Auteur : aèle
Base : gundam wing
Disclaimer : … non … je leur ai demandé, mais ils ont pas voulu devenir ma propriété. C'est triste, hein ?
chapitre 9
Wufei ne comprenait pas la réaction de Mahaut. Bon, d'accord, il n'avait peut être pas été clair dans sa façon de dire les choses, il s'en rendait compte maintenant, mais bon sang, ce n'était quand même pas entièrement de sa faute ! Quelle idée de réagir comme ça et de partir sans attendre d'explications !
Quatre se pressait dans les rues, demandant à tous ceux qu'il croisait s'ils avaient vu Li, en faisant une description précise. Mais personne ne pouvait lui répondre positivement. Il s'inquiétait, ressentant, avec son don, une immense tristesse, mais ne sachant la situer.
Trowa arpentait les rues du quartier qui lui était attribué silencieusement tel une ombre. Sans oser se l'avouer, il s'inquiétait un peu. Il ne connaissait pas Li depuis longtemps, mais à première vue, elle semblait gentille, cultivée, dotée d'une grâce qui s'alliait à une force intérieure qui se sentait. Oui, il fallait la retrouver vite.
Duo marchait rapidement, maudissant Wufei et ses idées dans toutes les langues qu'il connaissait et avec tous les termes possibles et imaginables. Non mais franchement, qui irait dire que des gens en fauteuil sont faibles ? Physiquement, on peut pas dire, mais mentalement il fallait en avoir, pour supporter de rester assis dans un fauteuil à regarder les autres marcher ! Mais non ! Môsieur Wufei a mis les pieds dans le plat, et en éclaboussant tout le monde encore !
Tép courait, passant en revue tous les endroits où Li pourrait être, allant même dans des endroits qu'elle détestait. Mais rien, pas de Li. Il ne cessait de l'appeler intérieurement, même si il savait que c'était peine perdue.
"- Li, où es-tu ?"
Heero eut plus de chance que les autres : il trouva tout de suite Li. La connaissant bien et l'ayant souvent accompagnée ces derniers temps, il se dirigea immédiatement au cimetière.
Il s'avança, et comme à leur première rencontre, une silhouette se trouvait devant la tombe, agenouillée. Lui hésitait à avancer. Et finalement, il se décida et alla s'agenouiller à coté de la silhouette. Il attendit qu'elle commence d'elle même. Un long moment passa.
"- Je savais que tu me trouverais. Pourquoi es-tu venu ici ?
C'est là que tu viens quand tu dois réfléchir. Comme quand je t'ai rencontré.
C'est vrai.
Li ...
Il n'y a rien a dire.
Vraiment ?
Oui.
Alors pourquoi tu ne veux pas que je finisse ?
Tu vas me dire qu'il ne voulait pas dire ça, que ce n'est pas vrai. Tu vas chercher à me consoler. Ca ne sert à rien.
Pourquoi ? Tu t'enfermes là, non ?
Non, je ne crois pas.
Mais tu ne veux pas parler. Tu n'es pas logique.
Et pourquoi ?
C'est toi qui m'a dit qu'il fallait parler, et là tu ne veux pas. C'est contradictoire.
Tu ne voulais pas parler, c'est ça ? Eh ben moi non plus je n'en ai pas envie.
Tu as mal.
Tu te rends compte de ce qu'il a dit ? Selon lui, toute personne ne pouvant bouger à cause d'une raison X ou Y est une personne faible. C'est ignoble ! Wufei ne comprend pas à quel point ça fait mal de ne pas pouvoir bouger, de ne pas sentir son corps obéir malgré son envie. Il n'a pas été coincé dans un fauteuil roulant pendant longtemps, lui. Il n'a pas du réapprendre à bouger, lui. On lui a jamais dit, à lui, qu'il ne verrait plus jamais. Il parle de quelque chose qu'il ne connaît pas, il en parle mal et en plus il le revendique ! Mais pour qui il se prend ?"
Elle avait crié la dernière phrase, debout regardant vers Heero, les cheveux décoiffés, les poings serrés. Heero voyait, malgré la nuit, les larmes qui perlaient mais qui étaient refoulées.
"- Bon sang, Heero, pourquoi personne ne veut comprendre à quel point c'est dur et ça fait mal !
Mais si tu as mal, il faut le dire. C'est toi qui m'a dit qu'il fallait demander aux autres en cas de problèmes. Alors pourquoi tu veux que les autres soient aidés, alors que tu ne demande pas toi-même ?
Fais ce que je dis mais pas ce que je fais. Voila un très bon dicton.
Tu ne réponds pas.
Pourquoi es-tu là ?
Je suis venu te chercher pour te ramener.
Je ne suis pas perdue.
Je ne serais pas venu si tu avais emmené Lazare et ton portable. et si tu avais prévenue que tu partais.
J'avais prévenu que je sortais. Je suis fatiguée et j'ai froid, on peut rentrer ?
Les autres doivent nous attendre. Ils se sont répartis des quartiers de ville à fouiller.
Tu es le grand gagnant. Tu mérites une médaille en chocolat.
Li, tu parlerai si ça n'allait pas, hein ?
Tu écouterais ?
Il parait que je suis doué pour ne pas parler. Y'a pas de risque que je te coupe la parole, comme ça.
Il faut du temps. Toujours.
La patience est une vertu. C'est aussi un dicton à toi.
Mouais, peut être. Bon, on rentre ?"
Lorsqu'ils rentrèrent, cinq garçons se précipitèrent sur Li pour vérifier qu'elle allait bien. Elle les rassura d'un sourire avant de monter dans sa chambre une heure sous prétexte qu'elle était fatiguée. Lorsqu'elle redescendit, elle avait de nouveau un sourire affiché. Les parents Johnson, rentrés vers 20h00, les attendaient tranquillement en préparant le repas, auquel tout le monde fit honneur. La conversation roula sur plusieurs sujets, la famille Johnson demandant surtout aux pilotes de leur expliquer leurs activités quotidiennes.
Pas un mot ne fut échangé à propos de "l'incident", et les pilotes furent assez stupéfaits de voir combien Li cachait cette tristesse qui l'avait incitée à sortir. La pensée de tous fut qu'elle ressemblait à Duo : elle cachait ses peines aux autres pour ne pas les inquiéter. Ils restèrent jusque tard dans la soirée avant de prendre congé.
Alors qu'ils montaient dans la voiture, Li appela Duo et lui parla à part pendant une minute. Duo acquiesça et sourit faiblement avant de répondre quelque chose. Les autres les regardaient, mais ils étaient trop loin pour les entendre et la nuit ne leur permettait pas de lire sur leurs lèvres. Ils les regardèrent revenir sans une parole.
«- Bon, alors c'est d'accord.
A bientôt. Ah oui, je compte squatter chez vous, ça vous dérange pas ?
Non, mais si tu veux mon avis, tu en auras vite marre de nous voir tous les jours.
Y'a pas de risques. Bon allez les gars, on y va. Je travaille, moi, demain. »
Une fois la voiture disparue au coin de la rue, Tép se tapa la main contre le front.
«- Eh ! On a oublié de leur demander comment ils avaient retrouvés Heero !
Ils ont dis qu'ils reviendraient, non ? Tu pourras toujours leur demander.
Li la Voix de la Sagesse a parlé. Qu'as-tu d'autre à dire ?
Va au lit sinon tu pourra pas te lever demain pour aller en cours. »
Une maison banale. Une famille unie. Les lumières qui s'éteignent. Le sommeil qui reprend ses droits.
fin du chapitre 9
