Surprise ! Voilà enfin un nouveau chapitre. Merci pour votre patience, vous êtes vraiment les meilleurs lecteurs ! Le prochain chapitre sera le dernier et je compte bien le sortir avant la fin de l'année. Il y aura également un épilogue, je pense que je le sortirai en même temps que le dernier chapitre. Je suis contente d'enfin arriver à la fin parce que j'ai envie de passer à autre chose, mais en même je freine des quatre fers pour ne pas à avoir à mettre le point final. Ça c'est moi et la plupart des jeux vidéos ^^' (J'ai battu Ganon dans BOTW seulement cet été alors que j'ai le jeu depuis sa sortie et plus de 300h de jeu.) Cette fanfiction étant la première grosse histoire que j'écris, je ne pensais pas que je rencontrerais le même problème. Mais je pense que maintenant que je suis lancée vers le climax, l'écriture devrait être plus "simple".
Cet été, j'ai été complètement obsédée (plus que d'habitude) par les Rigel Black Chronicles (petit rappel que je traduis le premier tome "The Pureblood Pretense" ;) on approche d'ailleurs aussi de la fin), et j'ai mis en boucle ma playlist qui en est inspirée. Et la moitié des chansons dedans étant de MARINA, je vous propose d'écouter "Highly Emotional People". Ça n'a pas trop de rapport avec le chapitre mais comme l'artiste a été dans mon background pendant une bonne partie de l'écriture (honnêtement, je suis 100% sûre que Spotify va la mettre en artiste n°1 de mon année), cela me semble aller.
Sur ce bonne lecture et bon anniversaire à moi !
Chapitre 23 : Mangemorts
Même s'ils n'en avaient pas envie, Harry et Draco se levèrent tôt ce matin-là. Teddy dormait debout quand ils le préparèrent avant de l'amener à une Narcissa qui était bien réveillée, elle.
« Je n'ai pas pu dormir, leur confia-t-elle. Toute cette histoire m'inquiète. »
Elle embrassa son fils et partit remettre Teddy au lit. Harry et Draco échangèrent un hochement de tête et transplanèrent jusqu'au Ministère de la Magie. Le bureau des aurors les attendait.
Harry s'approcha de la table de Julian qui les accueillit avec un sourire sombre. D'un geste, il les invita à s'asseoir en face de lui. Dès que les deux garçons furent installés, il dit :
« Je vous avoue, avec toutes ces formalités administratives, je n'ai pu dormir que quatre heures cette nuit. »
À l'air surpris de Harry, l'auror continua :
« On a interrogé Rookwood après…
– C'était Rookwood ? s'exclama Harry. Je ne l'ai pas reconnu.
– Une vie de cavale depuis la Bataille de Poudlard n'a pas été tendre avec lui, expliqua Julian. Bref, comme je disais, après qu'il a été guéri par les Médicomages, on a pu l'interroger. Évidemment, il ne nous a rien dit alors on a dû faire une demande pour utiliser du veritaserum, toute la paperasse a pris taaant de temps. Ah, mais je suis pas censé vous en parler, enfin pas à toi en tout cas Draco, comme tu n'es pas du Bureau.
– Oui, je comprends, répondit l'intéressé.
– Tu ne peux pas nous dire au moins pourquoi il nous a attaqué ? intervint Harry.
– J'aimerais bien mais Rookwood ne nous a rien dévoilé là-dessus. »
Draco fronça les sourcils.
« Je ne comprends pas, vous n'avez pas utilisé le veritaserum ?
– Même sous le sérum de vérité, une personne peut manipuler la vérité, expliqua Julian. Ou refuser de répondre. La seule chose qu'il a bien voulu répondre quand on lui a demandé pourquoi c'est que c'était par vengeance. »
Draco et Julian tournèrent leurs yeux sur Harry, qui se recroquevilla sur sa chaise. Tout revenait à lui, évidemment.
« C'était donc bien Harry qu'il visait ? confirma Draco.
– C'est ce que tout porte à croire pour le moment.
– Tu vas m'assigner des gardes du corps, c'est ça ? » se lamenta Harry, à deux doigts de s'écrouler sur le bureau d'exténuation.
Julian eut un rire bref et sortit un formulaire.
« Tu as tout compris, mon grand. Tiens, remplis ce contrat.
– On n'est pas censé raconter notre version des faits ?
– J'ai juste besoin de votre bon mot, surtout au début. J'étais là pour tout le reste. Et bien sûr pour que vous portiez plainte – si c'est ce que vous voulez.
– Tout ça n'était qu'une ruse ! se plaignit Harry. Si j'avais su…
– Oh, arrête de dramatiser un peu. »
Draco secoua la tête pour agréer aux mots de l'auror. Celui-ci passa enfin aux choses sérieuses et recueillit leur témoignage. Harry remplit le contrat en maugréant sur la perte de liberté que cela allait lui causer.
« C'est juste pour quelques temps, le rassura Julian. Avec les révélations de Rookwood, on connaît maintenant une de leurs planques.
– Vraiment ? » lâcha Draco de soulagement.
Son corps même perdit de sa tension et il s'installa plus confortablement dans son siège. Harry posa une main sur son genou. Si toute cette histoire pouvait bientôt se terminer, ils en seraient tous soulagés. Harry en avait plus qu'assez de toutes ces attaques. Il voulait une vie simple où Draco n'aurait pas à s'inquiéter de se faire attaquer. Lui allait devenir auror, il serait toujours dans le feu de l'action, mais si son petit ami pouvait éviter cela…
« Une fois que l'on aura trouvé leur base, continua Julian, on devrait pouvoir tous les arrêter. Il faut qu'on agisse vite par contre car la nouvelle de l'arrestation de Rookwood sera bientôt largement diffusée. On ne s'attend évidemment pas à ce qu'ils se trouvent tous dans leur planque mais une fois qu'on sera sur place, retrouver leur trace sera bien plus facile. »
Draco acquiesça et Harry ressentit soudain une certaine excitation. Peut-être qu'avec cette traque, le Bureau des Aurors allait pouvoir définitivement mettre fin au règne des mangemorts. Il était plus que temps que les conséquences de Voldemort soient effacées. Le monde magique avait besoin de se reconstruire.
Julian fouilla dans les tiroirs de son bureau et en sortit deux petites plaques transparentes. Harry les reconnut tout de suite.
« C'est…
– Oui, l'invention des Weasley, le "téléphone sorcier". Après que vous les ayez utilisés au nouvel an, le Bureau s'est tout de suite présenté à Weasley, Farces pour sorciers facétieux pour tester les avancées. Ils ne sont toujours pas au point pour la mise en vente au public mais c'est suffisant pour nous.
– Ils n'explosent plus après utilisation ?
– Non. »
Julian regarda les deux garçons avec sérieux.
« Je veux que vous gardiez ces téléphones sur vous en permanence. Pour pallier à leur destruction automatique après un appel, les Weasley ont diminué leur puissance…
– Ce qui fait que seule la personne ayant le téléphone correspondant pourra communiquer autant de fois qu'elle le veut », termina Harry.
Il se rappelait maintenant de la fois où Ron lui en avait parlé en passant lorsqu'il lui avait fait un point sur la boutique. Comme les téléphones – dont ils cherchaient encore un nom – étaient loin d'être prêts, Harry avait refoulé l'information dans un coin de sa mémoire. S'il avait su que le Bureau faisait partie des testeurs… Il fallait qu'il fasse plus attention aux petits détails.
Julian approuva ce que Harry avait dit, lui lançant un regard appréciateur. Harry et Draco récupérèrent les petits écrans et les rangèrent dans leurs poches.
« La personne chargée de vous protéger aura l'autre communicateur. Quand votre garde du corps changera, il le passera à la nouvelle personne, d'accord ? Je veux qu'avec ça vous nous préveniez dès que vous avez un changement dans votre emploi du temps ou s'il y a le moindre problème. N'ayez pas peur de l'utiliser, c'est là pour ça. »
Ils hochèrent la tête et Julian continua de leur donner des consignes concernant leurs gardes du corps et ce qu'ils allaient devoir faire pour les semaines qui allaient suivre.
o0O0o
Harry ouvrit la porte de chez lui pour tomber sur Pansy Parkinson sur le palier. Sa bouche peinte tressauta légèrement à son coin en croisant son regard. Ignorant la froideur de son regard, Harry s'écarta pour la laisser entrer.
« Bonjour Pansy, j'espère que tu vas bien.
– Qui t'a permis de m'appeler par mon prénom ? »
Sans se laisser décontenancer, Harry lui sourit et dit d'un ton poli :
« Je me disais que nous pouvions devenir amis, comme nous sommes tous les deux des personnes chères à Draco.
– Hm, fit-elle hautainement. Si ça ne tenait qu'à moi, jamais je ne me lierais d'une quelconque manière avec toi. »
Elle soupira :
« Mais puisque c'est pour Draco, je veux bien faire un effort pour te tolérer, Harry. »
Ce dernier se retint de rire et d'être offusqué. Pansy était un phénomène.
C'était la première fois qu'elle venait chez lui depuis que Draco avait emménagé. Auparavant, elle le visitait au manoir Malfoy, quand Harry n'était pas présent, donc ils ne s'étaient pas vus depuis que Harry l'avait laissée discuter seule avec Draco à sa sortie d'hôpital. D'après Draco, ils s'étaient bien rapprochés et il était prêt à revenir à leur relation d'avant la guerre. Il tenait vraiment à elle, s'était rendu compte Harry. C'était pour cette raison que c'était lui qui avait proposé à Draco d'inviter la jeune fille chez eux, sans se soucier de sa présence. Évidemment, son petit ami avait alors insisté pour qu'il se joigne à eux autour d'un thé et Harry avait été bien incapable de refuser.
Pansy commentait en marmonnant tout ce qu'elle voyait dans sa maison. Harry n'arrivait pas à déterminer ce qu'elle disait, mais ce ne devait pas être très positif. Il haussa les épaules. Il avait fait ce qu'il avait pu avec la maison, sauf que celle-ci avait un sale caractère et rien que changer la couleur des murs lui avait demandé deux ans de cajoleries. Il n'allait pas toucher à la carpette tout de suite…
Il ouvrit la porte qui menait au petit salon et invita Pansy à s'asseoir dans l'un des fauteuils à dossier bas. Harry s'assit en face d'elle dans la causeuse. Elle prit grand soin de regarder en détail la pièce avant de dévisager Harry en silence.
Ils n'avaient rien à se dire et une tension se mettait à s'étirer dans l'air, les alourdissant tous les deux. Quand est-ce que Draco allait arriver ? Il avait foncé dans la cuisine pour faire du thé quand il avait entendu la sonnerie indiquant la présence de Pansy. Ça ne pouvait pas prendre aussi longtemps, non ?
Pansy n'était pas près de rompre le silence, fixant toujours Harry. C'était une bataille de nerf, comprit-il soudain. Et elle ne piperait pas un mot jusqu'à ce que Harry cède. Sauf que Harry n'en avait rien à faire de ses défis et il trouva soudain qu'il asserterait bien mieux sa puissance autrement qu'en se livrant aux règles qu'avait dictées la Sang-pure.
« Draco va bientôt arriver, commença-t-il. En attendant, que dirais-tu de faire un petit jeu ? »
Pansy leva légèrement le menton, comprenant que le fait que Harry avait parlé ne signifiait pas sa défaite pour autant.
« Quel genre de jeu ?
– Un tour de magie moldu. »
Pansy pouffa.
« Les moldus ne font pas de magie. C'est pour ça qu'on les appelle des moldus, dit-elle, hautaine.
– Ce n'est pas de la magie, expliqua Harry. C'est un tour de magie. »
Pansy écarta une mèche de ses cheveux.
« Je ne vois pas ce que ça change. Mais vas-y, puisque tu y tiens tant. »
Harry eut un sourire en coin et quitta son siège pour aller récupérer un simple jeu de carte qu'il déposa devant la table. Il le mélangea avec aise, sous le regard attentif de Pansy. Il termina en lui présentant les cartes face cachée en éventail.
« Choisis-en une. »
Elle en sélectionna une vers le milieu et la regarda.
« Qu'est-ce que je dois en faire ?
– Retiens-la, dit-il en reformant un tas, je vais deviner laquelle c'est. Ensuite tu peux me la rendre. »
Pansy la lui tendit et Harry la réintégra au paquet. Il coupa plusieurs fois les cartes avec précision. Les yeux de Pansy ne quittaient pas ses mains, se demandant sûrement ce qu'il allait faire. Un léger sourire en coin, Harry tira la toute première carte. Un trois de cœur.
« C'est ta carte ? »
Pansy acquiesça.
« Mais c'est facile de faire ça pour un sorcier, négocia-t-elle. En quoi est-ce de la magie moldue ?
– Haha, c'est que je n'ai pas utilisé de magie ! Juste un simple tour. »
Pansy n'était pas du tout convaincue et elle soupira pour le montrer.
« Je peux t'en faire un face visible, comme ça, tu verras bien que je n'utilise pas de magie. »
Elle leva les yeux au ciel mais accepta. Harry mélangea les cartes et lui demanda à nouveau d'en choisir une. Il la replaça dans son paquet en faisant attention à l'endroit où il la remettait sans en donner l'impression. Puis il disposa les cartes face visible en plusieurs groupes.
« Dans quelle colonne est ta carte ? »
Pansy lui désigna du doigt la deuxième colonne en partant de la gauche. Harry la prit, remélangea, redéposa en groupe et redemanda. Il fit cela quatre ou cinq fois avant de sélectionner le neuf de pique.
« C'est ta carte, pas vrai ? »
Pansy fronça les sourcils et se pencha pour examiner la table.
« Comment tu as fait ça ? Je ne comprends pas.
– Secret ! s'amusa Harry. Mais voilà le genre de tour de magie dont les moldus sont capables. »
La porte du salon s'ouvrit enfin et Draco apparut dans l'embrasure, un service à thé le suivant en flottant derrière lui.
« Désolé, dit-il aussitôt. Je ne trouvais plus le thé. »
Il salua Pansy avec chaleur et s'installa dans le fauteuil à gauche de Harry, le service à thé se posant tranquillement sur la table basse et commençant à servir tout le monde dans de jolies tasses en porcelaine. Draco jeta un œil aux cartes dans les mains de Harry.
« Tu n'as quand même pas diverti Pansy avec des tours de magie, quand même ? »
Harry lui sourit énigmatiquement. Draco soupira et s'adressa à Pansy :
« Excuse-le, depuis que le père d'Hermione lui a appris comment en faire, il agace tout le monde avec ça.
– Mais comment est-ce possible ? demanda Pansy. La magie moldue, ça n'existe pas.
– Oh, ce n'est pas de la magie, la rassura Draco. C'est juste des mathématiques. Harry a simplement glissé ta carte à un endroit qu'il avait décidé et fait sembler de mélanger, alors qu'en fait, il ne fait que se souvenir d'où est la carte.
– Hé ! Ne dévoile pas tous mes secrets ! s'écria Harry.
– Comment se passe ta journée jusqu'à présent ? l'ignora Draco.
– Plutôt bien. Fleury et Bott m'ont engagée pour l'été, dit Pansy.
– Oh, mais c'est super ! Félicitations. »
Pansy eut un sourire, un vrai sourire, et le remercia, récupérant sa tasse et soufflant dessus pour la refroidir. Ils échangèrent quelques banalités pendant que Harry mangeait un scone. Il ne savait pas trop ce qu'il faisait là car il n'avait pas de choses en commun avec Pansy, mais Draco avait voulu qu'il soit là, alors il était là.
La conversation dériva sur la dernière passion de Pansy, le jardinage. Elle était en train d'apprendre à faire pousser certaines plantes magiques et la façon qu'elle avait d'en parler était tellement enthousiaste que Harry ne put s'empêcher de se laisser happer par son histoire. Pansy avait une façon de raconter les choses qu'on ne pouvait qu'être suspendu à ses lèvres. Harry comprenait soudain mieux pourquoi la jeune fille avait eu une telle popularité à Poudlard.
Quand Harry commença à faire part de son intérêt pour le sujet, Pansy se mit à lui donner des conseils sur la pousse des plantes. Et très vite, ils se retrouvèrent à se parler comme des amis, comme s'ils avaient fait ça pendant des années.
À un moment, Pansy s'excusa pour utiliser le petit coin et, dès qu'elle eut refermé la porte du petit salon, Draco lança un sourire à Harry. Ce dernier roula des yeux.
« Quoi ?
– Tu t'entends bien avec Pansy.
– C'est une personne intéressante, accepta-t-il.
– Merci, ça me touche beaucoup. »
Draco appuya ses dires en s'avançant dans son fauteuil pour prendre la main de Harry. Puis avec l'air le plus sérieux du monde, il lui dit :
« Tu ne feras pas pousser de Filet du Diable dans le grenier.
– Quoi ? Bien sûr que non », répondit Harry avec un sourire en coin.
Draco secoua la tête, désespéré.
« Je vais en faire pousser un nain », déclara Harry.
Les gros yeux de Draco le firent éclater de rire. Taquiner son petit ami était la meilleure des choses.
Pansy réapparut quelques minutes plus tard et elle se rassit en tenant ses jupes.
« L'antique maison des Black est un délice à voir, ça se voit que tu en prends grand soin, Harry. »
Était-ce… un compliment ?
« Mais je ne sais pas comment vous faites pour vivre dans un lieu aussi hanté.
– Pardon ? » demanda Harry, perplexe.
Pansy rendit à Harry son regard perdu. Draco fronçait les sourcils.
« Vous ne le sentez pas ? demanda-t-elle.
– Quoi donc ? s'enquit Draco.
– Le sort qui prévient les non-Black de posséder cette maison, expliqua Pansy comme si c'était une évidence.
– Le quoi ? s'exclama Harry.
– Oh, mais je sais pourquoi vous ne le ressentez pas ! comprit soudain Pansy en tapant dans ses mains. Toi, dit-elle en pointant Draco, ta mère est Black, forcément la maison va t'accepter. Mais pour toi, Harry, je ne suis pas très sûre. Certes les Potter et les Black se sont mariés à un moment… Je ne crois pas que ce soit directement dans ta lignée par contre. Peut-être que tu ne le ressens pas parce que le précédent Maître de Maison a fait de toi son héritier ? Je me demande quel est le but de ce sort… empêcher que tous les secrets des Black tombent entre les mains de quelqu'un qui n'est pas de la famille ? Mais cela serait bien trop facilement détourné si avoir un héritier non-Black comme toi éviterait la malédiction, se marmonna-t-elle. Hmm… c'est intriguant.
– Euh… répondit Harry. Est-ce que c'est présentement dangereux ?
– Non, non, s'écria aussitôt Pansy. Le sort est dormant pour l'instant. Par contre cela risque de poser un problème quand tu donneras la maison à ton héritier.
– À Teddy ? »
La surprise se peignit sur le visage délicat de Pansy.
« Tu en as fait ton héritier ?
– Eh bien… je l'ai adopté… donc oui ? j'imagine.
– Oui, il l'a fait, intervint Draco. J'ai vérifié les papiers.
– Ah bon ? »
Draco fit tomber sa tête dans ses mains. Harry eut un petit rire involontaire. Pansy secoua la tête avec un léger sourire.
« Sa grand-mère était Black, c'est ça ?
– Oui, répondit Harry.
– Mais son grand-père était un né-moldu et son père un loup-garou. »
Pansy ignora le regard dangereux que Harry lui envoya.
« J'ai peur que la maison ne le rejette quand il en héritera.
– Pourquoi ? Elle m'a bien acceptée, dit Harry.
– Oui, parce que tu l'as reçue de Sirius Black, la tête de famille de la noble et très ancienne Maison des Black. 12, Square Grimmauld ne pouvait que t'accepter. Elle n'acceptera pas par contre qu'un Potter l'offre à un Lupin. »
Draco intervint :
« Et si moi j'en deviens l'héritier pour ensuite la transmettre à Teddy ? Je suis à moitié Black.
– Hm… ça pourrait marcher, il faudrait voir avec un conjureur de sort pour s'en assurer.
– Il faudrait voir avec Bill alors », dit Harry en regardant Draco.
Ce dernier acquiesça. Ils pourraient faire ça pendant l'été, après les examens de fin d'années de Harry.
o0O0o
Harry regarda la potion turquoise avec un soupir. Elle était censée être verte, mais la maudite avait refusé de présenter cette couleur même une seule fois pendant tout le procédé de la concoction. Non, décidément, quand il n'avait pas le livre du Prince de Sang-mêlé pour lui tenir la main, les potions n'étaient pas sa matière forte.
En lançant des regards noirs au liquide turquoise, il en transvasa un échantillon dans le flacon sur lequel il serait noté. Tant qu'il passait, il s'en fichait d'avoir un Excellent ou Optimal. Il écrivit son nom sur l'étiquette et se rendit au-devant de la salle de cours dans laquelle ils étaient évalués. Les potions étaient la seule matière de la partie pratique sur laquelle il n'avait pas entièrement confiance en ses capacités.
Il déposa le flacon avec les autres de ceux qui avaient fini avant lui. En chuchotant, le surveillant de l'épreuve l'invita à signer son nom sur la fiche d'appel et l'autorisa à partir. Harry récupéra ses affaires et fit un petit sourire à Neville en sortant, qui lui rendit un sourire tremblotant. Harry avait confiance en lui. Ils avaient bien révisé et ils étaient tombés sur la potion qu'ils avaient vu le week-end dernier.
Harry referma doucement la porte de la salle derrière lui et fut tout de suite rejoint par Logan, chargé ce jour-là de le garder. Celui-ci lui sourit et posa une main sur son épaule :
« Alors Harry, comment ça s'est passé ? »
Harry ne se fit pas prier et lui raconta tout ce qu'il avait fait pendant l'épreuve. Il avait déjà travaillé un peu avec Logan et c'était un bon vivant, toujours prêt à faire une blague. Harry se laissa donc aller à lui proposer de boire quelque chose à la cafétéria, avant qu'il ne rentre chez lui. L'auror accepta avec joie et ils discutèrent de l'époque où Logan lui-même était encore un étudiant. Cette simple discussion permit à Harry de décompresser après le stress de l'examen et d'attendre que Neville ait terminé et les rejoigne. Ils échangèrent leurs impressions et leurs questionnements sur comment ils auraient pu mieux faire, car ni l'un ni l'autre n'avait réussi à atteindre la couleur demandée.
« Ne vous inquiétez pas trop pour ça, les rassura Logan. Ce qu'on demande aux aurors, c'est surtout de savoir détecter si une personne a été victime d'un poison et duquel il s'agit. On ne vous demandera pas souvent d'aller faire une potion, on préfère déléguer.
– C'est pour ça que la partie théorique vaut plus de points alors ? » s'étonna Neville.
Harry avait l'impression qu'on lui avait déjà expliqué ça mais il avait dû oublier… Bah tant mieux, il n'était pas fait pour les potions de toute façon. Leur petit groupe continua encore à discuter pendant un moment puis ils se séparèrent. Ils avaient une dernière épreuve pratique le vendredi, dans deux jours, et elle prendrait toute leur journée, donc ils voulaient réviser une dernière fois et se détendre avant le jour J. Au moins, Harry et Neville n'étaient pas dans le groupe qui passerait le lendemain, donc ils pouvaient respirer un peu.
Harry et Logan arrivèrent devant le 12, Square Grimmauld. Harry dut chercher ses clefs tout au fond de son sac et pesta. Quand il les trouva, Logan lui dit :
« Bon, je te laisse alors. Appelle-moi si jamais tu ressors. »
Harry acquiesça, habitué maintenant à ce discours. Il ouvrit la porte de chez lui et dit au revoir à l'auror, qui transplana. Harry referma derrière lui et se débarrassa de ses affaires, soulagé d'être enfin à la maison. Celle-ci était silencieuse, mais pas inhabitée. Draco et Teddy étaient rentrés aussi. Est-ce qu'il ressentait leur présence parce que Harry, en tant que maître de la maison, était lié à ses protections, ou était-ce parce qu'il reconnaissait intimement la présence des êtres qu'il aimait ?
Harry haussa les épaules et se dirigea vers l'étage. En haut de la cage d'escalier, il entendit les gazouillis de rire de son fils et les grognements de Draco :
« Oui, c'est ça, Mr. Ted Lupin, riez. Je ne suis absolument pas en colère. »
Ce qui ne fit que plus rire Teddy. Harry leva un sourcil et se rendit en direction de la source du bruit, la salle de bain. La porte était ouverte et quand il entra, Teddy, dans le bain, s'écria :
« Papa ! »
Il avait un grand sourire sur le visage alors que Draco s'acharnait sur ses cheveux recouverts de shampooing. Celui-ci s'était débarrassé de sa robe de travail sur l'étendoir à serviettes et avait retroussé les manches de sa chemise. Il regarda Harry avec ennui et lui dit sans préalable :
« Ton fils a trouvé ta cachette de farces et attrapes.
– Oh. »
Harry regarda Teddy qui caquetait dans son coin, apparemment fier de son coup. Il reporta son attention sur Draco.
« Et qu'est-ce qu'il a fait ?
– Je te laisse découvrir sa chambre par toi-même mais monsieur s'est également retrouvé je ne sais comment avec toutes tes boules puantes dans les cheveux. »
Harry fronça les sourcils et s'accroupit à côté de Draco, l'embrassant au passage. Il regarda son fils et dit, amusé :
« Je ne sens rien pourtant.
– C'est parce que c'est son troisième shampooing », pointa Draco.
Cela tira un nouveau rire de Teddy. Le gamin jubilait de sa bêtise. Harry plissa les yeux et s'adressa à lui :
« Ne me dis pas que tu as aussi mis la main sur ma poudre hilarante. »
Les pleurs de rire de Teddy lui confirmèrent ce qu'il avait craint. Draco secoua la tête, fatigué.
« Je l'ai privé de balai pendant une semaine », le prévint-il.
Puis, hésitant, il plongea ses yeux dans ceux de Harry.
« J'espère que ça ne te dérange pas… »
Que j'ai puni ton fils, à ta place.
Harry sourit et secoua la tête. Draco devait savoir depuis le temps qu'il était plus que le bienvenu pour éduquer son fils avec lui. Harry passa une main dans ses cheveux et lui déroba un autre baiser.
« Jamais, lui confirma-t-il. Tu as bien fait. Je vais préparer le dîner en attendant que tu finisses avec le monstre. »
Le "monstre" ne s'arrêtait plus de rire.
« Ah, mais c'était mon tour ce soir, dit Draco.
– Ne t'inquiète pas, occupe-toi de Teddy. »
Il déposa un baiser sur sa joue et tapota avec un sourire la joue mouillée de Teddy qui se plaignit d'avoir faim.
« Quand on aura fini de te laver », lui déclara Draco.
Teddy se mit à rire.
« Quand est-ce que la poudre perd son effet ? demanda-t-il à Harry, un peu inquiet.
– Vu que tu l'as lavé, ça ne devrait plus durer longtemps, juste le temps que son corps se débarrasse de ce qu'il a "ingéré".
– Il va falloir que tu trouves une nouvelle cachette pour tes idioties », grommela Draco.
Harry éclata de rire, suivi par Teddy, et descendit dans la cuisine pour préparer le repas. Il sourit tout du long, amusé de la situation. Il surveillait la cuisson du four, lorsque des mains glacées se glissèrent sous son tee-shirt. Il glapit et se retourna pour voir un sourire malicieux sur le visage de son petit ami.
« Tes mains sont froides ! se plaignit Harry.
– Va donner un bain à un gamin de quatre ans pendant une heure. Réchauffe-les-moi. »
Harry secoua la tête avec amusement et prit les mains de Draco dans les siennes. Celui-ci eut un petit sourire et vint se coller à Harry pour le prendre dans ses bras.
« Où est Teddy ?
– Il a l'ordre de ranger sa chambre jusqu'à ce que ce soit l'heure de manger.
– Tu as conscience que tout seul, il va sûrement faire plus de bazar que de rangement ? »
Draco soupira.
« Je sais, mais je voulais te voir. Comment s'est passé ton examen ? »
Ils se séparèrent pour mieux se parler. Draco s'assit sur la table de la cuisine pendant que Harry lui préparait un thé, tout en lui racontant sa journée. Puis il s'installa sur la chaise en face de lui, jetant juste de temps en temps un œil au four. Ils discutèrent jusqu'à ce que le dîner soit prêt et ils appelèrent Teddy qui ne se fit pas prier pour quitter sa chambre et foncer manger. Il avait fait un minimum de rangement donc les adultes le laissèrent tranquille après et, d'un tour de baguette, remirent sa chambre en état.
o0O0o
« Vous avez donc deux heures pour trouver les runes explosives, les démanteler et sortir les civils du bâtiment. Attention, deux mangemorts sont cachés parmi eux. »
L'examinatrice souffla dans son sifflet et leur groupe de six s'avança avec précaution vers l'immeuble qui avait été créé spécialement pour leur dernier examen pratique. Ils discutèrent rapidement entre eux pour se répartir les tâches à accomplir. Harry n'était pas très bon en runes alors il fut chargé de débusquer les mangemorts, tandis que Neville se chargerait avec un autre de sortir les civils. Leur groupe de six se sépara en deux.
Baguette en main et des sorts de reconnaissance lancés à chaque tournant, ils ratissèrent tout le rez-de-chaussée pour trouver les "civils", des poupées de bois qui répondaient à des commandes simples. Ils les regroupèrent en un seul lieu et Neville et son collègue se chargèrent de les mener à l'extérieur pendant que Harry et Mike passait à l'étage pour continuer la recherche. Quand ils parvinrent au deuxième étage et qu'aucun "mangemort" ne s'était manifesté, leur petit groupe commença à angoisser. Ils sursautèrent en voyant un membre de l'autre groupe sortir d'un placard sans prévenir, mais se remirent vite de leurs émotions.
« Vous en êtes où ? demanda-t-il, un léger rire dans la voix à leurs réactions.
– On a presque fini de rassembler les civils, dit Harry.
– Mais on n'a pas encore débusqué les mangemorts, continua Mike. Et vous ?
– On a trouvé deux runes. Au vu du diagramme utilisé, on en a conclu qu'il y en a cinq dans le bâtiment. Mais elles sont bien cachées. »
Harry acquiesça. Une heure s'était déjà écoulée, mais ils avançaient bien. Tant qu'ils réussissaient à évacuer tout le monde, si les runes explosaient ou qu'ils ne trouvaient pas tous les mangemorts, ils ne perdraient pas trop de points.
Ils rejoignirent le dernier membre de l'équipe de sauvetage avec les derniers civils qui marchaient en frissonnant. Certains étaient si lents qu'il leur fallait les prendre dans les bras. À l'extérieur, tout le "monde" était réuni sur l'espace vide. Harry réfléchissait vite. C'était quand même étrange qu'ils n'aient rencontré aucun mangemort pendant toute leur opération. Ça ne s'additionnait pas. Il avertit son collègue :
« Je vais tester quelque chose, c'est louche. »
Son vis-à-vis hocha la tête en accord, se tenant sur la défensive, baguette en main.
« Revelio ! » lança Harry.
Le sort qui dévoilait ce qui était caché balaya la petite troupe qu'ils avaient récoltée. Il avançait assez rapidement et une poupée se mit à trembler au même moment que depuis une fenêtre le groupe des runes disait :
« On a trouvé la quatrième ! Plus qu'une. »
La poupée explosa en fumée. Le collègue de Harry lança aussitôt un sort pour protéger les civils autour d'elle. Harry quant à lui, s'approcha légèrement, les sens aux aguets. Il incanta un expelliarmus avant que la fumée ne redescende. Il fut rencontré par un contre-sort et eut le déplaisir de voir Miller apparaître à la place de la poupée. Pas Miller, pensa-t-il. Miller était un chien en duel. Le rôle de mangemort lui allait comme un gant.
Harry s'était laissé décontenancé et il dut réagir vite à la série de sortilèges offensifs que Miller lui lança.
« Je m'occupe d'éloigner les civils. Je te le laisse, Harry », lui apprit en vitesse son compagnon.
Harry ne lui jeta pas un regard, il l'avait entendu ça suffisait. Il réussit à placer un sort qui força Miller à se protéger et Harry en profita pour réduire la distance. Du coin de l'œil, il vit Neville et son camarade déplacer les civils également. Avec ça, il serait bientôt capable de se lâcher. Ce fut Miller qui se lâcha toutefois. Alors que Harry était occupé à éviter un méchant impedimenta, il lança un sort en direction du groupe qui fuyait. Neville réagit avec brio et se plaça sur le chemin du projectile orange. Avec des mouvements de baguette complexe, Neville éteignit le maléfice explosif juste avant qu'il ne le touche.
Harry reporta son attention sur le mangemort qui s'amusait comme un fou en riant machiavéliquement. Agacé par son comportement, Harry lança le charme du bouclier pour les recouvrir tous les deux. Comme ça, il ne pourrait plus attaquer les civils. Miller le récompensa par un haussement de sourcil.
Ouais, mauvaise idée, il commençait déjà à fatiguer à maintenir le dôme de protection. Il fallait qu'il en finisse rapidement. Il lança sortilège après sortilège mais Miller les contrait tous. Harry jeta enfin un sort qui les enfuma. Il fit tomber le bouclier et transplana. Miller qui s'occupait à diffuser la fumée ne remarqua pas le stupéfix qui le prit par derrière. Avant de pouvoir soupirer de soulagement, il désarma le mangemort de sa baguette. Puis enfin il put expirer un bon coup.
Son collègue arriva deux secondes après pour entraver Miller dans un incarcerem. Il tapa dans la main de Harry avec un grand sourire pour le féliciter, et Harry eut un petit sourire et s'épongea le front.
Il ne restait plus qu'un mangemort et il fallait le trouver, et vite, ils n'avaient plus beaucoup de temps. Un cri les fit lever la tête. Le groupe des runes devait être tombé sur lui. À tous les coups, il protégeait la dernière rune explosive. Harry poussa un juron et il échangea un regard avec Mike qui acquiesça.
« Surveillez les civils ! » cria Harry à Neville et son collègue qui hochèrent immédiatement la tête.
Ils coururent dans l'immeuble et montèrent jusqu'au troisième étage. D'un commun accord, ils se lancèrent des sorts de désillusion et étouffèrent les bruits de leur pas. Ils avancèrent avec précaution vers là où ils avaient entendu le cri.
Ils arrivèrent devant une pièce où Julian prenait un malin plaisir à annoncer à ses captures le temps restant avant l'activation des runes. Après tout, c'était une suite de runes à cinq, si toutes n'étaient pas désenclenchées, elles exploseraient toutes quand même. Ariadne roula des yeux, elle savait déjà tout ça. Son collègue ne put retenir un rire et Julian poussa un soupir.
« Un peu de sérieux, voyons, les enfants.
– Mais Monsieur, se plaignit Ariadne, c'est vous qui n'êtes pas sérieux. »
Julian haussa les épaules, c'était vrai. Et c'est son manque de sérieux qui fit que Mike put le désarmer par surprise. Julian poussa un son de surprise mais autrement peu inquiété. Et Harry savait pourquoi et il était à deux doigts de se claquer le front de la palme de la main devant la bêtise de son collègue qui ne pouvait pas savoir que Julian était très doué avec la magie sans baguette. Ce fut donc sans surprise que Mike perdit son désillusionnement et rejoignit ses camarades qui lui lancèrent des regards de "vraiment ?"
Harry déguerpit fissa au même moment où Julian lançait un sortilège de Révélation de Présence Humaine. Julian était certes très doué pour maîtriser la magie sans baguette, mais comme toute personne ayant grandi avec une baguette en main, ses sorts avaient moins de puissance. En s'éloignant un peu, Harry était sûr qu'il ne serait pas détecté. Jusqu'à ce que Julian récupère sa baguette qui traînait au sol. Il devait agir vite.
Il fonça à une fenêtre et fit signe aux deux sorciers restés au sol qui levèrent la tête vers lui. Avec une série de signe que tout auror se devait de connaître, Harry leur indiqua qu'il avait trouvé la menace mais qu'il avait besoin d'aide. Un hochement de tête entre ses camarades et se fut Neville qui entra dans l'immeuble.
Ses arrières assurées, Harry monta d'un étage et entra dans la pièce qui devait normalement être au-dessus de son mentor. Avec un maléfice explosif précis, il détruisit le sol sous ses pieds. Il avait bien visé et tomba sur Julian. Enfin… aurait dû tomber sur Julian. Le "mangemort" avait réagi avec une vitesse surprenante et un protego le protégeait déjà des débris volants et d'un Harry jeté sur lui. Chtung fit Harry quand il percuta en pleine face le bouclier. Il glissa lamentablement au sol, mais la force de son poids avait mis à mal le bouclier et Harry réussit à le briser avec un autre confringo. Il roula au sol et colla les pieds de Julian au plancher. Celui-ci grogna de mécontentement quand il faillit tomber pour s'éloigner de son protégé.
Neville arriva à ce moment-là et, intégrant aussitôt la situation, stupéfixia Julian. Avec un effort surhumain, Julian l'évita en faisant le pont, mais c'était trop pour lui et le maléfice du saucisson de Harry le prit de plein fouet. Dans une position vraiment pas accommodante, Julian jeta un regard noir à Harry qui lui répondit par un sourire narquois. Neville lui prit sa baguette et l'entrava par des cordes.
Tous les deux libérèrent leurs camarades qui après un rapide merci foncèrent sur la rune pour la démanteler. Ils poussèrent tous un soupir de soulagement. Le plus dur était fait. Plus qu'à ramener les "mangemorts" ensemble et ils en auraient fini.
Ce fut chose faite quelques minutes plus tard et tout le groupe se congratula avec joie et fatigue. L'examinatrice leur fit un sourire et leur proposa à boire pendant qu'elle ferait le retour de l'examen. Ils n'auraient pas leur note, mais avec les commentaires, ils en auraient une bonne idée. Ils avaient globalement très bien réagi et appliqué les règles, mais ils avaient été trop lents pour vraiment débusquer les mangemorts, ce qui avait failli leur coûter sur la fin. L'examinatrice suggéra qu'ils auraient dû se séparer en deux groupes de trois plutôt que quatre et deux et d'avoir ainsi une personne chargée des mangemorts dans chaque groupe. Ils avaient toutefois désamorcé les runes à temps, aucune victime n'était à plaindre et les deux mangemorts avaient été appréhendés, ce qui était donc une réussite.
Il n'y aurait pas de note individuelle, juste collective, sur l'examen en lui-même, mais chaque personne pourrait obtenir des points bonus sur sa réactivité aux situations. Pour finir, elle les félicita d'avoir toujours eu quelqu'un pour surveiller les civils et s'assurer que rien ne leur arriverait. Et sur ces mots, elle les libéra pour aller prendre une douche et se changer.
o0O0o
Harry refusa de rejoindre les autres pour célébrer la fin des examens sous prétexte qu'il irait à la fête prévue en fin de semaine avec tout le monde. Il était surtout exténué physiquement et mentalement et n'attendait que de rentrer chez lui pour retrouver sa famille et se reposer.
Vu l'heure qu'il était, Draco devait toujours être au travail, donc il cheminetta directement au manoir Malfoy où Teddy avait passé la journée, laissant Julian lui rappeler de l'appeler s'il ne rentrait pas directement chez lui après. Il se dépoussiéra des cendres et se fit accueillir par un elfe de maison qui s'inclina devant lui et lui annonça :
« Ma maîtresse est avec le petit maître dans le Salon Jaune, Harry Potter, Monsieur. »
Harry le remercia et partit en direction de ladite salle. Depuis que Narcissa s'était jetée corps et âme dans son rôle de grand-tante, le Salon Jaune était devenu la pièce de prédilection des deux descendants Black. L'endroit était le bonheur des petits enfants. Et c'était toujours compliqué d'en sortir Teddy.
Harry poussa la double porte et tomba sur une partie bien avancée de memory sorcier. Narcissa et Teddy étaient concentrés sur les cartes faces cachées, hésitant sur laquelle retourner.
« Le poisson, y était là, dit Teddy en pointant une des cartes.
– Tu es sûr que ce n'était pas le chat ? Il faut qu'on trouve une bonne paire Teddy, sinon les cartes vont prendre feu.
– Je veux pas que ça explose », s'inquiéta son fils.
Narcissa et lui se regardèrent puis, le tout pour le tout, retournèrent la carte que Teddy avait désigné. Au cri de joie du petit, Harry supposa que c'était bien le poisson. Teddy le remarqua enfin et s'écria : « Papa ! » en se levant alors qu'au même moment, Narcissa marmonnait quelque chose comme :
« J'étais pourtant sûre que c'était le chat. Est-ce que ma mémoire devient si mauvaise que ça ? »
Elle releva la tête vers Harry et ses yeux scintillèrent en croisant son regard. Avec grâce, elle se releva et enlaça brièvement Harry une fois que Teddy eut terminé de lui détruire les côtes et fut redescendu au sol. Il allait avoir une sacrée poigne une fois adulte.
« Comment s'est passé ton examen, Harry ? demanda Narcissa.
– Je pense qu'on s'en est bien sorti ! On a bien été réactif.
– Ah oui ? »
Harry hocha la tête et raconta les grandes lignes de ce qui s'était passé, sous les ohs et les ahs de Narcissa. Teddy, qui voulait que l'attention revienne sur lui, tira sur la manche de son père.
« Papa, papa, tu sais quoi, tu sais, bah avec tata, on a fait des pancakes ! »
Ce qu'il venait de dire le fit rire et Harry soupçonna l'enfant d'avoir dû jouer un tour à Narcissa, vu le regard de cette dernière.
« Tu veux le goûter ? dis, dis. »
Harry n'eut pas le temps de répondre que le memory s'enflamma, comme la partie avait été laissé en suspens. Teddy sursauta et Narcissa sortit sa baguette avec tranquillité pour que les cartes se regroupent. Automatiquement, le feu magique s'éteignit. Le jeu était maintenant en sommeil jusqu'à la prochaine partie. Teddy eut un petit rire nerveux avant de se réintéresser à son père.
« On attendait toi pour manger les pancakes.
– On t'attendait, corrigea machinalement Harry. Bien sûr que je veux manger tes pancakes, mon chéri ! Peut-être même que je vais tous les manger, dit-il avec un sourire malicieux qui changea l'expression de Teddy en une expression d'horreur.
– Non ! Il faut en laisser pour tout le monde ! Même que je vais les manger avant toi !
– Tu paries ? Le premier à la cuisine aura l'infime honneur de manger les pancakes. Attention, prêts… partez ! »
Il fonça vers la porte alors que Teddy se plaignait qu'il était pas prêt tandis que Narcissa soupirait avec amusement. Harry trottina jusqu'à ce que son fils le rejoigne et le laissa le dépasser, faisant semblant de le rattraper par moment, jusqu'à ce qu'ils arrivent dans les cuisines. Teddy leva les bras en l'air en victoire et Harry pleura des larmes de crocodiles.
« Le fils a dépassé le père, se plaignit-il. Et il n'y aura pas de pancakes pour ce pauvre papa… »
Teddy s'approcha de Harry et posa une petite main magnanime sur la cuisse de son père.
« Je peux t'en donner un ou deux, si tu veux. »
Harry souleva son fils avec un grand sourire et l'étouffa dans une grosse étreinte jusqu'à ce que Teddy se plaigne de ne plus pouvoir respirer.
« Ah, qu'est-ce que je ferais sans un fils comme toi, mon chéri. Je finirais mort de faim ! »
Teddy rigola alors que Narcissa arrivait enfin dans la cuisine. Elle les ignora tous les deux pour se diriger jusqu'au plan de travail où reposait une grande assiette recouverte d'un torchon. Elle le retira pour dévoiler toute une pile de pancakes. D'un coup de baguette magique, elle fit venir trois assiettes, des couverts, sucre, pâte à tartiner, sirop d'érable, beurre, confiture… Tout ce petit monde s'installa sur la table au centre de la cuisine.
« Et si nous goûtions ? » offrit-elle avec un sourire.
Teddy poussa un cri de joie et grimpa sur la chaise la plus proche qui agrandit ses pieds pour le mettre à hauteur de son assiette. Une serviette s'attacha contre sa volonté autour de son cou et il bouda.
« Tu te rappelles de la dernière fois que tu as mangé sans serviette ? » le gourmanda gentiment Narcissa.
Teddy ne répliqua pas. Harry s'assit à côté de lui. Narcissa les servit chacun de deux pancakes avant de prendre à son tour place. Ils goûtèrent ainsi dans la bonne humeur. Teddy raconta sa journée avec Narcissa et le repas qu'il avait fait avec d'autres enfants sorciers que sa grand-tante lui avait faits rencontrer. Il avait des amis maintenant et ça enchantait Harry. Son fils avait enfin un véritable pied dans le monde magique et dans un univers de son âge.
Remerciant chaleureusement Narcissa pour le goûter – et Teddy pour avoir fait des pancakes aussi bons ! – Harry et son fils repartirent pour la maison des Black, sa maison. Il lui en avait fallu du temps pour la considérer comme sienne, mais maintenant, il ne se voyait plus la quitter. Ce qui lui refit penser à l'avertissement de Pansy. Il fallait vraiment qu'il voie Bill.
En arrivant dans la maison, Teddy fut envoyé au bain et Harry profita du temps calme pour s'installer devant son secrétaire et écrire une lettre à Bill lui demandant quand est-ce qu'ils pouvaient se rencontrer. Quand il eut fini, il aida Teddy à se laver car le petit n'avait fait que jouer avec ses jouets en plastique. Ils s'installèrent ensuite dans le salon et Harry sortit des jeux de société pour petits sorciers. Teddy voulut évidemment faire celui avec le lapin sauteur car c'était son préféré et qu'il gagnait tout le temps. Harry ne prétendait même plus de perdre. À présent il voulait véritablement gagner, il en allait de son honneur !
À leur troisième partie, Harry jeta un œil à l'horloge ancienne. Il commençait à être tard, est-ce que Draco avait été retenu par le travail ? Aucun message sur son téléphone ne le prévenait de quoi que ce soit. Mais Draco détestait envoyer des SMS, ça ne voulait peut-être rien dire.
Quand dix-huit heures sonnèrent, Harry donna un livre d'image à Teddy et se mit à faire le dîner. Techniquement, c'était au tour de Draco, mais il voulait faire plaisir à son petit ami en le surprenant par un bon dîner après une dure journée de boulot.
Alors qu'il découpait des carottes en rondelle, un petit bout d'humain tira sur sa manche et demanda :
« Papa, tu fais quoi pour le manger ? Je peux aider ? »
Teddy eut des étoiles dans les yeux quand Harry lui apprit qu'il faisait une blanquette de veau et il dansa dans la cuisine sous le regard amusé de son père. Harry alla chercher un tabouret pour que Teddy monte dessus et lui donna un petit couteau en lui disant de faire très attention. Puis il lui montra comment couper les légumes, et si les morceaux étaient grossiers, Harry n'en avait rien à faire parce qu'il passait un superbe moment avec son fils. Ils mirent les légumes avec la viande et une plus petite partie dans une autre casserole avec du tofu.
« Pourquoi que c'est qu'on fait deux casseroles ? demanda Teddy.
– Parce que Draco ne mange pas de viande.
– Pourquoi, pourquoi ? C'est bon la viande. »
Harry hésita. Il ne pouvait décemment pas expliquer la raison de Draco pour ne pas manger de viande. Il partit sur le plus simple :
« C'est parce que Draco n'aime pas la viande, mon chéri. »
Le nez de Teddy se plissa.
« C'est pas juste. Moi, j'aime pas les courgettes et les concombres et les z'haricots, mais tu me forces à tout manger.
– Je ne te force pas à tout manger, juste un peu, se défendit Harry. Et on dit les haricots, on ne fait pas la liaison.
– Mais pourquoooiii, c'est pas juste.
– Parce que tu es encore petit et qu'il faut que tu goûtes de tout. Regarde, avant tu n'aimais pas les carottes, mais maintenant si.
– Seulement quand elles sont molles, marmonna Teddy.
– Quand tu auras l'âge de Draco, c'est toi qui décideras de ce que tu manges et si tu n'aimes pas quelque chose, tu pourras ne pas en manger. Mais tu as quatre ans et tu dois écouter ton papa et goûter plein de choses. »
Teddy fit une grimace et ronchonna :
« Mais j'aime pas les courgettes…
– La prochaine fois que je te fais des courgettes, si tu n'aimes vraiment pas ça, je ne t'en ferai plus », soupira Harry.
Le visage de Teddy s'illumina et il sauta de joie. Harry s'empressa de mettre hors de portée tous les éléments dangereux pour que le morveux ingrat ne se blesse pas dans son enthousiasme.
Ils avaient fait le plus gros de la cuisine, maintenant il ne restait plus qu'à attendre que ça mijote en touillant par moments. L'heure tournait et Harry commençait à être inquiet de ne pas voir arriver Draco. Il ouvrit le clapet du téléphone et lui envoya un SMS qui demandait où il était. Il ne voulait pas l'appeler s'il était à une réunion ou autre. Ses scrupules s'arrêtèrent quand le repas fut prêt et qu'il refroidissait dans la marmite depuis une dizaine de minutes. Il tomba sur le répondeur et Harry lui fit part de son inquiétude. Il réessaya cinq minutes plus tard. Puis tout de suite après, deux fois. Quelque chose n'allait pas.
Il appela Julian sur le portable magique et le visage de son mentor apparut sur l'écran.
« Un problème Harry ? demanda Julian.
– Draco n'est toujours pas rentré et il ne m'a pas dit qu'il finirait tard aujourd'hui.
– C'est Logan qui le garde aujourd'hui, lui apprit Julian. Je vais voir ça.
– Je te rejoins…
– Non, Harry. Tu restes où tu es. Ce n'est peut-être rien de grave.
– Mais…
– Je te tiendrai au courant, ne t'inquiète pas. Mais tu ne peux pas venir avec moi, tu n'es pas encore un auror. »
Harry voulut protester mais Julian l'arrêta encore une fois.
« Est-ce que tu veux continuer à pinailler pour venir ou est-ce que tu veux me laisser voir si ton amant est en bonne santé ? »
Ça cloua le bec à Harry et Julian raccrocha peu après en ajoutant qu'il l'appellerait dès qu'il en saurait plus. Harry resta à regarder son téléphone jusqu'à ce que son ventre ne lui rappelle qu'il était humain. Teddy aussi devait avoir faim, mais quand Harry lui avait dit tout à l'heure qu'ils attendraient Draco pour manger, il n'avait pas rechigné et était parti jouer. Harry frissonna. Avec une inspiration il fit taire l'inquiétude qui l'envahissait. Il allait… il allait faire manger Teddy. Puis il l'enverrait dormir chez les Weasley. Histoire de pouvoir réagir rapidement si besoin. Oui, c'était un bon plan.
Il alla chercher Teddy et l'invita à passer à table, ce qu'il fit à grands cris de joie. Il bondit jusque dans la salle à manger où Harry avait amené la blanquette qu'il avait magiquement réchauffé. Tournant la tête partout, il demanda :
« Bah il est où tonton Draco ?
– Il est… en retard. On va manger sans lui.
– Oh, O.K. »
Teddy mangea avec grand appétit alors que Harry eut du mal à faire passer le riz dans sa gorge nouée. Il gardait son téléphone sorcier sur la table et y jetait régulièrement des coups d'œil, dans un vain espoir qu'il lui apporte des bonnes nouvelles, que Draco avait été retenu au travail, qu'il était sorti avec des amis, que… on lui avait volé ses affaires, y compris sa baguette et qu'il ne pouvait donc pas transplaner à la maison. Sauf que Logan est avec lui. Il prit une inspiration. Un vrai auror était avec son petit ami, il irait bien. C'était obligé.
Son téléphone s'illumina.
« Allô ? dit Harry devant l'écran avec fébrilité.
– J'ai une mauvaise nouvelle, Harry. »
Son cœur sombra dans sa poitrine.
« On n'arrive pas à joindre Logan. Mon patronus revient bredouille, y compris quand je l'envoie pour Draco. Et toutes nos autres méthodes ne donnent rien. »
Ça ne pouvait dire que deux choses et il faillit s'étouffer avec les implications. Soit ils étaient derrière des barrières de protection qui empêchait les magies extérieures de passer, soit… non, non, non, il refusait de penser à ça. Il n'entendit pas Julian qui avait continué à parler :
« …lancé un avis de recherche, tout le monde disponible est mobilisé.
– Je veux venir », trancha Harry.
Son mentor soupira et dans l'image que transmettait le téléphone, Julian passa une main sur son visage fatigué. Il plongea ses yeux dans ceux de Harry.
« Tu ne me quitteras pas une seconde. »
Harry hocha immédiatement la tête. Julian acceptait.
« Tu ne courras pas au-devant du danger. Si je te dis de partir, tu pars. Tu me laisses agir d'abord. C'est bien compris ? »
Harry continua à acquiescer.
« Très bien. Harry Potter, vous êtes recruté pour cette opération de recherche. En tant que consultant, pas auror, ajouta Julian. Je viens te chercher. Sois prêt dans dix minutes. »
La connexion se coupa et Harry se rappela de respirer. Il allait pouvoir faire quelque chose. Il releva la tête pour voir Teddy qui le regardait sans comprendre, la cuillère de son dessert dans la bouche. Il la ressortit et demanda :
« Tu vas quelque part, papa ?
– Oui, je vais aller chercher Draco.
– Il est pas bien ?
– Je ne sais pas, soupira Harry, mais ne voulant pas trop en dire à son fils. Il y a Julian – tu te rappelles de Julian ? – qui va venir. Tu vas rester chez mamie Molly en attendant, d'accord ? »
Teddy réfléchit et fit une grimace.
« Je peux pas venir avec toi ?
– Je ne sais pas quand je vais revenir, et ça risque d'être long. C'est mieux si tu restes chez mamie. »
Teddy eut un soupir d'agacement.
« Bon, d'acco'. Mais je veux un bisou quand que tu viens me chercher. Même si je fais le dodo. »
Harry le lui promit et embrassa le front de son fils. Il envisagea de l'emmener directement chez les Weasley, mais rejeta l'idée. Même s'il transplanait sur place, ce n'était pas prudent, vu la situation. Il irait avec Julian. Il prépara donc les affaires de Teddy et patienta pour son mentor.
Celui-ci ne se fit pas attendre longtemps et la sonnette de la maison annonça son arrivée. Harry lui ouvrit et demanda :
« Est-ce qu'on peut passer déposer Teddy chez les Weasley d'abord ? On fera vite. »
Julian acquiesça et il fit un transplanage d'escorte pour eux trois en direction du Terrier. Harry expliqua rapidement la situation à une Molly étonnée de le voir aussi tard et repartit aussi sec après lui avoir confié Teddy qui avait un air inquiet collé sur le visage.
Quand ils arrivèrent au Ministère, Julian les conduisit jusqu'au département de la justice magique en lui apprenant qu'il allait y avoir une réunion pour expliquer les recherches. Dans le bureau que Harry connaissait maintenant comme sa poche, les aurors qui étaient de garde ce soir-là et ceux qui travaillaient de nuit étaient tous réunis dans les fauteuils et chaises rassemblés dans un coin dégagé de la salle. Isobel était assise sur une table et quand elle les vit arriver, elle fit un signe de la tête et sauta au sol.
« Votre attention s'il vous plaît. Ce soir, Draco Malfoy et son escorte, l'auror Logan Leek, manquent à l'appel. Tous nos sorts de recherche n'ont abouti à rien. Leurs derniers mouvements connus sont quand Malfoy a quitté son lieu de travail. Selon les dires de sa collègue, Malindra Abril, il est bien parti à l'heure de la débauche avec son escorte.
« Il est essentiel que nous les retrouvions, pas seulement parce que Malfoy était sous notre responsabilité, ou parce que Logan est un collègue et ami, mais parce que si nos suppositions comme quoi le groupe de Lestrange serait derrière s'avèrent vraies, Malfoy est en grave danger. Cependant, cela voudrait aussi dire que nous avons l'occasion de mettre un terme à leurs agissements. Les personnes qui étaient assignées à la recherche de leur base, nous n'avons plus le temps de faire dans le subtil, allez directement dans celle que Rookwood nous a indiquée et trouvez-y tout ce que vous pouvez. Mais essayez quand même de ne pas déclencher les alarmes qui doivent y être. Je viendrai avec vous vu qu'Olivius est malade.
« Je veux également une personne pour aller interroger Rookwood, s'il sait quoi que ce soit sur Malfoy et un quelconque plan contre lui. Miller, occupe-toi dès maintenant de faire une demande d'utilisation de veritaserum. Et essaie de faire comprendre à ces… juristes que cela ne peut pas attendre son procès.
« Quatre personnes resteront dans les bureaux, pour gérer les autres urgences et pour faire le lien avec les différents groupes. Tous les autres, on part en recherche. Dès que vous avez des informations, envoyez un patronus à Fawley qui sera chargé de les redistribuer. Si vous ne savez pas faire ce type de patronus, faites équipe avec quelqu'un qui le sait. Personne ne reste seul, compris ? »
Tout le monde accepta les ordres et cinq minutes plus tard, tout le monde avait déterminé son groupe. Et ils furent partis.
Harry se retrouva avec Julian et sa binôme, une certaine Noëlle. La première chose qu'ils firent fut de se rendre au bureau de Draco, même département mais Bureau des affaires magiques. Ils cherchèrent pour une éventuelle note qui indiquerait où Draco était parti, car il n'avait de toute évidence pas pris le chemin qui le mènerait aux cheminettes et donc directement à la maison. Sans grande surprise, cela se révéla infructueux.
« Est-ce que ça lui arrive de faire des détours avant de rentrer chez vous ? s'enquit Julian.
– Des fois… Il a tendance à passer par la boulangerie à l'extérieur du Ministère. Il… Il aime bien leurs éclairs. »
Harry ravala les larmes qui lui montèrent à la gorge et Julian le regarda aussitôt d'un air jaugeur.
« Si tu n'es pas en état pour te concentrer sur la mission Harry, il est toujours temps de rentrer chez toi. »
Harry secoua la tête.
« Non, non, ça va aller ! Je veux aider. »
Julian eut un petit sourire fatigué.
« Retraçons leur chemin jusqu'à la boulangerie », intervint Noëlle.
Ils acquiescèrent et quittèrent le Ministère. Ils enlevèrent leurs robes de sorcier et les glissèrent dans un sac marqué par un sort d'extension. Leurs vêtements eux-mêmes étaient certes quand même différents de la mode actuelle des moldus, mais ils passeraient plus inaperçus comme ça. Ils marchèrent jusqu'à la boulangerie, qui, à cette heure-là, était fermée depuis longtemps. Une fois sur place, ils investiguèrent les alentours directs, cherchant une quelconque trace de leur passage.
Ils revinrent bredouilles devant l'entrée. Les deux aurors se tournèrent vers Harry.
« D'autres idées d'où il aurait pu aller ?
– Je… je ne sais pas. À part pour acheter à manger, c'est rare qu'il s'attarde après le boulot. Il évite d'être dans des foules. »
Les deux aurors réfléchirent, puis Julian fit une réflexion à Harry :
« C'était ton dernier jour d'examen aujourd'hui, Harry. Peut-être qu'il a voulu te féliciter en t'achetant un cadeau ? »
Harry rougit à l'insinuation.
« Qu'est-ce qu'il aurait pu t'offrir ? » suggéra Noëlle.
Contre sa volonté, il repensa à la dernière fois que Draco avait voulu lui offrir quelque chose. Une toute petite rose. Il l'avait oubliée dans le restaurant où ils avaient mangé, trop pressé de se venger de Draco en payant l'addition pour eux deux, et ils ne s'en étaient rendus compte que le lendemain, une fois que toute l'histoire avec le mangemort s'était calmée. Draco lui avait fait la tête en lui promettant qu'il lui rachèterait un bouquet entier quand il s'y attendrait le moins.
Oui… ça se pouvait. Ça devait être ça. Ça lui ressemblerait bien.
« Des fleurs ? » dit-il avec hésitation.
Julian et Noëlle hochèrent la tête et ils partirent tous à la recherche de tous les fleuristes aux alentours du Ministère. L'inspection des cheminettes qu'ils avaient faite avant qu'Harry ne les rejoigne avait prouvé que Draco n'était pas parti par ce moyen. Il y avait toujours la possibilité du transplanage, mais dans un endroit comme le Ministère où tant de monde transplanait, c'était presque impossible de retracer les restes de magie. Ils n'avaient plus qu'à espérer que Draco avait préféré aller directement du côté moldu plutôt que de se déplacer jusqu'au chemin de Traverse. Un autre groupe était déjà sur place quoi qu'il en soit.
Ils firent donc le tour de tous les fleuristes du coin – et pourquoi est-ce qu'il y en avait autant ? Le ciel avait maintenant complètement quitté les dernières couleurs du jour et il ne restait plus que les lampadaires pour leur laisser un peu d'espoir. L'horreur grandissait dans le cœur de Harry. Mais il la faisait taire. Il devait juste se concentrer sur les recherches. Même si rien, absolument rien, rien n'en ressortait.
Désespéré, il finit par supplier :
« On n'a vraiment pas un moyen de les contacter ? »
Noëlle secoua la tête avec compassion.
« Nos patronus ne les atteignent pas. Et les téléphones Weasley ne fonctionnent qu'en duo. »
La mention des téléphones illumina les méandres de l'esprit de Harry.
« Ils fonctionnent sans exploser seulement entre deux personnes. Mais… »
Le regard sur Julian lui apprit qu'il avait fait lui aussi le lien et il termina à sa place :
« Il est quand même possible de joindre un téléphone qui n'est pas relié. C'est juste qu'il explosera au bout d'un moment !
– Mais si on l'utilise là comme ça, enchaîna Noëlle, on les joindra certes, mais s'ils ne répondent pas, on ne sera pas plus avancés.
– Peut-être qu'on peut tracer la magie qui relie les téléphones ? proposa Harry, pensif. Même s'ils ne répondent pas, on pourra au moins les rejoindre. Et… et s'ils ne sont pas là, on avancera quand même dans l'enquête, car il y aura bien une raison pour qu'on retrouve le téléphone et pas eux. »
Julian approuva.
« La question, c'est quel téléphone appeler. On n'aura qu'une chance. »
Noëlle pencha la tête sur le côté, interrogatrice.
« Qu'est-ce que tu racontes Julian ? Vous avez un téléphone chacun, ça vous laisse deux chances. »
Julian ouvrit bêtement la bouche puis eut un rire incontrôlé.
« Visiblement, il est plus que temps que j'aie des vacances. Je ne pensais qu'à mon téléphone. »
Noëlle lui tapota gentiment le bras avec un sourire compatissant.
« On commence par quel téléphone alors ? demanda impatiemment Harry à son mentor.
– Je pense que celui de Logan serait le mieux. Si jamais ils sont dans une position délicate, il est préférable que ce soit un auror qui gère les conséquences de l'appel. Est-ce que tu te rappelles combien de temps l'appareil marche avant qu'il n'explose ? »
La dernière fois qu'il avait utilisé les téléphones inachevés remontait à presque six mois, l'attaque du nouvel an.
« Ça n'avait même pas duré dix minutes, se remémora-t-il.
– Ils ont été améliorés depuis, intervint Noëlle avec espoir. Ils dureront peut-être un peu plus longtemps.
– Il faut qu'on prévienne Fawley pour obtenir l'autorisation, de toute façon. »
Harry retint son impatience. Il les avait appris ces protocoles. C'était primordial de les suivre. Cela en allait du bon déroulement de la mission. Et il détesterait mettre à mal leurs recherches parce qu'il était pressé. Le patronus de Julian s'éleva, un loup blanc, et partit en direction du Ministère. Le Bureau étant en alerte, la réponse revint vite :
« Vous avez l'autorisation de les joindre uniquement avec un téléphone, résonna la voix de Miller à travers une souris des champs. Gardez l'autre, il pourra nous être utile au cas où. Si vous avez besoin de plus de monde, envoyez un message. Sinon, procédez. »
La souris disparut dans des fils d'argent. Les aurors et l'apprenti hochèrent la tête. Julian sortit son téléphone et pointa sa baguette dessus.
« Advoco Logan. »
La plaque transparente s'illumina et l'autre téléphone s'alluma de l'autre côté. À l'écran, tout était sombre et il ne pouvait rien voir. Alors que Julian disait « Allô ? » Noëlle lançait le sort qui permettrait de suivre la trace magique. Malgré les appels de Julian, personne ne répondit et il jura dans sa barbe.
« J'ai le signal, intervint Noëlle. Direction sud-ouest.
– Le chemin de Traverse, comprit Harry.
– On transplane devant Fleury et Bott, ordonna Julian. On n'a pas beaucoup de temps. »
Julian tourna sur lui-même, et Harry se chargea du transplanage d'escorte de Noëlle qui était concentrée sur son sort et ne pouvait pas le lâcher. Ils arrivèrent devant la librairie et Noëlle laissa sa baguette posée à plat sur sa main leur indiquer le chemin. Ils le suivirent en marche rapide. Ils passèrent dans une petite allée perpendiculaire et le téléphone les abandonna. Julian le lâcha quand il lui brûla dans la main et il explosa avant de toucher le sol. Quelques secondes plus tard, Noëlle perdit le lien.
« Bon, dit-elle avec calme. On ne doit plus être très loin, cherchons bien. Le Chemin est certes vaste, mais il n'est pas infini.
– Il y a un autre groupe qui cherche là depuis tout à l'heure pourtant, dit Harry, pessimiste.
– Ils n'avaient pas la direction, le rassura Noëlle. On n'est pas très loin, je le sentais. »
Ils continuèrent donc dans l'allée jusqu'à en ressortir. Les aurors regardèrent autour d'eux.
« On n'est pas loin de l'allée des embrumes, nota Julian.
– Qu'est-ce qu'ils sont allés faire de ce côté ? » marmonna Noëlle.
Ils investiguèrent les alentours jusqu'à tomber sur une impasse cachée dans les ombres des bâtiments. Noëlle se figea en l'approchant. Julian la regarda d'un air interrogateur et arriva à son niveau.
« Oh non. »
Il voulut se précipiter mais Noëlle le retint par le bras.
« Il faut vérifier qu'il n'y a pas de maléfice qui nous attendent.
– Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Harry qui était derrière eux mais ne pouvait pas les dépasser.
– C'est Logan, murmura Noëlle. Il est… il est au sol. »
Julian marmonnait des sorts à la pelle pour s'assurer que rien de méchant ne les attendait. Quand son dernier enchantement ne lui apprit rien, il courut jusqu'à son compagnon d'arme. Harry put enfin voir ce qu'il y avait devant lui. Il frissonna en voyant les pieds de Logan dépasser de l'impasse. Faites qu'il n'ait rien. Faites qu'il n'ait rien. Il ne pouvait pas être blessé, qu'est-ce que cela voudrait dire pour Draco ?
« Il est mort. »
La voix de Julian, accroupi devant le corps de Logan, était lourde et brisée. Noëlle posa une main sur son épaule et une unique larme coula sur sa joue. Harry était glacé. Non non non non non. Ce n'était pas possible. Mort ? Mais… il allait encore très bien avant-hier quand ils avaient été ensemble à la cafétéria. Il le connaissait depuis qu'il était devenu l'apprenti de Julian. Ce n'était pas possible.
« Mais… et Draco ? » supplia-t-il.
Cela réveilla les deux aurors endeuillés. Ils avaient une mission. Malheureusement, ils ne pourraient plus jamais rien faire pour Logan, mais il y avait encore une personne à chercher. Julian se chargea d'envoyer un patronus à Miller tandis que Noëlle et Harry cherchait des indices aux alentours. Noëlle remarqua des traces de sang qui indiquaient qu'on s'était battu, ce qui n'était pas étonnant vu l'état de Logan. Harry trouva la baguette du garde du corps qui avait roulé loin de lui. Julian la récupéra avec émotion, la posant sur la poitrine de Logan.
Il avait cet air surpris sur le visage, commun à toutes les victimes de l'avada kedavra. Dans une de ses poches, Julian retrouva les débris du téléphone. Il perdit contenance à ce moment-là et se mit à pleurer. Aussitôt, Noëlle vint à ses côtés pour l'enlacer, lui murmurant des doux mots et des rappels de se reprendre car ils n'en avaient pas encore fini.
Harry, quant à lui, se sentait tout froid à l'intérieur. Il était juste horrifié de ce que la mort du garde du corps de Draco voulait dire pour celui-ci. S'il n'était pas là… c'est qu'il n'était pas mort, non ? Il s'accrochait à cette idée comme à une ancre. Draco était en vie, c'était obligé. Les mangemorts l'avaient juste kidnappé, et ils allaient pouvoir le sauver.
Ses pensées furent interrompues par la souris des champs de Miller qui leur demanda de faire signe à l'autre groupe au Chemin et de revenir avec eux au Bureau avec le corps de leur camarade. Ils aviseraient une fois sur place de la suite.
Avec sa baguette, Noëlle envoya des étincelles rouges en l'air et une quinzaine de minutes plus tard, deux aurors arrivèrent avec un air grave sur le visage. La femme émit une plainte en voyant le corps de son collègue et l'homme lui serra l'épaule avec empathie.
« Aucune autre trace d'eux ? » demanda-t-il.
Noëlle secoua la tête.
« Ils ont transplané.
– Il y a des restes de leur direction ?
– Oui, mais ça reste dans Londres.
– Ils auront transplané plusieurs fois pour brouiller les pistes », théorisa Julian.
L'homme qui venait d'arriver hocha la tête.
« Retournons au Bureau », termina sa binôme.
Ils acquiescèrent tous gravement. Julian et Noëlle se chargèrent du corps de Logan et Harry fut transplané d'escorte par les deux autres aurors jusqu'au Ministère. Ils arrivèrent dans l'espace de transplanage réservé aux aurors. La plupart des aurors restés sur place ainsi que le groupe qui avait été envoyé à Pré-au-lard les attendaient. Il y eut des exclamations en voyant le corps de Logan et une personne s'effondra en larmes.
« Comment on va dire ça à sa femme ? » s'inquiéta quelqu'un.
Suite à leur arrivée, il y eut une réunion où ils rapportèrent tout ce qu'ils avaient trouvé. Harry n'y participa que d'une oreille, corroborant seulement ce qu'il s'était passé. Il était… fatigué. Non, ce n'était pas le bon mot, il n'arriverait pas à dormir en sachant Draco disparu. Il était vide, voilà. Et perdu. Il y avait une tension latente dans l'air qui faisait que Harry se sentait comme un escaladeur suspendu à une falaise au-dessus du vide.
Oui, bon, je n'ai pas pu m'empêcher de finir ce chapitre sur la définition exacte de cliffhanger, c'est sorti tout seul ! La scène de l'examen pratique de Harry m'a teeeellement bloquée… si le chapitre a mis autant de temps à sortir, c'est à cause d'elle. Je n'ai réussi à en tirer quelque chose qu'uniquement grâce à RBC (décidément… cette fanfiction a saisi mon âme) qui m'a inspirée au niveau de l'action.
Pauvre Logan, juste quelques temps après sa première apparition tant de chapitres auparavant, son destin avait été fixé… Désolé, cher personnage, tu servais le plot.
Le prochain chapitre, on part sauver Draco et finir l'histoire !
Passez une excellente journée,
Chali
