Chapitre 11

Il restait deux semaines avant Halloween, tout le monde ne parlait que de ça mais moi j'étais plus qu'execrable. m'accablait de tâches, je n'avais pas vu la grande salle depuis des lustres car je prenais même mes repas dans les cachots ou la salle de défense tout en travaillant. En plus, je m'étais disputée avec Drago car je le trouvais de plus en plus sombre et cachotier. Il sursautait au moindre bruit, il avait les traits tirés. Il avait même maigri et il s'obstinait à rien me dire. J'avais fouillé son dortoir dans l'espoir de trouver quelque chose mais en vain. J'avais l'impression que le Drago que j'avais connu avait disparu.

Je soupirai en me disant que c'était aussi de ma faute, je travaillais trop. Je décidai d'en parler à , depuis le temps, avait du se rétablir !

Je sortis des cachots et marchai dans les couloirs sombres et vides de l'école. J'aperçu soudain du coin de l'oeil Drago.

Que faisait-il ici à cette heure ?

- Drago ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Il semblait avoir repris des couleurs. Il me sourit en me prenant dans ses bras.

- Je suis venu te chercher. Me répondit-il comme si cela était une évidence.

- C'est pas prudent de te balader dans les couloirs, tu vas encore te faire coller... Tu as l'air d'aller mieux ? il s'est passé quelque chose ?

- Ca va un peu mieux dans ma famille. J'espère que ça continuera.

- Tu es très proche d'eux dis donc !

- Oui, ils sont très importants pour moi.

Nous nous retrouvames sur le canapé de notre salle commune dans les bras l'un de l'autre. Ca m'avait manqué.

- Je vais parler du directeur. Je vais arrêter d'être l'assistante de Rogue. On passera plus de temps ensemble.

- Mais je croyais que tu adorais ça ?

- Oui mais pas au détriment de notre relation. Je vois bien que tu es malheureux.

Il se redressa et me dit :

- Je ne veux pas que tu fasses ça juste pour moi. Tu adores ton travail d'assistante, je ne voudrais pas être la cause de cet abandon, je le vivrai mal. Tu dois continuer !

- D'accord, d'accord, pas la peine de t'emporter ! Lui répondis-je avant de l'embrasser.

Je m'endormi ce soir-là comme une souche, sereine d'avoir retrouvé mon Drago.

Mais cela n'a pas duré longtemps. Quelques jours après, il était de nouveau de mauvaise humeur. Je me demandais même s'il n'avait pas un trouble mental ! Je n'en pouvais plus, ça m'affectait bien plus que cela aurait dû, mais aussi dans mon travail. J'ai failli foutre le feu en cours de potions et j'ai brisé un chaudron. Un éclat a volé à travers la pièce, brisant à son tour le vitrail.

Ca ne pouvait plus durer ! Soit Drago crachait le morceau, soit... Eh bien, malgré toute l'affection que je lui portais, ce serait fini entre nous. On ne pouvait pas continuer comme ça ! Et plus j'y réfléchissais, plus je me disais qu'en fait je l'aimais comme un frère, un meilleur ami.

Le soir même, je le conduisis au bord du lac, à l'abri des regards indiscrets. Autant ne pas faire de scène devant les gens.

Je lui demandai de s'asseoir sur la grosse pierre qui servait de banc.

- Ecoute Drago, je vais pas y aller par quatres chemins. Notre couple va mal. J'y ai réfléchi et je pense que je t'aime mais comme un frère, comme on peut aimer son meilleur ami. En plus ton attitude me prend tellement la tête que j'ai failli blesser quelqu'un aujourd'hui. Tu dois me dire ce qui se passe depuis tout ce temps !

Il me regarda avec de grands yeux ronds et voulut dire quelque chose. Il se ravisa, se leva et se planta devant moi.

- Je ne peux pas te le dire ! C'est trop important pour ma famille, je ne veux pas tout gâcher ! On compte sur moi !

Il commença à faire les cents pas devant moi, marmonant dans sa barbe, comme s'il débattait avec lui-même.

- Je refuse que tu me quittes ! Ce que je fais est important. C'est pour que ce soit mieux dans le futur ! S'exclama-t-il

- Explique-moi alors ! Je pourrais t'aider, qui sait ?

- Non ! Je dois le faire seul ! Tu ne comprendrais pas de toute façon !

- Je ne peux pas continuer ainsi Drago ! Tu ressembles à un fou ! Ca m'épuise de devoir gérer tes sautes d'humeur et tes non-dits !

Les larmes montèrent d'un seul coup, roulants sur mes joues froides. Ca me faisait tellement mal de le voir comme ça et d'être impuissante.

- C'est fini Drago !

Ma voix n'était plus qu'un sanglot dans le silence de la nature. Je voulus partir mais il m'attrapa le bras.

- Lilith... Reste ! Dans quelques temps, ce sera fini ! J'ai... J'ai besoin de toi ! Me supplia-t-il d'une voix chevrotante.

- Non ! Si tu avais eu besoin de moi, tu m'aurais tout dit !

J'avais le coeur en mille morceaux et mes larmes n'arrêtaient pas de couler. Je dégageai mon bras et partit en courant, le laissant au bord de l'eau, aussi larmoyant que moi.

Lorsqu'il y eut assez de distance entre nous, je me laissais tomber à terre pour pleurer et hurler de tout mon soul. Je me maudis de n'avoir pu rien faire pour lui, de ne pas avoir vu asssez vite qu'il n'allais pas bien, de ne pas avoir assez insister, de ne pas l'aimer comme il le méritait... C'était la première que je rompais avec quelqu'un et ça faisait un mal de chien ! Lorsque j'eus pleurer toutes les larmes de mon corps, je ne me rendis pas compte que je m'endormai de fatigue.

J'entendais vaguement des sons mais je n'arrivais pas à les distinguer. J'avais l'impression de flotter comme si je rêvais. Je crus entendre qu'on m'appelait, que c'était qui prononçait mon nom. Puis tout redevint noir.

J'ouvris les yeux dans l'obscurité, seulement éclairée par un feu de cheminée.

Attends, un feu de bois ? Oh non ça va recommencer ! Où est-ce que j'étais ?

Je me redressais brusquement quand la porte de la chambre s'ouvrit sur M. Rogue tenant un verre de jus de citrouille.

QUOI ?

ROGUE QUI M'APPORTE UN PUTAIN DE JUS DE CITROUILLE ?

Je devais être morte !

- Ah Miss Bran, vous êtes réveillée !

Il posa tranquillement le verre sur la table de chevet.

- Je suis morte c'est ça ?

Il me regarda bizarrement et répondit :

- Non. Mais vous avez dormi trois jours entiers. Pourquoi pensez-vous être morte ?

- Vous m'apportez un jus de citrouille. Et puis, je suis encore dans votre chambre. Pourquoi je suis encore dans votre chambre ?! Vous avez vraiment un problème ! M'écrai-je précipitement.

Il posa ses mains sur mes épaules, provoquant un frisson au passage et s'assit à côté de moi.

- Calmez-vous nom d'un cerbère ! Vous devez avoir faim et soif, le jus de citrouille vous fera du bien. Ensuite, si vous regardez bien, nous ne sommes pas dans mes quartiers mais dans une chambre qui sert pour les invités. Dumbledore vous la met à votre disposition en qualité d'assistante. Il s'excuse d'ailleurs du surmenage que vous avez subi ces dernières semaines.

- Attenez, j'ai pas tout compris. J'ai dormi trois jours ?

- Oui, soupira mon prof'.

- Et c'est ma nouvelle chambre pour moi toute seule ?

- Oui. Maintenant buvez votre verre ou je vous le fais avaler de force ! Mme Pomfresh passera vous voir ainsi que le directeur. Je vous fais monter quelque chose à manger.

Il allait quitter la pièce quand je lui demandai subitement :

- Vous savez si Drago va bien ?

- Aussi bien que l'on peut après une rupture...

- Ah, d'accord.

- Vous vous attendiez à quoi ?

Je ne répondis rien. J'aurais été bête de croire qu'il irait bien au bout de trois jours.

Dumbledore et Pomfresh vinrent peu après. L'infirmière m'examina et gronda pour ne pas avoir pris soin de ma santé. Lui s'excusa d'avoir mis sur mes épaules une aussi grosse charge de travail. J'ai beau lui dire que ce n'était pas de sa faute et que d'autres facteurs ont fait que je me retrouve là, il ne m'écouta pas. Puis ils repartirent et mes affaires apparurent en même temps qu'un elfe de maison qui me chassa vers le petit salon attenant à la chambre pour qu'il puisse ranger mes affaires et que je mange.

Je me rendis compte que j'avais très faim, une fois assise devant l'assiette. Je me remplis la panse avant de soupirer d'aise. Comme je ne reprenais les cours que le lendemain, je m'installait sur le canapé et écrivis une lettre à mes parents. Puis je me mis à lire. Je ne voulais absolument pas repenser aux derniers événements. J'entendis la grosse cloche sonner, il était déjà le début de soirée. Je pensais que Drago serait venu me voir, mais je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas être venu. J'essayais de me remettre à ma lecture mais mon intêret pour les sorts complexifiés par la loi Hesling s'était envolée. Je décidais donc d'aller me coucher. Alors que j'enfilais mon pyjama, on toqua à ma porte. J'allais ouvrir.

- Bonsoir Lilith.

C'était Drago. Je m'effaçais pour le laisser entrer.

- Je vois que tu vas mieux.

- Comment ça ?

- Quand je t'ai retrouvée, tu étais au bord de l'hypothermie.

- Quand tu m'as retrouvée ? répétais-je, ne comprenant rien.

- Rogue t'as rien expliqué ?

Je secouai négativement la tête.

- Ne te voyant pas au dîner, je me suis dit que quelque chose clochait. Je suis allé voir Rogue et on est parti à ta recherche. Je t'ai trouvée sous une couche de neige, gelée et pâle. Tu étais fiévreuse. J'ai cru que tu... tu t'en sortirais pas.

- Oh.

Ce fut tout ce que je trouvais à dire.

- Ecoute, je m'en souviens pas. Je suis désolée de t'avoir inquiété autant.

Je lui pris les mains sans m'en rendre compte. Il me regarda dans les yeux. Je vis qu'il n'avait pas beacuoup dormi et qu'il avait pleuré. Il posa son front contre le mien.

- Reste avec moi Lilith. Tu me manques. Je... Je te promets de faire des efforts. Je... Je t'aime tu sais.

Je fermais les yeux. Je ne voulais pas entendre ces mots. C'était dur à entendre mais encore plus dur à dire.

- Je ne peux pas Drago... Je te l'ai dit, je ne t'aime pas de la même manière. J'ai toujours de l'affection pour toi mais c'est plus fraternel.

Il releva la tête, je vis de la colère dans ses yeux larmoyants. Il me serra les mains.

- Tu aimes ça, coucher avec ton frère ?

- Drago, tu déformes ce que je dis...

Il serra encore plus fort.

- En fait, tu t'es juste amusé avec moi ?

- Drago, répétai-je mal à l'aise, arrête tu me fais mal !

Je réussi à me dégager mais il me barrait la sortie. Un vague de panique commença à me gagner.

- Laisse-moi passer s'il te plaît. Tu es en colère, je le comprends. On en reparlera quand tu te seras calmé !

- J'ai accepté tout ça pour toi !

Mais de quoi il parle ?

- Drago, je t'ai dit dès le début qu'on essayait. J'ai toujours été honnête avec toi. C'est à cause de tes mensonges que j'en suis arrivée là !

- Je croyais que tu m'aimais ! Hurla-t-il.

Il avança vers moi, je reculais puis butais contre le mur. Mon coeur battait à tout rompre mais mon cerveau ne fonctionnait plus. Je ne savais pas quoi faire pour le calmer. Ma baguette était dans son étui dans la chambre. Je paniquai complétement. Mon corps ne répondait plus.

- Je vais t'aider à m'aimer... Me susurra-t-il.

Il bloqua mes mains au-dessus de ma tête et mes jambes avec les siennes. J'étais coincée. Il avait bien plus de force que moi le bougre !

- Ne fais pas ça Drago... Tu vas le regretter ! Je te connais, tu ne ferais de mal à personne !

- Tu ne me connais pas si bien que ça... J'ai fais des choses... Tu en frisonnerais !

Quoi ? Alors Harry avait raison ? Je ne voulais pas y croire !

Il me lécha le cou et voulut m'embrasser mais je tournai la tête.

- Tu vas m'aimer !

Il me prit la mâchoire de sa main libre et la tourna vers lui. Il écrasa sa bouche contre la mienne, avec violence. Il perdait complétement les pédales ! Je lui mordis la lèvre et il recula en jurant. Il lécha sa lèvre sanguinolante.

- Je savais que tu aimais ça, le S.M ! Je vais te faire crier tu vas voir !

Il arracha mon haut de pyjama, faisant sauter les boutons, me laissant poitrine nue.

- Drago... Je t'en supplie, arrête, il est encore temps ! Tu n'auras pas mon coeur ainsi...

Mais dans sa folie, il restait sourd à mes supplications. Je ne le reconnaissais plus. Je sentis sa main se promener sur moi et je ne pus retenir un sanglot.

- Vas-y souffre comme j'ai souffert !

Sa main descendait dangereusement plus bas.

Allez ma grande du nerf ! Ne te laisse pas faire, trouve quelque chose !

Soudain, on toqua. Drago suspendait ses gestes puis me mit la main sur la bouche.

- Miss Bran ? Vous êtes là ?

Oh saintes divinités ! C'était !

Je réussi à mordre la main de Drago et à crier !

- Au secours M. Rogue ! A l'aide ! Severus !

Avant qu'il ne me rebâillonne. Mais c'était trop tard, mon prof' défonça le battant en bois et lança un "stupéfix" sur Drago qui vola à travers la pièce. Je fus tellement soulagée de le voir que je me jetai contre lui, enserrant sa taille et que je me mis à pleurer. Il me tapota maladroitement le dos avant de me prendre dans ses bras également et de me bercer.

- C'est fini Lilith, calmez-vous.

Je ne voulais ne jamais quitter la chaleur de ses bras. Il me demanda :

- Que s'est-il passé ?

- Drago est venu me voir... Il voulait qu'on se remette ensemble... Et puis... Il... Il a pété les plombs !

Je me remis à sangloter. Je pensais qu'il allait me repousser mais il me garda contre lui. Je sentais la belladone sur sa robe de sorcier et cela me calma un peu. Puis il me repoussa gentiment et il devint aussi rouge qu'un homard avant de détourner les yeux.

Ah oui merde. Je me retrouvais une fois de plus presque à poil devant lui. Je croisais vivement les bras sur ma poitrine en bafouillant des excuses. Je devais être aussi rouge que lui. Il soupira, retira sa cape et me la mit sur mes épaules.

Mais c'est qu'il pouvait être gentleman !

J'entendis Drago gémir et se relever. Je me crispai et me mis derrière mon professeur.

- N'approchez pas . Je vais vous ligoter et vous emmener chez le directeur. Nous verrons bien quelle sera votre punition ! Vous serez peut-être même renvoyer...

Quoi ? Oh non, il ne méritait pas ça !

- , attendez ! Il n'était plus lui-même !

- Cela ne pardonne en rien ce qu'il vous a fait ! Un homme n'a pas à s'en prendre à une femme même si celle-ci nous est proche !

Drago me regarda avec de grands yeux larmoyants comme s'il venait de se réveiller. Puis il regarda .

- Lilith, je... Je suis terriblement désolé ! Je sais pas ce qui m'a pris !

Il se jeta à mes pieds, s'inclinant devant moi.

- Pardonne-moi, je t'en supplie !

- Un peu de tenue Malefoy ! Le réprimanda l'homme en noir en le levant par le coude. Si Miss Bran est d'accord, je vous met en retenue jusqu'à la fin de l'année aux cuisines, vous aiderez les elfes de maison ! Et interdiction d'approcher Lilith ! Je ne veux plus vous voir à moins de cinq mètres d'elle !

Je levai la tête vers mon sauveur. Il avait prononcé mon prénom avec une telle ardeur ! J'en eu des frissons.

- Oui professeur, tout ce que vous voulez !

Drago se releva et s'avança vers moi. Je reculai encore plus derrière Rogue.

- Va t'en Drago... Je ne veux plus jamais te revoir !

Il partit par ce qui était il ya quelques minutes la porte d'entrée. Un silence se fit. J'étais toujours de cramponnée à .

- Miss Bran, vous pouvez me lâcher maintenant, c'est fini.

Je ne répondis rien. J'étais détruite. Non seulement je venais de bousiller mon amitié avec Drago mais il m'avait agressé. Seuls les divinités savent ce qu'il aurait pu me faire si Rogue n'était pas intervenu. Et en plus, il s'était montré gentil et attentionné avec moi. Je n'étais pas assez forte pour tout ça.

Ne me voyant ni répondre, ni bouger, il soupira et entreprit de dégager mes doigts de son veston.

- Miss Bran ? Lilith !

L'entendre prononcer mon prénom me tira de ma léthargie.

- Venez. Vous allez vous coucher. Ca ira mieux demain.

Il me poussa doucement vers l'encadrement de la chambre mais je me figeais devant la pièce sombre.

- Je... Je peux pas dormir seule ce soir.

- Allons, allons. Allez-y, vous verrez bien.

Il m'accompagna jusqu'au bord du lit.

- Je peux garder votre cape ? lui demandai-je timidement.

Il opina du chef. Je me couchai avec, il me borda. A cet instant, je n'avais plus seize ans, j'en avais quatre et c'est comme si je venais de faire un horrible cauchemar. M. Rogue s'apprêtait à partir quand je lui demandai :

- Vous... Vous pouvez rester s'il vous plaît ? Jusqu'à ce que je m'endorme ?

Il leva les yeux au ciel et s'assit sur la chaise à côté.

- Vous allez pas rester assis là ? Venez à côté de moi... S'il vous plaît...

Il soupira et accéda à ma demande. Il s'allongea par dessus la couette à mes côtés. Je me tournai vers lui et l'observai quelques minutes.

- Maintenant dormez Miss Bran.

Mais c'était impossible.

- Vous êtes déjà tombé amoureux ? Dis-je pour passer le temps.

J'avais besoin de penser à autre chose. Il ferma les yeux et sembla se remémorer quelques souvenirs.

- Oui. finit-il par répondre d'une voix caverneuse.

- C'était réciproque ?

- Non. Elle s'est mariée à un crétin arrogant et elle est morte.

Je décelais beaucoup de chagrin dans sa voix. Le feu dans la cheminée n'était plus que des braises rougeoyantes, si bien que je ne le voyais presque plus. Je sortis ma main de sous la couette et lui pris la sienne. Il sursauta mais ne fit rien d'autre. Il avait la paume rugueuse avec beaucoup de relief, sans doute dues aux nombreuses expériences qu'il avait faites. Voyant qu'il était loquace, j'essayai d'en savoir plus.

- Elle savait que vous l'aimiez ?

- Non. Je ne lui ai jamais dit. Je suis bien trop lâche...

- Non, sinon vous ne m'auriez pas sauvé ce soir. Rétroquai-je. Si on vous donnait l'occasion de revenir dans le passé, vous le feriez ?

- Je ne sais pas. Répondit-il après un long silence. Peut-être.

- Vous l'aimez toujours ?

J'avais posé la question un peu trop vite. Je me maudis intérieusement.

- Oui, au fond de moi. Elle aura toujours une place spéciale.

- Pourquoi aimer n'est jamais simple ? Si je n'avais pas dit oui à Drago, tout cela ne serait jamais arriver. Si j'avais été moi aussi un peu moins lâche...

Je pleurais de nouveau. A cet instant, je regrettait vraiment d'être sorti avec lui. Je sentis bouger puis il passa une main dans mon dos et m'attira à lui. Je me retrouvai contre lui, le nez collé à son torse, son menton sur ma tête. Il me caressait les cheveux. C'était agréable, rassurant. Je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi était-il si gentil avec moi avant de sombrer dans un sommeil profond.