Bonjour tout le monde ! Je suis désolée pour le retard de cette sortie… Cette semaine, j'ai été on ne peut plus occupée avec les cours (j'ai dû lire un livre pour mon mini-mémoire, et pour un autre cours, faire un résumé d'un chapitre d'un livre. Tout ça en japonais, sinon ça ne serait pas marrant) et hier, non seulement j'avais cours (eh oui, le premier novembre n'est pas férié au Japon) mais en plus c'était mon anniversaire du coup j'ai eu droit à une fête surprise. (C'était très sympa mais du coup ça a pris le temps que j'avais prévu pour m'occuper de ce chapitre.)
Autre sujet, je vais essayer de participer au NaNoWriMo ce mois-ci (sur cette fanfiction, histoire de me donner la motivation de l'avancer comme il faut) ! Pour celleux qui ne connaissent pas, il s'agit du National Novel Writing Month, c'est un challenge qui consiste à écrire en un mois une histoire de 50 000 mots minimum (bon moi je vais continuer mon histoire mais voilà. Au passage cette fanfiction fait jusqu'à aujourd'hui 80 910 mots ! (oui je n'ai plus de chapitre en rab -_-)).
Ceci fait, voici donc le chapitre 7, on avance petit à petit :D Je pense qu'il répondra à certaines interrogations que certaines personnes avaient par rapport aux chapitres précédents, mais, comme son titre l'indique, ce n'est qu'un chapitre de transition. J'espère que vous l'apprécierez !
Pour la musique de fond, on part sur quelque chose de plus classique, qui m'est immédiatement venu en tête dès que j'ai commencé à écrire ce chapitre : Clair de lune de Debussy.
Concernant le petit défi de du mois dernier, à savoir la référence à un livre (et film), il s'agissait donc de Steven Queen "Un Épouvantard chez les moldus" que j'ai tiré de Stephen King "Ça" (ou "It" en anglais). En traînant sur Tumblr, j'avais vu un post qui parlait de It et qui racontait qu'en fait c'était juste l'histoire d'un épouvantard qui s'était retrouvé dans un coin moldu et de comment les moldus essayaient d'y mettre fin. Ça m'a inspiré du coup ^^
Chapitre 7 : Transition
La soirée battait son plein. Le buffet avait été ouvert il y a un moment et Harry et Luna ne vivait qu'autour de celui-ci, n'osant s'aventurer plus loin. Fidèle à lui-même, Blaise Zabini n'était jamais très loin et avait une mauvaise tendance à flirter avec Luna. Sauf qu'on était loin du flirt consenti et Harry renouvelait constamment d'imagination pour l'éloigner des griffes du méchant Serpentard qui jouait l'aveugle et poussait sa chance.
Quant à Draco, Harry ne l'avait plus vu depuis qu'ils avaient quitté ses parents. Et il s'ennuyait comme un rat mort. Draco n'avait pas tort quand il lui avait dit qu'il n'aimerait pas cette fête d'anniversaire. Cela ressemblait plus à cet horrible bal de Noël lors du tournoi des trois sorciers qu'à une véritable fête d'anniversaire. Sauf qu'à part la musique, personne ne dansait encore.
Harry repoussa à nouveau une attaque enflammée de Zabini et se resservit un verre de punch. Luna, elle, avala une part de tarte à la rhubarbe plus vite que Harry n'aurait cru possible. Zabini se mit à lui taper la causette, racontant avec emphase comment le dernier match de Quidditch avait présenté les meilleurs joueurs qu'il ait jamais vus. Harry ne se souvenait pas qu'il appréciait autant le Quidditch. Bon, en même temps, il ne le connaissait pas du tout.
Autrement, il passa son temps à discuter avec Luna, qui ne semblait pas très à son aise – étonnamment – dans cette soirée et qui devait subir les attaques répétées de Zabini. Alors il essayait de la faire rire en lui racontant des anecdotes ou quelques blagues. Et elle riait, ce qui le rassurait. C'était de sa faute qu'elle se retrouvait dans une soirée comme ça donc il ferait au mieux pour qu'elle s'amuse. Mais le fait était que cela ne faisait qu'une bonne demi-heure qu'ils s'étaient installés au buffet, le temps était long et il ne se passait rien.
Évidemment, il fallut que Harry se dise cela pour que l'on amène le gâteau d'anniversaire au milieu de la pièce. Une gigantesque pièce montée au glaçage bleu et délicatement décorée d'arabesques. Ce fut donc le début d'un discours de circonstances de la part de Draco, qui remercia tout un chacun de s'être présenté ce soir-là, etc., etc. Il n'était pas si long que ça mais terriblement ennuyeux. Et Draco étant un peu trop loin, Harry ne pouvait pas en profiter pour le reluquer complètement.
Finalement, il découpa une part du gâteau, comme à un mariage (est-ce qu'ils faisaient tous ça ainsi les riches de la société ?) et les conversations reprirent, cette fois, avec du gâteau dans la bouche. Et après un temps infini – encore –, on invita ceux qui le voulaient à se retirer dans le salon pour découvrir les cadeaux que Draco avait reçus. Et Harry se sentit terriblement stupide pour avoir emballé le sien et avoir écrit son nom en petit dessus. À l'évidence, aucun cadeau n'était empaqueté et plutôt mis à la disposition du regard, sur des tables. Mal à l'aise, il tira Luna pour retourner dans la salle de bal où, surprise !, on s'était mis à danser.
Harry poussa un grognement de mécontentement on avait relégué la nourriture dans un coin et plus personne ne semblait s'en approcher. Tout pour laisser la place à la piste de danse où tournoyaient déjà de nombreux couples. Lui qui détestait danser, c'était bien sa veine. Mais ne voulant pas que Luna se sente mal à l'aise, il l'invita pour une danse, qu'elle accepta. Ils s'emmêlèrent les pinceaux, faillirent tomber mais ils survécurent à leur danse. Harry, mort de fatigue par une seule danse, s'affala dans un siège molletonné près du mur, Luna s'asseyant juste à côté de lui, en rigolant. Ils avaient réussi à perdre Zabini alors ils discutèrent de choses plus intimes.
À un moment, Harry se fit aborder par une jeune femme aux cheveux roux – mais pas du même roux que Ginny, il était plus sombre, auburn – qui lui demanda une danse. Ne voyant aucun moyen d'y réchapper et Luna le poussant même à accepter, il la conduit sur la piste en la prévenant de ses mauvais talents de danseur. Cela la fit rire à gorge déployée, mettant, mine de rien, son décolleté en valeur. Et Harry ne put que voir la nette ressemblance physique avec Jessica Rabbit. Tout chez cette jeune femme qui répondait au nom de Jane rappelait la « femme fatale » et elle usait ainsi de ses atouts.
Harry, qui avait été plutôt tranquille au début de la soirée comprit que cette tranquillité était terminée et qu'il allait devoir faire face aux personnes qui voulaient danser ou passer un moment avec « Harry Potter ». Innocemment, il s'était dit qu'étant des personnes de l'entourage de Draco, celles-ci n'auraient aucun intérêt envers lui mais les préjugés l'avaient encore une fois frappé. Rien ne précisait que toutes ces personnes eût été autrefois de fervents défenseurs du Seigneur des Ténèbres. Leurs idées politiques pouvaient très bien être proches en certains points du monstre mais peut-être étaient-ils contre ses méthodes ? Ou même… cette fête d'anniversaire avait un côté officiel, certaines personnes avaient sûrement dû être invitées du fait de leur rang mais celles-ci n'étaient en aucun cas du même champ politique que la famille de Draco, et peut-être même au contraire, étaient proches du sien.
Harry finit par réussir à s'éloigner de la jeune fille qui sembla vexée pour rejoindre Luna. Celle-ci riait joyeusement avec Blaise Zabini. Mais qu'est-ce qu'il s'était passé le temps de sa danse ? Luna semblait même à l'aise avec lui ! Sans comprendre pourquoi, Harry se mit à fulminer. Même s'il s'en serait bien passé, il se pointa devant les deux jeunes gens et invita à nouveau à Luna à danser. Tout pour l'arracher aux griffes de l'ancien Serpentard.
« Tu veux danser Luna ? s'immisça Zabini. Pourquoi ne danserais-tu pas avec moi plutôt? »
Harry le fusilla du regard mais ne dit rien. De toute façon, Luna allait évidemment le choisir, elle n'allait pas se jeter dans la gueule du loup, non ?
« Oh, toi aussi tu veux danser avec moi ? (Elle rit.) Je n'ai jamais eu deux garçons me demandant à danser, c'est excitant ! »
Puis, se tournant vers Harry :
« J'ai déjà dansé avec toi Harry, alors je vais danser avec Blaise d'accord ? Pour que ce soit équitable. »
Zabini eut un air de triomphe alors que Harry était interloqué. Son amie, sa Luna… avait préféré le loup ?! Mais elle était adulte, et capable de ses propres choix. Il accepta sa défaite et s'assit alors que Zabini l'emmenait sur la piste après un dernier regard de triomphe à sa destination. Harry n'allait pas les lâcher des yeux ! Il ne laisserait pas ce mec faire du mal à Luna.
Sa détermination était sincère et forte mais le couple ne fit pas qu'une danse. Au contraire, il passa son temps à danser alors que Harry refusait les offres qu'on lui faisait. Luna semblait réellement s'amuser et Zabini savait la diriger sur la piste pour que ses mouvements, parfois soudainement violents, ne gênent personne. Finalement, Harry se fit une raison, il allait rester sur sa chaise jusqu'à la fin de la soirée. Luna s'était visiblement entichée du jeune homme d'un an son aîné et Harry ne pourrait rien y faire.
On se laissa tomber sur le siège adjacent. Harry soupira mentalement à l'idée qu'on allait encore vouloir l'inviter à danser et, prêt à refuser, se tourna sur le côté pour s'apercevoir qu'il s'agissait de Draco. Harry croyait qu'il lui serait impossible de lui parler personnellement de toute la soirée et voilà que son petit ami s'asseyait à côté de lui ! Un grand sourire sur le visage, il se pencha vers lui pour l'embrasser.
« Harry, qu'est-ce que tu fais ? On est en public ! »
Ses pieds retombant brutalement sur terre, il bafouilla des excuses. Simplement en voyant le visage de Draco, il avait complètement oublié où il se trouvait, c'était grave ! Il fallait qu'il apprenne à se contrôler dites donc, ça n'allait pas le faire du tout, sinon.
« Suis-moi, je veux te montrer quelque chose. »
Intrigué, Harry le suivit alors qu'ils sortaient de la salle de bal sans se faire remarquer. De toute façon, au vu du nombre de personne, de la luminosité qui n'avait fait que baisser et du bal qui battait son plein, personne n'aurait fait attention à eux. Draco le mena jusque dans le hall où il fit passer Harry sous les cordes qui empêchaient les visiteurs de monter dans les étages. On entrait donc dans la partie privée du manoir.
« Dis-moi Draco, ce que tu veux me montrer, ça ne serait pas ta chambre ?
- Comment tu as deviné ? rougit celui-ci, surpris.
- Il n'y a pas mille choses que tu pourrais me montrer », le taquina Harry avec un air charmeur.
Draco leva les yeux au ciel mais il avait un sourire collé au visage. Il glissa sa main dans celle de Harry et le guida à travers les galeries jusqu'à une porte en bois de châtaignier. Sur le pan de la porte était délicatement gravé le nom de Draco. D'un geste, ce dernier invita Harry à l'ouvrir. Le cœur soudain battant, le jeune homme s'exécuta, la porte s'ouvrant sans un bruit autre que celui du déclic du mécanisme de l'ouverture. Il échangea un sourire avec Draco avant de l'ouvrir en grand et d'entrer dans la pièce.
Le blond referma la porte derrière eux, les coupant du monde, et Harry put découvrir la chambre de son aimé. Elle était grande mais pas aussi grande qu'il l'avait imaginée. Pas qu'il l'ait imaginée avant mais à partir du moment où il avait compris où Draco l'emmenait. Un lit King Size trônait contre le mur gauche de la pièce, caché par la porte lorsqu'on l'ouvrait de l'extérieur. Un baldaquin bleu arctique pastel le recouvrait. Sur le mur d'en face, une grande tenture aux tons vert émeraude était tendue, un magnifique secrétaire en bois sombre, recouvert de papiers divers et de lettres, en-dessous. Quant à la droite, on retrouvait un grand miroir à pied et une coiffeuse sur laquelle on trouvait une unique serpentaire, d'une taille plus grande que la norme.
Il y avait deux grandes fenêtres en arc cintré de chaque côté du secrétaire, de longs rideaux mauve transparent flottaient doucereusement au vent bruissant de la fenêtre de droite qui était restée ouverte. La lune qui avait commencé sa courbe dans le ciel éclairait d'une pointe la chambre, la plongeant dans un univers mystique. Cela ne dura qu'un instant car à leur arrivée, les nombreuses bougies placées aux endroits stratégiques de la pièce s'allumèrent, entamant leur lent combat vers une mort certaine.
C'était tout ce que Harry capta en un rapide coup d'œil. La chambre était beaucoup mieux rangée que la sienne, mais cela ne l'étonnait pas de la part de Draco. En tout cas, Harry apprécia tout de suite l'atmosphère qu'elle dégageait et s'y sentit aussitôt à l'aise. C'était une pièce décorée avec un goût certain.
En lui prenant la main, Draco invita Harry à s'asseoir dans un fauteuil, à côté d'un guéridon, dans un coin de la pièce que le brun n'avait pas vue. Sur celui-ci, un narcisse douteux baissait la tête, dans un vase étroit. La lueur des bougies baignait leurs visages d'ombres mouvantes.
« Après tant de fois à dormir dans ta chambre, je me suis dit qu'il n'était que justice que tu voies la mienne », commença doucement Draco.
Il regarda Harry avec de l'amour dans le regard. Ses mains étaient enfermées dans celles de Draco.
« Tu as dit à Zabini pour nous deux ? demanda Harry.
- Oh, il te l'a dit ?
- Il me l'a plutôt laissé entendre. »
Draco rit.
« Ça ne m'étonne pas de lui. Pour répondre à ta question, je ne lui ai pas vraiment dit. Disons plutôt que je lui en ai parlé lorsque l'on était encore étudiants à Poudlard. Et quand il a appris via le journal que l'on était "amis", il a tout de suite fait le lien.
- Je vois… Tu lui en avais parlé à Poudlard ? Ce doit être un ami précieux. »
Draco sourit à Harry.
« Oui, il l'est.
- Et tu lui fais confiance ?
- Oui, pourquoi ?
- Pour rien. »
Ses pensées se tournèrent vers Luna. Zabini était-il vraiment quelqu'un de confiance ?
« Tu m'intrigues, plaisanta Draco.
- Hum… disons que j'ai l'impression qu'il a jeté son dévolu sur Luna… et je n'aime pas ça. »
Draco éclata de rire.
« C'est un coureur de jupon, tu as bien raison de t'inquiéter !
- Oh mince, tu crois que je dois aller la chercher ? Je ne peux pas la laisser seule avec lui.
- Ahah ! C'est ton amie, je pense que ça suffira à la protéger pour ce soir. Blaise sait qu'il aura affaire à mon courroux s'il lui fait du mal. Tiens, ferme les yeux. »
Intrigué, Harry obéit. Pourquoi il lui demandait ça ? Une réponse lui arriva vite sur le bout des lèvres lorsqu'il sentit celles de Draco l'embrasser tendrement. Les yeux fermés, il se laissa faire, heureux que son amoureux prenne l'initiative. Draco n'utilisa pas sa langue mais l'embrassa de tous côtés. Des baisers papillons délicieusement bons. Harry se laissa porter par le courant et entoura la taille du sorcier de ses bras, l'attirant encore plus à lui. Il sentit Draco poser un genou à côté de lui sur le fauteuil et ses mains glisser sur son visage.
« Je t'aime », lui murmura-t-il alors que Draco embrassait son front.
Il ouvrit les yeux pour les plonger dans ceux de Draco. Ils s'embrassèrent à nouveau mais avec plus de fougue, si bien que Draco se retrouva à califourchon sur les cuisses de Harry et qu'ils s'enfonçaient plus en arrière dans le fauteuil. Leurs respirations se faisaient plus hachées. Ils se calmèrent lorsque Draco se laissa tomber dans les bras de Harry, la tête sur son épaule.
« Il ne faut pas que l'on traîne trop longtemps, sinon on va se demander où je suis.
- La star de la soirée rien que pour moi… » le taquina Harry.
Puis laissant tomber les armes, il murmura :
« Va falloir que tu te lèves alors mon amour.
- Hm… je suis bien là. »
Harry pouffa et passa une main dans la chevelure de Draco.
« C'est pas toi qu'as dit qu'il fallait y aller ?
- Si… »
Il soupira et quitta la chaleur de Harry. Il tira sur sa main, pour le mettre debout dans le même temps. Si bien qu'ils faillirent tomber l'un sur l'autre, ce qui les fit rire un bon moment. Le surprenant, Draco lui fit un baiser rapide.
« Tu es bien entreprenant ce soir, remarqua Harry.
- Je pense que nos embrassades hier m'ont débloqué. J'étais resté bloqué sur le "premier baiser", ça me faisait peur, et maintenant que c'est fait, j'ai l'impression que je pourrais faire n'importe quoi ! Je suis désolé encore pour ma réaction de l'autre fois.
- Je suis désolé moi aussi mais c'est le passé, on en a parlé hier. Sauf si tu veux qu'on passe notre temps à nous excuser. Allez embrasse-moi et on y va. »
Draco obéit avec un sourire et déposa ses lèvres sur celles de Harry pour un baiser court mais marqué. Puis il quittèrent la chambre. Glissant ses doigts dans les siens, Harry demanda :
« C'était vraiment la première fois que tu embrassais quelqu'un ?
- Oui, souffla Draco. Ç'a été un des moments les plus effrayants de ma vie !
- Ahah sérieusement ?
- Sérieusement.
- Mon premier baiser – avec Cho Chang – je l'ai fait en ne pensant qu'à Cédric Diggory. C'était pas le mieux…
- Tu as embrassé Cho Chang ?!
- Quoi ? Tu savais pas ? Je croyais que tout le monde le savait…
- Je croyais que c'était Parvati Patil !
- Parvati ? Pourquoi elle ? demanda-t-il, surpris.
- Bah tu es allé avec elle au bal de Noël, lors du Tournoi des Trois Sorciers. Alors que Chang était avec Diggory. Ça me semblait logique, je ne sais pas… »
Harry grommela.
« J'avais demandé à Cho en premier mais elle avait déjà dit oui à Cédric… Parvati était un peu mon plan Z, aussi méchant que cela puisse sonner.
- D'accooord, je comprends mieux. »
Ils échangèrent un rire alors qu'ils atteignaient la dernière marche. Des sanglots les firent sursauter et ils se dirigèrent vers la source du bruit après un regard d'incompréhension. Les pleurs venaient d'une pièce loin de la salle de bal, dans un endroit où personne ne se rendait. Après un accord de la tête de la part de Draco, Harry ouvrit la porte pour découvrir Luna repliée sur ses genoux, en train de sangloter et un Blaise Zabini qui s'était accroupi à côté d'elle et lui frottait le dos.
« Qu'est-ce que tu lui as fait ?! » s'énerva Harry en sortant sa baguette et la pointant sur le sorcier.
Celui-ci s'écarta vivement en levant les mains en l'air alors que Luna était prise d'un hoquet et leva ses yeux emplis de larmes vers Harry.
« Mais rien ! commença Zabini.
- Harry, baisse ta baguette, ordonna Draco.
- Il a fait pleurer Luna !
- Tu n'en sais rien ! Baisse ta baguette, au nom de Merlin ! » s'exclama-t-il.
Après une inspiration, Harry laissa tomber son bras mais ne rangea pas pour autant sa baguette. Il s'approcha de Luna et s'assit sur ses genoux pour que leurs visages soient à la même hauteur. Il posa sa main libre sur l'épaule de la jeune fille.
« Luna, il t'a fait du mal ? »
La sorcière secoua la tête négativement. Mais elle se mit à trembler pour empêcher ses larmes de couler.
« Alors il t'a dit quelque chose ? »
À nouveau, elle secoua la tête.
« Que s'est-il passé ? demanda-t-il de sa voix la plus douce.
- On vous cherchait et soudain elle s'est mise à pleurer sans raison, intervint Zabini.
- Ce n'est pas à toi que je parle », lui asséna-t-il avec un regard noir.
Peut importe ce qu'ils disaient, Harry avait le sentiment que Zabini était à l'origine des pleurs de Luna.
« Il… Il ne s'est rien… passé, hoqueta la jeune fille. C'est juste… cet endroit… »
Harry fit tout de suite la connexion. Son malaise, plus tôt dans la soirée… ce n'était pas à cause de Zabini. C'était à cause du manoir… Comment avait-il pu oublier que Luna avait été séquestrée pendant plusieurs mois dans cet endroit ? Qu'elle y avait peut-être même été torturée. Et lui, il l'avait invité, sans rien penser de tout ça. Et il l'avait abandonné là sans prévenir, entourée d'inconnus. Comment pourrait-il jamais se faire pardonner ?
« Je comprends. On va s'en aller, je te le promets. »
Puis se tournant vers Draco :
« On ne peut pas rester, je la raccompagne.
- D'accord », accepta Draco sans discuter.
Il avait l'air d'avoir compris ce qu'il se passait.
« Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Zabini.
- Ça ne te regarde pas, lui répondit doucement Draco. Venez, je vous raccompagne jusqu'à la porte d'entrée.
- Merci », fit Harry.
Il aida Luna à se relever en lui murmurant des paroles réconfortantes alors qu'elle tentait de retenir ses larmes. Mais celles-ci continuaient à couler sur ses joues et s'écrasaient en grosses gouttes sur ses vêtements, sur le sol. Elle les essuya de ses mains mais au final, elle termina le visage dans celles-ci, sans plus bouger que sous l'impulsion de Harry. Elle tremblait beaucoup aussi et sa détresse vint réveiller le mal-être de Harry, qui s'efforça d'être fort et de ne rien montrer, pour elle.
Dans le hall d'entrée, on leur rendit leurs manteaux et finalement, Draco souhaita un bon retour au couple alors que Zabini restait en retrait, le visage inquiet. Harry transplana, ramenant Luna chez son père. Il expliqua rapidement à situation à Xenophilius Lovegood qui s'empressa de prendre soin de sa fille et pria ensuite Harry de rentrer chez lui. Ce dernier ne put que se plier à l'ordre.
La dépression le frappant à nouveau, Harry alla chercher une bouteille de vin qu'il ouvrit d'un coup de baguette magique avant de se rendre sur le canapé du salon où il se mit à pleurer. Il buvait au goulot, il reniflait. Il voulait que l'alcool le fasse sombrer mais il le tenait éveillé, à broyer ses idées noires. Tout allait si bien alors pourquoi d'un coup tout allait si mal ?
Sa dernière conversation avec Draco lui revint en mémoire. Pour la première fois depuis une éternité, il avait prononcé le nom de Cédric Diggory. La première victime du retour de Lord Voldemort. Son nom lui revint en pleine face et ses larmes ne s'arrêtèrent plus. Il se rappela de cet été où il avait rêvé encore et encore de sa mort, des litres de larmes qu'il avait versés. Ç'avait été le début de la fin. Puis il se rappela de Sirius. Ce n'était pas la deuxième personne à mourir depuis la résurrection du Seigneur des Ténèbres mais pour Harry, c'était tout comme. Sirius, son parrain, dont il avait hérité cette maison hantée, avec qui il aurait pu vivre, et qui avait glissé derrière le voile.
Tant de morts et rien que les vivants pour s'en rappeler. Harry finit par s'endormir, les joues trempées et le reste de vin renversé au sol.
o0O0o
« Ah Harry ! Quelle joie de te rencontrer ! »
La femme de Julian, Violet, prit fermement la main de Harry et la secoua chaleureusement. Elle se pencha ensuite vers le petit Teddy qui serrait fort la main de son parrain et le salua avec un grand sourire. Le bambin était intimidé par la dame mais sans que Harry ait besoin de le lui dire, il répondit à la salutation. La maîtresse de maison les invita ensuite à entrer dans leur maison et prit leurs manteaux.
Aussitôt, une petite fille fit son apparition dans un dérapage contrôlé. Elle semblait excitée en tous points et fit immédiatement la fête à Harry, en lui demandant à voir sa cicatrice. Sa mère la rabroua en lui expliquant que c'était malpoli mais le Survivant s'accroupit et releva ses mèches de cheveux pour laisser la fillette regarder. Il ne faisait bien ça que pour les enfants. Leur curiosité ne pouvait pas se réfréner, cela ne servait à rien de se mettre en colère pour cela.
« Je peux toucher ? demanda-t-elle, les yeux emplis d'étoiles.
- Séraphina, enfin ! s'exclama sa mère. Désolée Harry, vous pouvez refuser, hein.
- Non, pas de problème. Vas-y », s'adressa-t-il à Séraphina.
Avec peur, la jeune fille toucha la cicatrice de son index. Elle le retira presqu'aussitôt.
« Ça fait mal ? demanda-t-elle.
- Non, du tout. Plus maintenant », rajouta-t-il pour lui-même.
Il se remit debout et Violet entreprit de présenter Teddy à Séraphina. Le garçon faisait son timide, il faut dire que c'était la première fois qu'il voyait une fille aussi « grande ». Alors que lui venait tout juste de fêter ses trois ans, la fillette allait sur ses cinq ans. La différence d'âge n'était pas si grande mais à ces âges-là, c'était un gouffre énorme. Harry s'inquiéta en se demandant s'ils allaient bien s'entendre.
À la proposition de sa mère, Séraphina prit Teddy par la main et alla lui montrer sa chambre pour y jouer. Les adultes se réunirent entre eux, autour d'un apéritif. Julian s'enquit de la fin de son année scolaire, voulant savoir comment s'était passés les examens.
« Et tu auras tes résultats quand ?
- La semaine prochaine normalement. L'attente est longue.
- Ahah, je n'ai donc toujours pas le droit de te dire ce que j'ai mis sur ton dossier ?
- Oh s'il te plaît, dis-moi ! le supplia Harry.
- Quand tes notes seront sorties. »
Harry soupira, l'attente était vraiment insupportable. Il voulait savoir ses notes, qu'on trace le trait définitif de cette année. Plus qu'une année de cours, ensuite il pourrait enfin entrer dans le monde du travail ! Devenir un véritable auror ! Il n'en pouvait plus d'attendre.
Ils changèrent de sujet, tentant d'intégrer Violet dans la conversation car la pauvre ne pouvait guère discuter de ces thèmes qui ne concernaient qu'eux. Harry appréciait la femme, dotée d'un humour absolument renversant. Ils parlèrent ainsi jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de petits fours à grignoter. Julian invita donc à se mettre à table et alla chercher les deux petits qui semblaient jouer tranquillement.
Le repas fut délicieux. Kreattur cuisinait bien mais ce n'était pas aussi excellent que ce qu'il avait aujourd'hui l'occasion de manger. Teddy, sur sa chaise haute, était plus réticent au contenu de son assiette. En deux temps trois mouvements, cela finit en drame avec son assiette en plastique par terre, Harry qui le grondait et donc, des larmes. Ce dernier eut terriblement honte de cette situation en face de son mentor, mais celui-ci calma le jeu, rigolant sur les sales caractères des enfants. Eux également avaient dû faire face à ce genre de crises. Cela rassura quelque peu Harry qui s'en voulait de s'être énervé autant, incapable de gérer la crise de larmes de son filleul.
Après un long moment à le calmer dans la cuisine, le repas put se continuer normalement. Teddy ne moufta plus un mot, une moue boudeuse sur le visage, mangeant sans envie sa nourriture. Le dessert ramena un peu de lumière dans ses yeux mais il ne décrocha toujours pas une parole à part un merci. Et lorsque le dîner prit fin, il refusa de rejoindre Séraphina dans sa chambre, se collant à Harry malgré tout.
Un peu désemparés, les adultes décidèrent de jouer à un jeu de société simple avec les enfants. Harry s'excusa plusieurs fois du comportement de son filleul mais la famille Fitzmartin balaya ses troubles d'un geste de la main. Ils comprenaient bien après tout, eux aussi ils devaient éduquer une petite fille pas toujours très angélique.
« Comment ça s'est passé avec M. Grilled d'ailleurs ? demanda soudain Julian.
- Eh bien il a écrit un article plutôt flatteur, vous ne l'avez pas lu ? s'enquit-il à l'attention du couple.
- Si bien sûr, mais je veux dire pour le reste ? Le "documentaire".
- Ah… la "journée type"… J'aurais voulu m'en débarrasser au plus tôt mais ce… journaliste ne voulait pas avoir affaire à moi alors que j'étais en plein dans mes examens, il trouvait ça trop ennuyeux. Alors c'est reporté à septembre avec le début des cours…
- Oh, la page n'est toujours pas tournée alors !
- Eh non… Ça m'insupporte ! J'aimerais que ce soit fini. »
Après cette soirée que Harry jugea désastreuse, lui et Teddy rentrèrent chez eux, sous la douloureuse promesse de revenir passer du temps ensemble.
o0O0o
Il courait, courait, courait. Le couloir était long, sombre et froid. Et une désagréable impression de déjà-vu transpirait ses murs de pierre. Il n'osait pas se retourner alors qu'il se trouvait dans la salle de la Mort mais l'arcade n'était plus là. Le fond de l'amphithéâtre était vide de tout et il se trouvait là. Sur les estrades, des sorciers l'entouraient, l'enfermant dans un cercle qui se refermait toujours plus. Molly mettait fin aux jours de Bellatrix puis se faisait avaler à son tour dans la ronde, silencieuse, qui le regardait. Sa voix douçâtre se mit à lui susurrer dans l'oreille. Elle était là, il pouvait même la voir. Elle lui racontait des horreurs qu'il ne pouvait pas comprendre. Et puis la lumière verte envahit son champ de vision. Un vert qui dégoulinait, qui pleurait la mort, mauvais, sale. Violent. Mais Il était là, au sol, les bras en croix, le choc sur le visage qui le regardait, le jugeait. Un rire guttural sortait de ses lèvres mortes, il lui riait qu'il était un meurtrier, un moins que rien. L'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit. Mais qui survivait au final ? Et qui vivait ?
o0O0o
Le soleil était fondant et délicieux sur la peau. C'était une parfaite journée de juin, idéale pour un pique-nique ! Ils s'étaient donné rendez-vous dans un grand parc peu fréquenté ou en tout cas, fréquenté par une clientèle toute particulière, pour ne pas dire magique. On était samedi et normalement, tout le monde devait venir. Harry avait hâte de revoir tous ses amis de Poudlard. Il n'en avait pas revu certains depuis le pique-nique de l'an dernier.
Hermione, Ron et lui étaient partis ensemble après avoir préparé de quoi manger et boire. Et heureusement qu'ils étaient trois car ils eurent du mal à trouver le point de rencontre. Ils n'étaient pas les premiers mais peu de monde était encore présent. On les accueillit avec des exclamations et de longues embrassades s'ensuivirent. Seamus leur trouva une place où s'asseoir et on leur servit aussitôt du jus de citrouille.
Petit à petit, de plus en plus de monde arrivait et il devint impossible d'avoir une conversation commune, plusieurs petits groupes se créant. Tout le monde était bruyant, chacun prenant des nouvelles des autres, se saluant, lançant déjà des jeux. L'ambiance était terriblement agréable et le ciel parfaitement bleu ajoutait une touche toute particulière.
On ouvrit les paniers de nourriture, les sachets de chips, les sodas et les bières et bientôt, tout le monde eut un petit four dans la main ou la bouche. Harry était entouré de Ron et Hermione et de Neville, Angelina et Luna. En haussant le ton, il pouvait interpeler Seamus, Dean, Parvati, Padma et George.
« Harry, tu peux me passer l'eau s'il te plaît ?
- Pas de problème Luna ! »
Il tendit son corps et attrapa la bouteille d'eau qu'il donna à Luna. Il ne lui avait pas parlé depuis l'incident de la fête et il s'en voulait pour cela. À vrai dire, il ne savait pas comment aborder le sujet ni même comment s'excuser. Luna était semblable à d'habitude, un joli sourire accroché au visage et l'air ailleurs.
« Tu as prévu de faire quelque chose cet été ? demanda-t-il.
- Mon père m'a promis que l'on irait en Grèce. Il paraît qu'on peut y trouver des grenouilles lunaires. Mais j'ai un peu du mal à y croire.
- Ah bon, pourquoi ? »
Ça l'étonnait de la part de Luna, qui croyait tout ce que lui racontait son père.
« Bah c'est super dur de se rendre sur la lune pour en récupérer. Ce doit être pour attirer les touristes.
- Je vois… » fit Harry qui ne voyait pas du tout.
Il changea plutôt de sujet :
« Tu as bien réussi ton année, d'ailleurs ?
- Oui ! »
Ses yeux se remplirent d'étoiles.
« J'ai eu les meilleures notes de la promo pour trois matières.
- Je t'avais dit que ça se passerait bien la fac.
- Tu avais raison. C'est plus amusant que Poudlard je trouve.
- À ce point ?
- Ahah, oui. »
Ils continuèrent encore à discuter de choses et d'autres tout en grignotant dans les plats de tout le monde qui passaient de mains en mains. Harry ne savait pas comment amener le sujet qui l'intéressait et il ne voulait pas attrister Luna qui semblait bien en forme et s'être remise de la fête.
« Tu me regardes comme un Ronflak Cornu, Harry. Si tu veux me dire quelque chose, il faut le dire.
- Ah décidément, tu me connais bien Luna… » rit le sorcier.
Elle venait encore de l'aider. Il avait décidément beaucoup d'ascenseur à lui renvoyer. Il se jeta donc finalement à l'eau et lui avoua sa honte de l'avoir amené à l'anniversaire de Draco et s'excusa plus que de mesure. Luna en fut toute surprise mais un sourire doux se dessina sur son visage. Tendrement, elle toucha le bras de Harry.
« Tu es quelqu'un de très gentil, Harry. Je sais que tu ne voulais pas me faire de mal en m'amenant à la fête. J'étais très contente d'y aller, en fait.
- Ah bon ?
- Oui, que tu aies pensé à moi, ça m'a fait très plaisir. J'avais même oublié tout ce qui s'était passé avant d'être sur place. À part la fin, cette soirée était très sympa.
- Ah, ça me soulage ! Je suis vraiment désolé que tu aies eu à subir ça, vraiment.
- Héhé, arrête de t'excuser ! C'est oublié depuis longtemps.
- Si tu as un problème avec quoi que ce soit, n'hésite pas à me le dire.
- D'accord. Si tu veux. »
Elle tapota le dos de la main de Harry et se resservit en pudding. Harry se sentit libéré d'un poids, il avait bien fait d'en parler avec Luna. C'était véritablement une amie formidable, il ne la méritait pas. Il s'était servi d'elle sans penser un seul instant à tout ce qu'elle pouvait ressentir, et elle venait de le rassurer alors qu'elle n'avait aucune raison de le faire. Plus jamais il ne lui ferait vivre ça.
Il ne pensait vraiment pas assez aux sentiments que les autres pouvaient traverser. Comme avec Draco. À présent, lorsqu'il repensait à cette fois où Draco s'était enfui de peur de l'embrasser, il avait terriblement honte de la façon dont il s'était comporté et comment il avait traité Draco. Il l'avait complètement dominé et ne lui avait pas laissé la place de parler. Il n'arrivait pas à comprendre comment Draco avait pu lui pardonner après lui avoir dit tant de mots durs.
Cela faisait d'ailleurs au moins une bonne semaine qu'il ne l'avait pas vu Draco était occupé avec le travail et lui-même passait beaucoup de temps dehors avec ses amis ou avec Teddy ou à faire de menus travaux dans sa maison qu'il n'avait pas le temps de faire pendant l'année. Draco lui manquait… Il voulait le voir. Mais ils ne s'étaient pas prévu de rendez-vous et Harry ignorait quand son petit ami était libre.
À ce moment-là, malgré tous ses amis qui l'entouraient, il se sentit seul. Il aurait voulu être dans les bras de Draco et recevoir de tendres caresses. Il voulait encore l'embrasser, ils ne l'avaient pas fait depuis la soirée d'anniversaire, deux semaines auparavant ! Il n'arrivait pas à croire qu'il était déjà en manque… Il n'avait plus seize ans quand même ! Bon, il approchait des vingt-et-uns, y avait-il une véritable différence après tout ? Il était « jeune adulte », pas « adulte ».
Alors que dans sa tête, c'était un peu le chaos, l'extérieur s'était paré de couleurs de fêtes, tout le monde discutant gaiement. Quelques uns avaient commencé une partie d'« Un Épouvantard dans le placard » et bientôt, tout le monde voulut participer. Ils enchaînèrent deux-trois parties pendant plus de deux heures et Harry perdit à chaque fois.
Les gens commencèrent à partir alors que le ciel s'embrasait doucement, se parant de belles couleurs orangées. Harry, Ron et Hermione décidèrent qu'il était également temps de rentrer pour eux. Ils avaient prévu de dîner ensemble et de préparer les derniers détails de leur voyage de vacances. George avait permis à son petit frère de prendre des vacances pour tout le mois de juillet, sous le prétexte qu'ils faisaient le plus de ventes à l'approche de la rentrée, alors qu'en réalité, c'était pendant toute la durée des vacances d'été qu'ils vendaient le plus. George était un grand frère bien trop gentil pour que Ron ne s'en rende pas compte.
Quant à Hermione, elle travaillait jusqu'à la première semaine de juillet et reprenait le boulot dès le 30, ce qui lui faisait trois semaines de vacances. Elle aurait préféré les avoir en août mais elle n'était pas suffisamment ancienne pour se permettre de faire ce genre de demande. Ils avaient donc décidé de partir en vacances tous les trois à l'étranger.
Ce n'était pas la première fois pour Hermione ou Ron mais ça l'était pour Harry et il était un peu fébrile. Lorsqu'il avait fallu choisir une destination, il avait aussitôt exigé que ce soit un pays où l'on parle anglais et leur choix final s'était donc porté sur l'Inde. C'était principalement Hermione qui avait soutenu la candidature de ce pays car le rapport entre magie et religion l'intéressait tout particulièrement et que nombre de sortilèges utilisés régulièrement avaient été inventés là-bas. D'un côté plus moldu, elle voulait visiter plusieurs endroits liés à Gandhi dont elle avait commencé à lire tous les écrits depuis la fin de Poudlard.
Ils partiraient donc en Inde pour un peu plus de deux semaines en juillet et Harry venait d'apprendre qu'il était impossible d'utiliser un portoloin sur une aussi longue distance. Dépité, il écouta sans mot dire Hermione lui expliquer qu'ils passeraient la journée entière à passer de portoloin en portoloin, certains endroits nécessitant même de transplaner. Et à chaque fois qu'ils allaient changer de pays en chemin, ils seraient obligés de présenter leur passeport sorcier. Harry était déjà fatigué d'avance.
« Pourquoi on ne prend tout simplement pas l'avion ? Ça serait plus simple, tu ne crois pas ?
- Les prix des billets sont très chers Harry ! rétorqua-t-elle. Et puis Ron a peur de l'avion.
- Je n'ai pas peur ! s'indigna celui-ci. C'est que je trouve ça dangereux que des moldus essaient de faire voler d'aussi gros trucs. Je veux dire… ils n'ont pas de magie ! Comment ils font ?! »
Hermione leva les yeux au ciel, c'était visiblement un sujet qui était souvent revenu sur la table. Harry ne put toutefois s'empêcher de rire.
« Quoi ? grommela Ron en lui lançant un regard noir.
- Rien, tu m'as juste fait penser à Draco.
- Heeeiiin ?! Moi ? Et ce… Malfoy ?
- Oui, ahah, il réagit de la même façon que toi lorsqu'il est question de technologie moldue.
- Ah ! Qu'est-ce que je te disais ! s'exclama Hermione. Tu fais trop ton sorcier au sang pur, Ron. »
Le rouquin affichait la tête exsangue de quelqu'un profondément choqué. Il ne put même pas répondre à la pique de sa petite amie. Il resta plutôt silencieux pendant tout le reste de la soirée.
o0O0o
Est-ce qu'il faisait bien ? N'allait-il pas paraître trop collant ? Se pointer sans prévenir n'était peut-être pas la meilleure des façons de lui dire qu'il avait envie de le voir. En plus, la dernière fois qu'il l'avait fait, il n'était même pas là ! O.K., d'accord, on était dimanche mais n'avait-il pas des choses à faire ? N'allait-il pas gêner ? Est-ce qu'il aurait mieux valu qu'il prenne des fleurs plutôt qu'un gâteau ? Est-ce qu'il faisait bien ?
On était dimanche, il était presque quatre heures de l'après-midi et Harry venait d'apparaître devant le portail du manoir Malfoy. Dans les bras, un gâteau d'une pâtisserie renommée mais malheureusement moldue donc elle n'aurait sûrement pas son petit effet mais cela n'empêcherait pas le gâteau d'être quand même très bon.
Il était encore à se demander s'il faisait bien de venir de façon impromptue lorsqu'un elfe de maison apparut derrière le portail. C'était le même que la dernière fois.
« Bien le bonjour, Monsieur Potter. Quel est l'objet de votre visite ?
- Hum… je suis venu voir Draco Malfoy.
- Vous n'avez pas été annoncé, fit l'elfe, confus.
- Euh non, effectivement. C'est possible de le voir quand même ?
- Je vous prie de patienter un instant. »
L'elfe disparut dans un pop, sûrement pour s'enquérir auprès de l'intéressé si celui-ci souhaitait voir un certain Harry Potter. Il croisa les doigts pour ne pas se faire refouler à l'entrée. Son égo ne le supporterait pas. Finalement, au bout d'un certain moment, l'elfe reparut. Il ouvrit le portail d'un mouvement de la main et, dans un même geste, invita Harry à entrer.
« Soyez le bienvenu au manoir Malfoy, Monsieur Potter. Le jeune maître vous attend dans la salle de musique, permettez-moi d'y conduire votre personne. »
Harry hocha la tête et suivit l'elfe en silence. L'allée jusqu'à la véritable porte d'entrée était terriblement longue et Harry se sentait déjà mal à l'aise. Il s'obligea à respirer tranquillement, si bien qu'une fois arrivés devant la porte en bois massif – en quoi d'autre aurait-elle pu être ? – il avait retrouvé sa constance. L'elfe lui ouvrit le passage d'un geste de la main et Harry rentra dans l'entrée, cette même entrée où il avait tenu Draco dans ses bras pour la première fois.
Le chemin jusqu'à la salle de musique était un véritable labyrinthe de couloirs et de portes. Tout était lumineux, chaque pièce trouvant d'une façon ou d'une autre un moyen d'obtenir la lumière du jour. Harry ignorait complètement dans quelle partie de la maison ils étaient lorsqu'ils atteignirent enfin la salle recherchée. À vrai dire, on avait eu connaissance de la pièce bien avant qu'ils n'y arrivent du fait d'une douce mélodie transcendant l'air.
Silencieusement, l'elfe de maison ouvrit la porte blanche recouverte d'arabesques dorées. Harry put alors admirer Draco jouer de son harpe. C'était la première fois qu'il voyait un tel instrument et il fut subjugué par la beauté de celui-ci, tout en courbes délicates et cordes légères. Mais aussi par sa taille, qui dépassait Draco – assis – d'une bonne tête. Le blond faisait glisser ses doigts sur les cordes, les pinçait, et de là, sortaient de délicieux sons qui firent frémir Harry. Il était entièrement concentré à sa musique et pour rien au monde Harry ne l'en aurait arrêté.
Toujours en silence, l'elfe invita Harry à se rapprocher et à s'asseoir dans un des fauteuils molletonnés aux couleurs lilas avant de disparaître. Il avait peur que ses mouvements ne troublent la concentration de Draco et ne brise la magie de cet instant mais celui-ci était plongé dans son monde. Sans même se rendre compte que l'elfe était déjà parti, Harry se perdit dans la contemplation amoureuse de son amant.
La lumière baignait la salle de musique et jouait avec les cheveux de Draco. Ils ne paraissaient plus blonds mais platine, agrémentés de fils d'or brillants au rythme de ses mouvements de tête. Il avait les yeux mi-clos et ses cils attrapaient les rayons du soleil à chaque battement. Sa peau d'habitude si pâle s'était teint d'un léger pêche. Il était entièrement concentré à son œuvre et cela avait quelque chose de terriblement excitant.
Mais finalement, la musique se termina et Draco éloigna ses doigts de la harpe. Il la reposa droite sur le sol, soulageant son épaule. Puis il se tourna vers Harry et lui sourit. Celui-ci ne put que sourire en retour. La douceur de la musique l'avait secoué.
« Harry ! Je ne m'étais pas attendu à ce que tu viennes ici. »
Même sa voix était devenue ensorcelante. Harry en avait la gorge sèche.
« Tu me manquais », dit-il sans réfléchir.
Draco rougit un peu des oreilles.
« À moi aussi, tu me manquais. »
Il se leva de son siège et s'approcha de Harry. Il lui caressa la joue.
« Je suis content que tu sois venu.
- Vraiment ? demanda Harry, soulagé. Je ne gêne pas ? Je n'aurais pas dû prévenir quand même ? »
Draco rit, de son rire délicat et mélodieux.
« Mais non ! Harry, tout comme tu m'as invité à venir chez toi quand je veux, je t'invite à venir chez moi quand tu veux. Tu seras toujours reçu. Je demanderai aux elfes de te laisser entrer même si je ne suis pas là.
- Hum, vraiment ? fit Harry, un peu mal à l'aise à l'idée d'être dans le manoir sans que personne ne soit présent.
- Mais oui. Dis-moi plutôt, qu'as-tu pensé de ce morceau ?
- Euh… que c'était magnifique ? »
Et que toi aussi t'étais magnifique…
« Pas de détails ? des moments qui t'ont paru maladroits ? Mes parents sont tellement habitués à m'entendre jouer qu'ils n'arrivent plus à dire quand je fais des erreurs et les elfes n'osent pas me les dire.
- Euh… je n'ai jamais fait de… musique, alors je sais pas. Mais c'était très beau, j'ai adoré !
- Ah… soupira Draco, déçu. Bon tant pis. Mais tu n'as jamais fait de musique ? Même pas de piano ?
- Euh non… »
Quand il était petit, une année, Dudley avait suivi des cours de piano parce que Pétunia voulait avoir un fils virtuose mais face à ses crises à répétition et la fois où il avait cassé une des pédales, sa professeur de piano n'en avait plus jamais voulu. Tante Pétunia avait évidemment tourné la situation comme si c'était la vieille dame qui était en tort. Voilà sa seule expérience du monde de la musique.
« Si tu veux, je pourrai t'apprendre les bases. Je trouve ça dommage que tu ne connaisses aucun instrument. Je connais très bien le piano et la harpe et j'ai quelques bases en violon. Si tu veux jouer d'autre chose, je peux faire venir un professeur si tu veux.
- Euh… pourquoi pas mais pas aujourd'hui.
- D'accord, tu me diras quand tu veux. »
Le paquet que Harry tenait dans les mains se rappela soudain à lui. Il le tendit à Draco et dit :
« Tiens, c'est pour toi… et tes parents s'ils en veulent.
- Oh ! Merci. Qu'est-ce que c'est ?
- Du gâteau de carotte, un des meilleurs que j'ai jamais goûté, s'enthousiasma Harry.
- On n'a qu'à le manger avec le thé ! C'est l'heure du thé d'ailleurs. Toby ! »
À l'appel, un elfe de maison apparut aussitôt. Il paraissait jeune, pour peu qu'un elfe puisse paraître jeune.
« Oui, jeune maître ?
- Peux-tu demander à mes parents s'ils veulent se joindre à nous pour le thé ? Et fais préparer ce gâteau pour aller avec. »
Avec une docilité exemplaire, l'elfe récupéra la boîte, s'inclina et disparut. Draco se tourna vers Harry.
« On nous préviendra quand le thé sera prêt.
- O… O.K. »
Draco sentait le maître de maison habitué à se faire obéir. C'était vraiment étrange de le voir ainsi. Mais enfin, de quoi s'étonnait-il ? Draco était quelqu'un d'habitué à se faire obéir. Ç'avait toujours été ainsi.
« Comme on ne se voyait plus vraiment, j'ai beaucoup réfléchi », commença Draco.
Ouh… Harry n'aimait pas ce début du tout.
« À chaque fois que l'on se voie, on discute de nous et de nos vies respectives mais je n'ai pas le sentiment que l'on se connaisse en profondeur.
- Comment ça ?
- Eh bien… je n'ai aucune idée de ce à quoi tu peux penser par exemple. Certaines de tes réactions m'étonnent parfois, et pas forcément dans le bon sens. Et tu as tendance à te mettre en colère un peu trop facilement.
- Oh. »
Ce n'était pas très agréable à entendre mais Harry savait que Draco avait raison. Dans d'autres circonstances, il se serait sûrement énervé en fait. Mince, il avait vraiment raison. Il était bien content d'être déjà assis.
« C'est vrai, avoua-t-il. Mais moi non plus, je ne comprends pas ce que tu penses parfois ! »
Oh non… pourquoi avait-il fallu qu'il lui réponde sur ce ton ? Draco pourrait très bien prendre la mouche et ils finiraient par s'engueuler.
« Désolé… » dit-il un peu précipitamment.
Draco lui sourit et releva son menton, l'obligeant à le regarder.
« Tu vois de quoi je parle ? rit-il. Depuis le début de notre relation, on alterne les moments "doux", on va dire, et les disputes. J'avais même dit à un moment que c'était notre marque de fabrique.
- Oui, je m'en rappelle… »
Harry ne voyait pas où il voulait en venir.
« Mais je ne veux plus de ça. Passer notre temps à nous disputer, ce n'est pas sain. Je veux qu'on ait une bonne relation et que l'on arrive à se comprendre. Je veux qu'on se parle. Parce que là, je ne me sens pas assez en confiance pour pouvoir te parler de tout ce que je ressens. »
Oui, il avait raison, bien sûr. Il le savait bien que leurs disputes n'étaient pas saines. Mais ça n'en restait pas moins dur à entendre. Il se sentait en faute. Parce que, évidemment, il l'était.
« O.K… qu'est-ce que tu veux faire alors ?
- Hum… je t'avoue ne pas trop savoir en fait. Ce n'est pas comme si on pouvait tout se dire d'un coup.
- Ça, c'est sûr, approuva Harry. Je ne sais pas… il faudrait qu'on passe du temps rien que tous les deux. »
Ce qui était mal parti vu qu'il partait bientôt à l'étranger.
« Tu veux dire en vacances ? demanda Draco.
- Euh… oui par exemple ! Même si là, ça va être un peu compliqué.
- Pourquoi pas, après tout, fit Draco, ignorant ce que venait de dire Harry. J'ai posé une semaine en juillet, on n'a qu'à se prévoir quelque chose à ce moment-là.
- Oh euh… en fait, je pars avec Ron et Hermione en juillet. »
Harry se fit foudroyer du regard avec une telle intensité qu'il déglutit.
« Oh, je vois », fit Draco.
C'était ironique ? De la jalousie ? De l'énervement ? Harry n'arrivait pas à savoir mais le fait était que Draco n'était pas content. Mais il devait apprendre la frustration ! Tout ne pouvait pas toujours se passer comme il le voulait. Mais bon… Harry aussi était un peu frustré. Il aurait voulu passer du temps avec son petit ami…
Toby apparut alors et les invita à rejoindre le salon de thé, celui-ci étant servi.
« Madame la maîtresse de maison est déjà installée mais Monsieur le maître de maison a dit avoir encore quelques papiers à s'occuper avant de pouvoir venir.
- D'accord, merci Toby. Viens, Harry, allons-y. »
Harry bondit de son siège plus vite qu'il ne l'aurait cru. L'elfe disparut à nouveau dans un « pop ». Harry était un peu mal à l'aise et le seul moyen qu'il trouva pour y mettre fin fut de prendre la main de Draco dans les siennes.
« Ne sois pas énervé, s'il te plaît. On peut toujours se voir à un autre moment. »
Draco fit une moue boudeuse mais finalement laissa un petit sourire se dessiner sur son visage.
« Je ne suis pas énervé… juste déçu. Dis-moi quand est-ce que tu serais libre alors. »
Le visage de Harry s'illumina, empli de bonheur.
« Je n'ai rien de prévu pour tout le mois d'août !
- D'accord, je demanderai à mes supérieurs pour poser une de mes semaines à ce moment-là.
- J'espère qu'ils accepteront ! »
Étrangement, Harry se sentait comme un gamin, tout heureux. Une irrépressible envie d'embrasser Draco le prit alors et il s'approcha donc de celui-ci. Mais Draco, surpris, recula. Une pique sembla traverser le cœur de Harry. Pourquoi avait-il reculé ? Il n'en avait pas envie ? Ah ! Qu'est-ce qu'ils venaient de dire ? Qu'ils ne parlaient pas assez ! S'il voulait savoir, il n'avait qu'à lui demander. Mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. Il ne voulait pas se sentir rejeté. Et si Draco n'avait vraiment pas envie de l'embrasser ?
« Harry, désolé d'avoir réagi comme ça, tu m'as juste surpris.
- Oh. Hum… O.K. Désolé.
- Je ne suis pas encore habitué à ça. Laisse-moi un peu de temps.
- Comment ça ?
- Sois patient, c'est tout. »
Pour clore ses mots, Draco planta un baiser sur les lèvres de Harry, qui rougit.
« Allez viens. »
Il prit sa main pour le tirer vers la porte. Harry, à présent rassuré, eut chaud au cœur. Draco était terriblement mignon même si celui-ci n'apprécierait sûrement pas d'être qualifié de « mignon ». Mais ce n'était pas tant son physique qui était mignon (au contraire, il était plutôt sexy), c'était plutôt ses réactions, ses manières et – il fallait bien l'avouer – son côté innocent de celui qui a une relation amoureuse pour la première fois.
o0O0o
Harry était installé dans une causeuse en osier et aux coussins terriblement confortables. Et il lui fallait bien ça pour faire face à la famille Malfoy. Draco, dans un fauteuil à sa gauche discutait tranquillement avec sa mère, qui l'écoutait avec attention. Le père, lui, était aux côtés de sa femme, une main passée autour de ses épaules, l'autre tenant son thé qu'il sirotait silencieusement.
Harry était tellement mal à l'aise. Il passait son temps à boire et à se resservir du thé. Narcissa lui avait un peu tenu la conversation avant que son mari n'arrive mais depuis qu'il était là, plus un mot. Bon il n'était là que depuis dix minutes. Mais quand même. C'étaient dix minutes de trop. Et pourquoi Draco ne faisait rien pour l'aider ? Inutile petit ami… Est-ce qu'il lui ferait un coup comme ça, lui ? Non ! Alors pourquoi il devait subir ça ?
Soudain, Malfoy père se mit à le fixer tout en buvant son thé. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Il n'arrivait pas à savoir ce que pouvait penser le maître de maison. Lorsque la conversation de la mère et du fils eut une baisse d'intérêt, Lucius Malfoy profita de l'occasion pour dire :
« Sachez, Monsieur Potter, que je n'approuve pas votre relation avec mon fils. Non seulement cela lui cause du tort mais cela l'empêche de mener à bien ses devoirs en tant qu'héritier. »
La respiration de Harry se bloqua. Toute vie semblait avoir quitté son corps sous le choc. Lucius Malfoy était au courant. Draco l'avait mis au courant. Et il était évidemment contre. Harry aurait voulu disparaître sous la moquette.
« Lucius !
- Père ! »
Le rouge était monté aux joues de Draco et Narcissa affichait une expression choquée.
« On en a déjà parlé », continua-t-elle.
M. Malfoy leva une main pour la couper, il n'avait pas terminé.
« Malgré ce que je peux penser, je sais également que mon avis n'a que peu d'importance et qu'il vaut mieux soutenir que de perdre ce qui nous est cher.
- Oh, fut la seule chose que Harry réussit à dire.
- Comprenez donc que malgré ma désapprobation, si vous deux deviez un jour avoir besoin de mon aide, je vous la donnerais sans difficultés.
- Père… fit Draco, ému.
- Mais, continua encore Lucius Malfoy, si un jour vous souhaitez obtenir mon affection, M. Potter, il vous faudra la gagner. »
Harry hocha la tête. Il ne comprenait pas trop ce qu'il venait de se passer mais c'était plutôt positif, non ? En tout cas, d'une manière ou d'une autre, il se sentait plutôt… soulagé. Ce n'était pas si mauvais que ça, hein ? Ç'aurait pu être pire.
« Merci », finit-il par dire.
Il n'était pas sûr que ce soit le mot juste à dire mais il ne pouvait penser qu'à ça. Narcissa lui fit un sourire doux et posa une main sur la cuisse de son mari. Ayant dit ce qu'il voulait dire, la stature de Lucius Malfoy sembla se détendre, pour peu que cela soit possible.
« Ceci étant dit, pourquoi ne resterais-tu pas manger avec nous ce soir ? » proposa Narcissa.
Son mari la regarda les sourcils froncés. Ce n'était certainement pas ce qu'il aurait voulu. Draco semblait encore embarrassé et absolument incapable de dire quoi que ce soit. Harry aurait bien voulu savoir si oui ou non il devait accepter cette proposition. Mais cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas vu Draco, il voulait encore passer du temps avec lui.
« Pourquoi pas, répondit-il.
- Parfait. Jorgie ! »
Un elfe apparut à l'appel de son nom.
« Oui maîtresse ?
- Monsieur Potter va dîner avec nous ce soir. Préviens les cuisines qu'il leur faut préparer un couvert supplémentaire. Si vous n'avez pas suffisamment de temps, réduisez nos portions.
- Oui maîtresse. Vos directives seront transmises.
- Bien, tu peux partir. »
L'elfe disparut dans un pop. Narcissa afficha un sourire satisfait et but une gorgée de thé. Draco semblait avoir atterrit de nouveau sur terre et Malfoy père les ignorait superbement.
« Hum… Merci pour l'invitation… Madame.
- Oh voyons Harry, tu peux m'appeler Narcissa ! »
Le regard de son mari lui disait que non, clairement, il ne pouvait pas l'appeler Narcissa. Oh et puis mince alors ! depuis quand Lucius Malfoy l'empêchait de tourner en rond ? Il plaqua son plus beau sourire sur son visage et répondit :
« D'accord, Narcissa. »
La mère de Draco lui sourit en retour et Harry vit du coin de l'œil Draco qui faillit se frapper le crâne de la paume de la main. Les yeux de son père lançaient des éclairs mais qu'importe. Après tout, qu'avait-il à faire de son affection ? Il avait celle de Draco et de Narcissa, c'était largement suffisant. Ayant sûrement compris que cela ne servait plus à rien, Lucius Malfoy se leva et dit dignement :
« J'ai encore du travail à faire, donc je vais vous quitter.
- Oh déjà ? se lamenta Narcissa. Embrasse-moi avant de partir. »
Son mari s'exécuta en l'embrassant sur la joue et Harry faillit tourner de l'œil. Celui-ci partit, il se sentit aussitôt beaucoup mieux.
« Mère, commença Draco, pourquoi faut-il toujours que tu le taquines comme ça ? Et tu as mêlé Harry à tes jeux !
- Voyons mon fils, tu ne vas pas me faire croire que tu n'es pas content de l'avoir pour dîner ?
- Mère… se plaignit le jeune homme en tournant la tête vers Harry. Harry, tu n'es pas gêné ?
- Oh si carrément, lâcha-t-il avant de pouvoir se retenir. »
Narcissa laissa échapper un rire.
« Cela te gêne-t-il vraiment, Harry ? demanda-t-elle.
- Eh bien… pas tant que ça, en vrai. Je me sens plus gêné de m'imposer.
- Oh pas du tout, voyons ! Tu es le bienvenu chez nous. Reste autant que tu veux.
- Même la nuit ? »
Ohhh… pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas s'empêcher de dire des trucs pareils ? Il était tellement stupide ! Est-ce que c'était le stress ? C'était définitivement le stress. Tout était la faute du stress.
« Oh ! Si tu le souhaites, on peut te faire préparer une chambre.
- Mère ! Tu vois bien qu'il n'était pas sérieux en disant ça !
- Mais n'as-tu pas envie qu'il reste le plus longtemps possible avec toi ? Tu me disais encore hier que…
- Maman non ! »
Narcissa afficha un air de surprise. Puis elle sembla soudain débordante d'émotion.
« Oh cela fait si longtemps que tu ne m'as pas appelé Maman.
- Mère… »
Draco bouillonnait, c'était certain. D'ailleurs, il se leva et poussa Harry à faire de même.
« Je vais lui faire visiter le manoir. À ce soir, Mère. »
Sitôt dit, sitôt fait, il tira Harry hors du salon de thé. Incapable de se calmer, ils marchèrent pendant ce qui sembla un temps infini avant que Draco ne le regarde finalement.
« Harry, je suis désolée que tu aies eu à subir ça.
- Ça va Draco. Mais toi ? »
Il serra sa main.
« Comment ça, moi ?
- Tu vas bien ?
- Oh ! Bien sûr, pourquoi tu voudrais que ça aille mal ?
- Tu m'as l'air un peu… à bout de nerf. »
Draco soupira.
« Je suis vraiment désolé que tu aies eu à subir tout ça, répéta-t-il. Mon père et ma mère n'ont dit que des choses gênantes, et je ne savais pas comment te parler en leur présence, et tu semblais mal à l'aise. Désolé.
- Draco… c'est O.K., tout va bien, il n'y a pas eu mort d'Homme. »
Il caressa son visage et il l'aurait bien embrassé s'il avait été certain de la façon dont Draco réagirait.
« Tu as raison, soupira-t-il. Je me prends trop la tête… Allez, viens, je vais te montrer le manoir. »
Et c'est ce qu'ils firent. Mais si Harry avait à présent une meilleure idée du manoir en tant que tel, il aurait bien été incapable de s'y repérer. Cet endroit était définitivement trop grand. Qui avait besoin d'autant de chambres ?
« Et voici ma chambre, que tu connais déjà.
- Oh. »
Il n'avait aucune idée de comment ils étaient arrivés là. Draco ouvrit la porte et l'invita à entrer. C'était la même pièce que lors de la soirée mais à présent qu'il la voyait de jour, elle lui semblait quelque peu différente. D'un coup de baguette magique, Draco fit s'agrandir le fauteuil et ils s'assirent côte à côte sur ce nouveau canapé. Soudain frappé d'une chape de fatigue, Harry se colla contre son petit ami et ferma les yeux.
« Je suis content d'être avec toi, dit-il.
- Moi aussi », lui répondit Draco.
Un silence passa. Ils profitaient simplement de l'instant présent. Puis Draco demanda :
« Quand tu disais vouloir passer la nuit, tu étais sérieux ?
- Eh bien… pas tant que ça mais je serais bien pour. Pourquoi ? Tu veux que je reste ? »
Le « oui » de Draco fut tellement faible que Harry se demanda s'il l'avait bien entendu.
« J'aimerais dormir avec toi, ajouta-t-il, plus fort cette fois.
- Mais tes parents ?
- On peut très bien faire préparer une chambre sans que tu n'y dormes.
- Ah oui. C'est vrai. Donc je reste dormir ?
- Si tu veux bien…
- Bien sûr que je veux bien ! »
Il appuya ses dires en enlaçant férocement Draco. Celui-ci rit, pris par surprise.
« Je t'aime Draco.
- Moi aussi », fit-il, ému.
Ils passèrent un moment ainsi, dans les bras l'un de l'autre. Harry aimait bien cette ambiance et puis Draco sentait beaucoup trop bon.
« Dis, tu mets du parfum ? demanda-t-il, assailli par la curiosité.
- Heu non ? Ça m'arrive mais pas tant que ça.
- Alors c'est ton savon…
- Comment ça ? fit-il, surpris.
- Tu sens vraiment super bon. »
Ne s'y attendant absolument pas, Draco se mit à rougir de mille feux.
« Tu… aimes mon odeur ? On est vraiment en train de parler de ça ?
- Absolument, répondit Harry avec sérieux. C'est quoi ton savon ? Allez, dis-moi.
- Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas du tout envie de te le dire. Arrête avec ce sourire ! Pourquoi tu te rapproches ? »
Harry, un sourire démoniaque sur les lèvres, avec encerclé Draco de ses bras, lui empêchant toute fuite possible. Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres. Draco ferma instinctivement les yeux. Harry profita donc de l'occasion pour, non pas l'embrasser, mais renfiler son cou. Draco eut un petit cri de surprise tout simplement réjouissant. Harry éclata de rire.
« Voyons Harry !
- Oh Merlin ta tête ! » explosa-t-il de rire.
Aussitôt, Draco se mit à faire sa tête de bouderie et croisa ses bras devant lui, repoussant ainsi légèrement Harry.
« Va-t'en de mes genoux, malotru. »
Harry éclata encore plus de rire mais s'exécuta, reprenant sa place à côté de Draco.
« J'arrive pas à croire que tu aies fait ça !
- Moi… non plus, dit Harry entre deux hoquets.
- Tu ne mérites pas mon amour. »
Harry mit sa main sur sa poitrine, et le regarda d'un air choqué.
« Kwuah ? Tu ne m'aimes donc plus ?
- Arrête de faire ta diva. »
Malgré le ton grondeur, un petit sourire était venu s'installer sur les lèvres de Draco. De la main, il repoussa le visage de Harry qui souriait jusqu'aux oreilles.
« Ne m'aimiez-vous pas, dix minutes plus tôt ? Comment puis-je retrouver ma place dans votre cœur fermé ?
- Ahah, arrête Harry.
- Vous continuez de m'appeler par mon nom, ne suis-je donc qu'un jeu pour vous ? »
Draco éclata de rire, ne pouvant plus se contenir.
« Tu as gagné, finit-il par dire. Je ne sais pas quoi, mais tu as gagné.
- Un baiser pour le vainqueur ! s'écria-t-il triomphalement.
- Eh ? » fit-il, surpris.
Draco secoua la tête, amusé. Il prit le visage de Harry dans ses mains et déposa un baiser sur son front.
« Tu m'as eu… soupira Harry, déçu.
- Ahah, un Malfoy gagne toujours ! »
Harry se laissa glisser sur le canapé, finissant la tête sur les genoux de Draco.
« Très bien, j'accepte ma défaite. Mais je ne bougerai pas d'ici.
- Comme tu veux. »
Draco sortir sa baguette et amena un livre à lui d'un accio. Ignorant Harry, il l'ouvrit sur sa tête et commença à lire.
« Tu vas sérieusement lire sur ma tête ?
- Chut, chut, tu n'es pas censé parler.
- Eh ! »
Draco eut un petit rire supérieur. Harry, ne voyant rien dans son champ de vision, se rassit pour faire face à Draco. Celui-ci referma son livre.
« Qu'est-ce que tu veux ? demanda Harry
- Comment ça ? fit Draco, ne comprenant pas.
- Tu m'ignores ! s'exclama-t-il, vexé.
- Mais non », rétorqua-t-il, surpris.
Il réfléchit un instant et dit :
« Tu aimes quand ça se passe comme tu veux, hein ?
- Qui n'aime pas ça ? répondit Harry, boudeur.
- Très bien, j'ai compris. »
Draco souleva le menton de Harry et embrassa ses lèvres. Le baiser était doux en lui-même mais Draco y mettait une certaine pression qui faisait fondre Harry. Celui-ci glissa ses mains dans les cheveux du blond pour approfondir le baiser. Ce faisant, ils glissèrent sur le canapé si bien que Draco se retrouva au-dessus de Harry. Prenant soudain conscience de leur position, l'aristocrate s'éloigna vivement. Harry en fut déçu mais tenta de ne pas le montrer, il avait eu ce qu'il voulait après tout. Il ne devait pas se montrer trop gourmand.
« Désolé… » s'excusa Draco.
Harry se rassit et passa un bras autour de ses épaules. Il embrassa sa joue et laissa tomber sa tête contre son cou.
« Non, c'est moi. J'aurais pas dû t'embêter comme ça. Faisons ce que tu veux ! Tu voulais lire un livre, c'est ça ? »
Il récupéra ledit livre qui était tombé au sol et l'ouvrit entre eux deux.
« Urgh, tu allais lire du droit ? T'as pas des romans plutôt ? »
Draco rit et referma le livre.
« Lire un livre à deux n'est pas très intéressant. Viens, allons voler un peu. »
Les yeux de Harry s'illuminèrent. Cela faisait un bon moment qu'il n'avait pas volé ! Tout excité, ce fut lui qui tira Draco vers l'extérieur, son corps semblant soudain se rappeler du chemin.
o0O0o
Après des exercices de vol, un dîner des plus stressants pour Harry mais délicieusement bon et une chambre préparée à son intention dans l'aile des invités, Draco vint le chercher pour le conduire dans sa propre chambre. Ils se tinrent la main tout le long du trajet et Harry ne pouvait s'empêcher d'adorer avoir simplement la main de son partenaire dans la sienne. Avec Draco, il avait vraiment l'impression de retourner à l'adolescence, incapable de se contrôler. Il aurait voulu aller plus vite, plus loin, mais il était évident que Draco n'était pas prêt et ne le serait pas avant un moment. Il devait apprendre à se contenir.
Quand il se glissa entre les draps du lit de Draco, son cœur battait plus vite que d'habitude. Est-ce que son petit ami se rendait-il seulement compte à quel point sa présence l'excitait ? Et le fait qu'il soit dans SA chambre accentuait encore plus cela. Arriverait-il seulement à dormir ? Pour se distraire de ses pensées qui devenaient de moins en moins pures, il se mit à discuter de tout et de rien avec Draco, qui se prêtait fort bien à la conversation.
Au final, le ton doux de leurs voix l'apaisa et il commença à dodeliner de la tête, ses paupières de plus en plus lourdes. Il se resserra contre Draco, le tenant fortement dans ses bras, mélangeant leurs jambes. Si cela sembla mettre mal à l'aise Draco pendant quelques instants, il se laissa finalement faire et enfouit sa tête contre le torse de Harry. Ils se sentaient juste bien, l'un contre l'autre.
Les paroles de Draco prononcées lors de cet après-midi revinrent néanmoins à l'esprit de Harry, peu de temps avant qu'il ne s'endorme. Leur relation ne durerait pas s'ils ne se parlaient pas plus. Plus profondément en tout cas. L'incompréhension et la colère les mèneraient sûrement encore une fois à ce qu'il s'était passé en mai. Il fallait que Harry fasse plus attention à Draco, à ses sentiments, ses pensées. Il ne voulait plus jamais qu'une telle dispute arrive encore.
Alors, comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Il n'est certes pas très consistant mais il prépare la suite :3
J'ai un nouveau petit challenge pour vous ! Le jeu que nos chers sorciers jouent dans le parc appelé "Un Épouvantard dans le placard" est tiré d'un jeu moldu très célèbre. Saurez-vous me dire lequel ? :D En indice, je vous dirai que c'est un jeu qu'il est préférable de jouer avec beaucoup de monde, et qu'il y a toujours quelqu'un pour demander qu'on lui rappelle les règles au début. Ça se joue avec des cartes.
Si je survis au NaNoWriMo, vous aurez normalement un nouveau chapitre le mois prochain ! Sinon… va falloir apprendre la patience x_x
