Chapitre 27

Severus n'avait pas menti en parlant d'aller chercher ma cape. On se les gelait ! Même avec une grosse écharpe en laine et ma cape la plus épaisse, le froid s'insinuait partout !

Mon petit ami avait lui aussi revêtit une grande cape noire doublée de fourrure et une élégante écharpe en cachemire. Celui-ci grognait après Slughorn.

- C'est tout lui ce genre de manière ! Ce vieil imbécile !

- Tu n'apprécies donc pas de passer du temps avec moi ?

Il se figea dans la neige déjà présente puis il balbutia :

- Ne… ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit ! Il aurait très bien pu envoyer un elfe de maison faire ses courses…

- Bah, je suis pas mécontente de sortir, avec toi qui plus est…

Je lui pris la main. Il regarda autour de lui, affolé.

- Chut, t'énerve pas. J'ai jeté un sort de détection. Il n'y a personne. Je peux au moins te tenir la main quelques mètres ? C'est… notre première sortie.

Je rougis violemment. C'était pas ce que j'avais imaginé mais c'était mieux que rien.

- Oh, souffla-t-il. Je...je ne l'avais pas vu sous cet angle. Je suis heureux moi aussi. Si on finit vite, je t'offre à boire, sans alcool bien sûr.

Mes yeux pétillèrent tandis que nous nous remîmes en route vers le village. Je savourai cette sensation d'avoir sa main dans la mienne et je le regardai. Il détonnait dans ce paysage blanc mais je le trouvais si...envoûtant. Il me sourit et cette image resta à jamais dans ma mémoire. Nous nous séparâmes quand nous vîmes les premiers bâtiments.

- Tu crois que je peux en profiter pour aller à la librairie ? Lui demandai-je

- Oui. J'ai moi-même quelque chose à récupérer chez le tailleur.

Il prit la liste de Slughorn et la lut.

- Eh bien, il souhaite en mettre plein la vue pour son retour. Commençons par ça.

Il me montra une ligne sur le papier.

Au bout d'une heure, j'avais l'impression d'avoir fait tous les magasins du village. Pire que faire ses cadeaux un vingt-quatre au soir… Je rayais la dernière ligne et soupirai.

- Fini ! M'exclamai-je, soulagée. Direction la librairie !

- Je te rejoins dans dix minutes, je vais chercher mon paquet.

La chaleur de la boutique et l'odeur du parchemin neuf m'envahit les sens quand je poussais la porte. La clochette sonna mais personne ne sortit de l'arrière boutique. Je me dirigeais alors vers le maigre rayon consacré à la magie noire, essayant de trouver mon bonheur. Il fallait vraiment que j'envoie une lettre à Brocéliande. Je trouvais quand même quelque chose d'intéressant et je finis par aller vers les ouvrages de botanique.

- Vous trouvez ce que vous voulez Miss Bran ?

Je sursautai en entendant Severus. Je fis tomber le livre que j'avais entre mes mains.

- J'ai pas entendu la cloche, fis-je en ramassant l'ouvrage. Oui, nous pouvons y aller.

Le libraire, réapparu entre temps, salua chaleureusement mon professeur et nous quittâmes la boutique. Severus nous dirigea vers le pub des trois balais, presque vide en cette fin de semaine. Nous nous assîmes à une petite table, assez isolée des autres et il commanda deux limonades enchantées.

- Je ne savais pas que tu aimais ça, lui dis-je surprise.

- Je ne vais pas boire de l'alcool devant mon élève… J'apprécie d'en boire de temps en temps, je ne suis pas friand du jus de citrouille.

Il zieuta autour de nous avant de prendre ma main. Il en caressa le dos avec son pouce.

- Qu'il y a t-il dans ton paquet ? Lui demandai-je, curieuse.

- C'est un secret. Tu le...découvriras bien assez tôt.

- Oh allez, dis-moi !

Il secoua la tête et lâcha ma main quand le tavernier apporta nos boissons.

- Au fait, Slughorn, c'était ton prof de potions à ton époque non ?

- Oui. Mais je l'ai vite surpassé.

- Ça te fais pas bizarre d'être confrère maintenant ?

Severus haussa les épaules.

- Tu sais que je fréquente pas les autres professeurs plus que nécessaire… Mais je n'ai jamais aimé son petit club.

- Tu as du y être pourtant ?

- Je suis allé une fois à un de ses dîners, pensant que nous allions discuter potions et élixirs entre initiés. Mais je fus déçu au bout de dix minutes. Ce fut l'un des pires dîners de ma vie. Je n'y plus jamais remis les pieds.

Nous finîmes tranquillement quand au loin la cloche sonna dix-sept heures.

- Nous devons rentrer. Déclara Severus, la nuit va bientôt tomber et il ne serait pas raisonnable de traîner plus.

En arrivant à Poudlard, je confiai les affaires de Slughorn à un elfe de maison puis je montai dans mon appartement. Severus avait du travail à finir.

Je m'installai au bureau et rédigeai une lettre à la directrice de Brocéliande. Peut-être devrai-je y faire un saut pendant les vacances de Noël ?

Je remis ma lettre à une chouette lapone puis passai à la bibliothèque pour regarder les livres de la réserve. J'en pris deux puis je revins m'installer dans mon canapé pour étudier.

Lorsque le dîner vint, j'ignorais l'appel de mon ventre pour me concentrer sur mes livres. Un elfe de maison vint quand même m'apporter de quoi manger.

Ne pas trouver ce qui me chiffonnais me faisait enrager. Et je détestais ne pas y arriver. Un de mes grands défauts !

Je relus une fois encore mes notes, mes hypothèses mais je les avais toutes rayées. Ça ne collait pas. Frustrée, je fis une boule de papier et l'envoya aussi loin que possible de moi. J'étais fatiguée et mon corps réclamait un bon bain mais ma chambre ne disposait que d'une douche. Je jurai de dépit. Alors que j'allais finalement me coucher, j'avais vu qu'il était tard quand même, on toqua à ma porte. J'ouvris sur un Severus avec une mine inquiète.

- Tu n'es pas venue dîner. Tout va bien ?

- Oui, j'étais absorbée par mes recherches. Tu veux entrer ?

Je m'effaçai pour le laisser passer. Dobby apparut à cet instant avec un plateau de thé. Je le remerciai et me servis une tisane. Réfléchissant soudain à quelque chose, je lui demandai avant qu'il ne disparaisse :

- Dis-moi Dobby, si quelqu'un te posait des questions sur… moi et Severus, que lui répondrais-tu ?

Il me regarda avec ses grands yeux globuleux et ses oreilles s'agitèrent. Il semblait réfléchir.

- Dobby n'a pas de maître. Dobby travaille et est payé. Dobby dirait que Dobby ne sait rien. Cela ne regarde pas Dobby.

J'eus une bouffée d'affection pour ce petit être.

- Merci Dobby.

Je farfouillais mon sac et en sortis un sucacide.

- Tiens Dobby, prends-le.

- Merci Lilith Bran.

Puis il disparut. A sa tête, je vis que Severus réfléchissait aussi.

- Je n'avais même pas pensé à cette éventualité. Tu es très brillante Lilith.

Je l'embrassais pour le remercier. Une fois ma tisane finie, je lui lançai :

- Je vais me coucher. Tu connais le chemin. Bonne nuit.

Il ne bougea pas et me regarda, il semblait hésitant.

- Est-ce que je… peux dormir avec toi ? Finit-il par demander faiblement.