Chapitre 8 :

Le grand jour arriva, et Harry se sentait prêt. Enfin, il allait en finir. Pas trop tôt, se disait-il. Trop tôt, se disais Hermione. Voldemort et son armée s'avancaient à travers la fôret interdite. Harry, enfermé dans la salle de méthamorphose, regardait le couteau et les différents poisons préparés par le professeur Rogue la veille. Il repensait à ses adieux à ses amis.

FLASH BACK

Harry regarda avec mélancolie les ailes du château, observa ses fantômes, ses salles, ses cheminées, ses peintures. Passant devant la Grosse Dame, il lui sourit de toutes ses dents. Arrivé à la grande salle, pour le dîner, il regarda la table des professeurs, et il les dévisagea l'un après l'autre, cherchant à se remémorrer de bons souvenirs en leur compagnie. Il posa son regard sur ses camarades de Gryffondor, leur adressant mentalement un adieu respectueux. Hagrid lui fit un geste de la main, auquel il répondit par un salut militaire qui fit bien rire le récepteur. Harry contempla une dernière fois la diversité des élèves des différentes maison, faisant par la même occasion un pied-de-nez à la table des Serpentards.

Gryffondor à jamais, se moqua Hermione à son oreille.

Harry lui sourit et sous la table, il prit la main de sa meilleure amie et la serra étroitement. Ginny, qui venait de faire tomber sa cuillère, se pencha sous la table et entraperçu les eux mains enlacées. De retour à la surface, la jeune Gryffondor ne put s'empêcher de sourire en regardant les deux amis. Hermione, qui sentit un regard posé sur elle, scrutat le visage de Ginny.

Harry poursuivit ses adieux mentaux, n'omettant personne. Le dîner achevé, Harry s'endormit, rêvant à la victoire prochaine.

Le lendemain matin, le petit déjeuner avalé, Harry se dirigea vers le professeur Rogue. Se mettant à l'équart de la foule, ils se serrairent la main, mais Rogue attira Harry à lui, et le serra fortement.

Bonne chance Harry. Tu n'as pas toujours été un élève exemplaire, mais je garderais de toi le souvenir de ces derniers jours.

Merci professeur, vous me manquerez malgrès tout.

Heureux de l'apprendre, s'amusa Rogue. Tu devrais aller rejoindre Hermione, Voldemort ne va plus tarder.

Sur ce, Harry s'éloigna d'un pas lourd. Chaque pas le rapprochait de la mort, et l'éloignait d'Hermione. En chemin, le survivant rencontra Ron et Lavande. Il s'approcha d'eux et serra Ron dans ses bras.

A bientôt, mon frère, lui dit-il doucement, mais d'une voix légèrement brisée.

Pourquoi tu dis ça ?

Laisse tomber.

Il mis une grosse tape sur l'épaule de Ron, et adressa un signe d'aurevoir à Lavande. Il poursuivit sa route.

Hermione vint à sa rencontre. Elle le prit par la main, et l'emmena dans sa chambre. Une fois la porte du dortoir des filles franchit, Harry entendit des cris désabusés des filles autour de lui. Hermione ferma la porte de sa chambre à clef, et lança un sortilège de silence sur les murs. Elle s'approcha d'Harry.

Tu es sûr que tu veux le faire ? lui demandat-elle anxieusement.

Evidemment ! répondit-il en s'approchant d'elle.

Non ! Je parlais de ton sacrifice !

Ah...Oui bien sûr. La seule chose sur laquelle je peux avoir un doute, c'est la façon de me suicider ! rit-il.

C'est pas drôle Harry. Ecoute, je... bon, pas la peine de te le dire.

Me dire quoi ?

La jeune fille s'approcha de lui, et le dévisagea, les lèvres entrouvertes, les yeux à demi-clos. Harry se pencha doucement, ferma les yeux et posa ses lèvres sur celles de sa promise. Hermione n'avait jamais connu contact plus doux, plus tendre. Sentant les bras d'Harry se nouer autour de sa taille, ses bras allèrent se glisser autour du cou du jeune homme. Le contact se fit plus proche, et les deux corps enlacés se caressaient de mots doux. Mais la phrase fatidique ne fut jamais prononcée. Deux mots, à jamais encevelis dans leurs esprits, associés à l'image de l'autre. Le baiser n'avait été rompu que par de microscopiques intervalles destinés à souffler quelques douceurs. Finallement, Harry rompit le baiser, stoppé par le besoin urgent de respirer. Hermione soupira lentement, et le regarda avec une douceur infinie.

On avait dit "une seule fois", je tiens promesse. Adieu ma belle.

C'est sur ces paroles qu'il lui prit la main et y déposa un tendre baiser. Un dernier regard, et il partit vers sa destinée.

Adieu, sursura Hermione, une larme allant s'écraser à terre.

FIN DU FLASH BACK

Harry se décida enfin à mettre le couteau dans sa poche et à prendre la potion la plus rapide à agir. Elle le tuerait en deux minutes minimum.Il avait précédemment entendu les échos de la bataille livrée à l'extérieur. Il se sourit intérieurement, pris son courage à une main, et de l'autre la fiole. Elle aurait permis de tuer un boeuf en cinq minutes. Au moment où il dévissait le bouchon, la porte s'ouvrit avec fracas. L'automatisme lui fit brandir le couteau.

Harry, viens vite, il faut abandonner ! On a déjà battu en retraite dans la bataille, et Voldemort est partit avec ses mangemorts. Suis-moi ! C'est grave ! cria le professeur Rogue d'un air catastrophé.

Tout en dévalant les escaliers menants à la grande salle, Rogue tentait de lui expliquer le drame.

Voldemort a dit que si on se moquait encore de lui de la sorte, il ferait sauter le château à la dynamite.

Y'a des blessés ?

Oui, dix blessés grave, pour six d'entre eux des professeurs et des membres de l'Ordre, et une personne pour laquelle il n'y a plus d'espoir.

Qui est-ce ?

Je...pardonne Dumbledor, il l'a mise en première ligne. Il ne pensait pas que Malefoy sénior ait pu être capable d'une telle horreur !

Laissez-moi deviner...non ! Pas elle ! Pas Hermione !

Il arriva à la Grande Salle en même temps qu'il affirmait sa déduction. Il ouvrit les portes avec une violence inouïe, et se rua vers le matelas de fortune installé au centre. Dumbledor se mit en travers de la route du Survivant. Le coeur plein de rage, Harry le bouscula si fort qu'il tomba à la renverse. Dans un cri de la foule de toutes les personnes valides au château, aglutinées autour de la mourante, il se jeta vers elle.

Hermione était pâle comme la mort, ses yeux étaient fermés, son corps se contorsionnait dans tous les sens. Elle avait un poignard enfoncé près du coeur, un autre dans le poumon droit et le dernier dans l'estomac. Un flot de sang coulait de chacune de ses plaies, et elle en crachait de temps à autres.

Nous avons prévenu ses parents. Ils arriveront d'ici une heure et demi, informa Dumbledor.

Harry observa les personnes présentes. Ron pleurait à chaudes larmes, et les torrent de larmes de Ginny rivalisaient sans problèmes avec les chutes du Niagara.

Les autres personnes lui apparurent étrangement floues.

Hermione, je t'en conjure, reste avec moi ! supplia Harry à l'oreille de son amante.

Cette dernière ouvrit les yeux, et entre deux crises de toux sanglantes, elle adressa un petit sourire à Harry.

Harry, c'est toi ! Tu voix, je vais mourir avant toi finalement.

Jamais. Tu m'entends ? Tu vas lutter et rester avec moi Mione !

La jeune fille sembla s'évanouir mais elle se ravisa rapidement.

Hermione, écoute. Je t'aime. Je veux pas que tu partes sans moi. Reste, j'ten conjures ! sa voix devenait de plus en plus un sanglot étouffé.

Je t'aime aussi Harry. Je t'oublierais jamais, où que j'aille.

Non, n'abandonne pas ! Ne m'abandonne pas ici ! Tu es mon unique raison de vivre !

Y'a Ron, Ginny, la famille Weasley au grand complet, et nos amis. Ca c'est une bonne raison de vivre !

Alors accroches-toi, pour eux, pour moi !

Je...peux plus.

Non ! Me laisse pas Mione ! J'ai une idée !

Quoi donc ?

La formule de suicide à deux !

Qu'est-ce qu'elle a ?

Faut être amoureux pour l'utiliser ! Puisque t'as plus d'espoir et que je dois mourir...On pourrait l'utiliser. Je l'ai sur moi.

Allons-y, on n'a rien à perdre, et tout à y gagner.

Harry sortit de sa poche droite la formule, et de la gauche le petit couteau.

Il faut unir nos sangs, d'abord.

D'accord.

A l'abri de tout regard, Harry s'ouvrit le poignet gauche et en fit de même pour Hermione. Il colla son poignet à celui de sa promise, mêlant leurs sangs et leur destinées.

Dumbledor les observait, ne comprenant pas les intentions d'Harry. Personne n'avait rien entendu à leur dialogue, à cause des pleurs multiples et bruyants.

Il vaut mieux mettre un écran de protection autour de nous, proposa Hermione d'une voix de plus en plus faible et saccadée.

Pourquoi ?

Dumbledor nous lorgne d'un drôle d'oeil. J'ai peur qu'il nous découvre.

Bien. Dans ce cas : Protego ! cria Harry.

Non ! Ne faites pas ça ! cria Rogue de plus belle. Il avait donc compris.

Dumbledor ouvrit grand les yeux, et accouru vers les deux amants.

Non ! Harry, non !

Le Survivant adressa un regard moqueur à un Dumbledor impuissant.

Aller, maintenant, la formule. T'es prête ?

Oui.

Les yeux dans les yeux, ils prononcèrent la formule :

Je jure devant tous les dieux

Que j'aime cette personne d'amour profond.

Qu'ils nous accordent le pardon

Nous désirons rejoindre les cieux

Main dans la main, les yeux dans les yeux.

Enfer ou paradis

Peu importe la destination,

Que nos âmes soient réunies

A jamais amants, amis

Et qu'ils bénissent cette union.