Chapitre 18
En allant vers la bibliothèque, je croisais Neville qui me salua chaleureusement. Il m'expliqua qu'il était en train de tester un nouveau protocole sur certaines plantes pour optimiser leur croissance, leur rendement et leur qualité. Nous enchaînâmes avec entrain sur un débat sur ce sujet, alliant la botanique et les potions.
Lorsque nous arrivâmes à la hauteur de la bibliothèque, nous restâmes devant, chacun essayant de débattre son point de vue. Nous fûmes interrompus par Mme Pince qui, je suppose, à force de nous entendre, avait ouvert la porte et nous lança, irritée :
- Ne restez pas ici si c'est pour faire autant de bruit ! C'est une bibliothèque jeunes gens, pas le parloir du ministère !
Tous les élèves présents s'étaient levés pour nous regarder. Neville balbutia des excuses, rouge de honte tandis que je m'esclaffais en lui tapant dans le dos.
- Pardon Mme Pince, fis-je, une fois mon hilarité passée. Neville, on se voit plus tard ? Je passerai te voir dans les serres cet aprem ?
Il hocha la tête, content de ma proposition puis je rejoignis mon amie. Hermione me lança un regard intrigué.
- Parfois je me demande ce que tu fais à Serpentard, déclara-t-elle.
Je haussais les épaules et répondis :
- Je m'en fous un peu, après tout le vieux chapeau moisi m'a laissé choisir…
- Hein ? Le choixpeau a fait ça ? Je ne sais même pas si c'est déjà arrivé !
- Moi aussi il m'a laissé choisir. Intervint Harry. Enfin, je lui ai demandé de ne pas me mettre à Serpentard… sans te vexer Lilith.
Je fis non de la tête. Hermione paraissait choquée de la nouvelle.
- Alors pourquoi as-tu choisi Serpentard ? Me demanda-t-elle toujours curieuse.
- C'est très con à vrai dire… Je possède un très beau python noir alors, ben j'ai choisi la maison qui porte son emblème.
- Quoi ? Juste comme ça ?
- Eh oui. Ne connaissant pas les critères des maisons… Je pense que le chapeau miteux ne m'aurait pas envoyé dans une maison ne me correspondant pas…
Je réfléchis un peu plus.
- Je pense que je dois être à part égale parmi toutes les maisons… Sinon il m'aurait orienté vers une en particulier…
Hermione ne semblait toujours pas s'en remettre.
- Bon, cet exposé ? C'est sur quoi ? Finis-je par dire pour changer de sujet.
Nous cherchâmes toute la documentation disponible et c'est là que je me rendis compte de l'ancienneté des ouvrages.
- Cette bibliothèque a-t-elle des livres qui sont édités après 1920 ?
- Parce que ça pose problème ? Demanda innocemment Ron, la tête posé sur une pile de livres, déjà fatigué.
- Oui ! J'ai lu des ouvrages plus récents et j'en ai même quelques uns chez moi... Je vais demander à mes parents de me les envoyer. Croyez-moi, vous aurez la meilleure note de la classe !
- Bon, en tout cas, pour l'instant, on a assez pour commencer, fit Hermione, allons dans la grande salle pour travailler.
Nous nous installâmes et étalâmes un peu trop notre documentation mais ils arrivèrent à trouver un fil conducteur. Pendant ce temps, j'écrivais une lettre à mes parents au sujet des livres. J'espérais qu'ils réussiraient à les trouver, ma chambre en est remplie si bien que les étagères débordent...
Severus était là aussi, sans doute surveillant la permanence avec d'autres profs. Nos regards se croisèrent et je lui montrais discrètement ma lettre en faisant un mouvement de la tête vers la porte. Il compris ce que je voulais dire et je laissais mes amis, prétextant l'envoi par hibou de ma lettre.
Je sortis dans l'air frais et humide de ce début novembre, resserrant ma cape autour de moi. Je marchais lentement en direction de la tour des oiseaux, croisant çà et là quelques élèves. Je postais ma lettre et lorsque je redescendis, Severus m'attendais au pied de la tour.
- Ne restons pas là. Dit-il simplement.
Il m'entraîna vers la lisière de la forêt interdite et me poussa contre le large tronc d'un séquoia centenaire qui avait du en voir d'autres.
- Je t'ai manqué ? Déjà ? Lui demandai-je entre deux embrassades.
Il me laissait à peine le temps de respirer.
- Tu n'as pas idée... Mais nous devons y retourner.
Il me lâcha en soupirant.
- Tu as prévu quelque chose cet après-midi ? Lança-t-il d'une traite.
- Hum... Je pensais aller dans les serres aider Neville après le déjeuner...
- Quoi ? Londubat ? Depuis quand tu le connais ?
- Depuis que tu as réduit mes heures d'assistanat... Nous avons eu un sacré débat ce matin d'ailleurs, et je n'en ai pas fini avec lui !
Severus me regarda bizarrement. Il me pousa de nouveau contre l'arbre, emprisonna mes mains dans une seule des siennes et posa avidement ses lèvres sur les miennes. Je fus un peu surprise qu'il y aille si brusquement mais je ne m'en plaignais pas. Il descendit ses baisers le long de ma mâchoire et dans mon cou. Je me laissais porter par cette vague de tendresse quand soudain une vive douleur me fit couiner.
- Severus ? Mais... Aïe !
Mais il ne me lâchait pas. Je sentis sa bouche aspirer la peau de la gorge.
Je rêve ou il me fait un suçon ?!
Il finit par se dégager de moi, souriant et fier de sa bêtise !
- C'est au cas où... Je n'ai pas envie que ce crétin de Londubat te tourne autour... Ni personne d'autre...
- Mais enfin ! Maintenant, tout le monde va savoir que je fricotte avec quelqu'un !
- Tu n'es pas obligée de dire avec qui... Ca me rassure, tu peux le comprendre ?
Je croisais les bras en boudant un peu.
- Aie confiance en moi Severus chéri. si tu laisses ta jalousie prendre le dessus, on est pas sorti du chaudron ! Je ne me suis pas obstinée à te courir après pour te larguer tout de suite après !
Pour appuyer mes dires, je le serrai très fort dans mes bras.
En revenant, je ne vis pas mes comparses gryffondor mais supposai qu'ils étaient partis rendre les livres à la bibliothèque. Le déjeuner approchant, on avait du les chasser de la grande salle. Je partis donc à leur recherche. Je les vis de loin, assis sur un bout de muret à discuter. Mais avant que je les aitteignent, Drago et sa pouffe croisèrent ma route. Je détournais le regard n'ayant pas envie de leur parler. Je pus quand même constater que la santé de Drago n'allait pas en s'améliorant... Mais ce n'était plus mes affaires. Alors que je continuais mon chemin, j'entendis dans mon dos :
- Tu t'es trouvé un autre pigeon pour me remplacer ? Avait lancé Drago, désinvolte, bien que moi je sentis l'amertume derrière.
Je m'arrêtais et maudit Severus et son suçon.
- En quoi ça te concerne Malefoy ? Tu as été le premier à me remplacer non ? Et très vite... Ta bite n'a même pas eu le temps de se reposer qu'elle rentrait déjà dans une autre chatte ! Disparais de ma vue, je parle pas aux détraqués !
Je repris ma marche sous l'oeil des élèves présents qui s'étaient délectés de la scène, y compris mes amis gryffondor et un Drago vert de rage.
- Tu t'en sortiras pas comme ça Bran ! Cria-t-il dans mon dos.
Mais je l'ignorais.
- Vous avez pu avancer sans moi ? Demandai-je innocemment à Hermione.
- Lilith, qu'est-ce que t'as... ? Commença Ron avant de recevoir un coup de coude de son amie.
- Ce n'est pas poli Ron ! Oui, un peu, je te montrerais ça à table. D'ailleurs, j'ai faim, on y va ?
Presque arrivés à la grande salle, Hermione prétexta une envie pressante pour me kidnapper dans les toilettes des filles.
- Tu vas me dire qui t'as fait ça ? Je veux savoir !
- Depuis quand es-tu friande de potins Hermione ?
- C'est pour te protéger, rien de plus !
- Je suis flattée mais je ne dirais rien.
- Bon. Tu sors avec au moins ?
- Oui mais on veut que ça reste secret...
- Ah ! Je suis sûre qu'il est déjà fiancé et que c'est un sang-pur ! Si sa famille l'apprenait il...
- Oui, c'est ça Hermione ! T'es trop forte ! La coupai-je
- C'est plus courant que tu ne le crois, les mariages arrangés entre famille de sang-pur... Mais tu ne crois pas qu'il te quitteras quand il partira de Poudlard ?
Je haussais les épaules.
- On est pas encore rendu là ! On en profite pour l'instant...
Voyant qu'elle n'était pas convaincue, je rajoutais :
- Il est... très doux avec moi. Ne t'en fais pas, je sais qu'il est sérieux, que ce n'est pas pour s'amuser... J'en connais un rayon pour ce qui est de faire mumuse avec les mecs.
- Bon, si tu le dis. J'hésiterais pas à le transformer en limace s'il te faisait du mal !
- Si tu pouvais le faire sur Malefoy, ça m'arrangerait. Soupirai-je
Elle grimaça et répondit :
- C'est un petit con prétentieux et il n'a pas été correct avec toi mais pour le coup, je ne peux pas lui en vouloir. Tu as sans doute tes raisons mais...
- Laisse tomber, va. Je le ferais moi-même sans doute un jour... Rejoignions les gars, j'ai faim !
Elle opina du chef avant de me suivre dans le couloir.
