Tout n'est pas toujours simple
Auteur : Sahad
Note: J'ai eu un petit moment de noir complet... Désolée. J'espère que ça n'aura pas démoli mon boulot et que ce chapitre vous plaira...
Note 2: réponse aux reviews!
Kaoru: Bravo pour ton record (tout en moins de 30 minutes)! J'espère que cette histoire t'a plu et que cechapitre aussi.
Yatsuko: Heu... "vite" je crois pas... Désolée pour le long silence, j'aieu un moment de grosse déprime et il y a quelqu'un qui m'y refout. Voilà. J'espère que ça s'en ressentira pas trop sur mn travail...
Dodo: Voilà la suite. J'espère que ça sera à la hauteur de tes espérances.
Dstine: J'ai hâte de te revoir! (ne me demande pas en quoi c'est une réponse à une review)
kk-bouillan: Lol. Contente de voir qu'ily en a qui aime mon boulot.J'espère que tu aimeras la suite autant que les chapitres précédents.
Bonne lecture !
Chapitre 11 :
Les réponses étaient venues : Gokû disposait à présent d'un bon compte-rendu de l'histoire. Il grimaça en lisant la fin : elle ne les aidait pas du tout.
« Alors ? » demanda au même moment Sanzô. « Qu'est-ce que ça donne ? »
« Ça donne qu'on va encore piétiner. » grommela le petit brun. « A la fin du livre, la pseudo héroïne meurt, le méchant meurt et seule la psychologue qui était du côté de l'héroïne survit en tuant le méchant d'une balle dans le crâne. »
« Ça nous aide pas... » soupira le blond en s'allumant une nouvelle cigarette.
« C'est ce que je pensais... » acquiesça le jeune hacker. « Je suppose que notre tueur ne compte pas vivre tout ce bouquin... »
« Si au moins on pouvait le coincer... » grogna Sanzô.
Gokû hocha la tête, pensif. Kôgaiji ne s'était toujours pas adressé directement à lui, il passait encore et toujours par Gojô ; et lui-même n'osait pas l'appeler, il avait peur que le rouquin ne décroche pas... Sanzô avait-il essayé de le joindre ? Non, sûrement pas : il ne le recontacterait pas pendant l'enquête. Le petit brun secoua la tête : ce n'était pas le moment d'y penser ! Il avait une affaire sur les bras ! Ses doigts coururent le long du clavier et ses yeux revirent tout le dossier de l'enquête ; il le connaissait presque par cœur mais le revoir une fois de plus ne pouvait pas lui faire de mal...
« Oi ! »
Sanzô et Gokû levèrent la tête et se retrouvèrent face à Homura et Zenon, ceux-ci revenant d'un bar du coin. Ils avaient mené leur petit enquête à l'intérieur, mais ça n'avait visiblement pas servi à grand-chose.
« Ils ne veulent rien dire. Ils sont tous persuadés que les Loups Gris sont derrière tout ça. » bougonna Zenon. « Quelle bande d'imbéciles heureux. Comme si garder le silence pouvait les protéger. »
« En même temps, parler peut les condamner, c'est compréhensible. » soupira Homura. « On ne peut pas leur en vouloir de ne pas nous croire lorsqu'on leur dit qu'ils n'ont rien à craindre parce que ce n'est pas cette bande. »
« On ne trouvera rien de plus ici. Partons, c'est fini pour aujourd'hui. » lâcha Sanzô.
Ils acquiescèrent tous d'un signe de tête et grimpèrent dans la voiture, tous observant un profond silence. Cette affaire allait leur apporter un nouveau cadavre d'ici la fin du mois s'ils ne trouvaient pas rapidement le tueur. Ils retournèrent donc au commissariat et furent accueillis par une vieille connaissance :
« Yô, Sanzô-sama ! »
« Gojô ! » s'exclama Gokû, heureux de le voir.
« Comment vont les affaires ? » sourit le rouquin en ébouriffant affectueusement les cheveux du petit brun.
« On piétine... » avoua Homura.
« Bah, y a pas encore eu d'autre meurtre, vous êtes pas encore à la bourre. » murmura Gojô.
« Non, mais à ce rythme là, on risque de trouver une nouvelle rouquine échouée quelque part, le vagin à l'air. »
Et sur cette remarque acide, Sanzô s'engouffra dans le commissariat, plantant là ses coéquipiers et le directeur de l'Ordinacentre qui ouvrait de grands yeux :
« Eh beh... Je ne l'aurais jamais cru aussi vulgaire... » commenta Gojô.
« Ça lui tape sur le système, cette affaire. » soupira Gokû. « Et y a pas que lui de ce côté-là. »
« Oui, oui, je sais ce que c'est. » répondit le rouquin.
Le jeune hacker leva un regard suspicieux en direction de leur ami mais celui-ci se contenta de lui sourire. Allant dans leur bureau, Homura reprit la parole :
« Enfin, je suppose que ce n'est pas pour prendre des nouvelles que tu es venu. »
« Non, effectivement. » Gojô sortit un livre épais de la poche de son manteau. « Je suis venu vous apporter ça. »
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda Gokû en s'approchant.
« ''L'Empire des Loups''. » sourit le rouquin.
Zenon, Homura et Gokû écarquillèrent les yeux, Sanzô restant égal à lui-même, assis au bureau, se tenant la tête d'une main :
« Et à quoi tu veux que ça nous avance ? On ne trouvera plus rien là-dedans. »
« Non, c'est vrai. Je suis juste venu l'amener... » répliqua Gojô. « Vu que Gokû était passé le demander à la bibliothèque, je me suis dit que vous voudriez le lire vraiment. »
« Bon, ben donne. » lança le petit brun. « Comme ça, je m'exploserais plus les yeux le soir. »
« C'est tout à ton honneur. » sourit le rouquin. « Tiens ? C'est le dossier ? »
« Ah... Oui. » Homura prit ledit dossier qui traînait sur le bureau.
« Je peux le voir ? » demanda Gojô.
« Pourquoi ? » voulu savoir Sanzô, visiblement de mauvaise humeur.
« Juste comme ça. » gémit le rouquin. « C'est pas comme si j'étais un étranger dans vos services ! Chuis votre informateur ! »
« Bah, si ça te fait plaisir... » grommela le blond.
Gojô s'empara donc du précieux petit document et le feuilleta pendant que les policiers soufflaient un peu, ils en avaient rarement l'occasion après tout. Alors que le directeur de l'Ordinacentre continuait de feuilleter le dossier, Zenon finit par reprendre la parole :
« Il est vraiment indétectable, ce type... ! Ça va faire près d'un mois qu'on est sur cette foutue affaire et y a rien ! »
« Ouais, on peut dire qu'il connaît son métier... » soupira Homura.
« Dites... » lâcha soudainement le rouquin. « Ce type tape presque tous les mois, c'est bien ça ? »
« Ouais. » répondit Gokû. « Et ? »
« Et alors pourquoi vous n'essayez pas de l'appâter avec une rouquine ? »
Un lourd silence s'installa dans la pièce. Gojô n'avait pas relevé les yeux des feuilles qu'il tenait en main, attendant vraisemblablement une réaction ; de leur côté, les policiers le dévisageaient avec surprise. Homura sembla pensif, pesant le pour et le contre ; Zenon, lui, était tout à fait partant ; Sanzô demeurait silencieux et Gokû le fixait à nouveau avec un regard suspicieux.
« Ouais, mais on a pas de rouquine sous la main. »
« Ça, on peut l'arranger avec une perruque. » sourit Gojô.
« C'est vrai que ce n'est pas bête... » approuva Homura. « Mais c'est une mission qui comporte certains risques... »
« Et pus il faut trouver quelqu'un prêt à les courir. » ajouta Sanzô.
« Moi, je vois déjà quelqu'un qui pourra tenir ce rôle... » ricana le rouquin.
« Qui ? » lancèrent Zenon et Gokû en cœur.
« Vous trouvez pas qu'elles ressemblent un peu à la ''gardienne des corps'' ? » sourit de plus belle Gojô.
« Tu veux qu'on envoie Yaone là-bas ? » s'étonna le petit brun, le seul à avoir fait le rapprochement.
« Elle me semble adéquate. » renchérit son vis-à-vis. « Et puis elle, elle ne risque pas de perdre son sang froid. »
Ils se regardèrent à tour de rôle, chacun cherchant à voir si les autres étaient d'accord ; et apparemment, la décision était unanime.
OoOoO
« C'est une plaisanterie, j'espère... » lâcha la jeune femme, un regard meurtrier tourné vers son interlocuteur.
« Non, non... » sourit-il. « Je me suis désigné pour venir vous demander main forte. »
« Et je suppose que l'idée vient de vous. » l'accusa-t-elle.
« Comme toujours, vous voyez juste. » rit Gojô. « En effet, l'idée est de moi. »
« Il n'y a que vous pour avoir des idées aussi ridicules. » pesta le médecin légiste. « Je refuse de me prêter à ce jeu stupide. »
« Vous aimez donc tant que ça la compagnie des morts pour en réclamer de nouveaux ? » gémit le rouquin de manière très théâtrale.
« Peu importe ce que vous pouvez penser de moi, je refuse de mettre une perruque ou quoi que ce soit d'autre ! » répliqua sèchement Yaone.
« Rassurez-vous... » sourit à nouveau Gojô d'un air énigmatique. « Vous n'aurez pas à porter un tel apparat. En fait, je ne pensais même pas vous faire vraiment entrer en scène, toutefois, j'ai tout de même besoin de votre aide... »
Le médecin légiste le dévisagea, visiblement troublée, elle ne comprenait vraisemblablement pas ce que voulait dire le jeune homme qui se tenait devant elle. Comment pouvait-il demander son aide sans la mettre sur le terrain ? Que tramait-il ?
OoOoO
L'idée de l'appât avait finalement été acceptée par tout le monde. Ils avaient donc attendu la date à laquelle l'homme devait frapper et décidèrent de tendre leur piège. La nuit était tombée depuis un bon moment, les rues étaient désertes, comme toutes celles qui avaient suivi cette fameuse série de meurtres ; les policiers s'étaient tous cachés quelque part dans le quartier à différents moments de la journée pour ne pas éveiller les soupçons. Sanzô regarda une nouvelle fois sa montre :
« C'est l'heure. »
/Bien compris. / murmura Yaone dans son micro.
A peine eût-elle prononcé ces mots qu'une jeune femme s'engouffra dans la rue, le vent faisait danser ses cheveux roux ; elle avança lentement, comme si la fraîcheur de la nuit ne la gênait pas le moins du monde. Zenon écarquilla les yeux et chuchota :
« Uwow... Elle pourrait soigner un peu plus son apparence dans sa vie de tous les jours: ça lui va plutôt bien... »
« C'est clair... » murmura Homura. « Elle est plutôt bien faite. Tu ne trouves pas Gokû ? ... Gokû ? »
N'obtenant aucune réponse de l'intéressé, il se tourna légèrement pour le voir. L'adolescent fixait la jeune femme avec attention, mais non pas parce qu'il était surpris de sa beauté, non ; il semblait pensif, comme si quelque chose n'allait pas.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda son ami.
« Rien... » murmura le petit brun. « Il n'y a rien. »
Homura n'en était pas vraiment convaincu mais n'insista pas. Ils étaient tous à leurs postes, arme en main, prêts à intervenir, scrutant la silhouette qui avançait doucement dans la nuit. Les minutes passaient sans que rien ne se produise. Sanzô se mordit la lèvre inférieure : le tueur flairait-il le piège ? Avait-il décidé que ça ne serait pas aujourd'hui mais le lendemain ? Dans ce cas, ne serait-il pas bizarre de voir la même jeune femme dans le quartier deux nuits de suite ?
« Ça va, Yaone ? » la questionna-t-il finalement.
/Pour l'instant, bien. Il fait frais.../ répondit-elle.
La jeune femme s'arrêta sous un lampadaire, s'y adossant. Elle semblait attendre quelque chose, un client peut-être, un rendez-vous... Le temps passa lentement. Homura changea légèrement de position, son corps commençant à s'ankyloser ; ils patientèrent encore une bonne demi-heure.
« Il ne se montrera pas... » souffla Zenon. « Il a sentit le piège. »
« Ça me parait évident... » grimaça Homura. « Que fait-on ? »
« On va rentrer... » soupira Sanzô. « Yaone, tu peux revenir. »
/Non, pas encore.../ lui répondit le médecin légiste. /Il y a des phares. /
« Des phares ? » répéta le blond.
Comme pour confirmer les paroles de la jeune femme, une s'engouffra dans la rue, elle roulait au pas, s'approchant doucement de la rousse. Celle-ci se redressa et s'approcha à son tour, tous les policiers retinrent leur souffle excepté Sanzô :
« Yaone ! Qu'est-ce que tu fais ? C'est trop dangereux ! »
Il n'obtint aucune réponse, il n'entendait rien alors que la jeune femme semblait discuter avec le chauffeur de la voiture. Le blond parut tétanisé : avait-elle coupé son micro ? Mais pour quelle raison ? Etait-elle devenue folle ! Ils la virent acquiescer d'un mouvement de tête et se glisser sur le siège passager ; Gokû en était bouche bée, tout comme les autres.
« Mais qu'est-ce qu'elle fait ! » lâcha Homura. « On risque de la perdre si elle monte ! »
« La petite dame a peut-être une idée derrière la tête... » supposa Zenon. « Elle m'a donné ça avant de partir... »
Il sortit un petit appareil de sa poche, le montrant aux autres. Ils écarquillèrent les yeux : c'était un traceur, Yaone devait avoir un émetteur sur elle... Sanzô jura et les fit revenir à la voiture alors que celle où était la jeune femme venait de redémarrer.
« Elle aurait pu nous prévenir ! » s'exclama le blond.
« Du calme, elle sait ce qu'elle fait... » tenta de la défendre Homura même s'il aurait voulu être plus sûr de lui.
Sanzô ne répondit pas, démarrant sur les chapeaux de roues, phares éteints. Zenon lui indiquait le chemin à prendre. Les pensées se bousculaient dans la tête du blond il ne comprenait pas ce que sa collègue avait derrière la tête et surtout pourquoi elle prenait autant de risques. La voiture ne roulait pas vite, heureusement pour eux, ils ne risquaient pas de la perdre. Elle les mena à une usine qui ne se trouvait pas loin et qui suscita certains souvenirs :
« C'est pas vrai... » souffla Homura.
« Quoi ? » l'interrogea Zenon.
« C'est là que j'ai failli me faire hacher menu dans les conduits d'aération... » murmura Gokû. « Ne, Sanzô... Tu crois que le type de l'autre fois, le directeur, est notre tueur ? »
L'intéressé ne répondit pas, dissimulant la voiture à proximité du bâtiment. Ils sortirent et, aussi discrètement que des ombres, entrèrent dans le bâtiment. Sanzô et Zenon prirent un couloir, Homura et Gôku s'engouffrant dans un autre ; tout était calme. Etrangement calme.
« Ça ne me plaît pas... » souffla le petit brun en avançant. « Il devrait y avoir de la lumière au moins... »
« Je ne te le fais pas dire. » répondit son vis-à-vis sur le même ton. « Tiens-toi sur tes gardes. »
« Enregistré. »
Ils continuèrent à avancer à pas feutrés. De leur côté, Sanzô et Zenon se faufilaient comme des ombres vers le bureau du directeur. Zenon jeta quelques coups d'œil à son partenaire, le blond semblait avoir les nerfs à fleur de peau... Il espérait seulement qu'il n'avait pas commis l'irréparable en écoutant Gojô.
Arrivant à l'étage, les deux hommes se tinrent aux aguets, cherchant le moindre signe d'une quelconque présence. L'obscurité ne les aidait pas spécialement et le vent qui soufflait les faisait sursauter par moments ; le cœur battant, ils s'approchèrent de la porte de la direction, aucune lumière ne passait par le dessous de la porte...
« Je le sens mal... » chuchota Zenon.
Sans l'écouter, Sanzô ouvrit doucement la porte. Un petit bruit inhabituel attira son attention ; cherchant la source de ce bruit, ses yeux s'agrandirent :
« Barre-toi, c'est un piège ! »
Ne cherchant pas à comprendre, Zenon emboîta le pas à son vis-à-vis dans une course folle et, n'ayant fait qu'une dizaine de mètres, une forte explosion les propulsa en avant, les faisant passer par-dessus la rambarde et atterrir durement sur le sol de l'étage inférieur. A moitié sourd à cause de l'explosion, le blond secoua doucement la tête, tentant de remettre ses idées en place et de se débarrasser de la poussière ; tout son corps le lançait, il grimaça en se relevant.
« Kuso... ! »
« On aurait pu tomber plus mal... » commenta Zenon.
« Sanzô ! Attention ! » hurla la voix de Gokû.
Les deux hommes n'eurent même pas le temps de bouger, la fin de la phrase de leur ami se perdant dans le bruit d'une détonation. Ils ne comprirent pas vraiment ce qu'il venait de se passer mais Sanzô tomba à genoux, sa chemise se teintant de la couleur carmine du sang.
« SANZÔ ! » s'écria Zenon.
L'intéressé tomba à terre, un horrible goût ferreux lui envahissant la bouche. Zenon attrapa le corps de son ami et se réfugia derrière un mur, échappant aux tirs qui venaient encore dans leur direction ; il lui sembla entendre la voix du petit brun dans un cri de douleur.
« Kuso ! » il serra les dents. « Comment on a pu se faire baiser à ce point... ? »
Sanzô ne répondait pas, les yeux grands ouverts, le sang s'échappant de sa bouche. Zenon le mit sur le ventre et lui promit de revenir, puis, s'armant de son fusil à pompe, il sortit de sa cachette et tira en direction de leurs assaillants.
POV Sanzô :
J'entends que ça, des bruits de tirs... Des cris... Putain, j'ai mal... ! J'arrive même pas à bouger... ! Je vais crever comme ça ? J'essaye quand même de compresser ma plaie, mais c'est pas facile : mon corps est engourdi... Et merde... Je crache pour essayer de chasser le goût de sang que j'ai dans la bouche...
Il me semble entendre un cri résonner dans ma tête... Zenon... ? Il s'est fait toucher ? Je lève péniblement la tête... Ma vue est floue... Merde... ! Je vois un corps par terre, non loin de moi... Zenon... ? Impossible de savoir... Mes poumons se compriment et je tousse. Le sang envahit encore ma bouche...
Putain... J'suis crevé... J'ai pas assez dormi ou quoi... ? J'ai la tête qui tourne... Ma vue s'obscurcit...
''T'as l'air pitoyable, le môme...''
Hn ? Kenren ?
''Et qui d'autre veux-tu que ça soit ? J'tai jamais vu dans un état aussi lamentable...''
Kenren... T'es mort...
''Ouaip. Et toi aussi...''
FIN POV
OoOoO
« Vous croyez qu'il va pioncer longtemps ? »
« Eh ! Il a été salement touché ! »
« Oh, mollo, je disais ça comme ça, c'est tout... »
« Arrêtez de vous chamailler, il est sorti d'affaire, c'est tout ce qui compte. »
« On lui dira tout ? »
« Ouais, vaut mieux. »
« Les garçons, je crois qu'il se réveille. »
La lumière sembla l'aveugler un instant, il se sentait étrangement engourdi. Il y avait un bruit de machine à côté de lui, un bip répétitif... Il fronça les sourcils et tenta de s'habituer à la lumière, discernant ceux qui se trouvaient autour de lui. Yaone se trouvait au-dessus de lui, à ses côtés ; au bout du lit, Homura avait les bras croisés et le regardait en affichant un sourire rassuré ; à ses côtés, Gokû souriait aussi, le bras dans le plâtre, un pansement sur la joue et un bandage tout autour du crâne ; de son côté, Zenon était assit, une béquille en main, sa chemise ouverte dévoilant un torse bandé jusqu'au bas du ventre.
« Urgh... » parvint-il à articuler en esquissant une grimace de douleur.
« Te force pas, Sanzô. Tu reviens de loin... » sourit Yaone.
« T'as été comme mort pendant un petit moment, puis, miraculeusement, t'es revenu. » expliqua Homura.
« On a eu les glandes ! » approuva Gokû. « Comment tu te sens ? »
« Mal. » répondit Sanzô d'une voix pâteuse.
« Tu m'étonnes. Même le médecin en revenait pas. » commenta Zenon, le sourire aux lèvres.
« Zenon, on ne fume pas dans un hôpital... » le réprimanda le médecin légiste. « Surtout pas aux côtés d'un malade ! »
« S'cusez, M'dame. » rit l'intéressé en écrasant sa clope dans un cendrier.
« Tu peux être fier de nous avoir fait peur... » sourit à nouveau Yaone en regardant Sanzô.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » lâcha finalement ce dernier.
Ses collègues s'entre regardèrent, comme pour savoir qui aurait la lourde charge de tout lui raconter car visiblement, il avait loupé un gros épisode. Yaone hocha finalement la tête et se tourna vers lui, elle commença :
« Ça va faire bientôt deux semaines que tu es là... Tes blessures étaient sérieuses et moi-même je n'en reviens pas que tu sois encore en vie. Cliniquement, tu as été mort pendant un long moment. Mais je vais te raconter ce qu'il s'est passé... »
Elle s'installa plus confortablement sur son siège et attendit que les autres policiers se soient posés pour pouvoir reprendre.
« A l'usine, le type nous y attendait. Il se doutait qu'il s'agissait d'un piège et nous a tendu une embuscade. Il n'était pas seul comme nous le pensions : il se faisait aider par un petit groupe. Des ados pour la plupart, ils n'avaient plus rien à perdre et étaient tous drogués au point de ne pas savoir viser correctement. C'est ce qui a sauvé Gokû. Toi, en revanche, la balle t'as touché au niveau du torse, tu as eu une fracture importante au niveau des côtés et la balle est passé à quelques millimètres à peine de ton poumon droit... »
Elle s'interrompit, laissant le blond assimiler ce qu'elle venait de lui dire. Lorsqu'il lui en donna l'autorisation, elle poursuivit son récit :
« Il y a eu un important échange de balle et, sincèrement, les renforts pensaient que vous étiez déjà tous morts. Mais c'était sans compter votre chance de pendus et votre habilité à tirer. Lorsque les renforts sont arrivés, le directeur du coin était près de toi et te tenait en joue, menaçant de te tirer une balle dans la tête si qui que ce soit osait bouger. »
« Ouais, on a vraiment cru que c'était fini. Mais notre rouquine a sorti son arme en un éclair et à tiré. Une balle juste dans la main qui tenait l'arme, lui arrachant l'index. J'en étais sidéré ! » rit Zenon en mimant la balle arrachant le doigt de l'homme.
« Maintenant, il est derrière les barreaux, ils le sont tous. Tu n'as plus à t'en faire... »
Sanzô observa un moment de silence. Yaone hocha la tête, jugeant qu'elle en avait assez dit et se leva pour prendre congé, mais la main de Sanzô lui saisit brusquement le bras, l'empêchant de partir. Elle lui porta un regard interrogateur auquel il répondit par une question :
« Qui était cette rouquine ? »
« Sanzô... » souffla le médecin légiste.
« Yaone. Tu ne sais pas tirer. » lui rappela l'alité. « Qui était-ce ? »
Yaone déglutit et lança un regard aux trois jeunes hommes qui se tenait en bout de lit. Gokû hésita lui aussi et finit par tirer quelque chose de sa poche ; il s'approcha du lit et, arrivant à la hauteur de Sanzô, il lui glissa quelque chose dans la main :
« C'était la personne qui t'a sauvé...»
Sur ces quelques mots, il lâcha la main de Sanzô et s'écarta légèrement. Le blond lâcha finalement sa collègue et prit l'objet à deux mains : il s'agissait d'une carte de visite policière, il sentit sa lèvre inférieure trembler alors qu'il la regardait encore et encore, scrutant ce nom... Remarquant qu'il pouvait voir quelque chose par transparence grâce à la lumière du jour, il retourna la carte et reconnut l'écriture.
''Nous sommes quittes maintenant.''
Il sentit les larmes lui monter aux yeux. Il colla ses mains à son front, comme une prière, sentant des chemins humides se dessiner de chaque côté de sa tête, parcourant ses tempes pour se noyer dans ses cheveux d'or.
« Sanzô... » souffla Yaone.
« C'est lui qui en a eu l'initiative...» murmura Gokû. « On ne l'a su qu'au moment où le coup de feu est parti. »
« On va te laisser te reposer... » annonça Homura.
Ses collègues de travail le laissèrent donc dans la chambre... Sanzô n'arrivait pas à se calmer, repensant sans cesse la même chose : c'était lui. C'est alors qu'une phrase qu'il avait prononcé lui revint en mémoire :
''Ben, sois heureux, je vais me tenir tranquille pendant un bon moment, alors bosse bien. Je viendrais si tu m'appelles au secours.'' - 1 -
OoOoO
« Tu vas encore te barrer ? » lança Gojô.
« Oui. Ça sera mieux pour tout le monde... » murmura Kôgaiji. « Je ne dois plus rien à personne. C'est ce que je voulais. »
« Il sort aujourd'hui de l'hosto... » lui rappela son aîné. « Tu ne comptes pas aller le voir ? »
Le jeune policier stoppa son mouvement, comme en pause, pensif. Puis un sourire étira ses lèvres alors qu'il fermait son sac :
« Non. Je l'ai revu. Ça me suffit. Merci pour ton aide...»
« Et tu comptes aller où ? » demanda Gojô. « T'as de la famille ? »
« Non. J'en ai plus depuis longtemps... Mais je pense que je vais partir dans un état voisin. Je vais demander à Hakkaï de me muté quelque part... S'il ne peut pas, alors j'arrêterai d'être flic. »
« T'en es vraiment sûr ? »
Pour toute réponse, le jeune garçon lui adressa un sourire. Gojô soupira : il était assez grand, il pouvait bien faire ce qu'il voulait, s'il ne le regrettait pas par la suite ; mais il lui demanda toutefois de passer la nuit à l'Ordinacentre, la nuit tombait et il n'était pas bon de voyager de nuit. Kôgaiji hocha la tête et accepta, après tout, c'était la dernière nuit qu'il passait dans cette ville et peut-être la dernière fois qu'il verrait Gojô.
Yaone avait bien essayé de l'en dissuader, elle aussi, mais il était resté intraitable : il n'avait plus sa place dans cet endroit et refusait de réintégrer le commissariat ; il ne pouvait pas s'y sentir à l'aise aux côtés de son ancien coéquipier. D'ailleurs, il ne l'avait jamais appelé, c'était bien la preuve que c'était fini... Son portable vibra dans sa poche.
« Yaone est vraiment entêtée... » sourit-il, il mit son portable à la hauteur de son oreille tout en mettant son sac près du lit. « Moshi moshi ? »
/Oi.../
Les yeux du rouquin s'écarquillèrent alors qu'il reconnaissait la voix. Sa main lâcha le sac alors qu'il s'appuyait contre le fenêtre, scrutant le rebord intérieur :
« Sa-Sanzô... » souffla-t-il.
/Tu comptes la finir quand, ta conduite accompagnée?. /
Kôgaiji ouvrit de grands yeux et remarqua alors quelque chose, en bas... Il ne prit pas la peine de répondre, courant à en perdre haleine dans les couloirs du bâtiment, les escaliers. Il arriva à bout de souffle devant l'Ordinacentre, il n'en croyait pas ses yeux.
« Konbanwa... » lâcha le blond, appuyé contre le voiture, coupant l'appel de son portable.
« Sanzô... »
« Lui-même... »
Le jeune rouquin n'en attendit pas plus, courant vers son interlocuteur et lui sautant dans les bras, ne parvenant pas à retenir ses larmes. Sanzô le serra tendrement contre lui, heureux de le retrouver, réalisant combien son absence lui avait été insupportable ; il sentait le corps de son vis-à-vis trembler contre le sien et raffermit sa prise, sentant son cœur battre contre son torse...
« Kô... L'appart... Il est vraiment vide sans toi..."Au secours"...» souffla-t-il.
L'étreinte de son cadet se resserra alors qu'il pleurait. Sanzô esquissa un sourire et attendit patiemment que le jeune homme se calme. Lorsque cela fut fait, il accompagna Kôgaiji prendre son sac et remercia Gojô pour ce qu'il avait fait ; puis laissa le volant au jeune rouquin.
Lorsqu'ils arrivèrent, Kôgaiji remarqua que la cheminée était allumée, réchauffant le salon. Il esquissa un sourire en se retrouvant dans cet endroit... Il sentit deux bras l'enlacer et la voix de son compagnon lui murmurer :
« Tu restes ? »
« Bien sûr... »
Prononçant ses mots, le rouquin se retourna et vint chercher ses lèvres des siennes, l'embrassant tendrement. Le blond répondit à son baiser le poussant délicatement en direction des chambres, mais le tapis les fit trébucher et ils se retrouvèrent l'un sur l'autre, non loin de la cheminée, au milieu du salon.
« Désolé... Tu t'es fait mal ? » le questionna Sanzô.
« Nan... » sourit Kôgaiji en reprenant ses lèvres dans un profond baiser. « Tu sais, on peut rester ici... »
Sanzô esquissa un sourire amusé et se pencha sur son amant pour lui déposer un baiser dans le cou alors que ses mains remontaient le long de ce corps fin et tentant...
OoOoO
Le soleil était en train de se lever, plongeant la pièce dans une couleur orangée... Kôgaiji esquissa un sourire en remarquant un drap sur eux : où Sanzô avait-il trouvé le courage d'aller jusqu'à la chambre en chercher un ? Il soupira et déposa un baiser sur le visage de son compagnon, celui-ci ouvrant un œil.
« Ohayô... » murmura le rouquin.
« Ohayô... » répondit le blond.
« On va être en retard au boulot... » lui indiqua le jeune homme.
« Et alors ? » grogna son vis-à-vis.
Kôgaiji laissa échapper un doux rire, il annonça qu'il allait préparer du café et se leva, s'habillant d'une grande chemise à son amant. Ce dernier le retint d'ailleurs juste lorsqu'il allait franchir le seuil de la cuisine :
« Kô... »
« Hai ? » l'intéressé se retourna, observant son compagnon qui n'avait pas bougé.
« Ai shiteru... »
Le rouquin écarquilla les yeux quelques instants avant s'esquisser un large sourire et de répondre :
« Moi aussi, je t'aime... A en crever. »
OWARI...
Sahad : Et voilà, on termine sur une petite scène mignonette. J'espère que ça vous aura plu !
Note :
- 1 -cf. chapitre 8.
