Chapitre 20
Je sortis finalement rejoindre la grande salle. Le déjeuner était bien avancé mais mes amis Gryffondors m'avaient mis de côté une assiette.
- Pourquoi as-tu été si longue ? Vinci est revenu il y a dix minutes. Me demanda Ron.
- Je suis passée aux toilettes, Ron, tu veux plus de détails peut-être ?
Il fait la grimace avant de reprendre :
- Tu as été collée ? Vinci n'avait pas l'air content…
- Oui. Tu crois que tu serais heureux si M. Rogue te collait ? A cause de cet abruti de John, je dois trier des bézoards avec lui ce soir. Et j'ai écopé de deux heures supplémentaires de ménage parce que je me suis foutu de sa gueule quand il crachait ses limaces…
- Il est vraiment trop vache…
- Tu n'avais pas à lui jeter un sort Lilith, Commenta Hermione, si tu t'étais contentée de te protéger, je suis sûre que tu n'aurais pas été punie.
Et manquer la punition du siècle ? Certainement pas ma petite Hermione !
- Rogue l'aurait probablement collée de toute façon, ajouta Harry. D'ailleurs, il n'est pas revenu…
Je ne dis rien et commençai à manger pour dissiper la rougeur résiduelle de mes joues. Ils me quittèrent après le déjeuner, ayant des devoirs à faire. Je partis à la recherche de mon professeur adoré qui devait être dans ses appartements. Je toquai à sa porte mais il ne m'ouvrit pas. Je vérifiai qu'il n'y avait personne d'autre et dit à travers le bois :
- Severus ouvre-moi… Je veux juste parler, s'il te plaît.
Mais rien. Je posai ma main sur la poignée et la porte s'ouvrit toute seule. Cet idiot n'avait même pas fermé sa porte. Je m'avançai dans le salon, posant au passage mes livres sur la table basse. Il n'était pas là. Je continuai alors vers sa chambre que j'ouvris.
Il était là, en train de dormir. Je poussais un soupir de soulagement. Je refermais doucement la porte et m'assis sur le lit.
- J'aimerais tant que tu me parles au lieu de partir en courant à chaque fois qu'il se passe quelque chose… murmurai-je en lui caressant les cheveux.
Je finis par m'allonger à ses côtés, en profitant pour le détailler, gravant ses traits dans ma mémoire. Je m'endormis quelques minutes plus tard.
Je me réveillais dans le cocon de ses bras, nez contre sa poitrine. Je sentais les battements lents et réguliers de son cœur ainsi que sa respiration posée, signes qu'il dormait toujours. Je regardai l'horloge au mur, j'avais dormi une heure environ. Je décidai de réveiller Severus. Je me redressai sur un coude et posai ma main sur sa joue et fit quelques frictions.
- Severus chéri, il faut se lever.
Il grogna et m'écrasa contre lui. Ça me coupa le souffle. Il frotta son nez contre mes seins, sourire au lèvres.
Je suis pas un doudou putain !
- Severus, dis-je d'une voix plus forte, réveille-toi, espèce de veracrasse empaillé !
Il ouvrit grand les yeux et restât bloquer quelques instants.
- Lilith ? Mais que… ?
Il me lâcha, se redressa et voulut reculer mais il tomba du lit. Je ne pus m'empêcher de rire. Il se releva en frottant son coude et me demanda, un peu énervé :
- Par Merlin, Lilith, qu'est-ce que tu fiches ici ?
- La sieste dans tes bras mon chéri. Même si c'était pas prévu.
- Tu… tu… tu as dormi avec moi ?
- Oui, tu m'as même serré très fort. Je vais finir par t'acheter une version peluche de moi pour que tu puisses l'étouffer à ma place.
Il rougit et détourna le regard.
Ah, il était vraiment trop mignon.
- Bon, j'ai des copies à corriger, j'y vais. Lança-t-il
- Minute papillusion ! M'écriai-je en lui prenant la main. Il faut qu'on parle.
Je le traînais de force jusqu'au canapé et l'y fit asseoir.
- De quoi veux-tu qu'on discute ? Demanda-t-il sans me regarder.
- Oh, fais pas l'innocent M. Le fuyard ! Tu sais très bien de quoi je veux parler…
Il ne répondit rien. Je soupirai, m'assit à côté de lui et lui prit les mains.
- Tu as dû le voir, je n'aime pas qu'on me mente. Soit honnête avec moi, je ferais pareil.
Il me lança un regard interrogatif.
- Ce que je veux dire, c'est que tu peux me faire part de tes questions sur nous. Si quelque chose ne va pas, on en discute. Ne e fuis pas Severus, je vais croire que c'est moi le problème.
- Non, c'est moi qui a u problème.
Je ne dis rien, l'encourageant à continuer.
- Je… Je t'ai frappée… Je ne suis qu'un minable.
Je ne pus m'empêcher de sourire. Il me regarda comme si j'étais folle.
- Ahlala, mon petit Severus… Il faut tout t'apprendre, déclarai-je en lui tapotant le genou. Tu ne m'as pas « frappée » dans le sens violence… C'était comme un jeu.
- Un jeu ? Mais comment tu peux dire ça ? Je t'ai punie, j'ai ressentis une puissance, que je te dominais, que je te contrôlais et j'ai aimé ça ! Je suis un être immonde !
Je soupirai. Comment un homme adulte de trente-six ans pouvait être à ce point ignorant sexuellement ?
- Ça suffit ! Tu n'es pas immonde ! Est-ce qu'à un moment donné je t'ai demandé d'arrêter ? Est-ce que j'ai essayé de fuir ? De me débattre parce que je n'aimais pas ce que tu me faisais ?
Il réfléchit quelques secondes et me répondit :
- Non… Tu en as même redemandé…
- Nous avons pratiqué ce qu'on appelle du sado-masochisme ou B.D.S.M léger. Nous avons joué un scénario classique de sexe : le professeur qui punit son élève avec la fessée.
- Quoi ? Mais tu criais et gémissait !
- Oui, ça voulait dire que j'ai aimé ce que tu m'as fait. Tu étais le dominant et j'étais la soumise. J'ai même eu un orgasme !
- Qu… quoi ? C'était pas un cri de douleur ?
Je lui ris au nez.
- Ahlala ! Tu es sur que tu as déjà fait l'amour à une femme Severus ?
Il rougit et détourna la tête, boudant et honteux.
- Oui, marmonna-t-il. Mais je n'ai jamais fait ça. Désolé, mais quand je t'ai vue ainsi, allongée sur le bureau, les fesses tellement rouges et toi qui criais, j'ai vraiment cru que je t'avais blessée. Si ça arrivait, je… je me le pardonnerais jamais…
- Oh, mon amour…
Je le pris dans mes bras et continuais :
- C'est moi qui suis désolée, je… J'ai cru que tu savais ce que tu faisais, que tu en avais déjà fait… J'aurais dû te demander…
Ses épaules s'affaissèrent, il était dépité.
- Je suis nul comme petit ami, hein ?
- Ne dis pas ça. C'est juste que ton éducation sexuelle est à...compléter.
- Mais d'ailleurs, comment toi, une jeune fille de seize ans, connaisse ce genre de pratique ?
A mon tour d'être gênée, zut.
- Ben, j'ai fréquenté quelqu'un qui aimait ça. Un peu trop pour moi d'ailleurs… Mais j'ai dû me renseigner...
- Je veux pas en savoir plus. Me coupa-t-il
Un silence confortable s'installa. Étant toujours dans ses bras, je lui caressais les cheveux jusqu'à ce qu'il brise le silence.
- Je ne veux pas reproduire ce genre de pratique… J'ai peur de…
Sa voix mourut, ne finissant pas sa phrase. Il fronçait les sourcils, ressassant sans doute un souvenir.
- J'ai… déjà vu des horreurs dans ma courte vie, je n'ai pas envie de les reproduire, déclara-t-il d'une voix grave.
- Encore ton sombre passé ?
J'espérais qu'il m'en dirais plus, mais il n'en fit rien. Je me demandais quand même ce s'était passé dans sa vie pour le chambouler ainsi. Au loin j'entendis la grande horloge sonner.
- Neville ! M'exclamai-je soudain.
Severus grogna et me dit :
- Oublie-le. J'ai envie de passer le reste de ma journée avec toi.
Il se releva et posa un baiser au coin de mes lèvres. Il appela ensuite Dobby qui me salua chaleureusement. Je n'avais jamais vu un elfe de maison avec autant de vêtements. Il nous apporta un plateau de thé et de mignardises. Severus s'installa confortablement dans son canapé et me dit très sérieusement :
- Parle-moi de toi.
