Disclaimer: L'univers de Harry Potter appartient à JKR, je ne gagne pas d'argent en publiant ce chapitre...
Remerciements: Ma chère Loufoca, si tu n'avais pas veillé si tard pour me corriger, je n'aurais pas pu publier avant quelques jours! Merci pour tes sages conseils...
Résumé: Après une mise au point inutile avec Fabian, Julia a passé une nuit de Nouvelle Lune particulièrement pénible. Elle a à présent été convoquée chez le directeur...
RAR:
Harana : Alors, la discussion avec Dumbledore, ben, la voilà, mais c'est peut-être pas c que tu attendais… La réaction de Remus au parchemin, tu vas aussi l'avoir, je te laisse découvrir et te délecter… Pour ce que cherchait Fabian, je suis désolée, j'avoue, j'ai bâclé cette partie, elle ne m'intéressait pas vraiment, et je te rassure, il n'y avait rien de louche, juste une discussion plate entre deux personnes dont la relation est morte… Julia, cruelle ? Peut-être, c'est un point de vue que je n'avais pas encore adopté. Mais n'oublie pas que c'est une Serpentard. Pour savoir ce qui a fait de Julia ce qu'elle est aujourd'hui, tu devras attendre le dernier chapitre, le 18e donc… Ben vi, là, c'est moi qui suis cruelle ! Drama, c'est sûr, je n'ai pas mis ce genre pour rien… Bonne lecture !
Elfie : Merci beaucoup, ça fait un grand plaisir ! Le flou, mon élément principal, tu devras t'y faire, ça dure comme ça jusqu'à la fin ! Remus, mort ? Non mais ça va pas ? J'ai clairement fais savoir que c'était un « cauchemar » de Julia, lors d'une crise hors Nouvelle Lune… Et voici la suite tant attendue !
Morrigane : Ah, les rêves de Julia durant ces crises… C'est un grand mystère pour tous ! Je dois t'avouer une chose, je ne suis moi-même pas encore sûre de leur explication ! Mais tu sauras tout dans le dernier chapitre ! Pour l'heure, les réactions de Remus et Dumbledore n'attendent que toi ! Faire souffrir Julia, moi ? Enfin, voyons ! Ben, quand même, un petit peu, mais pas toujours de la même façon, il faut varier les plaisirs !
Snapette : Rogue va revenir, mais pas tout de suite… Désolée si je te déçois… N'oublie pas que le passage avec Remus n'est pas la réalité… C'est un, comment dire, rêve n'est pas approprié, disons… que tu en sauras plus dans le dernier chapitre, car sinon, je vais faire des révélations ! Bonne lecture !
Seconde Chance
Chapitre 12 Exil… ou Pas
Julia était dans le Poudlard Express. Elle ne l'avait jamais pris de nuit, à l'instar de la plupart des élèves. Seulement, elle n'était pas une élève normale. Dumbledore le lui avait fait clairement comprendre, quelques heures plus tôt…
§XXXXXXX§
Julia se présenta à la gargouille qui gardait l'entrée du bureau du directeur.
"- Je suis Julia McGregor," dit-elle sans savoir si elle devait le faire. "Le professeur Dumbledore m'attend."
Le mur s'écarta lentement. La jeune femme ne prit pas la peine d'attendre que l'escalier en colimaçon ne l'emmenât face à la porte, et monta les marches aussi rapidement que la décence ne le lui permettait. Elle n'attendit pas non plus qu'on lui donnât la permission d'entrer, et poussa la porte. Dumbledore était assis derrière son bureau.
"- Professeur ?" dit Julia. "Vous vouliez me voir ?"
Le directeur releva la tête.
"- Oui, Miss McGregor. Asseyez-vous, je vous prie."
Elle s'exécuta, il n'était pas nécessaire de protester.
"- Je suppose que vous connaissez le motif de cette convocation," s'enquit-il.
"- Mon renvoi."
"- Pas tout-à-fait."
Les idées préconçues de la jeune femme s'envolèrent et elle donna toute son attention au directeur.
"- Julia, nous savons tous deux que vous avez commis une faute grave en utilisant le Doloris sur une de vos camarades. En temps normal, en plus du renvoi, vous auriez été envoyée à Azkaban. Mais les temps ne sont pas normaux, et vous n'êtes pas quelqu'un qu'on traite comme tout le monde. C'est pourquoi je ne vais pas vous renvoyer."
La Serpentard ouvrit grand les yeux de surprise. Elle s'attendait à tout, sauf à ça.
"- … du moins, pas au sens où vous l'entendez. Vous ne resterez pas à Poudlard, le professeur Ombrage ne l'admettrait pas. Mais je vais vous donner la possibilité de finir votre année, dans des conditions de sécurité plus élevées qu'ici. Vous êtes devenue un danger pour les autres, et pour vous-même, car à présent, à l'approche de la Nouvelle Lune, vous ne vous maîtrisez plus."
L'explication de Dumbledore illumina les réflexions de la jeune femme sous un nouvel angle. Toutes ces réactions n'auraient en fait qu'une seule et même cause…
"- Dans un environnement beaucoup plus restreint, je pense que vous parviendrez mieux à vous contrôler. Vous partez ce soir, les elfes de maison se sont chargés de faire votre valise."
Julia se souvint du cadeau de Remus.
"- Mais...," protesta-t-elle.
"- Ils savent détecter les objets Désillusionnés, ne vous inquiétez pas. Je vous souhaite un bon retour. On s'occupera de vous à Londres, lorsque vous quitterez le Poudlard Express."
"- Monsieur, pourquoi ne puis-je pas transplaner jusque la gare de King's Cross ?"
Le regard de Dumbledore pétilla.
"- Il aurait été étonnant de votre part que vous ne me posiez pas la question, Julia. Je dirai simplement que cela fait partie de vos obligations. Vous pourrez en profiter pour récupérer quelque force. Cette semaine ne vous a pas réussi, me semble-t-il…"
§XXXXXXX§
Julia avait acquiescé et avait pris congé. Elle s'était rendue à Pré-au-Lard avec la diligence habituelle, tirée par un Sombral, comme toujours. Sur le quai de la gare, un elfe de maison l'avait rejointe avec sa grosse valise. Il avait failli pleurer quand elle lui avait proposé de s'occuper elle-même de ses bagages afin de lui permettre de retourner plus vite au château. Puis, elle était montée à bord du train. Et à présent, elle essayait de s'occuper l'esprit, n'ayant pas la possibilité de regarder par la fenêtre du compartiment. La fatigue qu'elle ressentait était telle qu'elle n'arrivait pas à dormir. Elle ne comprenait pas pourquoi Dumbledore lui faisait un tel traitement de faveur. Surtout sous le nez d'Ombrage. Et où allait-elle atterrir ? Qui allait s'occuper d'elle ? Toutes les questions qu'elle ne s'était jamais posées sur son avenir, tant elle était sûre du chemin qu'elle allait suivre, se bousculaient maintenant dans sa tête et ne pouvaient pas trouver de réponse adéquate. Soudain, elle remarqua une ombre au sol. Elle continua d'agir comme si elle n'avait rien vu, mais surveilla tout mouvement de la silhouette. Or, celle-ci restait immobile, comme si son seul but avait été d'observer la jeune femme. Julia tenta d'abord de l'ignorer, et tourna la tête vers la fenêtre. Seulement, à cause de la nuit noire, la vitre s'était transformée en miroir flou, et la silhouette qui s'y refléta était trop familière à Julia pour qu'elle ne la reconnût pas. Elle oublia aussitôt qu'elle devait l'ignorer et se retourna vivement. Son regard plongea dans celui de son vis-à-vis qui ne chercha pas à l'éviter. Elle y trouva un écho de sa propre tristesse qui lui serra le cœur et lui noua la gorge. La honte qu'elle ressentit à ce moment-là atteignit des sommets. Comment avait-elle pu user de tant de méchanceté envers la seule personne qui se préoccupait réellement de son sort ? Ses yeux commencèrent à piquer, et bien vite, son regard fut embué, mais elle ne voulait pas rompre le contact. Soudain, la porte du compartiment s'ouvrit, et Remus Lupin entra.
"- Bonjour, Miss," dit-il du ton de voix qu'il employait habituellement avec elle.
Elle fut incapable de répondre à son salut tant le nœud dans sa gorge était tendu.
"- Ça ne te dérange pas si je m'assieds ?" reprit-il.
Elle fit non de la tête, baissa les yeux et entreprit de fixer le sol pour se donner une contenance. Maintenant qu'elle avait rompu le contact visuel, elle ne supportait plus de le regarder en face après l'attitude de gamine écervelée qu'elle avait eue.
"- Julia," dit-il après un long silence, "je sais que tu m'as demandé de ne plus m'immiscer dans tes affaires…"
À peine avait-il commencé à parler que la jeune femme sentit couler les premières larmes silencieuses sur ses joues. Elle ne pouvait pas les retenir plus longtemps.
"- Mais," poursuivit le lycanthrope, "bien que je m'étais résolu à respecter ta demande, le professeur Dumbledore a insisté pour que je t'accompagne durant ce trajet. Je dois t'avouer que je n'étais pas vraiment d'accord, parce que rien ne t'empêchait de transplaner, mais il n'a rien voulu entendre."
Les larmes roulaient toujours silencieusement le long des joues de Julia. Elle écoutait attentivement, mais garda la tête baissée.
"- J'ai donc eu quelques heures pour trouver ce que j'allais faire ou dire. Pourtant, avant de te rejoindre dans ce compartiment, je ne savais toujours pas."
Il soupira, et la jeune femme entendit clairement une note de désespoir. Ses larmes s'intensifièrent.
"- Je pense," ajouta-t-il," que je n'étais pas à ma place. Je n'aurais pas dû avoir cette attitude familière avec toi. Je te prie de m'excuser."
Julia releva vivement la tête. Pourquoi voulait-il qu'elle l'excusât alors qu'il n'avait rien à se reprocher ?
"- Non !" s'écria-t-elle, des larmes de fureur s'ajoutant aux autres. "Je suis la seule fautive !"
Remus fronça les sourcils, et peu à peu, ses yeux tristes s'emplirent de douceur. La jeune femme ne pouvait s'empêcher de trembler, et le bruit des sanglots qui la secouaient résonnait dans le compartiment. Pourtant, malgré la culpabilité et la honte de sa présente fragilité émotionnelle, Julia soutint le regard de son professeur. Elle eut l'impression qu'une éternité s'écoulât.
"- Julia," dit alors Remus," ne pleure pas. S'il-te-plaît. Je ne prétends pas comprendre ce qui t'arrive, mais je suis au courant de la manière dont cela t'a affecté. Tu ne dois pas te sentir si coupable pour quelques mots sur du papier. Sèche tes larmes."
Mais la jeune femme n'arrivait plus à s'arrêter. Elle était redevenue la petite fille apeurée qui avait vu mourir ses parents sous ses yeux, et qui s'était alors demandée ce qu'elle allait devenir. Grâce à sa petite taille, Julia put aisément poser ses pieds sur la banquette et passer ses bras autour de ses jambes repliées contre elle-même. Elle se sentait tellement faible et minable. Elle avait l'impression que son cœur voulait verser toutes les larmes qu'elle y avait enfouies depuis près de douze ans. Elle posa le front sur ses genoux et continua de pleurer doucement. Sans gestes brusques, Remus était venu s'asseoir à côté d'elle. Puis, avec délicatesse, il avait posé ses mains sur les épaules de la jeune femme. Involontairement, elle prit une profonde inspiration et poussa un long soupir. Contre toute attente, le poids qui semblait alourdir son cœur s'évapora, et elle sentit son corps se détendre de lui-même. Lentement, sans en être vraiment consciente, elle se laissa glisser dans les bras du lycanthrope qui l'enserra avec douceur. Les larmes avaient cessé de couler. Julia lâcha ses jambes, laissa rouler sa tête contre le torse de Remus et ferma définitivement les yeux. Son professeur bougea un bras et elle l'entendit murmurer une formule. La lumière qui cognait dans les paupières de la jeune femme s'adoucit jusqu'à devenir presque absente. Julia perçut des mouvements, des bruits, mais elle n'y prêta aucune réelle attention. Puis elle entendit la porte du compartiment claquer et sursauta. Elle ouvrit les yeux et constata qu'elle était à moitié allongée sur la banquette, la tête posée sur un oreiller. Son regard se posa directement en face d'elle où Remus était assis.
"- Je suis désolé de t'avoir réveillée," dit-il. "Nous ne sommes pas encore arrivés, tu peux te rendormir si tu veux."
Julia s'assit et secoua la tête.
"- Ça ira, merci," dit-elle.
Elle avait la bouche pâteuse et se sentait groggy, mais elle était certaine d'être en meilleure possession de ses moyens que quelques heures auparavant. Le lycanthrope avait reprit sa lecture de la Gazette du Sorcier. Julia l'observa à son insu pendant un petit moment. Il portait un pantalon d'une couleur brune passée, usé aux genoux. Elle se remémora la chemise blanche qu'elle avait aperçue à son réveil et qu'elle ne pouvait pas voir à ses poignets car il en avait relevé les manches. Elle regarda ses propres vêtements et songea que son uniforme de Serpentard ne serait pas adéquat dans l'environnement moldu de la gare de King's Cross, surtout froissé tel qu'il l'était actuellement. La jeune femme se dit qu'elle avait encore le temps de se changer quelques minutes avant l'arrivée à Londres.
"- Remus ?"
"- Oui ?" dit-il sans baisser le journal.
Elle se trompait peut-être, mais elle pensait qu'il ne l'écouterait pas attentivement si elle ne pouvait pas le regarder dans les yeux.
"- J'ai quelque chose à vous dire," ajouta-t-elle du ton le plus sérieux qu'elle pouvait employer.
L'attitude du lycanthrope changea du tout au tout. Il referma le journal, le posa à côté de lui, et croisa les bras en affichant un air concerné.
"- Je t'écoute," dit-il alors.
Julia inspira, mal à l'aise. Elle s'était lancée sans se douter que ce serait si difficile.
"- Je vous demande pardon."
"- Mais pourquoi ?" s'enquit-il, surpris.
"- Pour tout ce que j'ai fait et dit depuis environ une semaine."
La jeune femme crut déceler une lueur d'exaspération dans les yeux de Remus, mais elle s'en fichait, elle tenait à faire cette démarche.
"- Julia, je t'ai déjà dit qu'il n'y avait pas lieu de te sentir coupable…"
"- Non," coupa-t-elle, "cet… excès de sensiblerie… fait partie de ce pourquoi je vous présente mes excuses. Je suis désolée de vous avoir infligé mes débordements émotionnels."
Elle ne pensait pas un traître mot de ce qu'elle disait, mais elle espérait que ce ressaisissement apparent parviendrait à la faire remonter dans l'estime de son mentor. Elle ne regrettait pas de s'être confiée à lui, bien qu'il n'y eût pas eu grand-chose à dire. Elle avait, pour la première fois de sa vie, tout simplement craqué. À présent, elle se sentait comme une casserole à pressions dont on aurait brutalement enlevé le couvercle, mieux en fait. Mais elle se disait que Remus n'avait peut-être pas du tout apprécié. Et comme pour confirmer ses doutes, le lycanthrope secoua la tête.
"- Bon, maintenant Miss, c'est toi qui vas m'écouter, et une bonne fois pour toutes !"
Il avait haussé le ton, et Julia fut impressionnée. Jamais elle n'avait vu Remus s'énerver en sa présence. Elle devait avoir sérieusement dépassé les limites, et, embarrassée, elle baissa les yeux.
"- Je ne crois pas t'avoir déjà dit que je ne supporte pas les gens qui s'excusent continuellement ?" reprit-il.
"- N… non," bafouilla-t-elle, étonnée par la question.
"- C'est probablement dû au fait que je n'ai jamais eu le besoin jusqu'à présent de te le mentionner. Dans ce cas précis, je vais considérer que je n'ai rien entendu, nous sommes d'accord ?"
Julia releva la tête et le regarda fixement.
"- Non," dit-elle. "Vous agissez bizarrement…"
"- Je te retourne le compliment."
"- Je ne comprends pas."
"- Je dois avouer que le sentiment est réciproque."
"- Quel sentiment ?"
"- Celui que tu ne comprends pas…"
La jeune femme fronça les sourcils, et Remus sourit.
"- Pourquoi plaisantez-vous ?"
"- Pour dérider l'expression sévère qui déforme tes traits."
"- J'ai une expression sévère ?"
"- Oui, depuis que tu tentes de présenter des excuses qui n'ont aucune raison d'être pour moi."
"- Mais si moi je considère que je n'ai pas agi comme il se doit ?"
"- Julia, tu as mieux agi que la plupart des personnes ne le feraient dans la même situation. Tu as été honnête, et reconnu tes torts. Ce ne sont pas tes quelques larmes qui y changeront quelque chose."
La jeune femme garda le silence.
"- Bon, maintenant tu es d'accord pour oublier ta tentative d'excuses inutiles ?" conclut-il.
Elle hocha doucement la tête, songeuse. Décidément, rien ne lui réussissait. Elle s'était complètement fourvoyée sur la façon dont son professeur voyait les choses. Elle décida de ne plus analyser les gens, car au final, cela ne menait à rien de bon.
"- Puis-je te faire une suggestion ?" demanda Remus.
"- Oui…"
"- Tu devrais te changer."
"- Hm, cela me semble impossible."
"- Pourquoi ?"
"- Parce que vous êtes dans le même compartiment que ma valise…"
"- Oh… Alors je te laisse…"
Il prit son journal, se leva et s'éloigna dans le couloir. Julia sortit sa baguette de sa poche et la pointa vers sa valise.
"- Locomotorbarda !"
La lourde malle s'éleva dans les airs et la jeune femme la fit se poser sur la banquette où se trouvait encore Remus quelques minutes plus tôt. Elle l'ouvrit et farfouilla parmi les quelques vêtements moldus qu'elle possédait. Elle opta rapidement pour un simple jeans et un sweat-shirt mauve, et rangea lentement son uniforme défraîchi, remettant de l'ordre dans sa valise par la même occasion. Elle prit son temps afin de réfléchir tranquillement. D'expérience, elle savait qu'il était beaucoup plus aisé de se remettre physiquement que moralement d'une épreuve telle que celle qu'elle venait de vivre, et qui semblait d'ailleurs vouloir se prolonger. Elle avait l'impression que la personnalité qu'elle s'était construite petit à petit s'était effondrée d'un bloc, et pire encore, qu'elle ne lui avait jamais réellement correspondu. La jeune femme se voyait comme un champ de ruines d'où dépassaient ici et là quelques structures à moitié stables. Qui était-elle, en fin de compte ? « Quelqu'un qu'on ne traite pas comme tout le monde, » avait dit Dumbledore. Quelqu'un d'anormal en somme. Julia soupira de mélancolie et prit une autre grosse décision. En plus de ne plus analyser les gens, elle allait cesser de s'auto analyser et de s'adapter aux autres. Peut-être pourrait-elle enfin découvrir qui elle était vraiment…
"- Prête, Miss ?"
Julia sursauta imperceptiblement. Depuis combien de temps était-il revenu ?
« Arrête d'être paranoïaque, ou tu finiras par y rester ! »
« Tiens, ça faisait longtemps… »
« Je ne t'abandonnes pas. »
La jeune femme fronça les sourcils. C'était la première fois que la voix semblait compatissante.
"- Oui, ça y est," dit-elle à l'adresse de Remus.
"- Très bien, on va bientôt arriver."
Le reste du trajet jusqu'à l'entrée en gare de King's Cross se passa dans le silence complet. Les deux voyageurs n'échangèrent aucun mot sur le chemin qu'ils empruntèrent pour trouver un endroit à l'abri des regards moldus.
"- Il y a tout de même une chose qui me chiffonne," dit Remus en s'appuyant négligemment contre un mur.
Julia attendit un instant, mais comme il ne se décidait pas, et que sa curiosité l'emportait toujours, elle l'invita à poursuivre.
"- Et quelle est cette chose ?"
"- Tu m'avais dit que tu avais obtenu ton permis pour transplaner avant tes dix-sept ans. Comment as-tu fait ? Le Ministère a pourtant pour habitude de ne pas déroger à ce genre de réglementation."
"- Je n'avais pas grand-chose d'autre à faire de l'été que de les convaincre de me permettre d'essayer, et ils ont finalement cédé à la fin du mois d'août, au vu de mes résultats l'année passée pendant les essais. Mais ils m'ont formellement interdit de transplaner avant la date officielle."
Un silence.
"- Pourquoi ne pas avoir posé la question au moment où je vous l'ai dit ?"
Le regard de Remus croisa celui de Julia. Pour n'importe qui d'autre, les yeux dorés auraient été insondables. Mais la jeune femme connaissait trop bien son mentor, et elle comprit qu'il lui cachait quelque chose.
"- J'étais assez occupé quand j'ai reçu ta lettre fin août, et la pleine Lune se profilait, je n'y avais donc pas accordé une grande attention."
L'excuse était la plus plausible et logique qui fût, mais elle sonnait faux aux oreilles de Julia. Pourtant, elle décida de ne pas insister.
"- Alors," demanda-t-elle, "où allons-nous ?"
"- Le professeur Dumbledore ne t'a rien donné ?"
"- Pas que je sache…"
La jeune femme tenta de se remémorer la discussion avec son directeur. Celui-ci était resté assis pendant toute la durée de l'entretien. Mais maintenant qu'elle y pensait, elle se souvint d'un geste qui avait attiré son attention quelques secondes. Dumbledore avait glissé ses mains sous son bureau.
"- Que pourrait-il m'avoir donné ?" s'enquit Julia.
"- Un morceau de parchemin par exemple…"
"- Je vais regarder dans les poches de mon uniforme…"
"- Je t'en prie."
Elle étendit sa valise sur le trottoir, l'ouvrit et entreprit de retourner toutes les poches de sa robe de Serpentard. Et effectivement, il s'y trouvait un parchemin. Après avoir rangé ses affaires, Julia se redressa et déplia sa découverte.
« L'Ordre du Phénix se trouve au 12, Square Grimmaurd, Londres, » lut-elle mentalement.
"- Il est le gardien du secret ?"
"- Brillante déduction," acquiesça Remus. "Bon, maintenant que tu sais où cela se situe, allons-y."
Mais la jeune femme n'était pas encore prête à bouger.
"- C'est là-bas que je vais vivre à présent ?"
"- Oui, pourquoi ?"
"- Je ne pensais pas qu'il m'accorderait une telle confiance," murmura-t-elle plus pour elle-même qu'à l'attention du lycanthrope.
"- Julia, le professeur Dumbledore sait très bien que s'il avait fait l'erreur de te renvoyer, cela équivalait à te pousser à rejoindre Voldemort."
Elle ne répondit rien. Mieux valait ne pas révéler qu'elle avait largement songé à cette option. Malgré tout, quelque chose la rebutait dans le choix de Dumbledore. Auparavant, elle aurait fait n'importe quoi pour avoir la possibilité de discuter avec Remus plus souvent. Mais tout avait changé. Ses actes, sa nouvelle prise de conscience, et les récents évènements avaient contribués à détruire ce sur quoi elle se basait. Voyant que Remus s'impatientait, elle prit sa valise en main et fit un bref signe de tête. Quelques secondes plus tard, ils apparaissaient tous deux sur une place déserte. Julia constata qu'il n'y avait qu'un espace vide entre les maisons numérotées 11 et 13, mais bien vite, elle vit une vieille demeure, presque un antique manoir apparaître. Le lycanthrope se dirigea vers la porte. Julia lui emboîta le pas avec une certaine appréhension.
"- Ne fais pas trop de bruit dans le couloir," murmura Remus une fois à l'intérieur. "Et laisses-y ta valise."
La jeune femme acquiesça et le suivit jusqu'à ce qui devait être la cuisine. Deux personnes y étaient attablées, une femme rousse d'âge mûr et une autre, plus jeune, avec des cheveux d'un mauve éclatant.
"- Bonjour, vous deux, vous êtes des lèves-tôt il me semble," lança Remus.
Par automatisme, Julia consulta sa montre. Il n'était pas encore six heures.
"- Remus !" s'exclama la femme rousse. "Bonjour, le voyage s'est bien passé ?"
"- Oui, Molly, comme tu peux le voir."
"- Et c'est la demoiselle que tu es allé chercher ? ajouta-t-elle en détaillant Julia.
"- En effet. Molly, Tonks, je vous présente Julia McGregor, futur membre de l'Ordre."
La jeune femme s'approcha doucement de la table et inclina légèrement la tête. Remus se tourna vers elle et désigna tour à tour la femme rousse et celle aux cheveux mauves.
"- Julia, voici Molly Weasley et Nymphadora Tonks."
"- Mais appelle-moi Tonks," intervint cette dernière. "Je ne remercierai jamais assez mon père et son goût pour les prénoms antiques."
"- Très bien," acquiesça Julia, quelque peu mal à l'aise.
"- Vous allez prendre un petit déjeuner tous les deux ?" s'enquit Molly en se levant de table.
La jeune femme jeta un coup d'œil à Remus qui hocha la tête en signe d'assentiment à l'attention de Molly. Elle imita le geste du lycanthrope.
"- Alors, asseyez-vous, je vous prépare ça tout de suite."
"- Je vais vous aider, Molly !" s'exclama Tonks en se levant.
"- Non, ça ira, ils ne sont que deux, je me débrouillerai seule."
Tonks se rassit, affichant une mine déçue.
"- Elle est d'une maladresse inqualifiable," glissa Remus à l'oreille de Julia en prenant place à table.
La jeune femme s'installa à côté de son mentor et l'observa discrètement. Il avait les traits aussi tirés que si ç'avait été une nuit de Pleine Lune. Pourtant, le satellite entamait à peine sa croissance lumineuse.
"- Vous n'avez pas dormi," chuchota Julia.
"- Effectivement," se contenta de répondre Remus, sans la regarder.
Bon, s'il ne voulait pas en dire plus, qui était-elle pour le faire parler ? Elle porta son attention sur la pièce et se mit à la détailler. Molly revint à table avec une montagne de toasts, des œufs et du bacon pour une dizaine de personnes, selon l'estimation de Julia. La jeune femme attendit que Remus se fût servi pour prendre deux toasts avec une tranche de bacon. Elle contempla son assiette pendant quelques secondes, se demandant comment elle arriverait à faire passer la nourriture sans que son estomac ne la rejetât. Puis elle entama son premier toast.
"- Julia," dit Remus, "je vais t'expliquer ce que le professeur Dumbledore a prévu pour toi."
La jeune femme releva la tête et regarda attentivement le lycanthrope.
"- Les professeurs McGonagall et Rogue te donneront les cours de Métamorphose, de Sortilèges, d'Arithmancie, d'Astronomie et de Potions le dimanche, matin ou après-midi en alternance, selon leurs obligations respectives."
"- Pourquoi ce ne sont pas les professeurs Vector, Sinistra et Flitwick qui me donnent les cours d'Arithmancie, d'Astronomie et de Sortilèges ?"
"- Parce qu'ils ne font pas partie de l'Ordre."
Julia fronça les sourcils.
"- Le professeur Rogue… est membre de l'Ordre ?"
"- Oui."
Comme c'était curieux… Et ça voulait dire qu'ils avaient pu discuter des cours extrascolaires qu'elle avait reçus de Rogue. D'un autre côté, ils n'étaient pas vraiment les meilleurs amis du monde.
"- Et pour ton cours de Défense contre les Forces du Mal, je serai là en cas de besoin."
"- Pas d'entraînement ?"
"- Seulement quand j'en aurai le temps."
"- Très bien."
La jeune femme reprit la contemplation de son assiette. Elle avait les paupières lourdes, et son petit déjeuner ne l'intéressait plus. Les trois autres discutaient tranquillement, et le bourdonnement de leur conversation était apaisant. Surtout la voix de Remus. Elle se souvenait de l'avoir trouvée dure lors de leur première rencontre, mais c'était à cause de la transformation. Et dire qu'elle avait failli ne jamais le revoir, bien des années auparavant…
§XXXXXXX§
"- Oh ! Regardez !"
"- Mais qu'est-ce qu'il fait là ?"
"- Peut-être qu'il a froid…"
Elles n'arrêtaient donc jamais de chahuter ? Julia ouvrit péniblement les yeux pour voir ce qu'il se passait dans le dortoir. Les autres orphelines étaient debout autour d'un lit, le regard tourné vers la fenêtre. La fillette leva les yeux à son tour et aperçut l'objet de leur émerveillement : un hibou. Elle fit un bond hors de son lit et repoussa ses camarades.
"- Hé ! Mais dégage, Julia !"
"- Fiche-moi la paix ! Il est là pour moi !"
"- Qu'est-ce que tu racontes ? Les hiboux n'appartiennent à personne !"
"- Et on n'a pas le droit d'avoir un animal !"
"- Oh, mais poussez-vous !"
Julia grimpa sur le lit et ouvrit la fenêtre. Le hibou entra et alla se poser sur le lit de la fillette. Celle-ci prit un air supérieur et s'approcha de l'oiseau. Elle vit qu'il avait un bout de papier enroulé autour d'une patte, et s'empressa de le détacher. Puis elle sortit de sous son oreiller un biscuit et le donna au hibou comme Remus lui avait dit de faire. Le rapace avala le biscuit en quelques coups de bec, et s'envola par la fenêtre. C'est à ce moment-là que Julia se rendit compte de l'attention qu'on lui portait.
"- Comment ça se fait que tu as un hibou qui t'apporte des choses ?"
"- Et puis d'abord, c'est interdit !"
"- C'est interdit aux Moldus !" répliqua Julia.
"- Tu dis n'importe quoi !"
"- Qu'est-ce qui se passe ici ?"
Les cris des orphelines avaient inévitablement attiré l'attention d'un des gardiens, en l'occurrence, celle que Julia détestait le plus : la surveillante des filles.
"- C'est Julia, madame !"
"- Oui, elle a un hibou !"
"- Et il lui apporte des lettres !"
Julia se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux. Ces fichues cafteuses n'avaient donc rien de mieux à faire ?
"- Alors, Julia ?" reprit la surveillante. "Qu'as-tu à dire ?"
"- Je n'ai rien à dire !" s'exclama Julia.
Elle savait que cette bravade ne lui apporterait que des ennuis, mais son orgueil l'emportait toujours.
"- Qu'as-tu en main ?"
La fillette avait oublié qu'elle tenait la lettre dans sa main.
"- Rien…"
Elle savait également que ce mensonge ne suffirait pas à éviter que sa lettre ne fût confisquée.
"- Viens ici."
Julia s'approcha lentement. La surveillante agrippa violemment son bras et lui arracha la lettre malgré sa main crispée sur le papier. Après l'avoir dépliée, elle la parcourut rapidement, ses yeux s'agrandissant au fur et à mesure de sa lecture. Quand elle eut terminé, elle regarda sévèrement Julia.
"- Dépêchez-vous de vous recoucher, je ne veux plus vous entendre !" lança la surveillante à la cantonade.
La fillette s'apprêtait à imiter ses camarades quand elle sentit une main broyer son épaule.
"- Toi, tu vas venir avec moi."
Lorsque la surveillante quitta le dortoir, Julia la suivit en traînant les pieds. Elles entrèrent dans le petit bureau exigu que Julia détestait pour l'avoir vu un nombre incalculable de fois.
"- Alors ?" demanda l'adulte.
"- Alors quoi ?" répondit la fillette avec fougue et insolence.
"- Qu'est-ce que ça veut dire ?" reprit la surveillante en brandissant la lettre.
"- Je n'en sais rien, je ne l'ai même pas lue."
"- Si je ne connaissais pas ton écriture, je dirai que c'est toi qui as écrit ce torchon !"
Julia fronça les sourcils, surprise. Qu'est-ce que Remus avait bien pu raconter pour qu'on pût croire qu'elle fabulait ?
"- Lis ça à voix haute !"
La fillette prit le papier – qu'elle identifia comme étant du parchemin – et commença sa lecture :
"- « Julia, quitte les Moldus au Dernier Quart comme à la Pleine. R.L. »"
Elle comprit immédiatement qu'il lui donnait rendez-vous au même endroit, à la même heure, une semaine après leur première rencontre. Elle devrait donc patienter encore trois jours avant d'en apprendre plus sur son don.
"- Alors ?" questionna de nouveau la surveillante.
« Reste calme, surtout, sois diplomate, ne la provoque pas, » dit soudain la voix dans sa tête.
"- Heu, je… je ne comprends rien…"
« Bien, continue comme ça, tu dois la convaincre de ton innocence, penses-y… »
"- C'est bien ce que je pensais, du charabia ! Et cette histoire de hibou ?"
« Tu n'as rien vu. »
"- Je n'ai rien vu. Je dormais, et elles m'ont réveillée en criant."
La surveillante la regarda d'un air suspicieux, et Julia pensa de toutes ses forces : « Je n'ai rien fait, je n'ai rien fait… ». Enfin, l'adulte prit un air satisfait.
"- Bon," dit-elle en chiffonnant le parchemin, "retourne te coucher."
Julia ne se le fit pas dire deux fois et quitta rapidement le bureau.
« Le hibou doit attendre une réponse… » suggéra la voix.
La fillette s'arrêta net au milieu du couloir. C'était juste, elle devait répondre, mais comment allait-elle faire ? Elle reprit sa marche, mais dans la direction de la salle de fournitures. Par chance, celle-ci était ouverte. Elle prit une feuille et gribouilla une réponse concise :
« J'y serai. J.M. »
Après quoi, elle se précipita dans la cour. A peine avait-elle franchit le seuil de la porte que le hibou vint se poser sur son épaule. Avec des gestes maladroits, elle attacha sa lettre tant bien que mal autour d'une de ses pattes.
"- Voilà," dit-elle à l'oiseau. "C'est pour Remus Lupin, tu peux y aller."
Le rapace prit son envol et disparut dans la nuit. Julia rejoignit vite son dortoir sans se faire repérer. Malheureusement pour elle, les autres orphelines l'attendaient.
"- Tu as une belle punition, j'espère," dit Alicia, son ennemie par excellence.
Les deux fillettes étaient en perpétuelle compétition. Julia avait dans l'intention de lui replacer une remarque bien cinglante, quand la voix se fit de nouveau entendre :
« Ne réplique pas, tu risques d'avoir des ennuis. Garde un profil bas, ou tu ne sauras pas aller voir Remus… »
Julia avait bien envie de ne pas suivre le conseil, mais il était vrai qu'elle risquait gros. Alors, elle ignora Alicia et sa cour d'esprits inférieurs (quelques filles facilement influençables, toutes plus jeunes), et se coucha tranquillement.
"- Regardez ça !" s'exclama Alicia. "Julia est une trouillarde ! Julia est une trouillarde !"
Les autres reprirent l'insulte et la répétèrent en boucle. Julia fulminait, les poings serrés sous sa couverture.
"- Ce n'est pas bientôt fini, ce vacarme ?" s'écria la surveillante en entrant en trombe dans la dortoir.
Le petit groupe se dispersa pour rejoindre les lits. Julia, qui était tournée vers la porte, vit l'adulte regarder immédiatement dans sa direction, puis hocher la tête d'un air approbateur en constatant que la fillette était déjà dans son lit.
« Merci, » pensa-t-elle à l'attention de la voix.
Elle venait de réaliser que de s'écraser face aux autres avait parfois du bon.
« De rien. Tu leur feras la leçon une autre fois… »
La fillette sourit et s'endormit rapidement.
Les trois jours qui suivirent passèrent avec une lenteur inhabituelle, et quand elle en vit enfin le bout, Julia atteignait des records d'impatience, tant elle était énervée. Au milieu de la nuit, elle s'éclipsa doucement comme elle en avait coutume chaque mois, et partit s'enfoncer dans le bois. Elle retrouva le chemin de la cabane assez facilement. Arrivée sur place, une silhouette se tenait sur le seuil d'entrée.
"- Remus ?"
"- Julia ?"
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"- Julia ?"
La jeune femme sursauta et regarda les trois visages qui étaient tournés vers elle.
"- Elle tombe de sommeil, la pauvre. Je vais lui montrer sa chambre."
"- Non, laisse Molly, je vais le faire."
Sans chercher à protester, Julia se leva de table et suivit Remus qui avait pris la direction de la porte. Dans le couloir, il attrapa la malle avant que la jeune femme n'eût pu esquisser un geste. Mais quand il commença à grimper les escaliers, elle prit son bien par l'autre poignée afin de soulager son mentor. Celui-ci se tourna vers elle et lui adressa un sourire avant de continuer son ascension. Ils s'arrêtèrent de monter après avoir atteint le deuxième étage et s'enfoncèrent dans un dédale de couloirs. Julia savait qu'elle devrait chercher pour retrouver le chemin de la cuisine, mais elle était trop épuisée pour parvenir à retenir les détails du chemin.
"- Voilà," dit Remus en ouvrant une porte, "c'est ici."
Ils entrèrent dans la pièce et posèrent la lourde malle au pied du lit. Mis à part celui-ci, il y avait également une petite commode surmontée d'un miroir, à la manière d'une coiffeuse, une armoire, et une table de nuit sur laquelle était posée une modeste lampe de chevet. Une chose curieuse frappa Julia d'étonnement : il n'y avait pas de fenêtre.
"- Ça ne te dérange pas qu'il n'y ait pas de fenêtre ?" demanda Remus comme s'il lisait dans ses pensées. "C'est une pièce interne."
"- C'est bizarre, mais non, ce n'est pas dérangeant."
"- Alors te voici dans ta nouvelle demeure."
Elle voulut répondre un merci, mais dut se contenter de hocher la tête en étouffant un bâillement. Remus sourit.
"- Je vais te laisser récupérer. Si tu as besoin de moi, c'est la porte à gauche en sortant."
"- Merci, ça ira."
Le lycanthrope hocha vaguement la tête, puis sembla se souvenir de quelque chose.
"- Au fait, Julia…"
L'entrée en matière ne présageait rien de bon. C'était pareil chaque fois qu'il ne l'appelait pas par son surnom.
"- Pas d'Impardonnable sous ce toit."
La jeune femme garda le silence.
"- C'est clair ?" reprit-il. "Je veux une réponse."
"- Très clair," répliqua-t-elle avec une certaine insolence.
Comme si c'était utile de le rappeler…
"- Bon, repose-toi bien."
Il sortit de la chambre. Julia contempla son nouveau domaine en soupirant. La vie à Square Grimmaurd s'annonçait difficile…
