Chapitre 13

J'ai trainé tout le reste de la semaine tel un zombie. Je ne dormais plus, j'arrêtais pas de faire des cauchemars au sujet de Drago. Soit je me répétais en boucle mon agression, soit il prenait plaisir à me torturer et j'étais la risée de l'école. Quoique en vrai, c'était pas loin. Il s'affichait en public avec cette Pansy. Il disait que c'était lui qui m'avait quitté. Du coup, ma crédibilité en tant qu'assistante en avait pris un coup.

Un soir, en permanence, M. Rogue en superviseur, plusieurs élèves chuchotaient dans mon dos, me lançant des boulettes de parchemins. J'étais tellement fatiguée que je les laissais faire. Ca ne m'atteignait même plus. Mais dans ce silence relatif, M. Rogue déclara assez fort pour que tout le monde l'entende :

- Le prochain qui se moque de Miss Bran ne reverra pas le soleil avant l'été prochain !

Tous le regardèrent, même moi avec de grands yeux ronds. Qu'est-ce qui lui prenait depuis quelques jours ? Pourquoi était-il aussi sympa avec moi, alors que je me souviens de sa froideur en ce matin qu'il m'avait ramené à mon dortoir ?

Le soir même, je me réveillai en sursaut, ayant encore fait un cauchemar. Bon, cette fois-ci c'était un inconnu qui m'agressait mais je tremblais de peur. Etant réveillée pour de bon, je décidais d'aller faire un tour dans les serres. J'enfilais un gros pull, mis mes chaussures, mon écharpe et ma cape avant de sortir. J'avançai prudemment, évitant les patrouilles des préfets et Rusard. Mais je n'étais pas la seule à vouloir éviter les ennuis. Je croisais Drago et sa pouffe dans la cour intérieure.

- Tiens, tiens, fit Pansy, littéralement accrochée à son bras.

Je ne pris pas la peine de répondre, j'étais vraiment pas d'humeur. Rien que de voir Drago, j'avais des frissons de dégoût. Je voulus les dépasser mais la cruche me barra la route.

- Laisse-moi passer Parkinson. J'ai pas envie de me brouiller.

- Qui t'as dit que c'était mon cas ?

- Pansy... Fit Drago, laisse-la.

Tiens, il prend ma défense ?

- Oh Drago, si on s'amusait un peu ? C'est à cause d'elle si tu te retrouves aux cuisines à aider les elfes de maison, c'est inadmissible !

Je me pinçai l'arrête du nez et soupirai.

- Moi, ce que je trouve inadmissible, c'est que tu mens à propos de notre rupture ! Je t'ai quitté c'est vrai et je me sens assez mal comme ça ! Tu n'as pas besoin d'en rajouter ! Et après ce que tu m'as fait ! J'ai demandé clémence à M. Rogue mais j'aurais dû me taire ! Tu croupirais à Azkaban ! Tu pourrais au moins être reconnaissant et faire profil bas plutôt que de te pavaner avec cette garce !

- Eh ! Qui tu traites de garce, sale connasse ! S'écria Pansy en levant sa baguette.

Elle essaya de me lancer un sort mais il ricocha sur mon bouclier.

- Mais putain, tout le monde a décidé de me pourrir la vie ici ! Foutez-moi la paix !

Je leur lançais un sort de saucissonage puis je les suspendis à un réverbère non loin.

Puis je partis, furieuse sous leur cris. Que Rusard les attrape ! Je rejoingnis les serres où l'ambiance feutrée me calma aussitôt. Après avoir fait un tour, je trouvais quelques livres de botanique que je feuilletais. Finalement, je ne me rendis pas compte que le temps avait passé lorsque je vis le soleil se lever. Je jurai et remis ma cape et sortis de la serre.

Je me heurtais à quelqu'un à peine un pied dehors.

- Miss Bran ? Que faites-vous ici de si bonne heure ?

C'était .

- Bonjour à vous aussi, raillai-je. Je vous retourne la question.

- Répondez-moi.

Je soupirai, toujours aussi aimable...

- Je n'arrivais pas à dormir alors je suis allée faire un tour. J'ai lu ici et je me suis pas rendue compte de l'heure... Et vous ?

- Je venais cueillir quelques ingrédients.

- Je peux vous aider peut-être ? Je suis ici, tant qu'à faire...

Il haussa les épaules et me tendis un panier en osier.

- Ne cueillez que les feuilles rouges sombres qui font plus de trois centimètres.

Je pris un sécateur et nous nous mîmes au travail. Je jetais des regards fréquents en sa direction malgré moi. J'étais gênée par l'incident du lit. Il croisa mon regard un bref instant. Il détourna la tête.

- Je suis sincèrement désolée monsieur.

- De quoi parlez-vous ?

- L'autre soir. Je... J'ai été égoïste. Je n'aurais jamais dû voius demander de rester. Vous êtes arrivé en retard à cause de moi.

Il se releva en soupirant.

- Vous avez vécu quelque chose de terrible Miss Bran. Je me devais d'être là pour vous. Vous êtes mon élève, mon assistante... Mon amie ? Déclara-t-il. Enfin, je suppose, après tout ce qui s'est passé. Vous avez pris une place importante dans ma vie sans que je le veuille vraiment... Je ne suis pas doué pour les relations sociales...

Il fit une pause. J'en avais les larmes aux yeux et mon coeur battait la chamade.

- Ne me dites plus que vous êtes égoïste.

Je fus tellement touchée par ses mots, ils me firent tant de bien, si bien qu'avant d'avoir le temps de dire quidditch, j'étais dans ses bras en train de pleurer, encore une fois. Ca a dû le surprendre car il tapota maladroitement mon dos sans rien dire. Je sentais son corps chaud contre moi. Je me rendis compte que j'étais gelée. Il enleva sa cape et la posa sur mes épaules. Je reniflai, m'essuyai les yeux et levai mon regard vers lui. Il n'y avait plus de froideur ou de distance dans son regard, juste de la bienveillance. Il me sourit.

- Arrêtez de sourire monsieur, vous me faites toujours flipper.

Il accentua son rictus et je me mis à rire. Puis je m'arrêtais, gênée.

- Pardon, je n'aurais jamais dû. Dis-je en baissant la tête.

Il me prit le menton et m'obligea à le regarder.

Je me noyai dans ses prunelles sombres. Tous les sentiments que j'avais enfouis à son égard ressortirent, comme une canalisation pétée. J'étais submergée par la force de mes sentiments, par l'amour...que je lui portais. Car il s'agissait bien de ça. J'étais amoureuse de lui. Certainement depuis le premier jour.

Il semblait lui aussi perplexe, si bien que je ne me rendis pas compte qu'il se penchait vers moi. Je sursautai lorsqu'il posa ses lèvres contre les miennes, timidement.

Attends, attends ! QUEWA ? Il était en train de m'embrasser ? Je ne rêvais pas ?

Mon cerveau ne fonctionnait plus correctement, il s'était liquéfié. Par contre mon brasier intérieur lui s'enflamma direct.

Voyant que je ne le repoussais pas, il intensifia le baiser, me serrant contre lui. Entraînée, ne me fiant qu'à mon instinct, je me hissais sur la pointe des pieds, ma main s'accrochant fermement à sa chevelure, ma langue titilla ses lèvres, quemandant l'autorisation d'aller plus loin. Elle rencontra son homologue et elles s'enroulèrent ensemble dan un ballet effréné. Puis rompit notre baiser, nous laissant tous les deux pantelants.

Nous nous regardames, il était cramoisi.

Trop mignon !

Il me lâcha brutalement, je manquais de tomber car mes jambes étaient en coton. Jamais un baiser ne m'avait laissé dans un tel état. Il se passa la main dans les cheveux, soudain soucieux.

- Je...Je n'aurais jamais dû faire ça. Balbutia-t-il. Je... Je vous prie de m'excuser Miss Bran... Je...

Il partit en courant comme s'il avait le diable aux trousses !

Mes jambes ayant décidées de ne plus me porter, je glissais à terre. Je passais mes doigts sur mes lèvres, me remémorant ce fougueux baiser, et quel baiser ! Mais pourquoi s'excuser et s'enfuir ? Il ne m'a pas forcé !

J'entendis alors des bruits de pas et des éclats de voix qui me rappelèrent où j'étais. Je me levais, ramassa la cape de mon professeur et mon panier. Je sortis d'ici avant que quelqu'un ne me voit. Le froid matinal me fit l'effet d'un bon coup de fouet et me donna une excuse à mes joues rouges. Je passais rapidement dans ma chambre pour me changer et déposer la cape de sur le parterre avant de filer déjeuner.

C'était le coeur battant que je m'introduisis dans la grande salle affronter cette journée qui était loin d'être finie !
Nous devions discuter lui et moi, de beaucoup de choses...