Chapitre dixième : N'est-ce pas trop cher payé ?

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Azkaban

Des gardes humains débouchèrent dans la prison. Ils s'engagèrent dans le quartier des Résistants, tandis que les Détraqueurs s'envolaient en courant d'air glacé. Le fin trait de lumière se reflétait sur les lunettes du premier garde. Les Résistants et Sirius se levèrent fourbus et se cachèrent les yeux de la lumière du jour avancé.

Les gardes entrèrent dans la cellule, les mages se mirent debout. Chacun des gardes mit des menottes aux sorciers et les emmenèrent par le bras au centre de crémation. Le soleil était devenu orange vif. Sirius regarda au travers d'une petite fenêtre et pleura. Tout ce passa lentement. Ils arrivèrent aux vestiaires séparés, et ils durent mettre une combinaison fin de lin blanc pour les hommes et une robe de la même matière pour les femmes. Ensuite, on les recouvrait d'une cape rouge inflammable.

Un prêtre se trouvait là et murmurait les derniers sacrements selon l'unique religion de Libria aux mages chacun son tour, tout en appliquant de l'huile sur le front de tous. Leurs dernières volontés étaient entendues et exaucées pour la plupart. Le Père accordait à ses ultimes ennemis des faveurs exceptionnelles. D'ici quelques minutes, tout serait fini…

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Equilibrium…

Malefoy le regardait avec un sourire sardonique et des yeux de déments. Harry le regarda stupéfait, et ne comprenait pas. Tout ce temps, c'était lui. C'était si évident, si facile, pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ?

- Ne faites pas cette tête d'abruti, Potter, dit Malefoy. Qu'est-ce que vous croyiez ?

- Non…Je… mais vous…

- Allons, interrompit Malefoy, le Père est mort depuis des années. Le conseil m'a juste élu pour pérenniser son esprit à travers Libria.

Harry serra ses poings jusqu'à ce que ses jointures soient blanches. Tout ce temps, il avait eu mille occasions de le tuer. Mais il ne l'avait pas fait.

- Alors vous vous croyez le sauveur de l'Ordre alors que vous en êtes le destructeur, reprit le Père. Vous m'apportez la Résistance sans effusion de sang, sans violence, sans mal…

Et soudain, l'aiguille du détecteur s'arrêta en forment une longue et imperturbable ligne droite. Un son aigu et continu sortait de l'appareil. Le jeune contrôleur à la droite de Harry laissa échapper une exclamation « merde » et Harry arracha ses liens.

- Non, pas sans mal !

Il se retourna, sorti sa baguette, tua ou stupefixia tous les gardes ainsi que les contrôleurs. Il prit une mitraillette qui traînait et visa l'écran.

- Je viens vous détruire…

Et il explosa l'écran en mille morceaux. Il sorti par la porte à sa gauche.

Alors il se retrouva dans un long corridor illuminé par la lumière du soleil qui pénétrait par quelques ouvertures dans le plafond. Des gardes se postèrent rapidement e ligne devant lui et commencèrent à lui tirer dessus. Il esquiva par des gestes simples et rapides puis se mit dos à une épaisse colonne de pierre pour se cacher des gardes.

Il se retourna et tira en rafales sur le groupe d'ennemis. Puis il se retourna vers la colonne. Il prit une longue et grand respiration puis courra à toute allure vers les gardes hébétés et il tira le reste de ses munitions, chaque balle blessant out tuant un ennemi.

Lorsqu'il vint à bout du dernier garde, il retomba sur ses deux jambes, dos à la porte qu'il avait franchie quelques minutes auparavant. Il parcouru ainsi tout le bâtiment, volant des armes et les utilisant pour tuer ou le lus souvent blesser et intimider. Les cris animaient l'Equilibrium, mêlés aux bruits de balles et de coups.

Malefoy pouvait voir tout cela, de son bureau. Et il vit Harry s'avancer entre deux ou trois corps sans vie pour pousser les lourdes portes de chêne de son bureau. Harry entra dans la grande pièce ovale.

- On frappe avant d'entrer, vous savez, cracha Malefoy en souriant.

Harry le fusilla du regard mais s'attarda plus à l'aspect de la pièce.

Il s'attendait à n'importe quoi sauf à cela : les murs étaient peints de vert et d'argent, tandis que le plafond blanc soutenait un lourd lustre brillant d'or. Malefoy se tenait à son bureau de métal sur lequel traînait armes, sabres et un ordinateur qu'il regardait précédemment.

Crivey se tenait à ses côtés et souriait. Des Aurors d'élites sortirent de derrière les six colonnes qui s'élevaient dans la salle. Tous vinrent autour de Harry, en postures de combat. Harry pencha la tête sur le côté pour éviter la face de l'Auror devant lui et pour voir Malefoy qui lui souriait sardoniquement.

- Alors, Potter, siffla-t-il, qu'avez-vous ressentis ?...

Crivey ria avec Malefoy. Un rire sans joie. Alors Harry fixa la tête de l'Auror qui se trouvait juste en face de lui. Une tête de bouledogue enragé prit d'une indigestion au dernier degré. Alors en quelques fractions de secondes, Harry lui déroba son sabre, lui coupa simplement la tête, prit un autre sabre traînant dans la main d'un des Aurors derrière lui, puis coupa membres après membres, ou facilement enfonça les lames dans le cœur. Les élites gisaient pitoyablement par terre.

Crivey, toujours tout sourire, se leva du bureau sur lequel il se tenait assit à moitié puis prit un des sabres du Père qui étaient sur un présentoir d'armes diverses. Il fit un ou deux gestes de manœuvre avec le sabre en le faisant tourner à toute allure. Il se présenta devant Harry en faisant un mouvement d'épaules comme pour essayer d'impressionner quelqu'un. Pathétique.

- Prenez bien soin de l'uniforme, Potter, dit-il. Je compte bien le porter très longtemps.

Il se jeta sur Harry, celui-ci se dégagea à l'ultime millionième de seconde, Crivey fut déstabilisé, Harry en profita pour l'assommer avec le pommeau de son sabre, puis il exécuta un vif et bref déplacement de lame en un éclair argenté. Colin Crivey tomba à genoux. Malefoy regarda la scène assit derrière son bureau, les mains jointes et une légère grimace peinte sur le visage.

Une fine goutte de sang pourpre glissa sur la pointe du sabre puis tomba sur le tapis vert à l'effigie d'un serpent. En une respiration, la tête de Crivey se décomposa littéralement en deux parties dont celle du visage tomba sur le sol. Du sang noir gicla abondamment du crâne de l'Auror tombé. Malefoy, qui n'avait pas bougé d'un demi poil s'agita nerveusement sur son siège puis se leva en frappant lourdement ses poings sur la table.

Harry reprit une posture de combat, néanmoins il jeta son arme plus loin, le bruit de la chute fut sans doute amortit par un quelconque cadavre. Malefoy comme à son habitude tourna autour de lui, un révolver à la main. Sans prévenir, en traître, le Père fixa le canon de l'arme juste sur Harry, mais celui-ci lui brisa le bras en trois partie peu reluisantes au niveau de la forme et lui fit ainsi lâcher prise.

Malefoy avait étouffé un cri et se tenait le bras droit. Mais cela pour un temps, puisqu'il tenta de se battre avec son seul bras alide ainsi qu'avec ses jambes contre Harry, mais il ne tarda pas à se trouver dos à la seule fenêtre qui ornait la pièce, à l'aide de violents coups de pieds et poings. D'ailleurs, Harry se demanda le temps d'un souffle que pouvait faire une si grande fenêtre à un tel endroit.

Malefoy offrait une vue pitoyable : il haletait tel un chien et pleurait presque. Du sang lui coulait de la bouche. Harry sorti sa baguette et la pointa vers la tête du Père déchu. Mais celui-ci sanglota des excuses, explications et une demande :

- Attendez , s'écria-t-il en reculant tremblant de peur. Je suis comme vous ! Je… je vis, je respire… j'éprouve des sentiments je fais de la magie

Harry s'approcha de plus en plus, et se fit menaçant. Le discours de Malefoy l'énervait.

- Maintenant que vous savez cela, pourriez-vous me l'enlever ? N'est-ce pas trop cher payé ?...

Malefoy avait dit ça presque en souriant, comme pour blesser Harry. Il semblait se détendre et croire que la bataille psychologique qu'il avait engagé était presque gagnée. Bon sang, il n'était pas allé jusqu'ici, tué autant de personnes pour s'arrêter au dernier moment ! Même si l'ancien Père mourrait, Remus et les autres sorciers avaient une grande, trop grande chance d'être brûlés.

Comme Hermione…

- Je paie volontiers , s'écria Harry.

Un éclair vert, tout était fini. Malefoy gisait par terre, les yeux exorbités. Harry enjamba son cadavre et sorti de la pièce.

H – 7 min…

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Devant le four de crémation qui chauffait à plein régime, les Résistants attendaient durant d'ultimes minutes. Ils avaient eu droit au four « de luxe » comme avait dit leurs gardes, avec vue sur Libria. La cité tout entière brillait de mille feux et une lumière douce pourtant se reflétait dans la salle. Remus regarda tristement chacun de ses compagnons. Leurs cheveux étaient trempés par la transpiration et leur visage creusés par la fatigue, l'angoisse et les larmes.

Les flammes dansantes tout près se réfléchissaient dans les yeux vitreux de Sirius qui fixait douloureusement cet enfer rougeoyant. Ils devaient attendre l'arrivée du Père, avaient dit leurs gardes. Encore une faveur exceptionnelle.

Evidemment, chacun espérait que ce soit Harry, et non le père, qui viendrait les retrouver. Une faible flamme d'espoir qui survivait en leur cœur. Petit feu qui faiblissait de seconde en seconde.

Des gardes s'approchaient, menaçants, ils allaient les conduire l'un après l'autre dans l'antre géant. La vie des sorciers arrivait à terme.

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Dans les Enfers, près de la frontière de Libria, dans les décombres gris de la vieille ville, un petit oiseau bleu se posa sur le squelette d'un bâtiment, qui lui servait maintenant de nid. Des hiboux passèrent au dessus de lui et vinrent se poser sur les murs et constructions encore debout aux alentours. Autant de hiboux en pleine journée, était un évènement très bizarre, mais cela, l'oiseau n'en avait aucune idée.

De plus, le sol tremblait doucement par un rythme régulier et anormal, et quelques cris ressemblants plus à des murmures envahissaient les Enfers sous formes d'échos grandissants.

Il ne se rendait même pas comte que le fait que des centaines, voir des milliers de grands bipèdes qui portaient de longs morceaux d'étoffes, descendaient dans cette avenue morte était vraiment très,très étrange. Ces personnes s'approchaient dangereuses pour ainsi dire, de la cité. Un autre détail important échappa au cerveau du volatile : tous ces hommes et femmes étaient des sorciers.

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Dans la pièce de contrôle de Libria…

Les moniteurs et écrans diffusaient en continu les paroles de l'ancien Père et faisaient aller ces images dans tout Libria. Ces écrans étaient contrôlés par des ouvriers chaque jour soumis à l'imperium, ainsi que par des membres du conseil.

Des gardes entrèrent. Tous se retournèrent vers eux. Normalement les subordonnés étaient interdits d'accès ici.

Les deux gardes tombèrent, morts. Derrière eux se trouvait Harry. Les membres du conseil s'enfuirent, dans une idée de peur panique. Harry entra.

Il avait du sang sur ses mains. Les paroles du « Père » étaient tout le temps, inlassablement, et immuablement retransmises sur les écrans qui ornaient la pièce. Harry toucha le grand écran à sa gauche et y laissa une trace de sang en forme d'éclair…

Puis il le détruisit, ainsi que tous les autres écrans, court-circuitant les informations qui circulaient en ville. De part et d'autre de Libria, les images et les paroles du Père s'éteignaient, tout comme l'image mouvante du Père en trois dimensions qui se trouvait au forum. Les gens en étaient comme troublés.

Tic tac… boum. Heure H. Compte à rebours terminé…

Et les cliniques ainsi que les fabriques de Litum explosèrent, les unes après les autres. Harry le voyait, l'entendait, depuis son point de vue surélevé, ouvert sur un grand balcon de pierres blanches. Des éclairs de lumière, tels des feux d'artifices dans les rues de la ville déchue.

La chaîne d'explosion se poursuivait, allant de plus en plus fort, les sorciers non capturés descendaient dans les avenues et lançaient toutes sortes de sorts, immobilisaient les gardes des forces de Libria.

Et il restait Remus, les Résistants et surtout Sirius…

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Prochain et dernier chapitre : Finite Incantatem