Hello !

On se retrouve avec une fic destinée au défi d'Halloween du groupe Prudence&Potions sur Discord (et Facebook !) mais non rendue dans les temps. Un défi d'Halloween quasiment rendu à Noël XD On aimerait bien des fois ne plus avoir de vie à côté pour passer nos journées à écrire...

Disclaimer : Rien ne m'appartient... Tristesse ! Je voulais au moins Severus...

Ceci est une fiction : aucun élément ne se rattache à une vérité réelle XD

Cette fic est une idée de SilverButterfly209 qui adore les films d'horreur et notamment un personnage en particulier (voir ci-dessous). Nos cerveaux combinés ont sorti un truc de dingue. Un énorme merci à elle, sans qui vous ne pourriez pas lire les prochaines lignes ^^ Tu es ma muse littéraire Silver !

Et encore merci pour ta correction !


A quatre mains

Pour cette nuit très spéciale qu'était la soirée d'Halloween, Dragsou et Silverbutterfly s'étaient retrouvées dans la bibliothèque cosy d'une grande ville étudiante. Elles avaient longuement discuté d'un projet commun et chacune des deux femmes avait hâte de pouvoir à la fois se rencontrer pour la première fois "in real life" et de concrétiser ce projet.

Car c'était le nerf de la guerre : écrire une fanfiction sur leurs personnages préférés de l'univers Harry Potter, un énième projet d'écriture qui avait vu le jour entre deux conversations délirantes sur quelques trésors d'internet.

Toutes deux aimaient écrire ensemble, leurs différences s'alliant pour créer de nouveaux écrits toujours plus improbables. C'était donc tout naturellement qu'elles se retrouvèrent à une table vide, au fond de la bibliothèque aux immenses rayonnages à la nuit tombée.

Il n'y aurait pas de raison de repousser à plus tard ce projet.

-« Ce restaurant était extra ! », s'extasia Dragsou.

-« Je suis bien d'accord », répondit SilverButterfly en souriant, une main sur son estomac bien gonflé.

-« Et maintenant... »

-« Faut qu'on s'y mette. »

Elles soupirèrent de concert. C'était toujours plus facile à dire qu'à faire. Toutes les deux avaient sorti leur ordinateur portable, une page blanche sur chaque écran, prêtes à dégainer leur prose à la moindre idée. Certaines idées étaient là, c'était le comment qui les empêchait toujours d'écrire. Et cette fichue peur de ne pas plaire à leur lectorat.

-« Donc... »

-« Comment ça commence, déjà ? »

-« On pourrait très bien les réunir... dans une bibliothèque ? », proposa Dragsou avec un sourire mutin.

-« Carrément ! »

xxx

Le couvre-feu était déjà passé depuis une bonne heure, mais l'étudiante, absorbée par sa lecture, s'en souciait bien peu. Après tout, elle était préfète-en-chef et cette nuit faisait partie de son tour de garde. Qui oserait donc vérifier où elle l'effectuait ?

Continuant de lire le paragraphe sur les sortilèges de téléportation, elle nota consciencieusement chaque formule et ses effets sur son parchemin.

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-« Faudrait peut-être trouver des exemples de formules pour rendre le récit un peu plus immersif ? », demanda Dragsou.

-« Oui mais ça risque d'être complexe. Tu as des notions en latin toi ? J'en ai juste un peu. »

-« Euuuh pas vraiment. Au pire on est dans une biblio hein, on va checker ça ! »

Dragsou se leva d'un mouvement énergique pour parcourir les rayonnages à la recherche de dictionnaires franco-latins. Sa camarade de fanfiction continua de pianoter sur son ordinateur pour avancer sur le texte.

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Le devoir donné par le professeur de Sortilèges et Enchantements n'était pas très ardu mais la Gryffondor, dans son habituelle soif de connaissance, persévérait toujours au plus profond du sujet. Elle écrivait donc toutes les informations précieuses qu'elle récupérait de ses lectures et ne rédigeait son devoir qu'après avoir éliminé le superflu. Après s'être fait raturer un nombre conséquent de devoirs par Snape du fait de leur longueur, la jeune femme avait appris à synthétiser un peu plus. Malgré cela, l'homme continuait toujours d'agrémenter ses copies de rouge autant qu'il le pouvait.

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-« Trouvé ! », s'exclama l'auteure qui était debout, en revenant vers leur table, « Je viens de voir qu'il y a plein de mots mais pas pour la téléportation. C'est sûr qu'à leur époque ça n'existait pas des masses... Le déplacement ça se dit Translatio et pour le mouvement y'a au moins une trentaine de mots. A toi de choisir ! »

-« Hum... Effectivement. Peut-être que Momentum ça irait bien comme dans Arresto Momentum... », réfléchit Silverbutterfly en regardant "Le Gaffiot", le dictionnaire que venait de lui refiler Dragsou, « Ou alors Incitus... Non plutôt le changement de place d'un corps donc Commotum. »

-« Ensuite il faut l'espace, j'ai vu Spatium. Et puis il reste le lieu. »

Locus ou Positio. Je penche plutôt sur Locus qui se rapproche de la définition de l'espace également. »

-« D'accord ! Donc ça donnerait Translatio... Momentum... Non Commotum puis Spatium et Locus. »

Silverbutterfly hocha la tête en continuant de parcourir les pages à la recherche d'une éventuelle nouvelle idée alors que sa camarade se réinstallait sur sa chaise en éclatant de rire :

-« Les vrais latinistes vont nous incendier en lisant nos inventions. Ça doit rien vouloir dire tout ça... Translatio Commotum Spatium Locus ! Limite on peut faire une danse avec ça... »

La plus jeune rigola avant de chanter avec un ton comique :

Translatio Commotum Spatium Locus ! »

Elles poussèrent finalement toutes deux la chansonnette pendant quelques minutes avant qu'un éclair illumine le ciel suivi d'un coup de tonnerre assourdissant, les faisant sursauter.

-« Waw, je crois que même le ciel n'accepte pas cette formule magique ! », s'amusa Dragsou en observant les nuages à travers les larges fenêtres de la pièce.

Voyant que la pluie commençait à s'abattre sur les vitres, elle se releva et s'approcha pour observer des étudiants en train de sortir de la bibliothèque et de courir pour attraper un bus.

-« J'espère qu'on ne prendra pas une douche en sortant. »

-« Je pourrais toujours couvrir ma tête ! », ricana SilverButterfly en lui montrant avec fierté son écharpe jaune et noire à l'effigie de sa maison préférée de Poudlard.

-« Beuuuh ! Je préfère le vert et argent, sans rancune ! », ironisa Dragsou en lui montrant son sweat à capuche vert forêt avant de s'asseoir, « Bon, continuons vite, qu'on puisse arriver aux moments les plus intéressants de la fic, héhé. »

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Hermione resserra contre elle les pans de sa cape dont elle s'était drapée depuis plusieurs heures, l'air étant bien plus que rafraîchi. Trempant sa plume dans le pot d'encre, elle relut la formule assez complexe "Translatio Commotum Spatium Locus" correspondant à un essai de téléportation qu'un sorcier, Lord Martin McFly, avait tenté de créer avant d'être porté disparu. McFly avait travaillé de nombreuses années sur un sortilège qui puisse imiter le transplanage avec les désagréments en moins et pour aider les sorciers qui avaient tendance à se désartibuler. Malheureusement, son échec fut cuisant. Certaines théories considéraient que l'homme avait dû se téléporter dans un autre monde ou bien dans un espace-temps différent du sien. Un autre auteur explorait l'idée que McFly avait peut-être voyagé dans le temps et qu'il n'arrivait plus à revenir à son époque. Tout cela pour conclure que la création de formules, notamment dans certains domaines comme celui-ci, restait une pratique plutôt dangereuse. La jeune femme mit un point final à sa rédaction avant de poser sa plume.

-« Encore un devoir bien trop long... »

Elle sursauta de sa chaise, son cœur ratant plusieurs battements.

HGSSHGSS

Il n'y avait pas âme qui vive dans les couloirs du château. Même les fantômes ne pointaient pas le bout de leur nez transparent. Seul Severus Snape marchait d'un pas inaudible, au quatrième étage. Il n'était même pas censé être en-dehors de ses quartiers, McGonagall ayant argué qu'en cette froide soirée d'Halloween, il était plutôt inutile de faire un tour de garde. Les élèves restaient dans leur salle commune, fatigués par le banquet ou bien pour ceux qui avaient encore de l'énergie, ils s'amusaient au coin du feu. Il faisait bien trop glacial pour qu'elle impose aux professeurs cette corvée, particulièrement ce soir. Enfin... C'est surtout qu'elle voulait rester bien au chaud à faire roussir ses poils de chat, râla intérieurement Severus.

Ce que la directrice-adjointe ne savait pas, pensant sûrement que tout être humain normalement constitué préférait rester dans la chaleur réconfortante d'une cheminée, c'est que le péché pas vraiment mignon de Snape était justement de débusquer les petits malotrus qui osaient défier le couvre-feu. Peu importe qu'il vente ou qu'il neige. Peu importe aussi l'heure tardive à laquelle il finissait sa ronde. Il ne dormait que peu de toute façon.

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-« La bibliothèque fermera ses portes dans une heure, veuillez préparer votre sortie, merci. », annonça une voix dans les haut-parleurs de la pièce.

-« Ok ! On va gratter jusqu'à la fin ! On va sortir à vingt-trois heures vingt-neuf héhé. », plaisanta Dragsou.

-« Tu es incorrigible. », s'amusa Butterfly en hochant sa tête de droite à gauche.

-« Ben quoi ? Tu penses franchement qu'on va finir d'ici là ? Faut s'appeler Melfique pour arriver à écrire une fic en si peu de temps. »

-« Hmm… c'est pas faux. »

Au lieu d'être fixé sur son ordinateur, le regard de SilverButterfly se perdit sur la porte d'entrée de la section où elles se situaient. Un jeune homme brun venait de pénétrer avec une allure nonchalante, faisant balancer sa sacoche sur sa hanche en marchant. Il avait l'air… bizarre. Comme s'il les épiait sans les regarder, avec un rictus malaisant. Elle continua de l'examiner jusqu'à ce qu'il soit hors de vue, derrière des rayonnages.

-« Il est assez à ton goût ? », s'amusa l'adepte de Serpentard qui avait tout remarqué.

-« N'importe quoi… Il me semble vachement étrange ce type. Que vient-il faire ici franchement ? Depuis qu'on est arrivée, personne n'a franchi cette section. On a fait exprès de choisir l'endroit le moins fréquenté de cette biblio pour être tranquille... Il a une tête de tueur en série en plus. »

-« Oui, assez louche, surtout qu'il est tard. D'ailleurs, il faut vraiment qu'on avance ! »

Elles se remirent au boulot, oubliant complètement l'étranger tapi derrière les étagères remplis de bouquins.

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Snape s'introduisit dans l'endroit préféré des érudits, silencieux. Il repéra une lumière au loin, à travers les allées et s'y approcha discrètement. Qui pouvait bien oser se trouver là, se demanda-t-il avec un rictus, excité à l'idée d'ôter des points à l'une des trois maisons concurrentes.

Fichue Granger, pesta-t-il en reconnaissant la chevelure de la jeune femme. Il ne pouvait même pas la sanctionner…

S'approchant à pas de loup, le Directeur de Serpentard se tint derrière elle, lisant par-dessus son épaule le parchemin sur lequel elle écrivait avec acharnement.

-« Encore un devoir bien trop long... », murmura-t-il avec sarcasme.

L'étudiante fit un bond sur sa chaise avant de frissonner, le duvet de sa nuque s'hérissant sous l'œil amusé de l'homme. Ne sachant pas comment réagir, Hermione resta clouée sur place, ses doigts encore en contact avec sa plume posée sur la table.

Alors Miss Granger ? N'avez-vous pas honte d'user encore et toujours du temps précieux de vos professeurs juste parce que vous ne savez pas vous retenir d'étaler vos connaissances ? Ou du moins des connaissances copiées mots pour mots des livres que vous engloutissez… »

Hermione déglutit, le rouge lui montant aux joues. Le professeur de potions était vraiment mesquin. Ne souhaitant pas rester une minute de plus à se faire critiquer, elle s'apprêta à ranger ses affaires en commençant par refermer son pot d'encre.

Deux mains s'abattirent respectivement sur chacun de ses poignets, bloquant toute tentative de fuite.

Non, non, non Miss… Inutile de vous évader. », ronronna la voix du Maître des potions dans son oreille droite.

Un pic d'adrénaline fusa dans ses entrailles, augmentant la rougeur de son visage. Elle avait bien trop chaud dans sa cape désormais. La Gryffondor ouvrit sa bouche pour prendre une goulée d'air, ayant l'impression de ne plus savoir respirer.

Vous aimez voler mon temps avec vos devoirs à rallonge… Je vais désormais prendre le vôtre. »

L'homme se redressa légèrement tout en gardant ses mains serrées sur les poignets de la jeune femme. Une douce odeur vanillée parvint à ses narines, sa tête se tenant juste au-dessus de cette crinière brune et bouclée.

-« Votre attention à tous s'il vous plaît. », s'éleva la voix résonnante d'Albus Dumbledore au travers des murs, sûrement diffusée magiquement dans tout le château.

Snape fronça les sourcils quelques secondes et se redressa complètement cette fois-ci, libérant la jeune femme de sa poigne. Le Directeur usait rarement de ce moyen de communication. Ses sens se mirent en alerte.

-« Un individu inconnu et masqué se trouve actuellement dans Poudlard. Pour votre sécurité, toutes les portes ont été verrouillées. Vous ne pourrez donc pas sortir de l'endroit où vous vous trouvez actuellement. »

Hermione écarquilla les yeux, sentant son cœur battre d'autant plus vite. Elle allait rester enfermée avec… Snape ? Celui qui venait juste de lui faire comprendre qu'il allait lui en faire baver ? Merde ! Quelle poisse !

-« Je vous conseille de faire preuve de patience pendant que je me charge de ce petit inconvénient. A l'attention des professeurs, inutile d'agir, je m'occupe de tout. Veillez simplement sur la sécurité des élèves selon l'endroit où vous vous trouvez, sinon n'agissez en rien. Bonne soirée ! »

Le Directeur de Serpentard serra les dents. Il n'avait pas prévu de rester coincé avec la Miss-Je-Sais-Tout sans aucun moyen de sortir. Il avait juste souhaité se venger, pendant quelques minutes, avant de regagner ses quartiers. Et Merlin sait pour combien de temps en aurait Albus à gérer cet intrus !

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Dragsou s'avachit contre le dossier de sa chaise en soupirant. Elles avaient bien avancé dans la rédaction mais la fatigue se faisait sentir.

-« Je ne sais vraiment pas quoi rajouter d'autre là… », admis l'auteure au sweat vert forêt.

-« Moi non plus. Pour l'instant, je ne vois pas encore quelle action supplémentaire pourrait avoir Snape pour se rapprocher d'Hermione… »

La fan de Serpentard observa autour d'elle. Elle avait cette sensation étrange d'être observée mais elle ne décelait personne.

-« Tu penses qu'il est toujours là ? », chuchota-t-elle à sa voisine.

-« Qui ça ? », demanda Silverbutterfly en fronçant les sourcils.

-« Le croque-mitaine. »

-« Hein ? »

Dragsou éclata de rire.

-« Franchement de qui veux-tu que je parle... Le mec chelou qu'on a vu tout à l'heure… »

-« Ah oui... Aucune idée. »

-« J'ai l'impression qu'on nous épie, c'est bizarre. »

-« A vrai dire, je ressens la même chose. »

Elles s'entreregardèrent, étonnées.

-« Je me demande s'il reste beaucoup de monde à cette heure-ci, j'espère qu'on n'est pas seules. », s'interrogea la propriétaire de l'écharpe jaune et noire.

-« Après je te dirais, un trente-et-un octobre, ça m'étonnerait qu'il reste grand monde. Ils sont sûrement tous au ciné à se regarder un film genre Massacre à la tronçonneuse... »

Dragsou jeta un coup d'œil à son portable avant de se figer.

-« Hum... Dis-moi, la biblio ne devait pas fermer à vingt-trois heures trente ? », demanda-t-elle, une pointe d'inquiétude transparaissant dans sa voix.

-« Si c'est ça. »

-« Alors explique-moi pourquoi il est quasi minuit et qu'on est toujours dedans ? »

-« Euh... »

La plus âgée but quelques gorgées de sa bouteille d'eau avant de se mettre debout.

-« Je vais faire un tour à l'accueil de l'étage pour voir, je reviens vite... Ne panique pas hein, si tu vois un monstre à trois têtes te tomber dessus haha ! »

-« Ha ha... », ironisa Silverbutterfly en levant les yeux aux ciel, gardant tout de même un sourire amusé au coin des lèvres.

Elle observa sa camarade sortir avant de reporter le regard sur son ordinateur. Relisant le texte depuis le début, elle essaya de trouver l'inspiration pour écrire la suite, mais rien ne venait. Un bruit soudain lui fit lever les yeux de son ordinateur.

-« Dragsou ? »

Tout avait l'air vide. Suivant son instinct elle se leva, examinant les rayonnages tout autour d'elle. Des bruits de pas, sur sa gauche. Elle se tourna vivement et sursauta, poussant un léger cri effrayé. Qu'est-ce que c'était que ça ? Que devait-elle faire ? S'enfuir ? Mais elle ne bougea pas d'un pouce, paralysée. La forme qui se tenait devant elle faisait taper son cœur à un rythme endiablé. Habillé d'une cape noire et d'un masque ressemblant à celui de Scream, l'individu tenait un grand couteau dans sa main droite. Il ressemblait tellement au criminel qu'elle s'était imaginé pour la fiction. Puis elle percuta.

-« Dragsou retire ton costume ce n'est vraiment pas drôle. Ok tu m'as foutu une sacrée frousse, tu as gagné ! »

L'être devant elle pencha sa tête sur le côté gauche. Pourquoi ne parlait-elle pas, se demanda Silverbutterfly. Durant quelques secondes, personne ne bougea. Puis l'être masqué s'avança, d'une démarche lente, comme s'il glissait sur le sol.

-« C'est bon, c'est inutile de continuer à me faire peur, tu as réussi Dragsou... Viens on continue de bosser sur la fic... »

Mais il continuait de s'approcher, son arme scintillant sous le reflet des néons.

L'auteure déglutit. Ce couteau de la taille d'une hache de boucher semblait vraiment réel.

-« Ben apparemment y'a pas un rat dans cette bib-... », débuta Dragsou qui venait de pénétrer dans la pièce avant de se stopper en voyant la scène, « What... the... fuck... »

La Poufsouffle avait désormais confirmation, ce n'était pas son amie qui se trouvait derrière ce masque.

-« Euh... Super ton relooking du costume de Scream. Mais pour info, on est dans une biblio en train de travailler, donc si tu veux tu peux sortir pour faire peur aux gens, mais nous on n'a pas trop le temps pour ça tu vois. », expliqua l'adepte de la maison Serpentard avec diplomatie, en se rapprochant de leur table. C'était qui ce malade ?

Ce supposé Scream se stoppa et, d'un geste brutal, donna un coup de couteau dans un livre posé sur la table à sa droite avec un grognement, tranchant la totalité des pages. Les deux auteures sursautèrent. Apparemment, ce malade ne plaisantait pas.

Dragsou sauta énergiquement sur son ordinateur portable (elle n'allait tout de même pas laisser un objet d'une telle valeur sans surveillance) et son sac à dos pour les prendre, tout en intimant à son amie de faire pareil. Pendant ces quelques secondes, l'inconnu retira son couteau du bouquin avec difficulté avant de se mettre à les pourchasser.

-« COUUUURS ! », hurla la plus âgée en se carapatant vers la sortie de la pièce, galopant vers les escaliers menant au rez-de-chaussée, suivi de très près par Silverbutterfly qui avait réussi à ramasser ses affaires.

Les lumières à cet étage étaient pratiquement toutes éteintes sauf quelques leds qui permettaient d'éclairer l'endroit pour éviter de se prendre un mur. Reprenant leur souffle, elles s'avancèrent le plus vite possible vers la sortie, passant devant l'accueil où il n'y avait désormais plus personne.

La porte était fermée, les grilles de sécurité ayant été abaissées.

Les deux auteurs se regardèrent, paniquées.

-« Putain de merde ! On est enfermées... avec un fou à nos trousses ! »

Passant sa main sur son front en sueur, Dragsou essaya de ne pas paniquer et de réfléchir méthodiquement. Le bâtiment comptait sûrement d'autres sorties non ? Elle chercha du regard un plan de l'établissement. Normalement il y'en avait toujours, c'était sûrement une norme de sécurité en cas d'incendie. Elle repéra un affichage avec un schéma de tous les étages sur le mur d'en face.

-« Prends-le aussi en photo, ça peut servir si jamais on est séparées. », conseilla-t-elle en enregistrant l'image dans son portable.

Un bruit retentit dans les escaliers qu'elles venaient de quitter. La jeune femme au sweat vert attrapa la main de son amie pour la tirer vers les escaliers se situant à l'opposé.

-« Je ne connais pas très bien cette biblio mais il faut qu'on trouve les autres sorties, il y en a sûrement dans les étages.», chuchota-t-elle en montant discrètement les marches.

-« Pourquoi tu es si calme ? Tu n'as pas vu qu'il avait une arme ? Il a envie de nous trancher la tête c'est sûr ! »

Dragsou ricana en zoomant sur la photo du plan du bâtiment, ses doigts tremblotant sous l'adrénaline.

-« Oui, j'ai un peu vu quand même... Bon apparemment il y a une sortie au premier, il faut tourner à gauche et aller au bout du couloir. »

Arrivées devant la porte de l'issue de secours, elles constatèrent que l'enclenchement pour l'ouvrir ne fonctionnait pas, après avoir poussé dessus de nombreuses fois. C'était sûrement verrouillé de l'extérieur.

-« Merde... Bon, porte suivante... », déclara Dragsou, exaspérée, en observant le plan.

Silverbutterfly consulta son téléphone qui s'était soudainement mis à sonner. Numéro inconnu. Le bon sens aurait voulu qu'elle ne décroche pas, mais c'est ce qu'elle fit pourtant. Une voix déformée, furieuse, emplit les oreilles des deux femmes.

-« Bien le bonsoir les autrices... »

-« Qu'est-ce que... Qui est-ce ? »

-« Silverbutterfly et Dragsou, retrouvées mortes dans une bibliothèque, un soir d'Halloween... Une histoire tragique et sanglante, vous ne trouvez pas ?... »

-« Qu'est-ce que vous nous voulez !? »

-« Ce que je veux...? Oh, mais ce que je veux est très simple : vous allez écrire. Écrire ou périr, telle est la question... »

-« Espèce de taré ! Je ne sais pas à quoi vous jouez mais ce n'est pas drôle ! »

-« Ecoutez-moi bien sales menteuses. Vous promettez des histoires sans jamais les finir, alors maintenant vous allez terminer celle que vous avez commencé ou je vous tranche tous les doigts un par un, avec le plaisir de vous entendre souffrir. C'est clair ? »

-« ...Oui... »

-« Au travail. »

Et il raccrocha.

La main qui tenait le téléphone encore collé sur son oreille se mit à trembler.

-« Putain il rigole pas le malade... », s'étonna Dragsou en gardant les yeux écarquillés, « C'est Scream version écriture… "Si vous écrivez pas, je vous bute", genre Scream Writing... Tu penses qu'il est sérieux ou que c'est une farce ? »

-« Je n'ai pas tellement envie de tenter le diable... »

-« Il serait peut-être plus sage de trouver une issue tout de suite. Parce qu'imagine qu'il essaie simplement de gagner du temps à nous occuper sur autre chose afin de nous tomber dessus ? »

-« Au point où on en est, tout est possible. »

Elles marchèrent en direction du couloir menant à un autre accès d'escaliers avant d'arriver au deuxième étage. Le plan indiquait une sortie menant à un pont qui permettait de prendre le chemin vers la station de bus la plus proche. C'était l'idée rêvée pour s'enfuir au plus vite.

Traversant une série de couloirs, les deux auteures débouchèrent enfin devant cette fameuse issue.

-« Oh shit... », murmura Dragsou en contemplant le grillage devant la seconde sortie du bâtiment, « Mais y'a zéro sortie d'ouverte dans cet endroit de dingue là ? »

Le téléphone de Silverbutterfly sonna à nouveau. Fébrile, elle observa l'écran. Numéro Inconnu, encore une fois. Son cœur battait tellement fort qu'elle avait envie de vomir. La jeune femme décrocha.

-« Vous vous foutez de ma gueule ? Si dans la prochaine minute vous n'avez pas commencé à écrire, j'en attrape une et je lui tranche un bras. Compris ? »

La communication se coupa.

-« Bon, je pense pas que l'une de nous a envie de vivre avec un bras en moins hein ? », plaisanta à moitié la Serpentard en mettant son sac à dos devant elle pour récupérer son ordinateur.

SilverButterfly, l'observait, figée par la peur et le stress. Elle n'avait pas tellement l'habitude de devoir affronter un cinglé qui lui ordonnait d'écrire en la menaçant. Pourquoi avait-elle eu cette folle envie d'écrire des fanfictions franchement ? Ce n'était pourtant pas censé être une activité dangereuse comme... comme le parapente !

-« Je sais pas de quelle manière ce mec sait si on écrit ou pas mais on en était à "Et Merlin sait pour combien de temps en aurait Albus à gérer cet intrus ! " », indiqua Dragsou en lisant son écran, « Ce que je trouve assez étrange c'est qu'on se retrouve enfermée, comme nos personnages. Sauf qu'eux n'ont pas l'intrus qui leur cours après... »

La Poufsouffle ne comprenait vraiment pas comment sa camarade pouvait rester si froide vis à vis de la situation qui leur tombait dessus. N'avait-elle pas réalisé qu'elles étaient actuellement poursuivies par une sorte de psychopathe ?

-« Il faut arriver à écrire tout en essayant de dénicher une sortie... Déjà que devoir trouver l'inspiration est un exercice difficile, fallait en plus avoir un taré sur le dos. A croire que la vie n'est jamais assez compliquée avec un seul problème... »

Soufflant un bon coup, elle colla son ordinateur contre le mur le plus proche, mis sa jambe en dessous en guise de support et pianota rapidement une petite phrase sur son clavier.

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Granger semblait tétanisée, réalisa-t-il en l'entendant respirer plus rapidement. Tant mieux.

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-« C'est vraiment nul mais y'a pas le choix. Tu préfères pas gérer l'écriture et moi le plan ? »

Silverbutterfly attrapa le pc portable en guise de réponse et se mit, après quelques secondes de réflexion, à taper d'une main sur les touches tout en marchant aux côtés de sa camarade vers la prochaine issue de secours.

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-« Eh bien on dirait que toutes les circonstances ont été réunies ce soir. », débuta Snape en se plaçant à droite de la jeune femme pour avoir une meilleure visibilité sur ses expressions faciales, « Je pense qu'il est plus que nécessaire d'en profiter pour vous inculquer... l'esprit de synthèse qui semble cruellement inexistant chez vous. »

Hermione l'observa, se mordant la lèvre. Elle travaillait pourtant avec acharnement pour toujours rendre les copies les plus parfaites. Que pouvait-il lui reprocher ? Elle avait les meilleures notes dans toutes les matières, les autres professeurs étant plus que satisfaits de ses parchemins...

Snape fit apparaître, entre ses doigts, le dernier devoir que Granger lui avait remis au précédent cours et qu'il avait déjà corrigé. La jeune femme se redressa sur sa chaise, attentive au moindre indice sur ce que son interlocuteur pourrait dévoiler...

-« Vos devoirs, particulièrement celui-ci, sont chronophages et truffés de paragraphes complètement hors sujet. », entama le Directeur de Serpentard en s'installant juste en face de son élève, « Malgré mes corrections, vous vous efforcez à ne pas appliquer mes consignes depuis des années. Alors voilà comment nous allons procéder Miss Granger... »

Après un nouveau coup de baguette, un portoir en acier présentant plus d'une dizaine de tubes à essais contenant des substances plus ou moins colorées se matérialisa.

-« Ceci est un assortiment de potions à tester sur un corps... féminin. »

La Gryffondor écarquilla les yeux. Non !

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-« Oh mon Dieu ! », murmura Dragsou en observant le bureau d'accueil du troisième étage devant lequel elles étaient censées passer pour rejoindre la prochaine issue potentielle.

L'autre auteure releva la tête de l'écran, regardant la scène, éberluée.

Du sang dégoulinait du meuble, une flaque rouge recouvrant une partie du sol. La pauvre mascotte de la bibliothèque, un chat âgé à la fourrure blanche comme la neige, était allongé sur le meuble, éventré.

La Serpentard fit une grimace dégoûtée et peinée pour cette pauvre bête.

-« Ce mec est visiblement plus qu'un gros taré... »

Silverbutterfly s'étrangla en découvrant le cadavre du félin, sa fourrure immaculée dégouttant de liquide carmin. Elle ne put soutenir cette vue très longtemps. Ses yeux se mirent à la piquer et les essuya d'un revers de manche. Malgré ses jambes tremblantes, l'autrice parvint à conserver un peu de sang-froid, même si ce crime odieux lui fendait le cœur en même temps qu'il la révoltait. Qui oserait s'en prendre à un chat...?

Le téléphone de la Poufsouffle vibra et elle décrocha sans même prendre la peine de vérifier l'identité de l'appelant.

-« Coucou les filles ! Alors vous avez découvert mon petit cadeau ? »

-« Tu parles d'un cadeau, sale... sale monstre ! », rugit la camarade de Dragsou, soudain en colère. Cela ne suffisait pas de les courser, il s'en était aussi pris à un animal, un être innocent, sans défense, qui ne lui avait rien demandé...!

Mais la voix trop grave pour ne pas être déformée se mit à rire, au bout du fil.

-« Oh, on se met en colère maintenant... On verra bien qui sera le monstre quand je vous aurai vissées à une chaise devant vos satanés ordinateurs... »

Un bruit de perceuse mise en route se fit entendre à travers le téléphone.

-« Je viens vous chercheeer... », fit l'homme, d'une intonation démente, avant de raccrocher subitement.

Les deux autrices s'entreregardèrent.

-« Faut qu'on bouge ! »

Elles foncèrent selon les indications de la Serpentard qui gardait son téléphone avec le plan sous les yeux. La course n'était pas facile, surtout pour Silverbutterfly qui avait encore l'ordinateur dans les mains.

Arrivées au début du couloir menant aux escaliers permettant l'accès à la dernière issue de secours, elles se stoppèrent, essoufflées. Scream Writing était là. Fort heureusement de dos. Il se dirigeait comme par hasard dans la direction qu'elles voulaient emprunter.

Échangeant un regard, Dragsou recula précautionneusement en faisant signe à son amie de la suivre. Il ne valait mieux pas que ce monstre les repère. Les deux auteurs furent obligés de rebrousser chemin et de traverser la section anglophone constituée de nombreuses allées avec des étagères pleines à craquer de bouquins. Quelle ironie. Elles étaient dans une bibliothèque et elles ne pouvaient pas s'attarder ne serait-ce que sur les titres de tous les ouvrages qui les attendaient sagement sur leurs étagères.

Il y avait plusieurs portes menant chacune à une salle de réunion. La plus âgée tenta de les ouvrir une par une mais elles étaient toutes fermées. Sauf la dernière.

-« Faut toujours persévérer n'est-ce pas ? », chuchota-t-elle, soulagée, en tenant la porte à sa camarade pour qu'elle rentre.

-« Tu penses vraiment que c'est une bonne idée de s'enfermer dans une pièce avec ce tueur à nos trousses ? », demanda la Poufsouffle sur le même ton, inquiète, avant de s'asseoir le plus loin de la porte.

-« Eh bien... En vérité non... Mais je ne vois pas quoi faire d'autre. Il a pris le chemin de la dernière issue donc autant se cacher dans un coin pour attendre et espérer qu'il aille ailleurs. Puis, si on a du bol il ne nous trouvera pas ici. »

-« Faisons le moins de bruit possible alors. »

-« Ouais et finissons vite la fic', il n'aura plus aucune raison de nous buter comme ça. »

-« Tu crois vraiment qu'un tueur a besoin de motif pour tuer ? »

-« Je suis pas criminologue mais la plupart des psychopathes ont un mode opératoire bien défini dans leur tête de taré avec un but. Un peu comme dans les films Saw. Donc à mon avis, si on arrive à finir l'histoire, il nous laissera peut-être tranquille ? Mais restons méfiantes... »

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Examinant la réaction de la Préfète-En-Chef, le professeur de potions eut un rictus. Se servir de Granger comme d'un cobaye, il en avait toujours rêvé.

-« Une phrase ou un paragraphe en trop dans votre devoir... Un tube à essai à avaler. »

-« Que.. Quoi ? Mais vous plaisantez j'espère ? »

-« En ai-je l'air ? », répondit incisivement Snape en l'assassinant du regard, « Écoutez-moi attentivement Miss Granger, je ne me répéterai pas. Soit vous coopérez, soit je puis vous assurer que vos notes en potions ne dépasseront plus jamais un Acceptable. Votre entrée en faculté magique étant subordonnée aux notations figurant dans votre dossier scolaire... »

Il n'avait pas besoin de terminer sa phrase. Hermione déglutit. Il n'allait tout de même pas briser sa carrière ? Il fallait vraiment être un salaud pour agir d'une telle façon.

-« Sachez que votre devoir a déjà été corrigé. Il n'y aura donc aucune filouterie quelconque. »

La jeune femme hocha la tête de droite à gauche, cet homme n'avait pas de morale. Constatant son air plus que contrarié, il ajouta :

-« Ma clémence m'incite à vous aider Miss Granger, pour que vous puissiez enfin obtenir un Optimal à vos devoirs. Vous savez désormais ce qu'il vous reste à faire. »

Le Serpentard se recula contre le dossier de la chaise, croisant les bras.

Un Optimal. La note qu'elle n'avait jamais pu recevoir de la part Snape. Pourtant Hermione savait qu'elle avait plus que le niveau vu qu'elle avait pu le décrocher lors de son B.U.S.E. de potions. Mais comme le professeur l'exprimait si bien, son dossier comptait pour l'académie qu'elle visait. Seuls les meilleurs éléments avaient le droit d'y mettre un pied et la Préfète avait travaillé comme une acharnée pour en faire partie. Elle n'allait clairement pas laisser ce Maître des Potions lui mettre des bâtons dans les roues. Il voulait qu'elle expérimente ses créations ? Soit. Cela ne lui coûtait rien après tout. Snape étant un prodige dans sa matière, elle savait qu'elle ne risquait rien, il avait sûrement prévu des antidotes pour parer à toute éventualité.

Se mordant la lèvre, la Gryffondor accepta.

-« Quel était le titre du devoir ? »

-« L'Ajo Sacha et la poudre d'Agate bleue dans la potion Sine Dolor. », répondit vivement Hermione.

-« Vingt lignes sur vingt-cinq de description inutile sur l'histoire de cette potion... », rétorqua l'homme, agacé, en secouant le parchemin.

Il préleva le premier tube à essai sur sa gauche et lui présenta.

-« Buvez. »

-« Mais... Quel est l'effet de ce breuvage ? »

Seul un numéro figurait sur l'étiquette.

-« Vous allez pouvoir me l'indiquer après l'avoir ingéré. », déclara Snape avec un rictus amusé.

La brune prit le tube, l'observa quelques instants avant d'en avaler le contenu. C'était purement dégueulasse. Elle toussa un peu avant de sentir, au bout de quelques secondes, une envie de vomir lui prendre aux tripes.

-« Vos symptômes ? »

-« J'ai envie de vomir ! Et... un mal de tête et... de reins. Puis je me sens vraiment grosse... »

-« Bien, buvez ceci maintenant. »

Elle s'exécuta en attrapant le nouveau contenant. L'homme notait furieusement dans un petit carnet noir en l'observant d'un œil inquisiteur, une montre à gousset était posée devant lui. Le liquide mit un moment avant d'agir. La Gryffondor pu ressentir toutes les sensations désagréables et douleurs disparaître.

-« Ah ! Je me sens bien mieux... Les effets de la première potion ont été neutralisés. Qu'est-ce que c'était ? On aurait dit peut-être une sorte de remède pour... femme enceinte ? »

A contrecœur, Snape hocha positivement la tête. La jeune femme fut étrangement d'autant plus rassurée. Le potionniste œuvrait pour des bonnes causes. Il était regrettable que son caractère borné l'ait empêché de lui demander directement de l'aide plutôt que d'utiliser une forme de chantage pour soutirer son assistance.

C'est avec bien plus d'entrain qu'Hermione accepta les corrections du professeur en échange de l'absorption de potions. Elle se dit même qu'elle était chanceuse : elle participait aux expériences de Snape ! Qui pouvait se targuer d'avoir eu cette aubaine et de voir l'homme en plein travail de recherche scientifique ?

Mais elle déchanta bien vite lorsque l'une des potions s'attaqua à quelque chose de... bien plus intime.

-« Alors ? »

-« Je... Eh bien... »

Un afflux sanguin se propulsa dans tout son organisme, causant principalement une chaleur au niveau de sa poitrine et... de son bas-ventre. Elle se sentait véritablement mal à l'aise là, sous les orbes noirs scrutateurs de Snape. Frottant ses jambes l'une contre l'autre le plus discrètement possible pour taire cette sensation, elle agrippa le bord de la table, rougissante.

-« Je vous écoute Miss... », pressa-t-il d'un ton grave.

La Gryffondor n'osa plus relever le regard de son devoir de Sortilèges.

-« C'est... », la jeune femme se racla la gorge, « J'ai chaud. Un peu... partout. »

-« Et ? »

Elle bouillonnait. Sa respiration devenait presque sifflante.

-« Je... Merlin... C'est... »

Plus les secondes passaient, plus les effets s'amplifiaient. Si elle ne se dépêchait de prendre l'antidote, cela deviendrait incontrôlable. Le potionniste le savait.

-« Miss Granger, dépêchez-vous de me décrire les symptômes afin que je vous administre le second tube. »

Il observa sa montre. Déjà sept minutes.

-« J'ai vraiment très très chaud. », déclara enfin Hermione en se mordant les lèvres.

-« Vous vous répétez. »

La jeune femme releva finalement son regard pour croiser celui de l'homme. Ses iris chocolatés reflétaient le désir. Un désir pur, intense et presque... bestial. Ses lèvres étaient rouges et gonflées. Snape haussa un sourcil.

-« Je suis désolée... »

Elle ferma les yeux, essayant de lutter contre l'excitation qui se propageait dans son corps, faisant durcir ses tétons et déclenchant une lubrification de ses muqueuses.

-« Si vous ne ressentez qu'une chaleur, il faut patienter encore un peu. Vous allez éprouver quelques effets un peu... troublants. Dès que cela sera le cas, décrivez-les pour que je vous donne rapidement le remède. »

La voix de Snape résonnait en elle, gonflant son envie d'être soulagée, alimentant des fantasmes qui lui traversaient l'esprit. L'homme en faisait évidemment partie. La Gryffondor ouvrit la bouche, aspirant une grande bouffée d'air avant de se délester de sa cape sans s'en rendre compte.

-« Je crois que... que c'est le cas Professeur. »

Onze minutes. Cela n'était pas normal, il avait consciencieusement tout calculé pour que l'Élixir de Luxure agisse en moins de cinq minutes.

-« Ressentez-vous des... envies ? »

-« Oui... »

Hermione était complètement inondée, en bas.

-« Buvez, vite. »

Lorsqu'elle s'empara à toute vitesse du tube, elle toucha accidentellement les doigts du potionniste. Une décharge presque jouissive se provoqua dans son centre, la faisant gémir sans retenue. Snape pinça ses lèvres, observant la Miss-Je-Sais-Tout vider inutilement le contenu dans sa bouche. C'était déjà trop tard.

Faisant mine de n'avoir rien remarqué, il détourna l'attention de la Gryffondor en l'occupant avec son devoir. L'administration de l'antidote avait été trop retardée, elle n'aurait jamais dû réagir de la sorte en le touchant. Il fallait impérativement qu'Albus les libère pour qu'il puisse se sauver dans ses cachots et laisser son élève amoindrir seule son désir dans son dortoir. Ou avec quelqu'un d'autre. N'importe qui sauf lui.

Après plusieurs minutes elle ne tint plus.

-« Monsieur je ne comprends pas... »

-« Quoi donc ? »

-« Le remède n'a pas l'air de fonctionner. »

-« Osez-vous insinuer que mes concoctions sont sans effet ? »

-« Non ! Je... C'est... J'ai vraiment toujours très chaud... »

-« Patientez un peu Miss. Nous en avons terminé avec les essais. »

L'enseignant fit disparaître le portoir et le devoir de potion de Granger d'un geste de la baguette. Une pointe de culpabilité lui enserra brièvement le cœur. Il s'en voulait un peu de l'avoir fait participer à ses expériences maintenant que la jeune femme allait devoir en subir le contrecoup. Il n'y avait heureusement pas mort d'homme, elle n'aurait juste qu'à se soulager seule ou accompagnée d'un cornichon bourré d'hormones. Mais cette situation était de sa faute, juste parce qu'il avait voulu se venger un peu.

-« Professeur, auriez-vous... un autre antidote ? »

-« Non Miss Granger. », répondit-il, crispé.

Bon sang que faisait Albus pour mettre autant de temps à attraper ce soi-disant intrus ?!

La Préfète gigotait sur sa chaise de moins en moins discrètement, respirant de plus en plus rapidement. Le Maître des potions élargit le col de sa chemise en remarquant la manière dont elle glissait sa langue sur ses lèvres, les mordant par intermittence. L'atmosphère devenait de plus en plus tropicale dans cette bibliothèque.

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Dragsou soupira, mettant sa tête dans ses mains pour masser ses tempes.

-« Je n'y arrive plus. »

-« On est épuisées c'est normal. Puis c'est rare d'arriver à écrire une fiction en un seul jet. », répondit sa camarade avec un sourire contrit.

-« C'est sûr. Puis on arrive bientôt au moment chaud qui est siii difficile à rédiger… »

-« Oui mais il faut le faire et vite ! »

-« Tu sais quoi ? S'il vient dans la pièce on prend chacune une chaise et on lui casse sa gueule ! »

-« Je suis pas certaine qu'on y arrive !», rigola nerveusement Silverbutterfly, « Mais ça reste une idée à prendre en compte. Allez, la fic ! »

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Ne pouvant plus supporter cette vue tentatrice, le Directeur de Serpentard se releva d'un mouvement souple et se dirigea vers la fenêtre la plus proche. De la neige tombait gracieusement, s'abattant parfois sur les carreaux. Il fixa la vue pendant plusieurs minutes, essayant d'éclaircir ses idées. Cela ne fonctionnait pas.

-« Monsieur... »

Serrant la mâchoire, il se tourna vers elle, constatant qu'elle s'était rapprochée bien plus qu'il ne l'aurait pensé.

-« S'il vous plaît, vous ne pourriez pas... m'aider ? »

-« Non, je vous l'ai dit il y a trois minutes. »

Son regard était de braise, quémandant une libération. Il ne pouvait pas se le permettre.

-« Mais professeur j'ai tellement chaud ! Et je suis sûre que, froid comme vous êtes, vous allez pouvoir me rafraîchir ! », implora-t-elle en agrippant les pans de sa cape.

Rares étaient les élèves qui osaient le toucher.

-« Si vous avez besoin de fraîcheur, ouvrez la fenêtre ! Et même, sautez par-dessus, avec un peu de chance vous tomberez... peut-être vivante... dans la poudreuse. », répliqua-t-il en attrapant ses poignets pour l'écarter.

Hermione gémit malgré elle. Tous ses sens étaient exacerbés, principalement le toucher. Et les mains de l'homme sur ses poignets lui provoquaient des salves de plaisir. Snape déglutit, essayant de lui faire lâcher prise. Mais c'était sans compter la nouvelle force d'Hermione qui s'obstinait à s'accrocher, son cœur battant si fort.

-« Cela suffit Miss Granger ! Écartez-vous ! », ordonna-t-il en la repoussant autant qu'il le pouvait. Sa peau semblait si douce.

-« Non ! Vous devez m'aider ! Je… Je n'en peux plus. Je brûle de.. de… J'ai besoin qu'on me soulage ! »,

-« Eh bien lâchez-moi et.. et soulagez-vous toute seule ! »

-« Je vous signale que c'est à cause de vous tout ça ! Alors prenez les choses en main ! »

-« Pardon ?! »

-« Oui c'est vous qui m'avez fait boire ce philtre ! »

Touché.

-« Votre problème n'est pas le mien. »

La jeune femme écarquilla les yeux devant ce manque cruel de considération alors qu'il était à l'origine de son mal-être. Ou bien-être, elle ne savait plus trop. Ces sensations deviendraient un délice qu'une fois ses envies comblées...

-« Je vous préviens que si vous ne faites rien pour moi j'en informerais le directeur. », tenta-t-elle en dernier recours.

Quoi ?! Quelle petite effrontée ! Il se ferait dépecer par Albus pour avoir osé tester des expérimentations sur une élève.

Au pire, un petit Oubliette bien maîtrisé...

"Mais tu peux aussi la prendre et l'Oublietter après…", lui susurra sa conscience. Snape pinça les lèvres, en pleine réflexion. En pleine... tentation. Mais il n'allait pas ajouter cela à sa liste de méfait déjà bien trop longue.

-« Miss Granger, reculez. »

-« Je ne peux pas… et je ne veux pas ! »

-« Il le faut Miss… »

Il eut finalement gain de cause, réussissant à faire lâcher Granger. Enfin… C'est ce qu'il crut un instant.

Hermione soupira dans une sorte de gémissement désespéré avant de poser ses mains sur sa propre veste, enlevant les boutons. Les paupières de Snape se haussèrent une seconde avant de reprendre position.

-« Que faites-vous ? », demanda-t-il, presque agressif.

Elle laissa son habit tomber au sol avant de s'attaquer à sa chemise blanche aux écussons de sa maison.

-« Arrêtez ça immédiatement Granger ! »

Elle lui répondit d'un sourire mutin, jetant son vêtement qu'elle avait déboutonné à une vitesse fulgurante.

-« Par Salazar ! 50 points en m- »

L'homme ne put finir sa phrase. La jeune femme venait de se rapprocher, osant poser son index sur ses lèvres fines pour le faire taire. Soufflé par son audace et par ce contact, il s'immobilisa complètement.

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L'auteure à l'écharpe jaune et noire se recala dans le dossier de sa chaise.

-« Je n'ai plus rien en tête… »

-« Moi non plus... », répondit sa camarade.

-« Il faudrait finir plus vite. »

-« Mmh... On pourrait avec Albus... »

-« C'est-à-dire ? »

-« Eh ben... Regarde ça. »

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C'est à ce moment-là que la voix d'Albus surgit d'entre les pierres du château.

-« Chers étudiants et professeurs, la menace a été élimi-... Enfin je veux dire que l'inconnu a été retrouvé et a pu retourner chez lui. Les portes sont désormais déverrouillées. Bonne nuit ! »

Snape n'eut pas besoin de plus de temps pour déguerpir. Se faufilant entre Granger à moitié dévêtue et les étagères de grimoires sur la botanique, il disparut, sa cape noire virevoltant derrière lui en un signe d'au revoir. Hermione, frustrée, ramassa ses affaires, prit son sac et se dirigea d'un pas ferme vers sa salle commune. Ron l'aiderait sûrement.

The End

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-« Et voilààà ! Y'a plus qu'à plier bagage, tchao le tueur ! », ironisa Dragsou en se levant.

Elle n'eut pas le temps de fermer l'écran de son ordinateur. Le portable de Silverbutterfly sonna, les faisant sursauter.

-« Merde éteins cette sonnerie ! Il va nous repérer ! »

La Poufsouffle décrocha.

-« Vous avez décidé de m'énerver... »

La voix de Scream Writing leur donna des frissons. Il ne plaisantait clairement pas.

-« Comment ? Je... Non... »

-« Vous osez me provoquer en bâclant l'histoire ! Je vous rejoins bientôt. Peut-être que si j'éviscère une de vous comme le vieux chat, cela éclaircira les idées de l'autre ? Entre temps, je vous rappelle que vous n'êtes pas ici pour lire du Stephen King... »

Elles écarquillèrent les yeux. Il savait dans quelle section elles se trouvaient.

-« Même si une histoire comme Misery me parait adaptée... Misery, Misery, je ne finirai pas comme Annie ! », finit-il en chantonnant avant de raccrocher.

-« On déguerpit ! », décida Silverbutterfly.

Sortant le plus discrètement possible de la pièce, elles avancèrent sans bruit, observant autour d'elles, paniquées. Cette partie de la bibliothèque n'était éclairée que par les réverbères de la rue, à travers les vitres.

Une porte claqua, à l'opposée d'où les deux auteurs se trouvaient.

-« Je sais que vous êtes lààà mes mignonnes ! », fredonna la voix de Scream Writing, non loin de leur position, « On va faire comme dans Misery, la première que je trouve, je lui brise un pied. Vous n'en avez pas besoin pour écrire de toute manière… »

Elles avancèrent alors d'autant plus vite, choisissant de repartir à l'étage inférieur même si elles s'éloignaient de la dernière issue de secours.

Arrivant dans l'immense pièce où était stockés les bouquins sur les sciences physiques, les jeunes femmes trouvèrent une alcôve avec un banc leur permettant de s'asseoir, cachées.

-« C'était quoi ce charabia ? », demanda Dragsou en chuchotant.

-« Misery est un livre d'horreur de Stephen King adapté en film. »

-« Connais pas... »

-« C'est une infirmière psychopathe, Annie, qui recueille chez elle son romancier préféré qui a eu un accident. Sauf qu'elle apprend que dans son futur roman, il a décidé de tuer l'héroïne, Misery. Elle ne supporte pas cette fin et va lui faire subir des atrocités pour qu'il modifie son histoire. »

-« Yerk… »

-« Ce malade de Scream Writing veut sûrement nous faire la même chose... », s'inquiéta Silverbutterfly en se mordant le pouce.

-« Nan mais il est sérieux ? Il nous force à écrire sinon il nous bute mais en plus il faut écrire que ce qu'il veut ?! C'est une dimension parallèle là. »

-« Il veut une fin comme celles qu'on écrit habituellement je suppose... »

-« C'est nous les auteures non ? Alors on choisit ce qu'on veut écrire ! C'est du délire ! Si on a envie de tuer tous nos personnages bah on le fait. Si on a envie que... je sais pas... que Dumbledore épouse Ginny, bah on l'écrit ! »

Silverbutterfly eut un rire silencieux.

-« Vu que c'est un psychopathe, il a un caractère de psychorigide. », dit-elle en ouvrant son ordinateur.

-« Ouais donc il faut l'amadouer en écrivant ce qu'il veut quoi... »

-« Je suppose. »

-« Le truc c'est que je suis pas inspirée ! »

-« Moi non plus ! Mais il va nous retrouver donc si on ne se presse pas... »

-« Bon, alors on efface et on reprend avant l'intervention de Dumby. »

xxx

L'homme ne put finir sa phrase. La jeune femme venait de se rapprocher, posant son index sur ses lèvres fines pour le faire taire. Soufflé par son audace et par ce contact, il s'immobilisa complètement.

-« Vous n'avez pas d'autre choix que de m'aider. », ordonna-t-elle presque, son souffle caressant le cou de Snape.

Ses lèvres s'agitèrent en un rictus avant qu'il ne rétorque :

-« Je peux toujours vous Stupéfixer Miss Granger... »

Étonnée et presque apeurée, elle recula légèrement en abaissant son bras.

-« Et vous laisser avec votre envie brûlante, jusqu'à ce qu'elle calcine votre corps de l'intérieur. », continua-t-il d'une voix qu'il réservait habituellement aux élèves qu'il allait punir.

Il abattit ses mains sur les épaules découvertes de la Gryffondor, comme des griffes acérées, l'immobilisant à son tour.

-« Vous savez ce qu'il se passe lorsque le désir de cette potion n'est pas assouvi... N'est-ce pas ? »

Hermione déglutit avant d'hocher la tête, se sentant vaincue. Il eut un sourire mauvais.

-« Évidemment. »

D'un geste vif et puissant, il attrapa la jeune femme pour la plaquer contre le bas de la fenêtre où il était positionné auparavant. La paroi glacée contre la peau nue de son dos fit gémir la Préfète. Cette fraîcheur contrastait totalement avec la chaleur des mains de l'homme, toujours positionnées sur ses épaules.

Le Maître des Potions était encore plus proche, sa cape jouxtant le soutien-gorge de Granger. Il se retint d'y jeter à nouveau un coup d'œil, puisant dans tout son self-control pour ne pas y plonger.

-« Pendant que la température de votre corps monte graduellement au maximum, », énonça-t-il sur un ton professoral, « vous ressentirez une chaleur envahir vos organes jusqu'à ce que votre cerveau ne distingue plus aucune différence entre le chaud et le froid. »

L'homme glissa ses doigts sur les clavicules de la jeune femme, remontant sur sa gorge.

-« C'est là que les phases d'hallucinations et de délires apparaîtront, vous faisant réaliser n'importe quelle action, que vous n'aurez d'ailleurs même pas loisir à regretter... Si vous ne mourrez pas entre temps. »

La respiration de la sorcière était rapide, son cœur affolé. Elle ne quittait plus Snape du regard, aspirant son souffle. Ses paroles la faisaient frémir. Ses caresses en contact direct sur sa peau la rendaient dingue. Il frotta la lèvre inférieure d'Hermione de ses pouces.

-« Enfin, la folie de votre esprit se dévoilera, jusqu'à devenir... irréversible. », susurra-t-il, laissant la jeune femme prendre pleinement conscience de la situation.

La Gryffondor se mordit la lèvre, constatant que son état se rapprochait inexorablement des phases décrites. Elle n'était d'ailleurs pas la seule à le savoir. Les deux billes noires qui l'examinaient brûlaient d'agir en conséquence. L'homme avait pris sa décision. Une décision pour laquelle il n'y avait plus tellement de choix. Le temps pressait et Granger était sûrement bien trop prude, peut-être même assez peu expérimentée, pour s'occuper seule de son problème. De plus, les effets semblaient bien trop puissants et rapides. Avait-il mal calibré un ingrédient ou était-elle allergique à l'un des composants ?

-« S'il-vous-plaît ! », supplia l'étudiante, affligée, en s'accrochant de nouveau aux bordures de sa cape.

Prenant une longue inspiration, Snape inclina son buste, rétrécissant à un unique centimètre l'espace entre leur visage.

-« Gardez en mémoire que vous m'avez imploré pour cela. », décréta-t-il avant de goûter finalement cette bouche si alléchante.

Hermione eut l'impression d'imploser. Une myriade de sensations pénétra dans tout son être. Tout se mélangeait comme si son esprit était attiré par un million de choses à la fois. Elle ne savait plus où donner de la tête.

L'homme était exigeant, possédant presque voracement ses lèvres, accaparant son corps de caresses brûlantes. Il dévêtit son soutien-gorge avec une telle douceur qu'elle ne sentit sa poitrine délivrée seulement lorsqu'il y posa sa langue, titillant ses bourgeons de chair.

Après s'en être occupé plus qu'affectueusement, le professeur glissa son long nez contre cette peau rougissante jusqu'à atteindre le base de son cou qu'il mordilla, prenant plaisir à l'entendre geindre. Ses mains dévalèrent ensuite de ses côtes vers sa jupe, passant en dessous pour accéder à ses cuisses. L'intérieur était déjà plus qu'humide. Hermione prit appui sur ses épaules, agrippant sa nuque.

Snape ne perdait clairement pas de temps. Il est vrai qu'il n'avait pas envie d'avoir à se justifier si Granger devenait folle par sa faute. Et secrètement, il n'était pas assez ignoble pour le vouloir non plus. Surtout elle.

Lorsque ses doigts de potionniste se faufilèrent entre ses plis, Hermione soupira de plaisir, basculant sa tête en arrière contre la vitre. Elle ne put s'empêcher de fermer ses paupières devant cette intensité. Son sang ressemblait à de la lave en fusion. Les mouvements devenaient de plus en plus rapides, de plus en plus précis, provoquant des ondes de délice.

-« Oh mon Dieu… Oui ! », expira-t-elle, sentant venir la jouissance.

Tout s'arrêta.

La jeune femme ouvrit les yeux, l'air étonné et frustré. Snape l'examinait, le regard incandescent et passionné.

-« Je ne suis pas Dieu, je suis plutôt… le Diable. », susurra-t-il avec un rictus presque machiavélique.

Snape reprit la cadence sans prévenir, provoquant un cri étranglé de la Gryffondor qui s'arc-bouta en se mordant la lèvre, collant à nouveau sa tête contre la fenêtre.

-« Prenez-moi ! », supplia-t-elle de plus en plus surexcitée, n'arrivant même plus à contrôler ses émotions.

En réponse, il accéléra le rythme. Lui-même respirait fort, le front transpirant, activant ses doigts jusqu'à ce qu'elle atteigne le point culminant dans une exclamation d'extase.

Le Serpentard l'enserra encore plus, alors qu'elle se ramollissait contre lui, les effets de la potion disparaissant petit à petit. Hermione était si bien, sur un nuage, ses membres ressemblant à du coton. Elle avait envie de dormir là, contre l'homme. Ce dernier la laissa récupérer pendant quelques minutes avant de la redresser pour l'empêcher de plonger dans le sommeil.

-« Miss Granger, ne vous endormez pas. »

-« Mmh oui. »

Elle resta collée à lui, parcourant sa tunique pour la déboutonner, n'ayant pas envie de s'arrêter là. Mais il la stoppa d'une poigne ferme.

-« Non. »

Elle releva les yeux vers lui pour le contempler. Son regard était toujours brûlant, rempli d'ardeur et… d'une étrange inquiétude bien dissimulée.

-« Mais… ? »

-« Inutile de vous soucier de moi. », ricana-t-il en s'écartant, rompant tout contact physique.

Hermione grimaça en ressentant un froid l'envahir. La chaleur du potionniste était étonnamment réconfortante.

-« Pourquoi ? », osa-t-elle, curieuse et attristée.

Le Directeur de Serpentard n'aurait jamais pensé que cette lionne soit si attirante et pourtant… Pourtant il résistait. Il serra la mâchoire, son masque se remettant en place.

-« Je suis votre professeur Miss. Cette situation est hautement inappropriée. »

-« Peu importe Monsieur, voyez où nous en sommes déjà. Vous aussi vous avez… une pression à soulager. »

Il ferma les yeux, se pinçant l'arête du nez.

-« Nous sommes allés trop loin. », soupira-t-il, « Je compte évidemment sur votre discrétion, à moins que vous ne préféreriez une méthode plus… »

-« Non ! », protesta-t-elle en le voyant sortir sa baguette [NDA : magique je précise mdr], « Laissez-moi mes souvenirs ! »

-« Bien si cela reste votre… désir. »

Ses iris charbon s'enflammèrent.

-« A tous les habitants du château ! Vous êtes désormais libres de circuler, même si vous devriez être au chaud dans votre lit à cette heure-ci… », déclara la voix du directeur de Poudlard magiquement amplifiée, « La situation est désormais réglée, l'intrus était finalement un voyageur du temps qui s'est trompé d'époque… Quelle histoire ! Bonne nuit à tous ! »

Snape pinça les lèvres avant de prendre une inspiration.

-« Si vous avez un quelconque symptôme inhabituel, venez me voir en priorité à défaut de vous rendre à l'infirmerie... pour le moment. »

Hermione hocha la tête.

-« Bonne nuit Miss. »

-« Bonne nuit Monsieur. »

Elle l'observa partir d'un mouvement de cape élégant. Cet homme restait un véritable mystère.

xxx

-« The Eeeeend ! », s'exclama Dragsou en levant les bras en signe de réussite, « Bon allez on se casse d'ici ! »

Les deux auteures prirent rapidement leurs affaires, se dirigeant le plus silencieusement possible vers la sortie qu'elles convoitaient. Elles ne savaient clairement pas où se trouvait Scream Writing, mais espéraient qu'il ne soit pas devant cette fameuse porte. La situation était donc plus que stressante.

Le cœur battant, elles arrivèrent enfin dans le couloir. L'issue était enfin là, sous leurs yeux et il n'y avait aucune barrière. Elles s'élancèrent, priant pour que la porte ne soit pas encore verrouillée.

Une feuille blanche était accrochée, un texte au marqueur rouge y figurait.

« Vous voyez quand vous voulez, ce n'est pas si difficile d'écrire jusqu'à… la fin. Préservez la santé mentale de votre lectorat si vous souhaitez ne plus avoir à faire à moi. Sinon, je serai toujours là pour vous convaincre.

Le voyageur du temps. »

Dragsou et Silverbutterfly s'entre-regardèrent avec un air d'incompréhension avant de franchir la sortie.

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The End

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Cela vous a plu ? J'ai eu quelques idées pour une éventuelle suite mais c'est clairement pas pour maintenant… (même pas sûr que j'y arrive d'ailleurs XD)

Pour info, la fiction a été écrite en collaboration, donc quand il est indiqué Dragsou/SilverButterfly écrit telle chose, ce n'est pas forcément la réalité, nous avons rédigé des morceaux selon nos inspirations communes :) (je vous mets au défi de trouver les parties de SilverButterfly MWAHAHA !)

Si vous avez eu du mal à lire la fic HGSS incluse dans tout ce bazar (sérieux ? J'en suis vraiment désolée… =X) n'hésitez pas à le signaler (ça permet de savoir si ce genre de récit peut convenir ou non) et dans ce cas je la publierai seule dans le chapitre suivant pour plus de clarté.

A bientôt ;)