Tout n'est pas toujours simple

Auteur : Sahad

Note : réponse aux reviews!

Kaoru: Mais si, c'est très juste! Niarkniarknniark!

Dstine: Merci ma chtite chérie! Contente que mes écrits te plaisent! J'espère que ça sera pareil pour ce chapitre.

Yatsuko: Voici la suite que tu m'as demandé! Héhé. J'espère que tu aimeras toujours autant! Merci pour les compliments!

Dodo: Merci, j'en ai les larmes aux yeux, ta review m'a fait plaisir! Vous êtes tous trop sympa! J'espère être à la hauteur!

Kk-bouillan: Héhé, moi aussi, j'ai beaucoup aimé écrire ce passage où Sanzô craque... Serais-je sadique? Lol. Bon, je retourne à ma conférence, sinon... Bye!

Bonne lecture !

Chapitre 10 :

La voiture déambulait dans les rues du quartier, Sanzô feuilletait le dossier une dernière fois en jetant de temps en temps quelques coups d'œil par la fenêtre. Homura conduisait, il brisa le silence qui régnait depuis qu'ils avaient quitté le commissariat :

« Où est-ce qu'on va ? »

« Où est-ce que tu proposes d'aller ? » répliqua Sanzô.

« Si je t'ai posé la question... » grommela Homura. « Mais bon, si on récapitule, on a trois corps, ces types ont agis comme les Loups Gris mais ce ne sont pas les Loups Gris. Tout ce qu'on sait c'est que ces bonnes femmes travaillaient dans le quartier. »

« Autrement dit, on ne sait pas grand-chose... » soupira Zenon.

« C'est déjà pas mal de savoir qui ne sont pas nos ennemis... Personnellement, ça m'emmerderait de me friter avec des types pareils. » marmonna le conducteur.

« M'en doute... » soupira le borgne. « Mais bon, faut dire que ça nous aide pas beaucoup non plus... »

Un silence résigné s'installa : ils piétinaient un peu, mais Gokû ne semblait pas aussi découragé que ses vis-à-vis, les yeux rivés sur un ordinateur portable emprunté au commissariat ; ses doigts couraient sur les touches. Sanzô écrasa sa cigarette dans le cendrier et lança :

« T'as trouvé quelque chose d'intéressant ? »

« Ouais... » acquiesça le petit brun. « Gojô m'a fait parvenir un bout manquant du dossier : les victimes auraient toutes les trois disparues dans un coin spécifique du quartier... »

« Comment il peut savoir ça, lui... ? » s'étonna Zenon.

« Je ne sais pas... » avoua Gokû. « Il ne me donne pas ses sources... »

« Putain... » grogna Sanzô. « Bon, peu importe. C'est où le coin ? »

« Une rue, elle est à proximité du bar du vieux... » répondit le jeune hacker. « Tu sais, le type qu'on est allé voir au... »

« Je m'en souviens. » coupa le blond.

Gokû ne releva pas, préférant se taire. Leur voiture prit donc la direction du bar, toujours plongée dans un silence un peu pesant...

OoOoO

« C'est bon, c'est fait... »

« Merci, Gojô... » sourit le jeune homme.

« Tu es sûr de ce que tu fais ? » demanda l'intéressé. « Gokû se doutera bien que je n'aurais pas eu l'idée de chercher ce genre de détail, je ne suis pas du milieu, moi... »

« Je sais bien... » soupira son interlocuteur. « Mais je n'avais pas envie d'appeler... Et puis, ils sont habitués à tes excentricités... Je n'existe plus pour eux... »

« Kôgaiji... »

Le jeune rouquin ne répondit pas, se plongeant dans un livre qui avait attiré son attention lorsqu'il était parti à la bibliothèque pour se changer les idées : l'Empire des Loups. Il avait voulu savoir de quoi parlait exactement Homura quand il disait ''Loups Gris'' et avait fait une recherche internet qui lui avait donné le nom de ce livre, il n'avait pas pu résister à sa curiosité quand il l'avait aperçu à la bibliothèque. Ce livre était très intéressant et certains passages lui rappelait beaucoup leur propre affaire : trois rousses enlevées dans un quartier peu fréquentable, mortes dans d'atroces souffrances, des policiers sur l'affaire... Tout cela était bien trop proche de leur réalité pour n'être qu'une simple coïncidence...

Il retapa intégralement certains passages par ordinateur et les passa à Gojô, ce dernier lui adressa un regard interrogateur auquel Kôgaiji répondit :

« Envoie ça à Gokû... ça pourra peut-être l'intéresser... »

« Kô... Tu devrais lui envoyer toi-même. Tu sais, un mail ne signale pas forcément ta position... » murmura son vis-à-vis. « Et je peux brouiller son passage. »

« Gojô... Tu sais comme moi que Gokû n'est pas un débutant dans ce domaine, tôt ou tard, il saura. » grommela son cadet.

« Tu n'es pas obligé de l'envoyer d'ici... » lui fit remarquer le directeur de l'Ordinacentre.

« Il saurait. Et puis, ce n'est pas plus mal que ça soit toi qui lui envoies. » répliqua Kôgaiji.

« Tss... De toute façon, il finira bien par se douter que je n'aurais jamais pu trouver ça tout seul. Pas avec autant de détails... » soupira Gojô. « C'est comme si tu commettais un crime en laissant ta carte d'identité sur les lieux. Il saura. Tu devrais... »

« Et toi tu devrais fermer ta gueule et me foutre la paix ! » s'écria le jeune homme.

Un lourd silence tomba. Les deux rouquins se dévisagèrent en chien de faïence pendant un long moment, l'aîné se détourna le premier, lâchant un nuage de fumée ; le plus jeune, respirait de façon saccadée, le cœur battant sous l'effet de cette soudaine colère. Pourtant... Gojô ne lui avait rien fait, il l'avait recueillit et acceptait même de faire passer des messages en masquant qu'ils venaient en réalité de lui... Il lui passait ses caprices de gamin... Oui, c'était l'image qu'il avait à présent : un gamin pourri gâté qui hurle quand il n'a pas ce qu'il veut, qui trépigne quand il ne peut pas avoir plus qu'il ne devrait avoir, qui chiale parce que le cadeau n'est jamais assez beau, qui frappe parce qu'il n'est pas content, qui blesse parce qu'il ne veut pas être le seul à souffrir.

Kôgaiji se gifla mentalement et partit à la suite de son vis-à-vis dans l'Ordinacentre, il n'avait pas besoin de chercher : il savait où le trouver. Il savait que c'était à Dokugakuji, cet être virtuel, qu'il confiait tout le travail, c'était son moteur de recherche, son ordinateur personnel... Il accéléra le pas et traversa un long couloir. Arrivé devant la porte, il s'aperçut que celle-ci était fermée.

« Gojô ? » lança-t-il. « Gojô, c'est moi, ouvre. »

Il frappa et appela encore, mais seul le silence lui répondit. Il allait encore appeler lorsqu'une voix le détourna de son objectif :

« Le directeur ne vous recevra pas. » c'était Nî, son éternelle clope au bec et son éternel lapin au bras. « Vous l'avez déçu. »

« Ça vous regarde pas, que je sache. » répondit Kôgaiji d'une voix tranchante.

« Oh, mais rien ne me regarde, jeune homme... Seulement moi, je regarde tout. » sourit le brun. « Et je peux vous affirmer que ce n'est pas drôle de chercher à s'amuser avec des jouets cassés... Le directeur est fâché. Peut-être vous expulsera-t-il de sa maison ? Ce serait triste... N'est-ce pas, Sanzô-sama ? »

Le rouquin se hérissa à ce nom. Toutefois, il ne devait pas s'attendre à voir le blond surgir dans le couloir : ce taré s'adressait à son lapin en peluche. Une colère furibarde gronda à l'intérieur du jeune homme qui avait envie de donner de violents coups de poings à cet homme pour lui enlever ce sourire narquois qu'il affichait en permanence... ! ... Mais à quoi bon... ? Kôgaiji préféra laisser là ses rêves de massacre et reporta son attention sur la porte :

« Gojô... Je regrette ce que j'ai dit... Je ne sais pas ce qui m'a pris... Je ne voulais pas... S'il te plaît, Gojô, ouvre-moi... »

Le déverrouillage de l porte le fit sursauter et il recula presque craintivement. La tête de son aîné lui apparut dans l'encadrement de la porte, il semblait las, comme si une grande fatigue l'accablait... Et cette fatigue, c'était lui, le petit flic qui était parti sur un coup de tête et qui était venu s'installer chez lui sur un autre coup de tête. Ils se dévisagèrent un long moment avant que Kôgaiji ne se détourne :

« Non... Rien... Je... Continue de bosser. Ça n'a pas d'importance. »

Et sur ces quelques mots, il s'échappa dans le couloir, fuyant un quelconque dialogue avec son ami. Celui-ci l'avait accueillit et supporter sans broncher. Et lui ? Que lui avait-il fait, dit ou donner en échange ? Rien. Strictement rien.

Se sentant comme le plus égoïste et immature des mômes de rue, Kôgaiji s'engouffra dans ce qui lui avait été désigné comme sa chambre et commença à mettre ses affaires dans son sac. Des pas s'arrêtèrent à la porte, il n'avait pas besoin de se retourner... C'était évident.

« Qu'est-ce que tu fais ? » lança Gojô.

« Je me casse... » répondit platement le plus jeune. « Je me trouverais un coin où pieuter, t'inquiète. »

« Kô... » murmura son interlocuteur.

« J'ai vraiment abusé, désolé... » le coupa l'intéressé. « Je suis venu comme un cheveu sur la soupe et je fais des caprices alors que t'avais même pas l'obligation de me recueillir... J'me casse, ça sera mieux pour tout le monde. »

Il sentit des mains se poser sur ses épaules et s'immobilisa. Elles avaient une autorité naturelle, comme s'il s'agissait d'un père ou d'un grand frère ; il se sentit tout à coup vidé de toute volonté et entendit la voix de Gojô :

« Kô... Moi, je sais ce qui t'a pris... T'es à bout. Tu en veux à la Terre entière parce que Sanzô t'a écarté. Tu as mal, mal à en crever et t'arrives pas à crever l'abcès. Et tu sais ce que fais un animal lorsqu'il a mal ? »

Le jeune homme ne prononça pas un mot, ne parvenant qu'à secouer négativement la tête. Il se sentait au bord des larmes, une douleur sourde lui enserrant la gorge, comme si tous les muscles de son cou étaient tendus et l'empêchait d'avaler et de respirer correctement.

« Il mord. » répondit son aîné. « Et c'est ce que tu fais. Il fut que tu extériorises ta douleur, mais ça n'a pas de sens de crier tout seul. Alors de refoules tout au plus profond de toi, ça enfle, ça grossit... Ta patience est de plus en plus écrasée par cette sensation de malheur et de haine, personne ne peut comprendre après tout. Et le premier crétin qui vient te fait une remarque désagréable au pire des moments : alors tu craques et tu hurles. »

Kôgaiji en était sans voix. Gojô était parvenu à mettre un mot sur chacun de ses sentiments. Il avait l'impression d'être soudainement à nu... Il sentit ses lèvres trembler, ses yeux picoter, des chemins brûlant lui chatouiller les joues. Il pleurait. Il baissa la tête d'un air pitoyable. Gojô esquissa un triste sourire et le prit dans ses bras à la manière d'un frère ou d'un père qui berce un enfant, le laissant pleurer à chaudes larmes : l'abcès était crevé, il fallait attendre qu'il se vide, que le pus sorte, que la plaie saigne pour enfin la désinfectée. Mais ce n'était pas lui qui l'aiderait à cicatriser... Lui, il n'était là que pour l'empêcher de gangréner.

Le jeune rouquin pleura un long moment en un silence seulement briser par des hoquets, ses doigts enserraient convulsivement la chemise de son aîné au niveau de ses bras, il sentait ce torse puissant et protecteur contre son dos... Pourtant, il aurait égoïstement voulu que ça soit celui d'un autre... Se calmant lentement, il se retourna pour faire face à son ami ; celui-ci esquissa un sourire et lui essuya les joues de sa manche :

« T'as le visage ravagé... Regarde-toi... T'as l'air bien... »

« Gojô... » souffla-t-il.

« Kô... Je sais que c'est dur mais faut te ressaisir un peu... » murmura calmement Gojô. « Tu dis que je n'avais pas l'obligation de t'héberger mais c'est quand même en partie de ma faute si t'es dans la merde, je ne le nie pas et j'accepte d'en assumer les conséquences... Mais regarde-toi. Ça fait pas une semaine que t'es là, cinq jours, et tu sais combien de vrai repas t'as mangé ? »

Kôgaiji hésita puis, plutôt que de répondre de vive voix, il secoua négativement la tête en baissant les yeux. Son vis-à-vis reprit :

« Pas un seul, Kô. Pas un. Tu dois avoir perdu à peu près autant de kilos que le nombre de jours que tu es resté ici. Tu grignotes quand je te pousse à manger mais je sais bien que tu le gardes pas dans le bide... Faut te ressaisir, ok ? »

« Ok... » souffla le jeune homme à la manière d'un enfant que l'on gronde.

« Bon, l'affaire est close : tu me remets tout en état et si tu te barres, je t'en colle une. Si tu bouffes pas, je t'en colle une. Et si tu mords, je t'en colle une aussi. Ça te va ? »

Kôgaiji ne put se retenir d'éclater de rire à cette phrase. Ce n'était pas un choix, Gojô ne lui en laissait pas et il avait raison : ce n'était pas en se laissant aller qu'il ferait changer les choses. Ou si, mais dans le mauvais sens : Sanzô aurait alors la preuve même qu'il l'avait écarté pour de bonnes raisons et ça, il n'en était pas question ! Le jeune rouquin essuya une dernière larme du os de sa main et esquissa un sourire :

« Merci, Gojô. »

« Pas de quoi. C'est quand même plus agréable de te voir rire et sourire... T'as une tête à faire peur quand tu tires la gueule : ma belle-mère avait la même ! Un vrai zombi ! »

Ils éclatèrent à nouveau de rire, profitant de cet instant où plus rien n'avait d'importance. Puis Gojô ébouriffa gentiment les cheveux de son cadet, lui adressant un clin d'œil :

« T'inquiète, je le prend pas mal... C'est juste que... Tu m'as rappelé quelqu'un... Bon, sur ce, au boulot. T'as tes affaires à ranger, ton bouquin à finir et la bouffe à préparer ! »

« Quoi ? » Kôgaiji écarquilla les yeux. « Et pourquoi moi ? »

« Parce que Nî fait toujours des plats bizarres, parce que je ne sais pas cuisiner, parce que j'en ai marre des pizzas et nouilles instantanées, parce que tu mérites bien une petite correction pour avoir hurler après le beau gosse pur et fragile que je suis et parce que je te fous dehors si tu refuses... ! Des objections ? »

« Heu... Nan... » lâcha le jeune homme face au débit de paroles de son interlocuteur.

« Parfait ! A bientôt alors, j'ai du boulot ! »

Et Gojô disparut avant que le jeune policier n'ait pu dire quoique ce soit. Kôgaiji soupira et esquissa un sourire : c'était de bonne guerre. Il commença donc par remettre ses affaires en place et reprit la lecture de son livre, mais il n'avait pas tourné trois pages que quelque chose attira on attention : son portable vibrait sur le bureau... Au rythme de ses vibrations, il devina qu'il s'agissait d'un message, s'approchant, il y jeta un coup d'œil :

''Salut Kô, ça fait un moment que tu n'es pas venu travailler, je m'inquiète et Hakkaï aussi. J'espère que tu vas bien et qu'on se reverra bientôt. Décroche de temps en temps quand on t'appelle... Bises, Yaone.''

Le rouquin esquissa un sourire. Yaone... Elle s'inquiétait toujours pour tout. Elle avait bien fait de devenir légiste, ça lui correspondait tout à fait : il fallait sans cesse qu'elle se soucie du moindre petit détail... Il referma le clapet de son portable et se replongea dans sa lecture. Il y avait un moment qu'il ne répondait pas aux messages ni aux appels... Mais il leur manquait et, dans un sens, ça lui faisait plaisir... Mais d'un autre côté, il n'avait reçu aucun appel d'un certain blond, ni même un message. Comme quoi, il tournait vite la page...

OoOoO

Ils s'étaient arrêtés dans la ruelle. Homura, Zenon et Sanzô cherchaient un indice quelconque et Gokû les aurait bien rejoins si un petit bruit n'avait pas attiré son attention : il attrapa son ordinateur et le sortit de son état de veille.

''Vous avez un nouveau message.''

Le jeune singe fit courir son doigt sur la souris et alla compulser ses mails. C'était un message de Gojô. Il jeta un coup d'œil à ses coéquipiers avant de se lancer dans la lecture du mail, c'étaient certains passages d'un livre vraisemblablement. Ses yeux parcoururent les lignes et s'agrandirent au fur et à mesure de sa progression ; mais ce qui attira le plus son attention, ce fut la dernière phrase du message :

''Je pense que ces renseignements vous seront utiles. J'ai eu du mal à les obtenir, c'était aussi fatiguant que d'essayer de maîtriser une fournaise hurlante ! (Rire) Mais bon, il faut bien ça : le feu est essentiel, que serait le soleil sans feu ? Médite là-dessus ! Bon courage ! -O''

Le petit brun cligna des yeux et relut le passage. Gojô avait décidément des idées tordues... Il soupira et sauvegarda les documents importants. C'était très intéressant : à présent, ils savaient de quoi s'était inspiré leur tueur et pourquoi Homura et Zenon s'étaient retrouvés si déroutés. Sanzô observa un moment de silence avant de demander :

« Et comment il se termine, ce bouquin ? »

« Je ne sais pas... » répondit Gokû en haussant les épaules. « Je ne savais même pas qu'il existait. »

« Bon, ok. Homura et toi, vous retourner au commissariat, trouve-moi ce bouquin. » ordonna le blond. « Zenon et moi, on continue les recherches dans les environs. Avec un minimum de chance, ce type essaye de faire une reconstitution du bouquin et l'enquête se calera dessus. »

« Et avec un manque de bol monstre, on a affaire à un type qui va chercher de l'inspiration ailleurs et rebelote. » ricana le borgne.

Un superbe regard de tueur lui intima le silence et tous acquiescèrent. Gokû et Homura prirent donc la voiture et se mirent en route ; le petit brun demeura un long moment silencieux, méditant sur le mail qu'il avait reçu. Il n'en comprenait pas le contenu : pourquoi lui parler du soleil et du feu ? Gojô était décidément bien excentrique dans son genre... Homura et lui n'échangèrent pas un mot jusqu'au commissariat, chacun plongé dans ses pensées.

C'est en arrivant au commissariat qu'ils eurent une belle surprise qui n'hésita pas un seconde à sauter au cou du petit brun :

« Gokûûûûûûûûû ! »

« Ri-Ririn ? » articula le jeune garçon en se relevant et en se massant son douloureux postérieur.

« Comment vous allez ? J'étais dans le coin alors je pensais passer vous voir. » sourit la jeune fille.

« Heu... Ben, on travaille, figure-toi. » répondit le hacker. « On est sur une affaire de meurtre et... »

« Il est pas là Ch'veux-soleil ? » s'étonna alors la rouquine en mettant sa main en visière.

« Ch'veux-soleil ? » répéta Homura.

« Oui ! Ou alors Sourire d'avril, Yeux tombants... » énuméra-t-elle. « Votre ami, quoi ! »

« Tu parles de Sanzô ? » voulut s'assurer le petit brun.

« Et de qui d'autre ? » s'impatienta leurs amie. « Tu en connais beaucoup des blonds qui sourient jamais et qui ont un caractère à coucher dehors ? »

Les deux policiers esquissèrent un sourire à la description, mais Gokû replongea bien vite dans ses pensées, ignorant de ce fait le flot de paroles de la rouquine :

/Ch'veux-soleil... Gojô a parlé de soleil... Mais alors la fournaise hurlante, c'est Kôgaiji... ! Tout s'explique ! Comment il peut avoir toutes ces infos, c'est parce que c'est Kô qui lui file ! Sanzô ne sourit jamais parce que Kô n'est pas là. Tout coule de source... ! Mais alors pourquoi Kô n'envoie-t-il pas ces mails lui-même ? Et pourquoi Gojô laisse-t-il des indices plutôt que de nous le dire clairement... /

Troublé, le jeune brun eût du mal à cacher son excitation. Il laissa Ririn aux bons soins de son coéquipier et se rendit dans le commissariat, il alla retrouver Yaone à la morgue, bien que ça ne soit pas son endroit de prédilection :

« Salut Yaone ! » lança-t-il.

« Bonjour... » répondit-elle.

« Est-ce que Kô est venu aujourd'hui ? » voulu s'informer le hacker.

« Non, ça va faire depuis sa fuite de l'hôpital qu'on ne l'a plus vu. Hakkaï s'inquiète et moi aussi... Il ne décroche pas quand on l'appelle et ne répond pas aux messages... »

« Je vois... » acquiesça Gokû d'un air pensif.

« Pourquoi cette question ? » s'étonna le médecin légiste.

« ... Il me manque... » avoua le petit brun.

« ... A moi aussi... » avoua la jeune femme en esquissant un triste sourire.

Le jeune garçon eût envie de lui dire qu'il savait peut-être où se trouvait leur ami mais il préféra se taire : s'il se trompait, il risquerait d'alerter le rouquin qui semblait les fuir comme la peste, et dans ce cas, il ne le reverrait vraiment plus. Il garda donc ce secret pour lui et se rendit à la bibliothèque avec Homura : c'était la meilleure façon de confirmer ses soupçons.

Il n'y avait, par chance, qu'un exemplaire du livre à la bibliothèque et il n'y était pas. Il alla donc voir la responsable :

« Excusez-moi. Je cherche ''L'Empire des Loups'' mais je ne le trouve pas... »

« Attendez un instant... » la femme consulta son ordinateur. « Je regrette. Il a été emprunté... »

« Par qui ? » demanda innocemment Gokû.

« Je ne peux pas vous le dire, ce n'était pas un habitué : la carte n'était pas à lui... » répliqua-t-elle.

« Vous vous en souvenez malgré le nombre de gens qui passent ici ? » s'étonna le jeune hacker en espérant qu'elle mordrait à ce piège grossier.

« Oh, vous savez... Un si beau jeune homme, ça marque. Il avait des cheveux très roux et une peau bien mate... Très mignon... » sourit la bibliothécaire d'un air rêveur.

« Je vous remercie. »

Sur ce, Gokû s'empressa de retourner auprès d'Homura qui s'étonna de le voir revenir les mains vides.

« Il a été emprunté. » répondit Gokû. « Mais je pense que Gojô pourra nous envoyer des extraits : il a l'air de bien connaître ce livre. »

« Ok, bon ben on va aller retrouver les deux autres, essaye de joindre Gojô. »

« Oui, chef ! »

Gokû n'était pas fier de mentir ainsi à son coéquipier mais il ne pouvait pas non plus trahir Kôgaiji : si le rouquin ne les avait pas contactés directement, il y avait une raison ; et il devinait aisément laquelle. Aussi il envoya un mail à leur ami :

''Le livre n'était plus à la bibli. Merci de nous en faire un résumé. T'as qu'à demander à fournaise hurlante de t'aider... Le boss et la gardienne des corps s'inquiètent... Et nous aussi...''

OoOoO

Un sourire amusé étira les lèvres du directeur de l'Ordinacentre à la lecture de son mail : finalement, Gokû avait trouvé plus vite qu'il ne l'aurait cru. Il devina sans peine que le boss n'était autre que Hakkaï et la gardienne des corps, Yaone. Il préféra ne rien dire à Kôgaiji, si ce n'est pour lui parler du résumé de l'histoire...

Gojô pianotait tout en réfléchissant : Gokû allait-il en parler ? Si oui, comment réagirait Sanzô ? Pourquoi celui-ci n'avait-il pas appelé ? Comment pouvait-on laisser partir un si bon cuisinier ? Mignon qui plus est. Il essuya vaguement les questions de Kôgaiji concernant son manque de concentration et répondit à Gokû.

A SUIVRE...