Chapitre deux

Quand je me suis réveillée, le jour déclinait . M. Rogue avait disparu. Sans que cela ne m'inquiète plus, j'ai pris un goûter tardif avant de me rendre compte de l'agitation dans le couloir du train. J'ai passé la tête à travers l'ouverture de la cabine quand une dame d'un certain âge, vêtue d'une robe de sorcier vert foncé m'interpella :

- Ah, vous êtes Miss Bran ?

- Euh oui madame… ?

- Professeur Macgonagall. Je vous cherchai.

Elle entra dans la cabine et fit signe de m'asseoir.

- Je vais vous expliquer la marche à suivre pour ce soir.

- Une marche à suivre ?

- Oui, toutes les premières années, vous y compris, allez suivre notre garde forestier M. Hagrid, vous ne pouvez pas le rater, c'est un demi-géant. Il vous mènera au château pour faire la cérémonie d'introduction. Je vous retrouverais devant les portes de la grande salle.

Elle se leva et me lança avant de partir :

- Il est temps que vous mettiez votre uniforme jeune fille !

Et mes fringues sont apparues comme par magie sur le siège à coté de moi. Dans un coin de ma tête je suis dis qu'il fallait que j'apprenne ce sort fort utile.

La nuit tomba, et le train s'arrêta à sa destination finale. Tous les élèves se ruèrent pour sortir après ce long trajet pour respirer un peu d'air frais. J'attendis un peu avant de sortir à mon tour, sous le cri guttural du demi-géant :

- Les premières années par ici ! Suivez-moi, n'ayez pas peur !

Avec sa barbe et ses cheveux hirsutes, on aurait dit un gros nounours. Les petits élèves me jetèrent des regards surpris pendant que je marchais à leurs côtés. Nous arrivâmes au bord d'un lac et M. Hagrid nous fit aller dans des barques à la lueur tremblotante de lanternes pré-historiques. Lorsqu'il me vit, il fut surpris.

- Que fais-tu ici toi ? Tu n'es pas une première année !

- Oui et non, j'intègre la 6ème année mais Mme Mcgonagall m'a dit de vous suivre.

Il sembla réfléchir deux secondes avant de s'exclamer :

- Ah oui, oui, tu es l'élève qui vient de Beaux-Batons ?

Un « Oh » général de la part des moufettes se fit entendre.

- Oui M. Hagrid. Je m'appelle Lilith Bran, enchantée.

- De même ma grande. Répondit-il en me serrant la main vigoureusement, ce qui me fit trembler tout le corps. Tiens, installes-toi avec moi.

Il me montra la première barque et y prit place à l'arrière.

- Bon les 1ères années ! Pas de panique, vous n'avez pas à conduire les barques, elles connaissent très bien le chemin. Restez tranquilles et ne trempez aucune partie de votre corps dans l'eau ! Nous avons des créatures qui vous mangeraient tout cru !

D'un coup de pied, il fit partir sa barque et les autres suivirent comme tirées par un fil.

Le clair de lune illuminait l'immense lac, donnant une ambiance fantomatique au tableau. On pouvait voir au fond, l'immense château également, perché sur un promontoire rocheux. Je voyais également une foret donc je ne parvenait pas à voir le bout. Le château en lui-même était vieux et respirait la vieille magie même à cette distance. Des centaines de petites lumières émanait de la bâtisse, trahissant le labyrinthe que cela devait être.

Une fois arrivés de l'autre coté, nous montâmes un escalier de pierres assez glissant, plusieurs moufettes faillir bien tomber et franchîmes une immense porte . Décidément je n'avais que ce mot pour tout décrire ici. Nous montâmes encore des marches, à l'intérieur cette fois-ci et Mme Mcgonagall nous attendait, un rouleau de parchemin en main.

Attends, du parchemin ?! Ils ne connaissent pas le papier ici ?! Je n'avais pas fait attention à la liste des fournitures car j'avais presque déjà tout, mais quand même au XXIème siècle, ne pas utiliser du simple papier et stylo c'est aberrant ! Mme Mcgonagall avait commencé à faire un long discours sur l'honneur d'être ici et blabla.

-...vous serez répartis pour le reste de votre scolarité dans une des quatre maisons de Poudlard : Gryffondor, Serpentard, Serdaigle et Pouffsoufle. Lorsque je vous appellerai vous avancerez et irez vous asseoir sur le tabouret, je poserai le choixpeau sur votre tête. Il lira en vous pour choisir la maison qui vous correspond le mieux. Des questions ?

Un brouhaha se fit mais personne ne dit rien à voix haute.

- Bien, alors allons-y.

Elle poussa les grandes portes en bois et avança d'un pas ferme. J'y découvris une salle majestueuse avec un plafond très très très haut qui reflétait la météo de l'extérieur. Des centaines de bougies flottaient en l'air. Au fond, une grand estrade avec une longue table où étaient, je supposai, les professeurs et le directeur. Il y avait aussi quatre autres grandes tables perpendiculaire, une pour chaque maison, à celle du fond où des centaines d'élèves y étaient assis, regardant les nouveaux venus et moi particulièrement comme des bêtes de foire. Je n'aimais pas trop ça, je préférais le bal d'accueil à Beaux-Batons, où personne n'était intronisé et chacun faisait ce qu'il voulait. Mme Mcgonagall tira son parchemin et appela à tour de rôle chacun des premières années.

Bien sûr, gardez-moi pour la fin ! Pensai-je un peu amère. J'adore être le centre du monde !

Le directeur, un grand homme, vêtu d'une robe de sorcier violette et argent, avec de longs cheveux et barbe blanche, se leva et approcha du grand pupitre en forme de hibou.

- Mes chers élèves, c'est une nouvelle année qui commence. Je tiens tout d'abord à remercier mon cher ami le professeur Slughorn, qui revient assurer les cours de potions de la première année à la cinquième. Le professeur Rogue, assura ceux des sixèmes et spetièmes années en plus des cours de Défense contre les forces du mal.

Il fit un petite pause, savourant son effet sur l'assemblée. Puis il reprit :

- Comme vous l'avez sans doute remarqué, nous avons cette année, une invitée particulière. Déclara-t-il en me montrant d'un vague geste du bras. Je vous présente Miss Lilith Bran, diplômée de Beaux-Batons et de l'école de Brocéliande. Cette charmante jeune fille a réussi l'exploit de finir son cursus scolaire à seulement 16 ans. Elle restera ici, dans le cadre d'un échange avec la France, durant les deux dernières années de notre cursus. J'espère que vous lui ferez bon accueil.

C'est comme si on avait allumé une mèche de dynamite, tous les élèves se mirent à piailler, discutant à tout va sur ce que venait de leur dire le directeur. Je soupirai et me pinçai l'arête du nez. La professeur en vert me pressa le bras et fit signe de m'asseoir sur le minuscule tabouret. Elle me mit sur le crâne cet espèce de vieux chapeau rabougri qui commença à se mouvoir.

- Hé le vieux chapeau ! Murmurai-je, t'arrête de prendre ma tête pour un coussin oui ! Dis-moi ma maison qu'on en finisse avec ce cirque !

- Oh… l'entendis-je résonner dans mes oreilles, tu es bien âgée pour l'épreuve des maisons… Ah mais tu n'es pas d'ici…

Il ne dit plus rien pendant quelques secondes et je commençai vraiment en avoir marre.

- Hé vieux machin ! T'as cru que c'était la sieste ?!

- Je réfléchissais. Le choix est difficile… As-tu une préférence ?

- De quoi ? Les maisons ?

- Oui.

- Aucune… je ne connais même pas leur différence. Au pire à choisir, je préfère Serpentard. J'ai moi-même un python.

Je le sentis remuer encore sur ma tête comme s'il se croyait en boite de nuit.

- Alors...CE SERA SERPENTARD ! S'écria-t-il

Mme Mcgonagall m'ôta enfin ce truc pervers de la tête et m'indiqua la tablée correspondante.

Il me sembla que les plus âgés avaient fait de la place à côté d'eux pour que je m'y installe. A peine le cul sur le banc, des centaines de plats apparurent au centre de la table, de l'entrée au plat, il y en avait pour tous les goûts.

Au fil du repas, je répondis sans grand enthousiasme au nombreuses questions que l'on me posait et qui commençaient à me donner mal au crâne. A première vue, j'eus l'impression que le chapeau rabougri m'avait fait une mauvaise blague c'était quasiment tous des gosses d'aristos qui ne jurait que par le sang-pur. Ils allaient être déçus ! Mais à force de les écouter, quelques uns paraissait plus sympathiques. Je tentais même de parler avec quelques dernières années, histoire de voir leur niveau.

A un moment donné, pendant le dessert, j'entendis le nom de Potter.

- Potter, fis-je, où est-il ? Mon père m'en a parlé.

On me montra la table des Gryffondor, deux rangées plus loin. Mon camarade rouge avait l'air d'un ado comme les autres, à parler joyeusement avec ses amis. Bon, il paraissait peut-être légèrement pale et petit mais il était entre deux jumeaux de grand e taille.

- Boerf, il n'a rien d'exceptionnel, commentai-je pour moi-même.

Je sentis alors un regard sur moi, venant de quelque part à ma droite. Un garçon d'un blond presque platine, m'observait avec un léger sourire. Je rêve ou il me drague cet asticot ?!

Le banquet prenait fin, mais ma tête me faisait toujours souffrir et ce dont j'avais besoin se trouvait dans mon coffret de potions qui lui-même était dans ma malle, certainement installée sur mon lit dans un des dortoirs.

Alors que je me levai pour sortir, une main pale se posa sur mon épaule.

- Miss Bran, où allez-vous ?

Je me retournai et vis ce cher professeur de potions.

- Dans ma chambre, monsieur. J'ai un mal de crâne et mes potions sont dans ma valise.

- Vous allez vous perdre dans les couloirs sans guide. Attendez donc votre préfet, cela ne devrait plus tarder.

- Non, je ne peux plus attendre.

Je passai une main dans mes cheveux. Je sentais une veine palpiter sur mon front. Si je me soignais pas rapidement, j'allais passer une très mauvaise nuit. Je l'entendis soupirer puis me tirer par la manche.

- Dans ce cas, venez avec moi. J'ai de quoi vous soigner dans ma réserve.

Comparée à la grande salle, les couloirs étaient plus froids. Je frissonnai. Nous parcourumes ce qui me sembla être des kilomètres de couloirs.

- Étant responsable de votre maison, je vous ramènerai à votre dortoir après.

- Quoi ?! Les maisons ont des prof' comme responsable ? Pas juste des préfets ?

M. Rogue s'arrêta et se retourna. Il me lança un petit sourire amusé. Par instinct, je le fis lâcher ma manche et reculai jusqu'à un des murs du long couloir où nous étions.

- Je vous ai déjà dit que vous me faisiez flipper avec votre sourire. lachai-je en un souflle.

Il se rapprocha un peu plus, presque comme s'il voulait m'empêcher de fuir. Mon cœur eut un raté puis s'emballa. Les pulsations résonnèrent dans ma boite crânienne avec force. Il va me faire mourir de peur ce con !

Ce fut la dernière chose que je me suis dite avant de tomber dans les pommes.