Disclaimer: je ne gagne pas une once d'euro sur la publication de cette histoire, les personnages étant à JKR.

Remerciements: Loufoca, continue, ton aide m'est plus que précieuse!

Résumé: après avoir passé une première semaine de cours plutôt tranquille et avoir eu son premier rendez-vous de l'année avec Remus

RAR:

Gwen: merci bcp, voici la suite donc!

sandawn08: t'inquiète pas, tu en apprendras des vertes et des pas mûres, en voici un petit avant-goût!

Seconde Chance

Chapitre 2 Les Données Changent

"- McGregor ?"

L'interpellée se retourna dans son lit, les yeux hermétiquement clos, pour enfouir sa tête dans son oreiller moelleux. Elle entendit alors qu'on tirait les tentures de son lit à baldaquins.

"- Debout, McGregor !"

Cette voix ! Que n'aurait-elle donné pour la faire taire. Mais cela semblait impossible. Julia sentit deux mains se poser sur elle et la secouer comme un vulgaire sac. Cette manière de faire ne lui plaisait pas du tout.

"- Allez, lève-toi !"

Le ballottement lui donnait la nausée. La jeune femme décida de ne plus ignorer la voix insistante.

"- C'est bon, c'est bon," marmonna-t-elle, "arrête de me secouer."

Julia se remit sur le dos et ouvrit les yeux… pour les refermer aussitôt, la lumière vive du jour l'ayant éblouie. Elle repoussa ses couvertures jusque sur ses hanches et atteignit difficilement la position assise, tant ses membres la faisaient souffrir. L'entraînement de la nuit avait été plus astreignant que prévu. Pourtant, seule une légère brume argentée était sortie de sa baguette, mais comme Remus était content de ses progrès, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter.

"- Bon, ça y est, McGregor ?"

"- Je t'ai déjà signalé, il me semble, que je m'appelle Julia."

La jeune femme ouvrit alors définitivement les yeux. Ses quatre compagnes de chambre la regardaient, assemblées autour de son lit.

"- Mais que se passe-t-il ? Et quelle heure est-il ?"

Pamela prit la parole.

"- Il est 8h30, et on a deux mots à te dire !"

Julia réfléchit. Cela lui faisait à peine deux heures et demie de sommeil. Jamais elle ne tiendrait le coup comme ça. Pourtant, les années précédentes, les quatre autres Serpentard l'avaient laissée dormir.

"- Et bien, allez-y," dit-elle. "Je vous écoute."

Pamela baissa la tête, fuyant le regard de Julia qui s'était posé sur elle.

"- On a besoin de ton aide," dit Lucy.

« Décidément, » pensa Julia, « je vais de surprise en surprise… »

"- Mais à quel propos ?" s'enquit-elle.

"- Pour les cours," reprit Lucy. "Tu t'en sors toujours très bien et on se demandait si, malgré ce qui a pu se passer et ce qui a pu se dire…"

Julia fixa de nouveau Pamela.

"- … pendant ces six années, si tu pouvais nous faire profiter de tes « trucs » personnels."

La jeune femme savoura un moment l'instant présent. Elle dominait et était reconnue comme telle. Puis elle se reprit. Jamais elle ne leur en avait voulu pour leur attitude, ce n'était pas maintenant, alors qu'elles voulaient se faire pardonner, qu'elle allait changer d'idée.

"- Bien sûr, sans problème," déclara-t-elle.

Les quatre jeunes femmes lui faisant face laissèrent leur étonnement s'afficher sur leur visage, puis remercièrent Julia.

"- Bon, on va manger ?" demanda Kimberley. "Il n'est pas bon de travailler le ventre vide."

"- Bien parlé," renchérit Victoria. "Tu viens, Julia ?"

N'étant pas encore habituée à tant de sollicitude, la jeune femme mit un certain temps avant de réaliser qu'on s'adressait à elle.

"- Heu… je n'ai pas très faim…"

"- Allons, allons," coupa Lucy, "tu as entendu ce que Kim a dit, il ne faut pas sauter le petit déjeuner."

"- Très bien," capitula Julia. "Allez-y, je vous rejoins dès que je suis prête."

"- On t'attend dans la salle commune."

Elles sortirent toutes les quatre. En proie à une excitation mal contenue, Lucy, Kimberley et Victoria bavardaient joyeusement. Quant à Pamela, elle dissimulait sa fureur avec une grande peine.

Une fois le silence revenu dans la chambre, Julia se laissa retomber sur le lit et fixa le haut du baldaquin. Qu'est-ce qui leur prenait soudain ? Bien sûr, elles avaient un intérêt à faire cette démarche, Julia étant la meilleure de sa promotion. Mais pourquoi en dernière année ? Pamela n'avait pas vraiment l'air d'accord avec ce revirement de situation qui était en sa défaveur, puisqu'elle perdait sa suprématie au sein du petit groupe. Mais qu'est-ce qui avait bien pu initier ce changement chez les trois autres ?

Sans se poser plus de questions, Julia se redressa et sortit de son lit. L'instant d'après, elle était sur le sol, pliée en deux, en proie à une douleur insurmontable. Celle-ci était telle que des larmes montèrent aux yeux de la jeune femme. Des gouttes de sueur commencèrent à perler sur ses tempes. Sa respiration devint saccadée et sa vision se troubla. Puis tout redevint clair. La douleur avait disparu. Julia resta un moment immobile, cherchant l'origine de cette douleur inhabituelle. Ne trouvant aucune réponse satisfaisante, elle se releva, s'habilla rapidement et quitta la chambre.

Quand elle eut rejoint les autres dans la salle commune, Pamela fit sentir à la jeune femme qu'elle ne s'était pas trompée :

"- Et bien, ce n'est pas trop tôt !"

"- Je ne trouvais plus ma robe," répondit Julia en guise d'excuse.

"- Tu n'as pas à te justifier," dit Lucy, son regard lançant des éclairs à Pamela.

"- Ce n'est rien," reprit Julia, "c'est juste que je n'ai pas l'habitude de tenir compte des autres, mais ça va venir."

Elle sourit pour leur faire comprendre que ses paroles n'étaient pas ironiques. Puis elles se mirent en route vers la Grande Salle. Pendant le petit déjeuner, le courrier arriva, comme d'habitude, mais ce qu'il y eut d'étonnant, ce fut qu'un hibou lâcha une enveloppe au-dessus de Julia. Celle-ci reconnut aussitôt l'écriture, et déchira le papier qui retenait la lettre.

« Petit changement dans nos plans, je ne pourrais pas venir samedi, j'ai trop de travail. Je te recontacterai par voie postale pour te tenir au courant de l'évolution de la situation. Bien à toi, Miss. R.L. »

Julia afficha une mine déçue.

"- De mauvaises nouvelles ?" lui demanda Kimberley.

La jeune femme se rendit compte de son erreur. À présent, on faisait attention à elle. Elle devrait dorénavant prendre garde à contrôler ses expressions faciales, reflets inévitables de ses émotions.

"- Une petite mise au point avec un ami, rien de grave."

Le mensonge lui était décidément trop facile. Dumbledore avait eu raison de la mettre chez les Serpentards.

"- Tu ne manges rien," s'étonna Victoria. "Pourtant, je t'ai déjà vu avaler plus que ça !"

"- Je n'ai pas menti en disant que je n'avais pas d'appétit ce matin," rétorqua Julia que la seule odeur de la nourriture rendait malade.

"- Je propose qu'on fasse le devoir d'astronomie maintenant, et celui de divination cet après-midi."

"- Non, Pam, on n'a pas toutes Divination. Il vaut mieux faire Métamorphose après le déjeuner. On fera nos devoirs individuels pendant la soirée. Qu'en penses-tu, Julia ?"

"- C'est ce qui me paraît en effet le plus raisonnable, Lucy."

À ces mots, Pamela se renfrogna et n'adressa plus la parole aux quatre autres de toute la journée, si ce n'était des phrases usuelles du style « Passe-moi le sel. ». La laissant de côté, Julia commença à connaître un peu ses trois autres compagnes de chambre. Lucy était la plus amicale. Kimberley était un peu rêveuse. Et Victoria était la plus attentive de toutes. Le devoir d'astronomie fut le plus simple à réaliser, car Julia l'avait déjà rédigé la veille, et elle put donc faire profiter les autres de son avance. La métamorphose fut une autre paire de manches. Le devoir consistait en un exercice pratique. Elles devaient être capables de transformer une armoire en un ours, qu'elles étaient ensuite obligées de stupéfixer si elles ne voulaient pas se retrouver chez Madame Pomfresh. Julia avait proposé de vider sa propre armoire, qui ne contenait pas grand-chose, pour l'exercice, suggestion qui avait fait l'unanimité, les autres ne souhaitant pas se retrouver sans armoire Elles en étaient à leur 153e tentative (chacune à leur tour prononçant la formule, c'était à Kimberley), quand l'armoire prit enfin la forme voulue. Julia était trop près. L'ours agrippa son bras avec une de ses pattes avant, enfonçant ses griffes dans la chair.

"- Stupefix !"

La bête s'effondra une seconde après que Julia ait retiré son bras meurtri, évitant ainsi de se faire écraser. La jeune femme se tourna vers les autres, et vit que c'était Pamela qui avait prononcé la formule salvatrice, car elle tenait encore sa baguette tendue vers l'ours, au cas où il aurait la mauvaise idée de remuer un poil. Julia brandit sa baguette et retransforma l'ours en parfaite armoire, afin d'éviter d'autres accidents.

"- Bravo Kim," dit-elle. "Joli travail."

"- Mais tu sais le faire !" s'exclama Victoria.

"- Oui," avoua Julia. "Mais je n'étais pas assez concentrée, je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. Disons que le coup de patte m'a réveillée. Au fait, merci Pamela."

"- Pas de quoi," répondit cette dernière par automatisme avant de se rendre compte qu'elle avait adressé une parole gentille à Julia. "Bon, je vais faire mon devoir de Divination, puisqu'il est à rendre pour demain."

Sur ce, elle sortit de la chambre avec ses livres pour travailler dans la salle commune.

"- Dis, ça m'a l'air profond, ta coupure," remarqua Lucy. "Il vaut mieux aller te faire soigner à l'infirmerie."

"- Mais non, ça va…"

"- Il n'y a pas de non qui tienne. Je t'accompagne pour être sûre que tu y ailles."

"- Bon, si tu insistes…"

Elles sortirent à leur tour de la chambre et passèrent ensemble la porte de pierre. Une fois dans les couloirs, Lucy reprit la parole.

"- Je voulais te parler seule à seule."

"- Ah ?"

"- Oui, c'est à propos de Pamela."

"- Oh."

Julia ne trouvait rien d'autre à dire que des interjections. C'était mieux ainsi. Quand quelqu'un veut parler, il ne faut pas lui donner son propre avis afin de ne pas l'influencer.

"- Elle est jalouse de toi."

Julia s'arrêta net au milieu d'un couloir. Pamela, jalouse ?

"- Je sais que tu ne t'y attendais pas, mais c'est la vérité," reprit Lucy. "Elle a toujours été en compétition avec toi, mais elle ne t'a jamais rattrapée. Et ça la mettait chaque fois en rage parce que tu es de famille Moldue, alors qu'elle vient d'une lignée de Sang Purs. Tu sais combien ça compte dans notre maison."

"- Oui, j'en ai déjà fait les frais."

"- C'est pour ça qu'elle était contre mon idée de te demander ton aide."

"- Tu en es l'instigatrice ?"

"- Oui. Comme je suis la seule à avoir cours d'Arithmancie avec toi, je peux te voir en dehors de l'influence de Pamela. Vic et Kim n'ont pas cette chance."

"- Une chance ?"

"- Tu es loin d'être la fille décrite par Pam. Mais je me suis tue trop longtemps. Vic et Kim ont considéré comme acceptable ton aide éventuelle au vu de tes notes de cours, donc la majorité a tranché. Pam ne voulant pas être exclue, elle s'est jointe à nous, et voilà.

"- Et ?"

"- Quoi ?"

"- Mon aide est-elle utile ?"

"- Très !"

"- Ça me rassure, merci."

Elles avaient atteint l'infirmerie. Madame Pomfresh sortit de son bureau et examina la blessure.

"- Avec quoi vous êtes-vous fait ça ?" demanda-t-elle.

"- Un ours," répondit Julia.

"- Cours de Métamorphose ?"

"- Oui."

"- Elle ne changera donc jamais," maugréa l'infirmière en partant chercher quelque chose dans sa réserve.

Lucy adressa un coup d'œil en coin à Julia. Elle semblait dire que Mme Pomfresh non plus ne changerait jamais.

"- Voilà," dit l'infirmière en appliquant une potion sur le bras de Julia. "Demain, il n'y paraîtra plus. Tenez, appliquez-en encore ce soir, et de la nuit si ça vous démange."

"- Merci," répondit la patiente en prenant le flacon qu'on lui tendait.

Les deux jeunes femmes s'en furent avant d'avoir à entendre de nouvelles remarques de l'infirmière. Elles marchèrent d'abord en silence. Puis, Lucy, n'y tenant apparemment plus, posa une question.

"- Dis-moi, ça t'ennuierait si je te demandais d'où te vient ta cicatrice ?"

Julia sourit. La question était tournée de telle manière que Lucy l'avait posée sans vraiment le faire.

"- Non, pas du tout," répondit Julia, taquine.

"- Et donc," reprit Lucy, se rendant compte de son erreur, "que t'est-il arrivé ?"

"- J'ai fait une mauvaise chute."

"- Tout simplement ?"

"- Oui."

"- Tu n'as jamais voulu l'effacer ?"

"- Non, ça ne m'intéresse pas."

"- Tu es bizarre," marmonna Lucy en fronçant les sourcils.

"- Je sais," répliqua Julia, pas embarrassée par la remarque. "Sang Noble," ajouta-t-elle à l'adresse du mur qui s'ouvrit.

Elles entrèrent dans la salle commune, allèrent chercher leur livre d'Arithmancie et s'attablèrent dans un coin de la salle pour travailler. Julia nota au passage le regard noir de Pamela qui écrivait son essai pour Trelawnay avec Victoria et Kimberley, mais elle décida de ne pas en tenir compte.