NDA : Heyyyy,
Désolée de ce temps d'attente, je n'avais pas vraiment prévu que ma rentrée soit si sportive ahah (j'espère que la votre s'est bien passée d'ailleurs !).
Bref, voici le chapitre number two, avec un rating M justifié (et également plein de fautes d'orthographe…. :'))
Chapitre 2
Tom regarda sans comprendre les personnes qui l'entouraient. Analysant rapidement l'endroit où il se trouvait.
Assez étonnement, il ne comprenait pas ce qu'il faisait ici, ni même comment il était arrivé là. En réalité, le Serpentard ne se rappelait de rien.
Sa tête le brûlait, d'une douleur comparable à celle qu'avait engendré la création de son horcruxe, quelques temps plus tôt… quelques semaines, mois, années ?
Puis des flashs s'imposèrent dans son esprit, violemment. Pas seulement celui d'un seul rituel, mais de plusieurs rituels de Diachorismós tis psychís — la cérémonie de séparation d'âme.
Riddle posa ses yeux sur le brun qui se trouvait devant lui. Fixant son regard alors que son esprit était assailli de milliers d'images, semblant venir d'une vie parallèle.
Pour la première fois de sa vie, Tom n'arrivait pas à déchiffrer ce qui se jouait dans sa tête, ni même à réellement déterminer si ces souvenirs étaient bien les siens. Avant d'avoir pu conclure quelque chose sur son état, un homme en face de lui prit la parole.
« - Ça n'a pas marché. » déclara-t-il simplement en se tournant vers le plus jeune.
Ce dernier leva presque les yeux au ciel tout en restant résolument tourné vers Tom.
« - Et le seul détraqueur que possédait le ministère s'est évaporé, » répondît-il tranquillement, bien que l'ironie dans sa voix avait été entendue de tous.
« - Plait-il ? » demanda prudemment Tom, en fronçant les sourcils.
Cette fois-ci, le brun — dont le visage lui disait fortement quelque chose — se retourna vers le plus âgé. Ils se jaugèrent du regard quelques secondes, ce qui agaça Tom au possible. Qui étaient-ils pour se permettre de l'ignorer de la sorte ?
Finalement, l'homme se retourna pour parler à toutes les personnes qui les regardaient d'un air ébahi.
« - Tout le monde sort. Maintenant. »
Pendant ce temps le brun transfigura deux canapés ainsi qu'une table basse. Ce pour quoi Tom ainsi que le plus âgé le regardèrent étrangement.
« - Quoi ? » fit-il innocemment. « Je doute que le Magenmagot ait prévu une solution dans le cas de ce magnifique échec. Donc autant voir ce qu'il en ait maintenant. »
Il invita les deux autres à s'asseoir d'un geste. Tom décida qu'il n'aimait décidément pas ce qu'il ne comprenait pas. Et il exécrait cette situation.
Pendant ce temps, toutes les personnes qui se trouvaient à l'extérieur de la cellule étaient partis, non sans jeter un —plusieurs — regard en arrière.
« - Qui êtes-vous ? » demanda Tom en restant debout, totalement méfiant.
« - Harry Potter, enchanté. » fit le plus jeune, ce qui lui valut un regard alarmé de son supérieur (Tom n'était pas vraiment sûr du rôle du plus âgé mais il ne voyait pas d'autre alternative).
Il fronça légèrement les sourcils à l'entente du nom, qui était étrangement familier.
Harry Potter contourna Tom pour aller s'asseoir, soufflant en voyant que les deux autres se dévisageaient en chien de faïence.
« - Je suis certain que vous seriez bien mieux installé assis. » fit-il.
Après quelques autres secondes de blanc, ils finirent par s'asseoir, Tom face aux deux inconnus.
oOoOoOo
Harry observait l'attitude de Voldemort, ou plutôt de celui qu'il avait été quelques décennies plus tôt.
Il était tout à fait conscient du regard que Kingsley posait sur lui, mais il décida de l'ignorer.
« - Donc, Tom… quel es-ton dernier souvenir ? » fit-il simplement, insistant sur le prénom de Voldemort avec un air presque provocateur.
Riddle le fixa en retour, fronçant bizarrement les sourcils.
« - Je ne sais pas vraiment… » commença-t-il, peu sûr de lui. Puis il se reprit et déclara avec plus d'assurance. « À Poudlard, je venais d'arriver dans ma salle commune. Maintenant répondez-moi, que fais-je ici ? »
Harry ouvrit la bouche mais se fit couper avant d'avoir pu dire quoi que ce soit.
« - Harry nous devons parler. »
Kingsley se leva, ne laissant d'autre choix à Harry que celui de le suivre. Devant presque courir pour rattraper l'auror qui était déjà en dehors de la cellule, baguette à la main pour la fermer.
Ils continuèrent jusqu'au bureau de Kingsley et ce dernier claqua la porte derrière eux.
« - Harry James Potter, peux-tu m'expliquer à quoi tu joues ? » s'exclama-t-il, relâchant toute la frustration et la colère de ces dernières minutes.
« - Et que voulais-tu que je fasse ? Le tuer ? » Harry commença à rire hystériquement. Après ça, ses paroles ne furent que des bribes incompréhensibles. « Meurtrier… parents…ahaha… immortel… »
Toute la colère qui avait habité Kingsley s'évanouit aussitôt, pour laisser de la place à de la pitié. Ces dernières années, il s'était parfois demandé ce que Harry —un enfant— serait capable de supporter, se demandant quand est-ce qu'il craquerait.
Et visiblement ce moment était venu.
Harry avait arrêté de rire, relevant la tête vers Kingsley, les yeux remplis de larmes.
« - Qu'est-ce que je suis censé faire ? » chuchota-t-il, comme s'il le suppliait d'avoir une réponse.
« - Je ne sais pas encore, » répondît Kingsley. « Nous allons avertir les membres de l'ordre puis nous aviserons, je suppose. »
Harry ne releva pas le fait que l'ordre ne devrait plus avoir aucun pouvoir décisionnaire maintenant que le ministère gouvernait de nouveau le pays.
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« - Un simple Avada Kedavra nous éviterait toute cette peine. » fit un auror dont Harry ignorait le nom.
« - Hors de question. » coupa-t-il sans laisser quiconque parler. « Nous ne sommes pas comme lui. Et nous devons encore voir à quel point le baiser du détraqueur l'a affecté. »
Personne ne répondît. Pour la plupart, c'était par ce qu'ils n'osaient pas contre-dire l'élu, mais ceux qui étaient proches de Harry savaient surtout que c'était peine perdue.
Étrangement, depuis la fin de la guerre, les gens avaient tendance à ne pas vouloir contrarier Harry. Ce qui était assez risible sachant que la plupart n'avaient pas hésiter à le descendre régulièrement ces dernières années — et ce notamment grâce à la Gazette.
Aujourd'hui, on aurait presque dit qu'ils le craignaient parfois — ce qui était encore plus ridicule. Les rumeurs allaient également de bon train, et le fait qu'il ne soit pas directement rentré dans les bras de Ginny ou ceux des Weasley avait vite fait le tour du monde sorcier, très vite. Ainsi que le fait qu'il n'ait pas encore fait de déclaration officielle sur la mort de Voldemort.
Hermione, qui était assise à la droite du brun, rompit le silence qui pesait désormais dans la salle.
« - Après, » commença-t-elle prudemment, « de nombreux cas de disparitions ces dernières années sont restés des mystères, peut-être pourrions-nous profiter de sa présence pour essayer de donner des réponses aux familles des victimes ? »
Les personnes autour de la table semblèrent profiter de l'intervention de Hermione pour passer à autre chose, effacer le blanc qui avait eu lieu quelques secondes auparavant.
« - Ce ne serait pas vraiment éthique… Et rien ne nous dit que ses souvenirs n'ont pas juste disparu. » fit pensivement Minerva.
Harry fronça les sourcils, réfléchissant. Il était vrai que les familles des personnes disparues avaient le droit de savoir ce qu'il s'était passé.
Et une part de lui, plus malsaine, voulait répondre à la question qui hantait ses pensées : pourquoi Tom Riddle était devenu Voldemort ? Harry réprima cette petite voix au fond de lui — ce n'était pas sain — puis ouvrit prudemment la bouche.
« - Hermione n'a pas tort, il est de notre devoir d'honorer jusqu'au bout les sorciers s'étant opposés contre les forces du mal. »
Tout le monde regarda Harry d'une manière presque étonnée. Il avait eu une certaine tendance à s'opposer à toutes les idées qui concernaient de près ou de loin à Voldemort.
Kingsley, qui avait plus ou moins pris la tête de l'Ordre après le décès de Dumbledore, s'adressa au groupe de Langues-de-Plombs.
« - Vous pensez qu'une telle chose serait possible ? Extraire ses souvenirs de son subconscient ? »
L'une d'entre eux — la femme qui avait apporté le médaillon le jour de la Bataille —, prit la parole après avoir réfléchit quelques secondes.
« - Peut-être qu'en combinant les effets de la legilimencie avec ceux d'une pensine ce serait possible… Mais ce ne sont que des suppositions. »
Tous les sorciers autour de la table réfléchirent à ce que Hermione venait de proposer. Même si ce n'était pas la manière habituelle de faire du ministère, personne ne pouvait nier que c'était peut-être l'une des solutions la plus juste.
« - Dans ce cas, » reprit Kingsley, « nous pouvons toujours essayer. » Il balaya en même temps la pièce des yeux, cherchant un éventuel réfractaire, mais assez étonnement personne ne sembla s'opposer à l'idée.
« - Et peut-être que nous aurons moyen de récupérer des informations sur les mangemorts qui ont disparu, un emplacement de repli peut-être. » ajouta Harry.
« - Seule une partie du bureau des mystères devra y travailler. Pour le grand public, Voldemort est mort. Ce serait dommage que des rumeurs colportent le contraire. » fit Hermione d'un ton légèrement sarcastique. Elle faisait partie des personnes qui s'étaient opposées à ce mensonge, pour elle le gouvernement n'avait pas le droit de mentir si délibérément aux citoyens.
Kingsley lança un regard à Liana — la langue de plomb —, qui hocha la tête avant de regarder à son tour ses collègues près d'elle.
La réunion se finit quelques minutes plus tard, laissant Harry totalement perdu dans ses pensées. Encore une fois, le sujet de l'avenir de l'Ordre ne fut pas discuté, comme tabou.
Si le ministère était maintenant entre des mains sûres, tout le monde savait que la corruption existait toujours dans ses rangs. Et ce point faisait douter Kingsley que la dissolution de l'Ordre soit la meilleure solution, ayant peur que quelque chose arrive de nouveau. Et ce, même si le groupe pouvait maintenant être vu comme illégal, n'obéissant pas vraiment aux lois. Surtout maintenant qu'ils avaient récupéré la responsabilité de Voldemort avec le soutien du Magenmagot…
oOoOoOo
Tom repassa en revu les heures qui s'étaient passées depuis son soudain réveil. Et sa seule conclusion était qu'il se passait quelque chose d'étrange.
Il était apparu dans un endroit inconnu et les deux personnes qui étaient venues lui faire une sorte d'interrogatoire étaient parties. Soit.
Mais maintenant qu'il pouvait réfléchir et analyser ce qu'il se passait, Tom se rendit bien compte que plusieurs choses ne tournait pas rond. En vérité, s'il avait été paranoïaque, Tom se serait sûrement dit qu'il était apparu dans un monde parallèle.
Sinon comment expliquer les tenues étranges de certains sorciers et de certains objets qu'il avait pu apercevoir ?
Le Serpentard secoua la tête avant de se reconcentrer. Il tendit la main, essayant de faire affluer la magie au bout de ses doigts (ce qui dans les bons jours devrait provoquer une légère lumière).
Tom avait commencé l'été de sa quatrième année à se pencher sur la magie sans baguette, et si les progrès étaient très minimes, il ne perdait pas espoir et continuait de s'exercer régulièrement. Après tout, il arrivait déjà à en faire plus que la moyenne.
Mais cette fois-ci à peine avait-il commencé à se sensibiliser à sa propre magie qu'une boule lumineuse flottait au-dessus de sa main. Avec la facilité de quelque chose qu'il aurait déjà fait des milliers de fois.
Il fronça des sourcils, fixant sa main.
Et encore une fois, des souvenirs qui ne semblaient pas lui appartenir s'imposèrent dans son esprit.
Des souvenirs qui avaient pourtant l'air très réels.
Tom jeta un coup d'oeil derrière lui, vers le côté vitré de sa cellule qui laissait apparaître plusieurs aurors à quelques mètres de lui. Il s'obligea donc à dissiper sa magie pour qu'ils ne voient rien de suspect.
Il ne savait pas exactement ce qu'il avait fait pour se retrouver ici mais à en juger les regards que lui lançaient toutes les personnes qu'il avait croisé, ça ne pouvait pas être positif.
Au moins, il ne s'agissait pas de quelque chose en rapport avec son horcruxe, ce pour quoi il serait déjà à Azkaban — ou plutôt l'espérait-il.
Pile à ce moment-là, l'un des aurors se tourna vers lui, avec un regard haineux presque semblables à ceux qu'il avait reçu toute son enfance.
« - Monstre ! » entendait-il dans sa tête.
Et comme il l'avait toujours fait, Tom maintint le regard de l'homme et eut un léger rictus insolent.
Ce fut l'auror qui détourna les yeux le premier, pour la plus grande satisfaction de Tom.
Au bout d'un certain moment, quelqu'un s'approcha enfin de la cellule, il s'agissait de l'homme que Tom avait vu plus tôt, mais cette fois-ci celui qui devait avoir environ son âge n'était pas là.
Voyant que Tom — adossé au mur du fond — n'avait pas l'intention de bouger, l'homme rentra.
« - Je m'appelle Kingsley Shacklebolt, premier ministre provisoire et chef des aurors, » se présenta-t-il, regardant Tom comme s'il s'attendait à ce que ce petit laïus le fasse réagir.
Le Serpentard prit quelques secondes avant de répondre, mesurant ce qu'il allait dire.
« - Tom Riddle, mais j'ai cru comprendre que vous me connaissiez déjà. Je me demandais, que fais-je ici ? Et où sommes-nous, au ministère ? »
« - Oui nous sommes au ministère. Quant à votre présence ici, il s'agit d'une… expérience magique qui a mal tourné. » répondît Kingsley l'air agacé.
Tom fronça légèrement les sourcils, quelle expérience magique ? Il mit cette information dans un coin de sa tête avant de reposer son attention sur Kingsley qui recommença à parler :
« - Vous allez devoir rester les prochains jours ici, en attendant que les Langues-de-Plombs trouvent un remède à votre état, pour que vous puissiez retrouver vos souvenirs. »
Le ton du ministre était redevenu ferme, ne laissant pas la place à l'argumentation. Tom s'en agaça intérieurement mais son esprit était resté bloqué.
Quels souvenirs avait-il perdu ? Que s'était-il passé pour qu'il ait l'impression d'avoir manqué plusieurs décennies ?
Avant qu'il n'ait pu poser plus de questions, l'homme parti, l'enfermant à nouveau.
Et Tom resta là, à réfléchir à des dizaines de scénarios différents, tous plus improbables les uns les autres.
Un en particulier attira son esprit, le voyage dans le temps. Il y avait-il vraiment une meilleure explication à tout ce qui lui arrivait ? Tom ne reconnaissait même pas l'homme qui s'était présenté comme le premier ministre, pas plus que tous les aurors qu'il avait croisés.
Et en plus de ça, le garçon de son âge qu'il avait vu restait un mystère entier pour lui. Il ne pouvait pas être auror, il était bien trop jeune pour avoir eu le temps de suivre leur formation. Le Serpentard avait également écarté la thèse d'un lien parenté entre le ministre et lui : ils étaient trop différents et même le fils d'un ministre n'aurait rien eu à faire là.
Et puis, le garçon avait une aura étrange, sa magie dégageait quelque chose d'inhabituelle. En réalité, si Tom se fiait à son intuition, il aurait mis sa main à couper que le brun pratiquait la magie noire. Ou que son exposition y avait été très élevée.
Mais encore une fois tout ça ne collait pas, les sorciers pratiquants la magie noire étaient en général mal accueillis au ministère.
Tom décida qu'il résoudrait cette question plus tard et que pour l'instant le plus important était de sortir d'ici. Il s'occuperait de son visible problème de mémoire seul. Il s'était toujours débrouiller de cette façon et il était hors de question qu'un gouvernement corrompu s'empare de ses souvenirs de cette façon-là.
Surtout si un certain événement l'avait amené à être enfermé au ministère.
Encore une fois, Tom tenta de ne pas assimiler ceci avec les étranges flashs que son esprit subissait régulièrement — ils devaient sûrement être les effets secondaires d'un possible voyage dans le temps.
oOoOoOo
Finalement, Tom resta enfermé dans cette cellule quasiment deux semaines. Avec pour seule compagnie les aurors qui venaient trois fois par jour dans sa cellule pour lui donner à manger. Et bien évidemment ces mêmes sorciers restaient de façon permanente devant la porte vitrée de cette cellule.
Comme si Tom était un criminel dangereux.
Cette pensée là l'effrayait de plus en plus, qu'avait-il raté ? Personne ne lui avait encore parlé de l'horcruxe et de la mort de cette idiote —Myrtle Warren—, ni d'aucun autre crime d'ailleurs.
Les premières fois que les aurors étaient entrés dans la pièce, Tom les avait questionné, ce qui avait été vain car aucun n'avait daigné lui répondre.
Depuis, Tom s'était muré dans le silence, ce qui lui rappela désagréablement la façon dont il se conduisait les étés, à l'orphelinat. Au moins il avait à manger cette fois-ci, pensa-t-il sombrement.
Plusieurs fois, le Serpentard avait pensé à simplement s'échapper à la vue de tous (de ce qu'il avait pu expérimenter, sa magie sans baguette était relativement puissante. Pourquoi était d'ailleurs l'une de ses grandes interrogations du moment). Mais pour des raisons pratiques (Tom voulait rester dans les relatives bonnes grâces du ministère avant de savoir ce qu'il s'était passé) et également de confiance en lui (une dizaine d'auror se trouvait en permanence devant sa cellule), Tom ne tenta rien et décida d'attendre.
Ce fut donc au bout de cette quinzaine de jours que quelque chose se produisit enfin. Et pour le plus grand plaisir de l'héritier Serpentard, cet événement inclut l'une de ses obsessions du moment.
Harry Potter.
Tom l'avait vu passer plusieurs fois de l'autre côté de sa vitre, mais à sa grande frustration, ça ne lui avait apporté aucune réponse.
Mais cette fois-ci, Potter entra dans sa cellule.
Tom n'en crut pas ses yeux quand il le vit approcher, puis faillit être déçu quand il le vit se faire arrêter par les aurors présents.
Tom avait rarement été intéressé par quelqu'un d'autre, ou en général cet intérêt ne durait que quelques heures (jours au mieux). Juste le temps qu'il lui fallait pour lire une personne, connaître son utilité et ses points faibles à exploiter.
Les quelques exceptions se comptaient sur les doigts de la main. En réalité, il n'y en avait même qu'une de notable. Dumbledore. Et pourtant Merlin seul savait à quel point Tom détestait le sorcier. Mais le Serpentard savait être lucide, il savait qu'il admirait la maîtrise de ce vieux fou. Toute ces connaissances le rendrait presque jaloux s'il ne savait pas déjà qu'il était destiné à quelque chose de bien plus grand.
Dumbledore était également l'homme qui l'avait sorti de là-bas, qui l'avait introduit au monde de la magie. Une chose que Tom ne pourrait jamais oublier.
Et qui lui donnait étrangement l'envie de détruire le sorcier. D'effacer la dernière trace de son ancienne vie, d'effacer à tout jamais cet air de pitié qu'il lui avait trop souvent lancé.
Quoiqu'il en soit, quand Potter, sa nouvelle obsession — qu'il savait aussi vaine que les autres — passa finalement le mur d'auror, Tom sourit. Ou plutôt ses lèvres se courbèrent vers le haut dans un sourire aussi tordu que menaçant.
Tom fit en sorte que son visage soit redevenu aussi lisse que de la pierre quand l'autre sorcier entra dans la pièce.
Puis il se contenta de le parcourir de haut en bas.
Les deux sorciers restèrent se fixer quelques longues secondes, Tom se délectant de l'air gêné du brun.
« - Potter. » finit-il par dire, d'une voix nonchalante. Il s'amusa intérieurement de voir le brun ouvrir puis refermer la bouche, totalement perdu. « Je te proposerais bien du thé mais vois-tu, les moyens me sont un peu limités. »
Tom avait prononcé cette phrase d'autodérision d'un ton légèrement sombre, regardant Harry dans les yeux ce qui lui avait permis de voir les flammes danser dans les yeux du Serpentard.
Assis aristocratement dans le fauteuil en face de l'entrée, Tom n'avait pas bougé depuis l'arrivée du brun, qui n'avait toujours pas dit un mot.
« - Cependant, » reprit lentement Tom, toute trace d'animosité disparue, « Je peux toujours te proposer de t'asseoir. »
Harry sembla enfin se sortir de sa torpeur et alla se placer dans le siège en face du Serpentard.
« - Tu partiras demain dans les locaux des Langues-de-Plombs. » débita-t-il sans préambule. Harry avait légèrement tourné sa tête sur le côté, comme s'il s'attendait à réaction démesurée de la part de Tom.
Ce fut d'ailleurs à ce moment-là que ce dernier réalisa que Harry n'avait pas sa baguette. Qu'elle se trouvait dans la main de l'un des aurors qui les observait.
Intéressant.
Il devait se sentir assez confiant pour venir désarmé, ou au contraire, Harry avait peur que Tom réussisse à mettre une main sur sa baguette.
« - Qui es-tu ? » demanda lentement Tom, ignorant ce que Harry avait dit quelques secondes plus tôt.
« - Comme tu sembles l'avoir compris, je m'appelle Harry Potter. » répondit le brun. Puis, devant l'air excédé de Tom, il ajouta : « Le reste ne te regarde pas, disons juste que je travaille pour le bureau de la Justice. »
« - Tu es bien trop jeune. » coupa Tom.
« - Simple concours de coïncidence. Parlons plutôt de toi, Tom Riddle. Sais-tu pour quelles raisons es-tu ici ? » fit Harry ne pouvant cacher sa curiosité.
Tom resta silencieux quelques secondes, réfléchissant à la meilleure façon de répondre.
« - Comme tu as pu le remarquer, ma mémoire semble me jouer quelques tours. Donc non, je ne pense pas avoir fait quelque chose de réprimandable. »
Tom décida de jouer la carte de l'ignorance, feignant une sincérité qui suffisait habituellement à faire tomber n'importe qui à genoux. Mais pas cette fois-ci.
Si Harry avait eu l'air relativement aimable ces dernières minutes, un air de dégoût s'empara de son visage pendant une fraction de seconde, avant de laisser place à du mépris.
Tom fut presque pris de court, ses yeux s'écarquillant légèrement aux prochains mots de Potter.
« - Tu devrais peut-être consigner tes souvenirs dans un journal. »
Tom aurait pu croire à une coïncidence, mais le ton de Harry était bien trop chargé en ironie pour qu'il ne sache pas pour son horcruxe.
L'horreur s'empara de lui, le seul espoir qui lui restait était que l'artefact ne soit pas encore détruit, que Tom ait encore une assurance d'immortalité.
« - Peut-importe, » le coupa Potter, « J'étais seulement venu voir si ta situation n'avait pas évolué et t'informer de ton déplacement de demain. »
Sans un mot de plus, Harry se leva et tourna le dos à Tom, toujours immobile sur son siège. Un instant plus tard, Potter était dehors. Tom le regarda prendre sa baguette avec l'un des aurors et partir de son champ de vision rapidement, sans jeter un regard en arrière.
Tom maudit un certain moment son côté Serpentard.
Il n'était pas fait pour agir dans l'immédiat, il était quelqu'un qui préparait ses plans, étudiant chacune des possibilités un million de fois, calculant chaque variable très précisément.
Bien sûr, il savait se montrer blessant, aussi coupant qu'une lame de rasoir. Mais cette fois-ci, sa stupeur avait totalement pris le dessus sur la conversation. Tom n'avait pas su extorquer ce qu'il voulait savoir. Il avait perdu en quelque sorte.
Et il détestait ça.
oOoOoOo
Harry avait presque dû supplier Kingsley pour avoir accès à la cellule de Volde… Riddle, s'obligea-t-il de corriger.
Et le seul résultat de ce très court entretien avait été une fureur sans nom.
Si le Harry Potter d'avant ne comprenait pas comment Voldemort avait pu rassembler autant d'adeptes, celui d'aujourd'hui le comprenait.
Riddle ne semblait jamais se débarrasser de ce masque soigneusement étudié, ne dégageant aucune expression sincère, jamais.
Harry ne savait même pas réellement pourquoi il était autant en colère. Peut-être était-ce le fait que, quand Riddle clamait être innocent, Harry avait vraiment envie de le croire. D'une part parce que deux guerres auraient été évitées et des milliers de vies sauvées, et d'une autre part parce-que dit dans sa bouche, ces mots transpiraient la vérité.
Le Gryffondor avait déjà eu ce sentiment quand Dumbledore l'avait emmené dans sa pensine. Mais voir Riddle oeuvrer en face de lui, le terrorisait autant que ça le fascinait. Et tout ça ne faisait que le rendre plus curieux. Une curiosité qui le consumait de l'intérieur.
Maintenant que la guerre était finie, Harry voyait le monde reprendre goût à la vie, passer à autre chose bien qu'un deuil national planait toujours. Mais étrangement, Harry se sentait de trop dans ce nouveau monde.
Ces trois dernières semaines, il n'était passé chez les Weasley qu'une seule et unique fois, mais il n'avait tout simplement pas pu. La sensation de culpabilité était bien trop forte, assez forte pour qu'il s'éloigne de Ginny et des autres.
Les deux seuls personne qui l'avaient empêché de se replier totalement sur lui-même avaient été Ron et Hermione. Mais encore une fois, Harry ne se sentait pas à sa place, pas maintenant qu'ils filaient le parfait amour. Il avait juste l'impression d'être un poids, une ancre qui les empêcheraient d'aller de l'avant.
Au final. L'une de ses seule sortie avait été cette visite au ministère, plus ou moins à l'abris de la foule qui guettait le moindre de ses gestes.
Juste après être sorti de la cellule gardée de Riddle, les pas de Harry l'avaient mené au bureau de Kingsley, sans qu'il ne sache trop pourquoi.
Quand le brun fût arrivé devant la porte et qu'il leva sa main pour frapper, la porte s'ouvrit en grand, pour laisser apparaître le nouveau ministre — des élections avaient eu lieu —qui manqua de lui rentrer dedans.
« - Harry ! Tu m'as fait peur ! » plaisanta Kingsley qui s'écarta en s'excusant.
« - Excuse-moi, » fit sincèrement Harry.
Il avait tenté plusieurs fois de vouvoyer Kingsley, surtout depuis son tout nouveau poste. Mais ce dernier l'avait à chaque fois repris, si bien que Harry s'était finalement habitué (et résolu) à l'appeler par son prénom et à le tutoyer.
« - Tu voulais me voir ? » demanda Kingsley sans perdre de temps, le regard légèrement fuyant.
« - Oui, à propos de Riddle, » commença Harry avant de s'arrêter une demie-seconde, « Je te dérange ? » continua-t-il en voyant le comportement de Kingsley, ne voulant sincèrement pas l'embêter maintenant.
« - Le département des mystères vient de m'appeler, une urgence pour demain. » avoua Kingsley.
Harry agrandit les yeux, se demandant ce qui pouvait se passer. Le regard du ministre entendait clairement qu'il s'agissait de la brigade spéciale du département des mystères, celle qui s'occupait du cas Riddle.
oOoOoOo
Une heure plus tard, une partie de l'Ordre était arrivée au ministère. C'était d'ailleurs presque amusant de voir à quel point le Magenmagot avait redonné de l'autorité à l'Ordre du Phénix, et totalement abandonné leur tentative de justice — ou du moins sa parodie, en ce qui concernait Voldemort.
La réunion avait cette fois lieu dans l'un des locaux du ministère des mystères, un endroit bien trop sombre au goût de Harry.
Il eut presque un rire nerveux en arrivant, Harry avait l'impression de revenir en pleine guerre, quand ils devaient se réunir à l'abri de tous.
Harry repéra rapidement Hermione, qui était déjà assise autour de la table au plein milieu de la salle. Ron n'était pas présent mais ce n'était une surprise pour personne. Lui et la famille Weasley s'étaient légèrement écartés de l'Ordre depuis la Bataille de Poudlard, pour pouvoir faire leur deuil.
« - Harry ! Comment ça va ? » demanda Hermione, sans lever les yeux des documents — une cinquantaine de pages à vue de nez — qu'elle lisait. « Je suis en train de lire le travail des Langues-de-Plombs sur l'association de la legilimancie et d'une pensine et le résultat est juste fascinant ! » continua-t-elle, totalement ébahi.
Harry sourit, en levant un sourcil amusé.
« - Il n'y a que toi pour trouver un compte-rendu de fabrication magique stimulant 'Mione, »
Un regard désapprobateur se leva finalement vers lui et Harry ne put s'empêcher de rire —occurrence assez rare ces derniers jours pour être notée.
Le regard de Hermione s'adoucit aussitôt pour laisser place à un sourire attendri.
Avant qu'ils n'aient pu continuer leur conversation, Kingsley suivit des Langues-de-Plombs entrèrent dans la salle, coupant toute discussion.
« - Bonsoir tout le monde. Merci d'être venu, » commença le sorcier avant de s'asseoir. « Comme vous le savez sûrement, nous nous retrouvons afin de mettre au point la journée de demain, ainsi que de parler du futur de Voldemort. »
Harry nota avec agacement que plusieurs personnes frémirent à l'entente du nom maudit.
« - Pour l'instant, » continua le ministre, « Il est enfermé au pavillon des aurors, et ce sera le cas jusqu'à nouvel ordre, avant ça je voudrais laisser la parole à Madame Stark. »
La responsable du petit groupe des Langues-de-Plombs se leva, l'air peu à l'aise à l'idée de devoir parler devant tant de personnes.
« - Comme vient de l'annoncer Monsieur le Ministre, » commença-t-elle en rougissant légèrement, « Nous estimons qu'il est temps de tester le sort que nous avons mis en place afin de… retrouver les souvenirs du coupable. »
La plupart des membres de l'Ordre hochèrent vivement la tête, attendant ce moment depuis plusieurs jours déjà.
« - Cependant, il existe toujours un risque que Voldemort ait réussi à suffisamment protéger son subconscient pour y empêcher toute intrusion, même en se trouvant dans cet état. »
Harry vit Hermione grimacer, il se doutait qu'elle savait très bien ce que pouvait dire une telle chose. Tout le monde savait que si de telles protections existaient, il était plus que probable que la personne qui allait se plonger dans l'inconscient de Voldemort allait purement et simplement mourir.
Et Hermione étant la personne qu'elle était, elle avait déjà deviné quelle était la prochaine phrase de Liana. Et elle s'était déjà retournée vers Harry avec les yeux légèrement écarquillés de peur.
« … quelqu'un qui se porterait volontaire… »
Prenant Hermione de court, Harry coupa Liana :
« - Je veux le faire ! » fit-il en criant presque.
Plusieurs sorciers le regardèrent avec des yeux ronds, pensant sûrement que la Guerre avait ravagé l'adolescent.
« - Harry tu as déjà assez fait… » commença Hermione.
« - Qui d'autre alors ? » Harry se tourna vers le reste des sorciers, les balayant du regard.
Comme attendu, personne ne se manifesta, bien que plusieurs semblaient véritablement considérer la chose. Mais Harry, comme Hermione, savait que les sorciers avec suffisamment de courage étaient également ceux qui avaient une famille derrière eux, où qui participaient plus que largement à la nouvelle paix de la communauté sorcière.
Et qu'ils ne pouvaient donc pas prendre le risque de mourir dans ces conditions.
oOoOoOo
Harry s'approcha du réceptacle en marbre, jetant un dernier coup d'oeil sur Tom. Ce dernier se trouvait toujours inconscient et maintenu immobile par plusieurs sort. En réalité, on aurait pu croire qu'il dormait, si ses yeux laiteux n'étaient pas grands ouverts, comme s'il était hypnotisé.
Étrangement, le noir de ses iris avait laissé place à quelques reflets rougeâtres, ce qui était assez déstabilisant pour que personne ne le regarde plus de quelques secondes d'affilées.
La présence de Tom était pourtant nécessaire. Les Langues-de-Plombs n'avaient trouvé que cette alternative pour palier au manque de souvenirs délibérément données. Riddle avait donc été magiquement relié à la pensive.
En détournant le regard, Harry croisa celui de Hermione, qui le regardait avec appréhension. Elle ne trouvait pas cela sain, mais quelque part, elle comprenait, même si elle ne comprenait pas pourquoi était-ce à Harry de risquer sa vie une fois de plus.
Harry et Hermione avaient eu une longue discussion la nuit dernière, après que la réunion au ministère ait eu lieu. Son amie s'inquiétait pour lui, assez pour qu'elle frappe à sa porte au beau milieu de la nuit, se précipitant dans ses bras aussitôt qu'il eut ouvert la porte.
Et aujourd'hui, comme toujours, elle se tenait là, Ron derrière elle. À soutenir Harry comme ils l'avaient toujours fait.
Finalement, Hermione hocha la tête, comme pour donner son approbation. Harry lui répondit avec un petit sourire, étonnamment ce simple geste l'avait rassuré.
« - Êtes-vous prêt monsieur Potter ? » demanda la Langue-De-Plomb en charge des opérations.
Harry fut tenté de faire une petite plaisanterie avant de se raviser, voyant l'air grave sur le visage de la sorcière.
« - Oui, je le suis. Enfin, je suppose —» tenta-t-il avec un petit sourire qui se voulait rassurant.
La femme le fixa quelques secondes de plus en haussant un sourcil avant de finalement déclarer :
« - Vous pouvez y aller alors, bonne chance monsieur Potter. Et rappelez vous qu'au même titre que la legilimencie, vous devez impérativement penser à ce que vous voulez voir. »
Essayant d'oublier le fait qu'il pouvait possiblement mourir, ou souffrir atrocement — ou bien les deux —, Harry franchit les derniers centimètres qui le séparaient de cette pensine améliorée.
Il plongea la tête la première dedans, un étrange sentiment s'emparant de son corps, comme si un seau d'eau froide se déversait sur lui.
Comme la première fois avec Dumbledore, Harry atterrit avec dureté sur un sol froid, sans que rien d'étrange ne se passe.
Puis, une fraction de seconde plus tard, Harry tomba à genoux, tenant sa tête entre ses mains. Sa tête le brûlait, énormément. Harry n'avait jamais expérimenté une telle douleur
Il cria, presque reconnaissant que personne ne puisse l'entendre. Étonnement, son cerveau fût capable de réfléchir à ce qu'il lui arrivait, de comprendre que c'était la fin.
Voldemort avait probablement réussi à protéger ses souvenirs bien plus efficacement que ce que les langues-de-plombs avaient prévus.
Au moment où Harry pensait qu'il allait vraiment mourir, la douleur s'arrêta.
Aussi soudainement qu'elle était venue.
Harry resta un certain temps sur le sol, essuyant les larmes qui avaient coulé de ses yeux.
Toc. Toc. Toc.
Harry releva la tête en catastrophe, se rappelant soudainement où il était, quelque part dans les souvenirs de Voldemort.
La première chose dont il se rendit compte fût qu'il ne se trouvait certainement pas dans les derniers jours du règne du Mage Noir. Pas à la vue du petit garçon qui se trouvait dans la même pièce que lui.
Harry avait déjà vu à quoi ressemblait Tom Riddle l'année de ses onze ans, et cette fois-ci il semblait légèrement moins âgé, peut-être huit ou neuf ans.
Harry se releva, la douleur ayant laissé place à une curiosité sans borne. La chambre de l'orphelinat était également différente de la première fois, plus étroite et un second lit se trouvait dedans. Sûrement un deuxième locataire à en juger par la présence d'un tas de vêtements semblable à celui de Tom au pied lit.
Le garçon fixait la porte en face de lui, à laquelle quelqu'un venait visiblement de frapper.
Un instant plus tard, un homme entrait. Un homme que Harry n'avait jamais vu. Il regarda Tom se lever de son lit, l'air méfiant et le regard résolument fixé dans celui de l'intrus.
« - Qu'as-tu fait ? » rugit l'homme en s'approchant dangereusement du petit garçon, sa main s'avançant pour lui faire lever la tête en tirant violemment sur ses cheveux.
Harry vit clairement Tom serrer des dents, essayant de rester le plus neutre possible sous la douleur.
Pris en plein complexe du sauveur, Harry s'avança également, ouvrant la bouche pour arrêter l'homme. Mais quand sa main passa à travers l'épaule de l'enfant, le Gryffondor se rappela qu'il ne pouvait absolument rien faire.
Harry se résigna à rester là, sans bouger à simplement observer la scène qui se déroulait sous ses yeux — comme s'il pouvait de toute façon faire autre chose.
« - R-rien, » répondît finalement Tom, soutenant toujours le regard de l'homme.
Une première gifle partit. Harry aurait pu jurer que si la main de l'homme ne tenait plus fermement ses cheveux, l'enfant serait tombé par terre.
L'homme répéta sa question, et le même manège recommença une deuxième fois, puis une troisième.
Puis tout d'un coup, l'homme — qui était devenu la personne que Harry détestait le plus en ce monde — se retrouva projeter sur le mur derrière lui. Tom se tenant toujours debout, le fixant avec des yeux remplis de larmes.
Et Harry, qui ne comprenait pas ce qu'il se passait jusqu'à lors, réalisa que ce qui venait de se passer était la raison expliquant la présence de l'homme. Tom Riddle faisait de la magie instinctive.
Et il fallait croire que la société londonienne des années trente ne voyait pas ça d'un très bon œil.
Oubliant la raison pour laquelle il se trouvait là — trouver les mangemorts en fuite et rendre hommage aux victimes non-retrouvées—, Harry sentit des larmes couler de ses yeux, ce n'était qu'un enfant.
Puis des flashbacks de sa propre enfance emplirent sa tête, tous les moments où Vernon et Pétunia l'avaient puni pour des événements dont il n'y pouvait rien. Dans son malheur, personne —outre Dursley— n'avait jamais levé la main sur lui, sûrement par crainte de Dumbledore pensa Harry avec du recul.
Soudainement, la vision de Harry se brouilla, l'illusion autour de lui volant en fumée.
L'instant d'après, il était de retour à Poudlard. Harry avait l'impression de se retrouver dans un cauchemar, l'ambiance était étrange, presque glaçante, deux adjectifs qu'il n'aurait habituellement jamais placé dans la même phrase que le château de Poudlard.
Le Gryffondor s'avança un peu, essayant de comprendre ce qu'il faisait à cet endroit. Il s'agissaient visiblement des couloirs autour des cachots.
Harry regretta un instant de ne pas avoir sa carte, Merlin savait le nombre de fois où il s'était perdu ici. Puis Harry entendit des rires, qui contrastaient étrangement avec l'ambiance actuelle.
Une seconde plus tard, un groupe de Serpentards passaient le coin du couloir pour venir sur Harry. Ce dernier était encore trop loin pour comprendre l'essence même de leur conversation, et seulement quelques bribes de phrases atteignirent ses oreilles.
« - Sang-de-bourbe… honte… Serpentard… »
Le plus âgé — cinquième ou sixième année selon Harry — marchait devant les autres et s'arrêta juste devant Harry. Le garçon se retourna vers ses camarades, un sourire tordu barrant son visage.
« - Si jamais j'entends que quelque chose est remonté aux oreilles de Slughorn, vous subirez le même traitement que lui. Est-ce clair ? »
Les rires cessèrent pour laisser place à quelques frissons, ce qui rendit Harry suspicieux.
Et puis, quelque chose ne collait pas.
Harry était censé se trouver dans la mémoire de Tom Riddle, ou du moins une sorte de projection.
Où était-il ?
Pris d'un mauvais pressentiment — ou d'une envie maladive d'en savoir plus —, Harry se précipita vers là d'où venaient les sorciers.
Après avoir tourné à droite, Harry remarqua une porte grande ouverte : un couloir menant à un cachot qui était déjà abandonné depuis quelques décennies.
N'ayant pas sa baguette sur lui (après tout Harry n'était que dans un souvenir), Harry plissa des yeux pour voir ce qu'il y avait devant lui.
Le Gryffondor d'avança avec toute la témérité qui lui était due, jusqu'à voir un léger mouvement sur le sol devant lui.
L'horreur se peignit sur son visage quand il reconnut un corps, et bien sûr il appartenait à la même personne que le souvenir. Tom Marvolo Riddle.
La partie rationnelle du cerveau de Harry fit enfin le rapport entre les mots qu'il avait entendu plus tôt et l'enfant sanguinolent qui se trouvait devant lui.
S'accroupissant directement, Harry ne put s'empêcher d'amener une main jusqu'à l'épaule du garçon qui sanglotait. Même dans la pénombre, il pouvait voir des taches sombres le long de sa peau, comme s'il avait subi de multiples sortilèges de découpes.
Harry failli faire un bon en arrière quand sa main toucha Tom, un événement qui n'aurait pas dû se produire. Et le plus étrange dans tout ça fut la réaction du souvenir, qui leva la tête, les yeux horrifiés, comme s'il avait senti Harry.
La main de Harry était maintenant suspendue en l'air, figée en attendant une réaction en face de lui. Finalement, Tom ne voyait de toute évidence pas Harry, et ce dernier se persuada que ça ne devait être qu'une illusion, un simple tour joué par la fatigue.
Comme pour confirmer ses pensées, Harry tendit lentement ses doigts en direction de Tom. Et cette fois-ci, la même sensation froide se fit sentir et sa main traversa le souvenir.
Avant que Harry n'ait eu le temps réfléchir plus que ça, un nouveau tourbillon s'empara du souvenir, exactement comme la première fois pour l'emmener Merlin seul savait où.
oOoOoOo
Hermione fût la première à voir le corps de Harry bouger légèrement. Puis l'instant suivant, il ouvrait les yeux presque paniqué. À quelques mètres, Tom faisait les mêmes gestes tel un miroir.
Tout mouvement dans la pièce s'était arrêté pour laisser des pairs de yeux passer d'un sorcier à l'autre.
Harry osa difficilement tourner la tête en direction de Riddle, sachant pertinemment — comme un deuxième sens —, qu'il devait avoir vu les mêmes choses que lui. Et son instinct sembla lui donner raison, car l'ancien Serpentard essaya de lui sauter dessus. Les liens magiques qui l'enchaînaient à la chaise ayant mystérieusement disparus
Assez heureusement pour Harry, les aurors s'attendaient à une telle réaction (ou plutôt ils s'attendaient à tout de la part de Voldemort) et le bloquèrent assez rapidement.
Cependant, Harry eut le temps de regarder Riddle dans les yeux, et se figea en voyant leur couleur aussi rouge que du sang. Exactement comme ceux de Voldemort.
Harry se sentit coupable un instant d'avoir séparé les deux formes de Riddle, comme si Voldemort n'avait pas de passé. Mais le fait était que Harry ne pouvait tout simplement pas associer un enfant avec Voldemort, même si cet enfant avait tué ses parents.
Foutu complexe du sauveur.
« - Ramenez-le dans sa cellule. » ordonna Kingsley en regardant rapidement les aurors.
Harry regarda autour de lui alors que les aurors avaient de nouveau neutralisé Voldemort pour pouvoir le ramener. Tous les sorciers présents avaient sorti leur baguette, prêts à réagir au moindre mouvement suspect.
Une fois que la porte fût refermée, Hermione pris la parole.
« - J'en conclus que ça a marché ? » fit-elle avec un air curieux.
« - Pas vraiment… » répondit Harry, « Ses souvenirs sont protégés, en réalité je ne sais même pas comment j'ai pu ne pas mourir. » expliqua-t-il, « Le maléfice de protection est parti aussi vite qu'il est arrivé puis j'ai été envoyé dans des souvenirs de sa jeunesse. »
Harry vit distinctement les Langue-de-Plombs — et Hermione— froncer les sourcils en essayant de comprendre.
« - C'est étrange, » commença Liana. « Ça m'étonnerait que Voldemort, ayant visiblement réussi à protéger ses pensées de toute intrusion, se soit contenter d'un sortilège dissuasif. »
Harry vit Hermione le regarder attentivement, puis l'entendit chuchoter, réfléchissant à voix haute.
« - Sauf si c'était en effet le cas mais que Harry… »
La sorcière s'arrêta pour regarder Harry dans les yeux, tous les deux avaient très bien compris. Sauf si l'esprit de Voldemort avait reconnu Harry. Comme s'ils avaient partagés un bout âme ensemble.
Un Horcruxe par exemple.
Un Horcruxe qui avait normalement été détruit…
oOoOoOo
Tom se réveilla dans une pièce blanche et froide qui lui rappela étrangement quelque-chose. Visiblement, son mauvais comportement lui avait valu le droit de quitter la cellule du quartier des aurors pour venir dans celle-ci, totalement isolée.
Son visage se tordit de colère quand les événements de la journée passèrent en flash dans sa tête. De quel droit violaient-ils sa vie privée ?
Une fureur sans nom s'empara de Tom alors qu'il essayait d'enfouir les souvenirs qu'il venait de revivre. Des souvenirs qu'il n'arrivait même plus à dater.
Durant ces deux dernières semaines, il n'avait cesse de revivre des moment de sa vie, mais de choses dont-il ne se rappelait même pas avoir vécu.
Tom s'était réveillé il y a quinze jours en pensant être un sorcier de cinquième année, venant tout juste de créer un horcruxe. Et maintenant, des événements qui s'étaient manifestement passés plusieurs années après Poudlard venaient hanter son esprit.
La thèse de voyage temporel était donc écartée, et Tom penchait désormais pour une manipulation magique qui avait très mal tournée. Et qui lui avait fait perdre la mémoire ou quelque chose de ce genre.
Ce qui n'expliquait pas son apparence d'adolescent, mais peut-être était-ce également une conséquence de ce qu'il avait visiblement vécu.
Ses pensées furent coupées par un bruit dans le coin de la pièce. Un système avait manifestement été mis en place pour ne —quand même— pas le laisser mourir de faim. Une petite parcelle du sol s'était tout simplement désolidarisée du reste pour ensuite remonter avec un plateau sur le dessus.
Tom grimaça, totalement conscient que s'échapper serait plus compliqué s'il n'avait aucune interaction avec l'extérieur.
Regardant dédaigneusement le plateaux-repas, son cerveau se mit en marche, réfléchissant à toute vitesse. Après quelques secondes de réflexion, il décida que cet isolement n'était pas qu'une mauvaise chose. Certainement que les aurors avaient placé un système d'observation, mais restait qu'il serait moins surveillé que quand il était directement dans leur quartier.
Écartant discrètement les mains, Tom sonda l'éventuelle présence de barrières anti-transplannage.
Un sourire tordu s'étendit sur son visage. Se réjouissant de la stupidité du ministère.
Évidemment que ces idiots n'avaient pas jugé utile de placer plus de protection que nécessaire dans une partie du ministère très peu utilisée, et où les prisonniers étaient sans baguette magique.
L'idée que quelqu'un ait peut-être la capacité de transplanner sans cette dernière ne leur avait même pas effleuré l'esprit.
Tom se leva doucement de là où il était assis pour se rapprocher du coin de la cellule où se trouvait le plateau repas. Il se pencha ensuite doucement, de sorte à ce que ses gardiens ne se doutent de rien.
Le Serpentard analysa rapidement les sortilèges autour du système de plate-forme. Cette fois-ci, quelques protections avaient été apposées, juste de quoi empêché tout dégâts causé par la force physique.
Certes Tom aurait pu simplement transplanné, ou du moins il en était quasiment sûr en considérant comme sa magie se manifestait depuis quelques jours. Ce sujet était d'ailleurs une de ses préoccupations avec sa mémoire défectueuse.
Comment avait-il pu devenir un maître dans la manipulation de la magie sans baguette ? Tom grinça des dents en pensant que ça n'était qu'un indice de plus montrant qu'il avait perdu plusieurs années de sa vie.
Peut importe. Transplanner n'était pas assez majestueux, pas assez humiliant pour le ministère après que qu'ils lui avait fait subir.
Toujours contrôlé par la colère, le Serpentard ne prit que quelques secondes avant de décider de faire exploser purement et simplement le sol.
La cellule entière s'effondra, Tom atterrit de justesse sur ses pieds sur le sol en dessous, totalement surpris —ce n'était pas vraiment ce qu'il avait prévu. Sa vision obstruée par la poussière ne l'empêcha pas de reconnaître une espèce de cuisine désaffectée.
La seule explication un tant soit peu plausible que Tom trouvât sur le coup était que les abysses du ministère étaient un vieux bunker créé pour le ministre et autres personnalités importantes.
« - Arrêtez-vous ! » cria une voix derrière lui.
En se retournant, Tom se retrouva face à un jeune auror, qui lui pointait sa baguette en tremblant légèrement.
Tom chercha rapidement du regard un quelconque objet pouvant l'aider à tuer le sorcier et à récupérer sa baguette.
Profitant de la terreur de l'auror, Tom mobilisa ses dernières forces magiques pour lancer un léger stupefix avant de se jeter en avant, attrapant un vieux couteau de cuisine au vol.
Rattrapant l'auror avant qu'il ne tombe, Tom se plaça derrière lui, le surplombant de quelques centimètres.
« - Merci pour cette porte de sortie. » chuchota Tom avant de faire glisser la lame émoussée sur la gorge de l'auror, sa bouche se tordant étrangement vers le haut alors que du sang coulait sur ses mains.
Tom jeta le corps loin de lui avant de prendre ensuite la baguette qui était tombée au sol. Ses longs doigts la caressèrent un instant, une euphorie toute nouvelle en sentant sa magie réagir au contact du bois.
Tom se sentait enfin revivre.
NDA : Voilà voilà … Je ne suis honnêtement pas satisfaite de ce chapitre qui n'est pas du tout assez détaillé je trouve, mais ça fait deux semaines qu'il est là et je n'arrive à rien x) (j'essaye également d'avancer dans l'histoire pour ne pas finir avec 56 chapitres, ce qui risque fortement de se produire quand même ahah)
Merci beaucoup d'avoir lu et à bientôt !
(Et n'hesitez pas à reviewer *-*)
