Disclaimer: Tout l'univers "Harry Potter" appartient à JKR, je ne gagne pas d'argent en publiant!
Remerciements: A ma gentille Loufoca qui a corrigé mon chapitre après une longue nuit de fête! Merci bcp, il y avait vraiment trop de fautes de frappe!
Résumé: Julia a fait connaissance avec Sirius, et elle peine dans ses cours avec Rogue. Après une fête bien arrosée au QG, elle s'est rapprochée de Remus...
RAR:
Harana: Et oui, ça y est, Julia progresse... Mais une précision de taille: Julia n'est pas lycanthrope! Remus l'a mordue, mais elle a rejeté le "poison", et ses nuits de douleur se passent à la Nouvelle Lune, pas la Pleine... Elle ne se transforme pas... Ce n'est pas une louve donc! Pour ce qui est de leur tristesse, pour moi elle est inérente au personnage de Remus, c'est comme ça que je le vois, toujours avec un côté un peu triste, et Julia, quant à elle, vit des choses tellement dures qu'elle ne voit jamais les côtés positifs de la vie. Cela se finira-t-il bien entre eux? Hm, la suite arrive, à toi de lire! L'absorption d'alcool, une excuse? Héhé... Merci pour tes encouragements!
Choups: Moi, sadique? Mais non... Enfin, peut-être un peu... Et oui, Remus et Julia ont fait des "choses"... Ben la voilà la suite! Pourquoi trépigner autant?
Kyana: Je sais, je suis douée pour mettre les gens ensemble! Je suis contente que ça te plaise! J'espère que la suite continuera dans cette voie! Big biz, et je sais que tu ne m'oublie pas!
smitty de funkadelik: Comme si Tonks avait ses chances auprès de MON Remus! Héhé! Non mais... Les états d'âme de Remus dans ce chapitre? C'aurait pu, mais non, vois-tu, Loulou est un personnage fort dans cette histoire, et il s'en fiche bien des autres... Merci encore pour ton soutien, ça fait plaisir, même si dans le fond, c'est pour moi que j'écris, je suis quand même heureuse d'avoir des lecteurs assidus! J'espère ne décevoir personne... Bizzzz.
Seconde Chance
Chapitre 14 Tensions
"- Papa, Maman, il y a du bruit en bas…"
Julia avait peur. Elle avait rejoint la chambre de ses parents et s'était approchée du lit. Les deux adultes mirent du temps à réaliser que leur fille de cinq ans était près d'eux.
"- Julia ?" dit son père. "Qu'est-ce que tu fais là ?"
"- Il y a du bruit en bas, des gens qui parlent…"
"- Oh, viens près de moi, ma chérie," dit sa mère d'une voix rassurante.
Julia alla se réfugier dans les bras de sa mère, tandis que son père se levait et enfilait une robe de chambre.
"- John, tu crois que ce sont eux ?" demanda sa mère.
"- Il y a de fortes chances, Martha."
"- Je viens avec toi."
"- Et la petite ?"
Martha McGregor se tourna vers sa fille.
"- Ecoute-moi bien, Julia. Tu connais une bonne cachette dans la maison ?"
La fillette hocha vigoureusement la tête.
"- Alors, vas-y sans bruit, et tu y restes jusqu'à ce que maman ou papa t'appelle, d'accord ?"
Julia acquiesça de nouveau. Elle suivit ses parents hors de la chambre, puis se dépêcha de retourner dans la sienne tandis que les adultes descendaient l'escalier. La fillette s'introduisit rapidement dans les conduites d'aération en prenant bien soin de refermer l'entrée derrière elle. Mais elle ne voulait pas attendre là toute seule, alors elle se dirigea vers le salon, d'où elle savait qu'elle verrait ce qui se passait. Quand elle y arriva, elle ouvrit grand les yeux de stupeur. Trois hommes masqués tenaient ses parents en joue avec des revolvers.
"- Où est-elle ?" cria un des hommes.
"- Je ne sais pas !" répliqua son père. "On m'a retiré sa charge."
"- Tu mens !"
"- Non !" s'écria sa mère. "Par pitié, on vous dit la vérité."
"- Ta gueule, salope !" cria l'homme en giflant sa mère.
Julia avait de plus en plus peur. Pourquoi ces méchants hommes étaient-ils dans la maison ?
"- Bon, McGregor, je te le demande pour la dernière fois, où est la disquette ?"
"- Et je vous le répète, je ne le sais pas."
"- Tu l'auras voulu."
Il leva son arme.
"- Nooon !" hurla sa mère.
Mais l'homme avait déjà tiré. Julia vit son père s'effondrer au sol. Si elle n'avait pas su qu'elle devait rester cachée, elle aurait hurlé avec sa mère. Mais elle resta muette, des larmes roulant silencieusement le long de ses joues.
"- Pourquoi, pourquoi ?" se lamentait sa mère. "On n'a pas cette satanée disquette… Pourquoi ?"
"- Ta gueule, j'ai dit !"
Elle se laissa tomber sur les genoux.
"- John, mon chéri, réveille-toi, je t'en prie…"
"- Tu la fermes, oui ? Il est mort !"
"- Mon amour, John…"
L'homme leva à nouveau son arme et tira dans le dos de sa mère, qui s'écroula sur son père. Julia sentit son corps se déchirer de l'intérieur, et elle hurla dans sa tête, tant la douleur qui l'envahissait était forte.
§XXXXXXX§
La douleur était si forte, impossible de l'ignorer. Cette fois, elle ne survivrait pas. « Julia… ». Quelqu'un l'appelait, peut-être un de ces hommes qui en voulaient à sa vie. Non, elle ne voulait pas mourir ! « Julia… ! ». Pourtant, la voix lui était familière, et elle faisait le lien avec quelqu'un de gentil…
"- Julia !"
"- Papa ?" demanda-t-elle, espérant voir le visage doux de son père penché au-dessus du sien.
Elle ouvrit péniblement les yeux.
"- Non, Julia, c'est Remus."
Tout était flou à la limite de son champ de vision. Elle cligna des yeux plusieurs fois, sans succès. Elle avait mal partout, à l'intérieur de chacun de ses membres, au niveau de chaque articulation.
"- Remus ?" dit-elle en levant le bras vers la silhouette qu'elle distinguait à peine dans la pénombre.
Il lui attrapa fermement la main et la cala contre lui.
"- Je suis là," dit-il d'une voix rassurante.
"- Ils m'ont cherchée tellement longtemps que j'ai cru qu'ils allaient me trouver et me tuer."
Elle avait dit ça très vite, comme pour se soulager.
"- Qui ça ?" demanda Remus.
"- Les assassins de mes parents."
Il resta silencieux pendant un instant. Elle prenait de longues inspirations pour se détendre.
"- Tes parents ont été assassinés ?"
"- Oui."
"- Tu veux en parler ?"
Sans prendre le temps de répondre, elle lui raconta comment, âgée d'à peine cinq ans, elle avait vu ses parents froidement abattus par des inconnus.
"- Ils ont vu les photos de famille," expliqua-t-elle, "et ma chambre. Alors ils ont fouillé toute la maison et même attendu des heures dans le salon, au cas où je finirais par me montrer. Mais je n'ai pas bougé, et j'essayais de respirer le plus doucement possible. Puis, avant l'aube, ils sont partis. J'ai encore attendu. J'avais peur qu'ils ne reviennent et ne me tuent. Et ma mère m'avait dit que ce serait elle ou mon père qui m'appellerait, alors, je ne savais pas très bien quoi faire. Puis, mon estomac a commencé à gargouiller, et j'ai pensé que même si je restais cachée, on m'entendrait et on me trouverait. Alors, je suis sortie de ma cachette, et j'ai appelé la police."
Elle marqua une pause, abattue de devoir revivre ce pénible souvenir.
"- Je n'ai même pas pleuré, Remus," reprit-elle d'une voix lointaine. "Je n'ai versé aucune larme sur la mort de mes parents. J'ai eu tellement peur pour moi que cela a balayé le chagrin que j'avais ressenti en les voyant tous les deux s'écrouler. Quand la police est arrivée, je ne faisais que les regarder, je ne pleurais pas. Au commissariat, je ne pleurais pas. Quand on m'a emmenée à l'orphelinat, je ne pleurais toujours pas. Je n'ai pas dit un seul mot pendant un mois. Puis, j'ai commencé à revivre normalement, mais c'était trop tard, plus personne ne s'intéressait à moi."
Elle se tut de nouveau et ferma les yeux en poussant un très long soupir. Elle sentit alors une main caresser son front, remettre doucement ses cheveux emmêlés en arrière, puis glisser le long de sa joue droite, là où courrait la balafre qui avait marqué un changement dans sa vie. Elle rouvrit les yeux, et son regard plongea droit dans celui de Remus. Ses doux yeux dorés la regardaient avec une telle tendresse… Comme un magnifique coucher de soleil réchaufferait le cœur. Alors, Julia réalisa ce qui l'avait surprise plus d'un mois auparavant. Quand pour la première fois, elle avait plongé dans le regard de Fabian, le bleu océan de ses yeux avait d'une façon subtile viré à l'éclat du soleil. Et cette illusion, c'était son cerveau qui l'avait créée, reproduisant ce que son inconscient souhaitait réellement voir. La jeune femme n'arrivait pas à concevoir ce fait : elle s'était voilé la face, s'imaginant que Remus la considérait presque comme sa fille, et qu'il était normal qu'elle l'aimât comme un père. Mais au plus profond d'elle-même, elle éprouvait un amour bien plus fort à l'égard de son professeur. Et cela ne se pouvait pas. Il était hors de question qu'elle gâchât les instants passés avec la personne pour laquelle elle avait le plus d'estime. Alors elle referma les yeux et bascula la tête de côté de telle sorte que la main de Remus glissât sur l'oreiller.
"- C'était une erreur," dit-elle d'une voix atone.
"- Julia," répondit Remus avec douceur, "tu avais cinq ans et tu venais de subir une grande perte. Il ne faut pas te juger si durement."
"- Non, Remus, je parlais de cette nuit…"
Le lycanthrope se figea d'un coup, et mit un certain temps avant de parler à nouveau.
"- Pourquoi ?" demanda-t-il d'une voix étouffée.
Julia sentit une boule se nouer dans sa gorge, mais se força à continuer.
"- Parce que je n'étais pas moi-même, j'avais beaucoup trop bu, et c'était juste avant la Nouvelle Lune…"
"- Et voilà, ça recommence," dit-il en se levant brusquement du lit.
"- Quoi ?"
"- Tu te caches encore derrière des excuses !"
Il avait haussé le ton. La jeune femme s'assit en tailleur sur le lit.
"- Mais…"
"- Il n'y a pas de mais, Julia ! Tu n'arrêtes pas de prétendre que tu es capable de te prendre en charge, mais tu fais tout sauf ça ! Tu n'assumes aucun de tes choix, tu mets tout sur le compte des évènements qui t'arrangent, et tu t'en laves les mains. Le problème, vois-tu, c'est que ta petite technique ne fonctionne pas quand elle implique des gens. Je ne comprends pas pourquoi je perds mon temps avec toi, tu n'évolues pas ! Tu te complais dans ton petit confort personnel."
Il semblait extrêmement blessé, mais ce n'était pas une raison pour être si méchant avec elle.
"- Tu es injuste…"
"- Oh, là ! Une petite minute, mademoiselle, puisque tu le souhaites ainsi, je suis toujours ton professeur ! Alors qui t'a permis de me tutoyer ?"
"- Personne !" s'emporta Julia, au bord des larmes. "Mais de toutes façons, VOUS vous êtes toujours défié de moi parce que je suis une Serpentard ! Comment aurais-je pu évoluer ? Vous avez toujours restreint mon horizon d'accès. Vous avez essayé de jouer au père avec moi, mais vous m'avez mise dans une bulle, et maintenant vous m'accusez de ne pas en sortir ! Je ne vous satisfais jamais !"
Toutes ces pensées qu'elle avait eues à diverses occasions étaient ressorties d'un seul coup, fondées ou non.
"- L'adolescente incomprise est de retour ! Quand grandiras-tu ?"
Son ton était sarcastique et blessant.
"- Si ça ne vous plaît pas, allez-vous-en !"
Sans rien ajouter, Remus lui tourna le dos et quitta la chambre en claquant la porte.
"- Bon vent !" s'exclama-t-elle avec hargne.
Puis, doucement, comme si le temps avait diminué son écoulement de moitié, Julia se leva et s'approcha du miroir de la coiffeuse. Pendant une éternité, la jeune femme contempla son reflet.
"- Je te hais !" hurla-t-elle à la copie.
Et elle abattit son poing avec toute la force dont elle disposait dans l'image insolente qui la fixait.
§X§
"- Julia, tu peux m'expliquer ?"
"- Quoi donc ?"
"- Pourquoi tu fais la tête depuis le lendemain de la soirée ?"
Julia soupira légèrement. Sirius et elle étaient installés dans le salon du premier étage, sirotant une tasse de thé fumant. La jeune femme n'avait pas dit un mot depuis qu'ils s'étaient assis.
"- Je ne fais pas la tête."
Sirius sourit.
"- Bon, reprenons," dit-il. "Je ne t'ai pas demandé si tu faisais la tête ou non, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Je t'ai demandé de m'expliquer pourquoi."
Cette fois, elle était piégée. L'évadé d'Azkaban était parvenu à la coincer dans un cul-de-sac. Julia fit mine d'être réticente à s'expliquer, mais en réalité, elle réfléchissait à quel mensonge elle allait avoir recours.
"- Je ne suis pas satisfaite," déclara-t-elle enfin, sur le ton de quelqu'un qui donne une information malgré lui.
"- À quel propos ?"
"- Mes cours."
Sirius fronça les sourcils, alerte.
"- Qu'est-ce qui se passe avec tes cours ?" demanda-t-il, hautement intéressé.
C'était gagné, elle avait réussi à le dévier sur un sujet qui l'inquiétait même s'il se refusait à l'avouer. Le tout était de l'y maintenir correctement, et de donner l'impression de ne pas vouloir tout révéler.
"- Et bien, ce n'est pas ce que j'espérais."
"- Mais encore ?"
"- Ils ne sont pas… assez consistants."
"- Que veux-tu dire ?"
"- Je pense que je ne serai pas prête pour mes ASPICs. Surtout dans ma matière principale," ne put-elle s'empêcher d'ajouter, la rancœur remontant à la surface de sa conscience.
Sirius afficha soudain un air plus dégagé, rassuré. Et voilà, son ressentiment à l'encontre de Remus avait fait perdre à Julia son meilleur atout : sa capacité à manipuler les gens.
"- Si mes souvenirs sont corrects, ta matière principale est la Défense contre les Forces du Mal ?" demanda Sirius.
La jeune femme acquiesça faiblement.
"- Et ce n'est pas Remus qui se charge de te l'enseigner ?"
"- Si."
"- Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu n'aimes pas sa manière de donner cours ?"
Julia soupira de nouveau. Et puis, elle se dit que Sirius était peut-être la seule personne à qui elle pourrait jamais se confier, alors elle se jeta à l'eau, tout en gardant ses distances.
"- C'est plutôt l'inexistence de cours qui me pose problème."
"- Comment ça, l'inexistence de cours ?"
"- Il juge que je n'ai pas besoin de pratique régulière, et que je n'ai plus rien à apprendre."
"- Bah, ça ne peut pas être pire qu'à Poudlard, d'après ce que Harry m'a laissé entendre…"
Julia ne dit rien. Effectivement, les cours d'Ombrage n'étaient pas faits pour réussir.
"- Et avec la chauve-souris, pas de problème ?" s'enquit Sirius.
"- Non, tout se passe bien."
Encore un mensonge. Rogue passait le plus clair de son temps à l'ignorer, puis il critiquait ce qu'elle avait fait et la notait bien au-dessous de ce qu'elle méritait réellement. Mais Sirius n'avait pas besoin de savoir ça. La jeune femme ne voulait pas encore être le témoin d'une bagarre entre sorciers.
"- Et dans les autres cours ?"
"- Ça va…"
Oh non ! L'erreur du débutant ! La manipulatrice manipulée… Sirius avait réussi à lui faire dire ce qu'il voulait savoir.
"- Donc, c'est avec Remus que tu as un problème…"
Julia fit mine de porter son attention sur sa tasse de thé.
"- Que s'est-il passé après la soirée ?"
"- Rien," répondit la jeune femme d'un ton froid.
Sirius n'insista pas, au grand soulagement de Julia. Elle se laissa dériver vers les souvenirs de la semaine qui venait de s'écouler. Remus et elle s'étaient à peine vus, et quand cela arrivait, ils s'ignoraient royalement. Cette situation oppressait Julia et nourrissait un sentiment de colère grandissant, doublé d'une froideur qui remplaçait peu à peu son impassibilité habituelle. La jeune femme baissa les yeux vers sa main droite, couvertes de plaies. On lui avait demandé ce qu'il s'était passé, elle avait prétexté une chute et refusé tout soin : ça passerait bien tout seul. Et puis, la douleur sourde et lancinante lui permettait de ne pas oublier qu'elle se détestait cordialement. Deux autres semaines s'écoulèrent, et la situation restait inchangée. McGonagall avait donné ses cours de Métamorphose, Arithmancie et Sortilèges à Julia de la matinée, et c'est avec les pieds lourds que la jeune femme se dirigea de nouveau vers la cuisine en milieu d'après-midi pour rejoindre Rogue. Comme à son habitude, celui-ci donna quelques directives, puis s'attabla avec ses propres documents, comme s'il avait été seul. Julia s'installa à l'autre bout de la table et entama sa préparation sans zèle. De toutes façons, Rogue la critiquerait quand même, alors à quoi bon faire de l'excellent travail ? Elle ajoutait méthodiquement les ingrédients préparés sans y prêter une réelle attention quand une troisième personne entra dans la cuisine. Julia releva la tête de son chaudron, curieuse. Alors, un bref instant, elle croisa le regard de Remus qui avait tourné la tête vers elle. La jeune femme rompit aussitôt le contact pour se remettre à sa potion. Mais le cœur n'y était vraiment plus. Elle se demandait ce que le lycanthrope cherchait réellement. À quoi jouait-il avec elle ? S'il ne voulait plus lui parler, pourquoi l'avait-il regardée de cette façon si déroutante ?
"- Miss McGregor," dit Rogue d'un ton cinglant, "concentrez-vous sur votre potion plutôt que sur des pensées aussi frivoles."
Julia se figea. Elle releva lentement la tête vers son professeur de Potions. Une haine féroce à son encontre s'était emparée d'elle.
"- Comment osez-vous ?" demanda-t-elle d'une voix tremblante de rage.
"- Mon travail est de vous enseigner la préparation de potions, et vos peines de cœur compromettent cet apprentissage."
Il avait répondu avec une ironie marquée, et Remus avait à son tour relevé la tête.
"- Vous êtes répugnant !" s'exclama Julia avant d'avoir pu s'en empêcher.
"- Tenez votre langue, Miss McGregor," répliqua Rogue un demi-ton en dessous de la normale.
"- Que se passe-t-il, Severus ?" demanda Remus, de l'inquiétude dans la voix.
"- Il viole mes pensées !" rugit Julia, hors d'elle.
Le lycanthrope se tourna complètement vers le maître des Potions. La jeune femme perçut un mouvement de la part de ce dernier, et réagit immédiatement : elle brandit sa baguette en direction de Rogue. Sa pensée à ce moment-là : elle voulait qu'il payât cher son affront. Et le sort suivit presque aussitôt : « Endoloris ». Seulement, le résultat ne fut pas celui escompté. Rogue leva sa propre baguette et contra le Doloris de Julia en le rétrodiffusant à moitié. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang pour ne pas hurler. Des étoiles noires apparurent à la limite de son champ de vision. Elle vacilla, se rattrapa au chaudron, mais son bras droit glissa dans la potion, tant le rebord était visqueux. La souffrance provoquée par le Doloris s'éteignit aussitôt, remplacée par une autre, bien pire : l'impression que son bras fondait et que, dans chaque plaie sur sa main blessée, des millions d'aiguilles s'affolaient en tous sens. Julia n'avait même plus la force de crier. Seules des larmes silencieuses se mirent à couler le long de ses deux joues. Elle retira son bras du liquide ambre et le regarda sans vraiment le voir.
"- Qu'est-ce que c'est que ça, Severus ?" s'écria Remus en désignant le bras de Julia.
"- De l'inattention," répondit Rogue en croisant les bras.
"- Oh, par pitié, quelle potion ?" reprit le lycanthrope, exaspéré.
"- La tienne, Lupin…"
Remus se tourna vers la jeune femme et commença à avancer vers elle.
"- Julia, il faut…"
"- Stop !" s'exclama-t-elle. "Pas un pas de plus !"
Elle voulut brandir sa baguette mais se rendit compte que l'instrument magique n'était plus en sa possession. Il était resté au fond du chaudron. Elle regarda attentivement son bras ravagé.
« Oui, » se dit-elle, « c'est le seul moyen… »
Et elle replongea son bras dans la potion inachevée.
"- Non !" cria Remus.
"- Là, c'est de l'inconscience," fit remarquer Rogue.
Mais Julia les entendit à peine. La douleur était encore pire maintenant que tout son bras était déjà meurtri. Retenant sa respiration et ses larmes, la jeune femme fouilla le fond du chaudron jusqu'à trouver sa baguette. En ressortant de nouveau son bras à l'air libre, elle inspira à fond face à la nouvelle vague de souffrance. Mais elle tenait fermement sa baguette. Elle examina le morceau de bois magique et constata avec un léger soulagement qu'il n'avait rien. Quand elle releva la tête, Remus était près d'elle. Elle recula vivement et brandit sa baguette vers lui avec sa main gauche.
"- Je vous ai dit de ne pas avancer !" s'exclama-t-elle.
"- Julia, tu…"
"- Non !"
Et elle quitta précipitamment la cuisine. À peine avait-elle passé la porte qu'elle transplana directement dans sa chambre, sans même se demander comment elle y était parvenue. Elle ensorcela la porte et s'assit en tailleur sur son lit. Une nouvelle fois, elle examina son bras blessé. La douleur était omniprésente, lancinante. L'adrénaline qui avait parcouru ses veines tant elle était en colère contre les deux hommes s'estompait relativement vite. Cela devenait de plus en plus insupportable. Julia recommença à voir des étoiles noires à la limite de son champ de vision. Et puis, il faisait horriblement chaud dans cette fichue pièce. Vraiment trop chaud. Et l'air était trop raréfié. Comment pouvait-on respirer convenablement dans ces conditions ? Les poumons de Julia accélérèrent leur cadence, la tête commença à lui tourner, ses oreilles se bouchèrent et un bruit de sourdine se mit à siffler à ses tympans. La pièce s'assombrit peu à peu, et la jeune femme suffoquait de plus en plus. Bientôt, le noir fut complet. Loin, très loin, elle entendit des voix. Puis elles se turent, et un silence de mort s'imposa.
Après ce qui sembla une éternité et à la fois une fraction de seconde, les voix reprirent leur lointaine conversation. Petit à petit, leur tonalité augmenta, et des bribes de phrases parvinrent à Julia.
"- …très peu de chance…"
"- …résistance incroyable…"
"- …contamination…"
La jeune femme voulait que ça s'arrêtât, elle désirait replonger dans la quiétude et le silence, mais ses perceptions s'accrurent.
"- Comment avez-vous pu vous libérer ?"
"- Les cas d'urgence comme celui-ci sont dans mes priorités, Remus."
"- Vous arrivez à point nommé, nous avons quelques questions."
"- Et je n'ai aucune réponse. Messieurs, sa vie est-elle hors de danger ?"
"- Bien sûr ! Mais…"
"- Alors, je vous demanderai de bien vouloir sortir."
Un certain brouhaha, des grommellements de mécontentement, et puis tout redevint calme. Bien que Julia n'eût pas eu envie de se réveiller, elle l'était. Alors autant en profiter pour écouter ce qui se disait. Elle avait reconnu les voix de Remus et Dumbledore, et d'après ce qu'elle pouvait en juger, ce dernier avait mis les médicomages à la porte.
"- C'est une chance que vous soyez ici," dit Remus.
"- Et pourquoi donc ?" demanda Dumbledore.
"- Julia a eu un comportement très agressif envers moi," répondit le lycanthrope. "Si elle avait repris conscience avant que vous n'arriviez, je ne sais pas comment j'aurais pu gérer la situation avec les médicomages."
Julia repensa à la façon dont elle avait repoussé Remus dans la cuisine du QG de l'Ordre. Mais elle avait eu peur qu'il ne lui fît mal. Elle savait que s'il avait pu l'approcher, il lui aurait fait mal. Même juste pour voir l'étendue des dégâts. Elle ne voulait plus avoir mal.
"- Vous devriez avoir plus de confiance en vous, Remus. Néanmoins, je ne pense pas que Julia agissait dans un but agressif. N'est-ce pas, Miss McGregor ?"
Vendue ! Comment, aucune idée, mais Dumbledore était très fort à ce jeu-là. Pourtant, elle eut beaucoup de mal à ouvrir les yeux, choisissant de ne pas feindre l'inconscience plus longtemps. Une fois ses lourdes paupières soulevées, elle dut se battre avec un brouillard persistant provenant en grande partie des pointes de douleur générées par son bras droit. Enfin, elle cligna des yeux une dernière fois, et constata la présence effective des deux sorciers les plus importants de sa vie : Dumbledore à sa gauche, et Remus à sa droite.
"- Et bien, Julia ?" demanda le directeur de Poudlard.
"- Ma réponse est déjà connue, Monsieur," répliqua la jeune femme de la voix rauque à laquelle elle était habituée.
"- Très bien," reprit Dumbledore, ne laissant pas Remus intervenir. "Expliquez-moi donc ce qui vous a amenée dans ce lit."
"- Rogue s'est introduit dans mon esprit."
"- Le professeur Rogue a fait ça ?"
"- Je ne le considère plus comme tel, et je refuse de recevoir tout autre enseignement de sa part. je passerai mes ASPICs de Potions et d'Astronomie sans… son « aide »."
"- En êtes-vous sûre ?"
"- Absolument certaine, Monsieur."
"- Au vu de vos notes exceptionnelles jusqu'à présent, je consens à vous accorder ce caprice."
"- Caprice, Monsieur ? J'avais pourtant l'impression qu'il était de mise de ne pas s'introduire dans l'esprit de ses alliés… Si toutefois allié il y a…"
« Terrain glissant… » souffla la voix dans la tête de Julia.
Et comme de fait, le regard de Dumbledore se fit plus dur.
"- Je peux vous retourner la question, Miss McGregor : allié y a-t-il ?"
Son ton n'était ni agressif, ni cassant, et c'en était seulement plus irritant. Julia choisit la voie diplomatique tout en essayant de gagner du terrain.
"- Si chacun se pose cette question envers tous, quel est l'intérêt de fonder quelque chose ensemble ?"
"- C'est aussi mon avis."
"- Mais si la tête fait une erreur, alors tous la font, et la structure s'écroule comme un château de cartes."
"- Les choix déterminent la personnalité. Bien lâche celui qui n'a jamais commis d'erreur."
"- Le calcul et la ruse sont souvent bien plus utiles que le courage aveugle."
"- L'honnêteté, la fidélité et la confiance sont des qualités indispensables pour être membre d'une structure."
Julia se redressa dans son lit. Dumbledore venait de lui lancer un coup bas. Il lui signifiait à mot couvert qu'elle n'avait pas sa place au sein de l'Ordre. Encore une fois, elle pensa à Voldemort. Mais cette fois, elle prit une véritable décision à ce sujet. Tous les partisans de ce mégalomane de pouvoir étaient comme Rogue, ou pire. Et cela ne l'intéressait pas : plutôt vivre comme une paria.
"- Mais tous peuvent changer," ajouta Dumbledore.
La jeune femme ne pouvait accepter cette conclusion hâtive, même si elle était en sa faveur. Tout son être se révoltait contre cela, comme si elle avait eu la preuve que c'était impossible.
"- Non ! Tous ne peuvent pas changer ! Même s'ils avaient eu une seconde chance !"
Dumbledore la regarda attentivement. Julia ne cilla pas : elle était persuadé d'avoir raison.
"- Qu'est-ce qui vous pousse à dire ça ?" demanda le directeur de Poudlard.
"- Quand vous avez été marqué par quoi que ce soit dans votre enfance, il vous en reste toujours quelque chose que personne, même vous, ne pouvez changer. Et tôt ou tard, cela guidera vos faits et gestes."
Un silence, lourd, oppressant. Dumbledore devait être au courant de l'assassinat des parents de Julia, mais il ne l'avait pas vécu. Son visage n'exprimait rien, mais son regard était clair comme de l'eau de roche : il était partagé entre ce qu'il pensait, et ce qu'elle venait de lui dire. Cela ne dura que quelques secondes avant que le directeur ne se reprît.
"- Un point de vue à méditer, Miss McGregor," dit-il. "Le professeur Rogue a donc usé de Légilimencie sur votre personne. Et ensuite ?"
"- Je me suis révoltée, et le professeur Lupin, qui était dans la pièce, est intervenu."
Dumbledore jeta un coup d'œil à Remus, mais Julia n'en tint pas compte et continua.
"- Le professeur Rogue a attrapé sa baguette, j'ai voulu le mettre hors d'état de nuire, mais il m'a renvoyé mon sort. J'ai été déstabilisée et, en voulant me rattraper au chaudron, mon bras a glissé dans la potion."
Elle frissonna en repensant à la succession de souffrances dues au Doloris et à la brûlure.
"- La potion, qui était ?" demanda Dumbledore.
"- La Potion Tue-Loup, Monsieur."
"- Et où en étiez-vous dans la préparation ?"
"- J'avais presque terminé la première phase. Puis j'aurais dû attendre une semaine pour que la neutralisation se fasse, avant de continuer."
"- Hm, je vois. Et bien, vous avez eu de la chance de vous en sortir vivante. Comme les médicomages le soupçonnent, et comme j'en suis persuadé, il y a quelque chose en vous, dans votre chair, votre sang, qui refuse toute contamination. À ce stade de la préparation, la Potion Tue-Loup est un puissant poison extrêmement rapide."
Julia ne répondit rien. Elle n'avait pas besoin qu'on le lui dît, elle savait ce que donnait le mélange des ingrédients qu'elle avait utilisé, pour avoir passé un nombre incommensurable d'heures à étudier des listes d'ingrédients magiques. Finalement, sa réaction envers Remus à ce moment-là, qui visait d'abord à la protéger, avait permis d'empêcher le lycanthrope d'être contaminé. Elle n'aurait qu'à tourner les choses à son avantage, comme toujours. C'est-à-dire, encore mentir, ce qu'elle faisait de mieux.
"- Très bien, Miss McGregor," reprit Dumbledore. "Je vais continuer mes recherches dans ce sens. Peut-être trouverai-je un semblant d'explication quant à votre particularité."
"- Merci, Monsieur," répondit Julia sans grande conviction.
"- Je vous souhaite un prompt rétablissement. À bientôt."
"- Au revoir, Professeur."
"- Au revoir," dit Remus.
Le directeur de Poudlard quitta la chambre, et le silence retomba, enveloppant ses deux occupants. Julia ne voulait pas parler la première. C'était Remus qui avait commencé à ne plus lui adresser la parole, c'était donc à lui de renouer le dialogue. D'ailleurs, s'il n'avait pas voulu lui parler, pourquoi serait-il resté ? Se souvenant de sa résolution de ne plus s'auto analyser, elle refoula la pensée qui disait qu'elle se réfugiait effectivement toujours derrière des excuses. Et pour bien l'enterrer, elle décida de regarder Remus.
"- Mais…," ne put-elle s'empêcher de dire.
Le lycanthrope la regardait aussi, immobile, et des larmes silencieuses roulaient sur ses joues. Ils restèrent ainsi, les yeux dans les yeux, pendant un instant fugace, puis Remus secoua faiblement la tête et passa rapidement le dos de sa manche sur son visage pour essuyer ses pleurs. Julia baissa les yeux et fixa un bouton de la chemise du lycanthrope pour ne pas le mettre mal à l'aise tout en lui montrant qu'elle ne se défilait pas.
"- Et bien, Miss," dit-il d'une voix rauque, "comment te sens-tu ?"
"- J'ai connu pire," répondit Julia en souriant doucement.
Un nouveau silence.
"- Tu sais," reprit Remus, "tu m'as vraiment fait peur, hier."
"- Ce n'était pas mon intention," dit-elle sur un ton d'excuse.
Il sourit.
"- Je m'en doute. Tu n'étais pas vraiment en possession de tes moyens…"
"- Que s'est-il passé ?"
"- De quoi te souviens-tu ?"
"- D'avoir ensorcelé la porte. Après, tout est flou…"
"- Hm. Il est heureux que tu n'aies pas réfléchi à ce que tu faisais. La porte n'a pas été un obstacle pour nous puisque nous avons transplané dans ta chambre."
"- Nous ?"
"- Severus et moi."
Julia fronça les sourcils à la mention du nom de cet imbécile de Rogue.
"- Tu ne lui fais pas confiance, n'est-ce pas ?" reprit Remus.
"- Absolument pas. Il n'est pas de notre côté, croyez-moi."
"- Dumbledore lui fait confiance…"
"- Je suis sûre que s'il en avait la possibilité, Dumbledore trouverait le moyen de racheter Voldemort…"
"- C'est un point de vue. Et tu parles de « notre » côté, tu as donc enfin pris position ?"
"- On peut dire ça comme ça…"
"- J'en suis heureux. Je n'aimerais pas l'idée de devoir un jour me battre contre toi."
La jeune femme acquiesça faiblement. Quand elle avait envisagé de rejoindre Voldemort, elle n'avait pas voulu considérer les choses sous cet angle déplaisant. Mais Remus était dans le vrai : qu'aurait-elle pu faire si celui qu'elle aurait dû appeler Maître lui avait ordonné de tuer le lycanthrope ? Elle arrêta net sa réflexion : « Ça, c'est dans la partie auto analyse, donc censuré ! »
"- Vous ne m'avez toujours pas dit ce qu'il s'était passé…," reprit-elle.
"- Et bien, quand nous sommes arrivés dans la chambre, tu n'étais déjà plus qu'à moitié consciente, et ton bras était ruisselant de sang. J'ai tout de suite voulu le bander, au moins avec un drap, mais Severus m'a retenu…"
"- C'est étonnant de sa part…"
"- … me disant," continua Remus sans tenir compte de l'interruption, "que si je ne souhaitais pas que tout mon corps ressemblât à ton bras en moins de dix seconde, j'avais plutôt intérêt à éviter de toucher le moindre goutte de ton sang. Mais il fallait transplaner avec toi jusqu'ici, ce qui impliquait d'être collé à toi. Alors il a fait apparaître autour de toi une fine couche invisible qui empêcherait de te toucher. Après quoi, je t'ai emmenée ici, et les médicomages se sont attelés toute la nuit pour trouver un antidote."
"- Pour trouver ?"
"- Personne n'a jamais survécu assez longtemps pour que l'idée d'un antidote ne soit considérée. C'est pourquoi ils attendent impatiemment que ton rétablissement soit complet pour faire des analyses sur ton sang."
"- Et où en suis-je de mon rétablissement ?"
"- Tes plaies sont pratiquement toutes cicatrisées, cicatrices qui disparaîtront après une bonne semaine. Et ton sang devrait être totalement purifié demain ou après-demain."
"- Ai-je encore un quelconque traitement à suivre ?"
"- La prise de l'antidote jusqu'à purification totale, il me semble."
"- Comment vérifient-ils le niveau de pureté de mon sang ?"
"- Oh, c'est très simple, regarde…"
Il attrapa un thermomètre, ou plutôt, quelque chose qui y ressemblait, mais sur lequel était inscrite la mention : « Sang de Julia McGregor ».
"- Alors," dit Remus, "comme c'est ton bras qui a été le plus contaminé, c'est sur lui qu'on prend la mesure."
Il tendit le thermomètre bizarre à la jeune femme. Elle le prit, puis jeta un regard d'incompréhension au lycanthrope. Il afficha un air amusé.
"- Pose simplement le côté sensible sur ta peau."
Elle prit l'engin dans le sens apparemment approprié et fit comme Remus le lui avait dit. Le liquide vert monta dans la tube capillaire jusqu'à atteindre la barre de graduation 83.
"- C'est un pourcentage ?" s'enquit-elle.
"- Exactement."
"- Bon, alors je vais quitter l'hôpital. Je ne tiens pas à devenir un sujet d'expérience pour ces rapaces."
"- Je suis bien d'accord, mais il va falloir les convaincre de te laisser sortir."
"- Vous voulez bien m'aider ?"
"- Bien sûr, Miss !"
Ils échangèrent un sourire, et le temps suspendit son cours. Julia savait ce que Remus ressentait, ou du moins en était-elle quasiment certaine. Mais quant à ses propres sentiments, c'était la terre inconnue.
Note de l'auteur
Pitié, ne me tapez pas! Je sais, tout le monde était content de les voir enfin ensemble, et cette imbécile de Julia a tout gâché! Ben vi, c'est la vie... Mais attendez d'avoir lu toute l'histoire avant de me lancer des pommes!
Lupinette
