Chapitre huitième : On se reverra…

Merci pour toutes les reviews ( même la "mauvaise", si si)...

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Dans une salle obscure, où les silhouettes se fondent, les paroles se murmurent, et le vent s'absente…

- Vous êtes prêt ?

Un chœur de voix répondit affirmativement.

- D'accord. 3... 2… 1… Ca y est, le compte à rebours est lancé. Demain, tout sera fini.

- Mais pour qui , laissa échapper quelqu'un quelque part dans le noir.

- On verra…

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H – 16 heures…

Forum de Libria, début de soirée…

Crivey arriva en trombe dans la salle ouverte, lorsque le discours quotidien du Père avait touché à sa fin depuis quelques minutes déjà. Il tenait Harry par le col, puis le jeta par terre, devant les dizaines de personnes présentes. Il lui décrocha un coup de pied dans les côtes. Harry s'écroula de plus belle sur le sol dallé. Tout le monde les regardait.

- CET HOMME !... CET AUROR SUPÉRIEUR ! CET HOMME-LÀ A TRANSGRESSÉ… IL A FAIS DE LA MAGIE !

Crivey crachait tout et criait de plus en plus fort, ponctuant ses phrases de coups de pieds dans le ventre de Harry. Nigel Crivey était là et regardait la scène dans une très vague illusion d'hébètement. Des gardes se rapprochèrent.

- IL EST LE VER ABJECT ! LA POURRITURE QUI DÉTRUIT LE COEUR DE NOTRE BELLE SOCIÉTÉ !

Il se pencha vers Harry, l'étrangla et murmura au creux de son oreille :

- Quand je vous avais dis que vous seriez une aubaine pour ma carrière…

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Salle du conseil, Equilibrium…

Crivey poussa d'un geste ample les lourdes portes de la salle de conseil, et fut suivit par une escorte d'agents tenant fermement Harry qui avait les jambes traînantes par terre. Les membres du conseil avaient maintenant leurs yeux fixés sur les deux Aurors.

- Vice-consul Malefoy, dit Crivey, l'Auror supérieur Harry Potter est coupable d'avoir pratiqué de la magie, d'avoir entretenu des contacts avec la résistance, d'avoir eu une relation avec une femme. D'avoir lui-même transgressé…

Tous écoutèrent et regardèrent sans bouger d'un poil. Malefoy ordonna d'une voix dénuée d'expression :

- Qu'on envoi une patrouille chez Potter afin de rechercher les éventuelles doses non utilisées…

- Oh ça ne sera pas nécessaire monsieur, ajouta Crivey en s'approchant de Malefoy qui restait imperturbablement assit, si vous regardez le suivi de son arme de pointe, vous verrez qu'il était aux Enfers dans le même secteur et au même moment que le massacre des nôtres.

Trop tard, des gardes étaient déjà partis, et un conseiller faisait déjà sa recherche sur l'ordinateur qu'il tenait devant lui. Nigel Crivey venait d'entrer dans la pièce sans que presque personne ne s'en rende compte. Il donna un coup de pied à l'estomac de Harry.

La recherche du suivi était semble-t-il terminée, ce qui brisa enfin ce long et pénible silence. Le conseiller chargé de la recherche tourna l'écran vers Malefoy, de manière à ce tout le conseil, mis à part les gardes et les Aurors, puisse le voir.

Malefoy se leva et regarda Harry.

- Je suppose que vous avez quelque chose à dire, dit-il à Harry en même temps qu'il se plaçait aux côtés de Nigel Crivey en face de Harry et de Colin.

Harry se leva tant bien que mal, cracha un caillot de sang et s'essuya le coin de la bouche ou la lèvre supérieure était déchirée. Il se tint un moment les côtes, très certainement cassées, et se mit debout. Il parla :

- Je sais, (il recracha une gerbe de sang une nouvelle fois et prononça avec difficulté du au manque d'air) on a du mal… à imaginer qu'un Auror de… de l'eptaAuror peut ainsi prendre part à… une cause si improbable… que celle de l'Ordre du Phénix.

Il s'arrêta un instant, sa respiration était quelque peut sifflante et il reprit une bouffée d'oxygène. Puis reprit son discours d'une meilleure manière.

- … et tourner le dos à tout ce qu'on lui a apprit… C'est pourtant le cas. Vous m'avez ordonné de trouver le traître au sein des Aurors.

Il se tourna vers Colin Crivey, d'un air grave.

- Et c'est ce que j'ai fais…

Crivey qui souriait jusque maintenant le regardait, presque incrédule et déchantait. Harry lui fit un rapide et vif clin d'œil de vengeance.

- Auror Crivey…, dit Malefoy.

- Oui monsieur ?

- Le suivi montre que c'est votre arme qui se trouvait aux Enfers lors du massacre…

- Non… ce n'est pas possible…

Malefoy tourna l'écran vers eux, montrant en grand « Crivey Colin » inscrit en rouge sur fond bleu.

Puis il se souvint d'un moment, après le raid dans le château, un peu avant l'arrestation des elfes de maison…

« Potter m'a donné une des armes posées sur la voiture... » se souvint-il.

Mais était-ce la sienne ? Et lors de la fusillade des résistants près la forêt, lorsqu'il prêta son arme à Potter, celui-ci lui avait remit son propre fusil…

D'une finesse et d'un sournois déconcertant…

Crivey regarda son arme. Il était gravé dans le métal « Harry Potter ». Il marmonna quelques mots de protestation.

- Il a intervertit les armes… IL A INTERVERTIT LES ARMES , hurla-t-il tel un dément.

Nigel s'était soudain éclipsé, ce qui n'échappa point à Harry.

- Expliquez-vous Crivey, ordonna froidement Malefoy.

- Il a échangé nos armes ! Regardez, c'est moi qui ai la sienne maintenant !

- Evidemment, intervint Harry, puisque vous me l'avez prise lors de mon arrestation…

Crivey le regarda estomaqué et ulcéré.

- QUOI ?...

Nigel Crivey était sorti depuis quelques minutes sans que personne ne s'en rende compte.

Toujours impassible, aussi froid que l'atmosphère de la pièce dans laquelle ils se trouvaient, Malefoy dit :

- Auror Crivey, vous êtes coupables de transgression, vous serez emmenez à Azkaban à ce jour pour combustion.

Déjà, des gardes venaient prendre Crivey qui commençait à crier, frapper, se démenait comme un fou et ses yeux exorbités jetaient des foudres à Harry.

Et déjà, le vice-consul s'approchait, une fine clef dans la main, et entreprit de défaire les menottes de Harry. Il marqua un temps de pause.

- Bien sûr, dit-il, comme une plainte a été émise à votre encontre, la procédure est dors et déjà enclenchée. Des gardes fouillent votre maison en ce moment. Est-ce que vous êtes d'accord ou vous me trouvez trop… injuste ?

Harry sourit intérieurement et même presque extérieurement. Il fit un signe et tête et avant de sortir, il lança :

- Comme vous l'avez dis, monsieur, c'est la loi. Nul ne peut s'y opposer…

- Parfait.

Puis Harry se retourna et revint devant le conseil.

- Oui , demanda Malefoy.

- Je me disais monsieur, dit Harry, qu'après ce que j'ai fais pour Libria, qu'il serait juste et un honneur pour moi de rencontrer le Père…

Malefoy le regarda avec une esquisse d'étonnement. Harry crut même voir les sourcils du vice-consul se lever d'un demi millimètre. Un conseiller éternua dans la salle.

- Oui mais enfin, dit Malefoy, vous savez bien qu'avec les derniers évènements, le Père n'accorde plus d'audience à qui que ce soit…

- Ni même à l'homme qui vient lui livrer la Résistance ?

- Ambitieuse idée, Potter, répondit Malefoy en souriant. Je vais soumettre vous requête, mais je suppose que cela ne posera pas de problème. Quand comptez-vous nous soulager de la présence des sorciers ?

- Dès l'aube, monsieur, je pense cela possible.

- Bien. Demain, midi, rendez-vous à l'Equilibrium.

- Merci, monsieur…

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Aequilibria, au même instant…

Deux ombres se tenaient sur le seuil du crépuscule. Ils observaient le soleil couchant, qui reflétait ses rayons dorés sur l'herbe éparse et verte. Le vent faisait pencher les longues touffes d'herbes grises qui traînaient par endroits.

Les silhouettes murmuraient au gré du vent.

- Crois-tu qu'il y ais des gens vivants comme nous dans une autre cité ?

- Libria ?

- Mouais. Pas de réponse. L'ancienne cité est tombée depuis des années j'en suis sûr…

- Et que fais-tu du garçon qui a survécu ?

- Histoire ou légende pour enfants, rien de plus.

Un éclair doré éclata dans l'air, tout fut aveuglant et l'air se réchauffa considérablement. A la place des silhouettes se trouva un vide froid.

Tout comme les courants de vent qui se glaçait, ainsi que des hiboux qui commençaient à affluer et à hululer. Le soir tombait en moins d'une heure.

Les loups hurlèrent, la lune se levait…

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Blocks d'habitations des Aurors, un peu plus tard…

Harry arriva en trombe de sa voiture, se jeta dehors et grimpa les escaliers extérieurs quatre à quatre, puis tomba sur la patrouille. Il ralenti.

- Bonjour, monsieur, salua le chef. Ce n'est qu'une procédure primaire, nous aurons bientôt finis.

- Très bien, répondit Harry en passant puis il ajouta plus pour lui : je n'ai rien a cacher.

Il couru extrêmement vite, tant que son entraînement d'Auror lui permettait, et chacun de ses pas éclataient un grand bruit de claquement sur le linoléum qui retentissait dans le grand couloir. Il s'arrêta environ trois mètres devant son block et reprit son souffle. Il remit une ou deux mèches qui flottaient au vent. Il entra.

A l'entrée se trouvaient deux agents armés et lorsqu'il poussa la porte, il découvrit une grande cohue dans laquelle circulaient les agents. Jane était à l'école, Dobby restait caché à l'Ordre du Phénix et Sirius devrait être rentré.

Il accéléra le pas, se faisant discret, et se dirigea en évitant les gardes, vers la salle de bains dont la porte restait pour l'instant invariablement fermée. Il s'y engouffra et enleva le miroir grinçant.

Il vit dans ce cagibi qu'il n'y avait plus rien. Il était vide. Les doses avaient disparues. La porte derrière Harry s'ouvrit, et dans un silence de mort, un bruissement de cape se fit entendre. Harry se retourna. Et il vit Sirius.

Ce dernier ouvrit sa main gauche tendue vers lui. Et il l'ouvrit, elle était pleine de doses intactes.

- Si j'étais toi, dit-il, je ferais plus attention à l'avenir…

Il sourit, Harry lui rendit son sourire complice.

- Ca fait longtemps , demanda Harry.

- Depuis maman…

- Et Jane aussi ?

- Evidemment !

Ils marquèrent un court temps d'arrêt où ils profitèrent d'un rare moment de tendresse et de complicité. D'un rare et dernier moment…

Puis tout s'enchaîna à une vitesse ahurissante.

Des gardes, conduits par Nigel Crivey débouchèrent violemment dans la pièce, se jetèrent sur Sirius et l'immobilisèrent. Harry ne pu intervenir sur le moment, les pièces des rouages de son cerveau prenaient leur temps. Puis il frappa un garde, et senti un canon glacé dans la nuque. Nigel le tenait en joue.

- Tss Tss Tss…, siffla-t-il. Du calme, Potter. Nous avons un mandat concernant votre fils pour transgression.

Harry regarda Sirius, impuissant. Sirius ne réagissait pas, et restait imperturbable sous la menace des armes que les gardes pointaient sur lui. Harry senti les larmes aux yeux en même temps qu'il sentait sa main droite glisser vers son révolver.

Geste qui ne passa pas inaperçu à l'œil de Sirius. Il lui fit un geste de tête négatif. Cela fit renaître en Harry un souvenir pas très loin et douloureux.

Harry resta là, pétrifié. Les gardes emmenèrent Sirius qui fit à Harry un clin d'œil imperceptible. Harry resta seul avec Nigel Crivey. Celui-ci baissa son arme et se plaça devant Harry.

- Règle très importante, Potter, souffla Nigel. Ne laisse jamais l'occasion à un Crivey de se venger…

Il se mit dans l'embrasure de la porte, pour ne former qu'une ombre bleuâtre.

- On se reverra bientôt, Potter…

Dans ses yeux brillaient une horrible haine palpable. La seule personne chez qui il avait senti une pareille colère parlait le Fourchelangue et s'appelait autrefois Tom Jedusor…

- Mais j'y compte bien, Crivey, répondit Harry.

Crivey partit. Harry le regarda partir puis il s'observa dans le miroir qu'il remit. Ses yeux étaient définitivement verts. Et une fine raie de couleur rose en forme d'éclair se formait sur son front.

Sa cicatrice revenait, la guerre des sorciers commençait vraiment…

H – 15 heures…

08/11

Prochain chapitre : Le Père