Hey !
Bon, en me remettant à écrire mon autre fic (Dans l'ombre d'Harry Potter, tome 1 : Drago Malefoy à l'école des sorciers), je suis retomber sur cette fanfic en cours d'écriture, sans grande prétention, et après 0 correction, j'ai décidé de la mettre ici. Je sais que l'orthographe et la grammaire pourrait clairement être meilleur, que j'ai sauté d'énormes passages juste par facilité d'écriture, et que ça fait peut-être pas 100% sens, mais bon, si ça intéresse un jour quelqu'un XD

PS : Le titre est issu de Family, by Mother Mother

Edit du 30/11/2021 : J'ai fait une correction rapide (sûrement pas parfaite) et j'ai réussi mon demi-Nanowrimo en écrivant la suite !


Harry Potter se tenait devant une porte. Il s'apprêtait à toquer, pour la première fois depuis que son divorce avec Ginny Weasley avait fait les grands titres des journaux, le prix d'être un héros de guerre lié à une famille entière d'héros et héroïnes de guerre. Pourquoi hésitait-il ce matin, c'était une grande question. Cette petite maison de campagne, il la connaissait par cœur désormais, et pourtant, il n'aurait jamais parié tel résultat quelques années plutôt. Il n'aurait jamais parié qu'il viendrait, régulièrement, toquer à cette porte – d'ailleurs, il n'aurait pas même parié connaitre l'existence de cette porte, cette villa – pour récupérer son filleul et qu'il échangerait des mots courtois avec ceux qui habitaient derrière cette porte. Parfois, il se surprenait à espérer de ne jamais avoir eu à le faire, parce que cela voudrait dire moins de morts à cette putain de bataille de Poudlard, mais il refusait d'y penser le plus souvent, c'était toujours douloureux. Et puis, cette porte avait fini par permettre le pardon, et avec le pardon, un certain calme. Pourquoi ? Il ne savait pas vraiment.

Harry finit par toquer. Il ne fallu pas plus d'une minute pour que Drago Malefoy lui ouvre, le port de tête toujours aussi fier, mais un sourire plus sincère qu'arrogant à chaque nouvelle rencontre.

- Je viens chercher Teddy. Comment va Astoria ?
- Bien, mais il semblerait qu'elle soit de nouveau enceinte. » Il se retourna vers l'intérieur de la maison, et la voix quitta le ton neutre pour un cri plein d'attention : « Teddy ! Parrain est là ! »

Il y avait rarement de bonjour entre les deux, comme si ce mot en particulier aurait convoqué toute l'étrangeté de leur relation, faisant exploser les pauvres briques sur laquelle la courtoisie essayait de tenir. Mais dans les escaliers, le déboulement des petites jambes du jeune Teddy faisait suffisamment de fonds sonores pour combler tous les manques de la conversation.

- Elle veut le garder ?
- Je crois pas. Elle sait que je le reconnaitrais et que je la soutiendrais quoi qu'il arrive, mais je suis pas sûr qu'on soit près.

Harry avait finit par comprendre, au détour des petites conversations qu'ils avaient finit par avoir l'un avec l'autre, que Drago entretenait avec Astoria une relation plus semblable à celle qu'il avait eu avec Ginny qu'à celle qu'on imaginait classiquement quand on parlait de deux personnes mariées. Il soupçonnait d'ailleurs Drago d'être gay, mais il serait sûrement le dernier au courant si cela venait à être le cas. Il avait conscience qu'Astoria avait une relation en dehors de leur mariage, mais Drago ne parlait jamais de lui, alors il restait compliqué de vraiment trancher la question.

Teddy se tenait désormais entre les deux adultes. Il n'y avait plus de mots depuis quelques secondes, juste ses regards de ceux que la guerre a perdu trop loin pour vraiment revenir un jour entier. Ginny avait beaucoup aidé Harry à se reconstruire et à être de nouveau capable d'évoluer dans ce monde, mais si souvent, il se demandait s'il n'aurait pas dû rester sur ce quai de gare… Il attrapa Teddy dans les bras, avant de repartir vers le chemin qui serpentait depuis la ville la plus proche. Derrière lui, la porte se refermait alors que Teddy contait déjà l'ensemble de sa semaine et pourquoi c'était si bien chez Cousin Drago. Teddy était toujours à fond, et en réalité, c'était une horreur d'essayer de le garder dans les bras plus de quelques minutes ; ce gamin avait un tel besoin de se dépenser, Harry ne se rappeler pas avoir jamais eu besoin de courir autant, mais en même temps, les Dursley n'avait sûrement jamais vraiment encouragé un tel comportement. Il avait donc relâché son filleul qui courait de toutes ses forces avant de revenir vers lui, sur le chemin de terre, les cheveux embrouillés de mèches blondes platines, roses flachis et noir abysses.

Harry appela le magicobus peut avant que le chemin n'arrivât à sa fin, et que le village devienne trop proche. En mode moldu, les cheveux de Teddy attirait toujours des regards désapprobateurs et des remarques, comme si un garçon de trois ans aux cheveux roses étaient une honte absolue.

OoOoOoO

L'hibou était entré par les portes du Ministère de la magie, contournant la statue d'or du hall d'entrée, reconstruite tant de fois sur la dernière décennie, et avait évité tant de mains qui avait tenté de se saisir du courrier. Le Ministère avait un règlement strict sur la réception des courriers, et il se devait de passer par la volière centrale avant d'être vérifié contre les maléfices, et renvoyer sous forme de notes volantes. Aucun hibou n'avait sa place dans les allées et ascenseurs du Ministère. C'est ainsi qu'il s'était posé sur le bureau d'Harry Potter, commis au travail administratif pour sa deuxième année de formation d'auror – pourquoi déjà avait-il choisi une telle carrière ? – avant de violement mordre tout ce qui s'approchait un peu trop de lui.
La patte de l'oiseau transporter un parchemin, trop court pour être réenroulé, visiblement violemment déchiré et le sceau des Malefoy. Drago n'écrivait jamais. Pourquoi l'aurait-il fait ? Les deux hommes étaient devenus plus que cordiales, à garder chaque mois une semaine chacun Teddy, pour reposer un peu Andromeda qui se faisait trop vieille et trop abimée par deux guerres pour supporter sans fin l'énergie de l'enfant, mais pas de là à s'échanger des hiboux, et encore moins à essayer de se voir plus que le strict nécessaire.
Harry finit par détacher le parchemin, la main mordue par l'oiseau, et la cicatrice magique du Je ne dois pas dire de mensonge laissant tomber quelques gouttes de sang sur le bureau.

« Viens. Récupère Teddy, urgence. »

Le bout de parchemin était trop petit pour les quelques mots, il semblait déchiré à une ancienne correspondance, et on voyait une formule de politesse dépassée en introduction, ses lettres terminales inaccessible aux yeux de Harry. Le tampon de cire avait tremblé, laissant trainer plus de gouttes qu'Harry n'aurait pu s'y attendre sur une si petite surface, et dans les rares espaces qu'il restait, se battaient les bavures d'encre dues à une main tremblante et les bavures d'encres dues à des larmes. Les larmes n'étaient pas une chose qui semblaient compatible avec l'image de Drago Malefoy, même après une guerre, même après l'avoir vu ressentir des émotions.

Harry attrapa sa veste, et sans même laisser le temps au moindre collègue de faire remarquer à quel point il n'était pas l'heure pour lui de quitter son bureau, il était dehors, sortant par une cabine téléphonique à la peinture abîmée et au sol enfouie sous des revues. Il ne jeta pas un œil au contenu pornographique qui s'étalait au sol, faisant complètement tâche avec l'ambiance lourde que le village renvoyait en toute période. La première tentative pour ouvrir la porte de la cabine avait été un échec, le vent renvoyant la porte vitrée à sa position fermée. Mais Harry avait redonné un violent coup de pied dans la porte, sans vraiment lui laisser le choix que de s'ouvrir, évitant de lui offrir une possibilité d'encore le retarder. Il ne savait s'expliquer pourquoi il répondait avec tant d'empressement à la demande de Drago. Drago Malefoy, celui qu'il était censé détester. Mais cela faisait plusieurs années, déjà, qu'il ne pouvait plus le détester, malgré les grands titres de journaux qui continuait de continuellement le basher, il devait son salut à sa mère, à Narcissa Malefoy, et Harry Potter avait toujours eu un bien trop grand complexe du sauveur pour ne pas vouloir tendre une main lors du procès de la famille. Une main qui n'avait pas été prise, mais où était la surprise dans tout cela ? Nulle part. Narcissa était désormais à Azkaban jusqu'à ce que sa vie finisse, son mari attendant le baiser du détraqueur ; la liste d'attente était devenue bien trop longue après la guerre. La grande majorité des anciens suiveurs de Voldemort avait été condamné à une peine similaire, mais la majorité des détraqueurs avaient été tué par le ministère lors du changement d'organisation d'Azkaban. Alors, peut-être que d'une certaine façon, c'était sa méthode de dire merci que de venir en courant quand son fils réclamait de l'aide ?

Il n'attendit pas devant la porte cette fois-ci, malgré qu'il le fasse à chaque fois. Il n'hésita pas à toquer à la porte, comme il le faisait toujours. Quelque chose en lui lui hurlait de rentrer tout de suite, de ne pas perdre plus de tempes. Il ouvra la porte et entra dans la villa sans même faire attention à l'eau qui dégoulinait de sa cape. Le vent avait décoiffé ses cheveux plus encore que de naturel, et des mèches couvraient son visage quand Teddy vient le rencontrer en se cognat à ses jambes. L'enfant semblait trop calme pour son habitude, réclamant les bras comme il ne le faisait jamais, et alors qu'Harry entrait le salon d'hiver, Teddy dans les bras, il trouva Drago enfouit dans un fauteuil, une bouteille de whisky pur feu trainant sur la table et le visage bien trop baigné de larmes pour que cela lui ressemble. Aucun des deux n'osa parler. Harry, tenant toujours Teddy d'un bras, referma la bouteille et la rangea dans le cabinet ouvert dans un coin de la pièce, avant de récupérer doucement le verre dans la main du blond. Il attrapa un plaid sur l'un des canapés, et vient le posait sur ses jambes.

- J'ai faim.

Teddy avait à peine chuchoté, comme s'il avait lui aussi conscience de la situation, et Harry pris direction vers la cuisine, où un elfe de maison était assis sur une chaise, semblant attendre quelque chose qui n'arrivait pas. Harry posa Teddy sur l'une des chaises, à côté de l'elfe, et commença à ouvrir les placards dans l'espoir de trouver de quoi nourrir son filleul. Il finit par lancer du riz dans une casserole d'eau, qu'il servit avec un pot de sauce qui semblait plus ou moins maison. Teddy mangea sans bruit, ce qui ne lui ressemblait pas, et dans l'ambiance lourde de la villa, Harry posa aussi une assiette face à l'elfe qui sembla hésiter quelques secondes. Il y avait des choses qu'Hermione avait fini par gagner, même si plusieurs années après le début de sa bataille. Il réserva une assiette pour lui, la course dans le vent depuis le village lui avait plus ouvert l'appétit qu'il n'aurait voulu le reconnaitre, et rejoint Drago au salon avec la dernière assiette.

- Tu devrais manger un peu.

Harry lui tendit l'assiette et une fourchette, croisant le regard de Drago qui avait relevé la tête en entendant les premières paroles qui brisaient le silence de la pièce. Le vent, dehors, semblait vouloir hurler la peine de Drago, et les yeux de celui-ci, contenant bien trop pour annoncer autre chose qu'un deuil, croisèrent ceux d'Harry.

- Astoria…
- Je sais.

Harry s'était agenouillé à côté de Drago. Dans l'instant, il s'était mis à se comporter comme si c'était Hermione, face à lui, qui lui annonçait la terrible nouvelle, et même son cœur à lui se serra. Il ne pouvait pas dire qu'il avait connu Astoria, mais il savait que Teddy en avait toujours fait des récits fantastiques où elle le sauvait des monstrueux dragons et des terribles strangulots qui tentaient de l'embarquer hors de son lit, transformer pour quelques heures en barques de naufragés. Il avait pris les mains de Drago dans les siennes, les deux assiettes trainant sur la table, et c'était sûrement le premier contact physique qu'ils avaient depuis le feu du dragon. Mais ce n'était pas l'instant pour ce genre de souvenir, et Harry ne savait que faire de plus, en réalité, même s'il avait vécu trop de deuils pour son jeune âge. Ils restèrent sûrement là plus longtemps qu'il ne l'aurait fallu, jusqu'à ce Teddy vienne réclamer son rituel de coucher. Harry n'avait sincèrement aucune idée d'où se trouvait la chambre de Teddy dans la villa, et il le laissa le tirer vers le haut de l'escalier, alors qu'il entendait Drago s'extirpait de son fauteuil et le suivre. Harry se retrouva à border son filleul dans un lit bien trop grand pour ne serait-ce qu'entrer dans son appartement à lui, et il fit apparaitre l'un des livres préférés de l'enfant alors que Drago hésitait à entrer dans la chambre, depuis l'entrebâille de la porte. Harry n'aurait su dire s'il était perdu dans ses pensées où s'il écoutait l'histoire, mais quand il referma l'album et que Teddy réclama son bisou de bonne nuit, le blond enjamba les quelques mètres qui les séparaient et embrassa son petit cousin sur le front avant de relever une dernière fois la couverture et murmurait un nox. Les deux hommes quittèrent la chambre à tâtons, et Harry s'attendait à redescendre l'escalier pour retourner vers l'extérieur et appelé le magicobus – il aurait bien demander à Drago d'emprunter sa cheminée mais il n'était pas sûr d'être capable de briser le silence du soir, et puis, dans tous les cas, est-ce que la villa était reliée au réseau de cheminette ? En réalité, c'était peu sûr, avec le passé de Drago…

- La chambre d'amis est au bout du couloir, si tu veux. Merci d'être venu, je… je ne savais pas qui appeler…
- C'est normal.

oOoOoOo

Le réveil fut… brutal. C'était le moins de le dire. Des hurlements semblaient venir d'en bas, et Harry hésita à passer la tête par la porte de la chambre d'ami. Mais Teddy se tenait dans l'encadrement de sa porte, et ses lèvres semblèrent former un « parrain ? » plein de peur qui n'arriva pas aux oreilles d'Harry. Il se dirigea tout de même vers le petit pour le ramener dans sa chambre, et insonoriser celle-ci. D'un coup, les cris s'arrêtèrent, mais l'ambiance restait pesante dans la petite pièce, comme si même les jouets avaient conscience d'être dans une bulle fragile au milieu d'un drame. Sortir les jouets en question, tout de même. Des jouets qui chacun valait visiblement plus cher que tous les jouets réunis qu'il y avait chez Harry. Puis laisser Teddy-là, dans la fausse bulle calme, un bisou sur le front, et rouvrir discrètement la porte. Les cris n'ont pas cessé, et Teddy se retourne en commençant à pleurer vers Harry.

-Teddy, Teddy, ici, Parrain est ici.

Harry essaye de le bercer, l'ayant repris dans les bras, mais en lui, il sait qu'il faudrait descendre, aider, non ? Ou va-t-il tout rendre pire en descendant ? Il est assez peu sûr de lui quant à sa légitimité à être ici, maintenant. Et Teddy qui s'accroche, plus fort encore, à son cou. Alors Harry continue de le bercer doucement, comme il ne l'a jamais été, attendant que l'orage passe. Dehors, même si par la fenêtre de l'enfant on devine un parc ensoleillé et calme, la tempête d'hier ne s'est pas arrêté, Harry le sait, et elle semblait s'accorder avec les émotions qui voguaient dans la villa.

Quand Teddy lâcha enfin le cou d'Harry, son parrain le reposa au sol et s'installa avec lui sur le tapis pour suivre l'histoire que l'enfant faisait vivre à ses jouets. Il essayait comme il pouvait de donner les bonnes réactions aux jouets, mais c'était visiblement plus compliqué que prévu, et bientôt, Teddy râla que cousin Drago faisait une meilleure licorne – ce qui ne faisait pas parti des images de base dans le cerveau d'Harry. Il reconnaissait aisément qu'il avait du mal à imaginer l'arrogant Drago Malefoy assis sur ce tapis à faire parler la licorne miniature de Teddy. D'ailleurs, Teddy lui arracha des mains pour la mettre de côté, décrétant que seul cousin Drago avait le droit d'y toucher désormais, et Harry se retrouva avec les deux mains vides, à regarder Teddy jouer avec les autres figurines miniatures. Il n'avait pas vraiment la tête à reprendre son filleul, et il se passa encore sûrement une bonne demi-heure avant qu'il ne se releva et quitta la chambre, laissant Teddy seul et passionné par son histoire.

En bas, les cris semblèrent s'être calmés, mais à peine Harry mis-t-il un pied sur une marche qu'il se rendit compte à quel point il avait faux. Si les cris avaient diminué, c'est parce que les sorts étaient désormais informulé, mais le hall d'entrée était un champ de bataille comme il n'en avait vu que pendant la guerre.

Harry se baissa soudainement pour éviter un éclair, se retrouvant à débouler l'escalier en galipette jusqu'à sa dernière marche. Pas exactement l'entrée qu'il avait prévue :

- Qu'est-ce qu'il fout là, lui ?

Une voix qu'il n'avait pas entendu depuis des années. Pas que ce soit une voix à laquelle il est particulièrement fait attention, un jour, de toute façon. Sa tête avait pris un coup, dans la cavale des escaliers, et relever le cou ne fut pas du plus agréable, surtout pour croiser le fantôme d'Astoria, avec, pour lui, bien loin d'assez de différence pour qu'il soit capable de différencier les deux sœurs. Il n'avait jamais vu Astoria qu'en coup de vent, et Daphnée Greengrass était un lointain souvenir vague de Serpentard en cours de potion.

- Dégage.

Une baguette menaçante sous le menton, on ne pouvait pas dire que c'était la meilleure situation dans laquelle il s'était trouvé. Et il n'était pas vraiment sûr de vouloir laisser Teddy dans la situation actuelle. Il tenta de se relever calmement, les mains visiblement relevées, vides et sans baguette, faisant de son mieux pour ne pas paraitre dangereux. Garder une respiration calme, et être imprévisible, n'est-ce pas ?

- Je ne. Te. Laisserais pas. Tuer ma fille. Sans vengeance.

Puis un cri. Dans le coin du regard d'Harry, Drago était en boule, au sol, et ne semblait pas vraiment au meilleur de sa forme. Harry n'avait jamais vraiment réussi à bien gérer son deuil, et sûrement que sans Ginny, il serait encore dans le déni, mais il avait tout de même conscience qu'un petit endoloris n'aidait sûrement pas. Surtout quand en haut, une porte grinçait – mauvaise nouvelle, mauvaise nouvelle. Teddy ne devait pas voir ça.

- Expelliarmus ! Expalliarmus !

Il était à peine debout qu'il avait attrapé sa baguette dans sa poche arrière – malgré la coupe du monde de Quidditch qui paraissait si loin désormais, il n'avait jamais perdu cette mauvaise habitude qui se relevé parfois utile, la situation le prouvait, non ?

- Parrain ?

Teddy était en haut de l'escalier, et Harry avait beau détesté transplanner – et n'avoir d'ailleurs, toujours pas essayer de passer son permis, au grand désespoir de Molly et Hermione – il apparut en haut de l'escalier, attrapa son filleul dans les bras, et réapparu à côté de Drago pour lui tendre une main. Les trois visiteurs avaient récupéré leurs baguettes pendant ses quelques secondes, et Harry ne prit pas vraiment le temps de penser avant de se retrouver en plein milieu du chemin de terre, sous les insultes de Drago.

- Chut ! Teddy.

Et il montra le gamin qui était enfoui dans ses bras, visiblement effrayé de la colère de son cousin favori.

- Je n'ai pas tuer Astoria…
- Je sais.

Est-ce qu'Harry était vraiment capable de dire autre chose que ces deux mots à son ex-ennemi ? En tout cas, ils étaient désormais tous les trois trempés, et Drago finit par faire apparaitre un parapluie magique au-dessus de son cousin, évitant visiblement volontairement de se protéger, ou pire, de protéger Harry. Il était difficile donc, de vraiment dire si le visage de Drago se trempait aussi de larmes ou uniquement des gouttes de pluies qui grossissaient à vu d'œil. Le vent n'aidait d'ailleurs pas à ne pas grelotter, et sûrement que c'était la raison pour laquelle Drago préférait grelotter sous cette pluie. Harry tentait de bercer Teddy, mais le petit ne semblait pas décider à se rendormir, et à la place, il tirer les mèches de cheveux de son parrain qui lui était accessible.

- Le sang, le sang… il… il ne s'arrêtait pas…

Harry n'était pas sûr que dans une autre situation, il aurait été l'oreille vers laquelle Drago se serait penché, mais il avait conscience qu'il devait écouter, être présent d'une certaine façon, berçant toujours Teddy dans ses bras.

- J'ai essayé, j'ai essayé, je le jure, peut-être pas assez, sûrement, mais j'ai essayé…

Lâchant d'une main son filleul, Harry tapota doucement le dos de Drago. C'était une situation trop étrange pour vraiment en prendre pleinement conscience, et il laissa faire ce qui venait naturellement, demain serait un autre jour, et ils pourraient en revenir à échanger quelques banalités sur la météo et la santé de Teddy sur un pas de porte, essayant au mieux de laisser de côté les anciennes haines en acceptant de ne plus jamais en parler. En attendant, la pluie ne diminuait pas, et il était à peu près garanti que les deux adultes auraient un bon rhume dans quelques heures.

- On va aller chez Andromeda, d'accord. Elle fera un bon thé et Teddy sera au sec, d'accord ?

Harry frottait doucement le dos de Drago depuis plusieurs minutes maintenant, dans un geste qui devait sûrement infuser plus d'eau dans les vêtements du blond qu'autre-chose, mais Drago hocha l'affirmative de la tête, et quelques minutes plus tard, ils étaient à bord du bus violet empruntait si souvent par Harry désormais – d'ailleurs, la fréquentation du bus en général avait explosé depuis quelques semaines et l'article du Witch Weekly sur l'amour qu'Harry aurait développé pour sa nouvelle chauffeuse d'après eux. Il y avait encore quelques améliorations à faire dans les lignes éditoriales des grands magazines sorciers.

OoOoOoO

Andromeda leur avait ouvert la porte avec un air un peu choqué : elle ne savait pas ce qu'elle s'attendait le moins à voir sur son pas de porte – était-ce un Drago Malefoy trempé, loin de sa superbe qu'il se forçait à porter chaque jour, un Teddy Lupin qui ne courrait pas dans tous les sens et à la place semblait, tout au contraire de son habitude, heureux d'être tenu dans les bras de son parrain, un Harry Potter en tenue d'auror boueuse alors qu'elle avait bien finit par comprendre qu'il détestait en réalité les études qu'il avait commencé, ou encore la présence des deux seules personnes adultes encore vivantes et libres qu'elle considérait comme de la famille, ensemble, dans son pas de porte ? Drago et Harry n'était jamais chez elle en même temps, et elle avait mis plus d'un an à les faire accepter d'aller récupérer de temps en temps Teddy l'un chez l'autre.

Harry portait désormais d'anciens vêtements à Tonks – puisque sa fille n'avait jamais accepté d'être appelée autrement que par son nom de famille – et Drago se contentait de tremper l'un des fauteuils du salon-salle à manger qu'il occupait. Malgré l'état des vêtements, il avait toujours trop de fierté en lui pour accepter porter des vêtements qui avait appartenu un jour à quelqu'un d'autre, et sûrement encore plus un né-moldu. Andromeda avait tout de même posait une ancienne robe de Ted et une cape, au cas où, dans un coin du salon, alors qu'elle était elle-même en train de préparer un véritable thé, comme Ted le faisait toujours avant de quitter ce monde. La bouilloire fumait, laissant sortir un cri strident qui interrompit le faux silence qui occupait le salon, Teddy étant occupé à expliquer à son parrain quel était le prénom de chacun de ses jouets, assis sur les jambes du dit-parrain sur le tapis.

Quelques minutes plus tard, Andromeda posa une tasse de thé devant Drago et en tendit une autre à Harry, ainsi qu'un biberon de chocolat chaud, qu'il posa sur le tapis à côté de lui.

- Il devrait arrêter avec ça, il grandit.

C'étaient sûrement les premiers mots que Drago exprimait depuis qu'Andromeda l'avait vu arriver et elle lui sourit en réponse. Ce garçon avait toujours besoin de contredire ce que les autres faisaient, et elle savait bien qu'il lui avait, pour elle-même, fallu plusieurs années avant de perdre cette mauvaise habitude. Il y avait des facettes de l'éducation Black-Malefoy qui restaient accrochées en nous même quand plus rien ne le nécessitait.

- Il y a peut-être plus urgent aujourd'hui. Comment tu te sens ?
- Mal. Horriblement. Mais j'ai pas envie d'en parler.

Harry attrapa sa tasse, le biberon, et Teddy comme il le pouvait et parti vers ce qui était l'ancienne chambre de Tonks et était devenue la chambre de Teddy depuis pour laisser l'intimité dont Drago avait sûrement besoin en l'instant. Malgré la situation, il imaginait mal son ancien rival parler ouvertement de ses sentiments devant lui.

OoOoOoO

Teddy était en train de courir partout dans l'appartement, essayant vainement d'attraper le vif d'or qui s'enfuyait dans tous les coins. Harry n'avait aucune idée de pourquoi Ginny avait trouvé une bonne idée que d'envoyer un tel cadeau – même si Harry était assez fier de savoir que c'était le fameux vif d'or de la victoire de l'Angleterre à la dernière coupe du monde, LE vif d'or – parce qu'à la seconde où Teddy avait découvert que ce truc pouvait voler, il l'avait élu jouet préféré de l'univers, même si ce n'était pas censé être un jouet, et désormais, il passait les journées entières à courir dans tous les sens derrière la petite balle dorée. Harry, néanmoins, n'avait pas vraiment la tête à être fatigué ou énervé par son filleul, alors qu'il retournait de son côté l'entièreté de l'appartement. Il n'avait aucun souvenir de ce qu'il avait fait de sa cape d'invisibilité depuis qu'il avait emménagé ici, il pensait pourtant l'avoir laissé dans un endroit accessible pour les jours où il en aurait besoin… Les journaux avaient annoncé hier la date des obsèques d'Astoria, avec une joie particulièrement inadaptée – Harry devait reconnaitre qu'il détestait la façon dont la majorité des médias sorciers traitaient les sujets concernant une ancienne famille ayant eu un ou plusieurs membres soupçonnés d'avoir potentiellement pu être du côté des Mangemorts lors de la guerre. Andromeda lui avait fait savoir que Drago avait l'air particulièrement détruit à l'idée d'y être interdit, et cela avait clairement était sa demande et pas l'idée d'Harry, mais elle avait tenté de le convaincre de prêter sa cape d'invisibilité. Le futur auror ne savait même pas comment elle était au courant pour l'existence de l'objet, mais il n'avait jamais vraiment le cœur à refuser quoi que ce soit à Andromeda – c'était d'ailleurs à cause d'elle qu'il avait d'abord acceptait de ne plus insulter Drago à chaque fois qu'il le voyait, et c'était donc complètement à cause d'elle qu'il était désormais en train de porter un nouveau deuil pendant qu'un gamin hurlait et courrait en tous sens dans son appartement.

Ni lui, ni Ginny n'avait jamais été bon à garder cet appartement rangé, et en réalité, c'était encore pire depuis qu'elle n'habitait plus ici que quelques semaines par an, quand ça l'arrangeait d'être à l'écart des journalistes, cachés en monde moldue. Harry n'avait jamais compris comment il avait pu passer son enfance à faire le ménage pour les Dursley et être dans le même temps complètement incapable de tenir son appartement correctement.

- Là !

Son hurlement attira l'attention de son filleul qui arrêta soudainement son boucan à lui. Harry ne s'était pas rendu compte à quel point il désirait le silence.

- Parrain a mis le bazar partout…
- Oui, Teddy, c'est parrain qui a fait des bêtises aujourd'hui.

Il ébouriffa les cheveux bleu canard de son filleul.

- On va chez mamie ?
- Mais, il faut ranger avant de partir. Sinon le croquemitaine il va tout manger pendant qu'on est pas là et après t'auras plus de jouets, parrain.

Harry se laissa aller à rire. Visiblement, Teddy avait mieux retenu la consigne quand il s'agissait de faire la leçon que quand il s'agissait de l'appliquer. Harry attrapa sa baguette sur un des meubles, et lança un petit coup de poignet pour renvoyer dans les tiroirs occupés quelques heures plus tôt tout le bazar. Ça ne le dispenserait pas de faire un grand tri et de tout reranger en bonne place un jour, mais ça ferait l'affaire pour l'instant. Teddy le regardait avec des yeux émerveillés :

- Pourquoi ils font pas ça, mes jouets à moi ?
- Je t'apprendrais. Allez, direction chez mamie !

Harry aurait bien utilisé le réseau de cheminette, mais avec un enfant aussi jeune, rien n'était moins sûre qu'une arrivée à bon port. Le prochain portoloin qui arrivait à une distance raisonnable de chez Andromeda partait dans une demi-heure, ça leur laissait le temps d'y aller à pied.

OoOoOoO

- Je ne peux pas croire que tu sors avec Drago Malefoy !

Harry était sorti prendre une bierraubeurre avec Cho. Elle était revenue dans sa vie il y a moins d'un an, et Harry devait avouer qu'il l'avait largement sous-estimée à Poudlard. Lui, était dans le déni de ses émotions face au deuil de Cédric, il avait tenté d'être toujours plus occupé – et en réalité, pour cela, la guerre qui approchait avait bien fait le job – alors qu'elle avait eu besoin d'extériorisé tout cela. Vu le nombre de personnes qu'il avait perdu depuis, il comprenait. Sa méthode à lui n'était clairement pas la meilleure pour sa santé mentale, et ce n'était pas son thérapeute qui allait dire le contraire.
Cho avait joué pendant quelques mois dans la même équipe de Ginny, et Harry s'était souvent retrouvé à des soirées Quidditch plus ou moins privé en sa compagnie. Elle jouait comme attrapeuse principale à l'époque, alors que Ginny était la remplaçante la plus versatile de l'Histoire d'après les journaux, puisqu'elle prenait avec autant de brios une place de poursuiveuse que d'attrapeuse. Le seul poste qu'il ne fallait absolument pas lui donner était sûrement gardienne, elle laissait passer encore plus facilement le souafle que Ron a ses débuts… Dans tous les cas, Ginny avait récupéré la place de Cho au bout de quelques mois, celle-ci avait vu sa carrière de joueuse pro prendre fin avec un mauvais coup de cognard, qui lui avait explosé l'épaule gauche. Malgré les soins intensifs à Sainte-Mangouste, elle n'avait pas récupéré une amplitude suffisante pour continuer à jouer à haut niveau, et puis, son épaule lui faisait vite mal quand elle forçait.

- Je n'aurais jamais pensé que ton style c'étaient les blonds au teint de spectre.

Face à lui, Cho était morte de rire, et Harry se retrouva à rougir comme à l'époque où il avait un crush sur elle. Il lui balança la serviette qui trainait sur la table au visage, et elle fit semblant de s'offusquer.

- Je t'interdis d'insulter mon mec !
- On parle de Malefoy, 'Ry, une fouine, pas un mec.

L'ancienne Serdaigle était bien trop morte de rire pour que Harry puisse espérer gagner la conversation. Il ne savait pas trop pourquoi elle avait été la première au courant, mais en même temps, il lui faisait suffisamment confiance pour ne pas le répéter à tout va.

- Comment va ta vie sentimentale, dans ce cas ?
- Franchement ? Elle est à zéro, j'aurais jamais du me remettre avec Michael… Il était déjà toxique à Poudlard, et je ne sais pas ce qui m'a fait croire qu'il serait moins toxique une fois que j'avais une épaule cassée…
- Ça va aller, prend le temps qu'il faut pour aller mieux. J'suis là pour parler si tu veux, et j'imagine que Marietta aussi.
- J'espère.

Les deux burent une gorgée de leur bière, comme pour excuser le silence qui se faisait entre les deux.

- Poudlard m'a proposé un poste. Bibine a demandé sa retraite.
- Tu ferais une super prof de vol, Cho.
- Je sais pas. Je sais pas si j'ai envie de retourner là-bas, tu sais, après… tout ça.

Elle avait fait un large geste de la main, mais Harry avait bien conscience qu'elle ne désignait pas la table et les deux chopent presque vides dessus, mais tout ça. Tout ça, et tous les mauvais souvenirs que la guerre avait mis en cet endroit. Tout ça, tous les morts et toute la destruction du lieu. Ils en étaient tous ressortis blessés, si ce n'était pas physiquement, mentalement du moins. Dans les deux camps.

oOoOoOo

- C'est une tradition moldue, Drago.
- Et c'est une tradition débile, il va mettre des microbes partout sur le gâteau !

Teddy soufflait cinq bougies sur un gâteau au chocolat qu'Harry avait cuisiné le matin même. Son filleul était surexcité, et le faire assoir pour le gâteau avait était une horreur. Teddy s'était d'ailleurs saisi d'un couteau, sous les hurlements d'Andromeda, qui l'avait fait disparaitre d'un coup de baguette magique – ce qui avait visiblement peu plus au jeune Teddy qui tentait d'en faire de nouveau apparaitre un en fermant et rouvrant le poing, pour l'instant, il avait seulement obtenu des cheveux gris – tout en en faisant un deuxième pour couper le fameux gâteau. La part qui apparut dans l'assiette de l'enfant, lui fit visiblement changer de centre d'intérêt, et il le dévora avec les mains, au grand dam de Drago.
Autour, Harry et Andromeda riait de bon cœur. De l'ambiance était détendue, et voir Drago se crispait pour des détails de bonne manière faisait toujours sourire Harry : le blond avait beau essayer de se détacher d'une partie de son éducation, la majorité revenait en courant bien plus souvent qu'il ne l'aurait voulu.

OoOoOoO