To far to reach

Disclaimer : malheureusement le bô Yuki Eiri n'est pas à moi et le craquant Shindou Shuichi-kun non plus.

Auteur : Suzu-chan

Traducteur : Melahel

Rating : M

ItaliquePenser…. Gras : Parler


Chapitre 5

Shuichi soupira lorsqu'il passa les battants des portes d'entrée de NG productions. Encore une nouvelle journée de boulot.

Je peux le faire, se dit-il. Je le peux.

Cela faisait un mois qu'il n'avait pas vu Yuki. Et chaque jour qui passait, son désir le voir ne faisait que s'accroître. Même si cela le mettait sous le feu de ses insultes, peu lui importait tant qu'il pouvait le voir.

Mais il savait que cela lui était impossible.

Ok, concentre toi, pensa-t-il, observant les paroles de sa chanson. Il n'avait écrit que trois lignes d'une nouvelle chanson encore sans mélodie.

Ki zukanai furi wo shite

Prétendant ne pas remarquer

Chiisana mado kara tooku wo mitsumeteta

J'ai regardé au loin par la fenêtre

Sora ni hirogaru tenshi no koe

La voix d'un ange résonne dans le ciel

Que pouvait-il donc écrire ?

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Allez, pense à quelque chose ! Le supplia Sakano. Nous avons déjà dépassé les délais, en plus le Chef nous les a déjà reporté. Mais il ne le fera plus !

K s'empara des feuilles. Là, chante la comme ça ! Et il commença à chanter les paroles, sans mélodie ni rythme.

Donnez moi juste ces fichues paroles ! Leur cria Suguru. J'vais l'écrire moi cette foutue mélodie !

Shuichi se laissa tomber contre la platine. C'est difficile d'écrire une chanson quand tu n'as pas d'inspiration.

LA VOILA TON INSPIRATION ! Hurla K, pointant son magnum sur le front de Shuichi. Maintenant, bouge ton derrière !

Hiro observa le chaos qui l'entourait et secoua la tête. Un nouveau jour d'écoulé, et toujours pas de chanson.

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Hé, Aniki, dit Tatsuha. Désolé de t'avoir ramené ici à Kyoto, mais grande sœur m'y a obligé.

Oh, ne t'excuse pas, répondit Yuki en allumant son laptop. Il y avait longtemps que je n'avais pas parlé à Tou-san, et ce fut une visite divertissante.

Tatsuha haussa un sourcil. Même si Yuki souffrait d'amnésie, il agissait un peu trop… gentiment pour que cela soit normal.

Cela m'enrage, poursuivit-il. Elle continue à me tenir hors de la prise des décisions familiales, et pourtant elle s'attend à ce que j'obéisse à la moindre de ses demandes.

Onee-san ne veut que le meilleur pour nous.

Tatsuha se laissa aller contre le dossier de la chaise. Il était sur le point de dire quelque chose que Mika lui avait interdit de faire. Tohma avait été jusqu'à le menacer. Mais il n'allait pas se laisser intimider par un de ces deux-là.

Je n'ai pas vu Shuichi, laissa-t-il échapper.

Yuki marqua un temps d'arrêt et le regarda. Shuichi ? Qui est-ce ?

Tatsuha haussa les sourcils. Il a été ton… colocataire pendant un bout de temps.

Yuki écarquilla les yeux. Tu es sûr ? Je ne me souviens pas avoir eu un colocataire.

Aniki, tu ne te souviens de rien.

Je sais, mais… Je vois parfois des bribes de mes souvenirs. Et je ne me souviens pas avoir vu quelque chose en rapport avec un colocataire.

Eh bien, tu en avais un. C'est un bon ami à moi, en plus.

Je pense que tu dois faire erreur. Onee-san et Tohma m'ont tous deux dit que je n'avais pas de colocataire.

Tatsuha se figea. QUOI !

Je vais te dire, le nom de Shuichi me semble familier. Mais je ne vois vraiment pas pourquoi. Et je suis presque sûr que j'aurai du voir ce Shuichi dans mes souvenirs.

Tatsuha avala difficilement et se leva. Je dois y aller, Aniki.

Très bien, Tatsuha. Je te verrai plus tard.

« … »

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Mika, tu es sûre que tout va bien !

Bien sûr, Tou-san, répondit Mika au téléphone. Pourquoi cela n'irait-il pas ?

Eiri était bien trop aimable pour que ce soit vrai quand il est venu ici. Et il ne l'est jamais autant lorsqu'il vient me voir. Lui aurais-tu donné du Valium !

Non ! Il veut simplement faire la paix !

Je ne te crois pas. Vous êtes en train de me cacher quelque chose, alors dis moi la vérité !

Je ne te cache rien, Tou-san !

Très bien ! Ne me dites rien ! Je vais demander à Tatsuha de tout me dire ! Et il raccrocha.

Mika éteignit son portable et s'assit sur son lit. Au départ, c'était son idée de cacher l'amnésie de Yuki à son père. Elle connaissait la mauvaise santé de ce dernier, et s'il avait été mis au courant de la situation de Yuki, cela n'aurait pas manqué d'aggraver son état déjà fragile.

Elle commençait cependant à regretter.

Lui faire oublier Shindou-kun était peut être une mauvaise idée, se dit-elle. Après tout, Eiri se souciait vraiment de lui. A présent, nous emplissons la tête d'Eiri de mensonges afin de remplacer ses souvenirs de Shuichi…

Mais, ce devait être la bonne chose à faire. Eiri était peut être un adulte, mais il ne savait pas ce qui était bien pour lui. Si jamais il retournait avec Shuichi, cela finirait par ramener de mauvais souvenirs à son esprit. Et leur relation ennuyait Tohma et le mettait de mauvaise humeur…

Mika savait qu'elle faisait ça pour le bonheur de son frère et de son époux. Même si Tohma ne lui avait pas été affectueux avec elle depuis un moment.

Soudain, elle fut assaillie par une vague de nausée. Elle sut qu'elle était sur le point de vomir.

Elle courut à la salle de bain et vomit son déjeuner dans les toilettes. Elle eut à peine le temps de retrouver son souffle avant que cela ne la reprenne.

Enfin, cela s'arrêta. Inspirant profondément, elle s'assit sur le sol carrelé près des toilettes, s'essuyant la bouche avec une serviette.

Mais qu'est-ce qu'il m'arrive, se demanda-t-elle. J'ai souvent eu des nausées ces derniers temps. Je n'ai pas de fièvre, et je n'ai pas mal au ventre. Si ça se trouve, c'est psychologique. Peut être mon corps réagit-il ainsi parce qu'il est dégoûté par ce que je fais…

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Tatsuha regardait par la fenêtre de l'appartement où il résidait sans vraiment prêter attention à ce qu'il voyait. En lui, régnait un tourbillon d'émotion, allant de la tristesse à la colère.

Tatsuha-kun ! Appela une voix. Tatsuha tourna la tête et se trouva face à face avec un lapin rose. Kumagorou veut savoir ce qui ne va pas !

Tatsuha parvint à esquisser un sourire et caressa la tête de Kumagorou. Ce n'est rien. Je suis juste en colère après ma sœur aînée et Tohma-san.

Pourquoi ?

Parce qu'ils sont en train de commettre une erreur.

Mais tout le monde en fait !

Je sais, mais là, ils le font exprès. Ils savent qu'ils sont en train de faire une erreur, mais cela ne les empêche pas de continuer.

Kumagorou resta silencieux pendant un moment. Puis une voix sérieuse se fit entendre derrière lui. Cela a un rapport avec ton frère, n'est ce pas ?

Tatsuha regarda au-dessus de la tête de Kumagorou. Alors tu es au courant, Ryuichi ?

Sakuma Ryuichi se redressa derrière Kumagorou, l'air sérieux. Tatsuha ne voyait que rarement ce côté de sa personnalité. Je crains que Tohma ne reconnaisse jamais avoir tort. Il agit toujours en accord avec lui-même, sans prendre compte des sentiments que les autres peuvent éprouver, et il n'en démordra pas.

Tatsuha cligna des yeux. Jamais encore il n'avait entendu Ryuichi critiquer Tohma, qui était son meilleur ami. Ryuichi ?

Mon conseil serait que tu soutiennes Yuki avec tes propres moyens, mais sans que Tohma ou Mika-san ne le sache.

Cela pourrait marcher. Merci, Ryuichi.

DESSINONS, NO DA ! Hurla soudain Ryuichi, renouant avec son comportement d'enfant de trois ans.

Tatsuha eut un sourire. Je n'ai pas de papier.

ON PEUT UTILISER LE SOL, NO DA ! Ryuichi sortit des crayons de nulle part et commença à dessiner sur le sol de son appartement. Tatsuha eut un sourire amusé. C'était l'une des nombreuses raisons de son attachement pour le chanteur. Et voir sa sexy idole dessiner l'aida à se débarrasser de ses pensées moroses.

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Shuichi mâchouilla son effaceur, tout en regardant les paroles de la chanson. Petit à petit, il tentait d'écrire la ligne suivante.

Ok, voyons voir…. Kaze ni dakarete… that's it ! C'est ma ligne suivante !

On toqua légèrement à la porte de sa chambre. Onii-chan, l'heure de dîner est passée ! S'il te plait descend !

Dans une minute, Maiko ! Répondit Shuichi, une fois encore s'interrogeant sur la prochaine ligne. Merde, c'est reparti.

La porte s'ouvrit et Maiko entra. Toujours en train d'écrire tes chansons, Onii-chan ?

Depuis que Yuki s'était éveillé amnésique, Shuichi avait rapidement déménagé de son appartement et était retourné chez lui. Hiro lui avait proposé de venir chez lui, mais son appartement ne pouvait accueillir qu'une personne.

J'suis obligé ! Nous devons sortir notre nouveau single !

Mais Hiro m'a dit que tu n'avais pas encore trouvé la mélodie. D'habitude, les chansons te viennent assez facilement. Tu as un problème ?

Shuichi baissa la tête, laissant le crayon glisser de ses doigts. Oui. Je ne peux pas le voir.

Le ? Tu parles de Yuki-san ? Maiko s'assit près de lui. Enfin, il n'y a rien qui t'empêche réellement de le voir.

Si. Sa famille, à l'exception de Tatsuha, ne veut pas me voir approcher de lui.

Maiko secoua la tête. Tu sais, Onii-chan, il y a une grande différence entre croire ce que les autres croient, et suivre ce que tu crois être juste. Ne crois-tu pas que tu fais ce qu'ils te disent parce qu'ils ne cessent de te désigner comme responsable ?

Shuichi la regarda. Je…

Ils t'ont dit de te tenir à l'écart de lui, c'est vrai. Mais, ils ne peuvent pas te surveiller. Alors il n'y a rien qui te tienne hors de sa portée. Et peut être que le voir… ne serait-ce qu'un instant, suffira à te donner l'inspiration dont tu as besoin.

Shuichi bondit sur ses pieds. Tu as raison ! Merci, Maiko ! Et il se précipita hors de la maison.

Maiko secoua la tête en se levant. Là je reconnais mon Onii-chan. Rien ne peut le tenir à distance de son amour pour la musique et Yuki-san.

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Yuki soupira alors qu'il s'asseyait sur un des bancs du parc. Instinctivement, il sortit son paquet de cigarette de sa poche. Il ne savait pas pourquoi il fumait, mais il ne pouvait s'en empêcher.

Au moins, ma vie semble redevenir normal, pensa-t-il. Je ne me souviens toujours de rien, mais Onee-san et Tohma m'aident. Et j'ai petit à petit recommencé à écrire, et j'ai fini un livre. Je n'ai pas revu Tatsuha… attend voir, il est passé aujourd'hui ? Zut, s'il est passé, je ne m'en souviens pas.

Peu de temps après que Tatsuha l'ait quitté, Yuki avait eu un mal de crâne terrible et s'était évanoui. Il s'était réveillé quelques heures plus tard, son mal de crâne ayant effacé quelques uns des événements de sa journée de sa mémoire. L'un d'entre eux étant la visite de Tatsuha. Enfin, Yuki s'en souvenait un peu mais ne se rappelait plus de l'objet de leur discussion.

Je continue à avoir des migraines, pensa Yuki. Et à chaque fois que j'en ai une, j'oublie quelque chose. C'est difficile de me souvenir de mon passé dans ces conditions.

Il prit une longue bouffée de sa cigarette et jeta le cul sur la route.

Tohma lui avait dit que le jeune homme aux cheveux roses était à l'origine de son amnésie, et qu'il s'était rendu à l'hôpital dans le seul but de le blesser. Je ne vois pas comment un garçon aussi malingre pourrait me blesser, mais il a du me faire quelque chose. Tohma me l'a dit et il ne me mentirait pas.

Yuki.

Yuki se tourna. Il avait pris l'habitude de se faire appeler par son nom de plume. Mais ce qu'il vit le figea.

C'était le garçon aux cheveux roses.

Je ne dois pas m'affoler, pensa-t-il, se détournant. Il est trop petit pour vraiment me faire du mal. Et si jamais il s'approche de moi, je le frappe aussi fort que je peux.

Yuki. Le jeune homme se rapprochait de lui.

Qu'est-ce que tu veux ? Grogna Yuki, sentant la colère monter en lui. Comment ose-t-il venir me voir après ce qu'il m'a fait !

Le jeune homme s'arrêta. Je… je… je voulais juste te voir

Eh bien, moi je ne veux pas te voir ! A présent dégage !

Le garçon sembla blesser par ces paroles. Yuki était surpris par son esprit manipulateur.

Pourquoi, Yuki ? Je sais que tu souffres d'amnésie, mais je pensais que tu te souviendrais de moi…

Pourquoi voudrais-je me souvenir de toi ! Yuki bondit sur ses pieds, s'écartant de lui. Tu n'es rien pour moi, pour autant que je me souvienne !

Etait-ce des larmes qui roulaient sur ses joues ! Essayait-il d'être sincère !

M… Mais Yuki. Le garçon se rapprocha et Yuki s'écarta tout aussi rapidement. Yuki ne voulait pas qu'il entre dans son espace personnel. Et en matière d'espace personnel quand il s'agissait de ce garçon, il s'étendait à tout le Japon.

Yuki se détourna hâtivement. Je rentre chez moi. Ne me suis pas. Il commença à partir.

Le jeune homme s'empara de sa main. Yuki…

Des souvenirs revinrent à sa mémoire. Il ne pouvait en comprendre aucun, mais il devait admettre qu'il ne voyait aucune scène difficile avec ce garçon.

Mais ces flash-back lui donnèrent la migraine.

Ne me touche pas ! Hurla-t-il, arrachant précipitamment sa main de son étreinte et la faisant inconsciemment valser. Sa main frappa le garçon en plein visage, l'envoyant rouler dans l'herbe. Puis il reprit sa marche.

Derrière lui, il put entendre la voix du garçon crier. Yuki ! Même si tu ne m'aimes pas, je t'aime ! Je t'ai toujours aimé et t'aimerais toujours !

Yuki frissonna. Il venait de lui confesser son amour.

Il agit tellement différemment de ce que Tohma m'a dit, réalisa-t-il. Mais, une fois de plus, Tohma était un membre de sa famille. Il pouvait à peine se souvenir de ce garçon. Je sais que je dois croire Tohma, mais… merde, je ne sais plus que croire.

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Onii-chan, ton visage ! S'écria Maiko.

Shuichi la regarda au travers de ses paupières tuméfiées. Je suis tombé.

Onii…. Shuichi courut dans les escaliers jusque dans sa chambre.

Maiko soupira bruyamment. Je pense que tout ne s'est pas passé comme je le pensais.

Shuichi se jeta sur son lit, son corps secoué de sanglots. Yuki l'avait frappé dans le passé, mais toujours pour qu'il se taise. Jamais il ne l'avait frappé avec l'intention de lui faire mal.

Pourquoi me traite-t-il si méchamment ? pensa-t-il. Je n'ai rien fait pour mériter un tel traitement !

Il s'assit, des larmes roulant sur ses joues. Ne se souvient-il pas de moi ? Mika et Tohma m'ont vraiment effacé de sa mémoire. Non, il devait y avoir autre chose. S'ils s'étaient contentés de ne pas lui faire se rappeler de moi, il n'aurait pas agit aussi violemment avec moi aujourd'hui. Que lui ont-il donc fait !

Il finit par se calmer et se rallongea sur son lit. Il essaya de ne pas se remémorer ce qu'il venait de se passer et commença à chantonner. Ce n'était pas l'un de ses titres ou un d'un autre groupe. C'était juste…

Il se rassit. Ca y est !

Il se dirigea vers les papiers froissés qui jonchaient son bureau. Il continua à fredonner cet air en reprenant les paroles qu'il avait déjà écrites. C'était parfait.

Attends voir…. Hitomi ni utsuru… ça va ! Il écrivit ces mots sur le papier.

Pendant des heures et jusque tard dans la nuit, il fredonna cet air et écrivit paroles et mélodie. Et si cela n'allait pas, il effaçait et recommencer.

Enfin, à 2h45 du matin, la chanson fut achevée.

CA Y EST ! Hurla Shuichi, sa voix se répercutant dans tout le voisinage.

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Et les gars ! Cria Shuichi alors qu'il entrait en courant dans la pièce.

Suguru haussa un sourcil. Tu as 10 minutes d'avance.

Et tu es blessé, remarqua Hiro, inquiet.

Oh, ça va ! Où est K-san !

, lui montra Suguru en désignant un coin de la pièce.

K-san ! Shuichi se précipita vers lui, secouant la feuille. Regarde !

K ouvrit de grands yeux quand il vit les paroles. Tu as notre dernier single !

Ouaip ! Cela a nécessité quelque mauvaise muse, mais je l'ai !

ENFIN ! Pleura Sakano en sautant dans la pièce.

Shuichi rit. Oh, et K-san, j'aurais besoin que tu me rendes un service.

Ok, quoi ?

Pourrais-tu me trouver un violoniste ?

A suivre...