Et voici la suite tant attendue ! (Enfin, attendue par moi uniquement je crois XD)
J'ai aucune idée où je vais avec cette fanfic, même si j'ai vite fait une idée des plots de fin et de comment ça va se finir, mais en tout cas, la reprendre m'a bien aidé avec mon Nanowrimo. J'ai écrit 25k et quelques, en tout, et ça parait peut-être rien mais je suis quand même super fière de moi : Novembre a été une grosse galère, ça va vraiment très moyen depuis septembre, et clairement j'aurais jamais cru écrire autant en un mois. Ca représente plus de 2 fois plus que mon Nano de l'an dernier ! Et clairement, écrire cette fanfic à chaque fois que le syndrome de la page blanche me frappait sur ma fanfic principale, c'est la seule raison que j'ai pas abandonné complètement.
Aucune idée quand une suite sortira, désolée, mais globalement, j'ai prévu de publier à chaque fois que j'ai environ 4-5k de plus d'écrit.
Bonne lecture ! Hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, ou à proposer des scènes que vous voudriez voir, ou des directions que vous voudriez que j'explore. Je garantis pas, mais bon, comme j'ai pas grand chose comme plans, je me ferme pas à de potentielles idées !
Au passage, avant que j'oublies : tout ce chapitre se passe avant l'ancienne dernière scène du chapitre 1, que j'ai d'ailleurs enlevé du chapitre 1 en le corrigeant donc Drago n'a pas encore emménagé chez Harry, ça viendra peut-être... J'adore cette scène, mais elle fait clairement tâche pour l'instant
On ne pouvait pas dire que Harry s'attendait à l'invitation. Molly avait eu du mal à digérer son divorce avec Ginny, même si c'était celle-ci qui en avait été l'investigatrice – on ne pouvait pas dire que Harry avait longtemps tenté de la convaincre d'un autre choix. A vrai dire, en y repensant, les deux étaient d'accord pour dire que leur relation avait tourné à l'amitié bien avant même leur mariage. Les journaux l'avaient vendu bien différemment, et même si Molly disait ne plus les lire, Harry ne pouvait s'empêcher de se demander s'ils n'avaient pas déteint sur sa vision, comme des années plus tôt. Dans tous les cas, il avait sauté Noël au terrier l'an dernier, et il avait même trouvé moyen de rester seul enfermé chez lui. Quand sa voisine l'avait découvert, elle lui avait râlé dessus comme quoi il aurait du s'inviter chez elle, et lui offrir sa petite commode d'entrée en cadeau de Noël. Elle n'en ratait pas une pour essayer de récupérer le meuble, mais cela avait eu au moins le mérite de remettre un sourire sur le visage d'Harry.
Les réunions de famille étaient toujours terriblement difficiles, rappelant immanquablement qu'il manquait du monde autour de la table, et Harry avait appris à les détester après la guerre. Ginny avait toujours essayé de le tirer jusqu'au Terrier, alors qu'Harry avait toujours mis un point d'honneur à éviter au maximum ces rappels difficiles : il s'en voulait toujours, comme si tous les absents étaient sa responsabilité.
Il rangea la lettre dans un tiroir, loin des yeux, loin de la mémoire, pour se convaincre qu'il pourrait prétexter ne pas l'avoir reçu. L'hibou aurait pu se perdre dans les dédalles de rues moldues, n'est-ce pas ?
La porte d'entrée s'ouvrit sur lui en train de se battre avec le tiroir pour le refermer. Il fallait vraiment qu'il fasse du tri dans cet appartement…
- C'est moi !
La voix de Ginny empli la petite entrée, avant de se faufiller dans le reste de l'appartement. Harry avait complètement oublié qu'elle devait passer. Il était attendu chez Andromeda dans quelques heures – il n'avait pas le courage de priver Teddy de son parrain pour le solstice.
Des bras l'entourèrent soudainement :
- Alors comme ça, on préfère se battre avec l'appartement plutôt que de me dire bonjour ?
La voix de Ginny était chantante, mais son odeur indiquée clairement qu'elle n'avait pas perdu une minute en sortant d'entrainement. Harry essayait de se rappeler qu'elle date elle avait signalé pour rentrer de Bulgarie, et doucement, une illumination se fit que le vingt-et-un décembre et le solstice était bien, malgré son oubli, la même date.
Il rendit à la rouquine son embrassade :
- La douche n'a pas bougé, tu sais…
- Dis que je pue aussi !
Une tapette sur l'épaule, alors que l'autre main ferma agilement le tiroir avant de se diriger vers la salle de bain.
- Maman espère que tu viennes avec Teddy pour Noël ! Ça fait longtemps qu'ils ne l'ont pas vu ! Elle a déjà un cadeau !
Le niveau sonore avait fortement augmenté, accompagné du ruissellement de l'eau dans la douche. Harry calcula comment il pourrait éviter la réunion de famille tout en contemplant le tiroir désormais fermé. Avec Ginny de retour en Angleterre, il n'avait aucune chance de l'éviter ; et Ron et Hermione passeraient sûrement le chercher s'il faisait mine de vouloir éviter le tout.
Quand la rouquine sorti de la salle de bain, une bonne demi-heure plus tard, et un air déterminé sur le visage, Harry était lui prêt à partir.
- Tu me fuis déjà ? Je t'accompagne ?, bras tendu, légèrement plié, en invitation.
- Je suis attendue chez Andromeda…
Ginny l'avait déjà accompagné quelques fois chez la grand-mère de Teddy, mais elle n'y avait pas remis les pieds depuis plusieurs bons mois avant leur divorce. Harry se doutait qu'elle serait tout de même accepter, même s'il n'était pas sûr que Draco réagisse tout aussi bien.
- Alors comme ça on fête les anciennes célébrations, mais on fuit les dates moldues ?
Un sourcil levé alors qu'elle avait enfilé une cape d'extérieur à Harry qui trainait dans l'entrée. Comment elle l'avait différencié de tout le reste qui trainait, c'était le mystère du moment.
OoOoOoO
Drago avait ouvert la porte. Son visage ne trompait pas vraiment quand à la qualité de la surprise qui se présentait devant lui – Harry n'avait pas vraiment eu tort. Ginny avait l'air tout aussi mal à l'aise de son côté de la porte, et c'était bien ce qui arrive quand on s'invite chez des gens sans prévenir.
- J'ai peut-être oublié de prévenir que Ginny rentrait de Bulgarie aujourd'hui…
La grimace contrit et la main hésitant entre le bas de ses cheveux et le haut de son cou ne suffirent visiblement pas à éviter le regard blessé de Drago. Harry, courage de Gryffondor à deux mains, se pencha tout de même sur les lèvres du blond, mais celui-ci évita le baiser en finissant d'ouvrir la porte grand :
- Bienvenue.
Le ton en disait tout autre, mais Ginny eu la bonne idée de ranger son air surpris aux derniers éléments, reléguant les questions pour plus tard, pour répondre d'un air bien plus joyeux avant d'attraper dans les bras un jeune Teddy surexcité, qui avait débarqué en courant dans les jambes de la rouquine dès qu'il avait remarqué que son héroïne sur balais était dans l'entrée de sa grand-mère :
- Mamie ! Mamie !
Il se dépatouilla hors des bras pour tirer sur la cape d'extérieur et entrainer Ginny à la recherche d'Andromeda afin de demander l'autorisation d'enfin monter sur un balai. Au moins, il y en avait un qui était content de la voir.
Drago referma la porte derrière eux sans un mot, et quand Harry commença à tenter une explication, il tourna le dos vers le salon et avança comme si de rien n'était – Harry n'était pas dupe.
OoOoOoO
- Alors comme ça, Malefoy ? Mec, j'arrive pas à croire que t'as réussi à convaincre Ronron de pas me le dire…
- Il… Il est… pas au courant ?
Le regard choqué, associé à la lueur brillante de se savoir la première au courant du potin. Et, d'un coup, l'inquiétude :
- Comment ça ? Ry, t'es encore resté enfermer ici pendant mes six mois de déplacement ?
Il regardait ses pieds. Il savait bien qu'elle n'allait pas être fière de lui en apprenant qu'il avait arrêté son suivi psy – pas la faute de la thérapeute qui avait envoyé une bonne quinzaine d'hibou avant de le laisser tranquille. Ron et Hermione continuaient eux encore à venir taper à la porte, entre les trois hiboux hebdomadaires minimaux.
- Je… j'étais régulièrement chez Andromeda ? Et puis, Teddy a continué à passer une semaine par mois ici… Oh ! Et j'ai vu Cho une après-midi, elle était de passage à Londres, cet été, d'ailleurs je ne sais pas si elle a accepté l'offre de Poudlard…
- Essaye pas de changer de sujet, Ry, je croyais que ça allait mieux ?
Elle lui avait servi un thé qu'elle poussait vers son ex-mari. Il avait un arrière-goût étrange, celui de la magie, Harry en avait perdu l'habitude avec les thés moldus d'Andromeda.
- Je…
- Eh, t'as le droit de rechuter, mais on avait dit qu'on me prévenait si ça allait pas. Ry, t'es toujours aussi import…
- J'ai pas besoin qu'on me baby-sitte !
Harry s'était levé brusquement, la tasse chutant au sol dans un fracas correspondant à son émotion, pour partir s'enfermer dans la chambre.
OoOoOoO
Terrier, pas Terrier ? La question tournait en boucle dans le crâne d'Harry, qui n'avait pas quitté la chambre en trois jours – à vrai dire, c'est à peine s'il avait quitté le lit. La colère s'était transformée en fatigue, et la fatigue en absence totale de motivation pour quoique ce soit. Il avait bloqué la porte, et après deux ou trois tentatives, Ginny avait fini par le laisser tranquille.
Il n'avait aucune envie de quitter le lit, s'habiller, sortir de l'appartement, faire face à sa famille d'adoption…
- Parrain !? Il est où parrain ?
- Chut, il dort parrain
- C'est pas drôle quand Parrain dort…
Une petite main déterminée toquait désormais à la porte de sa chambre, alors qu'Harry fixait toujours le plafond.
- Parrain !
Il sentit sa gorge se serrait – s'il y avait une personne qu'il ne pouvait pas abandonner, c'était son filleul. Peut-être que c'était son complexe du héros, mais il lui devait au moins ça ? Sortir du lit était un enfer, mais il ouvrit la porte à une boule d'énergie qui lui débarqua dans les jambes en hurlant.
- Il y a un Portoloin dans une heure pour la colline aux taupes ; sinon, j'peux nous transplaner tous, comme tu préfères ? Teddy, on va peut-être laisser Parrain s'habiller ?
La rouquine avait rattrapé le plus petit, l'embarquant derrière elle pour pouvoir refermer la porte sur Harry. Celui-ci la regarda se refermait comme si tout le poids qui avait tenté de s'envoler retomber lourdement sur ses épaules. Pourtant, il se força à déplier les vêtements que Ginny avait sorti sans même qu'il s'en rende compte : des vêtements moldus tout ce qu'il y avait de plus classique – le confort – et pour par-dessus, une cape épaisse de bonne facture, noire bleuté, brodée discrètement. Elle avait été offerte par Andromeda, et sûrement qu'il passerait ce détail sous silence plus tard car il n'aimait pas vraiment mêler ses deux familles.
oOoOoOo
Teddy courrait à en effrayer les gnomes dans tout le jardin, aller-retours creusant des lanières dans la terre. Harry le regardait faire, sans vraiment se sentir à sa place : il n'osait regarder les Weasley, et se rappeler encore une fois ce qu'il leur avait coûté – car ils avaient beau lui avoir répété, il ne pouvait pas s'empêcher de se tenir responsable. Unique responsable. Après tout, c'était lui l'Elu, lui qui était destiné à cette guerre, point tous les autres.
Le repas lui avait semblé une catastrophe. Il n'avait pas osé regarder ses deux meilleurs amis dans les yeux – pas après les avoir ignorés si longtemps – et tout le monde avait fini par accepter d'ignorer qu'il se contentait de tournicoter la nourriture d'un côté à l'autre de l'assiette sans vraiment en manger une moindre bouché : et pourtant, cela sentait diantrement bon ! Teddy avait l'air heureux, c'était le plus important…
Molly s'était rapidement mise en tête de demander à Charlie quand est-ce qu'il comptait présenter quelqu'un – Percy et Pénélope avaient passé leur repas à tenter de nourrir un nouveau-né qui hurlait dès que l'attention collective faisait ne serait-ce que semblant de peut-être envisager le quitter, et ils avaient bien malgré eux servi d'exemple à leur frère qui ne paraissait pas particulièrement jaloux de leur situation. Ses dragons lui prenaient déjà bien assez de temps, et, élément qui avait arraché quelques rires maladroits à la table, ils avaient bien tendance à faire moins de bruits. Teddy avait profité du moment pour sauter de sa chaise et fuir en courant jusqu'aux cadeaux, ce qui avait au moins eu le mérite de faire dériver la conversation. On ne pouvait pas lui retirer qu'il avait sauver le repas plus d'une fois.
- PARRAIN !
Un hurlement comme si la distance était infranchissable, alors que quelques pauvres mètres à peine, séparés le sapin de la table à manger.
- Tu crois qu'il y en a un pour cousin Drago ? Même s'il a dit que il voulait pas des traditions où on brûle les sorciers…
Ok, peut-être pas cette fois-ci. Peut-être que cette fois-ci, ça ne sauvait considérablement pas le repas…
- Teddy, personne ne brûle plus les sor…
Harry s'était levé mais avait été arrêté par le coupage de parole de son filleul – il aurait du s'y attendre.
- Je sais, Gi elle m'a tout expliqué !
Tous les regards s'était soudainement tourné sur Ginny, alors que le visage d'Harry tentait comme il le pouvait de dérougir. Teddy profita visiblement de ce moment d'inattention pour ouvrir un cadeau au hasard, car il débarqua de nouveau à table, alors que Ginny tentait toujours de calmer son rire pour donner des explications, avec un pull une bonne dizaine de fois trop grand affichant un grand P dessus.
- TADA !
Le petit se tenait sur la pointe des pieds, sur sa chaise, le pull tentant tant bien que mal de ne pas serpiller la chaise, alors que les mains de Teddy avait depuis longtemps été dévorées dans les épaisseurs de laine. Aucunement cela ne calma le rire de Ginny, et finalement, tout le monde la rejoignit, sauf peut-être Molly qui se précipita sur le pauvre petit Teddy pour l'attraper et donner un bon coup de baguette sur le pull qui s'adapta soudainement à la taille de l'enfant. On pouvait entendre Molly houspiller gentiment, alors qu'elle tenait encore Teddy dans les bras.
Toujours dans les bras, on l'entendit chuchoter bien trop fort à l'oreille de Molly :
- Il y'en a un pour cousin Drago ?
Ce fut Percy qui se leva, à la surprise de tous, attrapant un paquet, coup de baguette :
- C'est celui-là.
- Si on nous avait dit un jour que Percy réussirait à se débarrasser de son pull de Noël pour que Drago Malefoy en ait un !
La fin des paroles de Ron se mêla à des rires, alors que Teddy serrait fort le paquet marqué des cinq lettres de son prénom, toujours très fier du grand P qui s'affichait sur son ventre.
Dans les rires généraux, Molly affirma à son fils qu'elle lui en referait un, pour dédommager, et on n'entendit Percy se morfondre en excuse comme quoi ce n'était pas nécessaire et que celui de l'an dernier était toujours en bon état.
- On se demande bien pourquoi !
Ginny s'était levée dans la bonne humeur qui activait toujours la table, pour finir la distribution des pulls toujours emballés. Quand elle arriva à celui de Harry, elle repoussa discrètement celui-ci vers la table, avant de récupérer toutes les assiettes restantes pour les envoyer, d'un coup de baguette, dans l'évier. Molly se chargea de faire apparaitre le dessert.
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Deux semaines étaient passées depuis Noël, peut-être plus ? Harry avait du mal à savoir exactement. Il se repassait en boucle les regards inquiets d'Hermione et Ron, les multiples tentatives de commencer la conversation, leurs mains tendues qu'il avait toutes repoussées. Il avait commencé à les ignorer il y a combien de temps déjà ? Son plafond ne contenait pas la réponse, malheureusement, mais il savait qu'ils auraient du l'abandonner depuis longtemps. Pourquoi, diantre, à chaque fois qu'il les revoyait, il ne pouvait pas empêcher les visions de la guerre, la bataille se redérouler devant ses yeux ?
On sonna à sa porte. Sonnerie moldue. Personne ne l'utilisait jamais – sauf sa voisine. Enfin, ça faisait longtemps qu'elle n'était pas venue se plaindre du bruit des hurlements d'un Teddy courant en toutes directions à vingt trois heures du soir pour des raisons qu'Harry ne comprenait que rarement.
Il hésita à ignorer la sonnerie. Mais le bruit se fit connaître une deuxième fois, et une excuse pour penser à autre chose ne pourrait pas lui faire de mal, si ?
- Monsieur Potter !
- Madame Naiffe ?
Le bonheur dans la voix de sa voisine surpris Harry, le cerveau encore un peu embrouillé.
- La réunion de copropriété aura lui la semaine prochaine, je voulais savoir ce que vous pensiez de repeindre les murs ? Je ne voudrais pas arriver seule, mais tout se dégrade, ici, vous savez… Vous viendrez à la réunion, n'est-ce pas ? J'ai remarqué que vous ne sortiez quasiment plus depuis quelques semaines. C'est vrai que l'hiver est particulièrement froid, mais quand même, vous n'êtes pas malade au moins, j'espère ?
Sa formation d'auror ! Il ne s'était pas montré au bureau depuis facilement un mois… Il avait bloqué tous les hiboux du ministère il y a déjà plus d'un an, alors sûrement que leurs réquisitions ne lui étaient pas arrivé… Bien sûr qu'il détestait y bosser, mais tout le monde penser qu'il était fait pour ça, qu'aurait-il pu faire d'autre avec sa vie ?
- Je…. Je suis en retard pour le travail.
Son regard devait traduire une surprise ou un étonnement énorme, et le visage de sa voisine laissa paraître une très certaine incompréhension.
- En… retard ?
- Je serais la semaine prochaine. Très bonne idée la peinture, je vous laisse, bonne soirée !
Il avait attrapé une cape d'hiver sans plus réfléchir – dans tous les cas, sa voisine devait déjà penser qu'il avait des goûts vestimentaires particuliers, vu qu'elle passait ses semaines à l'espionner. Il ne donna pas plus de temps à la pensée qu'il était dix heures du matin, et qu'il venait de souhaiter une bonne soirée à sa voisine. Il dévala les escaliers, arrivant dans un recoin des caves, pour transplaner – toujours illégalement – vers le quartier sorcier où donnait l'une des entrées du ministère. Quelle idée cette formation !
- Monsieur Potter ?
Deuxième fois qu'il entendait ces mots ce jour – clairement pas le même ton.
- Auror Gradignan ?
Son visage devait traduire son inconfort – et il n'était pas sûr que les mots qu'il venait de dire étaient les bons. Mais ils étaient sortis, et c'était trop tard pour les retirer.
- Que nous vaut l'honneur ? Après un mois, douze jours, et quatorze heures sans vous être jamais présenter ici ?
- Je… Je me suis rappelé que j'étais en retard…
Il avait la main qui lui grattaient les cheveux – il ne s'en était même pas rendu compte – et la mine contrite de quelqu'un demandant pardon avec la mauvaise excuse.
- Vous vous êtes « rappelé que vous êtes en retard… » La voix trainante ne laissait pas de doute sur le fait que son supérieur n'y croyait pas une seconde. « En retard, Potter, c'est quand vous arrivez à neuf heures six au lieu de neuf heures, pas quand vous ne vous présentez pas pendant plus d'un mois, sans même répondre au moindre hibou ! »
Le ton était monté, et Harry n'en menait pas large. Pourquoi, déjà, il était revenu ? Il détestait tout, ici, et encore plus les nouvelles consignes de surveillance de « potentiels néo-mangemorts » qui consistaient à surveiller tout et quiconque qui osait être de quelconque façon en désaccord avec le ministère. On lui avait demandé de surveiller les écrits de Luna Lovegood la dernière fois qu'il avait mis les pieds ici, pour avoir fait hypothèse que des nargols étaient stockés dans les sous-sols du ministère… Luna Lovegood.
- Je suis désolé ?
Son ton n'était pas plus sûr que plus tôt.
- Vous serrez de surveillance de courrier pour les six prochains mois, Potter, et ne vous amusez pas à vous absentez UN SEUL jour sans autorisation. Votre concours la semaine prochaine est annulé bien sûr. Nous en reparlerons dans deux ans, lorsque la prochaine audience sera prévu.
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- Ça faisait longtemps Harry ! » Cho venait d'arriver et s'était permise de lui faire la bise avant de s'installer. « Commet ça va ?
- Je sais pas, c'est sûrement une mauvaise idée, mais Ginny…
- On parle de moi ?
La rouquine était arrivée par derrière. Elle attrapa Harry par les épaules, le serrant un peu, avant de se baisser faire un bonjour à Cho et s'assoir à côté de son ancienne coéquipière.
- Alors, ce poste à Poudlard ?
- Je commence dans une semaine, j'arrive pour la rentrée, vous pouvez pas imaginer comment ça me stress ! Aucune idée de comment faire ma valise !
La discussion entre les deux filles allait bon train, et Harry les regardait discuter, un léger sourire se formant à ses lèvres, un verre de jus de poire devant lui. Les boissons moldus avec quelque chose d'étrange – pourquoi poire et pas citrouille ? Mais à vrai dire, s'il devait essayer de revoir Hermione et Ron, il préférait encore éviter de faire les grands titres des journaux. Et puis, les terrasses étaient agréables en fin d'été, et il se serait presque surpris à être heureux, sur l'instant. Son esprit dérivait vers la soirée prévue ce soir.
- Désolée pour le retard !
Hermione était enceinte ? Harry n'était pas sûre que de la dévisager était la bonne réaction mais il devait avouer qu'il ne s'y attendait pas – en même temps, il avait mis un tel point d'honneur à éviter ses meilleurs amis, comment aurait-il été au courant ? L'avantage de la surprise, c'est que la bataille de Poudlard mis quelques secondes de plus à apparaitre devant ses yeux. L'inconvénient, c'est qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer l'enfant pas encore né orphelin. Sa respiration se brouilla.
- Hey ! Harry ! On inspire, on expire.
Ginny montrait l'exemple. Se concentrer sur l'exemple. Combien de temps mis-t-il à se clamer ? En tout cas, Hermione le regardait inquiète, et Ron discutait Quidditch avec Cho. Les deux avaient été servis des boissons qu'Harry ne reconnu point.
- Ca fait plaisir de te revoir Harry.
Le ton d'Hermione. Toujours aussi doux et attentionné. Accompagné d'un vrai sourire. En tournant la tête, il pouvait voir que Ron souriait tout autant.
- Qu'est ce que tu m'as manqué mec !
Les larmes se mirent à couler sans interruption sur le visage de Harry. Il ne savait pas comment gérer la situation. Et il sentait tous les regards sur lui.
- Vous m'avez manqué.
Il avait du mal à parler entre deux sanglots, mais c'était la pure vérité. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir les relents de la guerre, quelques parts, pas loin derrière l'émotion, mais il faisait de son mieux pour garder tout ça le plus loin possible.
- J'ai loupé des choses, je crois.
Il tenta de montrer le ventre d'Hermione, avec son menton, entre les sanglots, alors qu'elle-même lui tendait un mouchoir. Elle retient maladroitement un petit rire.
- La famille va s'agrandir ? Mi-septembre, normalement. On cherche encore un parrain…
- Enfin, on attend surtout que tu dises oui
Ron avait coupé la parole à sa femme, et Harry les regardait les deux avec les yeux ronds. Il revoyait Remus, soudainement, face à lui, Remus… Tonks…
- Non. Non. Non. Non, je peux pas, je peux pas…
- Harry, Harry, c'est ok.
Il se retrouva dans les bras d'Hermione, rapidement suivi de Ron puis de tout le groupe.
- Je… J'arrive au mauvais moment, je crois ?
- Qu'est-ce qu'il fout là ?
Ron avait quitté le câlin collectif pour se retourner vers Drago qui venait d'arriver. Ce dernier était sensé arriver deux heures plus tard, pour la soirée, Harry était sûr qu'ils s'étaient donnés rendez-vous pour un apéro puis un restaurant, pas un goûter à dix-sept heures.
Drago fit quelques pas en arrière. Il était plutôt mal à l'aise de se retrouver face à tout ce petit monde. Il remarqua la sourire satisfait de Ginny, dans son coin.
- C'était toi ? Le hibou me demandant d'arriver deux heures plus tôt ?
Ginny répondit par un petit rire gêné. Alors que le regard de Ron passait de sa sœur à son ennemi, tentant de faire sens de la situation.
- Gi, tu, tu ? Toi, lui ? De ?
- A ce que je vois, les Weasmoches ne savent toujours faire des phrases…
- Drago !
Harry avait crié plus fort qu'il ne le pensait. A côté, Ron était rouge de colère. Pas sûr que ce soit le meilleur moment pour annoncer la nouvelle. Et Ginny qui paraissait fière d'elle ! Quelle idée de lui faire confiance aussi…
- Assieds-toi.
Tous les regards sur lui, encore. Mais au moins, Drago provoyait une distraction par rapport aux images qui s'affichaient encore, faiblement, sur sa rétine. Hermione avait fait rassoir Ron et avait réussi à le calmer, mais son regard envers Drago n'était pas pour autant particulière gentil ou amical…
- Euh… J'étais sensé vous dire pourquoi je vous fuyais mais je crois qu'il y a eu quelques changements…
Harry ricana faiblement, faire sortir son anxiété. Drago n'aidait pas, avec son air fier et orgueilleux, son air snob qu'il avait eu si longtemps et qui, pourtant, avait semblé appartenir au passé c'est dernier temps, à Harry.
- Harry ?
La voix interrogative d'Hermione lui rappela qu'il avait arreté de parler : depuis combien de temps ?
- Drago était sensé arriver plus tard, on devait se voir ce soir…
- Oui ?
Sa voix continuée de l'encourager, et il se concentrait uniquement sur elle, essayant d'éviter le regard d'incompréhension de Ron. Il savait très bien que son meilleur ami aurait le plus de mal à comprendre.
- On devait se voir ce soir, parce que… parce que… on se voit régulièrement ?
- On se « voit régulièrement » ?
Le ton de Drago était blessé – clairement. Harry ne savait pas quels mots utilisés. Il sentait la colère monter, contre lui-même, contre les autres, contre Drago ? Il n'aurait su dire.
- Oui, on se voit régulièrement, jusqu'à preuve de contraire, c'est un fait.
Le ton était plus dur que prévu, attirant un léger malaise autour de la table.
- « On se voit régulièrement » ? Putain, Harry, tu passes la moitié du temps à bouffer mes lèvres, et le reste du temps, tu refuses de sortir de chez toi, alors oui, j'crois que j'ai le droit d'être décrit mieux que « le mec que tu vois de temps en temps » !
- Eum…
Le malaise était palpable dans la voix d'Hermione. Ginny et Cho semblaient ne plus savoir où se mettre, Ginny clairement en train de regretter son idée. Ron était trop choqué pour réussir à faire sens de ce qui se passait devant lui.
- Eum, eum… Harry, ce que tu veux nous dire c'est que tu sors avec Drago ? C'est pour ça que tu nous évite ?
- Non.
Le regard de Drago ne lançait même plus des éclairs, il aurait pu le soumettre à un sortilège impardonnable sur le champ si Harry ne l'avait pas rattraper par la manche pour le forcer à se rasseoir.
- Non, oui, enfin, c'est pas ce que je voulais dire. Oui, Drago et moi, on sort ensemble…
- Si je veux encore bien de toi.
Drago lui avait coupé la parole. Harry ravala un grand bol d'air.
-Mais, c'est pas pour ça que je vous évite… Je… Je suis pas sûr de mettre complètement remis de la guerre. Enfin, non, je suis sûr. Je veux dire, je suis sûr que ça va pas, mais…
- Harry !
Il était de nouveau dans un câlin d'Hermione, et il se laissa à pleurer. La soirée promettait d'être longue.
OoOoOoO
