Disclaimer: ce chapitre ne me rapporte pas un sou, les personnages et le cadre de l'histoire étant à JKR, mis à part ceux qui sont sortis de mon imagination.
Remerciements: merci, merci, merci Loufoca, tu as toujours de bonnes idées!
Résumé: Julia a fait la paix avec ses camarades de chambre et les aide à présent pour les cours.
RAR:
sandawn08: le lien entre Remus et Julia, tu le découvriras peu à peu au court de la fic. Sinon, voici quelques éléments en plus, ça devient plus intéressant, le temps de tout mettre en place!
Morrigane: aaaaah, la cicatrice... Tu en sauras plus en avançant dans la fic, que ce soit pour ça ou pour la relation entre Julia et Remus! Je ne vais quand même pas gâcher tout mon suspense! Mais il est vrai que je mets du temps à lacer tous els éléments... Merci pour le compliment, tu me fais rougir!
Seconde Chance
Chapitre 3 Espoir et Déception
La nuit fut particulièrement difficile pour Julia. Elle était tellement exténuée qu'elle ne parvenait pas à s'endormir. Les évènements de la journée se retournaient sans cesse dans son esprit. Quand enfin ses yeux se fermèrent, l'aube se levait.
"- Julia !"
« Ca y est, » pensa la jeune femme, « ça recommence… »
"- Julia, lève-toi, on a deux heures de Potions, Rogue va te trucider si tu n'y vas pas !"
La seule mention de son directeur de maison suffit à sortir Julia de sa torpeur. Elle se leva et s'habilla si vite qu'elle fut prête en même temps que les autres.
À la table des Serpentard, Julia tenta de paraître éveillée, alerte et dans une forme substantielle, mais le petit déjeuner ne lui fut pas d'une grande aide. Ecœurée par les odeurs de nourriture, elle se leva de table sans un mot, sous le regard étonné de ses nouvelles relations, et quitta la Grande Salle en hâte, à la limite du pas de course. Les toilettes l'accueillirent vaillamment, et elle en ressortit pâle comme un linge, devant une Lucy inquiète qui l'avait suivie.
"- Je crois que tu devrais rendre une autre visite à Madame Pomfresh," conseilla-t-elle tandis que Julia s'adossait au mur.
"- Non, ça va," souffla la malade. "Je dois aller au cours. Victoria a raison, si je n'y vais pas, Rogue me le fera regretter…"
"- Mais on dirait que tu vas y passer !"
Julia sourit. La passion de Lucy l'étonnait, tout en lui réchauffant le cœur. Elle n'aurait jamais pu imaginer que sa collègue puisse un jour devenir une amie.
"- Ne t'inquiète pas," reprit-elle en se décollant du mur, "j'ai déjà été plus malade que ça. Ce n'est que de la fatigue."
Puis en jetant un coup d'œil à sa montre :
"- Il faut qu'on y aille. Si moi j'ai un semblant d'excuse pour un éventuel retard, toi tu n'en as aucune."
"- Bon, tu es assez grande pour savoir ce que tu fais."
Julia acquiesça vaguement. Elle avait encore la nausée. La semaine s'annonçait mal.
Et en effet, elle fut catastrophique. Sa potion ne prit pas la couleur escomptée. Il poussa une fourrure à l'armoire test en Métamorphose, mais aucune trace de l'ours. Le cours de Défense contre les Forces du mal ne pouvait même pas la rattraper puisque Ombrage en avait fait une séance de lecture parfaitement inutile. Julia vit arriver le week-end comme un ami salvateur. Elle se coucha tard le vendredi soir, après avoir fini son essai supplémentaire ( Rogue avait jugé utile de le lui donner, afin qu'elle ait l'occasion de se corriger pour les fautes commises lors de la préparation de la dernière potion ). Elle se permit de faire la grasse matinée le lendemain, même si le clairon de Victoria l'avait réveillée à huit heures tapantes. Sautant le petit déjeuner, il était neuf heures et demie quand elle sortit de sa chambre pour rallier la salle commune. Elle se dirigeait vers Lucy qui était attablée pour un autre devoir d'Arithmancie, quand apparut Rogue. Sa présence faisait incongru au milieu des élèves. C'était la première fois en sept ans que Julia le voyait là.
"- Professeur," dit Malefoy de sa voix la plus suave. "Que nous vaut l'honneur de votre visite ?"
Mais Rogue le remit rapidement à sa place.
"- Pas cette fois, Malefoy."
Son regard fit le tour de la salle pour enfin se poser sur Julia.
"- Miss McGregor, suivez-moi."
Préférant ne pas discuter ce genre d'invitation, surtout après son fiasco au dernier cours, Julia fit un signe à Lucy et emboîta le pas à son directeur. Elle ne reçut pas plus d'information durant toute leur marche jusqu'à l'entrée d'un bureau que la jeune femme n'avait pas vu depuis longtemps. La cause en était simple, elle s'en tenait le plus éloigné possible. Rogue donna le mot de passe, et Julia se faufila par l'ouverture dans le mur ainsi révélé, ne pouvant s'empêcher de penser qu'elle se jetait dans la gueule du loup. S'il y avait bien une personne qu'elle ne voulait pas voir en ce moment, c'était Dumbledore.
Le directeur de Poudlard se leva à l'arrivée de la jeune femme.
"- Bonjour, Miss McGregor," dit-il d'un ton enjoué.
"- Bonjour professeur," répondit Julia.
Dumbledore la jaugea pendant un certain temps. Repoussant le moment où elle allait devoir lui demander ce qu'il pouvait bien lui vouloir, Julia fut soulagée de le voir prendre enfin la parole.
"- Vous ne m'avez pas l'air au mieux de votre forme."
Elle fut décontenancée par la question. À croire qu'il trouverait toujours le moyen de la surprendre, quelle que soit son expérience personnelle.
"- Je n'ai pas bien dormi cette semaine, en effet," répliqua-t-elle sur un ton courtois.
Il sourit et ses yeux pétillèrent derrière ses lunettes en demi-lune.
"- Je constate avec joie que Serpentard vous a aidée à développer la diplomatie."
Julia en resta interdite. Cet homme lisait en elle comme dans un livre ouvert. Elle était pourtant fière de sa maîtrise d'elle-même. Mais il était vrai aussi que Dumbledore n'était pas directeur de Poudlard pour rien. Le vieil homme se rapprocha, et reprit :
"- La Nouvelle Lune aura lieu demain," déclara-t-il d'un ton badin.
"- Comment…"
"- N'oubliez pas ma chère, que j'ai eu connaissance de tous les souvenirs que vous possédez de vosdix premières années."
Julia fulminait à présent. Sa maîtrise d'elle-même se consumait lentement, mais sûrement. Pourquoi lui rappelait-il qu'il connaissait sûrement des choses sur elle dont elle ne se souvenait peut-être même plus ? Et que pouvait-il savoir de la douleur qui la brûlait tous les mois et parfois plus ?
"- Julia," dit-il alors, "j'ai une faveur à vous demander. Mais je ne vous en tiendrais aucunement rigueur si vous refusez."
Qu'il l'appelle par son prénom la ramena sur terre.
"- Je vous écoute," répondit-elle sur un ton qu'elle voulait moins froid qu'il ne le fut.
"- J'ai besoin de relier mon esprit au vôtre encore une fois."
La demande lui fit l'effet d'un coup de poing dans la figure. Comment expliquer ses rendez-vous avec Remus ?
"- Si vous avez peur que je n'apprenne quelque chose qui pourrait motiver votre renvoi, ne vous inquiétez pas. J'ai simplement demandé à Remus de faire attention."
Sidérée. Et le mot n'était pas encore assez fort.
"- Au fait, félicitations pour votre Charme de Désillusion, il est parfaitement au point."
Julia se reprit. Dumbledore était de son côté, elle n'avait pas à s'inquiéter. Néanmoins, elle posa une question.
"- Puis-je connaître la raison de cette demande ?"
"- Je ne préfère pas vous la révéler."
"- Très bien," accepta-t-elle. "Mais si cette fois-ci, j'étais consciente de ce qu'il se passe et que je voyais vos souvenirs ?"
"- Je ne doute pas de vos compétences, Miss McGregor, mais j'avoue que cela m'étonnerait beaucoup. Et même s'il vous était possible de le faire, je vous le déconseille fortement. Mon esprit est rempli de choses que vos jeunes yeux ne devraient pas voir."
Julia hocha la tête, comprenant ce qu'il voulait dire. Elle se tint droite et ferma les yeux. Elle se félicita d'avoir mieux dormi cette nuit. Elle n'aurait pas pu garder la tête froide face à cet homme si déconcertant.
"- Une, deux, trois, Legilimens !" entendit-elle.
Un voile se leva peu à peu devant ses yeux. Elle tenta de garder contact avec la réalité. Un moment, elle se sentit allongée sur le sol, secouée de spasmes. La douleur revint avec cette sensation. Elle cria de toutes ses forces, mais n'entendit rien. Elle tenta d'ignorer la douleur. « Tenez bon ! ». La douleur ne voulait pas se taire, mais elle parlait moins fort. Julia avait focalisé son esprit sur d'autres paroles.
§XXXXXXX§
"- Albus, que se passe-t-il avec elle ?"
"- Je n'en sais rien, Remus. Mais je vous promets de le découvrir."
"- C'est de ma faute. S'il lui arrive quelque chose, je ne pourrais pas me le pardonner."
"- Allons, ne vous culpabilisez pas pour rien. C'est peut-être une simple coïncidence…"
"- Elle n'a pas mérité ça."
"- La nature n'est pas familière de la justice, Remus."
"- Je sais…"
"- Gardez espoir. Au moins pour elle."
§XXXXXXX§
La douleur avait disparu, il faisait noir. Julia redécouvrit la pièce où elle se trouvait comme si, après avoir été embués, ses yeux revoyaient clair.
Le directeur s'était éloigné d'elle et la regardait d'un air interrogateur.
"- J'ai vu quelque chose, enfin, non, plutôt entendu," dit-elle d'une voix atone.
"- Et ?" l'encouragea-t-il.
"- Je pense que j'avais déjà entendu ces paroles, mais je devais les avoir oubliées."
Comme elle y repensait, Julia recolla peu à peu les morceaux.
"- Non, ce n'est pas ça. Je ne pouvais pas me souvenir de ces paroles parce que je les ai entendues lors d'une de mes crises. C'est grâce à vous que j'ai pu les extirper de ma mémoire."
"- Plus précisément, juste après l'une de vos crises durant votre cinquième année, en effet. J'ai senti une différence alors que ce souvenir vous revenait en mémoire. Vous étiez présente pour le revivre. Mais pas les autres."
"- Les autres ?" s'exclama Julia. "Combien de temps cela a-t-il duré ?"
"- Une petite demi-heure."
"- Je vois," murmura la jeune femme.
Son cerveau réfléchit à toute vitesse. Elle avait un peu progressé. Elle pouvait donc finir par y arriver complètement. Revivre ses souvenirs avec quelqu'un n'était pas une expérience plaisante. Mais dans son cas, il s'agissait de se remettre en mémoire ses souvenirs cachés, et quelque chose lui disait qu'il y en avait beaucoup comme ça.
"- Pourrait-on le refaire ?" demanda-t-elle précipitamment.
"- Quoi donc ?"
"- Pouvez-vous encore pénétrer mon esprit ?"
"- C'est impossible."
"- Pourquoi ?"
"- Je vous demande de me faire confiance."
"- Mais je veux me connaître ! Je ne sais pas qui je suis !"
Tout en le disant, cela lui apparut comme étant l'évidence même. Voilà entre autres pourquoi le Choixpeau ne savait pas quoi faire d'elle. La Julia McGregor qu'elle connaissait n'était qu'une surimpression, la vraie étant enfouie dans son cerveau. Mais comment cela avait-il pu arriver ?
"- Je vous comprends, Miss McGregor, et croyez que je suis désolé de ne pouvoir vous aider. Mais il vous faut oublier cette solution."
"- Très bien," capitula la jeune femme.
Elle se sentait vidée, sans substance. C'était comme si on venait de tendre une sucette à un enfant et qu'on la lui reprenait aussi vite sans lui permettre d'y toucher. Elle sourit vaguement de la comparaison, ne sachant plus trop comment réagir.
"- Si je puis vous donner un conseil, Julia, ne vous découragez pas. La bibliothèque regorge de livres intéressants. Bonne journée."
L'entretien était terminé. Sans vraiment y faire attention, Julia enregistra les paroles du directeur quelque part sur un morceau du gruyère qu'était sa mémoire. Puis elle sortit du bureau et rejoignit l'escalier en colimaçon qui la ramena près de la gargouille.
Quand Julia eut repassé l'ouverture dans le mur de pierre, la gargouille reprit sa place, et la jeune femme se retrouva seule dans le couloir. Le lendemain, c'était la Nouvelle Lune. Elle l'avait complètement oublié. Les évènements du week-end et de la semaine passés avaient occulté son esprit au point de ne plus se souvenir de ça ! Il était heureux que Remus eût annulé leur rendez-vous. Julia n'aurait pas été capable de supporter sa crise après une nuit d'entraînement. Remus ! Il se sentait coupable de ce qu'elle avait à supporter, mais Dumbledore savait qu'il ne devait rien se reprocher. Et il avait dit qu'il donnerait de ses nouvelles, pourtant, elle n'avait reçu aucune lettre. Quel pouvait être ce travail qui l'accaparait ? Julia savait qu'un des décrets d'Ombrage ne lui permettait plus ou presque de trouver du travail La soudaine mise en mouvement de la gargouille la fit sursauter. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle faisait les cent pas devant l'entrée du bureau. Au moment où elle s'éloignait, elle entendit son.
"- Miss McGregor…"
Julia se retourna vers Dumbledore qui lui souriait.
"- Oui, professeur ?" répondit-elle poliment.
"- Je suis heureux que vous soyez encore là. Voyez-vous, à mon âge, la mémoire fait parfois défaut…"
« Ne vous inquiétez pas, » pensa la jeune femme, « au mien aussi ! »
"- J'ai une lettre pour vous. Notre ami commun me l'a confiée afin qu'elle vous soit remise en main propre, sans risque d'interception."
Julia prit l'enveloppe que lui tendait le directeur.
"- Je vous re-souhaite une bonne journée," ajouta-t-il.
"- Merci, à vous aussi, professeur."
Dumbledore inclina la tête et s'en fut.
Julia commença à errer dans les couloirs, ne sachant trop que penser. Pourquoi Remus était-il passé par Dumbledore ? Que pouvait-il y avoir de si important que ça ne devait pas être intercepté ? Et puis, qui voudrait intercepter du courrier lui étant destiné ? Les questions affluaient dans son esprit, et elle n'arrivait pas à se concentrer. Elle trouva une classe vide, y entra, s'assit sur un des bancs du fond et entreprit de déchirer l'enveloppe. La lettre, cette fois, était loin d'être succincte.
« Ma chère Julia, j'espère que tout va bien pour toi. Je suppose que tu dois te poser quelques questions à mon sujet. Je vais essayer d'y répondre aussi clairement que possible. Tout d'abord, non, je n'ai pas trouvé de travail ( cette chère Dolorès y a pourvu, mais je ne m'étendrai pas plus sur ce point… ), cependant, je suis très pris depuis la fin du mois de juin. Avec le retour de Voldemort, j'ai réintégré le groupe de résistance qui avait été créé la première fois, appelé l'Ordre du Phénix. Les Mangemorts savent qu'il existe, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas le savoir, toi aussi. Seulement je te demanderai de rester discrète, ton professeur de Défense contre les Forces du Mal étant une employée du Ministère suivant scrupuleusement l'ordre de pensée établi pour le moment. Ce qui m'amène au fait que les missions que je remplis pour l'Ordre ne me permettent plus de te dispenser les cours particuliers. Crois bien que cela me désole autant que toi, sinon plus, tu es quelqu'un de tellement prometteur… Nos petites séances nocturnes vont me manquer. J'espère pouvoir au moins me libérer pour Noël. Sinon, je m'arrangerai pour que tu viennes me voir, on trouvera une solution. Excuse aussi cette façon un peu particulière de délivrer du courrier, mais c'était le seul moyen de te tenir réellement au courant de ce qu'il se passe. Je reviendrai à une manière plus conventionnelle pour ma prochaine lettre. Tu peux également m'écrire, si tu souhaites me donner des nouvelles de toi, sur ta progression dans les cours, ou quoi que ce soit que tu voudrais me faire partager. Bonne continuation dans ton travail, je sais que tu ne te relâcheras pas, on a besoin de gens comme toi. À bientôt, j'espère. R.L. »
Julia relut trois fois la lettre pour s'assurer qu'elle ne s'était pas trompée. Non seulement, il faisait partie d'un groupe de gens qui risquaient leur vie en se battant contre un fou et ses partisans, mais il n'avait jamais demandé expressément à avoir de ses nouvelles régulièrement. Bien sûr, ils s'écrivaient, mais uniquement pendant les périodes clé, ou en cas de besoin d'information urgent. Quant à passer impérativement Noël ensemble, Julia ne pouvait même pas le concevoir. Remus lui avait toujours envoyé un cadeau, mais elle avait fêté chacun de ses Noëls à Poudlard depuis ses onze ans. La jeune femme posa la lettre sur le banc, ferma les yeux et s'affala sur sa chaise. Elle resta ainsi pendant quelques minutes, tentant de vider son esprit, mais sans toutefois y parvenir. Lasse de cet exercice inutile, elle rouvrit les yeux. Alors, tout en se redressant, elle regarda où elle se trouvait, et fut surprise de constater que, sans le vouloir, ses pas l'avaient amenée dans la classe de Défense contre les Forces du Mal. Elle se leva et promena son regard dans toute la classe. Peu importait son agencement actuel, Julia la voyait comme elle avait été durant sa cinquième année. Soudain, elle fut prise de vertiges, le décor autour d'elle commença à vaciller dangereusement, et elle n'eut d'autre choix que de se retenir au banc pour ne pas s'écrouler. Une douleur phénoménale s'empara d'elle, la forçant à se contracter tellement vite qu'elle percuta violemment le sol de la classe, ce qui pour seul effet d'augmenter encore la douleur. Alors Julia s'échappa, en pensant aux rares choses qui pouvaient la réconforter…
§XXXXXXX§
"- Professeur," dit une petite voix.
"- Oui," répondit l'interpellé, "qu'y a-t-il ?"
Il n'avait pas relevé la tête. Ne recevant pas de réponse à sa question, le professeur Lupin s'arracha bien malgré lui de son travail. Puis il sourit en contemplant la jeune fille qui se trouvait devant lui.
"- Julia ! Mais approche, je ne vais pas te m…"
Le mot resta dans sa bouche et il afficha un air penaud. La demoiselle éclata d'un rire cristallin. Il fronça les sourcils, ne trouvant quoi dire.
"- Vous savez bien que ça n'a aucune importance," déclara Julia quand elle eut reprit contenance.
"- Ça en a pour moi."
"- Et bien admettons qu'il ne se soit rien passé ! Attendez, je recommence…"
Elle sortit de la pièce, puis s'avança dans le cadre de la porte.
"- Professeur ?" redit-elle de sa petite voix.
Ce fut au tour de Remus de rire. Les larmes aux yeux, il articula :
"- Vas-y, Julia, je t'écoute."
"- Je viens vous rendre une petite visite de courtoisie."
"- J'apprécie beaucoup l'intention, mais j'ai du travail qui m'attend…"
"- Je vous ordonne de vous détendre ! Le travail n'est pas tout dans la vie…"
"- Très bien, qu'as-tu à me proposer ?"
Julia resta interdite un moment. Puis, mise au défi, elle releva le gant.
"- Que diriez-vous d'une balade à Pré-au-Lard ?"
"- Non, ça ne m'intéresse pas."
"- Hmm," réfléchit tout haut la demoiselle, "vous êtes quelqu'un de difficile à contenter… Un tour dans le parc de l'école, alors ?"
"- C'est mieux ! En route, je vais te montrer les plus beaux coins que je connaisse ici."
"- Je vous suis !"
Et ils partirent en conversant gaiement de tout et de rien.
§XXXXXXX§
Seulement, le souvenir s'évanouit à ce moment-là, et la douleur aussi. C'en était fini pour l'instant, mais le pire restait à venir. Terrassée par cet assaut inattendu et par le manque de sommeil, la jeune femme s'endormit malgré elle au milieu de la classe.
