Bonsoir~ *esquive une tomate pourrie* oui je suis en retard *fais la sourde face aux boos des spectateurs* mais hey! la suite est là.

Et, honnêtement, vous n'êtes pas prêt pour le reste.

Allez ciao les cocos je vais me coucher maintenant que je suis en vacance!

PS: Je lis tous vos commentaires te ça me fais chaud au coeur de voir que cela vous plaise! Merci beaucoup!


Il était une fois un magnifique jeune homme, s'ennuyant comme un rat mort dans son château imprenable. Il attendait désespérément le prince charmant qui viendrait le sauver, armé d'une plume d'oie d'écriture sur son cheval blanc. Pas très pratique pour combattre, mais c'était ce qui faisait le charme de ce prince au visage mature. Or, ce magnifique noble patient était gardé par deux monstres qui empêchaient qui que ce soit d'entrer : une limace radioactive capable de briser n'importe quoi en plusieurs milliers de morceaux et un dragon noir insomniaque qui prenait parfois des airs de chrysalide jaune fluo afin de tromper son ennemi.

« Prenez garde ! Cria le captif en haut de sa tour d'ivoire. Seule la ruse et la patience vous permettront d'abattre ces viles créatures ! Elles sont bêtes et méchantes, et, avec votre plume d'oie, vous seul pourrez me sauver ! »

Mais le prince charmant, voyant le combat inégal se profiler, préféra faire demi tour sur son cheval et galopa vers le soleil couchant.

Dazai soupira silencieusement, regardant par la fenêtre et écoutant d'une oreille distraite la voix monotone d'un professeur dont il avait déjà oublié le nom qui faisait son cours de physique. Le sujet ne l'intéressait pas et l'unique raison pour laquelle il était resté dans la classe était sa couverture d'élève héroïque. Il fit un bref tour de classe avec son regard : tout le monde était plus ou moins concentré, plus ou moins perdu. Il se concentra un bref instant sur le nain roux qui semblait relativement attentif ; c'était normal en soit, les deux adolescents n'avaient jamais reçu d'éducation à proprement parlé et l'alter de Chuuya était lié à cette matière.

Soupirant encore une fois, il s'appuya sur sa main, le coude posé sur la table et consentit à regarder le tableau parsemé de formules qui ne lui disaient rien et lui semblaient totalement aléatoires. Il avait arrêté de prendre des notes dès la première heure de cours qui portait sur la littérature japonaise. Odasaku aurait été passionné. Chuuya et Dazai s'étaient retenus à grand peine de s'endormir. Le sommeil assez peu réparateur qu'ils avaient eu la veille les avaient achevés. Ils ne craignaient plus les cours, ni le fonctionnement d'une école. Plus maintenant. La fatigue et l'ennui avaient pris le dessus.

Ce qu'ils craignaient, c'était de se sociabiliser. Dazai s'était brièvement demandé si c'était ainsi que les esclaves se sentaient quand ils étaient vendus en pâture au plus offrant, et par extension, si Chuuya se sentait aussi comme ça quand il partait en mission d'infiltration en tant que Ao. Observé de toutes parts, analysé, prêt à être sauté dessus pour diverses raisons. Bon, ce n'étaient que des élèves de première année, de même âge voir plus jeune qu'eux : il ne pouvait rien leur arriver de grave. Et la comparaison pouvait sembler un peu extrême, il blâmait son temps plus que conséquent passé dans les bains de sang et la misère humaine pour ça. Pourtant, les regards remplis de curiosité et d'impatience qu'il avait perçu l'avait mit étrangement mal-à-l'aise. Malgré ses grands airs, Dazai n'aimait pas beaucoup être au centre de l'attention, surtout s'il ne savait pas ce que voulait les gens. Il blâmait Mori et ses magouilles constantes pour ça. Ses cicatrices étaient une preuve suffisante.

Retenant un énième soupir en voyant que l'aiguille n'avait bougé que d'un pouce, Dazai se pencha sur sa feuille vierge et commença à écrire. Il ne fallait pas y voir une quelconque envie de s'intégrer, mais plutôt une optimisation de son temps : s'il devait rester assis deux heures sur une chaise à écouter un charabia sans queue ni tête, autant qu'il travaille sur ses devoirs premiers. À savoir, être un capitaine de la mafia portuaire de Yokohama. Il commença par faire un récapitulatif des rapports de ses subordonnés qu'il avait lu il y a quelques jours afin de l'envoyer à Mori, s'il n'oubliait pas de le faire, à la fin de la journée. Pas qu'il fût déjà en retard. Avec un peu de chance, il trouverait un moyen de se distraire le temps du cours.

La sonnerie était la plus douce mélodie à ses oreilles, bien qu'elle vrilla sans pitié ses tympans fragiles. Il rangea consciencieusement le rapport pour Mori, conscient que si un futur héros tombait dessus, leurs couvertures seraient soufflées avant même qu'ils ne puissent faire quoi que ce soit. Et expliquer cela à Mori serait une véritable torture pour lui. Il grimaça brièvement en se souvenant la dernière séance de « redressement » qu'il avait eu avec le médecin. Il n'avait pas pu poser son dos contre quoi que soit pendant une semaine et porter une chemise s'était révélé être un défi quotidien. Il avait sciemment évité le regard de compassion que lui avait adressé Ane-san, les précautions qu'avaient prit Hirotsu avec lui et les murmures perplexes de ses subordonnés quand il les croisait dans les couloirs.

Dazai sursauta en voyant que le groupe de Midoriya s'était déjà amassé autour de lui. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne les avaient pas entendu s'approcher. La fille, Uraraka Ochaco si sa mémoire était bonne, lui sourit en voyant qu'il semblait surpris de leurs apparition. Le délégué, Tenya Iida, d'une voix beaucoup trop enthousiaste à son goût, se présenta :

« Bonjour Dazai-kun ! Je suis Tenya Iida, le délégué de la classe, je serai en charge de te montrer les locaux du lycée à toi et à Nakahara-kun après la pause déjeuner. As-tu pris un bento pour te sustenter ? Sinon nous pouvons t'accompagner au self.

Iida-kun, dit Midoriya en voyant le sourire incertain de son nouveau camarade de classe. Je pense que tu vas trop vite. Il se tourna vers Dazai. Je suis Izuku Midoriya, mais tu m'appeler Deku, et voici Uraraka-san. C'est la pause de midi, et nous allons manger au self, veux-tu nous accompagner ? »

En voyant le regard indescriptible que lui adressait le brun, plus grand que lui d'une tête, il se ratatina sur lui-même.

« Ou... Si, si, si tu ne veux pas, ce n'est pas grave, nous nous verrons –...

Chuuya ! Le coupa le brun en appelant l'autre nouveau qui parlait avec Kaminari avec passion. C'est l'heure de manger ! Il s'adressa ensuite à Deku avec un sourire indulgent comme s'il s'adressait à un chiot particulièrement mignon. C'est avec plaisir que nous vous rejoignons. »

Le lycéen au cheveux verts relâcha un souffle qu'il avait retenu inconsciemment. Il ne vit pas le regard noir que les deux nouveaux aient échangé quand le rouquin rejoignit leur groupe. D'autres élèves de la classe 1-A se sont amassés avec curiosité autour du duo et, finalement, c'est la classe entière qui se retrouva à une même table au self malgré la réticence vulgaire de Kacchan. Les discussions, pendant un premier temps, allèrent de bon train, permettant aux nouveaux de se familiariser avec l'atmosphère spéciale de la classe.

Cependant, à leur malheur, un silence assourdissant prit place autour de la table et les regards se concentrèrent sur eux. Ils avaient réussi à rester relativement éloignés l'un de l'autre sans que cela ne paraisse suspicieux et, cerise sur le gâteau, ils s'étaient intégrés à leurs propres factions sans réel accroc, si ce n'est le regard colérique que Bakugou avait lancé à Chuuya quand il s'était assis face à lui. Dazai, pour sa part, était à la fois proche du groupe de Deku tout en restant un peu éloigné : son objectif était d'être « ami » avec tout le monde, sans compter Bakugou. C'est pourquoi Chuuya avait pour tâche de s'approcher de lui : une personnalité aussi explosive, lunatique et proche de celle d'un vilain pouvait susciter des convoitises. Ils ne savaient pas si cette stratégie allait porter ses fruits mais ils n'en avaient pour l'instant pas d'autres.

Eijirou, toujours sociable et souriant, se racla doucement la gorge et décida de briser le silence qui devenait un peu trop oppressant à son goût.

« Alors, c'est comment Yokohama les gars ?

C'est charmant, répondit Dazai avec un haussement d'épaule. Notre école est sur la côte et la vue sur la mer est imprenable. On voit tous les jours des bateaux passer.

Les cours ne sont pas trop dur ? Vous êtes dans une école privé, les attentes sont plus hautes. En plus vous devez être riche... Demanda Ochaco en rêvant d'avoir autant d'argent.

Pas nécessairement. Notre école propose aux étudiants des bourses d'excellence, si on fait partie des têtes de classe, les cours sont tout frais payés. Expliqua Chuuya en se remémorant leur fausse histoire qu'ils avaient couché sur papier et appris par cœur. La mo– Dazai est le premier de notre promo depuis l'année dernière, je suis le deuxième.

Grâce à tes notes d'EPS, le piqua le brun avec un sourire méchant.

Tais-toi l'aiguille.

Vous avez l'air de bien vous entendre. Dit Momo, cherchant à apaiser les tensions en voyant le regard indescriptible que les deux nouveaux s'échangèrent. Vous avez été choisi pour le programme d'échange grâce à vos notes ?

Entre autre, répondit Dazai en arrêtant de regarder les iris saphirs de son partenaire du crime. Nous avons aussi été choisi parce que notre école se spécialise dans la formation de duo héroïque. Il gloussa en voyant leurs regards incrédules. Cela veut dire qu'au terme de notre formation, nous travaillerons avec l'autre dans un partenariat qui est sensé durer jusqu'à notre retraite. En théorie. Nous sommes la première génération de ce type de formation et nous ne savons pas vraiment si cela aura un réel intérêt futur.

Du coup, en quoi consiste cette formation ? Et comment c'est d'avoir un partenaire ? »

Chuuya regarda avec attention le brun, attendant sa réponse. Ils n'étaient pas allé aussi loin dans la création de leur passé, et pensaient que les lycéens accepteraient le terme de « partenaire » sans poser de questions. Il grinça des dents en sachant qu'il ne pouvait pas inventer une explication qui serait probablement plus bancale que celle du prodige et devait donc patienter et se caler sur son explication afin d'éviter une contradiction future.

Dazai, d'un air triomphant et savourant la pure terreur qu'il lisait dans le regard du rouquin, les pointa successivement du doigt tous les deux. Le plus petit ne pouvait pas répondre à la question mais comprit qu'une magouille se préparait, il garda donc la bouche fermée tout en serrant les poings sous la table, bien que son envie de meurtre fut visible à des kilomètres. Le reste de la classe retint son souffle, observant avec émerveillement l'échange silencieux qui avait lieu entre les deux nouveaux.

« Nous sommes partenaires, aussi bien de travail que de vie. Cela veut dire que nous combattons ensemble, nous prévoyons les choses ensemble, mais nous vivons, mangeons et dormons aussi ensemble. C'est un peu comme si nous étions mariés. »

Le teint livide de Chuuya lui donnait envie d'éclater de rire mais il se retint, non sans grand mal en voyant qu'il était observé avec attention par le successeur d'All Might. Quelques filles lâchèrent un gazouillis soit déçu, soit ravi ; des garçons se tournèrent vers le rouquin qui voulait s'enterrer plus bas que terre et les autres ne semblaient pas comprendre le sous-entendu.

« Cependant, s'exclama Dazai en se délectant de l'horreur grandissante et s'accrochant à Chuuya comme son manteau hideux, je serais heureux de changer de partenaire, et de me délester de ce poids en le remplaçant par la charmante Yaoyo- »

Il fut brusquement coupé par un poing dans un gant non de velours, mais de cuir noir, qui rencontra avec fracas sa mâchoire.

Ou pas.

Le brun esquiva avec peine la violente droite que lui avait lancé le rouquin, fulminant de rage. Il s'était levé et avait sauté par-dessus la table en un temps record, cherchant à faire taire les sornettes du démon de la mafia aussi vite que possible. Il flottait littéralement à quelques centimètres au-dessus de la table, un rictus haineux ravageant son visage aux traits fins.

« Dazai. Dans le couloir. MAINTENANT. Ordonna le plus petit, furibond. »

Le démon de la mafia, craint et respecté de tous, n'eut même pas le temps de réagir qu'il fut traîné de force par le col dans le susdit couloir. L'artiste martial qui le traînait ne se préoccupait visiblement pas des murmures à peine étouffés qui les suivirent. En partant, le rouquin eut assez de jugeote pour désactiver son pouvoir, voulant éviter de montrer à tous le monde qu'il n'était pas seulement capable de s'alléger.

Ils laissèrent leurs plateaux en plan et aucun étudiants de la classe 1-A ne les virent jusqu'à ce que la sonnerie des cours de l'après-midi retentisse. Il arrivèrent en trombe, s'échangeant un regard lourd de sous-entendu et se séparèrent avant de tourner ostensiblement le dos à l'autre, montrant à tout le monde qu'ils étaient fâchés.

Ochaco se tourna vers les filles et murmura quelque chose ressemblant à « dispute de couple ». Chuuya, pas très loin de la châtaine, rougit légèrement et serra ses poings recouvert de cuir noir dans une vaine tentative pour se calmer. Il allait le faire payer