Disclaimer: Aaaah, et dire que j'étale tout mon talent sans me faire payer...

Remerciements: Ma chère Loufoca, je publierais un tas de fautes et de mauvaises tournures si tu n'étais pas là! En fait, ce devrait être mes lecteurs qui devraient te remercier!

Résumé: Après avoir lancé un Doloris sur Pam, Julia s'est enfuie dans la forêt, où elle a vécu une expérience peu banale avec les centaures. Elle rentre maintenant au château...

RAR:

Harana: Ah, la question de Julia... Ben non, c'est pas ça, et avec ce que j'ai dit jusqu'à maintenant, il est en fait impossible de savoir ce qu'elle veut comme réponse, puisqu'elle ne le sait pas elle-même! Choquée par le Doloris de Julia? C'est pourtant une Serpentard, élement à ne pas perdre de vue même si elle a un côté plutôt bon... Pour les réactions à Poudlard, les voici, les voilà! Tout est ici... et dans le chapitre suivant! Ben vi, j'avais beaucoup de choses à dire, même s'il ne se passe pas grand chose... Je devrais avoir 18 chapitres en tout, avec un épilogue après. Et je suis très contente que ma fic te plaise, ça me rend toute chose... ;-)

sandawn08: C'est clair que Pam avait mérité ce châtiment! Quant à la justification de son absence, tu vas avoir des élements de réponses dans ce chapitre, ça va continuer dans le suivant, et tu ne découvriras vraiment quoi que dans le chapitre 12... Sorry, c'était plus fort que moi, j'adore mettre la pression... Et pour la question, ben t'es à côté de la plaque, comme Harana (voir rar ci-dessus). Et voici la suite tant attendue!

Snapette: Merci, merci beaucoup! Et c'est pas grave si tu reviewes pas tout le temps... Pour les descriptions physique, j'ai énormément de mal, car je ne vois pas moi-même comment ils sont, alors je reste vague. Je m'attache plus à leurs pensées... mais je ne suis pas Morrigane, et j'aime aussi qu'il y ait de l'action, pas que de la réflexion, donc désolée de te décevoir sur ce point, mais ça, ça ne changera pas, c'est comme ça que j'écris. Sinon, j'espèreque tu aimeras la suite!

Seconde Chance

Chapitre 10 Romance Trouble

"- Alors, on revient se constituer coupable ?"

À peine Julia avait-elle franchit la porte du château que Rusard lui était tombé dessus, sa chatte Miss Teigne dans les bras.

"- Venez avec moi, le professeur Rogue tient à avoir une petite discussion avec vous."

Julia obéit sans rechigner, et marcha devant le concierge qui tenait absolument à la surveiller de près. Sur son chemin, la jeune femme constata que les élèves matinaux reculaient en l'apercevant, l'appréhension se lisant dans leurs yeux, et même la peur chez les plus jeunes. Elle n'en tint pas compte, continuant de marcher vers la destination annoncée. Quand elle fut arrivée devant la porte du bureau de Rogue, Rusard lui fit signe de frapper.

"- Entrez," entendit-elle distinctement.

Toujours sous le commandement du concierge, Julia pénétra dans la pièce et se planta devant le bureau de son directeur de maison.

"- Tiens, tiens," dit Rogue en abandonnant ses copies, "Miss McGregor. Merci Rusard, j'ai la situation en main."

Le concierge ressortit en marmonnant des paroles incompréhensibles. Lorsqu'il eût refermé la porte, Rogue reprit la parole.

"- Alors, qu'avez-vous à dire pour votre défense ?"

"- Je n'ai aucune excuse, Monsieur," répondit Julia d'un ton las.

"- C'est aussi mon avis, mais c'est un peu faible. Vous rendez-vous compte que votre camarade est encore à l'infirmerie à pleurer pour voir ses parents ?"

"- Je ne pense pas être assez entraînée pour infliger de sérieux dégâts, Monsieur."

"- Quand vous êtes-vous entraînée pour lancer le Doloris, Miss McGregor ?"

"- Jamais, Monsieur, c'était la première fois."

"- Impressionnant," souffla Rogue.

Il détailla Julia, pensif.

"- Je pensais que nous étions d'accord sur le fait que ces sortilèges serviraient de défense."

"- C'était une défense, Monsieur, elle m'a agressée."

"- Physiquement ?"

"- Non, Monsieur, moralement."

"- Vous êtes trop sensible. Cela vous coûtera une retenue par semaine jusqu'à la fin de l'année, tous les vendredis soirs."

"- Très bien, Monsieur."

"- McGregor ?"

"- Oui, Monsieur ?"

"- Regrettez-vous votre geste ?"

"- Non, Monsieur."

Rogue fronça les sourcils.

"- Si la même situation se représentait, le referiez-vous ?"

"- Il y a de fortes chances, Monsieur."

Rogue se leva et se pencha vers la jeune femme par-dessus le bureau, étrécissant ses yeux au possible.

"- Je vous conseille de tenir un autre langage devant le directeur si vous ne voulez pas être renvoyée," siffla-t-il.

"- Je ne vois pas pourquoi je mentirais, Monsieur. D'ailleurs, vous pensez comme moi."

Les yeux toujours plissés, rivés sur Julia, Rogue se rassit.

"- Vous n'avez jamais été aussi franche et insolente, Miss McGregor. Qu'est-ce qui cloche chez vous ?"

"- Rien, Monsieur."

"- Bon, j'en ai fini avec vous, vous pouvez partir."

Julia s'exécuta et quitta le bureau de son directeur. Elle remonta des cachots, affichant toujours un air absent. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle déambulait au hasard, quelqu'un l'appela.

"- Julia ! Eh, Julia ! Attends-moi !"

Elle s'arrêta et regarda qui voulait la rejoindre.

"- Bonjour, Julia," dit Fabian en la rattrapant.

"- Bonjour," répondit-elle machinalement.

Il semblait mal-à-l'aise.

"- Dis, c'est vrai la rumeur qui court sur toi parmi les septième année ?" demanda-t-il.

"- Et quelle est-elle ?"

"- Que tu as lancé un Impardonnable sur une autre Serpentard."

"- Oui, c'était le Doloris."

"- Pourquoi tu as fait ça ?"

"- Parce qu'elle m'avait agressée."

"- Elle t'a jeté un sort ?"

"- Non, elle m'a insultée."

"- Et c'est tout ?"

"- Oui."

"- Tu es bizarre, Julia."

"- On me l'a déjà dit."

"- Et comment ça se fait que tu es dans un tel état ? Tu fais peur à voir. On dirait que tu s vécu dans la forêt !"

"- Précisément, c'est le cas."

"- Oh."

Fabian se tut un instant. Julia attendit une autre question.

"- Heu, Julia, tu n'as pas oublié qu'on devait travailler ensemble aujourd'hui ?" reprit-il.

"- Non. Je vais aller me changer, prendre mes affaires, et je te rejoins à la bibliothèque."

"- Je vais d'abord prendre mon petit déjeuner. Tu ne viens pas ?"

"- Non, je n'ai pas faim."

"- Et bien, à tout-à-l'heure."

"- A tout-à-l'heure."

Julia repartit en direction des sous-sols jusqu'à la salle commune de Serpentard qu'elle traversa sans se soucier du regard des quelques traînards. Elle monta dans le dortoir des filles, attrapa une nouvelle robe dans sa valise ainsi que son nécessaire de toilette, et prit la direction des douches les plus proches. Dans la cabine, elle resta immobile sous l'eau pendant un bon moment, laissant la poussière qui la recouvrait couler vers l'évacuation. Puis elle se savonna rapidement, se rinça et utilisa un sort de séchage avant d'enfiler sa robe propre. Quand elle revint dans sa chambre, elle entendit des coups de bec à la fenêtre. Elle l'ouvrit, et vit un nuage de couleurs filer devant elle pour se poser sur son lit. C'était le phénix de Dumbledore. Il attendit patiemment que Julia eût fini de lui détacher l'enveloppe qu'il portait, puis repartit de la même façon qu'il était venu. La jeune femme rangea la lettre qui lui était adressée, puis elle troqua ses affaires de toilette contre celles de cours et se mit en route pour la bibliothèque. Quand elle y entra, elle aperçut Fabian qui était déjà installé, et alla s'asseoir à côté de lui.

"- Par quoi commence-t-on, Professeur ?" demanda Fabian, plein d'entrain.

"- Je ne suis pas professeur," répliqua Julia d'une voix monocorde, "et c'est à toi de me dire pour quel cours tu souhaites recevoir mon aide en premier lieu."

"- Heu… et bien, il y a d'abord l'Arithmancie où j'ai quelques difficultés."

"- Sur quels points ?"

Une heure studieuse se passa, mais Julia constata que Fabian n'était pas très attentif. Le jeune homme s'étira.

"- On pourrait faire une pause ?" suggéra-t-il. "Qu'en dis-tu ?"

"- Comme tu voudras," répondit Julia en posant sa plume.

Alors Fabian se pencha vers elle et posa ses lèvres sur les siennes. Elle n'esquissa aucun geste. Le jeune homme recula vivement, devenu aussi rouge qu'une tomate.

"- Tu sais," dit-il, "si tu as changé d'avis, il faut me le dire."

"- Mais c'est toi qui as demandé une pause. On peut recommencer à travailler si tu veux."

"- Je parlais de nous," soupira-t-il, exaspéré.

Julia ne répondit rien. Elle attendait qu'il lui en dît plus afin de comprendre ce qu'il voulait. Au lieu de cela, il commença à ranger ses affaires et se leva.

"- Ça t'amuse peut-être, Julia McGregor, mais moi je ne joue plus."

Tandis qu'il s'éloignait, Julia le regarda un moment, puis rangea elle aussi ses cours, plumes et bouteille d'encre avant de quitter la bibliothèque à son tour. Elle retourna directement aux sous-sols de Serpentard et rallia bien vite sa chambre, où elle trouva Lucy, Kimberley et Victoria, occupées à lire des livres de cours chacune sur leur lit. Victoria fut la première à réagir à l'arrivée de Julia.

"- Je te promets que je n'ai jamais pensé un seul instant que ce que disait Pam était vrai, Julia !" s'exclama-t-elle en l'apercevant.

Julia la regarda, les sourcils froncés d'incompréhension.

"- Arrête de dire des bêtises," répliqua Lucy en se tournant vers la nouvelle venue. "Alors, Julia, qu'est-ce que Rogue t'a dit ? Il était furibard quand il a appris ce qu'il s'était passé."

"- Et bien, il ne l'était plus," répondit posément Julia. "Il m'a punie pour mon acte, et je devrai voir le professeur Dumbledore."

"- Tu n'es pas renvoyée alors ?" demanda Kimberley.

"- Non."

"- Et c'est quoi ta punition ?" reprit Victoria.

"- Une retenue par semaine, le vendredi soir, jusqu'à a fin de l'année."

Les trois jeunes femmes se regardèrent, visiblement impressionnées. Julia profita de cette interruption pour ranger une partie de ses cours.

"- Tu veux que je te prête mes affaires pour te remettre en ordre ?" proposa Lucy.

"- Oui, merci."

Tandis que Julia s'installait sur son lit, Lucy farfouilla dans ses cours, puis lui donna plusieurs liasses de parchemin.

"- McGonagall nous a donné un énorme travail à faire en Métamorphose, tu voudras bien nous aider quand tu auras fini ?"

"- Bien sûr."

Le ton que Julia employait était toujours monocorde et indifférent. Lucy retourna s'asseoir sur son lit et reprit son étude. Le temps s'écoula. Julia recopiait les notes claires que Lucy avait prises aux cours du jeudi et du vendredi. De temps en temps, elle relevait la tête pour éviter le torticolis, et elle apercevait les coups d'œil en coin que lui jetaient ses trois camarades. Se disant que c'était probablement une façon de surveiller si elle faisait effectivement son travail, la jeune femme les ignorait.

"- Bon, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je vais aller déjeuner," déclara Victoria après que son estomac eût gargouillé un nombre considérable de fois.

"- Moi aussi," répondit Kimberley.

"- Bonne idée," enchaîna Lucy. "Tu viens aussi Julia ?"

"- Non je n'ai pas faim."

"- Très bien, on te retrouve ici, alors."

Les trois jeunes femmes quittèrent la chambre. Julia finit de se remettre en ordre et entama sans attendre les longs essais à rendre aux prochains cours. Elle relisait celui des Potions quand les autres revinrent.

"- Ah," dit Lucy, "tu as fini de recopier mes notes…"

"- Oui," répondit Julia en attrapant les feuilles empruntées. "Les voici."

Lucy prit ses cours et s'empressa de les ranger.

"- Alors ?" demanda Victoria. "On se met à la Métamorphose ? J'ai commencé, mais ça ne donne pas grand-chose…"

Julia rangea ses devoirs, lut l'énoncé de celui qui posait problème à ses camarades, et exposa d'une voix toujours aussi monocorde ce qu'elles devaient expliquer en détails dans leur essai.

"- Voilà," conclut-elle.

Et elle prit un parchemin pour rédiger son devoir.

"- Julia, tu pourrais me réexpliquer le principe d'apparition d'Illusion ?" demanda Kimberley une demi-heure plus tard.

"- Il y a un schéma dans le livre," répliqua placidement Julia sans relever la tête.

"- Mais il n'est pas clair."

"- En voici un plus clair, alors."

La jeune femme brandit sa baguette et projeta au centre de la pièce un schéma en trois dimensions, animé.

"- Ouah !" s'exclama Victoria. "Super, Julia, chapeau !"

L'interpellée acquiesça sans s'interrompre d'écrire. Le reste de l'après-midi se déroula dans la même ambiance, tranquillement. A l'heure du dîner, Julia refusa de nouveau la proposition de Lucy avec la même réponse.

"- Mais tu n'as rien mangé de la journée !"

"- En effet."

"- Tu es bizarre, Julia."

"- On me l'a déjà dit."

"- Qu'est-ce qui ne va pas ? C'est en rapport avec ce que tu as fait à Pam ?"

"- Tout va bien."

"- Bon, je n'insiste pas. Travaille bien, alors."

"- C'est ce que je compte faire."

Lucy sortit de la chambre pour rejoindre les deux autres dans la salle commune, et Julia replongea une nouvelle fois dans ses cours afin de rédiger l'essai d'Arithmancie. Quand elle l'eut terminé, cela faisait une bonne heure que le bruit avait augmenté dans la salle commune, indiquant que la plupart des élèves s'y trouvaient. La jeune femme enfila son pyjama et se coucha après avoir fermé les tentures de son baldaquin. Elle ne tarda pas à être envahie par un profond sommeil.

§X§

"- Non !"

Julia se redressa si vivement dans son lit que la tête lui tourna aussitôt.

"- Qu'est-ce qui se passe ?" demanda une voix étouffée par les épaisseurs de tentures.

Julia inspira profondément pour diminuer son mal de tête. Elle se sentait nauséeuse. Elle faillit avoir une attaque quand Lucy ouvrit violemment les tentures de son lit.

"- Julia, c'est toi qui as crié ? Qu'est-ce qu'il y a ?"

Lorsque Julia tourna la tête pour la regarder, Lucy étouffa un cri.

"- Merlin, tu es aussi pâle que la mort, et tu as les cernes de quelqu'un qui n'a plus dormi depuis une semaine !"

Mais Julia n'écoutait pas. Elle ferma les yeux pendant que les souvenirs de la veille lui revenaient. A cause de l'incantation des centaures, elle avait agi comme un robot avec tout le monde. Horrifiée par ses réactions, elle entreprit de se lever, tâche que Lucy rendît plus difficile que prévue.

"- Julia, on est dimanche, il n'y a rien d'urgent, tu devrais te reposer."

"- Au contraire, j'ai quelque chose de très urgent à régler."

Elle quitta son lit du côté opposé à celui où se trouvait Lucy et commença à s'habiller.

"- Tu vas au moins manger, aujourd'hui ?" demanda Lucy.

"- Mais oui, ne t'inquiète pas, je vous rejoins à la Grande Salle pour le petit déjeuner."

Sur ces paroles, la jeune femme quitta rapidement la chambre pour éviter de continuer la conversation. Laissant la salle commune derrière elle, elle se dirigea rapidement vers sa destination et n'hésita pas à frapper à la porte.

"- Entrez."

Elle obtempéra et pénétra dans l'antre de Rogue.

"- Vous êtes matinale, Miss McGregor," dit-il sans relever la tête. "Que voulez-vous ?"

"- Vous présenter mes excuses, Monsieur."

"- A quel sujet ?"

"- Pour mon comportement d'hier, Monsieur."

"- Et vous pensez peut-être que je vais diminuer votre punition ?"

"- Non, Monsieur, ma punition a pour cause le Doloris. Mais voyez-vous, j'ai vécu deux jours avec les centaures, et je n'étais pas vraiment moi-même en revenant."

"- Rogue posa alors sa plume et consentit enfin à la regarder."

"- Chez les centaures ?" demanda-t-il, incrédule.

"- Oui, Monsieur."

"- J'en référerai au professeur Dumbledore. Très bien, Miss McGregor, j'accepte vos excuses. Maintenant, disparaissez, je vous ai assez vue."

Julia hocha la tête et quitta le bureau. Elle se rendit lentement vers la Grande Salle, essayant de faire disparaître de sa mémoire les évènements de la veille, sans succès. Elle aurait volontiers fait un échange entre eux et les souvenirs qui lui échappaient encore, mais comme l'avait dit Dumbledore, la nature n'était pas familière de la justice. Arrivée à la Grande Salle, elle constata qu'il était encore tôt, malgré le détour qu'elle avait emprunté, car les tables n'accueillaient que quelques élèves par maison. Quand son regard se porta sur la table des professeurs, Julia le détourna aussitôt. Dumbledore, tout en ne la quittant pas des yeux, écoutait ce que Rogue lui murmurait. La jeune femme aurait voulu lui tourner le dos, mais elle devait surveiller la table des Serdaigle. Elle s'assit donc au vu de tous, mais d'où elle pouvait aussi tout voir, et commença à se beurrer un toast. Ses trois compagnes de chambre ne tardèrent pas à la rejoindre, mais Julia ne leur prêta pas grande attention. Elle scrutait l'entrée de la Grande Salle, quand elle vit Fabian passer les portes. Le jeune homme regarda dans sa direction et Julia baissa aussitôt la tête, soudain passionnée par ses œufs brouillés. Cinq minutes plus tard, elle avait tout avalé et se leva de table.

"- A plus tard, les filles," dit-elle.

"- Hey, où vas-tu ?" demanda Lucy.

"- Ne t'inquiète pas, je ne ferai rien !" s'exclama Julia, exaspérée.

Et elle quitta la Grande Salle sans s'en éloigner. Dans le hall, elle contempla les Sabliers sans vraiment les voir pendant une bonne dizaine de minutes. Enfin, d'autres élèves commencèrent à rejoindre le hall. Elle observa alors attentivement les portes donnant sur la Grande Salle. Bientôt, Fabian apparut, entouré de trois autres Serdaigle. Julia s'avança doucement, mais s'arrêta à plus de trois mètres du petit groupe, signifiant à Fabian qu'elle souhaitait lui parler, mais qu'elle ne s'imposerait pas.

"- Allez-y sans moi, les gars," dit-il, "je vous rejoindrai plus tard."

Julia attendit que les trois Serdaigle eussent disparu dans les couloirs, puis elle approcha de Fabian qui n'avait pas bougé, en gardant toutefois une certaine distance.

"- Ça t'ennuierait si on s'éloignait pour parler ?" demanda-t-elle.

"- Non, pas du tout," répondit-il.

Les deux jeunes gens marchèrent en silence pendant quelques minutes, puis Julia s'adossa à un mur.

"- Ecoute," dit-elle, "et laisse-moi aller jusqu'au bout. Je ne prétends pas avoir agi comme il se doit, mais ce n'était pas entièrement ma faute. Seulement, cela m'a donné à réfléchir, et je suppose qu'à toi aussi. Je ne m'abaisserai pas à te supplier, mais nous pourrions rester amis. Je suis désolée Fabian, mais je suis une personne à qui il ne vaut mieux pas s'attacher. Je te demande pardon si je t'ai fait de la peine."

Le jeune homme hocha doucement la tête.

"- Je te pardonne, Julia. Et effectivement, l'épisode d'hier m'a donné à réfléchir. Tu es quelqu'un de très intelligent et tu es très jolie…"

Julia se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux.

"- … mais nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre," poursuivit Fabian. "Si tu veux qu'on reste amis, ça me convient."

La jeune femme sourit faiblement. Le seul garçon qui se fût intéressé à elle sortait de sa vie une semaine après y être entré, et par sa faute.

"- Bien, nous sommes d'accord, alors ?" dit-elle en tendant la main.

"- Tout-à-fait d'accord," répondit Fabian.

Mais au lieu de serrer la main tendue de Julia, il déposa un baiser sur sa joue droite, juste à l'endroit de sa cicatrice.

"- J'ai toujours trouvé que cette cicatrice te donnait de la distinction," ajouta-t-il. "Ne la fais surtout jamais disparaître, ça fait partie de ton charme."

"- Vraiment ? C'est gentil…"

Julia sentait ses yeux piquer sous le coup de l'émotion. Au fond d'elle-même, elle savait qu'elle n'aimait pas vraiment Fabian, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait encore tout gâché… Une larme roula le long de sa joue droite, comme si elle voulait laver le baiser. Fabian la remarqua.

"- Ne pleure pas," dit-il, "ça va aller, tu t'en remettras, tout comme moi."

Elle le regarda, impressionnée par sa maîtrise de soi, et prit sur elle d'en faire autant, sans toutefois retrouver immédiatement la faculté de parler. Le temps où elle dominait les autres par sa froide logique était bel et bien révolu.

"- Mais…," ajouta-t-il, "la transition serait plus facile si on prenait le temps de parler. Que penses-tu de passer l'après-midi entre amis ?"

"- Oui, c'est une bonne idée," répondit-elle, recouvrant enfin la voix. "Après le déjeuner, dans le parc ?"

"- Très bien, tant que tu me fais voir d'autres endroits que ceux de la semaine passée !"

"- Accordé," dit-elle en riant. "A tout-à-l'heure."

"- A tout-à-l'heure, Julia."

La jeune femme fit un petit signe de la main et partit rapidement vers les sous-sols. Lorsqu'elle traversa la salle commune, Lucy lui bondit presque dessus.

"- Alors ?" demanda-t-elle.

"- Alors quoi ?" répliqua Julia, de nouveau agacée par le comportement de sa camarade.

"- Je t'ai vue partir avec Fabian. Comment ça se passe entre vous ?"

"- Il n'y a rien entre nous."

"- Mais je pensais que…"

"- C'était voué à l'échec," coupa Julia pour mettre fin aux allégations de Lucy. "On n'en parle plus."

"- Très bien. Tu as des projets pour cet après-midi ?"

"- Oui."

"- Et ce soir ?"

Julia fronça les sourcils en réfléchissant.

"- A priori, non…," commença-t-elle.

"- Tant mieux, parce que…"

Mais la jeune femme continuait de réfléchir. « La Nouvelle Lune… »

"- Et donc, en fait…," disait Lucy.

"- Non, désolée," répliqua Julia.

"- Quoi, non ?"

"- Je ne peux pas me libérer ce soir."

"- Mais qu'est-ce que tu vas encore faire ?"

"- Lucy, tu n'es pas ma mère !" s'écria Julia, et plusieurs élèves tournèrent la tête, dérangés dans leurs occupations. "Je n'ai pas besoin que tu me surveilles, je sais ce que j'ai à faire."

"- Ça va, ne t'énerve pas, fais ce que tu veux !"

Lucy s'éloigna avec un air boudeur, mais Julia s'en fichait. Elle avait vraiment de plus en plus de mal à la supporter. Cherchant une occupation, la jeune femme se souvint que Remus lui avait envoyé une lettre la veille. Mais ce qu'il y avait de curieux, c'était qu'elle était arrivée avec le phénix de Dumbledore. Elle monta dans sa chambre et déchira l'enveloppe qui retenait la lettre.

« Julia, je ne sais pas ce qui a pu te passer par la tête, mais j'espère que tu vas rapidement reprendre tes esprits et redescendre sur terre. Le professeur Dumbledore m'a mis au courent de la situation, contre ta volonté, je le sais, mais tu avoueras que tu as de loin dépassé les limites. Je n'irai pas par quatre chemins, il envisage de te renvoyer, malgré tout ce que j'ai pu dire pour ta défense. Je sais parfaitement que tu n'as aucun ordre à recevoir de ma part, je me contenterai donc de te prier instamment de suivre ce conseil : garde un profil bas jusqu'à ce qu'il te convoque, et ne t'énerve surtout pas en face de lui. J'espère recevoir bientôt de tes nouvelles. Fais attention à toi, Miss. R.L. »

Julia resta immobile, serrant la lettre dans ses mains plus fort que de raison. Elle n'avait pas réalisé la gravité de son acte jusqu'alors, en partie à cause du fait que Rogue n'avait pas menacé de la renvoyer. A présent, elle se sentait complètement vidée. Six années de travail acharné, d'isolement forcé, pour tout détruire en l'espace de cinq minutes. Un stupide manque de contrôle, un soudain désir de vengeance et un esprit assez discipliné pour réussir n'importe quoi, ces trois éléments réunis au même moment l'avaient conduite à sa perte. Et tout ça pour quoi ? Pour ne pas mêler Remus à ses problèmes personnels. Mais non, Monsieur Lupin plongeait la tête la première dans sa stupide petite vie, et il se permettait en plus de lui donner des conseils sur la bonne façon d'agir. Maintenant en proie à une fureur incontrôlable, Julia attrapa de quoi écrire et entreprit de dire sa façon de penser au lycanthrope.

« Remus, vous pensiez peut-être bien faire, mais vous vous êtes royalement trompé ! Quant à Dumbledore, les seules personnes auxquelles il aurait pu s'adresser auraient été mes parents si j'en avais eu. Il est donc en tort, et il a réduit à néant la seule raison qui m'ait poussé à « perdre la tête » comme vous le sous-entendez si bien, à savoir, vous maintenir hors de propos pour ce qui me concerne. J'aimerais qu'à l'avenir, vous ne vous occupiez plus de mes affaires, peu importe si c'est pour mon bien ou pour toute autre raison. J.M. »

La jeune femme avait inconsciemment pensé que de coucher les mots sur un parchemin l'aiderait à se calmer, mais il n'en était rien. Elle était toujours aussi furieuse, peut-être même plus, car la colère qu'elle éprouvait contre Remus se tournait doucement vers elle. Julia quitta la chambre, la lettre enfermée dans une enveloppe scellée, et se rendit rapidement à la volière. Là, elle s'approcha des hiboux de l'école. L'un d'eux descendit vers elle, et se posa sur le bras qu'elle avait tendu. Julia accrocha la lettre à une des pattes de l'oiseau.

"- Attends, ne bouge pas," lui intima-t-elle quand elle eut fini.

Elle prit sa baguette de sa main libre et tapota sur la tête du hibou qui se Désillusionna, puis s'envola. Julia contempla le bout de ciel qui semblait onduler jusqu'à ce qu'il se fut immobilisé. Après quoi, elle s'en fut.