Chapitre 22

C'est les pieds traînants et sous le regard assassin de John que je me rendis dans les cachots, où m'attendait cette énorme caisse de bézoards. On en avait pour quelques soirs...

Severus nous fit asseoir chacun d'un côté de la caisse, nous donna des instructions et s'assit à son bureau bien en face de nous, après nous avoir privé de baguette.

Plusieurs minutes s'écoulèrent puis notre tortionaire se leva, nous intima de rester sage et partit. Sans doute chercher quelque chose.

Je continuais de ranger ma pile de bézoards lorsque John déclara :

- Je dois le reconnaître, tu es très forte en sortilèges.

- Normal, j'ai étudié pour.

- Je connais quelqu'un qui serait intéressé par tes compétences.

- Genre un travail ?

- Oui, dans le genre.

- Qui ?

- Tu-sais-qui. Me répondit-il d'une voix basse.

- Euh non, je sais pas qui.

Il me regarda avec un air ahuri puis il se mit à rire.

- Tu ne le connais pas ?

- Mais qui bordel ?!

- Le Lord noir, le seigneur des ténèbres.

- C'est un chanteur sorcier ? Me hasardais-je

John se plia en deux de rire.

- Non, fit-il, calmé, je te parle de Lord Voldemort.

Il remonta sa manche gauche me montrant avec fierté un tatouage de crâne avec un serpent qui lui sortait de la bouche.

- Ah, cet espèce d'extrêmiste qui est pour que les sorciers ne soient que de sang-pur ?

- Un peu de respect ! C'est un génie !

- Oui, bon, en France, on en fait pas tout un foin...

- Il a entendu parler de toi et il veut te rencontrer.

- Tu peux lui dire d'aller se faire voir.

John fut choqué de ma réponse.

- Quoi, tu refuses ?

- Oui, clairement ! Je donne pas dans les fous furieux !

Il fit une grimace dégoutée et il cracha :

- Tu le regretteras Bran crois-moi ! C'est un honneur qu'il te faisait en tant que sang-mêlé !

Je fis mine de réfléchir et clôt la discussion.

- Hum... C'est toujours non John. Dis à ton gourou que je suis bien trop intelligente pour tomber dans sa secte.

Il failli s'étouffer avec sa propre salive.

Severus revint à ce moment là avec une encrier neuf.

La soirée se passa sans plus de paroles. Moi, je réfléchissais à ma discussion, fort intéressante avec mon compaire serpentard. Harry avait déjà mentionné ce Voldibule. C'est vrai que jusqu'à présent, je ne m'étais pas trop intéressée à la politique anglaise ni à son histoire... Je n'avais pas cours dans cette matière. Tout ce que je savais c'est qu'en France, eh bien, on le prenait juste pour un cinglé. Mais à mon avis, ça allait bien plus loin que ça.

Lorsque vingt-trois heures sonna, John et moi avions trié un quart de la caisse. Severus nous délivra et John partit tout de suite.

- Severus chéri ?

Il leva le nez de son parchemin, un air interrogateur sur le visage.

- Oui Lilith ?

- Tu peux m'accompagner à la bibliothèque ? J'ai un sujet à potasser.

- Quoi maintenant ? Tu ne peux pas attendre lundi ?

- Non, sinon je vais avoir un mal fou à dormir.

Je vis du coin de l'oeil le nom de Harry et ajouta :

- En fait, j'ai deux trucs à voir. Tu pourrais m'ouvrir le registre des B.U.S.E de l'année dernière ?

- Mais pourquoi ?

- Hum, je préfère vérifier quelque chose avant de t'en parler, si tu veux bien.

Il soupira et se leva.

Arrivés là-bas, je cherchais d'abord quelques livres d'histoire. Puis Severus m'ouvrit le registe des B.U.S.E, je pris le dossier de Harry en cachant son nom.

- C'est bon ? me demanda mon petit ami.

- Oui. Merci.

Nous marchâmes dans les couloirs et je crus voir une silhouette sombre au loin. Je clignais des yeux mais plus rien.

- Je te raccompagne, déclara Severus. Tu m'as l'air fatiguée.

Je hochai la tête.

Une fois la porte fermée et les sorts habituels en place, je posais mon lourd fardeau sur la table du salon, déjà bien encombrée. Severus n'avait pas bougé d'un pouce.

- Tu ne restes pas ?

Il regarda nerveusement la pièce et répondit :

- Non, je... J'ai encore du travail. Et je ne voudrais pas interrompre ta réflexion. Si tu me l'as demandé ce soir, c'est que c'était important.

Je l'embrassai et lui répondit :

- Eh bien bonne nuit mon amour.

- N'étudie pas trop tard. Je te veux bien réveillée lundi matin. Je vais avoir besoin de toi avec les troisièmes années qui vont commencer à étudier l'épouvantard.

- Oh, je m'en souviens !

Puis je lachai un petit rire.

- Les pauvres, ils ne vont pas comprendre ce qui leur arrivent !

Severus émit un grognement satisfait.

Il s'en alla, me laissant à mes recherches.

Je commençai par le cas de Harry. Résultats satisfaisants sans plus. C'était pas un génie. Qu'est-ce qui avait changé en deux mois ? Surtout qu'à la base, il n'aurait même pas dû suivre les cours avancés de potions de Severus, il n'avait obtenu qu'un E.E. Mais finalement, sur la demande du directeur, Severus avait dû le prendre ainsi que Ron. C'est bizarre... Bon, j'en toucherai deux mots à Severus.

Je mis de côté le dossier et prit un des trois livres d'histoire. Je le feuilletai cherchant la section histoire moderne. C'est bien les seuls livres récents que cette école avaient ! Bon, pas grand-chose... Ah, si ! Il y a seize ans, alors voyons... Ah oui, quand même ! Voltruc et ses partisans avaients tués beaucoup de sorciers nés moldu ou de sang-mêlé... Sans compter tous les moldus ! Jusqu'à ce qu'il disparaisse sans laisser de traces... Comment a-t-il pu disparaître ?! Ce n'était pas expliqué dans le livre...

Je pris le deuxième mais je fis le même constat. J'eus l'impression que le ministère avait essayé de camoufler tout ça...

Je fermai le livre et fronçai les sourcils. Qui pourrait bien me renseigner sur toute cette histoire...? Severus ? Non, il avait à peine vingt ans, ça n'a pas dû le toucher tant que ça... Dumbledore ? Oui, ça me paraîssait logique. Il était déjà directeur, il a dû avoir Volbidule en tant qu'élève. Je lui ferais une demande pour demander à le voir.

Je me couchai sans tarder, fatiguée de toutes ces émotions.