Auteur : Aèle
Base : gundam wing
Disclaimer : toujours pas à moi, sauf la famille Johnson.
Note : ce fut laborieux, mais j'ai vaincu ! j'arrivais pas à écrire le début de ce chapitre. J'en ai fait un à peu près long pour me faire pardonner.
°°°° chapitre 11 °°°°
« - Eh bien … mais … si je me suis évanouie, comment me suis-je retrouvée ici ?
- J'ai appelé Heero.
- Il doit s'inquiéter !
- Tu veux que je le fasse entrer ?
- Oui, s'il vous plait. »
Sally se leva pour faire entrer Heero. Celui-ci entra rapidement et son visage perdit son air inquiet lorsqu'il vit Li assise, attendant tranquillement. Cela fit sourire Sally, sourire qu'elle cacha vite. Elle expliqua à Heero pourquoi il était entré. Celui-ci acquiesça. Li sentit leurs regards sur elle, et commença à s'expliquer.
«- Je ne sais pas pourquoi le docteur n'a pas vu pour mes yeux. S'ils sont guérissables, bien sûr. Ils m'ont dit que mes yeux étaient irrémédiablement touchés, et que les autres lésions guériraient avec du temps. J'ai suivi les séances de kiné, les conseils pour guérir, et il y a quelques mois, les docteurs m'ont dit que, mise à part ma vue, tout était rentré dans l'ordre. Ils m'ont prévenu de faire attention cependant aux chutes, mouvements brusques etc, et de faire des vérifications régulièrement à l'hôpital. Mais depuis quelques temps, il m'arrive de ne plus pouvoir faire un geste tellement j'ai mal. C'est la première fois que je m'en évanoui, mais ça s'intensifie. Ils ne m'ont rien dit lors de la dernière vérification, bien que je leur en ai parlé et qu'ils aient fait des examens. Je ne peux pas vous en dire plus.
- Des douleurs de quel type ? Qui interviennent quand ? Et où ?
- Des pics de douleurs au plus fort, mais en général c'est diffus. Dans le dos, par exemple quand je reste assise trop longtemps, ou quand je suis fatiguée.
- Quelle partie du dos ?
- Au niveau du bassin, des hanches.
- Depuis quand ?
- A peu près trois mois.
- Tu n'as rien dis, interrompit Heero.
- Je ne voulais pas vous inquiéter.
- Quel traitement suis-tu ?
- J'ai finis mes traitements. Je ne prends plus rien.
- Bon, alors pour le moment je ne peux rien faire, en tout cas, pas avant de t'avoir envoyée faire des examens complets. Il y a ce qu'il faut au sous-sol. Je vais t'y amener. Ensuite, on attendra les résultats, et on avisera. Heero, pas la peine de me regarder comme ça, tu nous attendras à cet étage. Va voir Wufei ou Duo pour passer le temps. Non, ce qu'on va faire, c'est que Li va passer ses examens, en attendant les résultats tu passeras une visite médicale, Li pourra attendre avec Duo ou quelqu'un d'autre, si ça ne la dérange pas, bien sûr. A la fin de la journée, je devrais avoir les résultats, et on en reparlera.
- Et si vous n'avez pas le temps ? Je ne veux pas déranger, vous avez sûrement d'autres choses à faire.
- Ne t'inquiète pas pour ça. Et puis, même si j'ai une urgence entre-temps, vous pourrez toujours revenir un autre jour. Allez, let's go !
- … Sally, tu passes trop de temps aux cotés de Duo.»
Sally emmena Li dans les sous-sols du bâtiment. Elle lui fit passer toute une batterie d'examens tout en parlant.
«- Dis-moi Sally, pourrais-tu me décrire les pilotes ?
- Personne ne l'a fait ?
- Ce n'est pas venu dans la conversation.
- Heero est métissé japonais, il a les yeux bleus cobalt, fait à peu près ta taille, est très musclé. On voit sur son visage qu'il est sérieux et que le sourire n'est pas son atout principal.
Duo est américain. Il est légèrement plus grand que toi, a des yeux améthystes, une longue natte, il semble un peu gringalet, mais il est fort.
Trowa est le plus grand, de taille. Il a une super coiffure : une longue mèche lui cache la moitié du visage, dont un de ses yeux vert émeraude. Il est français.
Quatre est arabe, mais il a les yeux bleus et les cheveux blonds, il est comme on imagine un ange. Il est à peu près de la même taille que Duo.
Wufei est un chinois typique : cheveux noirs, yeux noirs, peau ivoire. Il a l'air assez hautain quand on le voit, mais il ne faut pas s'y fier.
Voilà, on peut ajouter qu'ils sont tous athlétiques, sex symboles et bourreaux des cœurs.
- Merci.
- Pas de quoi. Vu que Heero te prend pour petite sœur, je suppose que tu vas nous revoir souvent, surtout maintenant qu'il a été retrouvé. Duo et Quatre ne lâcheront pas l'affaire.
- Ils me décevraient s'ils le faisaient. Sally, est-ce que … non rien.
- Si vas-y, n'hésite pas.
- Sais-tu … sais-tu qui Heero a vu avant de partir. Les dernières personnes avec qui il a parlé ?
- Ben … il vivait chez Quatre, et c'est un vrai moulin. On a tous du lui parler quelques instants. Les plus tenaces étant Duo, Hilde et Réléna. Duo et Hilde parce qu'ils voulaient l'humaniser un peu, selon leurs mots, et Réléna parce qu'elle est persuadée qu'il l'aime mais qu'il ne sait pas le dire.
- Réléna ? Peacecraft ?
- Oui. La Ministre des Affaires étrangères.
- Tu n'as pas l'air de la porter dans ton cœur.
- Elle court après des illusions.
- Dis Sally … pourquoi des médecins décideraient-ils de ne pas guérir leurs patients ?
- Je ne sais pas, Li. Vraiment pas. Un médecin se doit de venir en aide du mieux qu'il peut à ses patients. D'après ce que j'ai lu, le tien est le Pr Billon. Il est connu comme étant pro-oz, mais tu n'as pas eu de rapports directs avec la rébellion, n'est-ce pas ?
- Direct ? Non.
- Et ta famille non plus ?
- Pas plus qu'une autre.
- Alors je ne sais pas.
- Mais … les convictions d'un médecin ne doivent pas influer sur son traitement, sinon ce n'est pas juste. Un médecin doit aider tout le monde au maximum de ses moyens. Et puis, il ne me connaissait pas.
- C'est vrai. Il faudrait lui demander en face. Lui seul peut répondre. Voilà, tes examens sont finis. On va remonter, et je te laisserai à Duo le temps de m'occuper de Heero. Ensuite, je pourrai te dire les résultats.»
Duo la fit rire aux éclats avec ses blagues. Il lui offrit un thé "venu tout droit d'une grande plantation via la machine à café". Il l'avait assise à son bureau et commentait le rapport d'une filature effectuée par un Preventers.
«- Et après il est arrivé sur la place des manèges, avec des carroussels, des chevaux de bois, de la barbe à papa et des stands de tirs qui avaient comme lots des grosses peluches.
- Duo, tu te moques de moi, aucun rapport ne peut être aussi fantaisiste !
- Je t'assures que c'est écrit noir sur blanc ! Bon d'accord, il dit pas ce que fait sa proie, mais il a réussi à observer qu'une peluche du stand de tir avait une cravate noire à pois rouges.
- Il faudra que tu lui ré-expliques ses priorités. Tu peux me donner mon thé, s'il te plait ?
- Tiens, le voilà. Non, je vais l'envoyer à Lady Une, ça le marquera plus. Elle lui piquera une gueulante, et il fera attention la prochaine fois.
- On est revenus !» arriva Sally.
«- Hee-chan ! Ca faisait tellement longtemps qu'on s'était pas vus, tous les deux !
- Vingt et une minutes et trente-trois secondes.
- … Longtemps, quoi. Sally, Une est passée y'a dix minutes pour voir où tu étais. Faut que t'ailles voir deux ou trois cadavres, et t'as intérêt à y aller vite, elle était pas de bonne humeur, la chef.
- Tout de suite ? Li, Heero, je suis désolée, mais ça retarde les résultats, ça. Il y en a pour un bout de temps.
- Ce n'est pas grave, nous repasserons, sourit Li. Nous allons y aller aussi, pour laisser Duo travailler. Je l'ai retenu assez longtemps.
- Tu parles ! Une vraie partie de plaisir. Allez les enfants, tous en rang, attention, go au travail !»
Li et Sally riaient encore lorsqu'ils prirent l'ascenseur.
Arrivés chez les Johnson, Tép apprit à Li qu'elle avait été appelée par Iana, sa meilleure amie. Elle partit tout de suite la rappeler. Tép proposa à Heero de regarder un film. Grand seigneur, il lui laissa même le choix du film. Heero fourragea parmi les cassettes et dvd du meubles et s'arrêta devant une cassette qui ne portait pas de légende. Il l'inséra et la fit tourner. Il remarqua du coin de l'œil que dès les premières images, Tép avait arrêté de sourire. La cassette, neutre, projetait les images inscrites sur sa bande.
Toute la famille est réunie dans la cuisine, sauf Li. Il y a M et Me Johnson, Tép et un garçon d'environ treize ans. Ce garçon sourit, il a de courts cheveux châtains, des yeux bleus très clairs avec une pointe de vert. Il semble impatient et rit sans cesse. Ses parents lui répondent en souriant. Tép, de son côté, a un visage neutre, limite indifférent. Il ne prend pas part aux plaisanteries et regarde sa montre toutes les deux minutes.
«- Bon, alors, elle fait quoi ?J'vois même pas pourquoi on attend là, comme des idiots. Y'a pas de quoi en faire toute une histoire.
- Tép, aie un peu l'air concerné par la vie de ta famille, lui reproche gentiment sa mère. C'est un grand jour pour Li aujourd'hui, comme ça l'était pour toi l'année dernière.
- Je monte dans ma chambre. Appelez moi quand elle arrivera.
- Monte pas, la v'là ! le coupe le jeune adolescent qui regarde par la fenêtre. Vous croyez qu'elle a réussi ?»
Li arrive en coup de vent dans la cuisine en souriant comme une malade. Ses yeux bleus brillent, remplis d'étoiles de joie et de vie. Elle étreint à l'étouffer son petit frère, vole à Tép une bise, embrasse vivement son père sur les deux joues et se jette au cou de sa mère.
«- Je l'ai eu ! L'année prochaine, je serai étudiante ! J'ai eu mon bac avec mention !»
Toute la famille la félicite. Ce n'est pendant quelques minutes que cris de joie, rires et embrassades. Seul Tép reste à l'écart.
«- Jérôme, tu te rappelles ce que je t'ai promis ?
- Tu vas le faire ?
- Prépare-toi, le p'tit, ce soir on sort ! On mange en ville, je t'offre une glace et on va au cinéma. C'était le pari, c'est ça ?
- Ouais, si t'avais ton exam, tu me payais une soirée.
- Félicitation, ma grande, sourit son père. Ca veut dire que l'année prochaine tu entres à la fac d'arts pla ?
- Oui, je vais me spécialiser dans la photo et les couleurs !
- Ils vont te demander de préparer un autre examen, n'est-ce pas ?
- Oui, et je prendrai une formation lettres modernes. Mais je veux être photographe !
- T'as eu quelle mention ? demande Tép.
- Assez bien ! Moi qui pensais l'avoir juste, j'ai cartonné !
- Assez bien ? Et t'es fière de ça ?
- Tout le monde ne vise pas la perfection ! Et il y a d'autres élèves qui sont déjà satisfait d'avoir leur bac, même sans mention. Tu m'excusera de ne pas être une intello et de pas avoir voulu absolument une mention très bien ! Je ne m'appelle pas Tép !
- J'ai jamais visé la mention très bien ! même pas pour moi ! Mais même moi j'ai fais mieux au bac !
- T'étais même pas dans la même section que moi ! Tu peux pas comparer ! Et puis je fais ce que je veux, c'est ma vie !
- Je sais et j'm'en fous d'ta vie !
- Li, Tép, CALMEZ-VOUS ! interrompt Jérôme.
- Jérôme a raison. Vous êtes différents, vous avez des résultats différents. C'est normal. L'important c'est que vous fassiez ce que vous pouvez pour réussir, raisonne leur mère.
- Li, y'a quoi ce soir au cinéma ?
- Viens, on va voir. Si y'a rien de bien, on ira un autre jour.»
Le silence accueillit la fin de l'extrait, Tép ayant coupé brutalement le visionnage. Heero le regarda étrangement.
«- Ce n'était pas vraiment toi sur la cassette, n'est ce pas ?
- Si. Tu avais la famille Johnson eu complet. Mes parents, Li, moi et … et Jérôme.
- Mais … tu n'étais pas du tout comme ça.
- Pardon ?
- Aujourd'hui, tu ris, tu prends part aux joies et aux tristesses de ta famille. Sur la cassette … tu n'as pas l'air d'être dans ton élément.
- C'est vrai. Je ne supportais pas mon frère et ma sœur. Ils étaient à la limite de mon monde. Il nous arrivait souvent de nous lancer des piques avec Li. Ce que tu as vu, ce n'était qu'un léger exemple. La plupart des piques qu'on se lance aujourd'hui auraient suffies à ce moment-là pour engendrer une dispute.
- Comment fait-on pour changer à ce point ?
- Retrouve-toi avec un frère mort et une sœur à l'hôpital. Dis-toi que ta sœur ne pourra plus jamais voir les grimaces que tu lui fais, qu'elle a perdu quasiment tout son entrain et sa joie de vivre. Envisage le futur : moi qui n'aime pas parler, et elle qui ne peut pas voir. Il y a beaucoup de situations qui nous poussent à changer. La mienne, c'était celle-là.
- Mais pourquoi le clown, puisque tu n'aimes pas parler et faire des blagues ? Puisque tu te retranchais de ta famille ?
- Ça … Tu sais, le p'tit, c'était lui le clown de la famille. Avec Li et leurs éclats de rire, ils mettaient de la vie à la maison. Il y en avait autrement, mais la vraie âme de la maison, c'était ces éclats de rire. Je me suis vite rendu compte qu'il fallait refaire vivre la maison par ces bruits, car sinon tout le monde se serait laissé aller. Je suis l'aîné, Heero, c'était à moi de prendre ce rôle. Pour aider mes parents à tenir le coup quand Li était encore à l'hôpital. Quand elle était en fauteuil, quand elle désespérait à cause de ses yeux. Il fallait être là et assumer.
- Et … tu ne regrettes pas ? D'avoir du mettre de côté ton caractère pour en endosser un autre que tu n'aimes pas ?
- Regretter … non. Je ne regrette rien. Ma sœur s'est remise à sourire. Pas comme avant, mais elle sourit. Mes parents aussi. J'ai rendu supportable la douleur, pas en la cachant ou en la niant, mais j'ai essayé de l'atténuer.
- Et tu penses reprendre ton ancien caractère, un jour ?
- Pour quoi faire ? Tout le monde préfère quand j'ai celui-ci.
- Tes parents te diraient de faire ce qui te rend toi heureux.
- Je n'envisage pas le bonheur comme une priorité absolue. Pour le moment, l'important est d'aider Li et mes parents. Après, je me lancerai dans ma vie. Et puis, après avoir pris ce rôle, je ne me sens pas trop de retourner taciturne.
- Donc … pour ta famille … tu veux mettre de côté tout ce qui était toi, quitte à en devenir l'opposé. C'est un grand sacrifice.
- Pas plus que toi quand tu t'es battu à bord de ton gundam. Tu as fait ça pour sauver les populations écrasées par la présence d'Oz, de l'Alliance et tout le tintouin. Pour ça, tu t'es entraîné, laissant de côté la personne que tu aurais pu être. Et là, tu la découvres, cette personne, car le temps où tu devais paraître sans émotions est passé. Tu comprends la similitude ?
- C'est beaucoup moins dangereux pour toi.
- Il est toujours dangereux de vouloir changer radicalement le comportement d'une personne.
- Mais tu l'as fait. Et le docteur J aussi.
- Moi, je l'ai fais de mon plein gré, sur moi-même. Le docteur J devait avoir étudié les risques que comporteraient ton entraînement sur ton comportement futur, mais ça reste extrêmement déconseillé.
-TÉÉÉÉÉÉPPPPPPP ! HEEERRRROOO !»
Le cri de Li les fit de redresser et courir vers l'endroit d'où il provenait, à savoir le vestibule. Li était près de la porte, le harnais de Lazare à la main. Elle semblait pressée.
«- Il faut que vous m'accompagniez de toute urgence ! Iana ne va pas bien !
- Et tu nous appelles pour ça ? s'exclama Tép.
- Si je le faisais pas, je m'en verrais de toutes les couleurs. Et il faut que vous m'accompagniez, sinon je vais encore me faire engueuler parce que je suis sortie seule.
- T'aurais pas peur d'y aller seule, et que t'oserais pas nous le dire, par hasard ? la taquina Tép.
- C'est à moi que tu demandes ça ! Allez, vite !
- Je t'accompagne, dit Heero.
- Merci, Heero.»
°°°° fin du chapitre °°°°
