Bonsoir à tous ! Je sais il est tard, excusez-moi pour la publication tardive… Je rentre en France et vlan, bon petit rhume des familles alors que je n'étais pas tombée malade de toute mon année au Japon. J'ai eu du mal à avoir la force de recopier mes notes manuscrites sur l'ordinateur… (Il y a sûrement des fautes non corrigées en plus, argh. EDIT : Il y en avait beaucoup… j'espère les avoir toutes corrigées !)
Mon blabla d'auteur s'arrête là, je revêts maintenant mon chapeau de traductrice. Le chapitre 1 de "The Pureblood Pretense" de murkybluematter est publié sur mon compte depuis le 15 septembre ! Allez lire, son histoire est super intéressante ! J'espère que ma traduction vous plaira :) Le chapitre 2 est prévu pour le 15 octobre. Je vous mets le synopsis de l'histoire à la fin de ce chapitre. Bonne lecture !
Musique de fond : Mister sandman par The Chorettes
Chapitre 14 : Premiers pas
Julien et Harry étaient en train de perfectionner leurs compétences de médiateurs. Maintenir à distance les deux gars baraqués prêts à s'écorcher l'un l'autre était une épreuve que Harry n'aurait jamais imaginé avoir à passer. C'étaient des civils et leurs provocations étaient purement physiques. Pas de baguettes sorties donc les deux aurors étaient dans l'incapacité de les neutraliser de façon magique. Parfois, le droit sorcier était un peu ennuyeux. Si Harry avait su qu'être auror nécessitait d'avoir l'habileté d'un videur de boîte de nuit, il aurait fait plus de muscu.
Une éternité et une amende pour trouble de la paix publique, Harry et Julian purent finalement prendre une pause. Son mentor maugréa sur ces stupides idiots qui se bagarraient à une heure indue de l'après-midi. Pour se calmer, ils avaient décidé de prendre un café au Chaudron baveur avant de repartir au bureau. La pause fut toutefois de courte durée lorsqu'un hibou vint s'installer sur leur table. C'était un hibou express de Sainte-Mangouste. Avec curiosité, Julian lut la lettre qui lui était adressée. Ses yeux s'arrondirent comme des soucoupes.
« Devine quoi », lança-t-il à Harry.
Harry reposa sa tasse et le regarda avec intérêt.
« C'est à propos des Crossman.
- Le père est sorti du comas ? La mère a récupéré l'esprit ? » questionna Harry.
Cette attaque de mangemort sur cette famille de sorcier était la première vraie affaire de Harry. Elle l'atteignait à un niveau un peu trop personnel pour son bien mais il était déterminé à se montrer digne de la confiance qu'on lui avait accordée en le mettant sur cette affaire.
« Le motif de l'attaque est soudain beaucoup plus compréhensible, dit Julian, mystérieux.
- Crache le morceau.
- Crossman père est en réalité Balthazar Dawson, un mangemort que l'on recherche depuis la fin de la guerre. »
Harry en fut bouche bée. Il voyait la tête de ce mangemort tous les jours au bureau sur la liste des personnes recherchées.
« Mais ! Il ne lui ressemble pas du tout ! s'exclama-t-il.
- D'après l'hôpital, il semblerait qu'il était sous l'influence d'un sortilège de type glamour mais couplé à de la magie noire. Mais les effets viennent de se dissiper. Il n'avait sûrement pas prévu de finir dans le comas.
- Mais… pourquoi un mangemort attaquerait un autre mangemort ?
- C'est un traître. Lors des jugements des mangemorts à la fin de la guerre, nombreux l'ont nommé comme un traître à son sang. Il semblerait qu'il ait retourné sa cape peu après la prise de pouvoir de Tu-Sais-Qui. Il était sûrement en fuite pour éviter son propre procès mais surtout pour échapper à la colère de ses anciens camarades.
- Et Lestrange l'aurait retrouvé…
- Mon argent est là-dessus.
- Mais sa femme ? Elle est au courant ?
- Je suppose que oui. Ce n'est pas le genre de sortilège que tu peux te lancer à toi-même. Mais il semblerait qu'elle n'ait pas changé d'apparence. Donc elle n'était peut-être pas une mangemort.
- Il est toujours dans le comas ?
- Ce n'est pas précisé donc j'imagine que oui. Il va falloir que l'on passe par Sainte-Mangouste avant de rentrer. Prêt ? »
Harry acquiesça.
o0O0o
« Et il était endormi mais on lui avait quand même accroché une de ses mains au lit. C'était un peu… malaisant à voir.
- Eh bien… quelle histoire », réagit Draco.
Harry était allongé sur la méridienne du petit salon de musique, sa tête posée sur les genoux de Draco. Ce dernier avait laissé tomber le livre qu'il lisait pour écouter l'histoire du brun. C'était la dernière semaine que Harry restait chez les Malfoy, il était prévu qu'il retourne au bercail dimanche soir. Harry profitait donc de son temps avec Draco.
« Je me rappelle de lui, commença le blond.
- Comment ça ? s'étonna Harry.
- Tu te rappelles que le manoir était devenu le QG du Seigneur des Ténèbres et des mangemorts ?
- Oui… ?
- Généralement, les gens qui venaient faire leurs rapports gardaient leurs masques. Mais il arrivait qu'à certaines réunions, tout le monde soit face nue. Dawson était un mangemort de rang moyen donc son nom était un peu connu. Puis un jour, lors d'une de ces réunions, un mangemort a accusé Dawson de les avoir trompés car les parents de sa femme étaient des nés-moldus. Bon… il n'avait évidemment pas utilisé ce mot-là, si tu vois ce que je veux dire.
- Je vois très bien, bouillonna Harry.
- Bref, ils en sont venus aux baguettes. Tu-Sais-Qui… Tu-Sais-Qui était enchanté. Il voulait les voir se combattre. Au final, c'est Dawson qui a remporté le duel et les accusations ont été abandonnées. Après ça, j'ai revu Dawson, une, deux fois, puis il a disparu. On n'en a plus jamais entendu parler et le Seigneur des Ténèbres était furieux.
- Il s'est sûrement dit que la cause de Voldemort ne valait plus les risques.
- Sûrement. Plus courageux que moi en tout cas. »
Le ton de Draco s'était fait sombre et Harry n'osa pas lui demander plus d'explications. Il comprit toutefois que tous ces mois où Draco avait été à la merci de Voldemort avait dû laisser des traces importantes.
« Il va falloir que tu témoignes, Draco. »
Draco soupira :
« Vraiment ?
- Oui, tu détiens des informations qui sont importantes et pourraient aider l'enquête. J'en parlerai demain matin avec mon mentor et on verra pour enregistrer tout ça par écrit.
- D'accord… » abandonna Draco.
Harry attrapa la main de Draco et la posa sur sa poitrine, gardant sa propre main par-dessus.
« Même si ce n'est qu'un instant, on aura une relation amoureuse sur notre lieu de travail. »
Draco éclata de rire.
« Quoi ? demanda-t-il.
- Bah si tu sais, deux personnes qui travaillent au même endroit et qui tombent amoureuses, sauf que c'est mal vu d'être en relation alors qu'on travaille ensemble alors elles doivent la cacher et tout. On va pouvoir faire comme si on était dans un film, Draco !
- Qu'est-ce que tu racontes ? rit Draco. On ne va pas travailler ensemble.
- Ouais mais on va se retrouver ensemble dans un même bureau. J'aurai envie de t'embrasser tout pareil.
- Je savais que je sortais avec un idiot mais quand même ! Pourquoi tu voudrais m'embrasser sur ton lieu de travail ?
- Pourquoi ? Mais parce que tu es sexy ! Et que j'ai tout le temps envie de t'embrasser.
- Ah bon ? s'étonna Draco. Même là ?
- Bien sûr. »
Draco secoua la tête, amusé.
« Qu'est-ce que tu attends pour m'embrasser alors ? » le taquina-t-il.
Avec un sourire, Harry quitta sa position allongée et alla emprisonner Draco en plaçant ses bras des deux côtés du corps de son petit ami. Puis il se pencha pour capturer les lèvres de son prisonnier. Ce fut un baiser doux, le baiser de l'habitude, des petits éléments qu'on savait faisaient plaisir à l'autre, le baiser de deux personnes dont les dernières barrières disparaissent. Et l'atmosphère qui en découla quand leurs lèvres se séparèrent était de celles travaillées par le plaisir d'être avec l'autre.
« Miam », fit Harry en se léchant les lèvres.
Draco rit et pressa une main sur son visage pour le repousser. Harry se relaissa tomber dans sa position originale et, malicieux, glissa une main sous la chemise de Draco. Ce dernier lui tapa gentiment la main.
« Et si quelqu'un entrait ? »
Évidemment, lorsqu'on parle du loup, on en voit la queue. La porte de la salle de musique s'ouvrit sur Lucius Malfoy. Harry ne put pas se retenir. Il éclata de rire. Draco était plus doué pour cacher le rire qui lui montait aux lèvres. Le maître de maison le regarda comme si la folie était la seule façon d'expliquer son comportement. Harry, dont la crise ne s'arrêtait pas, se sentit obligé de commenter entre deux rires :
« Est-ce que… est-ce que ça va devenir un running gag ? Dès qu'on s'embrasse, on invoque un Lucius Malfoy ? »
Draco ne put plus se retenir et explosa de rire. Harry eut alors une vision d'horreur : un Lucius Malfoy rouge d'embarras. Harry reconnut tout de même qu'il avait du cran car il fit comme si de rien n'était et dit :
« Draco, j'ai besoin de toi dans mon bureau. »
L'interpellé essuya une larme et répondit :
« J'arrive père. »
Il se reprit et deux secondes plus tard, il ne rigolait plus. Harry se rassit pour laisser Draco se lever. Mais avant de partir, ce dernier embrassa le haut de son crâne. Cela fit rougir Harry et rabattre son clapet. Draco rejoignit son père qui l'attendait en silence au pied de la porte.
o0O0o
« Alors, qu'en penses-tu ? » s'enquit Meredith.
Harry était subjugué. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était la réplique quasi identique de son souvenir du bureau de Dumbledore.
« Wouah.
- Je prends ça pour un compliment, sourit Meredith. Ça te semble bon ? Tu veux rajouter des détails ? Enlever des éléments ?
- Non, c'est très bien.
- Parfait ! s'enthousiasma Meredith. Eh bien commençons cette séance, veux-tu ? »
Harry acquiesça et s'assit dans le fauteuil non loin du bureau. Revoir ainsi le bureau de Dumbledore le mit en fait mal à l'aise. Les anciens étranges bruits familiers le ramenèrent à un temps plus simple. Ce qui était quelque chose de bizarre à penser car ses années à Poudlard n'avaient jamais été simples. Même la vue aux fenêtres donnait sur le parc du château. Voulait-il vraiment être dans un endroit qui n'existait plus de cette manière ? Comment McGonagall avait-elle organisé son bureau ?
« Connais-tu les trente-six questions pour tomber amoureux du docteur Arthur Aron ? »
Harry cligna rapidement des yeux. De quoi parlait-elle maintenant ? Il secoua négativement la tête.
« C'est un psychologue moldu qui a créé une série de trente-six questions et qui a mené une étude démontrant que deux inconnus répondant honnêtement à ces questions et se regardant dans les yeux pendant quatre minutes finissaient par tomber amoureux. »
Harry était persuadé que l'amour était plus compliqué que ça mais pourquoi pas ?
« Où veux-tu en venir ?
- Je trouve que ses questions, au-delà de faire tomber amoureux, sont un très bon moyen de connaître la psychologie d'une personne. Aimerais-tu répondre à ces questions ?
- C'est quoi comme questions ? demanda Harry, suspicieux.
- Il y a de tout et n'importe quoi. Sauf du oui/non. Des questions avec un temps de réponse déterminé, des questions intimes, des questions banales… Je te préviens, tu risques de te sentir vulnérable. Quand tu te retrouves dans le rythme des questions, il n'est pas étonnant que certaines personnes se mettent à pleurer. »
Harry ne voulait surtout pas pleurer devant sa psychomage. Mais il était intrigué. Comment une suite de questions pour tomber amoureux pouvaient t'amener à pleurer ? Meredith continua :
« Je pense qu'y répondre prendra tout le temps de notre séance. De mon expérience, cela peut prendre entre une demi-heure et une heure.
- Et… tu y réponds aussi ?
- Moi ? Non ! Manquerait plus qu'on tombe amoureux l'un de l'autre, plaisanta-t-elle. Et puis tu me veux en toile blanche, non ? »
Harry ne savait plus si c'était ce qu'il avait vraiment voulu ou s'il avait choisi cela au hasard. Mais l'idée qu'elle ne participerait pas aux questions le convainquit.
« O.K., je veux bien.
- Super. Est-ce que cela te dérange si je t'enregistre ? Pour quelque chose qui va toucher à plein de sujet comme ces questions, je ne vais pas pouvoir me rappeler de tout pour mes notes.
- Mais tu ne vas rien écrire pendant les questions ?
- Aucunement.
- Alors pas de problème. »
Meredith fit apparaître un dictaphone qui semblait avoir bien servi. Elle le déposa sur le bureau, entre eux deux mais tourné vers Harry. Elle appuya sur le bouton pour lancer l'enregistrement.
« Très bien, Harry, tu es prêt ? Donc, ces trente-six questions sont séparées en trois parties, douze par partie. On fera des petites pauses entre chaque, ça te va ? Tu peux passer n'importe quelle question. »
Harry hocha la tête. Elle sortit une feuille qu'elle posa sur ses genoux.
« O.K., alors commençons. N'oublie pas, il n'y a pas de mauvaises réponses. Juste tes réponses. Première question, si tu pouvais dîner avec n'importe qui à travers le monde, qui choisirais-tu ?
- Draco. »
Il n'avait même pas pris la peine d'y penser. Cela lui semblait tellement évident.
« Aimerais-tu être célèbre ? De quelle manière ? Haha, je crois qu'on peut changer celle-là. Aimes-tu être célèbre ?
- Non, pas vraiment.
- Mais du coup, si tu pouvais choisir de quelle manière tu étais célèbre, qu'est-ce que ça serait ?
- Hm… je ne sais pas ? Pour mon travail ? Mais je suis déjà célèbre pour ce que j'ai fait et c'est un peu en rapport… Non, je ne veux aucune célébrité.
- La question suivante, généralement je la change pour qu'elle corresponde aux sorciers. Est-ce que tu utilises le téléphone ? vérifia-t-elle.
- Pas beaucoup mais oui, je l'utilise.
- Très bien, alors avant un coup de téléphone, répètes-tu à chaque fois ce que tu vas dire ? Pourquoi ?
- Non… je ne répète pas. Pourquoi je devrais répéter ?
- Comment définirais-tu une "journée parfaite" ? »
Qu'est-ce qu'une journée parfaite ? Comment était-il censé décrire ça ? Face à son silence, Meredith lui conseilla :
« Ce n'est pas vraiment une définition. Cela peut être une suite d'actions que tu ferais en une journée.
- Oh. Eh bien… euh, j'imagine que je me lèverais tard mais pas trop. Je ferais des pancakes pour Teddy et euh… »
Il n'en avait strictement aucune idée ! Qu'est-ce qu'il était censé vouloir ? Un désagréable ballottement dans son ventre remonta jusque dans sa gorge.
« Il n'y a pas de mauvaises réponses, lui rappela Meredith.
- Je ne sais pas, paniqua-t-il.
- Qui est Teddy ? »
Pourquoi changeait-elle de sujet ?
« C'est mon filleul. Le fils de Remus Lupin et Nymphadora Tonks. Je le considère comme mon fils. Ses parents sont morts, précisa-t-il. Il vit chez sa grand-mère mais je l'ai les week-ends.
- Je vois. Et qu'est-ce que vous faites ensemble les week-ends ?
- Je joue avec lui, je lui lis des histoires, des fois on va chez les Weasley pour une journée "en famille", bref, tout ce qu'on fait avec un enfant de trois ans qu'on veut occuper.
- Est-ce que tu décrirais ce genre de journée comme une "journée parfaite" ?
- Oh. Oh ! Dis comme ça, oui. Mais dans ce cas, avec Draco qui vient dormir chez moi le soir. »
Meredith lui sourit gentiment.
« Question cinq, quand as-tu chanté pour toi-même la dernière fois ?
- Hm… ça fait un moment, réfléchit-il. Je crois qu'il y avait une bonne chanson qui passait à la radio. Ou alors j'avais un air en tête ? Je ne me rappelle plus, cela fait au moins plusieurs mois.
- Et pour quelqu'un ?
- Dimanche dernier, Teddy voulait une chanson pour sa sieste.
- Si tu pouvais vivre jusqu'à 90 ans – bon, puisqu'on est sorcier, disons 130 ans – et garder soit l'esprit soit le corps d'un trentenaire pour le reste de ta vie, que choisirais-tu ?
- Hm… c'est un peu compliqué ça. Le corps peut-être. J'aimerais pouvoir continuer à faire ce que je veux sans limite physique.
- As-tu un pressentiment concernant la façon dont tu vas mourir ? »
Son corps se crispa à la question. Il était déjà mort une fois. Il n'avait pas envie de penser à une autre mort.
« Je passe, décida-t-il.
- O.K. », fut la seule réponse de Meredith.
Le manque de curiosité de sa psychomage le rassura. Meredith semblait savoir quoi lui répondre. C'était un peu effrayant en soi. Peut-être avait-elle un pouvoir empathique qui lui permettait de savoir ce que l'autre personne avait besoin d'entendre. Cela ne l'étonnerait pas.
« Cite trois choses que toi et moi, on semble avoir en commun.
- Euh… on connaît tous les deux Narcissa. Et puis euh…
- C'est que tu penses que toi et moi on a en commun. Ce n'est pas grave si ce n'est pas la vérité. N'hésite pas, continue.
- Eh bien… une certaine conscience des autres peut-être ? Et le dernier… oh je suis bête, la magie !
- Haha, bien vu. Question neuf, quelle est la chose pour laquelle tu es le plus reconnaissant dans la vie ?
- Mes amis », répondit-il aussitôt.
Ron et Hermione étaient tout pour lui. Ils avaient aussi été les premiers.
« Si tu pouvais changer une chose dans la manière dont tu as été éduqué, qu'est-ce que ce serait ? »
Harry tomba dans le silence, assailli par le souvenir des Dursley. Qu'est-ce qu'il aurait changé dans son éducation ? Tout, absolument tout. Il n'aurait pas dû être dans cette horrible famille. Une gentille famille sorcière aurait dû l'élever. Sirius aurait dû l'élever.
« Harry ? » demanda doucement Meredith.
Harry cligna des yeux. Il ne pleurait pas mais les larmes étaient derrière ses yeux. Il se racla la gorge et répondit :
« L'amour. J'aurais changé l'amour. »
Les mots n'étaient pas tout à fait justes mais le message était là. Comme si de rien n'était, Meredith continua :
« La question suivante a une limite de temps. En quatre minutes, ni plus ni moins, raconte-moi ta vie avec le plus de détails possibles. »
Elle sortit sa baguette et termina :
« Dis-moi quand tu es prêt et je lance le chronomètre. »
Harry prit une inspiration.
« Prêt », dit-il.
Meredith lança son sort et il vibra dans l'air, invisible. Et parce qu'on le lui avait demandé, Harry raconta. Il raconta comment Voldemort avait lancé son sort et ainsi collé un bout de son âme sur lui. Comment il avait été pris en charge par les Dursley. Comment il avait grandi sans amour et avec un cousin qui le poursuivait à l'école et le faisait se retrouver sur les toits. Comment il avait été puni pour sa magie. Comment il avait appris son statut de sorcier. Comment il avait vécu ses années à Poudlard, les horreurs qu'il avait dû chaque année combattre. Enfin, comment il était mort et comment il avait tué Voldemort. Pour le peu de temps qu'il lui restait, il raconta ses dernières années et comment il avait un jour aperçu Draco Malfoy traversant le Chaudron Baveur et l'avait invité à boire un coup pour faire taire un besoin de repentance.
L'air chauffa autour d'eux comme une douce caresse, les quatre minutes s'étaient écoulées. La réponse de Meredith à son histoire était froide et implacable :
« Si tu pouvais te réveiller demain en ayant gagné une qualité ou une compétence, qu'est-ce que ce serait ?
- La sagesse, répondit-il avec évidence.
- C'était la douzième question et la fin de la première partie, sourit la psychomage. Tu veux une tasse de thé ? »
Harry avait la sensation que le Harry qui avait accepté de répondre à ces questions et le Harry qui y répondait maintenant n'étaient déjà plus les mêmes. Il était mis à nu. Mais ce n'était, en fait, pas si désagréable. Meredith était bon public, elle posait ses questions et ne cherchait pas à en savoir plus que ce qu'il ne disait. Il accepta la tasse. Quand il eut fini, Meredith dit :
« On va continuer, tu es prêt ? »
Il n'était pas prêt. Il était prêt.
« Si une boule de cristal pouvait dire la vérité sur toi, ta vie, le futur, ou quoi que ce soit, que souhaiterais-tu savoir ?
- Qu'est-ce que je veux savoir ? répéta-t-il.
- Cela peut être vraiment n'importe quoi. Les numéros pour la loterie de la Gazette par exemple », plaisanta-t-elle.
Il n'avait pas grand intérêt pour le futur, se rendit-il compte. Était-ce du fait de sa dépression qui le détenait dans le passé ? Sûrement.
« C'est forcément dans le futur ?
- C'est ce que tu veux, donc cela peut être dans le passé aussi.
- O.K., alors euh… J'aimerais savoir comment cela aurait été si Sirius m'avait eu à sa charge au tout début.
- Y a-t-il quelque chose dont tu rêves depuis longtemps ?
- Hm… j'imagine, vivre avec mes parents. »
Meredith ouvrit la bouche automatiquement mais se reprit à temps et la referma. Elle toussota.
« Question 15, quel est le plus grand accomplissement de ta vie ?
- Avoir mis fin à Voldemort, j'imagine, dit-il, ironique.
- Quelle est la chose la plus importante en amitié ?
- Être là. Juste être là. »
Ron et Hermione avaient toujours été là pour lui, il ne l'oublierait jamais.
« Quel est ton souvenir le plus précieux ? »
Harry se rappela ses séances avec Remus quand celui-ci avait été professeur. Quand il lui avait demandé d'utiliser son souvenir le plus heureux pour créer son patronus. Comment son souvenir d'avoir gagné la coupe de Quidditch s'était retrouvé bien faible face à une véritable peur. Quels souvenirs il avait principalement utilisé depuis.
« Mes souvenirs les plus précieux concernent Ron et Hermione.
- Quel est ton plus terrible souvenir ? »
Harry remarqua que sa voix avait tremblé juste assez pour pas que l'on ne s'en rende compte. Sauf qu'il s'en était rendu compte. Cette question était facile. Mais difficile dans le choix du souvenir. Finalement, il choisit le tout premier, qui appartenait probablement plus à l'autre qu'à lui :
« Le soir où mes parents sont morts.
- Je suis désolée, dit soudainement Meredith. Je n'ai pas assez réfléchi avant de décider de faire le questionnaire. Je ne voulais pas toucher à des événements aussi traumatiques dès le début.
- Non, ça va. C'est O.K. »
Harry se surprenait lui-même.
« Maintenant qu'on est dedans, j'aimerais y aller jusqu'au bout.
- Tu es sûr ?
- Certain. »
Meredith accrocha son regard comme pour vérifier qu'il disait la vérité, puis, mal à l'aise, énonça la question suivante :
« Hm… dans ce cas… Question 19, si tu savais que tu allais mourir subitement dans un an, changerais-tu quelque chose à ton style de vie ? Et pourquoi ?
- À la fin de ma cinquième année, Dumbledore m'a mis au courant de la prophétie qui me reliait à Voldemort et qui disait que l'un ne peut vivre tant que l'autre survit. À ce moment-là, la seule chose à laquelle je pensais, c'était d'arrêter Voldemort. Mais aujourd'hui, il n'existe plus. Alors j'imagine que je ne changerais rien à mon style de vie. Peut-être que je dirais plus à Draco, Teddy, mes amis que je les aime.
- Que signifie le mot "amitié" pour toi ?
- J'ai pas déjà répondu à cette question ?
- Non, c'était ce que tu considérais le plus important en amitié. Là, c'est quand tu entends "amitié", qu'est-ce que cela t'évoque ?
- Oh, euh… eh bien, la même chose. Des gens qui sont là pour toi.
- Quels rôles jouent l'amour et l'affection dans ta vie ?
- Ils sont essentiels je dirais ?
- Échange avec moi quelque chose que tu considères comme une caractéristique positive chez moi. Celle-là, je vais y répondre aussi. Pas de raison que je sois la seule à recevoir des compliments. Ça serait gênant en plus. Donc on doit en donner cinq chacun. Tu commences.
- Oh euh… tu es enthousiaste. »
C'était bien le premier truc qui avait capté son œil. La suite allait être un peu plus compliquée.
« Tu es loyal, lui répondit Meredith.
- Hm… attentive ? Mais je sais pas si on peut dire que c'est une caractéristique vu que c'est ton métier…
- Non, non, c'est O.K. En trouver cinq est bien trop compliqué pour faire la fine bouche. »
L'air avec lequel elle avait dit ça fit rire Harry. Ah, il tenait son troisième compliment.
« Tu es courageux.
- Haha, elle est facile celle-là.
- Oui, bon, cet exercice n'est pas des plus simples pour moi non plus même si j'ai de la pratique. Mais je le pense vraiment. Tout ce que tu as vécu fait véritablement de toi une personne courageuse. Je ne suis pas sûre que d'autres auraient réussi à faire face aux mêmes épreuves que toi. »
Le cœur de Harry se réchauffa. Recevoir des compliments était vraiment agréable.
« À ton tour.
- Tu es drôle.
- Moi ? s'étonna-t-elle. Vraiment ? »
Harry acquiesça.
« Personne ne rit jamais à mes blagues pourtant… Bon ! À moi, tu es gentil.
- Gentil ? »
Meredith hocha la tête mais n'expliqua pas. Maintenant, Harry ne savait pas quoi dire d'autre. Il avait donné les compliments les plus évidents et il lui fallut donc à présent en chercher des plus subtils.
« Hm… tu me mets bien à l'aise ? dit-il finalement.
- Pour de vrai ? s'enthousiasma-t-elle. C'est un vrai compliment que tu me fais là ! Alors ? Il est drôle mon jeu de mot ? »
Harry laissa échapper un rire.
« Oui.
- Parfait. Quoique je me demande si tu n'as pas juste mauvais goût en matière de blague.
- J'ai grandi avec des jumeaux farceurs. Au final, les meilleures blagues sont les plus simples.
- Haha, je vois. Hm… j'adore tes lunettes !
- On peut faire des compliments sur l'apparence ? s'étonna Harry.
- Bien sûr ! Comme j'ai dit, pas de fine bouche.
- Ah, bah dans ce cas, j'adore ta queue de cheval. Elle est juste… parfaite. »
Avec un rire, Meredith tourna la tête pour mieux montrer sa coiffure.
« Aller, le dernier, qui sera donc… euh… je ne sais pas si cela va vraiment te faire plaisir mais je trouve ta vie terriblement fascinante.
- Hm non pas trop, ouais.
- Je m'en doutais… Bon, prends-le comme un compliment ! dit-elle avec un clin d'œil. Désolé, j'arrête. »
Harry rit à nouveau à sa blague.
« Tu es bien trop gentil avec moi, soupira-t-elle. Bon continuons avec les questions. Ah, fit-elle en lisant son papier. Encore désolée… À quel point ta famille est-elle unie et chaleureuse ? Penses-tu que ton enfance a été plus heureuse que celle de la plupart des gens ?
- Ah… répondit Harry. Eh bien… je n'ai pas de famille donc… et avec les Dursley, on n'était pas très "unis et chaleureux", non.
- Et la deuxième partie de la question ?
- Est-ce que ça fait "oh ouin ouin, plaignez-moi" si je dis que non ?
- Non, Harry, ça ne fait pas ça. »
Sauf que cela le faisait.
« Dernière question de la partie deux ; comment juges-tu ta relation avec ta mère ? »
Cette question fit réfléchir Harry. Techniquement, il n'avait jamais connu sa mère. Sauf que d'une certaine façon, elle avait toujours été là. La magie de sa mère qui coulait dans ses veines était une trace de son amour. C'est ce qu'il dit à Meredith.
Avant d'entamer la partie trois, ils firent une courte pause, Meredith se plaignant d'avoir la gorge sèche. Leurs tasses bien entamées, ils continuèrent :
« Question 25. Dis trois vérités commençant par le mot "nous". Cela peut être des éléments basiques comme "nous sommes dans la même pièce". »
Harry réfléchit un instant. Cela paraissait aussi simple que compliqué.
« Nous sommes tous les deux allés à Poudlard. »
Meredith acquiesça.
« Nous avons tous les deux les yeux verts. »
Meredith sourit.
« Nous sommes tous les deux en couple. »
Meredith rit.
« Bien vu, dit-elle en soulevant sa main gauche où trônait une bague. Question suivante. Complète cette phrase : "J'aimerais avoir quelqu'un pour partager…"
- Mon lit », répondit Harry sans réfléchir.
Il rit et ajouta :
« Mais j'ai déjà Draco pour ça. »
Meredith rit en retour.
« Si tu devais devenir proche de moi, dis-moi ce qu'il faudrait que je sache.
- Euh… je peux me montrer parfois injuste.
- Dis ce que tu aimes chez moi. Sois honnête. Et je vais y répondre aussi. »
Harry réfléchit un instant avant de répondre :
« Tu fais tout pour que je me sente à l'aise. C'est la première fois que je vois un psychomage donc je ne sais pas si c'est dans une sorte de code de conduite mais je trouve ça cool.
- Merci Harry, sourit-elle. Hum, pour toi, encore une fois, je ne suis pas très sûre que cela va te faire plaisir mais j'aime que malgré ta popularité, tu n'aies pas pris la grosse tête et, de tout ce que j'ai vu jusque-là, tu m'as l'air de quelqu'un très terre à terre.
- Hum… merci j'imagine. »
Meredith eut un petit rire et passa à la question suivante :
« Partage un moment embarrassant de ta vie.
- Oh ! j'en ai un qui m'est arrivé pas plus tard qu'hier. O.K., alors Draco était en train de préparer les affaires qu'il allait porter le lendemain – parce qu'il est comme ça – et il avait décidé qu'il voulait porter ce pantalon qu'il n'avait pas mis depuis un bout de temps. Il cherche, il cherche, et il ne trouve pas. Il commence à s'énerver et m'accuse de le lui avoir piqué. Évidemment, je lui dis que ce n'est pas possible parce que son style de vêtement ne correspond pas du tout au mien. Bref, il finit par laisser tomber mais, attention, il n'est pas du tout content. Donc au réveil, hier donc, je traîne un peu dans le lit et lorsque je décide de prendre ma douche, Draco part avant moi pour petit-déjeuner. J'attrape les premiers vêtements qui passent dans mon placard et je descends pour aller manger, normal. Et voilà t'y pas que quand je rentre dans la salle à manger, Draco me regarde comme si j'étais Grindelwald venu le défier en duel. Et là, il me traite de menteur et m'ordonne de me déshabiller tout de suite. Là, dans la salle à manger alors que ses parents sont là. Je refuse bien sûr et je lui demande de quoi il parle.
- Non… fit Meredith.
- T'as compris ? rit Harry. Son pantalon s'était effectivement retrouvé dans mes affaires et alors que je lui avais assuré que je ne l'avais pas, eh bien… j'étais en train de le porter. Narcissa était morte de rire et j'avais juste envie de m'enterrer dans un trou. Un peu plus et Draco m'aurait vraiment déshabillé devant ses parents », termina-t-il en soupirant.
Meredith était morte de rire et lui-même avait un sourire au visage. Il leur fallut un moment pour retrouver assez de sérieux pour continuer :
« Quand as-tu pleuré devant une autre personne ? »
Harry grimaça.
« Lundi, devant Draco, j'avais eu un coup de mou et je m'étais trompé dans mon sort d'attraction, ce qui n'arrive jamais.
- Et tout seul ?
- Hm, étonnamment, ça remonte à un peu plus longtemps, je crois. Hm… ah mais oui, la fois où j'ai pleuré au travail.
- Alors la question suivante, c'est "Dites à votre partenaire quelque chose que vous appréciez déjà chez lui." mais on en a déjà eu plein comme ça donc je trouve ça redondant alors je l'ai changée. Quand tu étais petit, quelle était l'histoire que tu aimais le plus ?
- Quand j'étais petit ? Pétunia ne me lisait pas d'histoires mais des fois, quand elle en lisait pour Dudley, j'allais me mettre derrière la porte pour écouter. Et celle que je préférais, c'était l'histoire du vilain petit canard. Je me sentais vachement proche de lui et tout.
- Quel sujet est trop sérieux pour en rire ?
- La mort je dirais. Quoique des fois, les blagues sont tellement bien ficelées que ça en devient drôle. Je dirais que ça dépend des personnes, en fait.
- Si tu devais mourir ce soir sans avoir l'opportunité de communiquer avec qui que ce soit, que regretterais-tu le plus de ne pas avoir dit ?
- Qu'est-ce que je regretterais ? … comme ça, là ? Je n'ai rien qui me vient en tête.
- Donc pas de regrets ?
- Aucun.
- Très bien, question suivante ; ta maison, qui contient tout ce qui t'appartient, prend feu. Après avoir sauvé ta famille, tes animaux de compagnie, bref, tous les êtres vivants de ta maisonnée, tu as le temps de récupérer en tout sécurité une seule chose. Quelle serait-elle ? Et pourquoi ?
- Est-ce que j'ai ma baguette sur moi ? Ou elle est à l'intérieur ?
- Tu sais quoi, tu n'es pas le premier à me poser cette question. C'est vrai que nos baguettes, c'est comme si elles étaient dotées d'une âme propre. C'est une extension de nous. Disons que tu as déjà ta baguette. Choisis un objet.
- Si j'ai déjà ma baguette, je pense que je récupèrerais le bout de miroir qu'il me reste de Sirius, mon parrain.
- Pourquoi ?
- C'était un miroir qu'il m'avait donné et qui nous permettrait de communiquer mais que je n'ai jamais eu l'occasion d'utiliser. Et pour une certaine raison, à sa mort, le frère de Dumbledore s'est retrouvé en sa possession et il s'en est servi pour… eh bien me surveiller. Grâce à lui, on a pu s'enfuir du manoir Malfoy. Pendant la guerre, précisa-t-il.
- Je vois… passons à l'avant-dernière question. Désolée par avance… La mort de quel membre de ta famille te toucherait le plus ? Pourquoi ?
- Bah je n'ai plus de famille alors…
- J'aimerais que tu considères Teddy, Draco, tes amis et les Weasley comme ta famille.
- Oh. Oh… Je… je ne peux pas choisir. C'est horrible cette question !
- Tu passes ?
- Je passe !
- Alors dernière question. Je veux que tu me partages un problème personnel. Je suis censée te dire comment je le gèrerais et comment je pense que tu te sens par rapport à ce problème.
- Un problème personnel ?
- Considère ça comme la première étape de notre travail ici. Clairement, c'est "par quoi veux-tu qu'on commence" ?
- Oh. Eh bien je suis ici à cause de ma dépression donc ma dépression j'imagine.
- Je vais avoir besoin de plus de détails. »
Harry tenta donc de lui expliquer ce qui semblait être la cause de sa dépression. Il rajouta même les suppositions qu'avaient fait Draco.
« Alors, comment je gèrerais cela ? Je vais te donner mes conseils de psychomage. Premièrement, il va falloir que tu apprennes à ignorer les attentes des autres. Y compris de ton petit ami. Et je dirais même, tes propres attentes. Il ne faut pas que tu te montres dur avec toi-même car tu n'as pas fait telle ou telle tâche. Ensuite, il faut que tu cherches ce que tu aimes. Tu fais une liste de tout ce que tu aimes et je veux que tu l'accroches à un endroit où tu vas souvent la voir. Puis un jour où tu te sens bien, je répète, où tu te sens bien, je veux que tu fasses une liste de ce que tu n'aimes pas chez toi. Quand tu l'as terminée, détruits-la. Brûle-la, déchire-la, découpe-la en tous petits morceaux, peu importe, elle n'existe plus. Puis tu vas faire une liste de ce que tu aimes chez toi et tu vas l'accrocher à côté de l'autre. Voilà, ça sera ton devoir pour la prochaine séance, plaisanta-t-elle. Le but, c'est qu'en voyant ces listes, cela te rende un peu plus heureux.
« Pour ce qui est de la dernière partie de la question, je pense que tu as pris conscience du problème et c'est déjà un grand pas en avant. Je pense que tu es un peu perdu et que tu ne sais pas quoi faire pour y mettre fin. Et en toute honnêteté, ce que je retiens de cette série de question, c'est que ta dépression est là depuis beaucoup plus longtemps que tu ne l'imagines mais qu'elle ne fait surface que depuis peu. Mais il n'y a pas de raisons que tu n'en viennes pas à bout. Et je vais t'aider à y mettre fin même si au début, c'est juste la repousser un peu. Est-ce que tu es prêt à faire ce travail avec moi ? »
Harry hocha la tête. L'enthousiasme de Meredith était vraiment contagieux.
o0O0o
« Le procès est donc repoussé au mois prochain, termina Draco.
- Au moins tu auras plus de temps pour le préparer.
- Oui mais j'aurais voulu le faire et en avoir fini avec. Ma supérieure est insupportable à ce propos. »
Draco retira le dernier bouton de sa chemise. Harry, lui, enfilait le haut de son pyjamas. Il grimpa sur le lit.
« De toute façon, tu ne peux rien y faire », lui dit-il.
Draco soupira.
« Non, effectivement.
- Ceci étant donc réglé, mets ton pyj' et viens me rejoindre.
- Je n'ai pas préparé mes affaires pour demain, dit-il en s'enfonçant dans le dressing, là où Harry ne pouvait plus le voir.
- C'est le week-end ! Tu as vraiment besoin de faire ça ? Tu ne préparais pas tes affaires chez moi. »
Le tête de Draco réapparut dans le coin de la porte.
« C'est parce qu'elles étaient déjà prêtes avant que je ne vienne chez toi. J'arrive toujours pas à croire que j'ai oublié mon pantalon chez toi et que tu ne te sois pas rendu compte que ce n'était pas à toi. Voleur.
- Je t'ai déjà dit que j'étais désolé. C'est un peu de ta faute aussi, très cher. »
Draco fit mine d'envisager l'affirmation de Harry.
« Hm… non, tout est ta faute. »
Puis il disparut à nouveau dans son dressing faire Merlin sait quoi.
« Dépêche-toi », se plaignit Harry.
Draco réapparut dans l'encadrement de la porte. Il avait enfilé son bas de pyjamas mais sa chemise déboutonnée était toujours sur son dos. Harry le trouvait drôlement sexy ainsi.
« Quoi ? fit-il au regard sérieux du blond.
- Tu vas me manquer. J'aime bien t'avoir tout le temps avec moi, chez moi.
- Même si je suis content de retrouver mon indépendance, tu vas me manquer aussi, Draco.
- Reviens ici le week-end prochain. Et puis ça fera plaisir à ma mère de voir petit Teddy.
- N'utilise pas ta mère pour me convaincre de venir te voir. Tu sais très bien que je viendrais rien que pour toi. »
Draco sourit. Puis il baissa les yeux un instant, hésitant. Sans croiser ceux de Harry, il dit :
« J'aimerais te remercier d'être resté ainsi chez moi. »
Face à l'incompréhension de Harry, il précisa :
« Avec du sexe. »
La bouche de Harry fit un joli "oh".
« C'est pas forcé ? vérifia-t-il.
- Aucunement.
- Et ce n'est pas parce que tu te sens redevable pour m'avoir kidnappé chez toi ? plaisanta-t-il.
- Non, rit Draco. Je veux juste te faire plaisir.
- Alors avec plaisir ! »
Il n'allait certainement pas faire passer cette occasion comme la dernière fois. Si Draco proposait, c'est qu'il était O.K. Draco s'approcha du lit et Harry en profita pour caresser son petit ventre qui lui faisait de l'œil depuis tout à l'heure.
« On s'arrête quand tu veux. »
Draco acquiesça et prit le visage de Harry dans les mains avant de l'embrasser. Un simple bécot mais suffisant pour créer un feu dans les reins de Harry. Celui-ci faufila deux doigts dans son pantalon et tira pour amener Draco à lui et sur le lit. Il glissa une main sur l'épaule du blond et fit ainsi tomber une première manche de sa chemise.
« Qu'est-ce que tu veux faire ? s'enquit Draco.
- Rien que tu ne veuilles faire. Qu'est-ce que tu veux faire ?
- Je ne sais pas. C'est pas vraiment mon domaine. »
Il rit nerveusement.
« Je suis nerveux, accorda-t-il.
- Moi aussi », lui répondit Harry.
Et il prit sa main pour la poser sur son cœur qui battait furieusement à travers son haut de pyjamas.
« Touche-moi », murmura-t-il.
Sans hésiter longtemps, Draco déposa ses doigts sur la joue de Harry et retraça sa mâchoire. Harry ferma les yeux sous la caresse. Draco le repoussa gentiment sur le lit, l'obligeant à s'allonger.
« Tu ne vas pas me déshabiller ? demanda-t-il en faisant semblant d'être déçu.
- C'est vrai qu'il y a cette étape-là avant. »
Draco retira les lunettes de Harry. Ce dernier eut un rire franc. Il embrassa les lèvres de Draco et se rassit pour enlever, d'un coup de bras, son haut. Son petit ami en profita pour se débarrasser du reste de sa chemise. Quand il descendit du lit, Harry s'inquiéta :
« Qu'est-ce que tu fais ?
- Je vais ranger ma chemise. J'en ai pour une seconde. »
Harry se laissa retomber sur le lit.
« T'es obligé de faire ça maintenant ? taquina-t-il avec un sourire dans la voix.
- Laisse-moi faire ce que je veux. Je ne dis rien quand tu laisses traîner tes affaires par terre. »
Harry n'ouvrit pas plus la bouche. Il ne voulait certainement pas ramasser ses affaires. En attendant Draco, il envisagea enlever son bas mais il se ravisa. Il n'avait pas de caleçon dessous et il n'était pas sûr que Draco soit tout à fait prêt pour le voir nu, sans préavis. Il voulait aller à son rythme. Draco revint peu après et s'allongea à côté de Harry. Il glissa ses doigts dans les siens. Harry trouva ça tout simplement adorable.
« Tu as changé d'avis ? demanda-t-il tout doucement.
- Non. Je t'avoue être un peu curieux. Mais allons-y lentement.
- Bien sûr. »
Il amena leurs mains à ses lèvres et embrassa celle de Draco en le regardant droit dans les yeux. Puis il sépara la distance entre eux et l'embrassa véritablement. Draco l'accueillit sans hésitation et quelques secondes plus tard, ils étaient pantelants. Harry se mit donc à l'embrasser dans le cou, guidant la main de Draco dans son dos. Les caresses de ce dernier projetèrent des étincelles dans toute sa colonne vertébrale.
« Je t'aime », murmura Harry dans son oreille.
Draco frissonna. Et Harry se fit un plaisir d'embrasser sa jugulaire. Tout doucement, il descendit jusqu'au ventre de Draco et il s'y installa là, croisant les bras sur le corps de son petit ami. Il lui sourit.
« Prêt pour la suite ? »
Draco secoua la tête, donnant son accord. Harry quitta donc le ventre du blond et, gentiment, glissa une main dans le pantalon de Draco. Il caressa ses poils pubiens avant de légèrement toucher son sexe. Draco prit une inspiration.
« Ça va ? »
Draco acquiesça rapidement. Tout en continuant à le réveiller, Harry embrassa ses lèvres. Draco était tendu et Harry voulait absolument qu'il apprécie au mieux la situation. Tranquillement, le pénis de Draco commença à durcir sous ses doigts. Draco avait ramené ses mains contre sa poitrine, ne sachant quoi en faire. Quand il fut certain que l'érection sous ses doigts ne retomberait pas s'il s'arrêtait, Harry retira sa main. Draco rouvrit les yeux qu'il avait fermés.
« J'aimerais essayer quelque chose, lui dit Harry.
- Quoi ? »
Gêné, Harry répondit :
« Une fellation.
- Une fella… ?
- Oui tu sais, quand tu…
- Je sais ce qu'est une fellation, merci. Pourquoi tu veux faire ça ?
- Parce que j'ai envie. Je peux ? »
Draco hésita. Il joua avec ses doigts jusqu'à ce qu'il parvienne à une décision.
« O.K., mais je ne te promets pas que je vais aimer. »
Harry embrassa son front en soufflant un "bien sûr". Puis il s'éloigna de Draco pour s'installer à ses pieds.
« Je vais te déshabiller », le prévint-il.
Draco se laissa faire et Harry lui retira son pantalon qu'il prit un malin plaisir à mettre par terre. Son propriétaire leva les yeux au ciel en rigolant. Puis Harry écarta légèrement les jambes de Draco et s'installa entre elles. Draco déglutit. Harry toucha l'érection de Draco qu'il pouvait maintenant voir dans toute sa splendeur. Il ne voyait jamais Draco entièrement nu et le voir là, maintenant, était un véritable régal pour les yeux. Les poils blonds de Draco naissaient presque invisibles sur son bas-ventre et prenaient en couleur et dureté en descendant jusqu'à son sexe. Sa peau plus sombre à cet endroit-là tranchait avec la pâleur de son corps. Harry avait eu envie de se retrouver dans cette situation un nombre incalculable de fois et il avait désiré plusieurs fois le prendre en bouche. Qui aurait cru que cela arriverait un jour ? Il attrapa sa baguette sur la table de nuit et la pointa sur l'érection de Draco. Celui-ci blêmit aussitôt.
« Holà, qu'est-ce que tu fais ?
- Bah le sort de protection.
- Quoi ?
- Oh Merlin, tu ne connais pas ? »
Au regard de Draco, Harry dut admettre que Draco ne comprenait vraiment pas de quoi il parlait.
« Est-ce que tu sais ce qu'est une MST ? »
Draco rougit.
« Bien sûr. Ma mère m'a parlé de ça, dit-il avec répugnance comme si ça était un sujet honteux et pas digne de son attention. Mais je ne suis pas malade ! »
Il tourna un regard douteux vers Harry.
« Ne me dis pas que tu l'es ?
- Je ne me suis jamais fait tester donc je ne peux pas être 100% certain. Ce sont des maladies qui ne se remarquent pas avant plusieurs années des fois. Tu t'es fait tester ?
- Non, avoua Draco.
- Alors je préfère pas tenter ma chance. On se protège, dit-il avec certitude.
- Mais ma mère m'a dit qu'on attrapait ces maladies par… par la pénétration », termina-t-il dans un murmure embarrassé.
Harry aurait dû s'en douter de la part d'un aristocrate élevé à la prude. C'était déjà impressionnant que Narcissa ait abordé le sujet. Mais il ne pouvait guère se moquer de lui. Si Poudlard était une très bonne école, ce n'était pas pour son éducation sexuelle. Tout ce qu'il avait appris, il le devait à Ginny dont les parents avaient été très sérieux là-dessus.
« Ta mère a raison, commença Harry. Mais il y a aussi d'autres façons d'attraper des MSTs. Comme la fellation.
- Mais pourquoi ?
- Je peux avoir une petite blessure dans la bouche et cela peut suffire à ce que ton sperme ou liquide pré-séminal me contamine. Ou inversement avec mon sang.
- Oh, je vois. Et donc du coup on utilise un sort pour se protéger, c'est ça ? »
Harry caressa gentiment la jambe de Draco tout en expliquant :
« Oui, c'est ça. Ou alors un préservatif. Parfois le préservatif est préféré parce que le sort dure seulement une heure environ.
- J'avais entendu parler du préservatif mais jamais du sort. C'est quoi l'incantation ? demanda-t-il, intrigué.
- C'est Morbecto. Et le mouvement de la main c'est ça. »
Harry tordit son poignet en cercles rapides, formant une sorte de spirale se rapetissant de plus en plus, tout en remontant la main.
« Je le lance ou tu veux le faire ? proposa-t-il, se doutant qu'une baguette lançant un sort sur ses parties n'était pas le meilleur des moyens de détendre quelqu'un.
- Non, vas-y, tu connais le sort mieux que moi.
- O.K. »
Et il lança le sort sur Draco. Il reposa sa baguette sur la table de nuit et donna un baiser sur le front à Draco au passage. Puis il toucha son phallus pour le préparer. Après avoir taquiné un petit moment la base de la verge de Draco, lui attirant quelques soupirs, il dit :
« J'y vais. Je te préviens, je n'ai jamais fait de fellation avant.
- Ne me mords pas », craignit Draco.
Harry rit.
« Bien sûr que non. Hm, préviens-moi si tu sens que tu vas venir.
- O.K. »
Voulant y aller doucement et hésitant en fait comment s'y prendre réellement, Harry embrassa tendrement son bas-ventre. Puis, parce qu'il fallait bien se lancer, il prit Draco en bouche. Il fut incapable de prendre toute sa longueur, ce qui le chagrina un peu mais il ne se força pas. Il ne manquait plus qu'il vomisse sur le sexe de Draco. Plus jamais ce dernier n'accepterait d'avoir des moments intimes avec lui. Harry se retint de rire à la pensée stupide et commença plutôt un lent va-et-vient, voulant tirer quelques sons de Draco qui pour l'instant était trop en dehors de son élément pour se laisser aller. Il tenta de croiser le regard de son amant mais celui-ci étant allongé et regardant obstinément le plafond, cela se révéla impossible.
Il fit donc de son mieux pour se concentrer sur les sensations qu'il éprouvait. Draco avait raison, ses cheveux avaient bien poussé car ils lui tombaient sur le visage et le gênaient. Harry savait que de simples va-et-vient ne faisaient pas tout alors il suçota son gland, posa de légers baisers sur sa verge avant de le reprendre en bouche. Draco émettait de légers gémissements mais pas le genre de gémissements où il se mourait d'extase. Et Harry voulait définitivement le faire mourir d'extase. Harry arrêta la fellation, s'essuya la bouche de la main et s'appuya sur ses mains pour porter son corps à hauteur de Draco.
« Ça va ? »
Draco soupira, coupable.
« Je ne suis pas sûr d'aimer ça, avoua-t-il.
- Désolé, je ne suis pas doué c'est ça ? Laisse-moi réessayer.
- Non Harry, ce n'est pas toi, c'est juste… je n'aime pas l'idée de la fellation.
- Oh ? Comment ça ? »
Sentant la fin de leur tentative, Harry vint s'asseoir à côté de son petit ami, une main soutenant sa tête. Il mit négligemment une main sur son torse et le caressa gentiment.
« Ne le prends pas mal mais… je ne sais pas, je trouve ça un peu dégradant, pour toi. C'est comme si… comment dire ? tu n'étais pas mon égal ? Je sais que c'est faux, s'empressa-t-il de rajouter, mais ça me gêne quand même. »
Il croisa le regard de Harry, un air contrit sur le visage.
« Et je t'avoue qu'il y a aussi un peu le fait que je suis à ta merci et que je ne puisse rien contrôler. Je suis désolé, tu m'en veux ? »
Harry arrêta de caresser son torse pour poser une main attentive sur sa joue.
« Bien sûr que non, je ne t'en veux pas. On a dit qu'on essayait un truc et ça n'a pas marché, c'est tout. Ça m'a fait déjà immensément plaisir que tu acceptes d'essayer. Je me doute que ça doit t'en demander beaucoup. »
Il embrassa les lèvres de Draco. Celui-ci grimaça.
« Quoi ? fit Harry.
- Rien. C'est juste que tu avais encore… (il chuchota :) le goût de mon sexe sur la bouche. »
Les mots crus de la propre bouche de Draco excitèrent Harry plus que de raison. Oh, qu'est-ce qu'il aimait cette situation.
« Si tu refuses de m'embrasser pour cette raison, prépare-toi à recevoir le baiser de ta vie, blagua-t-il.
- Non c'est pas ça… »
Honteux, un reliquat adolescent face à son corps, Draco dit en hésitant :
« Je sens vraiment aussi fort ? »
Harry sourit à la crainte de son petit ami.
« Tu étais très goûtu », rit-il.
Draco attrapa le premier coussin qui venait et lui balança à la figure alors qu'Harry éclatait de rire.
« J'étais sérieux ! lui dit-il mais avec un sourire dans la voix.
- Mais, moi aussi. »
Draco souleva un sourcil. Harry leva les yeux au ciel.
« Tu sentais le sexe, ce qui est normal. Mais surtout tu sens l'odeur de l'homme que j'aime. J'aime ton odeur. C'était juste toi mais en plus fort. Mais si tu veux tout savoir, j'ai commencé à durcir en t'ayant en bouche. »
Draco rougit et regarda vers la légère bosse que faisait son pantalon. Draco, quant à lui, n'était plus aussi dur qu'avant.
« Tu veux que je te touche ? » proposa Draco.
Heureux qu'il l'ait suggéré de lui-même, Harry acquiesça. Il attendit donc avec impatience que Draco se lance. Celui-ci posa une main sur son bas-ventre, hésitant à passer l'élastique du pantalon de Harry. Ne pouvant se retenir, ce dernier vola un baiser à Draco. Puis un deuxième et un troisième. Draco rit sous l'attaque de baisers. Mais Harry avait encore une arme en réserve. Sans prévenir, il demanda passage à la langue de Draco. Celui-ci se laissa volontiers assaillir. Lorsque Harry le sentit pleinement envahi par le baiser, il guida la main de Draco dans son pantalon et enroula leurs mains autour de sa verge. Harry gémit aussitôt entre les lèvres de Draco. Il n'avait jamais été très doué pour se retenir face à ce genre d'attouchements. La main de Draco sous la sienne augmenta le va-et-vient. Et le bassin de Harry suivit le mouvement. Les doigts de Draco étaient délicieux contre sa peau.
Rapidement, il fut envahi par les sensations et se sentant venir bien trop tôt à son goût, il bafouilla à Draco :
« Stop, je vais venir.
- C'est pas le but ? répondit-il ironiquement.
- Si, si, mais je veux qu'on le fasse ensemble. »
Il retira la main de Draco et se mordit la lèvre, quand même un peu déçu de s'arrêter ainsi.
« Comment tu veux faire ça ?
- Touche-toi », l'enjoignit-il.
Draco ne réagissant pas, il reprit gentiment la main de Draco dans la sienne et l'accompagna dans sa masturbation. Lorsque son érection fut bien fière et au garde à vous, Harry retira précipitamment la dernière barrière de tissu qui retenait sa propre érection. Ils étaient maintenant entièrement nus tous les deux. Draco déglutit en le voyant aussi excité. Harry l'embrassa ardemment et l'enjamba, leurs érection se touchant enfin. Un baiser intime qu'ils n'avaient jamais eu auparavant. Harry soupira de plaisir alors que Draco remuait les hanches pour qu'ils se touchent encore plus. Ils se frottèrent ainsi l'un contre l'autre et Harry glissa même une main entre eux pour augmenter le plaisir. Après cela, Harry ne fut plus que sensations.
« Je ne vais plus pouvoir me retenir, haleta-t-il dans l'oreille de Draco. Tu es bientôt là ? »
Draco serra les dents et acquiesça.
« Bientôt. »
Harry l'embrassa jusqu'à ce qu'ils soient tous deux à bout de souffle. La main de Harry était recouverte de liquide pré-séminal. Il se sentit venir deux secondes avant que Draco n'éjacule. Leurs gémissements moururent sur les lèvres de l'autre. Puis la chaleur retomba et leur souffle se calma. La première chose que fit Harry fut de retirer sa main et s'essuyer grossièrement sur son ventre, qui avait été touché par leurs spermes mais pas autant que ne l'était celui de Draco. Il embrassa le front en sueur de ce dernier et s'assit vaguement à côté de lui. Draco regarda le plafond faiblement puis il se secoua et s'appuya sur ses bras pour se relever et attraper sa baguette. D'un coup de baguette, il les nettoya de leurs fluides.
« Merci… » le remercia Harry, fatigué.
Draco haussa les épaules avec un sourire. Puis il vint prendre le menton de Harry pour l'embrasser, les refaisant tomber dans le lit. Draco prit Harry dans ses bras, embrassant ses cheveux en bataille. Harry en profita pour respirer sans vergogne l'odeur de Draco. Il répondit à l'étreinte de Draco en glissant ses mains dans son dos et en serrant fort. S'il voulait un câlin, il en aurait un !
« Merci d'avoir été patient avec moi, lui murmura Draco.
- C'est plutôt à moi de te remercier, rit Harry.
- O.K., on arrête les remerciements.
- Tu as aimé ? lui demanda plutôt Harry.
- Je n'ai pas détesté. J'ai beaucoup plus aimé que la dernière fois, ça c'est sûr. Tu me montres des visages de toi que je n'ai pas l'habitude de voir.
- Mais ?
- C'est stupide, hésita Draco.
- Dis-moi.
- Je n'ai pas arrêté de penser qu'on allait salir le lit. »
Harry fut secoué d'un rire.
« Mais un coup de baguette et c'est bon !
- Oui, c'est pour ça que je n'ai rien dit, finalement.
- Ah… tu es génial ! fit Harry, toujours riant.
- Te moque pas.
- Et tu as pensé à ça même quand tu es venu ?
- Non ! Bien sûr que non, idiot.
- L'idiot t'aime très fort.
- Je sais, amour. J'ai envie d'un bain, dit-il en quittant les bras de Harry et se levant.
- Je t'accompagne, décida Harry. J'aime quand tu m'appelles amour. »
Il descendit du lit et suivit Draco alors qu'ils traversaient le dressing pour atteindre la salle de bain.
« Toi, tu ne m'appelles jamais comme ça », se plaignit doucement Draco.
Harry ouvrit de grands yeux alors que Draco ouvrait la porte, sans croiser son regard.
« Je croyais que tu n'aimais pas ça.
- Parce qu'à chaque fois que tu les utilises, c'est pour me taquiner, accusa Draco.
- C'est vrai ? » fit Harry, incrédule.
Draco acquiesça. Il était un peu mal à l'aise d'avoir lancé la conversation là-dessus mais c'était trop tard pour rebrousser chemin.
« Je ne m'en étais pas rendu compte, s'excusa Harry. Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu voulais que je t'appelle mon amour ou d'autres petits noms comme ça ?
- Parce que c'est pas le genre de trucs qu'on demande. C'est comme si je te disais que je voulais un massage alors que ce que je veux, c'est que tu le fasses de ta propre initiative.
- Tu voulais des massages aussi ? »
Draco mit son visage dans ses mains. Ce n'était pas tant pour cacher une quelconque gêne que plutôt une façon de se désespérer devant un cas irrattrapable.
« Tu es tellement obtus, je te jure. »
Draco secoua inévitablement la tête, grimpa dans la baignoire et prit la pomme de douche.
« Viens ici ou je t'arrose, menaça-t-il Harry.
- Techniquement, d'une façon ou d'une autre, je finis mouillé, ricana-t-il en rejoignant Draco dans le bain.
- Qu'est-ce que je vais faire de toi ?
- Me laisser te faire un massage après qu'on se soit lavé ? »
Draco ouvrit l'eau à la figure de Harry qui poussa un "oh !" outré.
« C'est pas ce genre de massage que je veux, déclara son agresseur.
- C'est quoi que tu veux comme massage alors ? Si tu me dis "massage sexy", je te croirais pas, dit-il en prenant la pomme de douche des mains de Draco.
- Tu vois mes parents ?
- Oui, je vois très bien, quel est le rapport ?
- Eh bien, j'ai toujours été très envieux de leurs marques d'affection. Par exemple, mère serait assise dans son fauteuil préféré et père apparaîtrait derrière elle et sans qu'elle n'ait rien demandé, il lui ferait un massage des épaules. Pas quelque chose de très long, parfois l'histoire de seulement quelques secondes. Bref, j'ai toujours trouvé cela romantique.
- J'avais oublié que tu étais un romantique.
- Arrête de te moquer.
- Pardon. Pardon. »
Harry coinça la pomme de douche sous sa jambe, laissant l'eau remplir le bain et posa une main douce sur le genou de Draco.
« J'ai compris. À partir de maintenant, prépare-toi à des massages surprises recelant tout mon amour pour toi. »
Draco rit et leva les yeux au ciel. Harry rajouta :
« Mon chéri. »
Draco lui jeta de l'eau à la figure.
« Tu es encore ironique. »
Harry lui renvoya la pareille et Draco cligna des yeux à l'attaque qu'il n'avait pas venu venir.
« Je vais travailler là-dessus. Sois patient. »
Draco laissa tomber les armes et récupéra le pommeau pour se tremper généreusement. Harry lui tendit le savon et Draco arrêta l'eau. Ils en avaient maintenant suffisamment dans la baignoire pour y mettre la tête sous l'eau, ce que Harry fit. Il en réémergea et s'ébroua comme un chien au grand mécontentement de son petit ami.
« Ne me fais pas regretter d'avoir accepté de prendre un bain ensemble. »
Harry rit et prit le visage pas encore savonné de Draco entre ses mains et l'embrassa. Il le sentit fondre sous le baiser. Il adorait cette sensation. Qu'est-ce qu'il aimait embrasser Draco ! Ce n'était jamais la même chose à chaque fois.
« Même si tu dis ça, je sais que tu m'aimes », conclut-il.
Draco frotta ses mains savonnées l'une contre l'autre, fit un rond entre ses pouces et index et souffla une bulle de savon au visage de Harry. Elle lui explosa au nez et Harry eut seulement la présence d'esprit de fermer les yeux.
« Tu cherches la guerre ? » fit Harry, menaçant.
- Non, je cherche l'amour. »
Ils frissonnèrent tous les deux à cette terrible réplique.
« Si jamais je redis un truc pareil un jour, tu as ordre de m'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.
- J'y veillerai. »
Ils échangèrent un rire embarrassé. Draco attrapa la bouteille de shampooing, s'en servi une dose dans la main et l'étala sur le crâne de Harry.
« Ah ! Qu'est-ce que tu fais ? s'exclama le shampooiné.
- Je te lave les cheveux.
- Mais je les ai lavés avant-hier, ils vont regraisser vachement vite !
- c'est ta punition.
- Mais pour quoi ? »
Draco se mit à réfléchir.
« J'y crois pas ! râla-t-il. T'as même pas de raison. Espèce de sadique !
- Oui, oui, maintenant laisse-toi faire. »
Harry croisa les bras mais baissa la tête pour que Draco ait plus de facilité à mousser ses cheveux. Il était de toute façon trop tard pour éviter la lubie de son petit ami. Draco lui demanda de se tourner pour mieux pouvoir lui laver les cheveux. Il n'y avait pas à dire, cela restait agréable de se faire masser le cuir chevelu. Était-ce le genre de "massages" dont parlait Draco ? Draco était toujours si présent pour ce genre de choses. Maintenant qu'il y repensait, il était toujours en train de le toucher, d'avoir de petits gestes tendres avec lui. Il avait toujours considéré ça comme une évidence, des gestes anodins, il n'y avait jamais mis plus d'intentions derrière. Ce n'est pas qu'il était avare en caresses mais Harry se rendait maintenant compte qu'elles n'était pas aussi "romantiques" que Draco l'aurait voulu. Il fallait qu'il améliore cela. Il ne voulait pas que son petit ami se sente lésé dans leurs relations surtout que ce dernier venait de faire un beau compromis pour lui.
« Chéri, commença-t-il en essayant de ne glisser aucune touche ironique dans sa voix. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais que je te fasse ? »
Draco prit la pomme de douche pour rincer la mousse de ses cheveux, ce dernier mettant ses mains sur ses yeux pour les protéger.
« Comment ça ?
- Bah je sais pas, on vient de faire du sexe pour me faire plaisir, j'aimerais bien qu'on fasse quelque chose pour te faire plaisir aussi.
- Oh mais je n'ai envie de rien en particulier. Tu me rends déjà très heureux.
- C'est vrai ?
- Mais oui.
- Tu es sûr que tu ne veux rien ?
- Je veux juste que tu me prennes dans les bras quand on dort ensemble.
- C'est pas nouveau ça ! Dans ce cas, je vais t'écraser de mon étreinte. »
Draco éclata de rire.
o0O0o
« Tu as lu la gazette d'aujourd'hui ? l'attaqua Hermione avec un enthousiasme qui lui assura que le journal avait dévoilé un moyen de transplaner sur la lune.
- J'évite de la lire ces derniers temps », avoua Harry craignant le courroux de son amie pour ne pas être à jour sur les dernières nouvelles de la société sorcière.
Avec toute la fatigue accumulée de la journée et son excitation de transmettre sa nouvelle, Hermione s'affala sur la chaise de la table du restaurant où Harry et elle allaient manger tous les lundis soirs après leur journée. Un serveur apparut peu de temps après pour prendre leurs commandes. Ils étaient devenus des habitués du lieu et connaissaient maintenant sur le bout des doigts la carte. Hermione prit ce qu'elle prenait d'habitude et Harry prit le plateau du jour. Le serveur leur offrit sur la maison des apéritifs pour les remercier de leur fidélité. Quand il fut reparti, Harry demanda à Hermione :
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Ce n'est pas vraiment quelque chose qu'il s'est passé. »
Harry lui fit un geste de la main pour l'inviter à continuer.
« C'était dans la rubrique potion, précisa-t-elle, parce qu'avec Hermione, tu avais toujours la genèse. C'est une équipe de deux potionnistes qui ont eu leurs titres il y a seulement quelques années.
- Viens-en aux faits, l'enjoignit Harry.
- Ils ont créé une potion permettant aux personnes masculines d'enfanter. »
Leurs apéritifs arrivèrent à ce moment-là, ce qui empêcha Harry de lancer un "Quoi ?!" retentissant.
« Mais je croyais qu'il y avait déjà une potion qui permettait ça, relativisa-t-il.
- Pas tout à fait. Ce n'est d'ailleurs pas entièrement une potion mais plutôt un mélange entre sortilège et potion. Comme tu le sais déjà, la magie permettait déjà à un couple de femmes d'enfanter, mais pour un couple d'hommes, la question de la gestation est un problème et l'on doit passer par une personne tierce pouvant porter l'enfant. Malgré les efforts pour que l'embryon n'ait que l'ADN de ses pères, pendant la grossesse, il y a toujours un peu d'ADN de la mère porteuse qui vient se mêler. Et trois ADN différents, ça peut créer des problèmes génétiques. Il y a même eu quelques rares cas de fausses couches. Ce que ces potionnistes ont fait d'original, c'est de voir le problème d'un autre point de vue. Plutôt que de passer par une mère porteuse, on changerait la morphologie du corps pour qu'un homme puisse tomber enceinte… enceint ? bref, comme c'est déjà le cas pour les couples féminins.
- Woah, et donc ils ont réussi ?
- Leurs essais sont concluants sur des souris. L'article était justement un appel à financements pour pouvoir faire des tests sur des créatures magiques et voir comment la potion réagit à la magie naturellement présente dans notre ADN.
- Mais comment ça marche ? Cela change le pénis pour un vagin ? Ou ça crée une… poche ou un truc comme ça ?
- Je ne sais pas du tout, ce n'est pas précisé dans l'article.
- C'est quand même une avancée incroyable. Mais pourquoi tu me parles de ça ?
- Je me suis dit que ça pourrait t'intéresser. Et puis tu as toujours voulu des enfants, non ? »
Harry sourit, Hermione le connaissait bien.
« Tu t'avances un peu. On n'est pas encore prêt Draco et moi pour avoir un gosse. Et puis on n'en a même jamais parlé. »
À part pour ce qui concernait Teddy.
« De toute façon, la potion ne sera pas prête avant quelques années », conclut-elle.
C'était une conversation qu'il devrait avoir avec Draco. Est-ce que son petit ami voulait des enfants ? En tant qu'héritier de la famille Malfoy, il se devait d'avoir un descendant. Et c'était lui qui avait insisté pour que Harry voie Teddy comme un fils. Mais est-ce qu'il voulait un enfant à lui ? À eux deux ? Harry se surprit à rêver d'un petit enfant qui leur ressemblerait tous les deux.
o0O0o
« Alors Harry, comment s'est passé cette semaine ?
- Plutôt bien, oui.
- Tant mieux alors ! Il faut célébrer ces bons moments. Tu es prêt pour ta séance d'aujourd'hui ? Une tasse de thé ?
- Oui… et oui. Ah d'ailleurs, voilà les listes que j'ai écrites sur ce que j'aime et ce que j'aime chez moi.
- Mais Harry… haha, tu n'avais pas besoin de me les amener !
- Oh, ah bon ?
- Haha, je sais que j'ai dit devoir mais tu n'as pas besoin de me les remettre. Je ne vais pas te noter. Mais puisque tu me les a amenés, je peux les voir si tu veux.
- Tiens.
- Merci Harry. Tu veux qu'on revoie ce que tu as écrit ensemble ou tu préfères que je lise ça sans toi ?
- Oh, c'est… un peu gênant, je préfère que tu les lises sans moi.
- O.K. Et bien commençons alors. Aujourd'hui, j'aimerais que tu me parles de ta relation avec Draco. »
Et voilà la fin du chapitre ! J'espère que la scène avec les 36 questions n'a pas été trop longues à lire… je sais qu'elle a été un peu ennuyante à écrire. Et DURE. Il a vraiment fallu que je me mette à la place de Harry pour avoir ne serait-ce qu'une idée de ce qu'il pourrait répondre. Horrible.
Et j'espère que le lemon vous a plu ! Avouez que vous ne l'attendiez pas XD
Sur ce, voici le synopsis de "The Pureblood Pretense" (Le Simulacre Sang-pur) :
Harriet Potter, sang-mêlée, rêve d'aller à Poudlard pour étudier sous le plus grand maître de potions d'Angleterre, mais dans un UA où l'école n'accepte que les Sang-Purs, le seul moyen d'atteindre son but est de changer de place avec son cousin sang-pur. Le seul problème ? Son cousin est un garçon.
C'est une histoire vraiment trop trop bien ! Et je suis immensément fière de pouvoir traduire ce chef d'œuvre. Franchement, vous ne perdrez rien à le lire. (À part votre sang froid. Harriet va tous nous tuer sous le stress.)
