Finalement, les paupières de Marguerite commencèrent lentement à s'ouvrir. Malgré ses gémissements de douleur, les ennuis par tous ce qu'elle avait vécue, celle-ci entendit soudainement un doux et délicat fredonnement qui lui semblait familière.

- Il...il y a quelqu'un ? Appela faiblement Marguerite, toujours allongé sur le lit et qui avait le regard qui brouillait difficilement. Bien que la voix ne l'ait répondu peu, la jeune femme poursuivit entre ses larmes :

- Oh, s'il vous plait. Veuillez me répondre. J'ai fait un horrible cauchemar !

Puis, Marguerite a envoyé une lingette d'eau chaude sur son front qui avait été bientôt mise par la présence à côté d'elle. Ce simple geste lui remit un magnifique sourire à son visage, voir même un petit rire enfantin. Elle reprenait petit à petit sa vue.

- Tout va aller bien, mon enfant, lui rassura la personne qui prit bien soin de la jeune demoiselle. Vous êtes en bonne main.

Tout à coup, la bergère retrouvant la vue. Devant elle, se trouve une énorme infirmière. Elle avait un gros poireau noir sur le menton, tandis qu'elle avait un mono sourcil. Aussitôt, la bergère, dégoûtée, sursauta et s'écria :

- Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que je fais ici ?

- Calmez-vous, calmez-vous, tranquillisa l ̀infirmière qui la força à rester dans le lit. Marguerite remarqua que son interlocutrice avait un accent allemand. Il est inutile de vous alarmer, puisque vous êtes entre de bonne main.

Aussitôt, Marguerite s assit sur le lit. Puis, portant un regard sur elle, la bergère constata qu'on lui avait mis d'autres habitudes très élégantes. Elle portait une belle robe bleue, faite en velours de coton et un brocart doré clair. Elle était couronnée par un magnifique diadème de couleur or.

La jeune femme papillota des yeux, revenant peu à cette dure réalité. Cependant, elle répond :

- Je suis convaincu que tout ceci n'est qu'un rêve. Je ne peux accepter ce tel destin.

- Allons bon, Sehr geehrte Frau , conseilla la soignante. Je connais plusieurs jeunes femmes qui aimeraient se retrouver dans vos souliers, ma reine.

Sans crier gars, c'est alors que la voix de celui du roi se répandit derrière les deux portes de la pièce. Aussitôt, Marguerite paniqua.

-Ah ! Voilà votre époux, chantonna gaiement la grosse femme qui se dirigea jusqu'à deux portes. Mais, celle-ci se fit retenir le soutiens-gorge par la bergère.

- Ne le faites pas entrer ici !

- Mais ma reine ? Fit l'infirmière, perplexe.

- Pas de mais ! À l'aide des couvertures, nous allons faire plusieurs nœuds pour que je puisse m'enfuir par la fenêtre, compris ?

Mais, elles ont été trop lentes pour réagir, car Charles avait rentré dans l'infirmerie.

- Halte-là, votre majesté, débutait la grosse femme qui interdisait l'accès au roi. Vous ne pouvez pas rentrer ici : Sie können hier nicht eingeben. Ihre Frau vor Ihnen fliehen ! ?

- Ya? Se moquait le roi. Désolé, mais je ne parle pas et je ne comprends pas l'allemand. Je pourrais plus vous comprendre, si vous n'auriez pas un accent, prévenu-t-il en allant rapidement à la rencontre de la bergère qui elle, baissa tristement le regard au sol.

- Mais...mais, tentait de persuader l ̀infirmière, demeurant toujours sur place. Sur ce, le roi activa la trappe qui s ̀ouvra en dessous de la malheureuse, la faisant disparaitre sous le plancher. Lorsque le calme revint dans la salle, c'est alors que l'homme se tourna vers sa femme.

- Charmante petite bergère, a répondu d'une voix feutré le roi Charles qui a soulevé le menton de sa femme. Comme je suis fort aise de vous revoir en bonne et due forme, après ce qui s'est passé au mariage. Croyez-moi, vous m'avez fait peur.

En se levant, l'héritier du trône se dirige aux fenêtres qui donnaient une vue magnifique du paysage de Takicardie. Il soupira :

- Patience, ma reine, patience. Lorsque ce misérable peuple qui vit dans les villes basses nous verrons, ils comprendront vite qu'ils ne seront plus en mesure de vous faire changer de camps ... comme ce ramoneur.

- Célestin ? S'enquit curieusement Marguerite en se levant. Que vient-il faire dans tout ça ?

- Inutile d'être innocente, ma belle, rétorqua sur un ton grave Charles. Je suis au courant que vous avez toujours des sentiments pour lui, ce qui pose un lourd problème à notre mariage. Mais, il y a bien des façons pour qu'il ne soit plus dans nos jambes.

- Vous n'oseriez pas ? Questionna en total panique la bergère. Ne lui fait rien, je vous en supplie.

- Pour qui me prend-vous, un monstre ? Toutefois, j'ai plusieurs moyens pour m'assurer que rien ne puisse s'interagir entre mes plans. Quelque chose a choisi d'encore plus efficace et qui marche à tous les coups, expliqua sombrement le roi Charles.

- Laissez-moi le revoir pour une dernière fois, a répondu promptement la bergère qui se leva de son lit. J'ignore ce que vous allez lui réserver comme châtiment, mais j'ordonne de le revoir avant qu'il ne soit trop tard.

Encore une fois, des traits malsains se dessinaient au visage du roi, ce qui taraudait entièrement Marguerite, les frissons qui lui dévoraient la peau.

- A vos ordres, Marguerite, déclarait le roi qui effleurait la joue de la jeune femme. Mais, sachez qu'après cette rencontre, vous devrez agir convenablement envers votre roi. Et de plus, vous ne serez plus en mesure de servir deux maîtres à la fois, puisque ça pourrait paraître mal. M'avez-vous bien entendu ?


Dans la grande usine, l'atmosphère était inondée par le vacarme des grandes machines qui continuait sans relâche à les statues qui construisaient le roi Charles. Tant qu'aux esclaves, ceux-ci travaillèrent avec acharnement sur leurs pioches, afin d'ouvrir un nouveau tunnel destiné aux locomotives et aux ouvriers.

Dans cette zone, personne n'avait jamais encore goûté la liberté et la saveur du soleil, puisqu'ils ne connaissaient que la discrimination et l'injustice de ce royaume. Parmi cette folie, ce trouva le ramon et l'oiseau qui venait tout juste de terminer à nourrir les lions dans l'arène, où les deux amis longèrent la manufacture.

- Soyez persistant, ramoneur, consola Mr. Merveilleux qui avait un boulet de chaîne attacher autour de sa patte. Ne désespérez pas. J'arrangerais les choses, vous voyez.

Soudain, une voix grave dans les hauts parleurs vint par les interrompre de leurs conversations :

« Allô, allô. Le ramoneur de-rien-du-tout et l'Oiseau, sont des prix de se rendre au bureau du directeur. Sur ce, la voix cessa subitement. »

- Mmh, je me demande ce qu'ils veulent ? S ̀enquit le ramoneur en regardant étrangement l'oiseau. Croyez-vous qu'ils vont nous libérer ?

- J'en doute fort, a répondu définitivement à l'oiseau. Je soupçonne plutôt quelque chose d'autre. Venez !

Quelques instants plus tard, les deux compagnons se hâtèrent finalement dans la chambre de contrôle, où le responsable des lieux se localisait.

- Eh bien, ce n'est pas trop tôt, clamait fermement ce dernier. Puis, l'administrateur se dirige vers le couloir pour s'écrier :

- Ils sont là !

Alors que plusieurs soldats vinrent par rentrer sur les lieux, révélant soudainement Marguerite qui fit sursauter les deux esclaves.

-Marguerite ? Fit à mi-voix le chauffagiste. Oh Marguerite, je savais qu'on se retrouverait à nouveau. Puis, alors qu'il s'apprêtait à aller embrasser la bergère, les gardes lui maintenait les bras.

- Aïe ! Qu'est-ce qui vous prends, laissez-moi la voir, prévenu Célestin en tentant de se débattre.

- Un instant, ramoneur, lança la voix sombre du roi Charles. Entra dans la pièce, le souverain avait un mauvais sourire qui se dessinait sur ses lèvres. La patience serait-t-elle une vertu que vous n'avez jamais appris ? Vous allez pouvoir vous réjouir, tout en profitant de vos derniers instants ensemble. N'est-ce pas, Marguerite très chère ?

- Oui, a répondu silencieusement à l'ancienne bergère. A présent, puis-je parler seul à seul avec Célestin et l'oiseau ? Vous m'avez promis.

- En effet, fit perfidement Charles. Je vais vous accorder quelque minute. Non plus ! Je ne voudrais surtout pas que vous parveniez à fuir de nouveau. Durant que Marguerite tremblait, le roi et les soldats laissèrent les trois amies dans la pièce, tout en fermant la porte derrière.

Enfin seul, Célestin et Mr. Florentin venue auprès de la petite reine qui semblait vraiment être dans un mauvais état.

- Marguerite, débuta le ramoneur en glissant ses mains dans les cheveux de celle-ci. Alors, ça va bien ? À cet instant, la jeune femme leva lentement le regard vers le jeune homme, où celle-ci commençait à avoir les yeux rouges. Elle finit par éclater en sanglot :

- C'est trop difficile ! Dut à la triste douleur qui lui dévorait son bien-être, la bergère tomba à genou. Le chauffagiste l'attrapa et la guide jusqu'au canapé noir, tous près du foyer.

Tandis que le ramoneur allongea la bergère sur le sofa, l ̀oiseau lui emporta à boire.

- Doucement mon enfant, doucement, soulagea précieusement M. Merveilleux en lui donnant une cruche d'eau qu'elle buvait prestement. Rétablie, Marguerite ajouta :

- Vous n'imaginez pas les horreurs que j'ai vécu avec ce monstre. Il est pire que je le pensais ! Tout sur lui me glace le sang.

- Ne le reste pas, lui conseilla M. Merveilleux. Allons, voyons mon enfant. Vous allez vraiment vous laissez abattre par ce clown ? Lançait l'Oiseau. Il essayait de remonter le moral de la petite reine, mais celle-ci fut dévorée pas trop de chagrin pour rire. Vous savez ce qu'il mérite, que vous lui pincez le nez, jusqu'à tant qu'il explose comme un ballon et...

- Mr, Merveilleux, interrompit le ramoneur en lui faisant un signe négatif de la tête. Puis, le perroquet se tut, avant qu'il déclare :

- Bon, ça va. Si vous êtes effrayée, penser à moi qui ne reverra plus jamais ses enfants. J'ignore s'ils sont faits piégés ou tirés par la police.

- Je n'ose imaginer leur sort a vos petits, s'attrista Marguerite. Tout est de notre faute, si vous êtes emprisonné à la ville basse.

- Ne dites pas ça, alerta l'oiseau. C'est de la faute à personne. Il ne faut pas perdre l'espoir, mes amies. C'est vrai, nous...

- Oh Mr, Merveilleux, vos mots ne servent plus à rien, prévenu fâcheusement Marguerite, avant de reprendre son calme. Pourquoi...pourquoi vous êtes donné tant de mal pour nous aider à fuir ?

- Il fallait, non ? répondit doucement l'oiseau. Vous avez bien aidé mon petit garçon à se libérer de sa cage. De plus, j'avais la conviction de vous faire sortir de cet enfer.

- Malheureusement, vous n'y êtes pas parvenu, plèvre Marguerite. En tentant de nous aider, la chance vous as abandonné, puisque vous avez un grand cœur. Dans ce monde corrompu, débuta-elle en observant l'usine à traverser la géante fenêtre, la liberté est inéluctable. On avait des rêves, même au-delà de cette dictature ! Hélas, nous nous sommes faits duper par ce maudit tyran qui n'hésite pas à ruiner des vies pour satisfaire ses propres besoins égoïstes. Vous allez travailler, sans connaître aucune liberté, aucune joie ! Et, vous allez oublier le monde extérieur. Vous allez même oubliez vos noms.

- Marguerite, souffla le ramoneur en effleurant les joues de la bergère. Sache qu'on t'aimera, même marié à ce fou. Ne désespère pas et, ne te sens jamais seul au monde. Dans les moments les plus difficiles, accroches-toi à la vie. Tu m as compris ? Détournant le regard, la bergère marmonna ainsi :

- Un quoi bon de vivre.

Un silence régnait dans la chambre. Soudain, on entendit la voix forte et impétueuse du roi s élever et couvrir les discussions dans la pièce. Et puis, le roi pénétra dans le bureau avec les autres soldats, faisant lever Marguerite.

- Le temps est écoulé, lança le roi qui leva le bras vers la bergère. Vous venez, très chère, nous avons mieux à faire que de rester ici.

Observant pour la dernière fois ses deux amies, Marguerite se dirige vers le roi pour lui donner la main. Alors que la petite reine quitta la pièce, le roi, tant qu'à lui, jeta un regard vers les deux prisonniers.

Il observât l'oiseau, où celui-ci fronça des sourcils. Le roi enchaîna :

- Eh bien, l'oiseau, que t'arrive-t-il ? Ah, cette belle époque, soupira Charles. Je n'oublierais jamais notre première rencontre que j'ai tant regretté. Nous avons tant vécu des choses autrefois, pas vrai, mon ancien ami aux plumes multicolores ?

M. Merveilleux, désespéré, regarde ailleurs. Pendant ce temps, Charles se dirigea vers la porte, tout en observant les deux compagnons pour ajouter en final :

- Vous verrez, une nouvelle ère arrivera bientôt. Lorsque Marguerite s'assiégera à mes côtés sur le trône, NOUS allons prendre bien soins d'éliminer tout nuisance dans ce royaume. Ceci, je le jure sur ma foi.

Aussitôt, le roi Charles échappa un ricanement malfaisant, au même instant où qu'il laissa les deux compagnons livrent à leurs propres sortes dans le bureau.

Quelques minutes après, un soldat pénétré dans la chambre et leurs cris :

- Eh, vous deux ! Reprenez le travail, vous êtes attendu au poste 240.

Relâchant sans détour un incroyable soupir, le ramoneur et l'oiseau obéissaient aux ordres et, sortir du bureau.


Arrivée dans les appartements secrets, Marguerite se presse sous-ment pour se diriger jusqu'aux fenêtres. Une fois devant, celle-ci eut une respiration saccadée, attribuée par ce qu'il lui était arrivé à l'usine avec Célestin et l'oiseau.

De la fenêtre, elle observait les colombes qui s'envolèrent librement dans le ciel, en tentant de trouver une aisance parmi les bêtes. Pour la petite reine, cette nouvelle vie l'effrayait plus que tous au monde. Maintenant éloignée des personnes qu'elle aimait profondément, elle allait devoir rester forte pour endurer le roi de Takicardie. Et puis, les portes de l'encenseur laissèrent entrer Charles. À son apparition, la bergère observait toujours le ciel, encore plus merveilleux que d'habitude.

- Finalement, commença Charles froidement, encore plus froidement que la jeune femme ne l'avait jamais entendu. Celui-ci se retrouve au même endroit que sa promesse, en jetant un regard prometteur sur le beau paysage.

- Je vois un grand avenir devant nous, ô ma reine. D'ici d'une semaine ou moins, votre sourire reviendra sur votre visage.

- Vous rêvez en couleur, se marmonna Marguerite, furibond. De chance, le roi ne l'avait pas entendu, puisqu'il se presse à dire :

- À présent, concentrez-vous plutôt sur votre nouvelle vie. Elle sera merveilleuse, lui confia le roi Charles. Quand même ! Ne suis-je pas un bel homme pour vous offrir tous ce que votre cœur désire ? Ce n'est pas le ramoneur qui aurait fait ça.

Durant que le roi parti au salon, la reine, enfonça son regard en direction du soleil perça mirifiquement les nuages, comme s'il lui était en train de lui donner une fois de courage. Qu'il ne fallait pas abandonner la partie !