Tout n'est pas toujours simple

Auteur : Sahad

Note : Quelques réponses !

Kamara : et oui, les amis c'est sacr !! Désolée de te faire attendre ! '

Dark Gabrielle : Après notre charmante discussion sur msn, j'ai repris cette fic (sauf que ma mère a caché la souris et que je me démerde sans !!!)

Shyriane : Encore un petit plus pour Gokû qui s'en prend décidément plein les dents... '

Chapitre 4 :

Sanzô entra dans le bureau, accompagné d'Homura ; il fut surpris de voir une certaine personne en pleine discussion avec ses deux coéquipiers :

« Yô, Sanzô-sama ! rit le jeune homme.

- Go... Goj ? s'étonna le blond. Qu'est-ce que tu fais l ?

- Kôkô m'a demandé de l'aide alors... répondit le rouquin.

- Ne m'appelle pas comme ça ! grimaça l'intéressé.

- Ah, Kôkô, c'est mignon comme nom, non ? ricana le directeur de l'ordinacentre.

- Tu m'énerves... ! soupira Kôgaiji. Avec ta tronche de Kappa en plus... !

- Heh ? le dit Kappa tourna ses yeux couleur braise vers le jeune flic.

- Kappa pervers qui plus est ! renchérit celui-ci.

- Que... ?

- Moi, j'aurais plutôt dit « Cafard Rouge » à cause des antennes ! rit Gokû.

- Toi, le singe ! Pas de commentaires ! s'exclama Gojô.

- Cafard Rougeuh ! Cafard Rougeuh ! chantonna le petit brun.

- URUSEEEEEEEEEIIIIIIII !!!! » explosa Sanzô.

Le silence retomba net après ce cri surpuissant qu'avait poussé le blond, exaspéré par les cris de ses amis. Gokû et Gojô s'étaient immobilisés : le rouquin tenant la tête du plus petit, ce dernier mordant la jambe du Kappa ; seul Kôgaiji sourit : il était habitué aux sautes d'humeur de son compagnon, ayant mis de longues minutes de temps libre à profit pour examiner son partenaire. Le silence était fait depuis quelques minutes, Sanzô reprit :

« Alors, qu'est-ce qui t'amène, Goj ?

- Kô m'a demandé de l'aide au sujet des dites statues... répondit le rouquin.

- Et ? l'invita à continuer Homura.

- Et ce sont des statues étrangères... compléta le Kappa. On n'en trouve que dans un pays qui se trouve à l'est, le Mugenjô[1]... Mais Homura devrait être en mesure de nous en dire plus... »

Un lourd silence s'installa, tous les regard se tournèrent vers l'intéressé qui soupira, il leva des yeux fatigués vers le rouquin et se lança :

« Le gars que Gokû allait balancer dans le vide, il a dit ''les Loups Gris'', vous vous souvenez ?

- Oui... acquiesça Sanzô. Je voulais justement de demander ce que ça signifiait...

- Les Loups Gris... répéta son ami. Il s'agit d'un clan d'extrême droite. Les tueurs de la mafia du Mugenjô. On avait tout faux depuis le début : ce sont eux qui tuent les femmes, pas un simple foutu meurtrier psychopathe.

- Qui sont-ils ? le questionna alors Kôgaiji resté silencieux depuis quelque minutes.

- Dans les années 70, il régnait au Mugenjô la même atmosphère surchauffée qu'au Tôgenkyô[1]. Les idées de gauche avaient tous les suffrages, une sorte de Mai 68 se préparait... Mais là-bas, la tradition est toujours la plus forte. Un groupe de réaction s'est créé. Des homme d'extrême droite, dirigés par un vrai fanatique. Ils ont d'abord formé des petits clans, dans les universités, puis ils ont enrôlé des jeunes paysans dans les campagnes. Ces recrues se font appeler les ''Loups Gris'' ou encore les ''Jeunes Idéalistes''. Tout de suite, leur argument principal a été la violence. »

Il marqua une pose, comme s'il tentait de remettre de l'ordre dans ses souvenirs. Ses amis arboraient un air grave tout en écoutant attentivement son récit, tels des élèves qui écouteraient leur professeur leur annoncer qu'ils auraient un devoir à rendre sur un sujet qu'ils n'ont jamais abordé de près ou de loin. Homura reprit :

« A la fin des années 70, l'extrême droite et l'extrême gauche ont pris les armes. Attentats, pillages, meurtres : on comptait à cette époque près de trente morts par jour. Une vraie guerre civile. Les Loups Gris s'entraînaient dans des camps, on les prenait de plus en plus jeunes, les endoctrinait et les transformaient en machines à tuer.

- Uwow... laissa échapper Kôgaiji.

- En 1980, enfin, l'armée du Mugenjô pris le pouvoir... poursuivit leur partenaire. Tout est rentré dans l'ordre, les combattants des deux fronts ont été arrêtés. Mais les Loups Gris ont été rapidement relâchés : leurs convictions étaient les mêmes que celles des militaires. Seulement, ils se sont retrouvés au chômage, et ces mômes qui avaient été formés dans les camps ne savaient faire qu'une seule chose : tuer. En toute logique, ils ont été enrôlés par ceux qui avaient besoin d'hommes de main pour faire les sales boulots ; pour les mafieux, les Loups Gris étaient une aubaine, une force vive, armée, expérimentée. Et surtout : alliée du pouvoir en place. Ce sont à présent des mercenaires, mais les plus dangereux sont restés des fanatiques, des terroristes capables du pire. »

Un autre silence s'imposa, Gokû leva les yeux vers ses partenaires, Gojô semblait réfléchir tout en inhalant la fumée de sa cigarette, l'autre rouquin avait l'air d'analyser les données qu'on venait de lui fournir et Sanzô demeurait impassible.

POV Gok

Et on est censés démanteler ça... ? Bon, c'est vrai que depuis que je connais Homura, il n'a jamais eu de boulots très clairs ici ; mais si je m'attendais à ça. C'était donc ces fameux Loups Gris dont parlait Shien, c'était eux que devait chercher Homura... C'est indiscutable que ça change pas mal le problème de départ, même si on est toujours face à des psycho... Mais des psycho intelligents malgré tout.

« Et ce seraient ces mecs-là qui ont tué les femmes ? demande alors Gojô.

- Effectivement... acquiesce Homura puis, se tournant vers Kôgaiji. Pendant que tu étais ici avec Gokû, on a interrogé des témoins : il y en a un qui a assisté à un enlèvement.

- Des visages ? je lance.

- Ils étaient cagoulés, en tenue de commando... répond-il. Ce sont des soldats. Ils sont repartis dans une voiture noire, le témoin ne se souvient ni de la l'immatriculation, ni de la marque... Ou ne veut pas s'en souvenir.

- Comment a-t-il su que c'était les Loups Gris ? intervient Kô.

- Des slogans, des signes distinctifs... réplique Homura. D'ailleurs, si on réfléchit bien, ça colle avec le reste : le silence de la communauté, quartier et tout ce qui s'en suit. Les Loups Gris sont ici et le quartier crève de trouille... Remarque, il y a de quoi : ces gars viennent des coins où ce genre de tortures est la règle. Les victimes ont été torturées par des professionnels, des experts formés dans les camps du Mugenjô.

- Et les mutilations post-mortem ? s'étonne Gojô qui a l'air au courant de toute l'affaire. Les lacérations sur les visages ?

- Y en a peut-être un plus cinglé que les autres... je fais remarquer.

- Ou ils veulent simplement que les victimes ne soient pas identifiables, qu'on ne puisse pas reconnaître le visage qu'ils cherchent... rétorque subitement Sanzô en tirant sur sa clope.

- Qu'ils cherchent ? »

Homura se tourne vers Kôgaiji, un triste sourire aux lèvres :

« T'avais raison, mon vieux... il sort les photos des victimes. Les Loups Gris ont un contrat, ils cherchent une femme ; une femme qui a ce visage-là et répond à ce signalement : rousse, couturière, clandestine, originaire du Mugenjô.

- Cette femme doit savoir quelque chose pour qu'ils se donnent autant de mal... je grimace. Une femme qui sait quelque chose et dont ils doivent obtenir les aveux. Ils se sont déjà trompés trois fois...

- Comment en être sûr ? soupire Gojô.

- Parce que si l'une d'elles avait été la bonne, elle aurait parlé et ils auraient disparu... souffle Sanzô.

- La chasse continue... gémit Kôgaiji.

- C'est clair... j'approuve. On n'a plus qu'à trouver une femme bien vivante... La poisse... ! C'est encore plus difficile que de trouver le bras manquant d'un cadavre putréfié depuis des années... !

- Charmante comparaison... sourit Gojô.

- Allez, au boulot... ! grogne Sanzô. On n'a pas que ça à faire.

- Hai ! » répondons-nous, tous en chœur.

Je vais avec Kôgaiji vers le bureau de Hakkaï pour lui fournir un compte rendu de notre enquête. Je m'arrête dans un couloir désert, Kô se retourne, surpris :

« Qu'est-ce qu'il y a, Gok ? »

Pourquoi... ? Pourquoi j'ai envie de tout lui dire ? Pourquoi j'ai cette subite envie de me confier ? Revoir ce quartier, cet homme... J'ai l'impression d'entendre encore les cris de Nataku, de ressentir encore cette peur me tordre les boyaux... ! Je m'appuie contre le mur, Kôgaiji vient vers moi, inquiet :

« Tu ne te sens pas bien ? T'as qu'à aller à l'infirmerie, j'irais voir Hakkaï...

- Kôgaiji... je souffle. Tu sais... Je... »

Je meurs d'envie de parler, de raconter toute cette histoire qui me tourne dans la tête depuis ce jour, tout... ! Pourtant... J'hésite aussi à parler... Je me laisse glisser contre le mur et m'assoie, à moitié recroqueviller sur moi-même.

« Laisse, je vais bien... Je t'attend ici.

- Gokû... il s'agenouille. Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu peux me le dire, tu sais...

- ... je scrute le vide droit devant moi, encore hésitant, puis me lance. Tu sais... Ce soir–là... Celui où Nataku est mort... Homura m'a trouvé... C'est lui qui m'a sauvé... Mais après, la police du quartier est venue et j'ai dû aller au commissariat... »

Des larmes me montent aux yeux alors que j'ai l'impression de tout revoir, tous ces souvenirs défiler devant mes yeux et dans mon esprit... Mes doigts se resserrent sur mes bras, à m'en faire mal ; un désagréable frisson me remonte le dos...

« Là-bas, j'ai dû faire une déposition... Le flic m'a patiemment écouté, pris des notes et tout... Puis on l'a chargé de me ramener chez moi, enfin, chez Homura... Et ce qui devait arriver est arrivé... »

Je sens Kôgaiji se crisper... Il pose doucement la main sur mon bras, dans le but de me réconforter... Je sais qu'il ne sait pas vraiment comment s'y prendre, qui le saurait à sa place ?

« Ça a durer pendant ce qui m'a semblé être des heures entières... Il disait... Que j'avais l'habitude et que j'aimais ça en fin de compte... ! Je crois qu je n'ai jamais autant voulu mourir qu'en ce moment de torture... !! J'ai prié pour qu'on vienne, n'importe qui... Mais personne n'est venu... Et puis il m'a relâché. C'était sa parole contre la mienne, il n'avait rien à craindre... C'est du moins ce que je croyais... Et à présent, je me refuse de porter plainte, de rendre cette histoire publique... Homura...N'est pas au courant de ça, il ignore ce qu'il s'est passé... Ne lui dis pas, s'il te plaît ! »

Je sens les bras de Kôgaiji m'enlacer, instinctivement, je me raidit mais me calme un peu en me disant que c'est Kô et qu'il ne me ferait pas de mal, pas lui... Il me berce doucement en murmurant :

« Bien sûr que je ne le dirais pas... Allez, courage, vieux...

- Merci... » j'articule, sentant les larmes perler le long de mes joues.

J'ai parlé, je me sens plus léger mais en même temps, ce poids est toujours présent... Cette sensation est toujours en moi... ! Je me blottis contre lui, comme je l'aurais fait avec Homura : je me sens bien avec eux, en sûreté... Comme si rien ne pouvait plus m'arriver...

Nous restons ainsi pendant quelques minutes, puis je relève la tête, croisant le regard de Kôgaiji. Il me sourit et m'aide à me relever, j'essuie rapidement mes larmes de ma manche et nous allons voir Hakkaï.

FIN POV

--- A SUIVRE :

Sahad : c'est vrai que ce chapitre n'est pas bien bien long mais il y a pas mal d'infos dedans y compris un petit plus à l'affaire macaque. Je sais que je suis passablement cruelle mais... C'est pour rattraper un coup que j'avais oubli : le pourquoi Gokû se répugne à être un flic. Sur ce, j'espère que ça vous aura tout de même plu ! !!

Note(s) :

[1] Désolée, ce n'est pas un crossover : on prend l'inspiration où on peut ! ' Dans l'œuvre originale (''L'Empire des Loups'' de Jean-Christophe Grangé), on site des noms de pays existants, mais je ne veux pas tellement nommer des lieux où trucs comme ça. Donc le Tôgenkyô est leur pays et le Mugenjô le pays étranger.