Auteur : Aèle
Base : gundam wing
Disclaimer : toujours pas à moi, sauf la famille Johnson.
Note : non, je ne suis pas morte et je n'ai pas oublié cette fic, mais j'ai subi un trou blanc d'imagination sur mes fics gundam wing (après la guerre en souffre aussi), alors ça fait longtemps que j'ai rien udpaté. dsl
°°°° chapitre 12 °°°°
Li et Heero marchaient dans la ville. Ils revenaient de chez Iana, la meilleure amie de Li, une italienne très démonstrative et qui agissait beaucoup sur des coups de tête. Iana avait dit à Heero que Li, avant l'accident, lui ressemblait (nda : à Iana. C'est peut être pas très clair …). Heero avait toujours eu du mal à le croire, mais il reconsidérait la question. Avec ce qu'il avait vu sur la cassette et la discussion qu'il avait eu avec Tép, il commençait à se rendre compte à quel point Li avait changé. Lui ne le voyait pas, puisqu'il ne la connaissait pas avant, mais les autres devaient forcément faire la différence.
Il comprenait la lueur triste qui se voyait dans les yeux de M et Mme Johnson quand ils regardaient leur fille. Ils pensaient à la cécité de leur fille, bien sûr, mais ils pensaient peut être encore plus à son changement de caractère, son rire qui n'était plus le même.
Il avait posé la question à Iana, quand Li parlait avec la famille de sa meilleure amie. Iana avait sourit tristement et lui avait dit qu'elle pensait sincèrement que si Li souriait aujourd'hui, c'était plus pour ne pas inquiéter sa famille que par conviction. Mais qu'elle ne pouvait tromper personne de son entourage. Qu'elle espérait que Li retrouve un jour sa joie de vivre. Elle n'avait pas pu en rajouter, Li revenait.
Ils revenaient tranquillement chez les Johnson. Li posait des questions sur les lieux où Heero avait été. Il se rappela soudain quelque chose.
« C'est vrai que tu voulais devenir photographe ?
- Qui t'a dit ça ?
- Je l'ai vu. Sur une cassette, tu disais que tu voulais faire une fac d'arts plastiques et devenir photographe. »
Li sourit.
« C'est vrai. Les couleurs m'ont toujours passionnées. Il en existe tellement, avec tellement de nuances, de dégradés, de mélanges possibles. Je voulais les fixer pour les partager. Pour montrer à ceux qui auraient raté ces moments comment ces objets ou lieux avaient été pendant leur absence. Mais comme je ne peux plus, je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas faire d'études sur les couleurs. Pour une aveugle, ce n'est pas évident. Et je n'ai aucune solution de secours. Mes parents voulaient que je guérisse le plus possible avant de reprendre les cours, mais maintenant que je suis mobile, je n'ai pas d'idée.
- Il devait bien y avoir une matière qui t'intéressait autre que l'art plastique.
- Pas plus que ça. J'étais nulle en maths, je me débrouillais en français, en histoire et en science. Je ne peux pas chercher du travail, car personne ne voudrait embaucher une aveugle. Alors j'attends. J'espère me réveiller un jour avec l'illumination concernant mon avenir.
- Je comprends. Et si je t'aidais ? Tu pourrais reprendre des études.
- Heero … je ne peux pas te demander ça. Je vais attendre. Je verrais en fonction des évènements.
- Et la musique ? Tép dit que tu sais bien jouer.
- Ca fait presque an et demi que je n'ai pas joué. Je ne peux plus.
- A cause de tes yeux ?
- Et des articulations. Je ne peux pas rester assise des heures entières comme avant. Et ça ne sert à rien de jouer si je ne vois pas ce que je fais.
- Il y a beaucoup de choses que tu fais sans voir.
- … merci, je m'en étais pas aperçue. »
La voix de Li était devenue sèche. Ils marchèrent un moment en silence.
« Je ne voulais pas te brusquer.
- Tu l'as fait. N'en parlons plus.
- Et tes connaissances en médecine ?
- Heero, tu me vois avec une blouse blanche, des lunettes de soleil et une personne à côté de moi qui décrirait toujours ce qu'elle voit pour que je puisse exercer ?
- Oui. Tu en es capable. Tu savais vraiment ce que tu faisais pour ma blessure.
- Ca m'a rappelé la première personne qu'on a soigné, c'est pour ça.
- Qui était-ce ?
- Je ne sais pas. On a jamais su son nom. Mais je pourrais le reconnaître entre mille, et sa voix aussi. C'était un aristocratique, ça se sentait. Il avait une vraie voix de commandement. Et un léger accent étranger. Et mauvais caractère. Mais il était blessé. On ne doit plus être loin de la maison, là.
- Je t'ai perdue.
- Je m'en doutais. Tu voulais voir ce que je valais en copilote. Bon. Dis moi dans quelle rue on est.
- Rue de la Liberté.
- Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin.
- …
- Rabat-joie. Tu ne vas quand même pas refuser d'aller au pays imaginaire.
- Je ne connais pas.
- Quoi ? Je te montrerai dès qu'on arrivera. Tu verras, c'est une très belle histoire. Mais ça nous avance pas. Vers le côté du square, il y a une rue à gauche, la rue des nuages. On tournera là et on suivra la rue jusqu'au marchand de crêpes. Là, on tournera à droite. Et si après tu ne t'y reconnais pas, je t'offre un logiciel avec une carte de la ville. »
Ils se remirent en route. Pendant que Li téléphonait chez elle pour cause de « perdition aiguë », comme elle appelait ça, Heero s'interrogeait. Il ne s'était jamais vraiment attardé sur la question du futur de Li. Mais le métier qu'elle voulait faire lui était interdit. Et elle refuserait de rester chez elle à ne rien faire. Il faudrait qu'elle trouve quelque chose. Mais elle refusait d'y penser elle-même pour le moment. Pour profiter du moment présent ? Possible. Il devrait lui demander.
« Comment te vois-tu dans dix ans ? demanda t-il quand elle eut finit sa conversation téléphonique.
- Je sais pas. Pourquoi ?
- Réponds.
- J'espère que j'aurais trouvé un travail qui me permette de devenir indépendante, au moins au niveau financier. J'espère que j'aurais des amis sur qui je pourrai compter.
- Et dans ta vie ?
- Tu peux développer ?
- La plupart des gens se marient et ont des enfants. Pourquoi pas toi ?
- Je n'ai pas rencontré l'âme sœur. Et la dernière personne avec qui je suis sortie n'était pas vraiment un modèle. En matière de fidélité, de maturité ou de courage. Crois-moi, ça décourage.
- Mais tu trouveras peut être.
- Peut être. Il y a bien … Non, rien. Et toi ? Comment te vois-tu dans dix ans ?
- Je ne sais pas. Chez moi. Pas loin de chez vous. Voisins, ce serait bien. Avec elle, que j'aurais été voir. Je n'aurais pas de travail à proprement parler, mais j'aurais un revenu avec des spéculations en bourse.
- Voilà un bel avenir. Et qui est cette « elle » ?
- Je ne peux rien te dire. Juste que tu ne la connais pas. Mais un jour, je te la présenterai. Elle te plaira.
- Je te fais confiance, tu le sais. Si tu vas la voir, je te présenterai peut-être à quelqu'un.
- La personne qui t'intéresse ?
- Peut-être.
- Je ne sais pas comment faire et si je la mérite. On est arrivés.
- Si elle te rejette, elle ne sait pas à côté de quoi elle passe. Et le mérite … c'est une notion à débattre devant un bon feu, pas en revenant d'une perdition aiguë … oui Lazare, attends trois secondes, je te détache. »
Li sourit une dernière fois à Heero avant de rentrer, laissant Lazare courir et se défouler dehors.
Heero hocha la tête. La journée avait été longue et riche en évènements. Il n'avait pas de réponses à toutes ses questions, même en demandant à Li. Mais il avait avancé. Il décida que ça avait été une bonne journée.
°°°° fin du chapitre °°°°
