Chapitre 17
- Lilith ! Lilith ! Réveille-toi par Merlin !
Ce que je fis en sursaut, l'air hagard.
Qui suis-je et où suis-je ?
Je clignais des yeux face à la faible lueur de l'aurore que filtrait les hublots du cachot.
Ah oui, j'ai du m'endormir sur mes copies.
Je vis une grosse tache noire, puis une main pâle qui tenait une tasse fumante. Mon regard remonta pour voir la mine perplexe de Severus.
- Lilith, que fais-tu ici ?
- Bonjour, M. Rogue, fis-je machinalement.
- Il n'y a personne… Tu peux m'appeler par mon prénom.
Dans mon esprit encore embrumé, ses paroles mirent du temps à atteindre leur cible. Puis tous le événements de la veille revinrent. Je reculais ma chaise précipitamment en essuyant le filet de bave au coin de ma bouche et en essayant de me recoiffer.
Merde ! Merde ! Merde !
Il haussa un sourcil en sirotant calmement sa tasse, le coin de ses lèvres retroussées.
- Je t'ai déjà vu dormir tu sais.
Ah ! Parce que ça le faisait marrer !
- Dormir oui… Au réveil, je ressemble à un gremlin… Tu as encore beaucoup à apprendre sur les femmes…
Il posa sa tasse sur le bureau, ramassa la chaise tombée et s'y assit. Il me regarda en biais et finit par me dire :
- Tu me l'enseigneras j'espère ?
Oh mais par l'enfer ! Il était beaucoup trop sexy pour moi !
Je me jetais sur lui pour l'embrasser sauvagement, nous faisant tomber tous les deux. Ma langue chercha la sienne pendant que mes mains fourrageaient ses cheveux. Puis je rompis le baiser et me reculais.
- Désolée Severus, je t'ai pas fait mal ?
- C'est un tard pour demander… Mais non ça va. Par contre, tu peux te lever ? Ce n'est pas très confortable.
Je me relevais e rougis. J'avais du mettre tout mon poids sur lui, le pauvre. Il épousseta sa robe de sorcier et se tourna vers moi.
- Je suis curieux de savoir pourquoi tu as passé la nuit ici ?
- C'est une longue histoire… Soupirai-je
- J'ai toute la journée. On est samedi, donc pas de cours pour cornichons.
Je lorgnai sa tasse et lui proposai :
- Tu crois que tu peux faire monter un petit déj' chez toi ? J'ai la dalle. Je te raconte tout autour d'un café, fort de préférence.
- Oui, je demande à Dobby. Va te changer, on se retrouve dans trente minutes.
Il m'embrassa tendrement le front avant que je m'en aille.
Une fois douchée et habillée, j'avais opté pour un joli pull vert forêt torsadé et une jupe en cuir noire avec de gros collants gris et des bottines noires à talons. Je pris de quoi me servir d'alibi si jamais je croisai des curieux. Et ce ne fit pas un pli.
J'étais à quelques couloirs seulement de l'appartement de Severus quand je vis Corentin. Je voulus me cacher en premier lieu mais il me vit avant.
Merde ! Allez un peu de courage… Severus n'est pas loin en cas de problème…
Je serrais mes livres contre moi, pris une inspiration et marchais d'un pas décidé et la tête haute.
- Hey… Salut Lilith… Me lança-t-il
Je passais devant lui sans répondre.
- Ah ok. Tu me snobes ? Tout ça pour un bisou. T'es vraiment qu'une salope. Me dit-il froidement.
Ah touché ! Mais c'est pas moi qui vais coulé, mon petit père !
Je me retournai et le fusillai du regard.
- Tu me traites de salope parce que tu es dégoûté que, de un : je t'ai pas dit oui, et de deux : je t'ai collé un pain. Mais t'as cru qu'il fallait de beaux mots et un baiser forcé pour que je cède à tes avances ? Tu n'es qu'un porc à mes yeux, un être immonde qui croit que les filles sont des jouets ! Même moi, quand je propose à un mec, s'il me dit non, je n'insiste pas ! La prochaine fois que la nana te dis non, c'est non ! Si j'apprends que toi ou un de tes petits copains a forcé une de les amies, je vous coupe la bite et je vous la fais bouffer, compris ?
Je tournais les talons devant sa mine blafarde.
Je rejoignis les appartements de Severus quelques minutes plus tard. Il m'ouvrit la porte.
- Bonjour professeur. J'ai des documents à voir avec vous, je peux entrer ? Dis-je d'une voix forte et surjouée.
- Bonjour Miss Bran.
Il s'effaça avec un sourire pour me laisser enter, ferma la porte puis lança un sort d'insonorisation.
- C'était très convaincant quoique un peu trop, commenta-t-il
- Oh ça va !
- Viens t'asseoir, le café est prêt et Dobby nous a fait des œufs brouillés.
Il me tendit une tasse et s'installa dans le fauteuil en face de moi.
- Qui est Dobby ?
- C'est un elfe de maison que je connais. Il travaille ici en tant qu'elfe libre. Il est parfois agaçant, fourre son nez partout mais très serviable.
- Un elfe libre ? J'ai jamais entendu ça !
Je fis une pause puis :
- Je ne te pensais pas partisan des elfes…
- Eh bien… La servitude est quelque chose contre laquelle j'essaie de me battre… Ce n'est pas toujours facile de s'en défaire… N'en parle à personne s'il te plaît. Pour certaines raisons, je dois endosser un rôle. Il n'y a qu'avec toi que je peux être moi-même.
- Hum… Je suppose que je peux pas te demander pourquoi ?
Il secoua la tête, clôturant le sujet.
J'étais quand même curieuse, qu'est-ce qui peut pousser un homme à mentir sur sa nature profonde ?
- Mais dis-moi plutôt la raison de ta nuit aux cachots ?
Je posais brutalement ma tasse.
- Ah ça ! Fis-je furieuse. Tu me promets de rien tenter contre ces élèves ?
- On verra en fonction de ce qu'ils t'ont fait… Me répondit-il avec une voix d'une octave plus grave.
J'en eus des frissons de plaisir. Ce son si profond… Mais ce n'était pas le moment. Je lui racontais ce qui c'était passé après que l'on se soit quittés.
- OU EST CET ESPÈCE DE PETIT CANCRELAT RÉPUGNANT QUE JE LUI ARRACHE LES PATTES ! Hurla Severus, vert de rage en parlant de Corentin.
Je le retins par la manche et lui intimant de se calmer. Il se rassit à côté de moi.
- J'ai dit pas de représailles. Je l'ai déjà menacé. Je sais me débrouiller Severus chéri.
Il vira au rouge et grommela :
- Je suis trop vieux pour les surnoms aussi.
- On parie ?
Il tourna la tête pour que je puisse pas voir son visage embarrassé. Je lui caressai alors les cheveux, replaçant une mèche derrière l'oreille. J'en profitai pour la mordiller gentiment. A ma grande surprise, il lâcha un couinement avant de se reculer, me laissant avachie sur le canapé.
- Je… Pardon. Je m'y attendais pas. S'excusa-t-il cramoisi.
Je me redressai et lui lançai taquine :
- Ah je vois… Tu n'as pas envie que je recommence ?
- Qu-quoi ? Non, c'est déroutant…
Je ris sous cape. Je venais de découvrir une de ses zones érogènes.
- Tu es sûr ? Lui susurrai-je en me rapprochant de son oreille à nouveau.
Il se recula de nouveau, son dos butant contre l'accoudoir du canapé. Le voir tout penaud, ça me donnait envie de le décoincer. Je m'assis sur lui.
- Laisse-moi découvrir ton corps Severus… Je vais te montrer que certaines zones peuvent t'apporter beaucoup de plaisir… lui dis-je avant de happer ses lèvres.
Il répondit à mon baiser, se détendant un peu. J'embrassai le contour de sa mâchoire, derrière son oreille. Il tressaillit et je sentis un début d'érection contre ma cuisse. Je descendis dans son cou, déboutonna les trois premiers boutons de son veston avant de continuer vers sa si pâle mais ô combien appétissante clavicule . Je l'entendis gémir de plaisir. Ma main droite caressa son torse à travers le tissu avant de se poser sur son entrejambe. Il sursauta, me prit la main et me recula.
- Quelque chose ne va pas Severus ?
Il avait l'air en panique.
- Je… Je ne peux pas Lilith… Ce n'est pas bien…
- Je vais trop vite pour toi ?
Il déglutit et secoua la tête.
- Non… Je veux dire… Tant que tu n'auras pas dix-sept ans, ne ne ferons rien.
- Attends quoi ?
- Si jamais quelqu'un venait à apprendre que nous nous fréquentons et qu'en plus il se passe quelque chose alors que tu es mineure… nous serions en mauvaise posture. Attendons quelques mois…
- Je ne suis ni vierge ni en sucre Severus ! Rétorquai-je d'une voix forte. Personne ne l'apprendra si nous faisons attention !
- Ne veux-tu pas comprendre mon point de vue ?
Je soupirai en retombant à ses côtés.
- Écoute, j'aurais compris si j'avais été vierge et que tu aurais été mon premier, tu aurais peur de me forcer mais… ce n'est pas le cas. Je sais que tu n'es pas comme ça.
Je me levai lissant un pli imaginaire de ma jupe avant de le regarder. Avec sa chemise débraillée et le cheveux en bataille, j'eus du mal à me retenir. Je gémis de frustration.
- Ça ne va pas Lilith ?
- Non… Tu ne te rends pas compte du pouvoir de ton sex-appeal… Je vais y aller, Hermione doit m'attendre, je l'aide elle et les garçons pour un exposé.
Je pris mes affaires et me dirigeai vers la porte.
- Tu peux y réfléchir s'il te plaît ? Je ferais pareil… On peut peut-être trouver un compromis ? Me lança-t-il avant que je sorte dans le couloir.
Un compromis ? C'est pas une transaction ! Je vais peut-être aller prendre une douche froide avant de rejoindre mes camarades...
