Chapitre cinquième : Liberté
Dans une gigantesque salle d'entraînement, l'Auror Potter exécutait toutes sortes de mouvements de combat, il frappait avec un bâton de métal dans le vide, contre un ennemi imaginaire. Puis à force d'enchaîner les mouvements, il rencontra une résistance.
Un autre bâton, celui de l'Auror Crivey. Il se tint face à lui, en combinaison d'attaque. Ils se saluèrent. Et se tournèrent autour tels des corbeaux.
- Vous vous entraînez tout le temps, remarqua Crivey, ça doit être pour ça que vous êtes le plus fort.
Ils commencèrent le combat. C'était du kata armé. Dans une bataille dite normale, les bâtons eussent été des sabres, ou comme variante, des révolvers. Ils prirent des poses de kata, firent entrechoquer leurs armes, puis Harry répliqua :
- Je suis peut-être simplement plus fort !
Manœuvre d'intimidation, ou de distraction. L'insolence est une bien grande arme, qui se retourne que trop souvent vers celui qui en fait usage.
- Vous êtes préoccupé , demanda insidieusement Crivey.
- Pourquoi cette question , fit Harry, occultement étonné.
- L'art de l'intuition. C'est mon boulot de savoir à quoi vous pensez , se vanta Crivey.
Harry mit fin à cette vantardise et envoya un coup de bâton en plein dans le visage de son collègue. Le masque de protection tomba, un hématome commençait à se former sur son visage. Dans d'autres circonstances, d'autres mondes, son regard aurait été rempli de haine. Mais pas là. Ils s'arrêtèrent un temps.
- Alors, dites moi à quoi je pense, fit Harry.
- Vous pensez aux meurtres de cette nuit aux Enfers, dit Crivey tandis que le combat reprenait. Vous vous demandez s'ils savent qui a fait ça.
Et il décocha un coup dans le dos de Harry. Celui-ci se releva vite et lui fit face. Ils reprirent.
- J'ai visé juste , fit remarquer Crivey.
- Dites-moi…
Harry plaqua l'autre Auror contre un pilier de la salle. Il le bloqua par son arme.
- …Est-ce qu'ils savent ?
Crivey essaya de reprendre sa respiration et, dans l'esquisse d'une idée de sourire, il dit :
- Ils ont des hypothèses. J'en ais une ou deux pour ma part. Mais c'est encore un peu prématuré.
Les bâtons se frappèrent, les positions de combats devinrent plus complexes.
- C'est une bonne chose ces meurtres, ajouta Crivey.
- Pourquoi ?
Il repoussa Harry, brassa l'air en quelques amples mouvements, puis le bloqua.
- Celui qui a fait ça, chuchota-t-il à l'oreille de Harry, n'a réussi qu'à accélérer la chute de la Résistance.
Harry est abasourdit, il recule, sous le choc, et se prend un coup de bâton à la tête, en évite un autre puis les deux hommes recommencent à se tourner autour tels des corbeaux.
- Il va y avoir un massacre en règle, enfonça Crivey.
Il fut projeté au sol par Harry, ils se battirent d'une façon particulièrement rapide et violente lorsque Harry s'arrêta, conscient que Crivey le tenait en joug avec son arme et qui cela avait été un vrai combat, il aurait eut la tête tranchée de la plus délicate manière.
Mais Crivey, lui, se rendit compte d'autre chose lorsqu'il sentit un coup de bâton à un autre endroit. Si ç'avait été un vrai combat, Potter aurait été finalement le plus chanceux. Ils se saluèrent.
- Je suis là pour ça d'ailleurs, expliqua Colin. Je venais vous dire que l'on part en intervention aux Enfers, secteur 7. Tenez-vous prêt.
Dans un petit village abandonné, les gros tanks librians dévastèrent tout, découvrant sous chaque amas de restes de maisons, des poignées de sorciers. Les habituels cris de douleurs furent plus insupportables encore, pour Harry. Il se tenait au fond du village et observait ce massacre, lorsqu'il senti un souffle chaud et saccadé dans sa nuque. Il se retourna et pointa son fusil.
Devant lui, une demi douzaine de mages. Ils tremblaient de peur. Il y avait deux hommes jumeaux avec des cheveux étonnement roux, trois femmes très jeunes, et un petit garçon. Ils regardèrent Harry avec non pas de la tristesse, mais de la haine.
Il lâcha le sorcier qu'il tenait par le col et leur dit :
- La forêt est derrière vous. Ils ne vous trouveront pas.
Silence, aucune réaction.
- Mais courez, bon sang !
- Restez où vous êtes, ordonna celui qui paraissait le chef, il nous tira dans le dos.
- Si j'avais voulu vous tuez, je l'aurai fait en vous regardant en face , s'énerva Harry, maintenant filez !
Même pas une esquisse de pas.
- Oh, ce n'est pas vrai ! Venez !
Et il les conduit dans la forêt, mais au dernier moment, ils furent encerclés par une brigade.
- Très bien, Auror, maintenant on s'en occupe, avisa le capitaine de la troupe.
Harry regarda son groupe, et discrètement, prit sa baguette.
- Partez , dit-il aux sorciers.
Ils partirent dans le sens opposé à la forêt, celle-ci était cernée.
- Qu'est-ce que vous faites, Auror, ce sont des mages…
Un éclat vert entoura les gardes, suivit par un rouge, et tout ne fut plus que silence. Les corps des gardes inertes formaient un rond d'étoiles autour de Harry. Il se mit à la recherche des sorciers.
Il les trouva dans une vieille maison qui tanguait, tous alignés. Il s'avança dans l'embrasure de la porte.
- Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que vous faites ?
Il entendit claqué des mains, quelque part dans la pièce. Crivey sorti de l'ombre. Merde, il les avait conduit à la mort.
- Bien joué, Auror, fit Crivey. Vous les poussez dans le piège….je le referme.
Des gardes armés sortirent aux aussi de la pénombre de la pièce glauque.
- La définition même d'une collaboration, ajouta—t-il. N'est-ce pas ?
Il se fout de moi…, pensa Harry. Il sait.
- Et si je… vous laissais l'honneur de les exécuter , cracha Crivey tel un serpent qui crache son venin.
Harry senti une goutte de sueur glacée lui descendre l'échine. Tout cela était un test.
Comment réagir. Il croisa le regard d'un des petits garçons prisonniers.
- Ils devraient au moins être soumis à un interrogatoire , improvisa Harry.
- Les ordres du Père sont sans réplique, ils doivent tous mourir, ce sont des rebelles.
- Des sources d'informations ! Ils pourraient nous être très utiles pour…
- Auror…
- … démanteler l'Ordre du Phénix, nous pourrions…
- Auror…
- … nous en servir comme otages, il y a des enfants, et…
- Auror ! Si votre arme est déchargée, je vous en prie, prenez la mienne.
Schlak ! La réplique avait fendu l'aire tel un couteau d'argent froid. Crivey tendait son révolver à Harry. Celui-ci eu une idée et le pris.
Il régla la position lock sur semi, puis sur automatic. Ca allait être un carnage, mais de quel côté ? Le chef des sorciers le regardait et lorsque leurs yeux se croisèrent, il fit non de la tête. Harry pourrait en aidé d'autres. Il était celui qui avait… survécu. Mais d'où il tient cette phrase ?
Il remit le crochait du fusil sur lock, puis le donna à Crivey.
- Non. Tout bien réfléchit, cet honneur vous revient.
Crivey l'observa, dans une idée d'incrédulité, puis fit signe aux gardes.
Ils se positionnèrent, armes pointées sur les mages. Harry sorti de la pièce, Crivey aussi.
De loin, on pouvait entendre les cris suivant les coup de feu qui avait déchiré l'air.
Harry se trouvait face au Lac Noir. Il pouvait encore entendre les complaintes douloureuses des sirènes. La surface de l'eau était calme. Une forme noire se déssinait au loin. Un château. Harry vit que quelque chose flottait, immobile sur le Lac. Une barque avec à l'intérieur… le corps d'une petite fille.
Harry ne tint plus et vomi. Ainsi que ses larmes coulèrent sur ses joues creusées. Le corps d'un sorcier, même mort, tenant de la magie, ne se décomposait pas. Mais le corps sans vie d'un enfant était, décomposé ou pas, un spectacle sans nom.
Harry lesta le corps avec de grosses pierres, puis s'en détourna. La petite fille sera certainement mieux au fond du Lac, en compagnie des sirènes.
Il parti, et croisa une sorte d'homme-cheval. Un centaure. Il lui souriait et ses yeux jaunes brillaient tels des astres solaires dans la nuit. Il s'approcha doucement et mit sa grande main sur l'épaule de Harry. Celui-ci ne réagit pas vraiment. Il scruta son visage.
Le centaure lui prit les mains, pour le réconforter.
- Bonsoir monsieur Harry Potter. Je suis Firenze. Déjà treize ans…, murmura le centaure.
Harry ne comprenait pas, mais n'avait plus la force de parler. Le Firenze sourit. Puis leva la tête, vers le ciel et le château.
- Saturne brille ce soir, ajouta le centaure. Comme toujours depuis notre première rencontre. Mais j'aperçois une autre étoile, plus… bas.
Et il s'éloigna dans l'obscurité de la forêt. Harry le va la tête vers l'endroit où regardait son compagnon et vit qu'une lumière bleuâtre brillait à une fenêtre.
Puis il se rendit compte enfin que le centaure lui avait laissé un mot dans sa main gauche. Un parchemin, où l'encre luisait comme du sang.
« L'Ordre du Phénix se trouve au 12, square Grimmaurd. »
Sur le Lac brillait un mot en lettre de feux bleus.
Liberté.
05/11
Prochain chapitre : Rémus
Au vu des examens (non, pas le fouet, pas le fouet!), le prochain chapitre auraun peu de retard (pas autant que celui-ci, zinquiètez-pas). Mais il en sera beaucoup moins court.
