Chapitre 9

Le réveil le lendemain fut assez difficile. Mes colocataires durent me lancer un seau d'eau froide sur la tête pour me sortir de ma léthargie. Mais du coup, je lançai un sort d'urticaire à la pauvre Médusa par réflexe.

- Oh pardon, pardon Médusa ! Je t'emmène à l'infirmerie !

Je m'habillai en vitesse et demandai aux autres de m'excuser auprès de de mon éventuel retard.

La pauvre Médusa pleurait dans mes bras et je ne cessai de m'excuser. Les cours avaient déjà commencé quand nous franchimes la porte de l'infirmerie. Mme Pomefresh prit la situation en main et je laissai ma camarade à ses bons soins. Alors que je m'apprêtai à rejoindre le cours de défense, je vis Drago errer dans les couloirs. Il n'arrêtait pas de regarder derrière lui comme s'il avait peur d'être suivi. Pensant qu'il allait faire une mauvaise blague, je pris un raccourci et le surprit au tournant d'un couloir.

- BOUH !

Il sursauta violemment.

- Merci. Je me doutai pas que je faisais si peur ce matin.

- Qu'est-ce que tu fais là Lilith ?

Je le trouvai agressif. Je lui pinçai les joues pour le détendre.

- Bah alors, t'as mangé du gobelin ce matin ou quoi ?

Il se dégagea violemment, me faisant presque mal.

- C'est pas tes oignons ! Pourquoi t'es là ?!

- Eh du calme Drago. Je vais pas te dénoncer ! Qu'est-ce que t'as aujourd'hui ?

- Lâche-moi Lilith ! T'es pas ma mère !

Je ne comprenais pas, c'était le jour et la nuit par rapport à hier soir.

- Mais enfin Drago ! C'est quoi ton problème ?

- Ca ne te regarde pas ! Laisse-moi !

Il fit demi-tour sans un mot de plus. J'étais intriguée par son comportement mais surtout blessée et inquiète qu'il ne m'ait pas parlé s'il avait des problèmes.

Je ruminai à ça toute la journée. En début de soirée, alors que je revenai de la bibliothèque, j'eus la surprise de la voir m'attendre.

- Salut, me lança-t-il timidement. On peut parler ?

Je hochai la tête et le suivi à l'exterieur où nous nous posames sur un banc.

- Désolé pour ce matin. J'ai eu... une mauvaise nouvelle familiale et du coup j'ai pas été agréable avec toi.

Il me prit la main. Je sentais qu'il était sincère mais il ne me disait pas tout.

- C'est pas grave Drago. Mais tu sais que tu peux tout me dire, je suis ton amie.

Un silence s'installa. Il paraissait gêné. Il me serra un peu plus la main et la couvrit de son autre main.

- En parlant d'amitié, tu te souviens de ce que je t'ai demandé ?

Je fus surprise. Je n'y avais pas vraiment songé depuis quelques temps. Après tout, pourquoi pas ? Je l'aimais beaucoup et vu ce que nous avions partagé hier... Je n'avais jamais eu de "vraie" relation mais il y a un début à tout... Et puis, je n'allais pas rester butée à garder mon béguin à sens unique pour un certain prof'...

- C'est oui. répondis-je. Je veux bien essayer, à condition que tu ne me caches plus rien !

Sa main quitta la mienne pour se loger sur ma mâchoire et il m'embrassa. Ce fut plus doux qu'hier soir. Il posa son front contre le mien et rit.

- Qu'il y a-t-il ?

- Si mon père apprend que je sors avec toi, il va m'étrangler !

- Parce que je suis de sang-mêlé ?

- Oui. Mais tu as su prouver que tu étais bien meilleure que la plupart des sang pur que je connais.

Il soupira et posa sa tête sur mon épaule. Main dans la main, nous observames le soleil se coucher.

J'eus même pas le temps de l'annoncer à mes colocataires que la nouvelle avait déjà fait le tour de l'école. Elles exigèrent que je raconte tout en détail avant que l'on se couche.

Alors que j'allais me mettre au lit, un joli oiseau en papier se posa sur ma table de chevet. Mes camarades dormaient déjà. Moi, je bossais pour pas changer. Je dépliai l'origami, qui sentait bon la menthe fraîche, l'odeur de Drago. Il m'invitait à faire le mur. Je souris à son initiative. Je me couvris assez pour affronter le froid glacial du château et me glissai dans la salle commune. Il m'attendait sur un des canapés. Il portait une épaisse robe de chambre pourpre en velours.

- Quel rebelle tu fais ! lui dis-je en l'embrassant.

- Arrête ton char ! T'as jamais fait le mur avant ?

- Comment crois-tu que j'ai perdu ma virginité ?

Nous pouffames de rire.

- Je veux re montrer un endroit bien spécial d'ici. Tu n'as rien contre un bain de minuit ?

- Tu veux me tuer ? L'eau du lac est gelée !

- Non, je t'emmène pas là-bas. Suis-moi.

Il me prit la main et nous sortimes dans les couloirs froids et silencieux du château. Puis au bout de dix minutes, à force de cache-cache avec Rusard, et plusieurs escaliers, nous arrivames à destination. Il ouvrit une grosse porte en bois et nous pénétrames dans une grande pièce circulaire avec des vitraux et une immense baignoire encastrée dans le sol, on aurait dit une piscine !

- Drago, où on est ?

- C'est la salle de bains des préfets.

- Et depuis quand es-tu préfet ?

Il ne répondit rien et actionna un robinet. Pendant que l'eau coulait, d'autres robinets s'ouvrirent et de la mousse apparut dans la baignoire. Contrairement à ce que pensais, elle se remplit rapidement.

- Prête ? me demada Drago en enlevant sa robe de chambre.

Il portait un pyjama dessous et fus déçue qu'il le porte. J'ôtais moi-même ma cape et le pull que j'avais mis sur ma chemise de nuit. Il s'approcha et posa ses mains sur mes hanches.

- Je peux ?

Je hochai la tête, soudainement muette. J'avais le coeur qui battait à cent à l'heure. Il fit passer le tissu au-dessus de ma tête et je me retrouvai seins nus. Je frisonnai, l'air était frais. Il déposa de légers baisers le long de ma mâchoire, de mon cou. Contrairement à hier, ses gestes étaient plus affectueux et il prenait son temps. Il empoigna mes seins et les massa tout doucement comme pour faire durer le plaisir. Il effleura mes tétons, ce qui m'électrisa d'un coup. Je lachai un petit cri de plaisir qui résonna dans la pièce. Content de son petit effet, il se pencha pour prendre un téton en bouche. De son autre main, il me caressait le dos. La pression que je sentais dans mon bas-ventre augmenta. Mais je ne voulais pas continuer ici.

- Drago, allons dans l'eau, il fait un peu froid.

Il me sourit et commença à défaire les boutons de son haut qu'il laissa tomber au sol. Je me permis de jouer avec l'élastique de son pantalon et il hocha la tête. Je fis glisser doucement le tissu qui finit sa course à ses pieds. Contrairement à mois, il ne portait rien en dessous. Il était nu, exposé devant moi. Profitant de cet instant, j'observai son corps plus attentivement. Le clair de lune faisait de ses cheveux une auréole dorée et sa peau blanche paraissait encore plus laiteuse. Il avait les membres bien dessinés, pas trop musclés. Sa ligne de hanche avec ce "V" parfaitement dessiné me faisait presque baver.

- Tu vas me fixer encore longtemps ? me demanda-t-il, gêné.

Je sursautai. Je m'étais perdue dans ma comptemplation. Il rit et plongea dans l'eau, m'éclaboussant au passage.

- Drago !

- Tu n'as qu'à venir !

Je levai les yeux au ciel avant d'enlever le dernier vêtement que j'avais et de me glisser dans l'eau chaude. M'amusant avec la mousse, une question me vint à l'esprit.

- Tu as déjà emmené quelqu'un ici avant moi ?

Il s'arrêta de nager et se mit à mes côtés.

- Oui, une ou deux fois. Admit-il. L'endroit fait toujours son petit effet.

En réponse je lui soufflai de la mousse sur le nez. Il voulut faire pareil et nous nous retrouvames dans les bras l'un de l'autre. Je vis dans ses yeux tellement d'attente, mais aussi de la souffrance et de la tristesse. J'eus l'impression que je choisissais que des hommes torturés. Je lui caressai la joue avant de l'embrasser tendrement. Il répondit à mon baiser avec plus d'ardeur. Son bras vint s'enrouler autour de mes épaules, me maintenant contre lui pendant que sa jumelle me pelotait les fesses. Mon brasier intérieur devint une flamme. Je lui aggripai les cheveux pour approfondir notre baiser. Je sentais contre mon ventre son érection grandissante. Ma main la prit et entama un long va et viens. Sa main quitta mes fesses pour venir caresser mes tétons, m'arrachant un gémissement de plaisir. Mais je n'en pouvais déja plus. Ses doigts descendirent plus bas et il insera son majeur en moi sans aucun mal. Je soupirai encore de plaisir. Nous entamames une danse sensuelle, nous masturbant l'un l'autre tout en continuant nos embrassades. Je sentais en lui un violent désir de possession et en cette nuit, je m'offris à lui sans retenue.

- Oh putain Lilith, murmura-t-il, j'ai tellement envie de te prendre...

- Moi aussi... soufflai-je

Il accrocha mes jambes autour de lui, m'appuyant le dos contre le bord de la baignoire. Il me pénétra d'un coup, s'enfonçant en moi jusqu'à la garde. Le plaisir me submergea quanf il commença à me pilloner avec force, guidé par son seul instinct. L'eau clapotait autour de nous, se renversant sur le sol. Ma tête se renversa en arrière sous les vagues de plaisir. Il y allait brutalement et j'aimais ça. Je sentais déjà que j'allais avoir des bleus au niveau de la nuque et dos demain. Drago me lécha le cou, l'embrassa. Je sentais ses lèvres qui allaient et venaient entre mon épaule et mon cou. Je frissonai de plaisir. Il du le sentir car il me mordit à la base du cou et je lachai un petit son étranglé.

- Lilith... Fais pas ce genre de bruit, ça m'excite trop.

Il plaqua sa bouche contre la mienne et il accéléra la cadence. Je gémis contre ses lèvres, l'orgasme était tout proche. Je le sentis se tendre et il poussa un grognement alors que nous jouissions ensemble.

Drago posa son front contre le mien, le temps de reprendre son souffle. Puis il s'adossa au bord à côté de moi tout en me tenant la main.

L'eau étant encore chaude, nous y restames à nager tout en discutant une heure de plus.

Nous finimes par nous quitter quelques heures avant l'aube, chacun repartant dans son dortoir.