Tout n'est pas toujours simple

Auteur : Sahad

Note : Ici, un Sanzô assez OOC, mais un mec qui craque, ça change du tout au tout.

Note 2 : réponses aux reviews!

Menaline: Je suis trop contente que ça te plaise! Merci pour les compliments, je vais essayer de faire du bon boulot! Tcha, ne!

Dstine: Et oui, rupture. Mais je voyais mal Kô pleurer devant Sanzô et Sanzô pleurer tout court. Quoique non puisqu'il craque dans ce chapitre. Mais je le voyais pas craquer devant Kô... Faut le temps de réaction, quoi.

Dodo: Voilà la suite! (Dieu sait comme ton pseudo m'inspire aujourd'hui... Veux dormir!)

Bonne lecture !

Chapitre 9 :

Gokû s'était assoupi devant son écran, il avait encore veillé toute la nuit pour essayer de faire avancer cette enquête. Homura s'approcha et lui glissa une couverture sur le dos, le laissant se reposer : il ne pouvait pas faire plus sans risquer de le réveiller. Il retourna voir Zenon qui nettoyait son fusil :

« Alors ? » lança ce dernier. « Le petit singe dort ? »

« Il a encore dû bosser toute la nuit... » commenta son interlocuteur.

« Cette histoire lui tient à cœur... » murmura le blond.

« C'est plutôt ce quartier qui lui tient à cœur... » grommela Homura. « Il a du mal à laisser le passé derrière lui... »

« Dans un sens, c'est compréhensible... » soupira Zenon. « C'est plutôt bien que tu aies été là... Quoique, à sa place, je l'aurais buté ce type... Quitte à m'attirer des emmerdes. »

« Oui, mais t'as toujours été... Minute. Comment es-tu au courant ? » demanda le jeune homme en le dévisageant.

« J'ai mes sources... » se contenta de répondre le blond en chargeant son fusil, observant un moment de silence. « Dis... Tu en penses quoi, toi, de l'histoire de Sanzô et Kôgaiji ? »

« Ils sont tous les deux aussi butés l'un que l'autre. Ils ne sont pas disposés à faire le premier pas : Sanzô sait parfaitement pourquoi Kôgaiji est parti et c'est pourquoi il pense qu'il n'a pas le droit de le retenir ; quant à Kô, il ne reviendra jamais sur ce qu'il a dit... Il s'est senti trahi et vu son caractère, il aurait du mal à faire le premier pas vers une réconciliation. »

Zenon soupira, sachant parfaitement que son ami avait raison. Il ne se mêlerait pas de cette histoire qui ne le regardait pas s'il ne sentait pas le travail de l'autre blond en pâtir, il soupira à nouveau et posa son fusil près de lui :

« Gojô saurait peut-être où il est... ? »

« Quand bien même ça serait le cas, ça ne servirait à rien : ce n'est pas à nous de le ramener et il n'aura de toute façon pas envie de nous écouter... »

Le blond hocha la tête puis s'adossa au mur. Ils squattaient dans le commissariat depuis quelques jours pour trouver des informations mais elles n'étaient pas simples à trouver. Homura s'assit à même le sol, comme son ami, et prit un air pensif, ce qui amusa Zenon : cela faisait un moment qu'il ne lui avait plus vu un air aussi contrarié. Mais il s'abstint de sourire, sachant parfaitement le pourquoi de cette expression :

« Tu repenses à cette affaire, hein ? »

« Et comment... » grinça son vis-à-vis. « Au début, je me disais qu'un petit changement n'était pas significatif mais là... Plus ça va et moins je me dis que les Loups Gris y sont pour quelque chose. Ce ne sont tout simplement pas leurs méthodes... »

« C'est ce que je me disais aussi. » murmura Zenon. « Tu penses que quelqu'un aurait cherché à copier leurs méthodes ? »

« Si c'est le cas, ce type est pire qu'un boulet : il a dû se démerder assez bien sur le début, mais après, ça s'est barré en live... » soupira Homura. « Ce qui fait que ça sera encore plus chaud de le dénicher... On était persuadé que c'était les Loups Gris du Mugenjô, mais là... Plus rien n'est sûr. A moins que ça soit bien eux et qu'ils essaient de brouiller les pistes mais ça m'étonnerait : ils ne doutent pas de leur force. »

« Un peu comme nous quand on était sous les ordres de Shien, n'est-ce pas... ? » sourit le blond. « Rien ne m'aurait fait reculer... J'étais persuadé que rien ne pouvait m'arrêter et que j'étais plus balèze que n'importe qui... »

« Et un blond caractériel accompagné d'un rouquin à peine sevré t'ont fait comprendre le contraire. » poursuivit Homura en esquissant un sourire moqueur.

« Ouais... » acquiesça son ami, amusé par le termes employés qui, de son point de vue, collaient tout à fait. « Mais je leur en veux pas, ils m'ont quand même sorti de ce merdier, ces deux crétins. »

« Pour te foutre dans un autre. » ricana son interlocuteur.

« Bah... » Zenon s'alluma une cigarette. « S'ils étaient pas là, je trouverais ma vie franchement monotone... Ils ont un don pour s'attirer les pires emmerdes... »

« Mais là, c'est un peu différent... » Homura reprit son sérieux. « Cette affaire devient de plus en plus risquée... On ne s'en tirera peut-être pas aussi bien que les autres fois... »

Le blond le considéra un moment en haussant un sourcil puis il baissa la tête, son corps prit de tremblements ; son vis-à-vis, inquiet, allait lui demander si tout allait bien lorsque son ami éclata de rire sous l'air effaré d'Homura. Zenon se tint les côtes, prit d'un fou-rire incontrôlable, ce qui exaspéra passablement son interlocuteur :

« Tu peux me dire ce qu'il y a de si drôle ? »

« Désolé... » lâcha-t-il avec toutefois un large sourire.

« C'est ça, ouais... » grommela Homura.

« C'est juste que... Plus je t'écoute et plus je me dis que c'est vrai qu'on vieillit. » ricana le blond en reprenant une bouffée de nicotine. « Y a quelques temps, t'aurais pas tous ces doutes et moi non plus. »

« On était des fonceurs écervelés... » grogna son vis-à-vis.

« Ouais, mais on y allait sans se demander si on allait crever ou non. Et on a frôlé le cercueil plus d'une fois. » lui rappela-t-il.

« Qu'est-ce que tu essayes de me dire ? » l'interrogea alors Homura en fronçant les sourcils.

Zenon esquissait toujours son éternel sourire en coin, lâchant calmement des petits nuages blanchâtres. Homura allait reposer sa question lorsque le blond se tourna vers lui avec un sourire entendu :

« ''We are going to hell anyway, let's travel first class'' (1). »

Homura le considéra un moment avec des yeux écarquillés puis esquissa lui aussi un sourire, se passant une main dans les cheveux. Zenon avait raison, comme presque à chaque fois : ce n'était pas le genre de type à se prendre la tête inutilement, il se souvenait d'ailleurs d'une phrase qu'il lui avait dite par le passé :

« ''On ne sait pas de quoi demain sera fait, alors pourquoi se casser le cul à imaginer un futur qui n'arrivera peut-être jamais ?'' »

« Yeah, tu apprends vite quand on t'explique longtemps ! » rit le blond. « Bon, on va peut-être se remettre au boulot. Si l'aut' singea du mal, va falloir bosser pour trois. Allez, zou ! »

Son vis-à-vis acquiesça et le suivit dans le mouvement, reprenant le dossier depuis le début en formulant toutes les hypothèses possibles et en cherchant tout ce qui aurait pu leur échapper. Ce n'était jamais que la énième fois qu'ils recommençaient...

OoOoO

La sonnerie stridente du réveil sonna l'arrêt de mort de ce dernier : le blond se leva péniblement, se massant le poing avec lequel il venait de faire taire le malheureux appareil qui rendait l'âme. S'asseyant dans son lit, il porta les yeux à son côté gauche : habituellement, il y retrouvait le rouquin qui était venu le rejoindre pendant la nuit. Mais là, le lit était vide. Lâchant un soupir, il sortit une cigarette du paquet qui traînait sur sa table de nuit et l'alluma ; il lui sembla alors entendre la voix de Kôgaiji lui dire :

''Arrête un peu de fumer dès le matin... T'es pire qu'une usine ! Si tu ne penses pas à toi, penses à mes poumons ! Je vais finir par te laisser pieuter seul dans ces conditions !''

Sanzô soupira à nouveau et se leva, se rendant dans la cuisine. Là encore, il put constater l'absence du rouquin : il ne restait plus que sa tasse, ses gâteaux, son café, son glucose, bref ses affaires, quoi. Il se prépara un café et le but d'une traite en se brûlant au passage, mais ce détail n'en était qu'un parmi tant d'autres. Il rejoignit la salle de bain pour se prendre une douche et se laver les dents puis, une fois propre et habillé, il s'en alla.

Ce fut au garage qu'il aperçut un signe, une dernière trace de l'existence d'une relation entre lui et Kôgaiji : à l'arrière de la voiture, toujours glissé dans sa pochette plastique collée à la vitre arrière, le rond indiquant ''conduite accompagnée''. Et ce fut également là que tout lui sauta à la gorge :

''Eh ! Sanzô ! Je prends le volant !''

''Dis, tu me laisses conduire ?''

(rire)''T'as pas les boules de crever avant que j'aie mon permis ?''

''Bah, t'es pas mort, c'est déjà pas si mal, non ?''

''Wah ! Je fais des progrès ! J'ai embouti la caisse du voisin que deux fois cette semaine !''

''Bonjour, je m'appelle Kôgaiji. J'espère que nous travaillerons efficacement ensemble. Je m'en remets à votre bienveillance.''

''Sanzô ! T'as ta tasse ! Ne bois pas dans la mienne !''

''Vivre ensemble ?''

''Sanzô ! On est à la bourre !''

''Sanzô !''

Le blond s'adossa contre la voiture et se laissa glisser jusqu'à sol, son bras sur son genou, il y noya son visage où il sentait deux chemins brûlants de larmes se dessiner. Ses épaules furent prises de sursauts alors qu'il se laissait aller à pleurer comme un enfant, hoquetant bruyamment. Il était parti, c'était la vérité qui lui sautait à la figure et il en pleurait ; lui, lui qui n'avait plus versé une seule larme depuis la mort de Kenren.

Ses poumons lui faisaient mal, son cœur aussi. Il demeura ainsi un long moment ; combien de temps, il n'aurait su le dire. Ce fut la sonnerie de son portable qui le ramena à la réalité, il le tira négligemment de sa poche et décrocha sans même chercher à dissimuler sa voix brisée :

« Quoi ? »

/Sanzô. Ça fait une heure que tu devrais être là alors je me demandais... Tout va bien /

« Il est parti, Yaone... » gémit le blond entre deux hoquets. « Parti... »

/Sanzô.../ souffla la voix du médecin légiste. /Ecoute, tu n'as qu'à rester chez toi aujourd'hui, ok ? Je me charge de l'expliquer à Hakkaï, il comp.../

« Je peux pas... ! » répondit-il brutalement. « Je peux pas rester là, Yaone ! Je... Peux pas... ! »

La voix brisée du jeune homme fit taire son amie pendant quelques minutes durant lesquelles elle mesurait sans peine sa détresse. Elle inspira un coup et murmura, d'une voix douce :

/Alors viens ici... Je t'attendrai./

Sanzô hocha la tête comme si elle pouvait le voir et raccrocha. Il passa plusieurs minutes à essayer de se calmer et se releva pour se mettre au volant. Jamais la voiture ne lui avait semblé aussi calme ni le trajet aussi long, arrivé sur place, il gara sa voiture sans vraiment faire attention et grimpa les marches qui séparaient le garage des bureaux. Yaone avait tenu parole, bien que tous la regardaient avec surprise, car elle n'était pas à sa place à cet endroit, elle attendait ; appuyée sur un bureau, les bras croisés. Lorsqu'elle aperçu son ami, elle n'ouvrit pas la bouche, ne donna aucune explication à qui que ce soit, se contentant d'ouvrir les bras pour l'y accueillir. Sanzô ne prononça pas un mot, se remettant à pleurer dans l'étreinte de la jeune femme qui entreprit de le bercer comme elle l'aurait fait pour un enfant, sous le regard stupéfait de leurs collègues.

L'un d'entre eux voulut d'ailleurs s'approcher pour voir de quoi il s'agissait, mais un regard mauvais du médecin légiste lui fit comprendre que les curieux n'étaient pas les bienvenus. Homura observait la scène depuis le bureau où il se trouvait avec Zenon, Gokû et Gojô, qui les avait rejoint un peu plus tôt dans la matinée ; le premier soupira :

« Il craque. »

« C'était prévisible... » lâcha Zenon.

« Même si je les comprends un peu tous les deux, c'est stupide de se faire du mal comme ça... » murmura le petit brun.

« Bah, ils se réconcilieront lorsqu'ils en auront marre de se faire la tête... » répliqua Gojô, son éternelle clope au bec.

« Mais quelqu'un sait-il seulement où se trouve Kôgaiji à l'heure qu'il est ? » soupira Homura.

« Non... » répondit Zenon sur le même ton.

« Non. » avoua Gokû d'un air dépité.

« ... Non. » renchérit le rouquin.

Le jeune hacker lui lança un regard en coin, mais s'il doutait de la bonne foi de leur ami, il n'en dit rien et reporta son attention sur Sanzô. Sa peine était palpable... Il soupira et considéra le dossier qu'il tenait dans les mains : plus vite ils auraient réglé cette affaire et plus vite ils pourraient réfléchir calmement à tout ce qui leur arrivait. Il se tourna et plongea son regard dans celui de Homura qui se contenta d'hausser les épaules en signe d'impuissance.

Sanzô se détacha finalement de Yaone et, d'un pas traînant presque titubant, il se dirigea vers son bureau. Il adressa un signe de la main à la jeune femme :

« Je vais bosser. »

« Tu ne peux pas travailler dans cet état ! » s'exclama-t-elle.

« Si. »

« Mais... ! »

« Yaone... Si j'abandonne maintenant, ça n'aura servi à rien que je retire Kô de l'affaire... Comprend-moi. »

Il s'engouffra dans son bureau où il retrouva ses quatre amis, il inspira profondément et prit un visage à peu près aussi impassible que d'habitude :

« Des nouveautés ? »

« Peut-être bien... » sourit Zenon en lui tendant le dossier que venait de lui passer Gokû.

Sanzô l'attrapa et, jetant un dernier regard à ses collègues, il l'ouvrit et se replongea dans cette affaire sordide.

A SUIVRE...

Sahad : Et voilà ! J'espère que ce chapitre vous aura plu autant que j'ai aimé l'écrire ! Je profite des vacances pour taper mes fics, je les mettrai en ligne dès que j'aurais une connexion internet (je suis en plein déménagement). Voilà. Kissous les gens !

Note(s):

(1): ''Nous allons en enfer de toute façon, (alors) voyageons en première classe.'' Merci à Shawn de s'entêter à combler mes lacunes (si ce mot peut encore correspondre au néant qui me fait office de cervelle) en culture générale. Quoique ça change pas grand-chose, 'me coucherais toujours aussi con vu que j'ai oublié le nom du groupe qui chante ces paroles.