Chapitre 10
Je réussis à me lever ce matin là sans problème. J'étais sur un petit nuage. Alors que je me regardai dans la glace de la salle de bain, je jurai de surprise. J'avais une belle marque de dents avec un hématome violacé à la base du cou. On aurait dit qu'un Murlap m'avait mordu ! Je maudis Drago - cet espèce de sauvageon - comment allais-je camoufler ça ?
Je réfléchis à un sort miroir mais il fallait rester immobile... N'ayant pas le temps de réfléchir plus, je décidai de poser un pansement pour l'instant. Ma chevelure camouflera le reste.
En cours, je trouvai d'une humeur de chien. Il incendiait tout le monde, même les élèves de sa maison, ce qui était rare. Entre deux cours, où il avait réussi à faire pleurer la moitié des deuxièmes années, j'étais en train de préparer les ingrédients pour le cours suivant. Je voulus prendre un pot de bézoards mais celui-ci était trop haut. , qui passait derrière moi le prit et me le donna sans un mot. Je voulus le remercier mais les mots moururent sur mes lèvres au vu du regard noir qu'il me jetait.
Ben merde alors ! Qu'est-ce que j'avais fait ?
Il renifla, fit demi-tour et finit par me dire :
- Si vous vous ennuyez, j'ai du travail supplémentaire pour vous.
- Pardon ? Qu'est-ce qui vous faire croire ça ?
- Si vous avez le temps de batifoler, vous avez le temps de travailler plus.
Je posais instinctivement ma main sur mon cou en rougissant.
Mais de quoi il se mêle ?
- Ce qui relève de la vie privée ne vous regarde pas. Vous me l'avez bien fait comprendre monsieur.
- Dans ce cas, incitez à vous aider, cela lui sera bénéfique et cela vous fera une activité saine.
Je n'aimais pas le sous-entendu qu'il incitait mais j'acquiesçai.
- Vous me ferez l'inventaire de l'apothicaire de la classe et de la réserve aussi ce soir. Je veux la liste complète demain matin sur mon bureau.
- Mais je dois déjà aider Hagrid avec les veracrasses !
- J'ai dit demain matin.
Il retourna à son bureau dans un mouvement théatral de cape.
Moi qui me disait que ça se passait bien !
Il continua ainsi pendant plusieurs jours, si bien que j'étais tellement fatiguée que je ne voyais pas Drago. Son humeur à lui aussi se dégrada. Lorsque je lui demandai un midi ce qui n'allait pas, il m'assura de ne pas m'inquiéter et que c'était toujours le même problème familial qui ne s'était pas résolu.
Quelques jours après, il avait commencé à neiger alors qu'octobre n'était pas fini. Les élèves étaient surexcités car ce samedi, c'était la sortie à Pré-au-Lard.
Hermione tenait absolument à me montrer la librairie et la boutique de sortilèges. Je voulus y aller également avec Drago mais il me répondit qu'il avait pris du retard dans ses devoirs et qu'il avait mal dormi. En effet, il avait une sale tronche.
Nous partimes donc Hermione, Harry, Ron et moi, braver la neige emmitouflés dans nos capes.
La journée était passée vite et au moment de rebrousser chemin, nous entendimes un cri. C'était une fille qui avait crié au milieu du chemin, elle regardait... Une autre élève qui était suspendue dans les airs. Elle avait le regard vide. Des signes de sortilège. Elle tomba sur le sol comme un soufflé, inconsciente.
- Ne vous approchez pas ! Criai-je à mes camarades. Et toi là-bas, recule ! Ne la touche pas !
- Katie ! Katie ! Qu'est-ce qui lui arrive ?
Je m'approchai de sa camarade.
- Tu peux me dire ce qui s'est passé ?
- Elle... elle est revenue des toilettes des trois balais avec ça en disant qu'elle devait le remettre à Dumbledore.
Elle pointa en tremblant un coffret à bijoux ouvert avec dedans un très beau collier de pierres précieuses.
- Je lui ai dit de ne pas le prendre mais elle ne semblait déjà plus elle-même... Ca va aller, hein ?
- Je ne sais pas. Va chercher un prof'.
Elle partit en courant vers le château. Je regardai le collier, il émanait de lui une aura très maléfique.
Qui donc a voulu nuire au directeur ?
Harry s'approcha et grimaça.
- Qu'est-ce qu'il y a Harry ? Ca te dit quelque chose ?
- Non, je connais pas ce collier. Mais je pense que c'est ton petit-ami le coupable.
Je pointai ma baguette sur lui, furieuse.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Une intuition. Je le trouve bizarre depuis la rentrée. Il cache quelque chose.
- Tu ne sais rien ! C'est de la haute magie noire ! Comment veux-tu qu'il sache la pratiquer ?
- Si tu le savais pas, son père est un mangemort, un partisan de Voldemort. Ca m'étonnerait pas qu'il sache quelques sorts noirs. Et puis, on lui a peut-être fourni le collier déjà ensorcelé.
- Harry ! S'exclama Hermione, tu accuses sans savoir !
- Mais enfin Hermione ! Tu l'as bien vu chez Barjow et Beurk cet été ! Je sais que Voldemort lui a confié une mission ! Il traîne le soir dans les couloirs, c'est louche !
Je fis deux pas et le giflai avec une telle force qu'il tomba par terre.
- Ne prononce plus un mot sur lui ! Comment oses-tu déverser ton venin sur lui ? Je sais que vous ne vous appréciez pas mais quand même c'est grave ! La vie d'une fille est en jeu !
Harry se frotta la joue en gromelant. C'est à cet instant que l'autre fille revint avec Mme Macgonagall et . Ils prirent Katie et le collier et nous dûmes les suivre jusqu'au bureau du directeur. Après un interrogatoire pendant lequel Harry ne démordait pas que c'était Drago qui avait fait le coup, les professeurs essayèrent de le raisonner. Nous pûmes chacun rentrer dans nos dortoirs respectifs.
Je retrouvais Drago dans la salle commune, seul et endormi sur ses devoirs.
Comment Harry pouvait-il penser qu'il ait pu faire une telle chose ? Ce n'était pas parce que son père avait des affinités douteuses que le fils devait suivre le même chemin !
Je lui caressais les cheveux et il se réveilla en sursaut, m'aggripa le poignet et cria :
- Non je ne veux pas !
Il cligna des yeux et s'aperçut de ma présence.
- Oh Lilith ! C'est toi !
- Oui, bonsoir Drago. Tu peux me lâcher s'il te plaît ?
- Hein ? Oh oui pardon !
Il retira vivement sa main de mon poignet.
- Merci, dis-je en frottant la zone endolorie. Tu as fait un cauchemar ?
- Oui. Peut-être. Je sais pas.
Il paraissaît encore confus. Je déposai un baiser sur son front mais il m'attira à lui pour que je m'assois sur ses genoux et m'embrassa tendrement.
Non, décidément, je ne pouvais pas y croire.
- Tu as fini tes devoirs ? Tu veux de l'aide ?
Je voulus regarder un brouillon de botanique mais il me le prit des mains. Il me tendit un autre parchemin à la place.
- Tiens, tu veux bien le relire ?
- Tu sais que tu peux tout me dire Drago... Si vraiment tu peines en cours, je veux bien te filer des cours particuliers... Tu as l'air d'avoir du mal en ce moment...
- C'est parce que tu travailles trop. Je vais moins bien quand tu n'es pas avec moi.
Il avait esquivé avec une pirouette. Je finirai bien par savoir, personne ne me résiste !
