Chapitre 9 :

Un éclat de lumière éblouissant. Une détonnation. Ceux qui osèrent regarder purent voir des corps se cambrer. Une onde de choc qui n'atteignit personne. Puis le grand noir.

Et la lumière naturelle revint.

NON ! hurla Ginny.

Harry et Hermione, à terre, se tenaient par la main, enlacés. On aurait dit qu'ils dormaient. Mais leur poitrine ne s'élevait ni ne s'abaissait au rythme de leur respiration désormais disparue.

De part en part, quelques courageux osèrent s'avancer pour tenter de les toucher. Le professeur Dumbledor, jusqu'alors comme en transe, s'activa brusquement.

Non ! Ecartez-vous ! Ne les touchez pas ! Venez Severus.

Ils s'approchèrent des corps et prirent le poult au poignet de la jeune fille. Nul.

Dumbledor ôta son chapeau, et ainsi le suivirent toutes les autres personnes présentes dans la salle. Les portes claquèrent dans un fracas couvrant le silence qui s'était de lui-même installé. Dumbledor alla à la rencontre des nouveaux arrivants. M et Mme Granger. Il les guida vers les corps en leur disant de ne pas s'approcher de trop près, la magie dégagée par le sortilège pourrait les heurter. Les élèves, professeurs, membres de l'Ordre du Phénix, se poussèrent sur leur passage et baissèrent les yeux, des larmes tombant à terre. De plus en plus inquiets en voyant la masse au bout de la haie et ces visages. La mère de la jeune Gryffondor commença à comprendre l'étendue du désastre, et elle ne put contenir ses premières larmes. Les premières d'une liste impossible à établir tant elle est longue. Quand ils entrevurent le corps de leur fille, fraiche comme une rose, quoi que un peu pâle et baignée de sang. Un corps d'homme l'entourait, comme la berçant dans son éternel sommeil.

Qui...qui est cet homme ? interrogea M Granger.

Vous rappellez-vous du petit Harry Potter ?

Non ! Est-ce réellement lui ? demanda encore M granger, comme s'il n'avait pas encore assimilé que sa fille était passée dans l'autre monde.

Oui. Votre fille et lui se sont aimés jusqu'à cette tragique décision qu'ils ont pris tous les deux de s'éteindre ensemble. Celà arrange tout le monde en fait. Votre fille n'aurait pu survivre, et Harry était voué à mourir, mais j'ignore pourquoi il s'est suicidé.

Non...non...nan...c'est pas vrai...je..non ! NOOOON ! hurla M Granger, enfin sur terre.

Les deux pauvres parents s'écroulèrent à genoux à environ 5 mètres des corps enlacés dans cette étreinte mortelle. La consternation s'empara des occupants de la salle. Ils n'avaient rien vu venir, rien tenté, rien fait. Ils étaient plus fautifs les uns que les autres. Des mangemorts déboulèrent dans la salle, une sorte de sac à patates dans les bras, enveloppé de noir. Ils ne cherchèrent à attaquer personne, et placèrent le corps de Lord Voldemort non loin de ceux des deux amants. Ils s'agenouillèrent et se laissèrent emmener quand les membres de l'Ordre vinrent les capturer pour les jeter à Azkaban. Leur seule requête fut de pouvoir assister à l'enterrement de leur maître défunt. Ce fut dans un recueillement terrible que bons, mauvais et neutres, unis par leur peine, se comprirent pour la première et probablement dernière fois.