant légèrement mais ne se propageant pas sur le journal, au grand soulagement de Marco.

-Où est son avis de recherche, demanda-t-il sombrement.

-Là, le lui tendit Marco. Je tenais à m'assurer que tu n'enverrais pas tout flamber, yoi.

Ace posa un regard agacé sur l'avis de recherche. Son précieux petit frère souriait de toutes ses dents, debout à côté de lui sur un port quelconque. Ce sourire, aussi éblouissant qu'un rayon de soleil le dégrisa légèrement, mais pour un bref moment.

-L'étincelle, lut dans un grognement Ace.

-C'est une référence au fait qu'on vous voit toujours ensemble je pense, commenta Izou avec philosophie et amertume.

-Cent mille … Pour un putain d'enfant… Cent mille… grondait le second commandant.

-Nous le protégerons, ne l'oublies pas, yoi, intervint Marco. Il est notre frère aussi, Ace. Et rien ni personne ne pourra l'atteindre.

Ace inspira profondément. Marco avait raison. Ils n'étaient pas seuls. Son frère ne serait plus jamais seul…

-Prochain navire de la marine que je croise, je le réduis en cendres, gronda Ace en se levant, allant rejoindre sa cabine. Il ressentait un besoin urgent de s'assurer que son précieux cadet allait bien, qu'il dormait bien dans son lit, en sécurité, loin de tous soucis…

-On devra être encore plus prudents quand on débarquera, soupira Thatch.

- Il n'est pas né celui qui s'en prendra à mes fils sans en subir les conséquences, intervint Barbe Blanche en s'installant pour déguster son petit déjeuner. Il avait lu l'article, avait vu la prime. Leur cadet allait devenir la cible de quelques chasseurs de primes et le Moby Dick allait subir plus d'attaques qu'habituellement. Ils devraient être prêts à faire face à ces misérables qui allaient tenter de s'en prendre au trésor de Ace…