Chapitre 1 :

« - C'est fini. » annonça une voix, presque craintive.

Les quelques murmures qui se faisaient entendre jusque-là se turent. Moins d'une dizaine de personnes se trouvaient dans la pièce, des anciens langues de plombs et quelques hauts fonctionnaires qui avaient réussit à échapper à la vigilance des mangemorts.

Quand le ministère était tombé aux mains de Vous-savez-qui, neuf mois auparavant, Liana Parks ainsi que quelques uns de ses collègues avaient fuis leurs locaux de travail, se réfugiant dans la maison de sa mère, une moldue décédée.

Au fil des mois, d'autres sorciers étaient arrivés dans cette demeure au fin fond de l'Écosse, dans le seul objectif de finir ce qu'ils avaient commencé.

Le département des mystères avait toujours été un département à part dans l'organisation du ministère de la magie. Régit par ses propres lois, peu de personnes savaient vraiment ce qu'il se passait à l'intérieure de ses murs, même les différents ministres qui se succédaient.

L'histoire avait appris à ces derniers que les rares personnes ayant essayé de s'immiscer dans les affaires des langues de plombs avaient singulièrement mal fini.

C'est pour cette raison que trois ans plus tôt, quand Albus Dumbledore avait commencé à clamer le retour du Seigneur des Ténèbres et qu'un nouveau sujet d'étude leur était venu à l'esprit, ce dernier avait été traité dans le plus grand des secrets.

Et pour cause, c'était l'un des travaux les plus ambitieux et risqué imaginé depuis la création du département. Quelque chose qui serait aussi dangereux qu'utile en cas d'urgence.

Un moyen de supprimer la magie d'un sorcier durant un certain laps de temps.

Et puis, ce qui devait être un simple sujet académique, ayant pour but de repousser toujours plus loin les limites de la magie, était finalement devenu une nécessité et un devoir pour sauver la population sorcière d'Angleterre.

Et des années après le debut de ces recherches, le résultat de leur labeur était là, devant eux. Une simple amulette, une de celles que vendaient les charlatans moldus pour se protéger des mauvaises ondes.

Mais ce qui aurait dû avoir le goût d'une victoire, celle d'un moyen de peut-être défaire les ténèbres, avait en réalité une saveur bien amère.

Quelques heures plus tôt…

« - Ils arrivent à Poudlard. » déclara Liana en se précipitant dans le salon, transformé au fil du temps en une salle d'étude et d'expérimentation.

Des regards catastrophés lui répondirent,

« - Nous n'avons pas encore fini. » fit le plus âgé, Saul Funestar.

« - Quand penses-tu que le médaillon sera près ? » demanda-t-elle, essayant tant bien que mal de se calmer.

« - Quelques heures, tout au plus. Il ne manque que les sortilèges d'adaptations et d'absorptions pour que… pour qu'il ne puisse pas s'en défaire. » Funestar ouvrit et ferma plusieurs fois la bouche, comme s'il réfléchissait à comment formuler ses prochains mots. « Mais nous n'aurons pas le temps d'effectuer des tests, il se peut que nous nous soyons trompés dans un calcul… »

Tous les sorciers présents dans la pièce se lancèrent des regards lourds de sens, s'il n'y avait ne serait-ce qu'une petite erreur, ils auraient fait tout cela pour rien.

Un certain moment plus tard, Funestar annonçait que toutes les protections étaient en place.

L'instant d'après un patronus, un lynx —signe distinctif de Kingsley Shacklebolt— déboulait dans la pièce. L'homme était l'un des rares à savoir où se trouvait Funestar, Liana et les autres.

« - Les barrières de Poudlard sont tombées. La Guerre a commencé. » s'éleva la voix basse de l'auror, emplissant toute la maison d'une atmosphère étrange.

L'animal s'évapora presque aussitôt, laissant derrière lui des fines particules de lumières qui disparurent avant d'avoir touché le sol. Liana fût la première à rompre le silence qui pesait dans l'air, tentant vainement de sourire.

« - On dirait que nous allons bientôt savoir si nous avons réussi. »

oOoOoOo

Voldemort avançait dans le parc qui donnait sur Poudlard, souriant presque. Son heure de gloire était enfin arrivée, ce à quoi il se destinait depuis son adolescence. Ce pour quoi il était né.

Derrière lui, son armée marchait en criant, riant, célébrant ce qui venait de signer leur victoire. L'élu, le dernière rempart contre la soumission du peuple sorcier dans son entièreté, était mort. Bientôt, ils seront tous obligés de reconnaître sa supériorité et il pourra régner sur son royaume — non, son empire.

À quelques centaines de mètres du château, en partie en ruines à cause des combats qui avaient eu lieu — un gâchis selon Lord Voldemort—, le sorcier jeta un coup d'oeil sur sa gauche.

Hagrid marchait lentement, la tête baissée et les épaules agitées par des sanglots inégaux. Mais ce n'était pas tant que ça le demi-géant qui avait capté l'attention de Voldemort, non c'était la forme, le corps qu'il tenait entre ses bras.

Cette vision finit de le rendre hystérique. Le garçon, l'object de ses convoitises depuis des années était enfin là, devant lui. À sa portée.

Voldemort reporta son attention sur le château en caressant distraitement Nagini qui reposait sur ses épaules. Son esprit divagua rapidement, pensant simultanément à ses projets concernant la grande école de magie et le fait que le serpent était le seul horcruxe qui lui restait.

Cette dernière pensée le gêna quelque peu, créer des horcruxes n'était pas un acte anodin, même pour lui. Et ce malgré le fait qu'il essaye de se persuader du contraire depuis des années, après tout il était le plus grand sorcier de tous les temps, rien ne lui était inaccessible.

Un ricanement de Bellatrix un peu plus aiguë que d'habitude le coupa dans ses réflexions avant qu'il ne se rendent compte que la plupart de ses opposants se trouvait encore à l'abri dans Poudlard, encore inconscients de la mort de leur héros.

Voldemort fit un rapide geste de la main en direction de sa gorge pour amplifier sa voix avant de commencer à parler, faisant instantanément taire les mangemorts derrière lui.

« - Harry Potter est mort. Il a été tué alors qu'il prenait la fuite, essayant de se sauver pendant que vous donniez vos vies pour lui. Nous vous apportons son cadavre comme preuve que votre héros n'est plus. »

Il fit une pause, laissant les acclamations de ses mangemort ponctuer ses paroles avant de reprendre.

« - La bataille est gagnée. Quiconque continuera à résister, homme, femme, enfant, sera éliminé ainsi que tous les membres de sa famille. Sortez maintenant du château, agenouillez-vous devant moi, et vous serez épargné. Vos parents, vos enfants, vos frères et soeurs vivront, ils seront pardonnés, et vous vous joindrez à moi pour que nous reconstruisions ensemble un monde nouveau. »

Le procession mortuaire continua son cours, chaque pas réjouissait un peu plus Voldemort, jusqu'à ce qu'il se trouve devant les portes du mythique château. Un endroit qu'il avait autrefois considéré comme sa maison, pensa-t-il dégoûté — essayant de se persuader qu'être attaché à quelques pierres vieilles de plusieurs millénaires était futile.

Voldemort regarda avec délectation les premiers élèves et membres de l'Ordre arriver. Plusieurs cris succédèrent à leur arrivé, d'abord celui de Minerva puis celui de ses amis.

« - TAISEZ-VOUS !, » hurla Voldemort, une fraction de son euphorie s'envolant. L'amitié était un concept qu'il n'avait jamais compris, et qu'il méprisait donc par principe. Un nouveau geste dédaigneux de la main en frôlant sa baguette et ils furent réduits au silence, des larmes coulant sur leur joues.

Pitoyables.

Alors que des sorciers continuaient de sortir de Poudlard, lançant des regards horrifiés envers Hagrid — ce qui réjouit Voldemort plus que ce qu'il n'aurait pu l'imaginer—, son armée se déployait à ses côtés.

Il les regarda rapidement d'un air appréciateur avant d'observer ceux qui se trouvaient en face de lui. Nagini descendit lentement de ses épaules, se plaçant devant son maitre avant de se dresser et de laisser apparaitre des crocs suintant de venin en direction de ses opposants.

Puis tout se passa rapidement, le fils de ces stupides membres de l'Ordre — Neville Londubat— le défia. Voldemort décida d'en faire un exemple. L'instant d'après, il entendait le garçon crier, le choixpeau enflammé sur la tête.

Et avant qu'il n'ait pu réfléchir plus en profondeur sur le fait qu'il n'avait finalement jamais pu étudier en profondeur l'artefact magique, des cris commencèrent à résonner, provenant des deux camps.

Voldemort sentit une flèche frôler sa joue avant même d'entendre les bruits de sabots, il chercha rapidement Nagini du regard avant de se rendre compte que la dépouille de Potter, qui avait été déposée à ses pieds un peu plus tôt, n'était plus là.

Et pire encore, en levant les yeux, il vit Nagini. Bien trop proche de camps adverse…

En une fraction de seconde il perdit son dernier horcruxe et Nagini mourut, laissant échapper son fragment d'âme noircie qui avait été anéanti par l'épée que Londubat tenait encore dans sa main.

Voldemort laissa sortir un son qui n'avait rien d'humain, portant sa main à sa poitrine alors qu'une douleur sans précédant le transperçait de toute part.

D'un mouvement rageur, il fit un large geste avec sa baguette, tranchant la gorge de toutes les personnes qui se trouvaient à un certain périmètre autour de lui.

Les combats reprirent presque aussi tôt, tous les sorciers se repliaient le plus vite possible dans le château alors que le parc était investi par les géants, centaures et Merlin ne savait quoi d'autre.

Tout en hurlant des ordres à ses mangemorts et cherchant Harry Potter du regard, Voldemort se battait contre McGonagall, Kingsley et assez étonnement, Horace Slughorn. Son charmant ex-professeur.

Autour de lui, ses mangemorts se battaient, il nota cependant avec ennui que certains étaient partis après ce petit imprévu. D'un mouvement plus violent que les précédents — sa fidèle lieutenant venait de se faire tuer par la matriarche Weasley— il envoya ses trois opposants quelques mètres plus loin.

« - Protego ! » cria une voix que Voldemort aurait pu reconnaître entre mille.

Les duels se figèrent un instant, d'un côté pour acclamer le retour de leur héros et de l'autre pour regarder leur leader en se demandant ce qui allait se passer maintenant.

Le Seigneur des Ténèbres n'avait plus d'yeux que pour le garçon, cet insolent Gryffondor qui avait détruits ses horcruxes. Un gamin qui ne possédait pas un centième de son talent, même celui de quand il n'avait que la vingtaine.

Quelques minutes plus tard, Voldemort comprenait avec panique — il refusait de penser que ça pouvait être de la peur — que la baguette qu'il tenait entre ses mains n'était pas à lui. L'instant d'après, deux sortilèges se rencontrèrent.

« - Avada Kedavra ! »

« - Expelliarmus ! »

Les deux sorciers se faisaient face, un flot de magie se déversant de chacune de leur baguette. Et à cette instant précis, Voldemort se rendit pleinement compte que l'allégeance de la baguette de sureau n'était pas sienne. Et que cette dernière se refusait à attaquer son propriétaire légitime.

Avec horreur, il vit le sortilège rouge de Harry prendre du terrain sur le sien, arrivant proche —trop proche de lui.

Et il fut projeté, sa baguette sautant de ses mains sans qu'il ne puisse s'y opposer.

Un silence suivit sa chute, et avant qu'il ne ferme les yeux, assommé à la fois par le choc du sortilège et par celui de la perte de son horcruxe, Voldemort vit des nuées noires s'élever dans les airs, suivit des cris de joies des membres de l'Ordre.

Avant qu'il ne s'évanouisse totalement, il pu entendre des pas s'approcher de lui, suivit de quelques mots flous qu'il n'arriva pas vraiment à distinguer.

« - Liana…je… le médaillon… »

Puis une sensation de transplannage.

oOoOoOo

Quand Voldemort se réveilla, la première chose qu'il vit fut les murs blancs. Une blancheur immaculée qui lui donna presque la nausée. Il eut besoin de quelques secondes pour se redresser et aller s'adosser contre le mur le plus proche.

Quelque chose n'allait pas, en temps normal il n'aurait pas été si fatigué. Voldemort leva sa main, tentant un simple sort revigorant, mais l'habituel sensation de picotement n'arriva pas. Puis il remarqua qu'un médaillon reposait au niveau de sa poitrine. Un médaillon qui était collé à sa peau, ayant fait fondre les vêtements qui étaient censés les séparer à l'origine.

Commençant à légèrement paniquer, le mage noir tenta un autre sortilège, basique, qu'il aurait d'habitude exécuté sans aucun soucis, même sans baguette. Et malgré le fait d'y avoir mis toute sa volonté, rien ne se passa.

Mais il eut néanmoins un soupir de soulagement en sentant que sa magie ne s'était pas totalement volatilisée, il pouvait la sentir et était pratiquement certain qu'il pourrait s'en servir avec une baguette.

Après tout, la magie sans ces dernières était une prouesse que peu de sorciers avaient réussis à réaliser ces derniers millénaires.

Autre fait étrange — qui ne lui déplaisait pas vraiment — était l'absence des voix dans sa tête, contre-partie pour avoir accéder à l'immortalité. (La création d'horcruxes impliquait de donner une certaine autonomie aux parties d'âmes qui devaient maintenant se protéger par elles-mêmes. Et malheureusement Voldemort n'avait pas encore trouvé une façon d'empêcher leurs interactions avec l'âme mère —lui)

Voldemort décida de faire abstraction de tout ceci pour se concentrer sur le lieu dans lequel il se trouvait, seule une porte capitonnée détonnait du décor. Assemblant ses souvenirs avec ce qu'il voyait, Voldemort conclut facilement qu'il devait se trouver dans le QG de l'Ordre du Phoenix, quelque part en Angleterre pour ce qu'il en savait.

Il essaya sans grand espoir d'enlever le médaillon, qui resta obstinément collée à sa peau, même quand il tira suffisamment pour qu'un épiderme normalement constitué se déchire. Le concept même de la douleur était de toute façon quelque chose qui était devenu très subjectif pour lui.

Il remarqua au passage que sa peau était légèrement plus rosée, plus humaine. Nul doute que ce petit objet était à l'origine de son état.

Et s'il ne ne trompait pas, l'objet aspirait son essence magique, le purgeant par la même occasion des conséquences de l'utilisation de la magie noire.

Il éclata d'un rire fou.

Lui, Lord Voldemort, ne mourrait pas seul dans une cellule. Et encore moins sans sa magie.

En fait, le Seigneur des Ténèbres ne n'allait pas mourrir, jamais.

oOoOoOo

Au bout de ce qui avait semblé quelques heures —jours—, Voldemort entendit un bruit de l'autre côté du mur de sa cellule.

À vrai dire il était étonné de n'avoir encore vu personne, ou plus généralement qu'il n'ait pas été encore tué ou torturé. Il fallait croire qu'il avait sous estimé le sens de l'honneur des chiens de Dumbledore.

Ou peut-être qu'ils n'étaient pas sûr de leur coup, pas sûr que leur petite amulette retienne vraiment le plus grand sorcier de tous les temps.

L'homme sourit à cette pensée, il avait largement eu le temps de se rendre compte que plus les heures passaient, plus ses pouvoirs redevenaient disponibles. Il ne se faisait pas d'illusion cependant. Ce ne serait pas suffisant pour s'occuper des quelques dizaines d'aurors qui devaient l'attendre derrière cette porte et encore moins sans baguette.

Voldemort avait également eu le temps de faire le point sur les événements de ses derniers mois, comprenant à regrets que ses horcruxes avaient beaucoup plus affecté sa santé mentale que ce qu'il n'avait pensé.

Une voix retentit soudainement dans la pièce.

« - Tom Riddle, vous avez le droit de garder le silence. Des aurors vont vous escorter jusqu'à votre procès, placez-vous contre le mur du fond. »

Le sorcier failli grimacer une première fois à l'entente de son nom, décidant que la première chose qu'il ferait après mis la main sur une baguette serait de mettre un tabou dessus —après s'être débarrassé du possesseur de la dite baguette.

Puis il dû faire preuve d'encore plus de contrôle sur lui-même quand Kingsley — car c'était bien à lui qu'appartenait la voix qui venait de résonner dans la cellule — lui rappela ses droits. Même mort, le vieux fou continuait d'essayer de lui inculquer des leçons comme quoi tous le monde avait le droit à une justice équitable.

C'en était risible.

Mais une fois le dégoût passé, Voldemort se retint de sourire. Qui disait procès disait du temps, celui de trouver un échappatoire et plus important : une baguette.

Il hésita un instant de la marche à suivre, obéir à ces incompétents ou les défier dès le début. Ayant un instant l'impression de revenir en adolescence, se comportant exactement de la façon dont on attendait qu'il le fasse, Voldemort se tourna lentement. Il resta cependant de trois-quart, ce qui lui permettait de voir l'unique entrée de la pièce.

Comme prévu, tous les aurors ou presque avaient été réquisitionnés. Ils entrèrent dans la cellule doucement, fixant des yeux l'assassin. Ce dernier les regarda rapidement, jugeant leurs vaines tentatives de paraitre sûr d'eux avoir qu'ils étaient en réalité terrifiés. Pathétique.

Sans un mot de plus, Kingsley s'avança parmi eux, venant se placer devant Voldemort, une paire de menotte dans les mains. Le Seigneur des Ténèbres nouvellement déchu failli faire remarquer avec sarcasme cette objet tellement moldu. Mais avant de n'avoir pu faire le moindre commentaire, l'auror lança un sort du mutisme.

Voldemort leva les yeux au ciel et suivit son instinct de survie —qualité essentielle d'un bon Serpentard— en tendant ses deux poignets. Il était la cause d'un certain nombre de décès dans les familles ou cercles d'amis des personnes de cette pièce, il ne donnait pas cher de sa peau s'il se rebellait maintenant —sans baguette.

« - Suivez-nous. » fit le chef du département de la justice.

Quand le cortège sorti de la salle blanche, Voldemort remarqua qu'ils devaient se trouver dans le département des mystères. Mais pesta un instant contre la manie des langues de plombs à cacher des choses importantes —comme cet endroit— aux pouvoirs en place, même quand il s'agissait d'un tyran sans merci.

Les sorciers prirent un ascenseur agrandi magiquement pour aller jusqu'au département de la Justice, quittant les profondeurs du ministère. L'atmosphère était tendu, ce dont Voldemort se réjouis presque : même sans magie et à un contre vingt, ils le craignaient. Il suffisait qu'il ne bouge ne serait-ce que légèrement pour que la plupart pose une main sur leur baguette —ou qu'il ne la lève pour ceux qui la tenait déjà.

« - Ne tentez rien de stupide. Mes hommes ont ordre de vous descendre si vous essayez quoique ce soit. » déclara Shacklebolt, coupant le silence pesant alors qu'un cling familier marqua l'arrêt de l'ascenseur.

Puis les portes s'ouvrirent, donnant sur une foule.

Le niveau deux du ministère avait simplement été envahi par des journalistes et des sorciers anglais. Les quelques aurors qui n'avaient pas été affectés à la garde de Voldemort peinaient visiblement à les garder sous contrôle.

« - Il est là. » chuchota l'un des hommes proche de l'ascenseur — un journaliste à en juger le calepin qu'il tenait.

Les mots se rependirent comme une traînée de poudre jusqu'à ce que plus un bruit ne se fasse entendre et que des centaines de paires yeux ne se soit fixés sur Voldemort.

Et ce dernier savait très bien que la salle d'assise principale se trouvait de l'autre côté du hall. Quelle ironie, le grand méchant loup allait avoir le droit à une humiliation publique avant d'être jugé.

Et il ne pouvait compter que sur les quelques aurors aux compétences douteuses pour rester en vie les prochaines minutes.

Quelle déchéance.

Puis Voldemort le vit, se traçant un chemin dans la foule. Inconsciemment les personnes se reculèrent, créant une sorte de haie d'honneur.

Harry Potter.

Il observa un instant le garçon.

C'était d'ailleurs peut-être la première fois qu'il le regardait vraiment, sans que sa seule pensée soit de le tuer. Voldemort fut presque étonné, l'adolescent n'avait même pas l'air en colère de voir le meurtrier de ses parents, celui qui avait gâcher une bonne partie de sa vie.

« - Kingsley, » salua Harry alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres.

Des cernes noirs soulignaient ses yeux signe qu'il n'avait pas du dormir depuis la bataille. Voldemort éprouva un plaisir malsain à voir que même enfermé, il avait pu influencé indirectement la vie de ses opposants — ou le mérite revenait plutôt à ses mangemorts en fuite et les morts de la dernière Bataille.

Harry jeta un coup d'oeil rapide sur Voldemort, les yeux remplis de soulagement mêlé à de l'indifférence, avant de continuer.

« - La salle d'audience est prête. »

L'auror hocha la tête, le léger frottement de ses sourcils indiqua qu'il ne comprenait pas pourquoi c'était Harry qui venait l'en informer. Même si la raison était assez évidente, logique même : Potter voulait s'assurer que ses peines étaient finie, que Voldemort était enfin sous contrôle.

oOoOoOo

Voldemort n'avait pas eu tort en pensant que ce jugement ne serait qu'une parodie. Ce n'était qu'un lynchage public. À vrai dire il ne serait même pas étonné d'apprendre qu'un amendement contre l'interdiction à la peine de mort avait été fait.

Il laissa son regard survoler l'assemblée qui était séparée en deux : les membres du magenmagot puis les sorciers venus assister à l'audience. La plupart des personnes présentes la salle le fixait sans retenu, malgré leur peur apparente.

Agacé, Voldemort resta impassible, tout ceci était ridicule. Il n'avait de toute façon pas l'intention de mourir, ni de passer sa vie en prison. Soudainement un visage familier apparu au devant du public, et Voldemort sut exactement comment il allait pouvoir s'échapper.

Une esquisse de sourire s'invita sur son visage alors que la présidente du Magenmagot commençait à parler.

« - Mesdames, Monsieur. Nous voici réuni pour le procès de Tom Marvolo Riddle, plus connu sous le nom de Lord Voldemort. »

En quelques secondes, plus aucun mot ne se faisait entendre, chacun écoutant attentivement Grisleda Marchebank, qui continuait son discours, se tournant vers l'accusé.

« - Inculpé pour crime contre l'humanité, vous êtes notamment coupable d'actes de magie noire, de torture ainsi que des meurtres du moldu Tom Riddle Senior, de ses parents, des sorciers Myrtle Warren, Lily et James Potter, Amelia Bones, Rufus Scrimgeour, Severus Rogue… »

L'impassibilité de Voldemort disparut un fragment de seconde. Personne n'avait raté le premier nom qui avait été cité dans ses victimes, ni l'adjectif qui y avait été accolé. Moldu. Riddle Senior.

Il fallait croire que l'information n'avait pas encore été dévoilé à en croire les regards incrédules maintenant posés sur lui. Voldemort chercha aussitôt le responsable de tout ça, qui se trouvait au premier rang du public.

Potter le regardait presque tristement, ce dont il s'offusqua. Il avait l'impression de revenir à Poudlard avec Dumbledore : 'pourquoi veux-tu renier tes propres origines, Tom ?'

À cet instant-là, Voldemort n'avait pas besoin d'un miroir pour savoir que ses iris étaient plus rouges que du sang.

Grisleda venait de finir son énumération, au fur et à mesure des noms, plusieurs personnes dans l'assemblée avaient commencé à pleurer ou à regarder Voldemort encore plus furieusement.

Lui restait impassibles, les traits aussi lisses qu'un mur de pierre bien que ses yeux lançaient des éclairs.

« - Compte tenu des circonstances, l'accusé ne sera pas représenté et sa peine sera soumise à un vote populaire. Les options préalablement réfléchies par mes collèges ici présent seront débattu avant que chacun puisse prendre sa décision. »

Voldemort arrêta d'écouter sérieusement à partir de ce moment-là, réfléchissant à la façon dont il allait récupérer une baguette et tuer tout ceux qui avaient oser le capturer.

La solution lui apparut comme une évidence quand il entendit un homme —Amos Diggory — défendre l'impératif de le soumettre à un baiser du détraqueur. Il regarda plus rapidement certains membres présents, estimant qu'une bonne partie serait capable de réagir de façon assez… virulente s'il jouait bien ses cartes.

Et quoi de mieux qu'un peu de chaos pour obtenir exactement ce qu'il voulait.

Le Seigneur des Ténèbres attendit donc, sagement. Espérant juste une chose —

« - Avez-vous quelque chose à ajouter, Riddle ? » demanda finalement celle qui dirigeait l'audience. Voldemort la fixa dans les yeux, souriant légèrement en voyant que la sorcière peinait à tenir son regard. Cette peur qu'il inspirait, même maintenant, était délicieuse.

Puis il reporta son regard sur la foule, regardant ces cibles une par une.

« - Sachez, » commença-t-il lentement, chaque syllabe raisonnant dans la pièce maintenant totalement silencieuse. « Que chacun de ces meurtres, de ces victimes, de ces sort qui ont été prononcés de mon fait étaient totalement et entièrement intentionnel. »

Tout se passa en quelques secondes, plusieurs personnes de la foule s'étaient levés, dégainant des baguettes qui n'auraient normalement pas du passer la sécurité.

Les quelques aurors qui se trouvaient entre les tribunes et Voldemort se retrouvèrent vite en sous-nombre, surtout qu'ils ne voulaient pas blesser des citoyens qui était seulement en colère.

Le Mage Noir regarda plusieurs sorciers qui avaient réussi à passer la sécurité pour courir vers lui, voulant visiblement le tuer. Qu'ils étaient naïfs.

Un sourire apparut sur les lèvres de Voldemort.

Des sorts fusèrent vers lui, mais un bouclier légèrement opaque se dressa devant lui, d'un rapide coup d'oeil il vit que Potter en était responsable.

« - Prévisible. » murmura-t-il pour lui-même. Il n'allait sûrement pas le laisser mourrir à cause de deux ou trois rebelles. Non, Potter voulait suivre l'exemple de son mentor, montrer de la miséricorde et du pardon.

Ou peut-être, réflexion faite, que Potter voulait le faire souffrir pour la mort de ses parents. Il serait donc malvenu de le laisser se faire tuer maintenant.

Voldemort décida que cette explication était bien plus plausible, que le Gryffondor devait bien avoir une once d'égoïsme et de rancune en lui.

Les aurors qui étaient devant lui levèrent leur baguette, près à empêcher toute atteinte à leur prisonnier.

Quelques secondes plus tard, un garçon —parmi les pauvres personnes en colère qui voulaient venger une quelconque personne — libéra les mains de Voldemort (qui avaient jusque-là été menottées à la table où il était aussi, l'empêchant de bouger) avant de lui lancer une baguette.

Le garçon en question n'avait pas la vingtaine, Voldemort se rappelait seulement qu'il s'agissait de l'une des dernières personnes à avoir formulé le désir de vouloir devenir un mangemort. Ce qui expliquait pourquoi il ne portait pas encore la marque et qu'il n'était pas connu de l'Ordre.

Maintenant qu'il avait une baguette en main, tout semblait être devenu de bien meilleur augure pour Lord Voldemort. Tout en levant lentement sa main, ses yeux rouges sangs croisèrent ceux de quelques mages effrayés.

Il nota avec une déception presque visible que même avec une baguette à la main, ses pouvoirs semblaient être bien plus restreints par l'amulette que ce qu'il avait pu penser.

Voldemort fit tout de même un large mouvement du bras, faisant jaillirent un éclair rouge qui fit de profondes entaillent aux sorciers autour de lui. Et alors qu'il allait enchainer par un autre sort —

Le Mage Noir ressentit un violent contre-coup, le plus violent qu'il ait pu rencontrer depuis la création de ses horcruxes. En l'espace de quelques secondes, la baguette qu'il tenait tomba au sol et sa vision se brouilla — son propre sang l'aveuglait, il battit des paupières douloureusement pour essayer de le faire partir.

Quand il les recouvrit, trois aurors se tenaient devant lui, et une quatrième personne.

Potter.

Sans vraiment le voir, il arriva à deviner l'expression du brun. Contrairement à ceux à quoi il s'était attendu, ce n'était pas de la colère ou de la peur qui l'attendait. Seulement de la déception.

Un regard que seul deux personnes avaient osé lui lancer, son moldu de géniteur et Dumbledore. Deux hommes qui étaient mort de sa main ou sur son ordre. Il serait le suivant.

Violemment, les aurors replacèrent Voldemort sur la chaise réservée à l'accusé. Le plus âgé, en plus d'avoir remis les menottes, avait ajouté une variante du sort d'entrave qui lui donnèrent l'impression que des lames de rasoirs s'enfonçaient dans sa peau au moindre mouvement.

Voldemort sentait toujours le sang couler de ses yeux, de ses oreilles et de son nez. Il remarqua presque avec amusement que les gouttes qui s'écoulaient sur la table et sur le sol n'étaient pas rouges, mais d'un noir encre.

« - Tu n'auras jamais aucun regret, n'est-ce pas ? » chuchota tristement Potter devant lui.

Ignorant la douleur que son geste occasionna, Voldemort leva une main dédaigneusement jusqu'à son visage pour balayer grossièrement le sang d'un revers de main.

Puis il planta ses yeux dans ceux du Gryffondor.

« - Jamais. » cracha-t-il.

Sans répondre, Potter brisa le contact visuel et tourna des talons, se dirigeant de nouveau vers le banc sur lequel il était censé se trouver.

Entre temps, les quelques sorciers ayant essayer de l'attaquer avaient été exclus de la salle par les aurors ou bien étaient retournés malgré-eux dans les tribunes.

« - Suite à ce contre-temps des plus regrettables, » repris la présidente, « je suggère que nous passions directement aux votes sur la sentence à la quelle Tom Riddle sera soumis. »

Debout devant son pupitre au centre de la salle, la femme s'éclaircit la gorge en prenant une feuille posée devant elle. Si les regards pouvaient tuer, nul doute que la Grisleda serait morte depuis un certain temps.

Voldemort releva la tête, défiant quiconque de soutenir son regard. Assez étonnement, même Potter, le sorcier téméraire qu'il était, détourna le regard du Mage Noir. Son expression toujours remplie que cette même pitié qu'il exécrait.

La peur s'infiltrait tout doucement dans son esprit, commençant à se rendre compte que l'échéance qu'il avait toujours essayé de fuir, au péril de sa propre santé mentale, commençait à se rapprocher de plus en plus.

Et cette fois-ci, il savait intérieurement que les chances qu'il réussisse à y réchapper étaient minces, trop minces.

Ses pensées s'interrompirent en entendant la sorcière reprendre, sa voix résonnant dans une salle d'audience silencieuse, chacun attendant de voir ce que les Sorciers-Mages allaient décider. De savoir ce qu'il allait advenir du Mage Noir le plus dangereux de Grande Bretagne depuis plusieurs siècles.

« — Les membres du Magenmagot en faveur d'une peine à perpétuité à Azkaban ? »

Grisleda leva les yeux vers les juges, pour finalement voir que seuls quelques uns levèrent une main timide.

Les yeux de Voldemort s'assombrirent, son destin était scellé. Sauf si une idée flamboyante le frappait dans les quelques secondes qui suivraient.

« - Et ceux en faveur de la remise en vigueur exceptionnelle du baiser du détraqueur ? »

Cette fois-ci, la grande majorité des mains se levèrent, provoquant des cris joyeux venant de la tribunes des spectateurs. Car c'était tous ce que ces gens étaient, les simples spectateurs de sa déchéance.

Voldemort bougea légèrement la tête, surpris que le sortilège d'entrave ne lui lacèrent pas la moins parcelle de son corps. Il fallait croire qu'il avait surestimé les capacités de l'auror : il aurait pensé que son sort seraient maintenu plus que quelques simples minutes.

Le sorcier moyen était visiblement encore moins talentueux que ce qu'il pensait —ce qui n'était pas peu dire étant donné son opinion concernant ceux qui l'entouraient.

Quelques minutes plus tard, des aurors se rapprochaient de la table de Voldemort, détachant les menottes, de la table avant de le forcer à se lever.

« - L'exécution de la peine sera donc demain à seize heure. » conclu la présidente du procès, avant de congédier toutes les personnes présentes dans la salle.

Les Sorciers-Mages ainsi que le public sortirent par la grande entrée, tandis que tous les aurors présents se dirigeaient vers le prisonnier afin de procéder à son escorte.

Voldemort, leva ses deux mains liées jusqu'à son visage pour essuyer le sang de ses joues qui avait maintenant séché. Dans les processus, ses yeux tombèrent sur Shacklebolt qui marchait vers lui.

À quelques mètres de distances, il s'arrêta, intercepté par nul autre que Potter. Voldemort observa leur échange rapidement, le plus âgé ne semblait pas être d'accord avec ce que le Gryffondor lui disait.

Finalement, quelques instants plus tard, l'auror baissa la tête et l'hocha avant de continuer son chemin. Voldemort se demanda un instant ce qui avait pu se dire entre les deux hommes, avant de rapidement décider qu'il en avait rien à faire.

Sous sa peau, ses veines semblaient sur le point d'exploser depuis sa tentative de magie. Chaque partie de son corps le faisait souffrir comme s'il avait fait un effort physique démesuré.

« - Ramenez-le dans sa cellule. » ordonna Kingsley aux aurors sous ses ordres . « Puis rejoignez-moi en salle de réunion, nous devons mettre en place certains… protocoles pour demain. » finit-il en fixant ses yeux sur Voldemort, un léger sourire narquois plaqué sur le visage.

Le prisonnier remarqua avec un certain amusement que même si l'homme ne prenait pas la peine de vérifier que le trajet de son retour en cellule se déroulait correctement, il envoyait tout de même une vingtaine de sorciers en prévision d'une quelconque tentatives de suite.

Le nouveau premier ministre lança un dernier regard sur ses hommes ainsi que Voldemort avant de tourner de talons et de rejoindre Potter qui passait déjà la porte d'entrée.

Voldemort se tourna vers les aurors en haussant un sourcil, remarquant rapidement —jubilant presque— que si Kingsley ne semblait pas ressentir la moindre crainte devant lui, ce n'était absolument pas le cas des autres aurors qui se lançaient des regards comme pour décider de qui allait effectuer le premier mouvement.

Quand le Seigneur des Ténèbres fit un pas en avant, ceux qui n'avaient pas déjà leur baguette en main se précipitèrent pour la prendre.

« - Je pourrais savoir ce que vous attendez ? » demanda doucereusement Voldemort, rendant la plupart des aurors encore plus nerveux.

Finalement, ce qui semblait être le plus courageux s'avança vers lui avant de commencer à l'escorter vers la porte arrière du tribunal. Automatiquement, les autres se placèrent de toute part du prisonnier, rendant toute fuite impossible.

oOoOoOo

Harry Potter avait passé l'une des nuits la plus mauvaise de sa courte existence. En réalité, depuis la fin de la Guerre quelques jours plus tôt, son sommeil se faisait de plus en plus rare.

L'image de chacune des personnes qu'il avait connu et qui avaient succombé en combattant les ténèbres tourbillonnaient dans son esprit dès que ses yeux se fermaient. Lupin, Tonks, Fred, Dumbledore, Rogue, Alastor, Colin, Sirius, ses parents…

« - Nous sommes morts en te protégeant… Tout est de ta faute… » lui chuchotaient les voix.

Et pourtant Harry avait été la veille au ministère, pour essayer d'empêcher le Magenmagot à s'abaisser au niveau de Voldemort et ses sbires. Il avait essayé d'empêcher la remise en vigueur du baiser du détraqueurs.

Il trouvait ceci barbare, sachant très bien qu'une fois que le condamné serait vidé de son âme, son corps serait lâché dans les rues sorcières de Londres. Exposé à tous les sorciers qui voudraient sa mort, qui voudraient lui faire payer ce qu'il avait fait alors qu'il ne serait plus qu'une coquille vide de tout souvenirs.

Bien sûr qu'il devait payer, mais pas de cette façon. Il aurait dû aller à Azkaban pour le reste de ses jours. Se rapprochant toujours un peu plus de sa mort inévitable, n'est-ce pas une peine bien pire pour quelqu'un qui avait chercher à devenir immortelle tout le long de sa vie ?

Harry soupira. Ses yeux étaient posés sur la tapisserie de la Noble et Ancienne famille des Black alors qu'il se perdait dans ses pensées.

Quelques jours plus tôt, après la fin de la Bataille, il s'était réfugié ici, au 12 Square Grimmaurd. Molly et Arthur lui avaient proposé de venir au Terrier, ce qu'avait d'ailleurs fait Hermione.

Mais lui n'avait pas pu, ne se sentant pas capable de soutenir le regard des parents de Fred. Les parents d'un ami qui étaient mort par sa faute.

De façon récurrente — toutes les dizaines de minutes—, Harry se demandait ce qu'il se serait passé si Dumbledore lui avait parlé plus tôt de son rôle d'horcruxe. Ou s'ils avaient réussi à tuer Nagini quelques semaines auparavant.

Peut-être que la Bataille de Poudlard aurait été évitée, ainsi que toutes les morts qui l'ont accompagné. Harry aurait pu simplement aller se présenter au ministère, attendre qu'un Mangemort l'emmène jusqu'à Voldemort pour que celui ci le tue. Peut-être que —

Harry secoua la tête. Il avait beau ressasser ce qui s'était passé ces dernières années, il ne trouvait pas de réponses à ses questions. Surtout l'une, la plus importante.

Pourquoi ?

Pourquoi Tom Riddle était devenu Voldemort ? Pourquoi un enfant s'était transformé en un monstre sanguinaire ? Que s'était-il réellement passé pour qu'un élève crée un horcruxe avant même d'avoir été confronté à la mort ?

Il secoua la tête, frottant rapidement ses yeux pour essayer d'y voir plus clair. Il jeta ensuite un coup d'oeil vers la seule horloge de la pièce.

16h15.

Harry se leva à contre coeur

Quelques minutes plus tard, il transplannait dans le ministère. Comme lors de ses dernières apparitions publiques —depuis la fin de la guerre—, toutes les personnes qui le remarquèrent se turent respectueusement.

Harry détestait ça.

Alors qu'il commençait à marcher vers le quartier des aurors, une furie rousse le rattrapa.

« - Tu es enfin là ! »

Ginny Weasley faisait partie des sorciers qui avaient militer pour la réhabilitation du baiser du détraqueur dans le cas 'Voldemort'. Assez étonnement, Harry n'en avait pas été surpris, mais les disputes qui avaient suivi avaient eues raison de leur couple déjà fragile.

Ginny ne comprenait pas que Harry veuille laisser la vie sauve au meurtrier de ses parents — ainsi que de Sirius, Fred, Tonks et bien d'autres — tandis que Harry ne comprenait pas que Ginny veuille s'abaisser au niveau de Voldemort.

Ceci dit d'un accord commun, et sûrement parce qu'ils se rendaient tous les deux compte qu'ils avaient déjà assez perdu, les deux Gryffondors étaient restés amis, plus ou moins.

« - Tu n'étais pas obligé de venir tu sais —» commença Ginny en avisant l'air presque triste de Harry. Elle essaya de ne pas trop s'attarder sur son visage, celui du garçon qu'elle aimait tant.

« - Je le devais, » coupa Harry, faisant baisser des yeux la jeune fille alors qu'elle haussa légèrement ses épaules.

Sans un mot de plus, il se dirigèrent vers le deuxième étages du ministère.

Voldemort avait déjà été emmené dans l'une des cellules, la plus grande. Étonnement, il semblait calme — bien trop calme pour que ce soit réel. Sa peau s'était encore foncée de quelques teintes depuis la veille, le rendant presque plus… humain.

Alors que Harry s'avançait légèrement vers la cellule, poussé par les aurors qui passaient l'air pressé d'un bureau à un autre, Voldemort leva soudainement la tête. Ses yeux noirs encore parsemés d'éclats rouge fixèrent ceux de Harry.

Qui ne put s'empêcher de frissonner.

Le contact visuel ne dura que quelques secondes avant que Voldemort ne balaye la pièce des yeux et ne rabaisse la tête.

« - Harry, » commença Kingsley qui était apparu derrière lui. « Nous allons commencer le processus. »

Le brun acquiesça, regardant les aurors autour de lui. Au centre de la pièce se trouvait une boite qui irradiait de magie, au centre devait sûrement se trouver le détraqueur.

Kingsley toucha l'épaule de Harry, son regard absorbé par la boite. Harry s'écarta donc pour laisser de la places aux aurors qui ne tardèrent pas à s'activer.

Ils ouvrirent la cellule, firent entrer la boite. Voldemort les ne regardait à peine, l'air résigné. Cette fois-ci, personne ne viendrait le sauver, et chaque personne dans la pièce en était consciente.

Puis les deux derniers aurors ouvrirent la boite avant de fermer la cellule.

Cette fois-ci, Voldemort c'était levé, regardant fixement la forme noir qui sorti de cette stupide boite.

Sans s'en rendre compte, Harry s'approcha de la cellule, encore et encore, jusqu'à être presque collé contre la vitre.

Le détraqueur se tourna vers lui, totalement désintéressé de la personne qui se trouvait dans la même pièce que lui. Une personne qui ne contenait pas la moindre parcelle de bonheur en lui, et dont l'âme était déchiré depuis bien longtemps.

Voldemort regarda le détraqueur s'approcher de la vitre, jusqu'à ce qu'il comprenne que Harry était inatteignable. Durant ces quelques secondes le Gryffondor avait porté sa main à sa baguette, par réflexe.

Quand l'un des aurors le tira vers lui, Harry sortit de sa sorte de transe, secouant légèrement la tête. Puis le monstre se retourna, se dirigeant par défaut vers Lord Voldemort.

Tous les spectateurs présents serrèrent les dents quand ils virent le détraqueur commencer à aspirer l'âme du détenu.

« - Non… » souffla Harry, si bas que personne ne l'entendit.

Puis quelque chose d'étrange arriva. Des nuées de fumée noires s'enroulèrent autour de Voldemort, le cachant du regard des autres. Le détraqueurs sembla se fondre dans la fumée, jusqu'à totalement disparaitre.

Des aurors crièrent, totalement pris de panique. Harry lui, s'était jeté contre la vitre, les deux mains plaqués contre cette dernière.

« - Kingsley ouvre cette porte, maintenant ! » fit-il en hurlant presque.

Puis avant qu'il n'est pu agir, le tourbillon noir commença à se dissiper, lentement.

Harry avait les yeux fixés sur la forme qui commençait à se faire apercevoir au milieu. Une forme qui semblait légèrement plus petite que celle d'origine.

Voldemort était maintenant à genoux, se tenant la tête entre ses mains.

La salle était maintenant silencieuse. Tous attendait de comprendre ce qu'il s'était passé, de comprendre comment une créature immortelle avait pu disparaitre aussi simplement que cela.

Et tout le monde écarquilla des yeux quand ils virent le mage noir lever la tête, leur dévoilant son visage, celui d'un adolescent.

« - Oh putain. » déclara platement Harry, qui fut le premier à briser le silence. Et également le seul à reconnaître le visage de Tom Riddle, plusieurs décennies plus tôt.

L'adolescent au centre se leva l'air incertain, fixant un à un les personnes qui l'observaient. Harry nota pour une quelconque raison que les yeux anciennement rouges sang étaient maintenant noirs.

Kingsley s'avança doucement vers la vitre, sa baguette à la main alors qu'il chuchotait les sorts nécessaires pour pouvoir entrer.

« - Je viens avec toi. » fit Harry en se plaçant à ses côtés.

Le plus âgé le regarda gravement avant de hocher la tête.

Puis ils entrèrent.

Harry passa machinalement devant, se plantant à quelques mètres du supplicié qui s'était tendu à son approche, se redressant de toute sa hauteur.

« - Comment t'appelles-tu ? » demanda simplement Harry, le regardant avec attention.

Voldemort — ou ce qu'il en restait — ouvrit et ferma plusieurs fois la bouche, l'air totalement incertain.

Puis finalement, un son passa la barrière de sa gorge.

« - Riddle. Tom Riddle. »


NDA : Voilà voilà… je vais partir me cacher maintenant que c'est publié x)) Je suis désolée de la qualité douteuse ahah

Merci beaucoup à ceux qui ont lu et qui commenteront ! Je peux déjà dire qu'il n'y aura pas de rythme d'update régulier mais la suite devrait arrivée sous peu… I guess ahah