Auteur : aele
Base : gundam wing
Disclaimer : … non … je leur ai demandé, mais ils ont pas voulu devenir a propriété. C'est triste, hein ?
note : merci encore aux reviewers
BONNE LECTURE !!
---------------- chapitre 4 -----------------
« -Heero ? C'est toi ? Tu es rentré ? »
Li se précipita dans l'entrée.
« - Li, revient, tu dois terminer ta partition, tonna Tép en la suivant, caméra à la main, avant de s'arrêter net en voyant Heero. Li, on va avoir besoin de désinfectant, de coton, de fil, d'aiguille, d'anesthésiant, et de tout ce que tu pourras nous trouver en compresses.
- Pourquoi ?
- Heero est blessé. Et c'est pas beau.
- Blessé ? Comment ?
- ce n'est pas grave, intervint Heero. Je vais prendre une douche.
- Tu ne bouges pas, répliqua Li, si tu fais un pas, je demande à Tép de t'assommer. On va te soigner, et après tu te reposeras. Tép, va remplir une bassine avec de l'eau tiède et occupe toi du fil et de l'aiguille. Et aussi du désinfectant, je ne peux plus lire l'étiquette, je risque de me tromper. Dépêche toi, il n'y a pas de temps à perdre. »
Tép partit en vitesse chercher ce qu'il lui avait été demandé, et Li après avoir assis Heero sur le sofa, couru chercher le reste.
« - Bon, Tép, tu sais ce qu'il faut faire ?
- La théorie, pas de problème. Mais Li, soit consciente que je l'ai jamais fait.
- Oh, si j'avais encore mes yeux ! Bon, je vais t'expliquer. Tu suis à la lettre ce que je vais dire. Sois sérieux pour une fois. Commence par nettoyer doucement les alentours de la blessure avec une compresse imbibée d'eau. Décris moi comment c'est. Où a-t-il réussi à se blesser ?
- Blessure à l'épaule. Pas joli. J'ai l'impression qu'il a tiré sur sa blessure. C'est éclaboussé de sang, mais la plupart n'est pas à lui. Il s'est trouvé au centre d'une tuerie, c'est pas possible autrement. Il s'est reçu une balle, sûrement une balle perdue. Elle a fait des dégâts. Elle est encore à l'intérieur, elle a bien déchiré les chairs, mais les nerfs et les tendons ne sont pas atteint. En bref, il a eu de la chance. Et encore plus, parce qu'on va le soigner. J'ai fini de nettoyer.
- Il faut stériliser les instruments. Pour enlever la balle, le mieux se serait une pince à épiler. Passe la sous une flamme. N'hésite pas à la laisser un moment.
- Ok. Alors … c'est stérilisé … Heero, tu veux être endormi ?
- Ça ne fait pas mal.
- Pas pour le moment. Mais tu vas souffrir.
- Ça ira.
- Bon. Tu le dis, si t'as trop mal. Li, je te décris à chaque instant ce que je fais, tu pourras me dire si c'est pas ça.
- Vas-y, répondit Li en serrant la main de Heero qu'elle s'était appropriée.
- La chair est écartée … la pince rentre bien … oh zut !
- Quoi ?
- La balle est trop loin, et la pince n'aura pas assez de force pour l'enlever. J'ai des doigts trop gros, je n'arriverai pas à l'enlever moi-même. Par contre… Li, tu vas le faire.
- Pas question.
- Li !
- Je suis aveugle ! Je ne vois pas ce que je fais ! Je vais tout empirer ! Tu peux pas me demander ça !
- Li, je serais tes yeux, mais je te signale qu'une fois ta main dans la blessure, les yeux ne servent à rien, c'est le toucher qui t'aidera. Tu as des mains de pianiste, longues et fines, c'est ce qu'il faut. Tiens, voilà le désinfectant, je peux pas te passer les mains au dessus d'une flamme.
- Idiot. Je .. je l'sens pas, ce coup là.
- Li, tu l'as déjà fait.
- Je voyais encore !
- Li, intervint Heero, ne t'inquiète pas, ça ne me fera pas mal. Fais le, sinon, ce sera pire. Et réponds …
- Je réponds à quoi ? Pfff. Donne moi le désinfectant. On aurait presque mieux fait d'appeler le docteur.
- Tiens, c'est vrai, remarqua Tép. Bof, on sait faire.
- Je ne trouve pas la balle. Elle n'est pas loin, mais … Ah ça y est ! Heero, serre les dents, il va falloir tirer sec.
- …. Hn … hn !
- C'est bon, c'est fini. Maintenant, Tép tu vas recoudre. Stérilise le fil et l'aiguille pendant que j'applique une compresse là dessus, le sang veut pas s'arrêter de couler.
- T'inquiète, recoudre, c'est ma spécialité. Je devrais devenir couturier.
- Ben voyons !
- Li, sois pas méchante avec moi !
- qu'est ce qu'il y a Heero ?
- Na … nani ?
- Il y a une question qui te tracasse. N'hésite pas, pose la.
- Je ne sais pas. Je n'aurais pas du ! Pourquoi est ce que je l'ai protégé ? Pourquoi ai-je été satisfait de voir qu'ils allaient bien ? simplement de les revoir ? Pourquoi ?
- Tu as vu tes anciens compagnons ? C'est super !
- Dans une prise d'otages.
- Tu étais dans les otages ? et tu t'es battu contre les braqueurs parce qu'ils allaient tirer sur un de ceux que tu connais, c'est ça ?
- Hn.
- Et tu ne comprends pas ? Quoi ?
- Je suis le soldat parfait ! s'inquiéter des autres est une faiblesse ! Mais j'ai tiré parce que l'autre allait tuer Quatre.
- Et … ?
- Ce n'était pas mon combat ! Je n'avais pas à m'en mêler, je n'avais aucun ordre en ce sens.
- Mais tu as réagis. Qu'as tu ressenti, quand tu as vu l'homme mettre ce Quatre en joue ?
- Un soldat ne ressent pas.
- Alors pourquoi es-tu intervenu ? »
Heero garda le silence, cherchant une réponse valable.
« - Bon, j'ai fini de recoudre, annonça Tép en se relevant. Je vais mettre trois tonnes de compresses, bander tout ça et me laver les mains. Li, tu devrais te les laver toi aussi, on dirait que tu t'es blessée.
- Oui. Je reviens. Et toi, tu recommences à travailler tes gammes dès que tu as tout rangé.
- Oui chef. Heero, tu as interdiction de bouger pour le moment. Et il n'y a pas d'opposition possible.»
La pièce se vida, laissant Heero à ses pensées. Il comprenait mieux les sentiments, maintenant, et il savait que ses conversations avec Li chaque fois qu'il avait une question l'aidaient.
« - Mais je ne peux pas tout comprendre d'un seul coup ! » pensa t-il rageusement « Et je reste bloqué sur des choses que même un gosse pourrait savoir ! »
Lorsque Li revint dans le salon, elle comprit à la respiration d'Heero qu'il était en colère.
« - Pourquoi râles-tu ?
- Je suis nul.
- Pardon ?
- Je suis nul.
- Pourquoi tu dis ça ? C'est faux !
- je n'y comprends rien, je suis nul.
- Comprends rien ? A quoi ?
- Les sentiments !
- Il y a des choses que tu ne comprends pas encore, c'est vrai, mais tu as fait des progrès.
- Je les vois pas.
- Mais ils sont là, et nous on les voit. Tu sais … personne ne comprends jamais tout aux sentiments. Chacun à sa propre manière de percevoir les choses, de les ressentir. On a pas toujours conscience que l'on ressent tant de choses. Certains sentiments sont plus forts que d'autres. Et ces sentiments te font agir presque instinctivement, sans que tu aies le temps réfléchir. Et comme ta vision des choses évolue, tes sentiments aussi. Mais il reste toujours des zones d'ombres. Après tout, l'ignorance est la meilleur part de la connaissance.
- Alors … même si je ne comprends pas tout … je ne suis pas un cas désespéré ?
- Bien sûr que non ! Les gens cherchent toujours plus profondément à saisir leurs sentiments, à les comprendre. Toute leur vie ! Mais le plus dur …
- Le plus dur ?
- C'est de les assumer. Ressentir, c'est une chose, mais se dire "oui, je ressens ça, mais je l'accepte et je n'ai pas peur de le dire, à moi et aux autres", c'est dur.
- Mais … quand tu ressens … les autres voient. Je veux dire … les sentiments se voient sur le visage de quelqu'un.
- N'as-tu jamais rencontré des personnes qui gardaient sur leur visage un air neutre ? Ces gens là, tu ne sais pas ce qu'ils ressentent, puisqu'ils paraissent neutres à toutes les occasions, pourtant ils ressentent quand même. Tu comprends ?
- Donc … pour Quatre… c'est un sentiment instinctif ? Ce sont mes sentiments qui m'ont fait bouger ?
- Si tu l'as sauvé, c'est que tu voulais le voir vivre, non ?
- Mais alors … je suis aux ordres de mes sentiments. Ce sont les sentiments qui nous gouvernent. Et on ne peut pas leur désobéir.
- Pas obligatoirement. Quand … quand les médecins m'ont dit que j'étais aveugle, je le croyais pas, et quand j'ai compris que c'était vrai, j'en ai voulu au monde entier, je voulais frapper les gens, qu'ils aient aussi mal que moi. Mais je n'ai rien fait. J'ai retenu ma colère, et j'ai laissé les docteurs en pleine forme. On peut contrôler ses sentiments, je pense.
- Mais quand ils t'échappent ?
- C'est à toi de faire pour qu'ils ne t'échappent pas. Je ne peux pas te dire comment réagir avec tes sentiments. C'est à toi de voir quelle intensité ils ont.
- C'est difficile.
- Tu verras, quand tu aura compris encore deux ou trois petites choses, tu y arrivera mieux. »
Le silence se réinstalla. Subitement interrompu par la sonnerie du téléphone. Tép se précipita, sa voix devint grave et sérieuse.
« - Oui … oui … il n'y a pas de problèmes … je lui dirai … d'accord … au revoir. »
Revenant dans le salon.
« - Li, ton rendez-vous à l'hôpital a été avancé. Tu y va demain. Si il y a un empêchement, tu peux appeler jusqu'à 18h00.
- J'irai demain. Je n'avais rien de prévu.
- L'hôpital ? demanda Heero
- On ne t'avais pas prévenu ? Je vais à l'hôpital, parce que j'ai encore des séquelles de mon accident. Et il faut surveiller mes yeux.
- Tes yeux ?
- Je n'ai pas toujours été aveugle, je crois que je te l'avais déjà dit. Il y a un an et demi, j'ai eu un "accident" qui m'a privé de la vue et m'a blessée. C'est pratiquement guéri, mais il faut surveiller attentivement quand même. J'avais rendez-vous la semaine prochaine, mais apparemment, j'y vais demain.
- Qui t'accompagne ?
- … Personne. Mes parents travaillent et Tép a cours. J'irai seule, ce n'est pas grave.
- Je t'accompagne.
- Tu n'es pas obligé Heero.
- Vous avez refusé que je vous paye pendant mon séjour chez vous. A la place, je t'accompagnerai quand tu sortiras.
- C'est déjà ce que tu fais, remarqua Tép.
- Mais c'est officiel maintenant. Je serai tes yeux. Je t'aiderai.
- Ne te sens pas obligé de …
- Ne t'inquiète pas pour ça. Ce n'est pas une obligation. Je le fais de moi-même.
- Eh bien … merci. Merci beaucoup.
- Ben moi j'dis que dans la rue, y'en a plus d'un qui va se retourner.
- Pourquoi ? In Apollon et une Diane. J'aimerais bien voir ça.
- Tu dis n'importe quoi ! »
La discussion amicale qui s'ensuivit fut à ajouter à la liste déjà longue des choses à méditer pour Heero.
---------------- fin du chapitre -----------------
