Chapitre 21
Je crois que je venais de passer le meilleur jour de ma vie.
Nous avions passer des heures à discuter de nous, notre famille, le peu – ou pas – d'amis que nous avions, notre scolarité – notamment à Brocéliande , nos passions. Jamais je ne m'étais autant mise à nu devant quelqu'un. Il faut dire que je n'avais presque pas eu de contact avec mes camarades lors de mes études… Severus se dévoila aussi, bien plus que je ne l'espérais. Je fus choquée par la maltraitance qu'il a eu enfant puis le harcèlement scolaire qu'il avait subi, encore plus d'apprendre que le père de Harry, son parrain et un ex-prof avaient participés. Je ris quand j'appris que la femme qu'il avait aimé si longtemps s'appelait Lili. Quelle coïncidence ! Mais moins quand Severus me dit qu'elle était la mère de Potter.
Mais à mon grand regret, il ne parla pas beaucoup de sa vie après les études. Il resta très vague.
Nous avons débattu sur plusieurs sujets très intéressants, autant sorcier que moldu. Vu qu'il était de sang-mêlé comme moi.
Il ponctuait nos échanges de tendres baisers sur ma main qu'il ne lâchait plus, ou dans le cou, sur le nez. J'adorais ses attentions, bien qu'elles finissent par devenir exaspérantes.
- Severus, est-ce que tu essayes de me faire passer un message ? Lui demandai-je après un énième baiser sur mes lèvres
- Peut-être, à toi de deviner.
- Tu te sens coupable ?
- Oui.
Je soupirai.
- Je vais pas mourir parce que tu m'as donné la fessée. J'ai même pas mal. Alors, arrête s'il te plaît !
- Et si c'était autre chose ?
Je ne voyais pas ce que ça pourrait être d'autre.
- J'abandonne, dis-moi.
- Je suis heureux. Réellement et… profondément amoureux de toi. Grâce à toi, à ton courage. Si tu ne m'avais pas dit ces mots, je… n'aurais moi-même jamais eu le courage de me retourner et de t'embrasser.
Je me sentis gênée tout à coup, mais heureuse de ses paroles.
- Moi aussi.
Je fis une pause puis reprit :
- Tu sais, je n'attendais pas grand-chose de Poudlard quand je suis arrivée. Pourtant, ma vie n'a jamais été aussi palpitante ! J'ai pas les mots Severus pour te dire à quel point je t'aime.
Je lui serrais très fort sa main en regardant droit dans les yeux. Puis je me penchai pour l'embrasser. Ce fut tendre et doux. Très loin des baisers passionnés qu'on avait déjà échangé. Mais ça me plut tout autant.
Il me proposa ensuite une partie d'échecs, version sorcier bien sûr !
- C'est bien le seul truc d'intello dans lequel je ne suis pas très bonne, mais si tu veux.
Il installa le plateau et nous commençâmes à jouer. J'abandonnai au bout de quatre parties. Que j'avais perdues bien entendu. Je lâchai une série de jurons en français alors que Severus avait un large sourire. Enfin, son rictus ressemblant à un sourire. Il semblait content de me taquiner de la sorte.
- Bon, puisque c'est comme ça, je m'en vais, boudai-je en me levant.
- Je te vois ce soir, n'oublie pas.
- Oui, j'ai hâte de me retrouver avec ce petit cornichon !
- J'aurais préféré faire autre chose de ma soirée, crois-moi.
- Tu pourrais nous laisser seuls si ça t'ennuies tant que ça…
- Et vous retrouver en train de vous taper dessus ? Sûrement pas ! J'ai des copies à corriger et des potions à surveiller.
Je lui tirai la langue avant de fermer sa porte.
- Miss Bran ?
Je sursautai et me retournai.
Zut ! Mme Macgonagall venait de me voir sortir de chez Severus.
- Bonjour Madame ! Vous êtes aussi silencieuse qu'un chat !
Elle eut un fier sourire et me demanda :
- Nous sommes en week-end, que faisiez-vous chez le professeur Rogue ?
- Oh, rien de passionnant. Je lui rendais des copies et nous avons joué aux échecs. Il est vraiment très doué.
Elle soupira.
- Ne passez pas votre week-end enfermée, vous êtes encore jeune, profitez-en.
- J'allais justement aider Neville aux serres.
Son regard se porta sur mon suçon et elle sourit de nouveau.
- C'est bien, c'est bien.
- Au revoir Madame.
Puis je marchais très vite pour éviter qu'elle me pose des questions que personne n'aurait envie de répondre. En quoi ma vie amoureuse regardait cette vieille chouette ?
Je rejoignis la serre en un rien de temps. J'entrais dedans car le temps dehors n'était pas au beau fixe et je pestais en français contre le mauvais temps anglais.
- Lilith ?
Je sursautais de nouveau lâchant cette fois-ci mes livres et cahiers.
- Putain Neville ! J'ai failli avoir une crise cardiaque !
Il baissa le nez et me marmonna des excuses. Je soupirai et ramassai mes affaires. Il se baissa également pour m'aider.
- Désolée Neville. Mme Macgonagall vient de me faire le même coup. Je suis dans la lune aujourd'hui.
Il secoua la tête et s'excusa encore. Je posais mes effets sur un meuble à côté et lui dis :
- Bon, je sais que je devais venir plus tôt… As-tu encore besoin d'aide ?
- C'est… C'est pas grave tu sais… Tu pourrais m'aider à rempoter les mandragores. Certaines n'ont pas été bien faites par les deuxièmes années.
Je hochai la tête, pris gants et cache-oreille qu'il me tendit. Puis j'attachai mes cheveux en queue de cheval pour que les bébés mandragores ne me les attrapent pas.
Je n'en rempotais cependant pas beaucoup. Je remarquais que Neville me jetait des coups d'oeil.
- J'ai de la terre sur le visage ?
Il baissa les yeux et rougit.
- N...non.
- Ben quoi alors ?
Il finit de mettre du terreau autour de sa plante.
- Je… Tu…
- Neville, tu peux me parler franchement, ça me changera pour une fois.
- Qui t'as fait ça ? Demanda-t-il très vite en montrant mon cou.
- Tu t'intéresse aux rumeurs ?
- Pas… pas plus que ça. Mais il est très gros. C'est quelqu'un que je connais ?
Oh oui mon vieux, si tu savais !
- Je pense pas. Il est en dernière année. Mentis-je. Il est devenu jaloux quand il a appris que je te voyais.
- Qu...quoi ? Jaloux ? De moi ?
J'éclatai de rire.
- Oh Neville ! Soupirai-je. Tu devrais avoir plus confiance en toi. Tu es mignon, je suis sûre qu'il y a une fille qui s'intéresse à toi. Il suffit d'ouvrir un peu les yeux.
Il rougit jusqu'à la racine de ses cheveux et retourna à son jardinage en marmonnant. Je mis mes gants et mon cache-oreille de côté puis prit le livre ouvert devant moi. Il parlait de plantes bien sûr mais plus particulièrement sur les antidotes. Bien que la plupart me soient connus, je n'avais pas si appronfdi que ça ma connaissance en antidotes. C'était passionnant.
- Neville, je peux te l'emprunter ? Demandai-je en lui montrant le livre.
- Ah, euh... Je l'ai pris à la bibliothèque. Si Mme Pince l'apprend, je vais me faire gronder.
- Alors passons la voir pour faire un échange. Si tu as fini ?
Il hocha la tête, reangea ce qui traînait dans la serre puis il prit son sac.
- Oh Neville, ne bouge pas.
J'effaçai une trace de terre sur la joue.
- Voila, c'est mieux.
Il rougit en se touchant la zone nettoyée et balbutia des remerciements.
Nous nous quittâmes aux portes de la bibliothèque une fois l'échange de livres fait. Puis je remontais chez moi, pour me vider un peu l'esprit en attendant le dîner.
