Disclaimer: Ce chapitre est entièremrnt gratuit, car les persos et le cadre ne m'appartiennent pas, tout est à JKR! A l'exception, bien sûr, de ceux que j'ai inventé moi-même...
Remerciements: je sais que j'écris vraiment trop bien, et que tu ne trouves pas grand-chose à corriger, mais meric quand même de ta relecture Loufoca!
Résumé: Julia doit inventer un sort pour protéger le groupe de l'AD, elle a demandé à Rogue des cours de DFCM, et elle sort avec Fabian...
RAR:
sandawn08: merci pour ce compliment, et merci pour les exams, mais bon, j'ai quand même pris le temps de faire ce chapitre-ci! Bonne lecture!
Seconde Chance
Chapitre 7 Cours Particulier
"- Nous allons à présent aborder un chapitre plus compliqué, surtout, soyez attentifs."
Mais Julia n'écoutait que d'une oreille. Elle regardait par la fenêtre de la classe d'Arithmancie qui avait vue sur le parc. La pluie tombait sans cesse depuis le début de la semaine, annonçant à grand renfort de rafales de vent que l'hiver arrivait plus vite qu'on ne pouvait le croire. La jeune femme se repassait en continu le tranquille après-midi du dimanche qu'elle avait passé en compagnie de Fabian. Elle lui jeta un coup d'œil discret. Il dessinait sur son parchemin, pas très concentré non plus. Puis elle reprit sa contemplation de l'extérieur, repensant une fois de plus à ce moment privilégié où elle avait découvert un charmant jeune homme, intelligent, à la conversation agréable, et aux lèvres divines.
Lucy lui donna un coup de coude qui n'eut aucun effet car c'était le énième que Julia recevait depuis le lundi, et elle s'y était habituée. Elle resta immergée dans sa rêverie jusqu'à la fin du cours, rangea négligemment ses affaires dans son sac, et se dirigea lentement vers la sortie avec dans l'idée de discuter un peu avec Fabian. Mais c'était sans compter sur Lucy qui l'agrippa et l'éloigna rapidement de la classe pour s'isoler dans un couloir peu fréquenté.
"- Julia, qu'est-ce qui ne va pas ?"
"- Tout va bien, qu'est-ce que tu racontes ?"
La jeune femme n'était pas d'humeur à écouter les jérémiades de sa camarade. Elle était même plutôt encline à l'envoyer paître pour lui avoir fait manquer l'occasion de parler à Fabian. Qu'avait-elle à toujours vouloir se mêler ainsi de ses affaires ?
"- Et bien, depuis lundi, tu n'es plus attentive aux cours, tu accumules du retard dans tes devoirs, et tu manges à peine. Ça ne te ressemble pas."
Julia prit une profonde inspiration pour se calmer, ce n'était pas le moment d'exploser.
"- Je te l'ai déjà dit, il me semble, j'ai des hauts et des bas comme tout le monde."
En voyant Lucy froncer les sourcils, et pour avoir la paix, elle ajouta :
"- Ne t'inquiète pas, je vais réellement bien."
Lucy soupira, résignée.
"- Très bien, puisque tu le dis."
Elles rejoignirent leur salle commune et Julia s'isola à nouveau dans la chambre, derrière ses tentures, pour replonger dans son grimoire. Ainsi que pour ne rien trouver…
"- C'est pas possible !" s'exclama-t-elle après deux heures de lecture acharnée. "Je suis vraiment un cas à part !"
Elle contempla le vieil ouvrage quelques minutes.
"- Ce soir, je le rends à Dumbledore. Ça n'a servi à rien, retour à la case départ."
Pendant le dîner, elle balaya la Grande Salle du regard. À la table des Serdaigle, Fabian était en grande conversation avec ses camarades. Julia se demanda de quoi ils pouvaient bien parler. Puis, son regard fut attiré par un mouvement à la table des professeurs. Elle les détailla tous discrètement, jusqu'à arriver à Rogue. Alors elle se souvint du rendez-vous qu'il lui avait donné pour le jour même. « Zut ! » pensa-t-elle. « Mon gruyère a encore perdu des infos en cours de route. »
"- Julia ?"
La jeune femme sursauta en entendant son nom. C'était Kimberley qui appelait.
"- Oui ?"
"- Tu pourras m'aider pour mon devoir de potions ? Je n'y arrive pas…"
"- Et moi aussi ?" enchaîna Victoria.
"- Je suis désolée, les filles, ce soir je ne peux pas, j'ai un engagement à respecter."
"- Ohoh !" s'exclama Victoria. "Un galant ?"
« Si seulement ça pouvait être le cas… » se lamenta Julia pour elle-même.
"- Loin s'en faut," répondit-elle.
Elle jeta un nouveau coup d'œil à la table des professeurs. Rogue y était toujours.
"- Bon, je vous laisse," dit-elle en se levant.
Tandis qu'elle arpentait les couloirs du château, la jeune femme se remémora les derniers sorts que Remus lui avait enseignés, ainsi que tous les conseils qu'il lui avait prodigués pour améliorer ses performances. Elle ne voulait pas donner à Rogue l'occasion de l'insulter.
Vers 19h30, elle commença à se rapprocher du bureau tant redouté. Mais elle avait besoin de ces leçons. Et puis, elle avait hâte de savoir quelle était la méthode d'enseignement du maître des potions, mis à part faire découvrir que son confrère faisait partie de la matière enseignée en Défense contre les Forces du Mal. À 19h45, elle tenta sa chance et frappa doucement à la porte du bureau de son directeur de maison.
"- Entrez."
Julia s'exécuta.
"- Vous avez un quart d'heure d'avance, Miss McGregor," dit-il alors qu'elle refermait la porte.
La jeune femme avait l'habitude de ce genre de remarque. La meilleure attitude à adopter était de montrer un profil bas et de garder le silence.
"- Je suis au courant de vos… aptitudes… pour cette matière," reprit-il. "C'est pourquoi j'ai préparé une liste afin de connaître votre niveau, plutôt que de perdre mon temps et le vôtre dans la pratique de sorts que vous maîtrisez déjà."
Julia acquiesça, on ne peut plus en accord avec son professeur. Elle prit le parchemin qu'il lui tendit et parcourut la liste des yeux. Comme elle s'y était attendue, elle les connaissait tous, à l'exception du Charme du Patronus. Consciente de cette lacune, elle s'obligea à garder un visage impassible quand elle rendit le parchemin à Rogue.
"- Alors ?" demanda-t-il.
"- Je les maîtrise tous, Monsieur, sauf le Patronus."
"- L'avez-vous au moins abordé ?"
"- Oui, Monsieur."
"- Et quel est le problème ?"
Julia fronça les sourcils. Une question piège, de toute évidence.
"- Permission de parler ouvertement, Monsieur ?"
Rogue hocha la tête en signe d'assentiment.
"- Et bien, comme vous avez pu le constater il y a de ça plus de trois semaine, ma vie n'est pas toute rose et violette, et je n'ai en mémoire aucun souvenir suffisamment heureux pour nourrir ne fut-ce qu'une approximation de Patronus."
"- Qui vous a donné les « bases » que vous possédez ?"
Julia entendit clairement les guillemets dans la voix du professeur.
"- Je ne pense pas que cela ait un quelconque intérêt, Monsieur. Si mes bases sont mauvaises, je vous sais capable d'y remédier."
"- En effet. La première chose que vous devez abandonner comme concept erroné, c'est l'idée du souvenir heureux."
"- En quoi est-ce erroné ?"
"- Le Patronus est une force positive. Tout ce dont vous avez besoin pour le produire est une projection imagée du bien que vous procure un sentiment de bonheur. Le « souvenir heureux » est une vision simpliste des choses."
"- Donc, si je vous ai bien suivi, même quelque chose sorti tout droit de mon imagination peut fonctionner ?"
"- Vous m'avez bien suivi. Allez-y."
Prise au dépourvu, Julia brandit sa baguette, qu'elle serrait dans sa poche, et imagina une vie sans tous les problèmes qu'elle avait.
"- Spero Patronum !"
Elle sentit une coulée de nature inconnue filer dans son bras tendu et donner naissance par le bout de sa baguette à des faibles filets d'argent s'amplifiant légèrement en une brume de couleur identique.
"- Clairement insuffisant, Miss McGregor. Recommencez."
Julia inspira profondément, tentant de calmer la colère que cet échec éveillait en elle. Ce qu'elle aurait aimé lui clouer le bec avec ses stupides insinuations sur la façon d'enseigner de Remus. Son ancien professeur particulier l'aurait encouragée, au moins. Si seulement il avait pu continuer à lui donner cours…
"- Spero Patronum !"
La jeune femme sentit la même coulée dans son bras, mais cette fois d'une telle puissance qu'elle avait du mal à tenir sa baguette tant elle tremblait. Lentement, les filaments d'argent donnèrent forme à un animal, brillant comme la Lune… Comme la Lune qui le faisait naître. Devant les yeux ébahis de Rogue, un loup-garou d'argent hurla silencieusement, regarda d'un œil méfiant autour de lui, et disparut en s'évaporant. Julia reprit doucement conscience de la réalité qui l'entourait. Elle se sentait vidée, mais la découverte de la forme de son Patronus la maintenait sur ses deux pieds.
"- Très bien, je pense que vous avez une chance face à un véritable Détraqueur," reprit Rogue. "C'était donc la seule chose que vous ne maîtrisiez pas. Nous en avons fini pour vos cours extrascolaires."
Julia avait de la peine à reprendre ses esprits, mais la dernière phrase de son directeur lui fit l'effet d'une gifle.
"- Il n'y a plus rien à apprendre ?" demanda-t-elle dans un souffle.
Rogue releva lentement la tête de ses parchemins. Il sembla la jauger pendant un instant.
"- Si, il y a encore des choses à savoir, mais je ne suis pas sûr que vous soyez prête à les apprendre, bien que vous en ayez le niveau."
C'était une insulte dissimulée sous un compliment. Julia réagit au quart de tour.
"- Si je suis venue vous trouver, Monsieur, c'est que je suis prête à tout apprendre."
Un horrible sourire, carnassier, déforma le visage du maître des Potions.
"- Bon, si vous voyez les choses de cette façon, Miss McGregor, il vous reste à apprendre comment utiliser les Impardonnables."
Julia ouvrit grand les yeux. Le sourire de Rogue s'intensifia.
"- Êtes-vous certaine de vouloir continuer ? Il est encore temps de changer d'avis…"
Il la testait, elle en était sûre.
« Vas-y, c'est une occasion en or, personne d'autre ne voudra te les apprendre ! » lui glissa la voix.
« Ça prouve combien c'est dangereux. »
« Peu importe, ça pourra te servir… comme défense, évidemment. »
« Mouais. Bon, j'espère que je fais le bon choix. »
"- Tant qu'il y a quelque chose à apprendre, je continue, Monsieur."
"- Très bien. Je vais vous laisser le choix. Par lequel voulez-vous commencer ?"
"- Julia prit une inspiration lente."
"- L'Avada Kedavra, Monsieur."
Il sourit de nouveau, et il y avait quelque chose qui faisait penser à un vautour sur son visage, ce qui provoqua chez Julia un frisson qui lui parcourut l'échine.
"- Je n'en attendais pas moins de vous, Miss McGregor. Alors, allons-y. vous connaissez l'incantation, montrez-moi de quoi vous êtes capable."
Il lui présenta une minuscule vipère qu'il immobilisa sur son bureau. Puis il se plaça dans une direction perpendiculaire et croisa les bras. Elle avait les mains moites, et de la sueur perlait sur son front. Elle sentait que son cœur et sa respiration accéléraient en crescendo, mais elle avait fait son choix et devait, voulait aller jusqu'au bout. Elle tendit sa baguette d'une main légèrement tremblante vers le serpent, ferma les yeux quelques secondes pour se concentrer, puis les rouvrit.
"- Avada Kedavra !" lança-t-elle.
Quelques étincelles vertes jaillirent de sa baguette, mais rien d'autre ne se passa. La vipère tentait toujours désespérément de se décoller du bureau pour s'enfuir. Julia soupira, déçue. Comme Rogue gardait le silence, elle se risqua à faire une autoanalyse.
"- Il est évident que je n'ai pas encore toutes les données en main pour y arriver, Monsieur."
Le professeur la regarda calmement.
"- Hormis le fait que face à un véritable ennemi vous n'aurez jamais le temps de vous préparer, il est en effet clair que vous ne savez pas comment utiliser ce sortilège. Même si vous possédez une base, c'est inconsciemment que vous l'utilisez."
"- Quelle base ?"
"- Ce qui donne sa source à l'Avada Kedavra, c'est la volonté. Vous devez vouloir que la personne en face de vous –ici, en l'occurrence, la vipère- meure. J'irai jusqu'à dire que vous devez le désirer. Vous avez en vous une partie de cette volonté. Vous devez apprendre à la nourrir, à en faire, au moment de prononcer l'incantation, votre seule raison de vivre."
Julia réfléchit un instant à la réponse de son professeur.
"- Vis-à-vis d'une personne, à moins d'avoir une haine profonde à son égard, on ne peut pas la tuer, alors ?"
"- C'est à peu près exact. La haine, le mépris, le dégoût, tous ces sentiments sont propices à l'Avada Kedavra."
"- Comment peut-on utiliser ce sortilège pour se défendre, si on ne connaît pas du tout la personne qui attaque ?"
"- Quand quelqu'un veut vous tuer, vous pouvez en l'espace d'un instant développer une grande haine envers cette personne. La pratique du sortilège aide beaucoup aussi."
"- Pauvres serpents…"
Julia ne réalisa qu'après quelques secondes qu'elle s'était laissée aller. Le dialogue avec un Rogue ouvert s'avérait très instructif, et elle s'était sentie plus à l'aise. Elle attendit que les foudres de sarcasmes s'abattissent sur elle, mais elles ne vinrent pas.
"- En effet. À présent que vous avez toutes les cartes en main, Miss McGregor, je vous suggère de réessayer."
La jeune femme imagina que la vipère était menaçante pour sa vie, que si jamais elle vivait, elle pourrait mordre et donner la mort par son venin. Il était donc indispensable de la tuer.
"- Avada Kedavra !"
Le sort atteignit sa cible, qui cessa tout mouvement. Rogue se pencha pour examiner le serpent.
"- Etourdie," déclara-t-il d'une voix neutre. "Recommencez."
Alors que le professeur lui présentait une autre vipère, Julia intensifia le sentiment d'obligation de tuer l'animal.
"- Avada Kedavra !"
Ce fut un coma, mais ce n'était pas encore la mort, que fallait-il faire pour venir à bout de ces sales bêtes ? Alors, la jeune femme eut l'inspiration : elle allait se venger. Pour toutes les fois où ces bestioles l'avaient mordue, où elle avait manqué de faire une crise cardiaque en en voyant une dans le bois près de son village, et pour avoir refusé de mourir comme il se devait, cette vipère-ci allait subir son courroux.
"- Avada Kedavra !" s'écria-t-elle avec toute la haine dont elle était capable.
Une lueur verte emplit la pièce et foudroya le serpent. Le silence revint alors, du moins, ce fut l'impression de Julia qui avait le sentiment d'avoir essuyé une tempête. Rogue frappa trois fois des mains.
"- Félicitations, Miss McGregor, vous avez réussi."
"- Merci," dit-elle, encore un peu secouée par ce qu'elle venait de faire.
"- Ce sera tout pour aujourd'hui. La semaine prochaine, même heure."
"- Très bien, Monsieur. Bonsoir."
Julia s'apprêtait à sortir quand elle se rappela du livre dans sa chambre.
"- Professeur ?" demanda-t-elle.
"- Oui ?"
Il s'était rassis derrière son bureau et écrivait quelque chose.
"- Je dois voir le professeur Dumbledore, pourriez-vous me donner le mot de passe ?"
"- Pas ce soir, retournez dans votre dortoir maintenant."
"- Mais, c'est important, je…"
"- N'abusez pas, Miss McGregor. Bonsoir."
"- Bonsoir."
Quand elle fut hors du bureau de Rogue, elle prit la direction de sa salle commune d'un pas rageur.
"- Quel chameau !" s'exclama-t-elle dans un couloir vide. "« Pas ce soir, n'abusez pas, Miss McGregor ! » Quelle andouille…"
Puis elle s'arrêta net où elle était, retourna sur ses pas et serpenta dans les couloirs à la recherche d'un bureau dans lequel elle n'avait jamais mis les pieds. Mais pour une fois, la chance était avec elle, car de la lumière filtrait sous la porte. Elle frappa.
"- Entrez."
Julia en était presque à jubiler. Tandis qu'elle entrait, elle jeta un œil discret à la pièce. C'était austère, mais agréable. Le professeur McGonagall leva la tête des documents arrangés de manière ordonnée sur son bureau, et haussa les sourcils.
"- Miss McGregor ? Que se passe-t-il ? Avez-vous vu l'heure ?"
Julia consulta sa montre, il était près de vingt-deux heures, sa séance avec Rogue avait duré plus longtemps qu'elle ne l'aurait cru.
"- Je suis désolée de vous déranger si tard, Professeur, mais je dois voir le professeur Dumbledore. Puis-je avoir le mot de passe ?"
"- Pourquoi n'avez-vous pas fait cette demande auprès de votre directeur ?"
"- Je l'ai fait. Mais il n'a pas voulu me le donner."
"- Et quelle était sa raison ?"
« Avoir le plaisir malsain de ne pas satisfaire à ma demande, et s'en délecter. »
"- L'heure tardive."
"- Je pourrais vous donner la même réponse, mais si vous êtes venue me voir, c'est que vous attendez autre chose…"
"- En effet, Professeur, le fait est qu'il est indispensable que je m'entretienne rapidement avec le directeur."
McGonagall la fixa pendant un instant par-dessus ses petites lunettes carrées. Julia supporta l'examen sans broncher, elle avait tout à gagner à être patiente. Après ce qui lui parut une éternité, le professeur reprit la parole.
"- Très bien, Miss McGregor, je vous accompagne."
Elle se leva et sortit de son bureau. Julia s'empressa de la suivre. Ce n'était pas vraiment ce à quoi elle s'attendait, mais il fallait reconnaître qu'aux yeux de la directrice de Gryffondor, elle n'était qu'une Serpentard à qui on ne pouvait pas faire entièrement confiance. Elles marchèrent en silence dans les couloirs, et Julia priait pour que Rogue ne se fût pas décidé pour une promenade nocturne.
"- Soda Cerise," dit McGonagall quand elles furent à hauteur de la gargouille de pierre.
"- Avec ou sans glaçons ?" demanda celle-ci alors qu'elle s'écartait pour les laisser passer.
Julia fronça les sourcils en se plaçant dans l'escalier mobile en colimaçon : entendre une gargouille faire des mauvaises plaisanteries était curieux, mais elle n'encombra pas son esprit outre mesure avec ce détail. En haut de l'escalier, la directrice de Gryffondor poussa doucement la porte du bureau de Dumbledore et la franchit à moitié.
"- Albus ?" dit-elle. "Je ne vous dérange pas ?"
"- Non, entrez Minerva."
McGonagall fit signe à Julia de la suivre. La jeune femme s'exécuta. Quand elle entra, il y avait un silence oppressant qui l'entourait, qui passait même à travers elle. Elle ne put retenir un frisson. Dumbledore était debout, penché au-dessus d'une bassine de pierre sur laquelle Julia aperçut des runes qu'elle n'avait jamais rencontrées, et dont elle n'avait aucune idée de la signification. Les deux sorcières se turent jusqu'à ce que le directeur relevât la tête et sourît.
"- Cette élève voulait vous voir de toute urgence," commenta McGonagall.
"- Très bien, Minerva. Au fait, il y a un petit changement dans votre mission pour l'Ordre, Remus vous en donnera les détails."
Julia observa tour à tour les deux sorciers. McGonagall semblait éberluée sous ses airs sévères, et Dumbledore restait calme, comme hors d'atteinte par quoi que ce fût, même le temps.
"- Ne vous inquiétez pas," reprit-il à l'attention de la directrice de Gryffondor, "Miss McGregor est un futur membre de l'Ordre, on peut lui faire confiance."
"- Oh, oui, bien sûr," bafouilla la sorcière. "Bonne nuit."
"- Bonne nuit, Minerva."
"- Bonne nuit, Professeur."
Quand ils furent seuls, Dumbledore déclara :
"- Je vous écoute, Julia."
"- En fait, Professeur, j'avais dans l'intention de vous rapporter le livre, mais je ne pensais pas rencontrer de telles difficultés pour connaître votre mot de passe, et je n'ai pas eu le temps de passer le prendre dans ma chambre."
"- Ce n'est pas grave, le mot de passe restera inchangé jusqu'à ce que vous ayez eu le temps de le ramener. Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ?"
"- Aucun précédent, aucun indice ! Même si c'est une pure coïncidence, cette régularité n'est pas innocente !"
"- Je suis tout-à-fait d'accord. J'avais espéré que votre inconscient fasse un lien quelconque lors de votre lecture, mais il n'y a en effet aucun précédent à votre situation. D'ailleurs, votre condition est miraculeuse."
Oui, elle était une miraculée, il n'y avait pas d'autre terme pour la décrire. Il s'était passé tant de choses cette nuit-là…
